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Universalisme républicain, particularismes et évolution du droit public / Republican universalism, specific characteristics and evolution of public lawFargues, Arnaud 08 December 2011 (has links)
L’universalisme républicain constitue une conception du droit, formée à partir de la Révolution française, en vertu de laquelle la Nation transcende les particularismes et est exclusivement composée de citoyens. Suivant sa logique, ces derniers sont ainsi les seuls titulaires des droits et des obligations attachés à l’exercice de la vie de la cité. Cet idéal est devenu lentement et progressivement le soubassement de notre droit public à la faveur de l’adoption de normes concordantes qui le traduisent juridiquement. Jusqu’à aujourd’hui, l’universalisme républicain demeure l’idée générale qui sous-tend notre droit public.Cependant, à notre époque et en sens contraire, ont été développées des mesures et des pratiques fondées sur un postulat favorable à la prise en compte de particularismes variés. L’évolution de la réception de l’idéal à travers les époques amène à s’interroger sur la cohérence philosophique de notre édifice juridique dans son ensemble / The republican universalism is a concept of the law, formed from the French Revolution onwards, for which reason, the Nation transcends specific characteristics and is solely composed of citizens. According to its logic, the latter are thus the only persons entitled to the rights and duties attached to exercising life in the city. This ideal has slowly and gradually become the foundation of our public law with the help of the passing of matching norms that legally reflect it. Until now, the republican universalism remains the general idea which sustains our public law. However, measures and practices set up on a postulate favourable tothe adoption of varied characteristics have developed in an opposite way to our time. The evolution of the reception of the ideal through times leads us to question ourselves on the philosophical coherence of our legal system as a whole
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Les Constitutions des Républiques soeurs, illustration d’un modèle français pour l’Europe ? / The Constitutions of the Sister Republics, picture of a French model for Europe?Constantini, Laurent 11 December 2010 (has links)
Les Républiques soeurs, sont les républiques créées, aux Pays-Bas, en Italie, et en Suisse, pendant la Révolution, grâce à l'intervention militaire française et dont la constitution s'inspire fortement de celle du Directoire. Parmi ces dix constitutions datées de 1796 à 1799, certaines ont été simplement octroyées par la France, d'autres ont été adoptées plus librement. A ce moment où les puissances européennes font face à l'expansion de la Grande nation, celle-ci veut être entourée de républiques faites à son image, alliées, et même dociles, afin de se constituer un glacis protecteur. Ces constitutions sont donc établies grâce à la force des armes françaises, mais elles sont censées réaliser la liberté des peuples révolutionnés. Ces derniers, libérés d'une tutelle étrangère, ou d'un système inégalitaire, doivent connaître une émancipation à travers l'idéal républicain exprimé dans les constitutions. Or, la Constitution de l'an III, qui leur a servi de modèle, est elle-même la traduction d'un dilemme. Les Thermidoriens veulent clore l'épisode jacobin, tout en maintenant les acquis républicains. Les Républiques soeurs sont ainsi souvent décrites comme le lieu des expérimentations constitutionnelles qui ne peuvent être menées en France. Il s'agit donc, à travers une analyse constitutionnelle, de comparer les traductions de l'idéal républicain dans ces textes, et d'en montrer les différences par rapport au modèle français de 1795, afin de mesurer leur possibilité d'adaptation. Cette recherche des originalités des Constitutions des Républiques soeurs devant l'apport de l'idéal républicain, nécessite de passer par les thèmes qui constituent cet idéal, à savoir ceux de l'égalité, des droits, des libertés, de la garantie des droits, de la citoyenneté, de la souveraineté, de la représentation, et de la séparation des pouvoirs. / The Sister Republics were created in Italy, Switzerland and the Netherlands through military intervention, during the French Revolution, and their constitutions are very much alike that of the Directoire. Of these ten Constitutions, adopted between 1796 and 1799, some were simply granted by France while others were passed on a more autonomous basis.At a time when the European powers were unable to contain the expansion of the Great nation, the latter wanted to surround itself with Republics built in its image, allied, even docile so as to surround itself in a protective glacis. These Constitutions were, thus, set up thanks to the French army's action, although they were meant to enforce the freedom of these revolutionized peoples. Freed from foreign dominion or from a non-equalitarian regime, they would experience emancipation through the republican ideal expressed in their constitutions. However, the Constitution de l'an III, upon which they were designed, was itself the expression of a dilemma. Thermidorians wanted to put an end to the Jacobin episode, while maintaining the gains of the republican regime. The Sister Republics are, hence, often described as the place of the constitutional experiments which could not be done in France. It is then question, through constitutional analysis, to compare the various translations of the republican ideal found in those texts, and to show the differences between them and the French model of 1795, so as to find out how adaptable they are. This investigation into the originality of the Constitutions of the Sister Republics in front of the republican ideal, will deal with the themes which are constitutive of this idea : equality, rights, liberties, protection of rights, citizenship, sovereignty, political representation and separation of powers.
