41 |
Traduction de fugues-poèmes : une approche intersémiotiqueLaporte, Marie Noël January 2015 (has links)
Résumé : Musicienne et traductrice de formation et de métier, je présente ici des traductions de poèmes contemporains qui s’annoncent, par leur titre ou leur forme, comme des fugues. Comme hypothèse de départ, je pose la possibilité du transfert des éléments de fugue musicale à ceux de la fugue littéraire. Ma démarche se décline en deux parties. Dans un premier temps, j’analyse les poèmes en suivant pas à pas la méthode de critique des traductions littéraires d’Antoine Berman. La méthode est adaptée à la traduction intersémiotique et rend compte des éléments de fugue contenus dans chacun des poèmes à l’étude. Dans un second temps, une fois le « projet de traduction » bien établi, je propose une traduction française des fugues-poèmes. Dans l’esprit de ce que Barbara Folkart nomme des « traductions d’auteur », dans le rendu proposé, je m’éloigne des approches dénotatives, tentant de réactualiser en français la démarche compositionnelle des poètes. Que retiendront les poètes pour leur projet de fugue-poème? Une confusion est-elle possible avec d’autres formes répétitives, comme le canon, le thème et variations, le ground, la chaconne, la passacaille, voire des formes de musique minimaliste? Malgré les appréhensions d’un certain nombre de critiques, qui taxent de « vaines » toute expérience intersémiotique ou toute tentative pour en démontrer les correspondances, on trouve quelques exemples probants de fugues littéraires. Bien entendu, la musique ne peut se traduire directement en mots. En s’attardant aux phénomènes perceptuels et créatifs, on accède à un degré correct de pertinence.
Je me suis donné pour méthodologie le modèle de critique des traductions littéraires d’Antoine Berman, dont j’ai fait l’ossature des chapitres et auquel j’ai greffé des grilles d’analyse paradigmatique et rythmique. J’ai aussi eu recours à un pense-bête des principaux éléments fugaux (constituants de la fugue musicale, définitions de « fugue » dans la langue courante et critères psychiatriques de la « fugue dissociative »). Un questionnaire maison a été le point de départ de mon travail de collaboration avec les poètes. Dans le cas de Paul Celan (1920-1970), j’ai utilisé le même questionnaire, que j’ai rempli au gré de l’analyse et du dépouillement d’autres recherches.
J’explore dans les six premiers chapitres les poèmes « Todesfuge » (1945) de Paul Celan, « Night Thoughts on Clauzewitz’s On War » (1986) d’E. D. Blodgett, « Lives of the Great Composers » (1983) de Dana Gioia, « Domestic Fugues » (2009) de Richard Newman, « Art of Fugue » (2011) de Jan Zwicky » et « Arugula fugues » (2001) d’Adeena Karasick. Dans la conclusion, je discute les résultats de recherche, les choix méthodologiques et le processus de traduction. Un tableau-synthèse des correspondances fugales est aussi présenté et commenté. Le chapitre intitulé « Stretto » vient élargir le corpus des fugues-poèmes analysées et traduites. J’y présente les fugues-poèmes suivantes : « Fugue » et « Round » de Weldon Kees, « Fugue in Cold and Rain » et « Little Fugue of Love and Death » de Richard Newman, « The Praying Mantis » d’Annie Charlotte Dalton Armitage, « The Ballad of the Pink-Brown Fence » de Milton Acorn, « The Children are Laughing » de Gwendolyn MacEwen, « And the Season Advances » d’Herménégilde Chiasson (dans une traduction de Jo-Anne Elder et de Fred Cogswell), « Fugue » de Robyn Sarah, « Fugue » du Kaddish d’Allen Ginsberg, « Fugue » de Neville Dawes, « Seaside Canon » de Julia Galef et « Stretto » de Don MacKay. // Abstract : As a professional musician and translator, I am presenting my translations of contemporary poems that are, either through their titles or their forms, fugue-poems. It is my hypothesis that elements present in a musical fugue can be transferred to a literary fugue. There are two parts to my research. First, I analyze the poems in strict accordance with Antoine Berman’s critical method for literary translation. I adapted the method in order to work with inter-semiotic translation, as well as the fugal elements contained in each of the poems studied. Next, with the “translation project” well established, I propose a French translation of the fugue-poems. Based on Barbara Folkart’s notion of “writerly translations,” I will attempt to capture the essence of the poems and recreate true works of literary art in French, rather than using purely denotative translation methods. Which elements do poets employ in their fugue-poems? Is there a possibility of confusing fugal elements with other repetitive forms, such as a canon, a