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Symbolique florale dans le tableau de Jean-Baptiste Belin de Fontenay Vase d’or, fleurs et buste de Louis XIV (1687)zhu, cui 01 1900 (has links)
Le tableau de Jean-Baptiste Belin de Fontenay intitulé Vase d’or, fleurs et buste de Louis XIV est le morceau de réception que le peintre a présenté à l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1687.
Malheureusement peu étudié, ce tableau n’en comporte pas moins trois problématiques très intéressantes. Tout d’abord, il rassemble trois genres de peinture dans une seule composition : la nature morte, le portrait et la peinture d’histoire, illustrés respectivement par les fleurs, le buste du roi et la pièce d’armure. L’association de ces trois genres dans un tableau de nature morte est peu commune dans la peinture française du 17e siècle. Il est donc nécessaire de vérifier s’il existe un lien entre les fleurs, l’image de Louis XIV et l’armure. Ensuite, le contraste entre la polychromie des fleurs et la monochromie de la sculpture et de l’ameublement est frappante ; il est possible de lier ce contraste au phénomène des débats entre le dessin et la couleur de l’Académie royale de peinture et de sculpture à la deuxième moitié du 17e siècle. D’ailleurs, les fleurs, qui n’étaient pas le sujet central dans le programme original de Le Brun, deviennent le sujet principal du tableau et occupent une place plus importante que le buste de Louis XIV. Cette modification n’a cependant pas choqué les juges de l’Académie puisque la toile a été acceptée sans contestation. Elle amène donc à s’interroger sur la hiérarchie des genres de peinture qui est la doctrine officielle de l’Académie royale de peinture et de sculpture de l’époque.
Le noyau de la recherche consiste à vérifier si les fleurs n’occupent qu’une simple fonction décorative ou si elles peuvent être associées à des symboles. Notre recherche examine d’abord l’utilisation des symboles floraux dans la culture française du 17e siècle. Par la suite, elle étudie cette utilisation dans le domaine politique, à savoir que les fleurs pourraient être liées à la louange de Louis XIV. Enfin, elle analyse les domaines artistiques et esthétiques, c’est-à-dire la façon dont le tableau reflète, par l’utilisation des symboles floraux, l’évolution des théories de l’art, la hiérarchie des genres de peinture et les débats du dessin et de la couleur, en France, durant la deuxième moitié du 17e siècle. / The painting by Jean-Baptiste Belin de Fontenay, Vase d’or, fleurs et buste de Louis XIV, is a reception piece of the french academician painter to the Académie royale de peinture et de sculpture in 1687.
Unfortunately having been little studied, this painting reveals three very interesting issues. First of all, it contain three kind of painting in one composition: still life, portrait and history painting, illustrated respectively by the flowers, the bust of Louis XIV and the piece of armor. The combination of these three types in a still life is uncommon in the 17th century French painting. It is therefore necessary to check if there is a link between the flowers, the picture of Louis XIV and the armor. Then, the contrast between the polychrome of the flowers and the monochrome of the sculpture and furniture is striking, it is possible to associate this contrast to the phenomenon of the debates between drawing and color of the Académie royale de peinture et de sculpture during the second half of the 17th century. Moreover, the flowers, which were not the central subject in the original program of Le Brun, become the main subject of the table and occupy a more important place than the bust of Louis XIV. This change has not shocked the judges of the Academy since the painting was accepted without question. It therefore leads to think about the hierarchy of genres of painting, which was the official doctrine of the Académie royale de peinture et de sculpture at the time.
The core of this research is to see if the flowers occupy a mere decorative function, or whether they may be associated with symbols. Our research will verify the employ of floral symbols in French culture of the 17th century and then developed this employ not only in the political field, which means the flowers are in praise of Louis XIV, but also in the aesthetics domain, that is to say how the painting reflects by employing floral symbols the evolution of the theories of art in France during the second half of the 17th century, the hierarchy of genres of painting and the debates between drawing and color.