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La contestation conservatrice aux États-Unis. L’influence des talk-shows radiophoniques conservateurs sur le conservatisme de l’après-Reagan (1988-2010) / Conservative dissent in the US. The influence of conservative talk radio on post-Reagan conservatism (1988-2010)Mort, Sebastien 10 December 2012 (has links)
Phénomène apparu à la fin des années quatre-vingt avec l’animateur Rush Limbaugh, le talk-show radiophonique conservateur américain a joué un rôle important dans la vie politique du pays. Cette recherche en retrace les différentes phases de 1988 à 2010 pour lui rendre sa place dans l’histoire politique américaine des dernières. Elle défend la thèse que le talk-show radiophonique conservateur a constitué un puissant instrument de contestation et a joué un rôle historique dans la reconquête du pouvoir par les Républicains.Dans un premier temps, le contexte politique et médiatique de la résurgence du conservatisme dans les années soixante est revisité pour situer le talk-show radiophonique dans la tradition communicationnelle du mouvement conservateur et défendre l’idée que l’émergence du phénomène en tant que force politique au début des années 1990 constitue « le deuxième rendez-vous des conservateurs avec les médias alternatifs »Dans un deuxième temps, la recherche se propose d’analyser les phases et cycles du talk-show conservateur dans son âge d’or ainsi que les figures de ses éditocrates dominants. Il s’agit d’établir que le contournement des médias de référence par le talk-show s’est opéré en tandem avec l’élite républicaine au moyen d’une « relation spéciale » qui s’est nouée au cours de la campagne présidentielle de 1992 et renforcée très nettement au cours du premier mi-mandat de Bill Clinton. Afin de définir ces phases, la recherche s’appuie sur Rush Limbaugh comme figure fondatrice du genre, puis se concentre sur Hannity, Ingraham et Savage, nouveaux animateurs d’envergure nationale qui émergent au tournant du siècle. Dans un dernier temps, la forme et le contenu du talk-show radiophonique sont explorés afin de mettre en évidence les modalités de la contestation. La thèse se concentre sur l’analyse du dispositif et la rhétorique des talk-shows à proprement parler, en se focalisant sur ceux qui ont façonné le genre et sa notoriété. Elle analyse le discours des quatre animateurs de manière comparative afin de montrer que les talk-shows radiophoniques conservateurs déploient une stratégie de « contenu sur mesure ». / A new media genre that appeared in the late eighties, conservative talk radio in the US has played a significant role in the country’s politics. This research explores the history of the medium from 1988 to 2010. It argues that, throughout the period, conservative talk radio has been a powerful instrument of dissent and has played a very significant role in the Republican ascendancy of the mid-1990s. First, this research revisits the political and media context of the resurgence of conservatism in the 1960s in order to situate the genre in the communication tradition of the conservative movement and entertain the argument that the emergence of conservative talk radio as a political force in the early nineties represents “conservatives’ second rendezvous with alternative media.”Second, this dissertation analyses the phases of conservative talk radio during its golden age as well as its dominant pundits. It argues that conservative talk radio shows circumvented traditional media by establishing a “special relationship” with the Republican establishment as early as Bill Clinton’s first presidential campaign in 1992. In order to define such phases, this research focuses on Rush Limbaugh as the founding figure of the genre and then concentrates on Sean Hannity, Laura Ingraham and Michael Savage, the new hosts who emerged at the turn of the century. Last, the form and content of conservative talk radio programs are explored in order to show how dissent is engineered. This research then analyzes the apparatus and rhetoric of the programs, focusing on those that shaped the genre and made it famous. It explores the content of the four shows comparatively in order to demonstrate that the hosts unfurl a strategy of “tailored content.”
