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De la tribu à la démocratie. Tribu, ethnie et géopolitique du Kurdistan irakien / From tribe to democraty. Tribe, ethnicity and geopolitics of Iraquy KurdistanDolamari, Ali 11 April 2012 (has links)
Au Kurdistan d’Irak, de nombreuses tribus ont toujours participé activement à la vie politique. Cette recherche étudie l’impact de cette organisation tribale sur la situation géopolitique du Kurdistan irakien, ce qui mène à analyser les transformations ayant mené au mode de gouvernance régional (fédéré) récemment mis en place, et donc le lien entre social et politique, société et Etat, tribu et gouvernement. S’appuyant sur de nombreux entretiens, l’étude utilise aussi des concepts issus de plusieurs champs : anthropologie, sociologie, histoire, géopolitique. Après une présentation générale (“Grand Kurdistan” et identité kurde, fait religieux), elle fournit un tableau détaillé des tribus : structure sociale et économique, relations avec le mouvement national et l’Etat, phénomène jash (milices tribales pro-gouvernementales). Elle retrace ensuite les processus politiques ayant conduit de la genèse du mouvement national kurde en Irak à l’émergence récente d’un Gouvernement Régional du Kurdistan (GRK) signe anglais (KRG). Elle analyse enfin les nouvelles perspectives géopolitiques ouvertes par la chute du régime Saddam Hossein en 2003 et la constitution fédérale irakienne de 2005, abordant les conflits entre gouvernements central et régional (gestion des ressources, territoires contestés, statut des peshmerga), et propose en conclusion un tableau des relations présentes des tribus au politique, et en particulier au GRK. / In Iraqi Kurdistan, numerous tribes have always actively participated in political life. This research studies the impact of this tribal organization on the geopolitical situation of Iraqi Kurdistan, which leads to a study of the transformation process leading to the regional (federal), recently set up, mode of governing, and of the link between social and political situations, society and State, tribe and government. Based on numerous interviews, the study also uses concepts from several fields: sociology, anthropology, history, geopolitics. After a general introduction (“Great Kurdistan” and Kurdish identity, including religious fact), it provides a detailed picture of the tribes: social and economic structures, relations with the national movement and the State, jash phenomenon (pro-government tribal militias). It then describes the political processes leading from the genesis of the Kurdish national movement in Iraq to the recent emergence of a Regional Government (KRG). Finally it analyses the geopolitical perspectives brought about by the fall of the regime, and the federal Constitution of 2005, dealing with the conflicts between central and regional governments (resources management, disputed territories, peshmerga status). The conclusion gives a try at a picture of the new relations of Kurdish tribes to the political field, and particularly to KRG.
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Le maquis scripturaire : mémoires d'acteurs de la Guerre d'indépendance en Algérie : la wilaya-I Aurès - Nememcha / The scriptural maquis : the memories of actors in the algerian war of independence : the province( Wilaya) I. Aures NememchaNedjar, Dahmane 11 July 2016 (has links)
Cette étude est concentrée sur deux zones de la wilaya-I Aurès –Nememcha, la zone-II qui correspond au massif occidental de l’Aurès, principal foyer de l’insurrection du 1er Novembre 1954, devenu en 1956-1959 l’un des foyers de la dissidence contestant le Congrès de la Soummam, ainsi que la zone-I, région de Batna, ‘’capitale de l’Aurès’’. Le contexte volontairement réduit, rendait la recherche pertinente par la diversité des textes du corpus faisant l’objet d’une lecture globale et critique : ils sont écrits par un communiste, un réformiste religieux, un étudiant gréviste, trois chefs successifs de la wilaya-I, un ancien dissident, un chef de Zaouïa, des anciens militants du PPA-MTLD ayant été proches des messalistes durant la crise du parti, et divers autres documents. Une longue familiarité avec cette région et de l’historiographie locale a permis à l’auteur de cette étude, de ne pas s’arrêter aux explications de type anthropologique, et de traiter de questions de sociologie de l’histoire, en les inscrivant dans le champ de l’histoire : il en va ainsi de la dissidence, un sujet qui ne peut être épuisé par le seul fait du tribalisme. Il demeure que la profusion de mémoires d’acteurs de la guerre d’indépendance apparus