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Ce qui échappe à la Raison d'État : stratégies discursives des intendants de la Nouvelle France confrontés à la contrebande des fourrures, 1715-1750Roy, Gilles L. 08 1900 (has links)
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Nouveaux alliages, nouvelles alliances : le laiton et ses dérivés en Europe (France-Angleterre) au 18e siècle / New alloys and new alliances : Brass and other imitative metals in Europe and in the French eighteenth century societyAntoni, Elisabeth 02 February 2018 (has links)
La petite métallurgie du cuivre – laiton, bronze, plaqué, dorure, argenture – et la quincaillerie fine associée sont, en France, après la Guerre de Sept Ans jusqu’à la veille de la Révolution, de 1765 à 1790 environ, un secteur de l’économie du luxe à la pointe de l’innovation et très concurrentiel, capable de rivaliser avec l’Angleterre, une nation jusque là tenue comme « invincible ». Une première série de travaux en micro-histoire a aidé à redresser l’image de la « révolution » industrielle, mais la vision hiérarchisée des relations entre les différents acteurs subsistant, profitait à certains (gros merciers et entrepreneurs ; techniciens) au détriment d’autres. Au fil des recherches, s’est dégagée une vision plus complexe du milieu parisien de la curiosité, démontrant que les acteurs principaux, les merciers, étaient en général entourés de nombreux correspondants associés à leurs affaires et qui n’étaient pas de simples exécutants. Il fallait en retrouver trace par un dépouillement systématique des archives de Paris et de Londres.A la lumière des sources nous avons poussé les portes d’ateliers d’artisans-fabricants parisiens, découvrant leurs mises en scène de la technique et l’expression d’une pensée technologique : les équipements et les outils matérialisant leurs capacités à s’organiser ; les matières et matériaux, affichant leurs capacités à diversifier les nouveaux alliages et à en affiner les qualités ; les nombreux modèles affichant des intentions de décliner des gammes d’objets et de jouer sur les complémentarités entre métiers; les techniques de finition par jeux d’éclats, imitations, raffinement prouvant leurs implications dans une quête de la perfection.Mais la technicité et la spécialisation exigent de la sous-traitance, donc le recours à d’autres métiers et réseaux. Or, les contraintes corporatives à Paris à l’époque interdisent à l’artisan de vendre ce qu’il ne fabrique pas. Son corollaire est le privilège marchand de vendre tout ce qu’on n’a pas fabriqué, une prérogative qui donne à ce Corps l’ascendance sur les autres. Notre dépouillement de grosses affaires commerciales à Paris mais aussi à Londres démontre que le secteur du luxe prospère grâce à l’économie marchande et à la dynamique basée sur la multiplicité des métiers et des cultures. Cette dynamique est d’autant activée par la polyvalence de certains intermédiaires, dont la minorité de marchands juifs de Londres. Les archives de faillite confirment que les communications entre les marchands parisiens et les membres de ce réseau ont été porteuses de savoirs technologiques pratiques et que l’histoire de la technologie est inscrite dans ces alliances. / In between the end of the Seven Year War and the beginning of the Revolution, from 1765 to 1790, the French hardware trade and the “toy” industry - brass, bronze, plating, gilding, silvering - emerged as one of the most innovative and competitive luxury sector, able to compete with its English counterpart still held as the “hero” in the history of the industrial “revolution”. As a result of many new inquiries and reassessment of the subject through micro-history approaches, inherited historiography has been revised. Yet, a hierarchical vision of relationships among its actors (mercers, producers, and technicians alike) still prevails, leaving apart and undetected some more modest and seemingly ordinary people. As a result of additional recent studies, a new and more complex perception of the Parisian context has demonstrated that the main actors of this achievement usually worked in close association with a number of people that were far from being mere “hands”. Archival resources in Paris and London had to be explored much thoroughly.Perusing through the sources has led us first to visit craftsmen’s workshops and discover “the technique” which reflects the emergence of technological thought : the equipment and tools materialising their capacity to devise and organise the job ; products and materials including new alloys showing their ability to diversify and to refine ; numerous models testifying to their plan to increase the ranges of product relying on analogies and complementarities between trades; finishing and decorating through brilliance, imitations, refinements, proved that their quest for perfection was one of their ultimate challenge.But technique and specialisation mean expansion therefore sub-contracting, that is recruiting other trades and networks. Yet, under the Parisian corporative regulations, a craftsman is denied the right to sell what he does not produce himself, the corollary being that a merchant is allowed under that rule to sell whatever he does not make. This gives him predominance over artisans. Our study of significant mercers’ businesses in Paris and in London demonstrates that the luxury sector has been stimulated by trade and that it involved many arts and crafts; that under this impulse, though originating in France mainly Paris, it went beyond frontiers through different countries one of which being Great Britain, the economy of which was prospering; that the boost was reinforced by the involvement of networks of multi-skilled actors, among them the minority of Jewish traders from London.Thus, progress in historical research has led to the conclusion that between Parisian merchants and the members of this particular network, exchanges involved technology concerns and that, as a result of these alliances, technology had been greatly promoted.