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Les correspondances de Victor Gelu : édition critiqueDelmas, Odile 26 January 2010 (has links)
Dans l’oeuvre provençale de Victor GELU, thématiques politique, sociale et philosophique écrasent statistiquement les autres thématiques par leur présence. C’était une des conclusions de deux mémoires soutenus en 2004 à l’Université Paul Valéry, l’un par moi-même, l’autre par Monsieur CHATAIN. Mais si les trois serrures étaient bien là il manquait une clef. Les thématiques politique et sociale se positionnaient à gauche. Les références exactes de la thématique philosophique ne voulaient pas se préciser. Avant de se préoccuper d’interpréter le sens de l’oeuvre il eût mieux valu savoir qui était l’homme. Les pensées politique, sociale et philosophiques de Victor GELU, une opportunité s’offrait d’essayer de les reconstituer avec le fonds de 430 lettres de 1843 à 1885. Comment exploiter ce gisement ? Certainement pas en croyant l’épistolier qui faisait preuve d’une grande prudence. La solution était de faire parler ses correspondants. Une notice biographique de chacun fut faite en y portant ses engagements politiques, sociaux et philosophiques. Le regroupement des notices a permis de constituer cinq ensembles de destinataires au fil de la vie de l’écrivain marseillais. La confrontation des cinq ensembles a permis de dessiner un correspondant type qui, en creux, constitue le portrait reconstruit de Victor GELU, un homme aux idées républicaines, souvent socialisantes (pas dans un sens marxiste étroit du terme) et, de sa jeunesse à la fin de sa vie, aux préoccupations maçonniques. / This dissertation contains the critical edition of some 430 letters, written by Victor Gelu between 1843 and 1885. The author studies mainly the typology of the recipients.
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Les républicains espagnols entre la France et le Mexique : Histoire et mémoires (de 1939 à nos jours) / Spanish republicans between France and Mexico : Histories and memories (from the “Retirada” to nowadaysMedinilla, Sofia 07 May 2015 (has links)
Ce travail de thèse est consacré principalement à l’étude historiographique et sociologique de l’exil républicain espagnol de 1939 (connu aussi sous le nom de La « Retirada »), en France et au Mexique. Cela nous permet de dévoiler certains points méconnus et les plus critiques de cette partie de l’Histoire du XXe siècle. Nous y avons procédé à un examen panoramique de l’héritage actuel de cette histoire, longtemps restée enfouie dans les mémoires de celles et ceux qui l’on vécue directement ou indirectement.Ainsi, c’est en nous confrontant directement aux mémoires des trois générations d’héritiers de cette mémoire, en particulier en Espagne, en France et au Mexique, que nous avons pu éclaircir certains points jusque-là non abordés, ou faiblement, permettant de la sorte de mettre quelque peu sous rature les blancs encore persistants de cette histoire.Il s’agit d’un travail en trois parties. La première partie rappelle les faits objectifs liés à la guerre civile espagnole (objet de notre investigation) ; on entre de cette façon progressivement dans notre problématique globale : l’exil républicain en France et au Mexique. Peu à peu, nous abordons l’ensemble des événements passés, les objectifs et conséquences de certaines activités humaines, l’attitude de certains héritiers face à leur héritage traumatique, parfois méconnu et/ou oublié. Dans la deuxième partie nous mettons en avant la situation du Mexique Cardeniste 1934-1940, afin de mieux comprendre le rôle du Mexique dans la guerre civile espagnole, l’accueil que le Mexique réserve aux exilés républicains, ainsi