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Les Fêtes de l'Hymen et de l'Amour de Jean-Philippe Rameau : étude historique, génétique et critique / Les Fêtes de l'Hymen et de l'Amour by Jean-Philippe Rameau : historical, genetic and critical studySoury, Thomas 24 January 2013 (has links)
Cette thèse porte sur Les Fêtes de l’Hymen et de l’Amour, ballet héroïque de Jean-Philippe Rameau sur un livret de Louis de Cahusac, créé le 15 mars 1747 à Versailles à l’occasion du second mariage du Dauphin. L’étude se consacre à l’histoire de l’œuvre, explorant ainsi ses diverses représentations, ses remaniements successifs en passant par le rayonnement de l’opéra sur le spectacle lyrique de l’époque. Elle s’intéresse également à la figure de Louis de Cahusac, à ses théories sur l’opéra et le ballet, aux sources d’inspirations de son livret puisant dans l’égyptologie et la franc-maçonnerie. Elle aborde par ailleurs le traitement musical du compositeur. Pour finir, cette étude propose une édition du livret et de la partition accompagnée d’un apparat critique et du catalogue des sources de l’opéra. / This thesis focuses on Les Fêtes de l’Hymen et de l’Amour, an heroic ballet written by Jean-Philippe Rameau with a libretto by Louis de Cahusac, created on March 15th, 1747 in Versailles for the Dauphin’s second wedding. The study is about the history of the piece, exploring its various representations, its successive changes and the influence of this opera on the lyric show of the xviiith century. It is also interested in the figure of Louis de Cahusac, his theories on opera and ballet, the inspirations of his libretto drawing Egyptology and Freemasonry. It also addresses the composer’s musical treatment. Lastly, this study offers an edition of the libretto and the score accompanied by a critical apparatus and a catalog’s sources of the opera.
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Grafisk stil i Battle Royale-spel: Realistisk och stiliserad stil / Graphic style in Battle Royale games: Realistic and stylized styleStamenkovic, Andrija January 2021 (has links)
Denna undersökning utfördes för att ta reda på hur spelare upplever de grafiska stilarna i relation till Battle Royale-genren inom spel. De grafiska stilarna ifråga är realistisk och stiliserad stil. Två likadana 3D-modeller skapades med skillnaden att ena är realistisk medan den andra är stiliserad. Dessa användes i en intervju-undersökning 3D-modeller för att besvara frågan. Undersökningen visar att respondenterna upplever de grafiska stilarna annorlunda från varandra men att de ser på stiliserad stil som den mest genreanpassade stilen för Battle Royale-genren. Undersökningen visar även på en svag tendens bland yngre deltagare att se stiliserad stil som genreanpassad samt att manliga deltagare prioriterade att den grafiska stil ska hjälpa dem prestera bättre i spelet. Denna undersökning utfördes på en liten testgrupp och den kvalitativa metoden kan ses som subjektiv. Vidare forskning kan generalisera området med en kvantitativ undersökning.
