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Figures de migrants brésiliens en France : approche anthropologique et sociolinguistique / Figures migrants brazilians in France : sociolinguistics and anthropological approachRodrigues Moreira, Gabriela 12 December 2018 (has links)
L’un des effets de la mondialisation est l’intensification des mouvements migratoires. Motivés par des raisons variées, certains quittent, en effet, leur terre natale pour vivre ailleurs, dans un « pays d’accueil ». Comprendre le flux migratoire n’est pas seulement saisir les données théoriques qui entourent la migration, mais, d’une façon empirique, les confronter à la réalité du vécu. Tout récit de vie suit un schéma narratif subjectif, hétérogène et répétitif. Raconter l’histoire de sa vie, c’est mettre en mots sa mémoire et donner un sens nouveau au passé par un regard rétrospectif et ce, à travers le discours. Les récits de vie des migrants Brésiliens installés en France font l’objet de cette étude de thèse en Sciences du langage. Leur processus migratoire s’inscrit dans une perspective subjective d’ordre affective ou économique et se concrétise par un type de migration choisie : affective, étudiante ou professionnelle. En nous appuyant sur les théories d’analyse du discours et sur une définition lacanienne du sujet, nous avons cherché à savoir comment le rapport à la langue-culture étrangère révèle la subjectivité du sujet migrant et dans quelle mesure le processus migratoire conditionne l’entre-deux-langues-cultures.Les entretiens sont analysés dans une perspective anthropologique et sociolinguistique qui vise à contribuer aux réflexions sur le processus d’appropriation d’une nouvelle langue-culture du sujet migrant qui se voit, parfois douloureusement, partagé entre deux terres d’appartenance. Nous observons ainsi à la fois les conditions d’accueil et le contexte d’apprentissage du Français Langue Étrangère. L’analyse des entretiens révèle un sujet migrant essayant sans cesse de justifier ses choix et son désir de départ par les événements de sa propre histoire. Le locuteur choisit alors des mots qui le positionnent subjectivement à travers le récit de ses origines, son rapport à l’autre, à la famille, à l’école, au travail. Partagé entre deux lieux, deux langues, en quête de repères, il se sent souvent étranger à lui-même. Migrer, c’est se scinder, se (re)trouver dans le regard de l’autre ; à la recherche éternelle de sa subjectivité. / One of the many effects of globalisation is the increase of migratory movements. Various reasons are calling some people to leave their homeland to go and live abroad, in a host country. And understand the migratory move is not only to get a hold of the theoretical input of this subject, but, in an empirical way, to confront them to the reality of life. Any life story follows a subjective, heterogeneous and repetitive narrative layout. Tell the story of your life is to put one’s memory in words and give a new meaning to the past by a retrospective view and this, through speaking. This thesis in Language Sciences will focus on the life stories of Brazilian migrants living in France. Their migratory process will start in a subjective perspective, either affective or economical, and will shape through the chosen type of migration : affective, student or professional. Based on discourse analysis theories and a Lacan definition of the subject, we have attempted to figure out how the relation to the foreign language-culture reveals the subjectivity of the migrant subject and how the migratory process conditions the feeling of being in-between two languages-cultures.The interviews are analyzed in an anthropologic and sociolinguistic point of view to contribute to the research field of the language-culture integration process for the migrant subject. We then observe both hosting conditions and the French learning context. An analysis of the interviews highlights a migrant subject always trying to justify his/her choices and will to depart, by the events of his/her own story. The speaker then chooses words setting himself/herself subjectively through the telling of his/her background, the relation to the other, to the family, to school, to work. Share between two places, two languages, seeking reference points, he feels like a stranger to himself. To migrate is to rift, to find oneself (back) in the eyes of the other ; in an eternal search of each one’s subjectivity.