que la contribution de l’exil républicain dans l’épanouissement économique, social et culturel du Mexique postrévolutionnaire. Dans la dernière partie, nous faisons un bilan de l’héritage actuel de cette partie de l’histoire du XXe siècle qui affecte encore actuellement des milliers de descendants. Quelques témoignages de première main (transmis ou obtenus suite à des entretiens directs) qui mettent l’accent sur des points très précis, nous prouvent que tout ce qui se rapporte à la révolution espagnole (1931-1939) baigne dans une lumière insolite, à cause de l’absence ou du refus de sa reconnaissance officielle. Par voie de conséquence, les séquelles perdurent et les cicatrices sont toujours très profondes. Nous concluons ce travail par l’examen des oeuvres littéraires et poétiques de Jordi Soler et de Gregorio Oliván, de quelques oeuvres d’art, de différents genres et de différentes époques. Tous ont la particularité de se rapporter à l’exil républicain espagnol. Au-delà de la dimension artistique, leur contenu référentiel peut être considéré comme de dignes témoignages historiques, rendant compte de la triste vérité du drame historique qui fut l’exil républicain de 1939. / This PhD work is mainly devoted to the historiographical and sociological study of the Spanish Republican exile from 1939 (also known as the “Retirada”), in France and Mexico. This allows us to reveal some unknown and the most critical points of this part of the history of the 20th century. We have proceeded to a panoramic review of the current heritage of this history which have been remained buried, for a long time, in the memories of people who have directly or indirectly experienced it. Thus, confronting us directly to the memories of three generations of heirs of this memory, especially in Spain, France and Mexico, we were able to clarify issues, not previously addressed, or poorly. In this way, it allows us to put under erasure some persistent blanks of this history. This work consist of three parts. The first part reminds the objective facts related to the Spanish Civil War (object of our investigation); in this way, we enter gradually into our global issue: Republican exile in France and Mexico. Little by little, we address all past events, the objectives and consequences of human activities, the attitude of some heirs face to their traumatic heritage, sometimes unknown and / or forgotten. In the second part we highlight the situation of Mexico, under the presidency of Cárdenas 1934-1940, in order to better understand the role of Mexico in the Spanish Civil War, the reception reserved by Mexico to the exiled Republicans, and the contribution of the Republican exile in the economic, social and cultural development of Mexico after its own revolution. In the last part, we make a review of the current heritage of this part of the history of the 20th century that still currently affects thousands of descendants. Some testimonies (transmitted or obtained as a result of interviews), that focus on very specific points, prove that all that relates to the Spanish Revolution (1931-1939) is immersed in a strange light, due to the absence or refusal of official recognition. Consequently, the after-effects remain and the scars are still very intense. We conclude this work, examining literary and poetic works of Jordi Soler and Gregorio Oliván, some masterpiece of different genres and periods. All have the characteristic to be related to the Spanish Republican exile. Beyond their artistic dimension, their reference content can be considered as worthy historical testimonies, reflecting the sad truth of the historical tragedy which occurs during the Republican exile in 1939.