theme and variations, a ground bass, a chaconne, a passacaglia or even certain forms of minimalist music? Despite the apprehension of some critics, who believe that inter-semiotic work or even the attempt to reveal any form of relationship is in vain, there are a number of clear examples of literary fugues. Naturally, music cannot translate directly into words. However, a study of the perceptual and creative phenomena allows us to make the connection. My research methodology is based on Antoine Berman’s model meant for critics of literary translations, which provides the backbone for the chapters in this presentation, and to which I have added a paradigmatic and rhythmic analysis grid. I also used a memory aid of the principal fugal elements (components of a musical fugue, definitions of a “fugue” in common usage, and the characteristics of the psychiatric disorder referred to as “dissociative fugue”). I designed a questionnaire, which I used as the basis for my collaboration with the poets. In the case of Paul Celan (1920-1970), I used the same questionnaire, which I filled out based on my analysis of his work, as well as analyses put forth by other researchers. In the first six chapters, I explore the following poems: “Todesfuge” (1945) by Paul Celan, “Night Thoughts on Clauzewitz’s On War” (1986) by E. D. Blodgett, “Lives of the Great Composers” (1983) by Dana Gioia, “Domestic Fugues” (2009) by Richard Newman, “Art of Fugue” (2011) by Jan Zwicky and “Arugula fugues” (2001) by Adeena Karasick. In the conclusion, I discuss the research results, the methodological choices and the translation process. I have also included a summary table (with comments) of the corresponding fugal elements. The chapter entitled “Stretto” concludes the corpus of analyzed and translated fugue-poems. It includes: “Fugue ” and “Round” by Weldon Kees, “Fugue in Cold and Rain” and “Little Fugue of Love and Death” by Richard Newman, “The Praying Mantis” by Annie Charlotte Dalton Armitage, “The Ballad of the Pink- Brown Fence” by Milton Acorn, “The Children are Laughing” by Gwendolyn MacEwen, “And the Season Advances” by Herménégilde Chiasson (translation by Jo-Anne Elder and Fred Cogswell), “Fugue” by Robyn Sarah, “Fugue” from Kaddish by Allen Ginsberg, “Fugue” by Neville Dawes, “Seaside Canon” by Julia Galef and “Stretto” by Don MacKay.
|
42 |
La traduction française de textes littéraires en anglais non standard / French translation of nonstandard english literary textsBruneaud, Karen 18 June 2010 (has links)
Selon Berman, une caractéristique de la grande prose consiste à « capter et condenser tout l’espace polylangagier d’une communauté ». Certains écrivains, comme Twain, Faulkner, Steinbeck et Salinger, ont ainsi puisé dans l’ensemble des ressources de l’anglais, pour recréer des parlers vernaculaires ou des idiolectes dits « non standard ». Cette stratégie stylistique, qui engage l’auteur idéologiquement et politiquement, passe souvent mal l’épreuve de la traduction en français. La traduction de ces « écritures-déviances » pose des problèmes spécifiques tout en étant paradigmatique de la manière dont le traducteur s’inscrit dans le texte traduit : ce type de stylisation discursive offre donc une perspective privilégiée pourétudier l’action du traducteur ainsi que les stratégies qu’il met en oeuvre pour véhiculer, dans le texte traduit, le projet sthético-idéologique de l’original. Notre étude s’ouvre sur l’analyse de la nature sociolinguistique de l’anglais non standard, avant d’examiner son emploi en littérature, afin de comprendre le rapport de « tension et d’intégration » qui lie les sociolectes littéraires à la réalité linguistique dont ils sont issus. Nous explorons ensuite les mécanismesqui orientent le travail du traducteur et son traitement des écritures non standard à travers la tradition théorique et pratique de la traduction littéraire, avant d’analyser un corpus de traductions. En nous appuyant sur l’éclairage théorique de la sociologie bourdieusienne et le système analytique des « tendances déformantes » (Berman), nous analysons les stratégies de« ré-énonciation » (Folkart) adoptées par différents traducteurs et les « effets de lecture » qui en découlent. / For Antoine Berman, a major characteristic of great prose is its ability to “span the whole linguistic range of a community”. Some writers, such as Twain, Faulkner, Steinbeck and Salinger, have thus drawn on all the resources of the English language in order to recreate vernacular discourse and/or nonstandard idiolects. This stylistic strategy, which expresses theauthor’s particular ideological and political attitudes, is often lost when translated into