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Maupertuis et ses critiques : textes et controverses / Maupertuis and his critics : texts and controversiesStorni, Marco 26 June 2018 (has links)
Si la pensée des lumières a parfois été célébrée par l’historiographie pour sa contribution significative au développement culturel et scientifique de la modernité, elle a le plus souvent été critiquée pour sa superficialité spéculative, ainsi que pour sa confiance aveugle dans les résultats des enquêtes scientifiques. La figure de Pierre-Louis Moreau de Maupertuis (1698-1759), à laquelle notre travail est consacré, rentre de plein droit dans ce cadre interprétatif : mentionné dans quelques récits historiques comme scientifique de premier plan, notamment pour sa contribution décisive à la diffusion des théories newtoniennes en France, il est relégué au second plan dans les travaux d’histoire de la philosophie et de l’épistémologie. L’un des objectifs principaux de notre travail est précisément de proposer une relecture de l’œuvre de Maupertuis qui emphatise l’intérêt spéculatif de ses doctrines, afin de montrer la place éminente qu’il occupe dans l’histoire de la pensée moderne. Nous nous pencherons ainsi sur quelques textes importants de Maupertuis, en soulignant le rôle capital qu’y jouent les questions épistémologiques et métaphysiques. L’analyse critique de la pensée scientifique et philosophique de Maupertuis n’est pourtant pas le seul aspect significatif de notre recherche : notre ambition est de proposer un récit plus vaste que la simple étude des travaux de Maupertuis, qui puisse contextualiser son œuvre dans les dynamiques de la République des Lettres au début du XVIIIe siècle. En ce sens, nous attribuons une importance toute particulière à l’étude des controverses de Maupertuis avec d’autres savants et philosophes. Il sera notamment question de deux controverses. La première, qui concerne la forme de la Terre, éclate au sein de l’Académie des Sciences de Paris entre 1733 et 1740. La deuxième, qui porte sur les monades et la philosophie wolffienne, a pour cadre l’Académie de Berlin entre 1746 et 1750. L’intérêt du travail sur les controverses de Maupertuis est double. Tout d’abord, il s’agit d’un aspect de la vie et de l’œuvre du savant que les commentateurs ont peu étudié : certes, il existe quelques études particulières sur les controverses maupertuisiennes, notamment de celle qui porte sur la figure de la Terre, mais la question n’est jamais thématisée de manière systématique dans les monographies publiées jusqu’ici. Ensuite, les controverses de Maupertuis nous paraissent intéressantes comme étude de cas pour comprendre le fonctionnement concret des controverses scientifiques et philosophiques. Nous ne prétendons évidemment pas présenter les conclusions que nous allons tirer de l’examen de ces controverses en tant que normes universelles pour l’étude de toute controverse scientifique ou philosophique du passé. Toutefois, comme les historiens travaillant sur les controverses privilégient souvent les scientifiques et les philosophes du XVIIe siècle, il nous semble intéressant de présenter une étude de cas provenant du XVIIIe siècle, qui appartient à un contexte intellectuel et social profondément différent de celui du siècle précédent. Nous pourrons ainsi apporter de nouveaux éléments de réflexion sur la nature du désaccord scientifique et philosophique, qui puissent intégrer et compléter les travaux existants. Ce que nous présentons ici, en définitive, n’est pas seulement une étude sur Maupertuis, mais un travail qui, à travers l’analyse de sa pensée et des controverses qu'elle a suscitées, vise à la reconstruction des rapports et des échanges qui constituent le réseau de la République des Lettres au début du XVIIIe siècle. L’œuvre de Maupertuis est ainsi envisagée comme un prisme, à travers lequel nous observons les lignes principales de développement de la science et de la philosophie de son époque. / Whereas historians have sometimes acknowledged the momentous contribution the Enlightenment provided to the cultural and scientific development of the modern world, more often they have criticized its speculative shallowness, and its overconfidence in the results of the scientific inquiry. The figure of Pierre-Louis Moreau de Maupertuis (1698-1759), holding a central place in our study, suffered the same fate as many other Enlightenment thinkers: mentioned in some historical narratives as a leading scientist and experimenter, most notably for the decisive contribution he gave to the circulation of Newtonian theories in France, he is relegated to the background in histories of modern philosophy and epistemology. One of the main objectives of the present research is to advance an interpretation of Maupertuis’ works which insists on the speculative depth of his doctrines, in order to display the preeminent place epistemological and metaphysical stakes occupy therein. The critical analysis of Maupertuis’ texts, however, is not the only important aspect of our study: we aim indeed at creating a wider narrative, which might contribute