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De la norme à l'insulte : la transformation du concept de libéralisme aux États-Unis depuis 1964Lemieux, Miguel 10 1900 (has links) (PDF)
De l'époque du New Deal au milieu des années 1960, le libéralisme américain connait une période de domination politique et intellectuelle. L'ensemble de la classe politique applique ses principes ou hésite sérieusement à les remettre en question. Cette idéologie va cependant connaître un long déclin faisant en sorte que le libéralisme va en venir à inspirer, au pays de l'oncle Sam, soit la honte, soit le mépris. L'objectif de notre mémoire sera donc d'expliquer comment, aux États-Unis, le concept de libéralisme a pu passer, en l'espace de quelques décennies, de la norme à l'insulte. Nous y défendrons la thèse voulant que la signification du libéralisme aux États-Unis ne soit pas figée dans le temps. Nous démontrerons qu'au cours de certaines périodes charnières de l'histoire américaine récente, le contexte politique et social a été favorable aux adversaires du libéralisme qui ont ainsi été en mesure, lors de chacune de ces occasions, de transformer le sens de ce concept en des termes de plus en plus péjoratifs. Pour ce faire, nous commencerons par démontrer clairement en quoi la définition du libéralisme diffère aux États-Unis par rapport à celle qu’il possède dans le reste du monde. Par la suite, à l'aide d'une approche relativement récente dans le champ d'étude de la politique américaine, l'American Political Development (APD), nous élaborerons une synthèse des principales significations qui ont pu être associées au concept de libéralisme depuis 1964. Cette démarche nous permettra de mettre en relief de quelle façon certains événements ou acteurs politiques ont marqué l'évolution de ce concept aux États-Unis au cours des quelques cinquante dernières années. Enfin, nous mettrons en perspective nos conclusions avec la nouvelle réalité issue de l'élection de Barack Obama à la présidence des États-Unis en novembre 2008. Nous verrons qu'en dépit de cette nouvelle donne, le libéralisme américain a encore beaucoup à faire pour prétendre aspirer au prestige intellectuel dont il a jadis pu se réclamer.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : États-Unis, politique américaine, libéralisme, conservatisme, démocrates, républicains, État-providence.
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Citoyenneté, Laïcité, Diversité : l'école et la transmission des principes républicains / Citizenship, secularism, diversity : school and the transmission of republican principlesArnold, Elodie 30 November 2015 (has links)
En France, les analyses du modèle républicain d’intégration en histoire ou en philosophie politique ont très bien décrit les principes politiques et les valeurs qui sont au cœur de ce modèle, mais elles ont rarement débouché sur des analyses empiriques concrètes permettant de dépasser la réflexion théorique. Ainsi, nous disposons de très peu d’informations concernant les aspects psychologiques du modèle républicain. Cette thèse est structurée en trois chapitres composés au total de sept études empiriques distinctes. Elle cherche à répondre à deux questions fondamentales: 1) Quels sont les facteurs qui expliquent la forte adhésion des individus aux principes républicains d’égalité et de laïcité? et 2) quelles sont les incidences de cette adhésion pour le vivre ensemble? Dans le premier chapitre, deux études examinent la nature et la signification des principes républicains dans l’esprit des individus. Les résultats confirment la très forte adhésion des individus au modèle républicain, qu’il s’agisse d’enseignants de collèges et de lycées (N = 82, étude 1), ou d’étudiants à l’université dans des facultés aussi différentes que la psychologie (N = 72) ou le droit (N = 234, étude 2). En utilisant une mesure de l’attachement à la laïcité, distincte d’une mesure de l’adhésion à des principes qui caractérisent théoriquement la laïcité, l’étude 2 met en évidence, pour la première fois à notre connaissance, l’importance de distinguer deux conceptions de la laïcité: la laïcité historique égalitaire axée sur la liberté de conscience et l’égalité de respect à l’égard de toutes les croyances, rejoignant ainsi le principe d’égalité citoyenne, et la nouvelle laïcité qui valorise la relégation des pratiques religieuses à l’espace privé et l'interdiction du port de signes religieux ostensibles dans les espaces publics. Dans le deuxième chapitre, trois études examinent les facteurs psychologiques sous-jacents à l’attachement aux principes républicains (études 1, 2 et 3, chapitre 2). Comme prévu, les résultats montrent, auprès d’un échantillon représentatif de la population française (N = 1001) que l’égalité républicaine et la nouvelle laïcité sont des variables qui