French. Translating these “deviant” forms of writing poses specific problems while being paradigmatic of the way in which the translator is embedded in the translated text : nonstandard discursive patterns therefore provide a privileged viewpoint from which to study the translator’s action as well as the strategies he uses to transfer the original’s ideological and aesthetical dimensions to the translated text. Our study begins with a sociolinguistic analysis of nonstandard English, before examining its use in literature, in order to understand the dual dialectic of “mediation and emulation” that links literary sociolects to linguistic reality. Wethen explore the practical and theoretical tradition of literary translation to understand what factors affect the translator’s work and his/her approach to nonstandard writing. Finally, we analyse a corpus of translations: using Bourdieu’s sociological theory and Berman’s “systems of deformation” analytical system, we examine the “re-enunciation” (Folkart) strategiesadopted by various translators and the potential readings that result.
|
43 |
La réception de la littérature française dans les revues littéraires italiennes de la deuxième moitié du XXème siècle (1944-1970) / The reception of French literature in Italian literary periodicals of the second half of the XXth century (1944-1970)Caristia, Stefania 14 September 2019 (has links)
Comment l’étude de la réception d’une littérature étrangère dans les revues – objets hybrides et fluides dont les spécificités essentielles sont l’inscription dans la durée et le rapport entretenu avec le temps historique, ainsi que le fait d’être le résultat polyphonique d’une création collective – permettrait-elle de dépasser les distinctions entre les approches de l’« esthétique de la réception » et de l’« histoire de la réception » (et encore, de la sociologie et de la sociopolitique), et entre les notions de « réception critique » et de « réception créatrice » ? Notre recherche, portant sur un corpus hétérogène composé de trente revues littéraires et politico-littéraires italiennes, s’est articulée autour de cette question. En s’appuyant sur les notions de transfert et de réseaux et en croisant les approches quantitative et qualitative des textes français, des traductions et des contributions critiques publiés dans les revues, notre travail vise à identifier les lieux et les modalités de la réception, ses évolutions et ses invariants après la Deuxième Guerre mondiale. L’optique interdisciplinaire adoptée, s’attachant aux multiples facettes de ce phénomène, porte un nouveau regard sur les histoires croisées des littératures française et italienne, ainsi que sur l’activité des revues et les pratiques de la critique littéraire. En interrogeant les mécanismes par lesquels les revues s’approprient la littérature étrangère, ce sont les rapports qui existent entre la réception des œuvres littéraires, l’histoire d’un champ littéraire national et les facteurs extra-littéraires (historiques, politiques, idéologiques…) que nous nous proposons de sonder. / Being periodicals a hybrid and fluid object, whose essential particularities are periodicity and the relationship with historical time, as well as being the polyphonic results of a collective creation, how would the study of the reception of a foreign literature in periodicals allow to overcome the distinctions in approaches between the aesthetics of reception and the history of reception, and between the notions of critical reception and creative reception? My research focuses on this question through the analysis of a heterogeneous corpus of thirty Italian literary and politicalliterary periodicals. Building on the notions of “transfer” and “networks” and by crossing quantitative and qualitative approaches in the analysis of French texts, translations and criticism edited in the reviews, my research aims at identifying reception’s places and modalities, its evolutions and invariants after World War II. The interdisciplinary point of view adopted, focusing on the phenomenon’s many aspects, takes a new look on the intermingled histories of French and Italian literature, as well as on the periodicals’ activity and forms of literary criticism. By questioning the mechanisms through which periodicals adapt foreign literature, I aim at surveying the relationships between the reception of literary works, the history of a national literary field and the extraliterary factors (history, politics, ideologies…).
|
44 |
Theorizing the peregrinations of Anglo/Québécois literature in translationLeconte, Marie 04 1900 (has links)
No description available.
|
Page generated in 0.0942 seconds