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L'écriture de l'histoire ou l'écriture de la mémoire, dans Les Figuiers de Barbarie et Hôtel Saint-Georges, de Rachid BoudjedraBen Aziza, Wafa 14 December 2016 (has links)
L’Histoire de l’Algérie constitue une thématique récurrente dans l’œuvre de Boudjedra. Elle renvoie aux mémoires individuelle et collective induites par la guerre. Au moyen d’une écriture subversive, Boudjedra mêle élément mémoriel et fictionnel. Il ne cherche pas à faire œuvre d’historien mais à procéder à une relecture de l’Histoire. Revenir sur la mémoire de leur pays, permet à ses personnages d’expurger leurs émotions consécutives à la hantise d’un passé qui ne passe pas. Les traumatismes inhérents à la guerre d’Algérie demeurent néanmoins indélébiles. Cette représentation d’une mémoire historique caractérise le projet d’écriture de Boudjedra, fondé sur retours en arrière, digressions et anachronismes. L’Histoire est au cœur de la production littéraire de Boudjedra en ce sens où elle articule sa réflexion sur le texte qui s’écrit et se souvient en même temps. / The History of Algeria is a recurring theme Boudjedra’s work. It refers to the individual and collective memories induced by war. Through a subversive writing, Boudjedra mixes the memorial and the fictional elements. He is not trying to be a historian but he’s trying to make a rereading of the history. By returning to the memory of their country, characters are allowed to redact their consecutive emotions to the haunting of a past that did not pass. Nevertheless, inherent trauma of the war of Algeria remains permanent. This representation of a historical memory characterizes Boudjedra’s writing project based on flashbacks, digressions and anachronisms. The History is in the heart of Boudjedra’s literary production in the sense that it focuses its reflection on the text which is written and remembered at the same time.
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Misère de la sociologie : Nicos Poulantzas et le débat anglais sur la question de l’État dans le MarxismeLegros, Benoit 16 May 2011 (has links)
La présente thèse a pour objet de contribuer à l’évaluation critique de la sociologie poulantzassienne à l’intérieur du champ de la théorie marxiste de l’État. Dans le cadre d’une appréciation critique du débat anglais, nous chercherons à voir comment peut-on traiter de la sociologie poulantzassienne de l’État - en tant que fondement du néo-marxisme - sur la base d’une théorie marxiste de l’État qui intègre à la fois les acquis du marxisme ouvert et du marxisme classique. Plus précisément, le cadre théorique guidant l’évaluation critique s’articule autour des concepts d’instrumentalisme et d’économisme du marxisme classique, ainsi que la critique du fétichisme des relations sociales de production développée par le marxisme ouvert. Cet examen permet de conclure que le structuro-fonctionnalisme poulantzassien, fondé sur la séparation formelle des structures et de la pratique d’une part, et la séparation formelle du politique et de l’économique d’autre part, mène à une théorie de l’autonomie relative de l’État qui, en plus d’appauvrir la compréhension de phénomènes sociaux contemporains, rejette à l’arrière plan la subjectivité politique et, par le fait même, sème la confusion sur le terrain de la lutte de classe concrète.
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Misère de la sociologie : Nicos Poulantzas et le débat anglais sur la question de l’État dans le MarxismeLegros, Benoit 16 May 2011 (has links)
La présente thèse a pour objet de contribuer à l’évaluation critique de la sociologie poulantzassienne à l’intérieur du champ de la théorie marxiste de l’État. Dans le cadre d’une appréciation critique du débat anglais, nous chercherons à voir comment peut-on traiter de la sociologie poulantzassienne de l’État - en tant que fondement du néo-marxisme - sur la base d’une théorie marxiste de l’État qui intègre à la fois les acquis du marxisme ouvert et du marxisme classique. Plus précisément, le cadre théorique guidant l’évaluation critique s’articule autour des concepts d’instrumentalisme et d’économisme du marxisme classique, ainsi que la critique du fétichisme des relations sociales de production développée par le marxisme ouvert. Cet examen permet de conclure que le structuro-fonctionnalisme poulantzassien, fondé sur la séparation formelle des structures et de la pratique d’une part, et la séparation formelle du politique et de l’économique d’autre part, mène à une théorie de l’autonomie relative de l’État qui, en plus d’appauvrir la compréhension de phénomènes sociaux contemporains, rejette à l’arrière plan la subjectivité politique et, par le fait même, sème la confusion sur le terrain de la lutte de classe concrète.