expliquent une part significative des préjugés anti-immigrés au delà des facteurs considérés habituellement en sociologie ou en psychologie sociale. De plus, alors que les personnes égalitaires adhérent normalement davantage à ces principes républicains que les personnes inégalitaires, les résultats montrent aussi que les personnes qui cherchent à maintenir les inégalités et la hiérarchie sociale entre les groupes se disent très attachées à la laïcité lorsqu’elles se sentent menacées culturellement (étude 1, chapitre 2), lorsqu’elles sont dans une situation potentiellement menaçante (étude 2, chapitre 2) ou lorsqu’on induit expérimentalement une menace culturelle ou symbolique (étude 3, chapitre 2). Ces résultats confirment l’hypothèse selon laquelle l’adhésion à la laïcité est malléable et peut servir de moyen socialement acceptable de parvenir à certains objectifs socialement indésirables. Le troisième et dernier chapitre porte sur le rôle de l’école dans la transmission des principes républicains. Deux études (étude 1 auprès de 300 collégiens et lycéens; étude 2 impliquant plus de 1000 élèves) valident un modèle théorique proposant que l’école publique en France a des effets importants sur l’adhésion aux principes d’égalité républicaine et de nouvelle laïcité et que les effets de l’école sur les préjugés anti-immigrés sont médiatisés par l’adhésion à ces principes. On note cependant une évolution à travers le temps, avec un déclin de l’influence du principe de l’égalité républicaine et une augmentation du rôle joué par la nouvelle laïcité. La discussion souligne les implications théoriques et pédagogiques de ces résultats. / In France, research in history and political philosophy has produced a body of knowledge describing the values and principles that are at the heart of the « republican model of integration ». However, this work has been theoretical and conceptual in nature such that we have in fact very little knowledge about the psychological aspects of the republican model. This thesis is organized in three chapters that present in total seven distinct empirical studies It addressed two major questions: 1) What factors explain the strong support that is observed in France for the principle of republican equality and laïcité? and 2) what are the consequences of this support for prejudice and intergroup relations? In chapter one, the research confirms this strong endorsement of the republican principles among teachers in high schools (Study 1, N = 82) or among university students in widely different fields of study such as psychology (N = 72) or law (N = 234, Study 2). Using a measure of attachment to laïcité that is distinct from a measure of support for principles that are theoretically linked with laïcité, Study 2 showed, for the first time to our knowledge, the distinction between two types of laïcité: an historic laïcité based on freedom of conscience and equality of respects for all beliefs and a new laïcité that emphasizes the need for keep religion private and to ban conspicuous religious signs from public places. In chapter two, three studies examined the psychological motives underlying attachment to the republican principles. As expected, it was shown first, among a representative sample of the French population (N = 1001), that support for republican equality and new laïcité are two variables that explain variance in antiimmigrant prejudice over and above factors that are usually considered in sociology or social psychology. Moreover, whereas egalitarian individuals are usually more supportive of these principles compared to inegalitarians, the results also showed that people who wish to maintain group-based inequality and the social hierarchy becomes strong supporters of laïcité when they perceive an intergroup threat of a symbolic nature (Study 1, chapter two), when they are in a situation of intergroup threat (Study 2, chapter two), or when an intergroup threat of a symbolic type is experimentally induced (Study 3, chapter 2). These results confirm the hypothesis that laïcité is a malleable ideology that can be used as a socially accepted mean of defending a socially undesirable agenda. The third and last chapter of the thesis examined the role of the school in the process of cultural transmission. Study 1 of chapter three (N = 300 pupils) and Study 2 of chapter three (N = more than 1000 pupils) supported a theoretical model proposing that public schools in France lead to a stronger support for republican principles and that this process of cultural transmission mediates the effects of schooling on anti-immigrant prejudice. A decline in the impact of republican equality and a corresponding increase in the impact of new laïcité was however observed. The discussion outlines the theoretical and pedagogical implications of these results.