to clarify Maupertuis’ place within the intellectual network of the early 18th-century Republic of Letters. In this sense, we attribute a special importance to the study of Maupertuis’ controversies with other scientists and philosophers. The two controversies on which we concentrate are the controversy over the shape of the Earth, which took place at the Paris Academy of Sciences between 1733 and 1740, and the controversy over monads and Christian Wolff’s philosophy, taking place at the Berlin Academy of Sciences between 1746 and 1750. The interest of studying Maupertuis’ controversies is twofold. Firstly, it is an aspect of Maupertuis’ life and work commentators have overlooked: although there are a few essays dealing with Maupertuis’ controversies, which are for the most part focused on the question of shape of the Earth, monographs hitherto published do not discuss this aspect in detail. Secondly, Maupertuis’ controversies are an interesting case study to understand how scientific and philosophical controversies concretely work. We do not intend to claim that our study of Maupertuis’ controversies might function as a universally valid model for the study of each and every controversy in the history of science and philosophy. However, since historians studying controversies privilege case studies drawn from the 17th century, it seems useful to discuss an episode from another century, which belongs therefore to a different intellectual and social context. In this way, we will provide new elements of reflection on the nature of philosophical and scientific disagreement, which might integrate the existing literature on the subject. Ultimately, our study is not only a work on Maupertuis’ thought, but a survey that, through the analysis of Maupertuis’ texts and controversies, reconstructs the network of relations and exchanges which constitute the early 18th-century Republic of Letters. The work of Maupertuis functions therefore as a prism through which we observe the main lines of development of science and philosophy of his time.
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François Colin de Blamont (1690-1760). Une carrière officielle au cœur des institutions musicales françaises du Grand Siècle au Siècle des Lumières / François Colin de Blamont (1690-1760). An official career in the French musical institutions during the Classical Century up to the Age of EnlightenmentDratwicki, Benoît 12 February 2014 (has links)
Débutant sa carrière durant les dernières années du règne de Louis XIV sous les auspices de Michel-Richard de Lalande, François Colin de Blamont se fait connaître dans les salons de la Régence par ses airs et ses cantates. Nommé Surintendant de la Musique de la Chambre du jeune Louis XV (1719), il devient l’un des acteurs déterminants de l’évolution des goûts et des pratiques musicales de la Cour. Dans la capitale, il est joué avec succès au Concert Spirituel, à l’Académie royale de musique et dans les cénacles en vue, souffrant toutefois de l’étoile montante de Jean-Philippe Rameau. Ses partitions témoignent de l’ambiguïté musicale française caractéristique du Siècle des Lumières, associant respect de la tradition et recherche de modernité. Ce travail propose de mettre en lumière la carrière et l’Œuvre de ce compositeur en les éclairant par le contexte historique, social et politique. La première partie fait le point sur la jeunesse, la formation et les premières productions de l’auteur. La deuxième partie est consacrée au service de la Cour. La troisième partie aborde le milieu musical parisien et les implications de Colin de Blamont dans les grandes institutions de la capitale. Enfin, la dernière partie tente de porter un regard neuf sur l’auteur, considéré tout à la fois comme homme de cour, esthète et musicien. / François Colin de Blamont started his career during the last years of the reign of Louis XIV under the aegis of Michel-Richard de Lalande. During the Regency, he was mostly known through his arias and cantatas. In 1719, he was appointed ‘Surintendant de la Musique de la Chambre’ of the young Louis XV. He became one of the main personalities involved in the evolution of the tastes and the musical practices at the Court. In Paris, his music was successfully played at the ‘Concert Spirituel’, at the ‘Académie royale de musique’ and in the most famous literary sets, even if the rising star of Jean-Philippe Rameau was to overshadow him. His style shows the musical ambiguity typical of French music of the 18th century, which associated the respect of the tradition with the aspiration to modernity. This study aims to bring to light the career and the works of this composer by considering them in their historical, social and political context. The first part sums up his youth, his training and his first works. The second part is devoted to his career at the Court. The third part explores the Parisian musical environment and the involvement of Colin de Blamont in the main institutions of the city. Finally, the last part will consider the author in a new way, as a man of court, as an esthete and as a musician.