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L'investissement subjectif des travailleurs : contribution à la sociologie critique du managementLaurin-Lamothe, Audrey 05 1900 (has links) (PDF)
D'abord regroupés sous la surveillance d'un capitaliste, les ouvriers de métier ont perdu graduellement la maîtrise de leur activité et de leur savoir par l'introduction progressive de la coopération des métiers, de leur division en tâches parcellaires, de la machine puis du manager. La corporation et, avant elle, le capitaliste bourgeois considèrent que la jouissance pleine et entière de leur droit de propriété inclut le droit d'organiser les différents éléments productifs. C'est sous ce principe que l'institution du marché sera intégrée à l'entreprise et que le travail sera modifié en emploi. À partir de l'instauration du toyotisme, les incertitudes liées à l'environnement que la corporation doit affronter seront désormais déversées sur les employés. Avec les nouveaux outils de mobilisation des employés, l'organisation corporative a réussi à allier la gestion et le travail, et à incorporer les principes managériaux dans le travail. Pour comprendre de façon systématique cette dynamique, nous avons eu recours à une analyse discursive portant sur les ouvrages de Tom Peters. La confrontation du concept préconstruit d'investissement subjectif au corpus nous a permis de dégager de nouveaux éléments conceptuels. Globalement, il est ressorti de l'analyse un imaginaire typiquement américain du travail, qui inscrit l'orientation de la pratique dans un paradigme pragmatique. L'inscription de la vie individuelle et collective dans des visées utilitaires et entrepreneuriales se prolonge et trouve son effectivité dans les techniques cognitivo-comportementales. La coercition nécessaire au relais de ces idéologies, déjà anciennes, mais dont l'importance accrue ne se dément pas, est assurée par la dernière dimension, celle de coopération, où nous avons posé comme déterminante l'adhésion de l'employé aux objectifs et à l'univers de l'organisation. L'individu produit du management est la figure que nous avons développée du normopathe, que l'on doit opposer à celle de l'individu dit souffrant. Nous trouvons donc ici la pertinence de réinterroger la catégorie de souffrance héritée de la psychopathologique du travail en l'articulant avec le concept d'aliénation. Celui-ci, entendu comme triple moment de coupure (dont les trois moments sont la coupure avec le monde, la coupure avec soi et leur synthèse dans l'activité) est ce sur quoi le management tente précisément d'agir pour supprimer les inconvénients provoqués par l'aliénation. Le sujet est retrouvé dans la propriété sous forme coopérative, la médiation dans l'activité par l'autonomie et la qualité totale, et l'objet par la consommation et les loisirs organisés.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : travail, subjectivité, management, corporation, flexibilité, aliénation, souffrance, Tom Peters.
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Enquerre et deviner : poétique de l'énigme dans les romans arthuriens français (fin du XIIe-premier tiers du XIIIe siècle)Bouget, Hélène 03 December 2007 (has links) (PDF)
La notion d'énigme, fréquemment invoquée pour désigner les objets, les êtres ou les passages les plus étranges des romans arthuriens, est une notion complexe et protéiforme qui se définit comme une figure de discours, une forme fixe et un mode d'investigation herméneutique. Dans cet univers, les héros se distinguent des traditionnelles figures oedipiennes : celles-ci sont en effet soumises à la parole contrainte et à la découverte révélée de la devinaille, tandis que les quêteurs arthuriens manifestent les signes d'une subjectivité naissante qui les pousse à interroger l'autre et le monde. Pourtant, le désir de savoir et l'entreprise herméneutique s'avèrent parfois décevants et l'énigme en tant que telle, illusoire. D'interrogations comblées en questions oubliées ou en attentes déceptives, les textes développent en réalité un effet d'énigme qui entretient la tension romanesque et apparaît comme un facteur poétique essentiel. Fondé sur le jeu des failles et des réécritures, l'effet d'énigme repose sur une esthétique de la béance et du voile qui contredit l'apparente clôture de l'espace textuel. Malgré la prégnance du modèle scripturaire, le roman arthurien se découvre et s'affirme alors comme un monde des possibles, une oeuvre de fiction consciente de sa nature. Le Graal et l'identité, principaux facteurs d'interrogation, constituent ainsi deux grands paradigmes énigmatiques intra- et intertextuels qui garantissent, par le jeu des énigmes et des effets d'énigme, la pérennité et la vigueur de l'entreprise romanesque. L'étude de l'énigme permet donc de proposer une poétique d'ensemble du roman arthurien entre la fin du XIIe et un large premier tiers du XIIIe siècle, et d'en saisir, en même temps, les nuances et les évolutions.