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Le monde de Jean Alexis Lemoine dit Monière, marchand de Montréal au XVIIIe siècleGousse, Suzanne 05 1900 (has links)
On s’est intéressé dans les années 1950 à 1970 à la disparition d’une bourgeoisie canadienne qui aurait dû faire la transition du capitalisme marchand vers l’industrie. Les réflexions historiennes avaient cependant commencé par la fin, tentant de définir les conséquences historiques à long terme de la « Conquête » sur un groupe encore mal connu qui, en principe, incluait des marchands.
Notre thèse s’inscrit dans la lignée des travaux états-uniens et européens qui ont permis de revoir, souvent dans une optique culturelle, les marchands occidentaux de l’époque moderne. À partir du cas précis d’un marchand équipeur montréalais et de sa lignée, nous voulons tout d’abord établir si la culture négociante des marchands, au sens large du terme, était du même ordre que celles des métropolitains qui avaient des commerces semblables. Deuxièmement, nous voulons cerner la marge de manœuvre individuelle face aux contraintes des conditions ambiantes ainsi que le rôle des réseaux dans l’évolution de la carrière des marchands. Enfin, nous souhaitons définir la conception de soi de ces derniers, à travers l’examen de leur style de vie et des rôles qu’ils pouvaient jouer dans leur milieu. Pour le faire, nous avons choisi de ratisser « en largeur » dans des sources multiples, y compris des livres de comptes, et de creuser « en profondeur » pour en extraire le maximum de données.
L’enquête a été menée à travers la longue carrière de l’équipeur Jean Alexis Lemoine dit Monière (1680-1754) qui s’est installé à Montréal en 1715. Lemoine est connu de la postérité grâce à l’étude de Louise Dechêne qui l’avait suivi jusqu’en 1725. Elle en a tracé un portrait, amplement repris par la suite, qui a fait de lui l’exemple type de marchand équipeur. Or, Monière n’est peut-être pas typique, il pourrait même être un cas-limite. En le suivant jusqu’à sa mort, nous avons exploré toutes les possibilités qui se sont offertes à lui. Nous avons aussi fait une large place aux legs matériel et immatériel de son père Jean Lemoine, et à ce que Monière a transmis à son fils, Pierre Alexis, ainsi qu’à quelques neveux. En encadrant Monière de son père, immigrant rouennais, de ses frères et de son fils, nous avons pu observer l’émergence d’un métier, celui d’équipeur. Nous avons examiné comment Monière, décédé en 1754, a été préparé à exercer son métier et comment il concevait la pratique de ce dernier. Cette démarche a permis de mieux comprendre la culture (au sens large) des gens de la marchandise au Canada. En utilisant une variété de sources et en faisant appel à une démarche micro-historique, nous souhaitons avoir répondu, vingt-cinq ans plus tard, au vœu de Dale Miquelon de regarder, dans la mesure du possible, le monde de la marchandise avec les yeux des acteurs de la période pour répondre aux interrogations des gens d’aujourd’hui. / From the 1950s to the 1970s, historians’ attention was turned towards the disappearance of a bourgeoisie canadienne which should have made the transition from commercial to industrial capitalism. These studies began, so to speak, with the end, in attempting to define the long-term historical consequences of the Conquest on an as-yet ill-defined group that in principle included some merchants.