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La commission d'enquête sur des opérations policières en territoire québécois : portée réelle et limites du rapport KeableBernard, Dominique January 2008 (has links) (PDF)
Le présent travail de recherche traite de la Commission d'enquête sur des opérations policières en territoire québécois (Commission Keable). Durant les années 1970, le Juge Jean
F. Keable a été mandaté par le gouvernement du Parti québécois pour faire enquête sur une série d'événements impliquant principalement la GRC dans une campagne de surveillance et de provocation des groupes de la gauche
« indépendantiste » québécoise. Le rapport de la Commission d'enquête présidée par le Juge Keable est paru le 6 mars 1981 et malgré la démonstration d' irrégularités au sein des opérations policières menées par la Gendarmerie Royale du Canada, le rapport de la Commission semble avoir eu peu d'impact politique réel. Nous avons voulu savoir pourquoi les recommandations du commissaire Keable avaient été ignorées. Selon l'étendue de nos recherches, le Rapport Keable n'a pas été suivi d'effets significatifs en raison de plusieurs facteurs qui s'expliquent principalement par la conjoncture historique et politique des années 1970 et 1980. Nous avons donc relevé trois obstacles à l'enquête susceptibles d'expliquer la réception restreinte du rapport: le choix de la méthode d'enquête et l'objet d'étude (les corps policiers), le manque de coopération des acteurs cités à comparaître devant la Commission et la neutralisation politique et judiciaire exercée par le gouvernement fédéral. Nous avons choisi de diviser notre travail en deux parties. La première expose l'historique ainsi qu'une analyse du rapport de la Commission d'enquête Keable. Quant à la seconde, elle porte sur les obstacles ayant limité l'enquête et la réception du rapport. Nous terminons notre analyse par une série de remarques et de conclusions suite à l'ensemble de notre démarche. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Rapport de la Commission d'enquête sur des opérations policières en territoire québécois, Commission Keable, Commission d'enquête.
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Expographie, critique et opinion : les discursivités du Salon de l'Académie de Paris (1750-1789)Pichet, Isabelle 12 1900 (has links) (PDF)
L'objet central de cette étude se définit autour de la mise en exposition des Salons de l'Académie de peinture et de sculpture de Paris dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Les Salons ont toujours été considérés comme le lieu de l'éclosion de la critique d'art, mais très rarement perçus comme une exposition du point de vue muséologique. Dans cette optique, la distribution des tableaux en tant que discours construit, par le tapissier d'une part et par le public d'autre part, servira de fil conducteur à cette thèse. L'objectif premier est d'analyser un fragment de l'histoire de l'art en France, celui des Salons entre 1750 et 1789, et de l'étudier comme agent et culturel de cette époque. Le but ultime de la thèse est de démontrer que la mise en exposition au Salon est productrice de discours et que ceux-ci permettent aux publics des Salons de se forger une opinion personnelle ainsi que collective. Pour ce faire, j'entends examiner les tenants et les aboutissants de cet arrangement (discursif) afin de démontrer que la disposition des œuvres proposée au Salon n'est pas gratuite mais structurée et intentionnelle. L'hypothèse centrale propose que la mise en exposition des Salons de l'Académie contient un discours et, par conséquent, offre un espace discursif public, favorisant l'émergence de l'opinion personnelle et collective, ainsi que le développement d'une pensée sociale. Il s'agit de déterminer comment l'arrangement des œuvres aux Salons se matérialise en discours. Une analyse de la structure langagière de la mise en exposition s'impose et permet de relever certaines règles de base ou conventions qui régissent l'organisation des peintures : l'accrochage à touche-touche, le goût, l'harmonie, la symétrie, les caractères et la hiérarchie des genres. L'utilisation de ces conventions dans l'organisation de l'espace d'exposition semble donner lieu à la production et la diffusion d'un discours spécifique aux expositions. La distribution des œuvres et la reconnaissance des codes par le visiteur le guident dans la lecture d'un