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Discours rapporté, subjectivité et influences sociales dans les textes journalistiques : la mise en scène du discours dans les faits divers des quotidiens sénégalais.Maiga, Mariama Mahamane 14 December 2013 (has links) (PDF)
Cette étude s'inscrit dans le cadre théorique de l'énonciation impliquant des aspects sociolinguistiques et communicatifs. Elle constitue un croisement du domaine de la linguistique avec celui des sciences de l'information, de la sociologie et de l'anthropologie. Elle est axée sur la communication médiatique, particulièrement la question de responsabilité dans l'écriture de presse. L'analyse concerne plus précisément l'exploitation d'un fait de langue (le discours rapporté) dans l'écriture de presse et l'impact que cela peut avoir sur la prise de position du locuteur rapportant. C'est une analyse des formes linguistiques de la subjectivité dans les textes journalistiques, l'objectif étant de déceler jusqu'à quel point la forme du discours rapporté influe sur la construction du point de vue du journaliste énonciateur. Il s'agit de distinguer, à travers des textes, que l'on pourrait qualifier d'objectifs en tant qu'écrits journalistiques répondant à la déontologie, des mécanismes par lesquels s'expriment des points de vue débouchant sur des prises de position subjectives. De manière transversale, l'analyse apporte des éléments de réponse à deux questions essentielles : qu'est-ce que c'est que le subjectif ? Comment ce concept est-il rendu dans le discours rapporté au sein des faits divers des quotidiens sénégalais ? Vu ses dimensions sociolinguistique, communicative et interactionnelle, l'analyse porte sur trois pôles principaux : le sujet énonciateur (traces évaluatives, axiologiques et socio-affectives de sa présence), le contenu (aspects morphosyntaxique et sémantique) et le contrat de communication médiatique (dispositif de production médiatique).
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Posthumanité et subjectivité transcendante dans l’œuvre de Philip K. DickLelièvre, Jean-Benoît 12 1900 (has links)
La problématique à l’étude dans ce mémoire est la représentation et conceptualisation de la notion de posthumanité dans trois romans de Philip K.Dick : The Three Stigmata Of Palmer Eldritch, Do Androids Dream Of Electric Sheep? et Ubik. L’analyse de ces romans nous permettra de montrer que l’auteur américain focalise sa réflexion sur le posthumain sur la subjectivité transcendante de personnages qui absorbent, et se substituent à la réalité d’autres personnages dans leur environnement. Nous montrerons également que l’écriture de Dick a évolué vers une vision plus spirituelle ou mystique en se détachant graduellement du récit de science-fiction traditionnel. Ce développement aura des répercussions significatives sur sa postérité cyberpunk. / This thesis examines the problematic of posthumanity in three novels by Philip K. Dick: The Three Stigmata Of Palmer Eldritch, Do Androids Dream Of Electric Sheep and Ubik. I shall argue that the notion of “transcendent subjectivity” is central to Dick’s conceptualization of the posthuman and that the novelist’s engagement with this notion enables a shift in his writing towards a more spiritual or mystical vision. Dick’s vision of the posthuman had a profound impact on cyberpunk authors such as William Gibson, Bruce Sterling and Neil Stephenson. The questioning of the posthuman is a recurring strategy in the work of these writers.