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La victoire triste ? : espérances, déceptions et commémorations de la victoire dans le département du Puy-de-Dôme en sortie de guerre (1918-1924)Fryszman, Aline 08 December 2009 (has links) (PDF)
La victoire de 1918 est analysée à l'échelle du département du Puy-de-Dôme jusqu'en 1924, quand la Conférence de Londres tente de régler la question des réparations. Elle est une victoire de la nation plus que de la République. Elle est porteuse d'immenses attentes très vite déçues. Les temporalités de la sortie de guerre insistent sur la remobilisation de l'opinion au début de 1918, puis, après la victoire, sur la démobilisation très lente et inégale de l'opinion, remobilisée à nouveau en 1923 au moment de l'occupation de la Ruhr. La sortie de guerre est ritualisée par d'intenses pratiques festives et commémoratives : fêtes de la victoire, du retour des combattants, réinhumations, cérémonies de la Toussaint, inaugurations de monuments aux morts. La victoire a provoqué une formidable liesse mais elle est devenue une victoire triste associée au deuil et aux sacrifices. Elle fait obstacle à une démobilisation culturelle toutefois engagée. Le sens de la victoire est devenu conflictuel.
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Le fait colonial à l’école : genèse et scolarisation d’un objet de débat public, scientifique et mémoriel (des années 1980 à 2015) : essai de socio-histoire du curriculum / The events of colonialism at school : genesis and schooling of a scientific, memorial, and public debate : a social history essay on the curriculum (1980 to 2015)Cock, Laurence de 24 June 2016 (has links)
Cette thèse cherche à identifier les conditions de possibilité de modification des curricula au regard des pressions sociales. Pour cela, elle s’appuie sur un contenu d’enseignement précis : le fait colonial qui, entre les années 1980 et aujourd’hui, interroge de plus en plus le consensus national-républicain au fur et à mesure qu’il se connecte avec la question de l’immigration postcoloniale. Cette thèse s’appuie aussi sur un matériau empirique varié : des discours politiques et médiatiques construisant l’enseignement du fait colonial comme un problème public ; des archives de l’Éducation nationale, des rapports officiels, ainsi que des entretiens. Nos pistes de travail consistaient alors à identifier la configuration de réseaux d’acteurs susceptibles de procéder à une mise en compatibilité des questions scientifiquement et politiquement débattues avec les attendus du curriculum d’histoire, afin d’en faciliter la traduction. Il apparaît que chaque moment de débat mémoriel sur le passé colonial rejoue des tiraillements propres à l’école républicaine et à l’enseignement de l’histoire : la dialectique entre la pluralité culturelle et l’universalisme, celle entre l’égalité et l’identité, ou encore entre les logiques de reconnaissance et les logiques civiques. On trouve des injonctions de différents niveaux et parfois contradictoires, des décalages entre les agendas des débats publics et l’agenda scolaire, de sorte que la porosité entre les débats sociaux et les curricula d’histoire ne s’avère pas naturelle. / This thesis seeks to identify the conditions of possibility for variations and amendments in the curricula, given social pressures. For this purpose, it is founded on a precise content of teaching : the events of colonialism that, from the 1980’s to the Present, have questioned more and more the national and republican consensus, as it connects to the issue of post-colonial immigration.This thesis is also founded on firsthand empirical material : political and media discourses constructing the teaching of the events of colonialism as a public matter ; archives of National Education ; official reports ; and many interviews.Our lines of inquiry consisted then in identifying the establishment of networks of social actors likely to make compatible scientifically and politically debated issues with the expectations of the history curriculum, and to facilitate its translation.Our inquiry reveals that every occurrence of the memorial debate on the colonial past restages specific stinging and pulling in the republican school systen and in the teaching of history : the dialectic between cultural plurality and universalism, the one between equality and identity, or even the one between logics of acknowledgment and civic logics. Many injunctions are to be found, at different levels, sometimes contradictory, many discrepancies between the agendas of public debates and the timescale of school, so that the concordance between the social discourse and the history curricula does not turn out to be innate or natural.