message et lui suggèrent des relations entre les objets exposés. Les échanges de similitudes et de contrastes à propos des œuvres, qui apparaissent dans les commentaires des Salonniers, livrent une lecture spécifique de la mise en exposition et produisent un modèle de lecture : la comparaison. Les choix faits par le tapissier dans la distribution des œuvres et l'utilisation de conventions dites « familières » dirigent le visiteur dans la lecture du message proposé au Salon. En confrontant les représentations visuelles des Salons et les textes critiques, il semble possible de faire ressortir l'impact de la mise en exposition du Salon sur le visiteur. Pour ce faire, je propose une analyse des Salons de 1753, 1767, 1779 et 1785, soit un par décennie, et du discours de chacun des tapissiers s'y rapportant, soit Jacques-André Portail (1695-1759), Jean-Baptiste Siméon Chardin (1699-1779), Louis-Jean-François Lagrenée l'aîné (1724-1805) et Amédée Van Loo (1718-1795). L'utilisation des conventions et du modèle de lecture comme points de repère permettent aux visiteurs de circonscrire la construction de l'arrangement des œuvres dans ce Salon. Ainsi, le pouvoir discursif de l'exposition amène le public à développer ses connaissances artistiques, à exercer sa capacité de juger et à formuler un discours critique et une opinion personnelle. Les multiples observations faites par les auteurs des écrits sur l'exposition, les artistes et les œuvres, démontrent l'influence du discours muséal sur leur point de vue et leur opinion. L'usage répété de cette aptitude à critiquer, la fréquentation régulière du Salon, les échanges entre les particuliers et la diffusion oralement et par l'écrit des idées et des modèles artistiques laissent entrevoir la formation d'un jugement ou d'une opinion personnelle et même collective. Dans cette optique, la mise en exposition des Salons et son pouvoir discursif deviennent un catalyseur de la pensée sociale de cette période. Les résultats de l'analyse du Salon de 1753, par exemple, permettent d'appuyer mon hypothèse et ma méthode de travail, même si les conclusions diffèrent de celles recueillies au sujet des Salons de 1767, 1779 et 1785. Contrairement aux trois autres Salons, les comparaisons entre les œuvres ne s'établissent pas tout à fait de la même manière, les différences naissent plutôt dans le ton ou dans les éléments critiqués. De plus, toujours en 1753, une grande majorité des Salonniers discute et critique l'opinion manifeste : celle des autres commentaires et écrits qui paraissent sur le Salon, tandis qu'en 1779, notamment, un plus grand intérêt est porté sur l'opinion sous-jacente : celle de l'autre, d'un accompagnateur ou des autres visiteurs. Ces différences mettent en relief les particularités des commentaires des quatre Salons mis à l'étude et définissent les caractéristiques du discours expographique et des opinions personnelles ou collectives pour chacun des Salons afin de proposer un portrait plus général de l'évolution et de l'impact du discours expographique des Salons dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Salons, Académie royale de peinture et de sculpture, exposition, discours, tapissier, critique, opinion, espace public, Paris, XVIIIe siècle.
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Les politiques publiques et le service en français: une étude comparative de deux corps policiersCroteau, Sonia Unknown Date
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Nicolas Poussin, Charles Le Brun and the Royal Academy of Painting and Sculpture, Paris, 1648 : a kinship of aestheticsBlaney, Gerald W. January 1999 (has links)
This thesis examines the history, political climate and evolution of l'Academie royale de Peinture et de Sculpture, Paris (1648) as well as Nicolas Poussin's aesthetic contribution to its classical syllabus, and his influence on Charles Le Brun's classicizing perceptions via-a-vis the Academy during his tenure as Protector, Chancellor (for life), and Director. Explored too is the confrontation between the ancient guild system (la Maitrise), and the emerging idea of the ennoblement of the arts. Poussin's Israelites Gathering the Manna and Rebecca and Eliezer, analysed during les Conferences of the Academy, along with certain of the paintings of Charles Le Brun are considered to the conclusion that, at the outset, there was considerable flexibility with regard to les regles.