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Pour une interprétation dialectique de la subjectivité individuelle : modalités de structuration du sujet chez Hegel et MeadHaeck, Nicolas 03 1900 (has links) (PDF)
Dans la foulée des réflexions contemporaines sur l'« individualité post-moderne », ce mémoire propose de retracer la nature dialectique de la subjectivité individuelle en évaluant dans quelle mesure nous pouvons, malgré les distinctions importantes entre leurs perspectives, établir un rapprochement entre le projet spéculatif de Georg Wilhelm Friedrich Hegel et l'analyse de la conduite sociale développée par George Herbert Mead. Constituant chacune des approches ayant rigoureusement insisté sur l'impossibilité de concevoir la subjectivité individuelle hors de l'expérience sociale, nous proposons d'engager une réflexion sur les possibilités théoriques de leur rapprochement. Les deux penseurs, qui exposent de façon analogue la structure de la reconnaissance fondamentale à toute expérience subjective proprement humaine, insistent sur le mouvement intersubjectif par lequel se structure l'intériorité subjective. Depuis les premiers balbutiements de la sociologie, plusieurs ont fait mention du « détour obligé » dans la vie sociale que doit emprunter le sujet humain, afin de se réaliser comme un être réflexif en mesure d'interagir avec le monde qui l'entoure. En exposant les étapes de la réalisation de l'esprit subjectif, Hegel a dévoilé avec précision la dialectique par laquelle l'individu, au sein du rapport de reconnaissance, s'affranchit de sa déterminité naturelle pour se constituer comme une conscience de soi. Près d'un siècle après l'effondrement du système hégélien, par l'intermédiaire de sa psychologie sociale, Mead insistera à son tour sur la dynamique intersubjective fondamentale à la réalisation du sujet. Suivant une approche fondée sur une relecture en termes de complémentarité, la présente réflexion entend montrer la manière par laquelle l'esprit subjectif hégélien trouve chez Mead un prolongement dans le sens d'une théorie pragmatiste de la communication. En plus de dénouer la rigidité des positions découlant des apories du dualisme cartésien entre l'esprit et le corps, cette réinterprétation de Hegel et de Mead est également l'occasion de poser un regard critique sur la théorie sociale contemporaine en réexaminant certains des fondements sur lesquels s'appuient notamment les tentatives de réactualisation « post-métaphysique » de Honneth et de Habermas.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Subjectivité, Reconnaissance, Intersubjectivité, Dialectique, Conscience de soi, Pragmatisme, Idéalisme, Communication, Esprit
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Le temps du désir : ontologies de l'imaginaire et de l'affectivité chez Sartre, Merleau- Ponty et GrimaldiLapierre, Christopher 06 December 2013 (has links) (PDF)
Le présent travail vise à confronter les ontologies de l'imaginaire de Sartre, Merleau-Ponty et Grimaldi. Empruntant la voie d'une critique du bergsonisme, chacune de ces philosophies s'élabore en accordant une valeur ontologique au négatif et en reconsidérant la signification de la temporalité. La réflexion sur le statut de l'image, et plus avant, sur les relations entre réel et imaginaire, présent et passé, conscient et inconscient, laisse émerger un sens original de la négativité. Merleau-Ponty et Grimaldi opposent ainsi à la dialectique de l'être et du néant l'idée d'une négativité qui pénètre l'être de part en part, le premier ouvrant la voie d'une alternative phénoménologique, le second lui préférant une alternative métaphysique. Ils prétendent par là, mieux que Sartre, rendre raison de la passivité de la subjectivité, de ses attaches dans l'être, source vive du mensonge à soi-même. Les limites de l'ontologie sartrienne trouvent leur origine dans une certaine idée de la conscience qui verrouille d'emblée les relations entre imagination et affectivité. C'est au contraire le libre jeu de cet axe qui rend possible le débordement de l'horizon de visibilité de la subjectivité en direction d'un certain invisible. La jonction concrète de l'imagination et de l'affectivité se déploie alors aux parages de la notion de désir, qui donne son sens rigoureux à la négativité dépistée initialement : à la différence de Sartre, Merleau-Ponty et Grimaldi pensent le caractère médiatisant de l'être compris comme désir et théorisent un décentrement radical de la subjectivité qui culmine pour l'un dans une pensée de l'intercorporéité, pour l'autre dans une éthique du don de soi.
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