This thesis follows new investigations in both Europe and the USA which have permitted to look anew, often with a cultural history approach, at merchants of the Early Modern period. Focusing on a Montreal merchant outfitter (marchand équipeur) and his family, the investigation first seeks to determine if the Canadian merchants’ culture (broadly defined) was similar to that of their French counterparts who worked on the same business level. A second aim is to evaluate the leeway available to individuals in face of the general conditions of the trade and the role of networks in the merchants’ career. Finally, the thesis attempts to define the self-conception of these men while looking at their lifestyle and the various roles they played in their community. To complete such a study, we have chosen to look « wide and deep » like micro-historians have before us.
The study examines the long life of the équipeur, Jean Alexis Lemoine dit Monière, who chose to settle in Montreal in 1715 and whose career Louise Dechêne had followed until 1725. After her, historians have since pictured Monière as a typical marchand équipeur. But he might not have been typical, he might even have been a « limiting case ». The thesis follows him to the end of his life and looking for all the opportunities that were offered to him along the way. It accords considerable importance to the material and immaterial legacy of his father, Jean Lemoine, and to what Monière passed on to this son, Pierre Alexis and a few nephews. Situating Monière between his father who emigrated from Rouen, his brothers and his own son, permits us to see the emergence of a profession, that of équipeur. We look at how Monière, who died in 1754, was prepared to embrace the merchant’s profession and how he perceived the way he should work as an équipeur. This study affords a better understanding of merchants’ culture, broadly conceived, in early French Canada. Exploring a variety of sources and using a micro-historical approach, we hope to have followed Dale Miquelon’s suggestion to look (again) at the merchants’ world with the eyes of the people of the times in order to answer today’s questions.
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“Có đi có lại mới toại lòng nhau" Circulation non marchande et relations sociales dans un village du delta du fleuve Rouge (Nord du Vietnam) : donner, recevoir et rendre pour s'allierPannier, Emmanuel 26 September 2012 (has links)
L'enjeu de cette recherche ethnologique consiste à saisir quelques traits et expressions de la socialité vietnamienne à travers l'étude de la circulation non marchande dans un village au Nord du Vietnam. La première partie vise à définir les manifestations concrètes, la nature et le fonctionnement de la circulation non marchande telle qu'elle se déploie dans le village. La deuxième partie s'attache à analyser les significations et les fonctions sociales de ce système de prestations symboliques. La description ethnographique de ce système montre qu'il s'affirme comme un dispositif de transferts ritualisés, selon lequel les agents sociaux donnent, lors d'occasions définies, à celui qui en a besoin au moment où il en a besoin. Ce système de dons cérémoniels est fondé sur l'entraide, la réciprocité des gestes et l'entretien de dettes morales. L'examen des rapports sociaux en jeu dans la circulation des dons permet de dresser une carte de l'organisation des relations sociales selon les degrés de proximité relationnelle. Cette étude se termine sur la fonction sociale de ces prestations réciproques, qui consiste à inaugurer et à perpétuer des relations tình cảm, c'est-à-dire des relations chargées d'affection spontanée et morale à la fois. En tant que dons d'alliance qui participent à réguler les relations personnelles, nous estimons que les transferts cérémoniels incarnent l'« instant fugitif où la société prend » (Mauss, 1999 : 275) en milieu rural au Nord du Vietnam. La conclusion tente une généralisation du propos à travers la description du giao lưu, qui consiste à se rencontrer et à échanger en vue d'actualiser, de sceller et de renforcer des relations sociales. / The following ethnological research aims at grasping a few characteristic features of the Vietnamese principles of sociality, through the study of non-commercial transactions taking place in a village located in the Northern Vietnam. The first part of the doctoral thesis lists the forms, the practices and the nature of non-commercial transactions occurring in the village. The second part analyses the social meanings and functions of those symbolics transactions. The ethnographic description of the system shows that most of the transactions occurring are ritualized : on defined occasions, villagers give a gift to someone else in need and at the moment when they need it. Those non-commercial transactions can be defined as a system of ceremonial gif-giving based on mutual aid, gesture reciprocity, and moral debt. The study of the connections between the gifts given and the social relations involved in the transactions allow us to map out the organization of the social relations according to the degrees of closeness. This study ends with the analysis of the social function entailed by mutual gifts. Their role is mainly to create and strengthen tình cảm, relationships, that is to say relationships filled with spontaneous and moral feelings. Because those « bonding gifts » participate to the regulation of the personnel relationship in the village, we can consider that they embody that «fleeting moment when society sets » (Mauss, 1999: 275) in rural area in Northern Vietnam.
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