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Prosopographie des musiciens des Saintes-Chapelles de Paris (1248 - ca1640) et de Bourges (1405 - ca1640) / Prosopography of the musicians of the Saintes-Chapelles of Paris (1248 - ca 1640) and of Bourges (1405- ca 1640)Szpirglas, Jacques 31 October 2015 (has links)
Cette thèse est la première étude prosopographique, portant sur une population de musiciens. Elle s’appuie sur un dictionnaire biographique de près de mille trois cents notices de musiciens ayant servi dans les Saintes-Chapelles de Paris et Bourges, depuis leur fondation, 1248 pour Paris et 1405 pour Bourges, jusqu’au milieu du XVIIe siècle. Les Saintes-Chapelles de Paris et de Bourges, la seconde fondée sur le modèle de la première, sont des institutions dédiées au culte des reliques rassemblées par Louis IX et ses successeurs et dédiées à la musique. De taille modeste, elles sont formées chacune environ de quarante personnes et trente musiciens. Les biographies sont exploitées selon le statut des personnels, leurs dates d’exercice, leurs compétences musicales et leurs relations avec les chapelles princières. Concernant les deux derniers points, trente compositeurs ont servi à la Sainte-Chapelle de Bourges et quarante-quatre à Paris, soit respectivement 5% et 7% de l’ensemble des chantres de chaque institution. En outre, vu des chantres candidats au recrutement en Saintes-Chapelles, 12% des chantres de la Sainte-Chapelle de Bourges et 23% des chantres de la Sainte-Chapelle de Paris sont documentés en chapelles princières, majoritairement à la Chapelle Royale. Vu des princes et souverains, ces derniers ont souvent puisé abondamment dans les Saintes- Chapelles, pour garnir leur propre chapelle. En effet, certains états de chapelles princières montrent à différentes époques, des proportions de plus de 30% de chantres documentés en Saintes-Chapelles. On prouve ainsi l’excellence des musiciens des deux Saintes-Chapelles et particulièrement de la Sainte-Chapelle de Paris / This work’s cornerstone is a biographic dictionary: thirteen hundred resumes of musicians attached to both Paris’ and Bourges’ Saintes-Chapelles, from their foundation (1248 for the former, and 1405 for the latter) to the middle of the XVIIth century. This is the first prosopographic study, related to a population of musicians. Paris and Bourges’ Saintes- Chapelles, the second one founded upon the Parisian model, are institutions, dedicated to the cult of the relics gathered by Louis IX and his followers, and dedicated to music. Those institutions of modest size (about forty persons) nevertheless hosted a lot of musicians (about thirty). This research is done through four principal angles: the staff’s status, their service dates, their personal musical skills and the relationships between Saintes-Chapelles and private princely chapels. Concerning the last two points, thirty composers have served in the Sainte-Chapelle of Bourges and forty-four in Paris, respectively 5% and 7% of the total amount of singers hosted by them at one time or another. Furthermore from the singers point of view, 12% of the singers of the Sainte-Chapelle of Bourges and 23% of the singers of Paris are documented in a princely chapel, mainly the Royal Chapel. From the point of view of princes and sovereigns, the formers have recruited a lot from the Saintes-Chapelles for their own chapels. Some chapel accounts may mention large proportions of singers, more than 30%, documented in the Saintes-Chapelles of Bourges and Paris, at different times. We have thus proved the skills of the musicians of both Saintes-Chapelles, mainly the Sainte-Chapelle of Paris
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