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La conversation républicaine, sine qua non de la démocratie américaine, première victime de la guerre au terrorismeAndré, Marie-Kettlie 03 1900 (has links) (PDF)
Se présentant comme une démocratie modèle fondée sur un contrat sans cesse renégocié au travers de la conversation républicaine, les États-Unis se sont dotés d'un système politique respectueux des droits de la personne et garant des libertés civiles dans tous les secteurs d'expression sociale. Ce régime, imparfait à sa naissance, a progressé de façon lente, mais constante. Même à la fin du XXe siècle, il n'avait pas encore atteint son plein épanouissement. La démocratie américaine reste perfectible! Bien sûr, des forces restreignent la réalisation du projet initial. Même si, dès 1789, elle a permis d'élaborer la Constitution et, plus tard, ses principaux amendements, la conversation républicaine, SINE QUA NON de la démocratie, n'a jamais pu fonctionner pleinement. L'exclusion d'importantes parties de la population (infortunés, minorités ethniques, femmes) donne une idée des lacunes qu'elle a plus ou moins comblées avec le temps. Déjà limitée en temps de paix, durant les conflits, la conversation républicaine est confrontée à des « mesures de guerre » porteuses de censure et d'autres procédures transformant la communication en propagande et l'information en désinformation. Propagande et désinformation promeuvent alors les intérêts des élites politiques et économiques. La guerre ralentit donc considérablement la mise en pratique des idéaux et elle entraîne même la régression de ce régime.
Ces constats de ralentissement, d'arrêts ou de reculs nous interpellent sur la place de la pratique démocratique aux États-Unis. Nous nous sommes demandée si ce pays, très souvent en guerre, s'est effectivement doté d'une démocratie dont le fonctionnement et la progression normale auraient été malencontreusement stoppés par de nombreux épisodes guerriers ou si, au contraire, le recours récurrent aux mesures de guerre porteuses d'entraves au bon fonctionnement de la conversation républicaine n'est pas, finalement, le scénario rêvé par l'Establishment pour faciliter et rendre incontestable, la gestion efficace du système économique et financier dont cette puissance mondiale est devenue le champion? Pour répondre à cette question, nous avons suivi une approche chronologique qui nous permet de procéder à une analyse des faits et des idéologies qui ont légitimé les guerres. Nous avons étudié les épisodes guerriers qu'ont connus les États-Unis, de la Révolution de 1776 aux conflits locaux qui ont failli « faire éclater » la « guerre froide ». Évidemment, nous avons particulièrement insisté sur la « guerre au terrorisme » menée par Georges W. Bush, au lendemain des attentats du 11 septembre 2001. Nous en arrivons à croire qu'en lançant cette Guerre, le Président des États-Unis, conseillé par les Néoconservateurs, a contraint les Américains à abandonner leur idéal de « conversation républicaine ». L'examen précis du contexte de la guerre au terrorisme étaye notre hypothèse. Il souligne le caractère instrumental de cette guerre, et rend compte ainsi de l'impraticabilité de « la conversation républicaine ». Pour garantir la pratique efficace du capitalisme sauvage, l'idéal de « conversation républicaine » a été transformé en un simple outil de propagande, un symbole publicitaire, un thème central de campagne de relations publiques! Nous concluons en soulignant que la guerre au terrorisme dans laquelle Bush a précipité les États-Unis a un impact considérable sur la façon d'interpréter l'histoire de cette grande puissance. Loin d'être « une grande démocratie » temporairement malmenée par quelques conflits, depuis la guerre au terrorisme, nous percevons l'histoire de ce pays comme celle d'une oligarchie qui ne peut fonctionner efficacement que dans un état de guerre permanente où l'idéal démocratique de « conversation républicaine » est remplacé par celui de l'American way of life, sorte de culte de la consommation propice à l'enrichissement des managers et des financiers américains.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Communication, États-Unis, espace public, guerre, guerre au terrorisme, démocratie, conversation républicaine, censure, désinformation, répression, sceau de secret, secret d'État, propagande, sécurité nationale, intérêts public et national, Destinée Manifeste, pragmatisme managérial de Thayer-Ravault, instrumentalisme de Habermas.
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