à la fin des années 1980, sont tardifs et se conforment à une mémoire officielle, commandée par des dogmes, constituant des mythes incapacitants qui découragent toute perspective historique quand il s’agit du domaine de l’Aurès.La confrontation de cette littérature mémorielle permet toutefois de construire des objets de l’histoire, une fois ces mythes incapacitants circonscrits et reconnus comme tels. / This study focused on two areas of the province-I -Nememcha Aures, the zone-II which corresponds to the western massif of the Aures, main focus of the insurrection of November 1, 1954, in 1956-1959 became one of outbreaks of dissent challenging the Congress of Soummam and the -I area corresponding to the region of Batna, '' capital of the Aures. '' The context of the research and voluntarily reduced, became relevant by the diversity of texts adopted in the corpus subject to a comprehensive and critical reading: they are written by a Communist, a religious reformer, a student strike, three successive heads wilaya-I-Nememcha Aures, a former dissident, a leader of zawiya, former activists of PPA-MTLD having been close Messalists during the crisis of the party, and various other documents. Long familiarity with this region of the Aures and local historiography has enabled the author of that study, not to stop the anthropological explanations, and treat issues of sociology of history, in the registering in the field of history: it is the case of dissent, a subject that can not be exhausted by the mere fact of tribalism. It remains that the profusion of memories of actors in the war of independence emerged in the late 1980s, are late and comply official memory, controlled by dogmas, constituting incapacitating myths that discourage any historical perspective when he'is the domain of the Aures. The confrontation of this voluminous literature memorial but allows to build objects of history, once these debilitating myths identified and recognized as such.
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Ethnicité, tribalisme et sous-développement en Afrique : le cas de la République de DjiboutiHoussein Chirdon, Osman 09 1900 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / Ce mémoire se situe à la croisée de la sociologie du développement et de la sociologie des relations ethniques. Il porte sur le lien entre l'ethnicité, le tribalisme et le sous-développement en Afrique.
Le tribalisme, de même que l'ethnicité, sont perçus comme un des problèmes sociaux majeurs de l'Afrique. Plusieurs écrits (journaux, livres, revues spécialisées, etc.) paraissent régulièrement pour analyser ce phénomène généralement défini comme une manifestation du passé "primitif". Cette idéologie est celle qui alimente le plus la pensée politique des dirigeants africains. C'est dans cette logique que s'explique le geste de l'ancien dictateur somalien qui, peu de temps après son accession au pouvoir, a organisé des "funérailles populaires" laissant croire à l'inhumation du tribalisme.
Cependant, certains chercheurs en sciences sociales dépassent cette idéologie qui trouve ses origines dans l'anthropologie coloniale et envisagent l'ethnicité ou le tribalisme contemporain comme une expression de phénomènes d'ordre social, économique et politique. Cette position a permis la formulation de notre problématique.
En nous intéressant au rapport entre l'ethnicité, le tribalisme et le sous-développement, le sous-développement étant entendu comme un fait social total, nous pensons que, loin d'être une résurgence du traditionalisme pré-colonial, le tribalisme contemporain exprimerait des rapports sociaux (locaux) qui sont en partie constitutifs d'un mode de développement (global) conduisant au sous-développement. Par un fait social total, nous entendons un fait à la fois économique, social, politique, historique et culturel.
Afin de vérifier cette hypothèse, nous avons choisi la République de Djibouti pour en faire une étude de cas, car il est difficile, voire impossible, d'étudier tous les pays de l'Afrique dans une seule étude. Dans le but de démontrer la valeur méthodologique du cas, nous avons caractérisé Djibouti comme un pays sous-développé en privilégiant certains indicateurs comme l'hypertrophie du secteur tertiaire de l'économie, l'urbanisation accélérée, le faible niveau d'éducation, le chômage endémique et la dépendance. Ensuite, nous avons mis en relief le lien entre ces facteurs de sous-développement locaux et le développement inégal mondial.
À la lumière de nos analyses, nous avons constaté jusqu'à quel point l'articulation entre le développement inégal global et ses contradictions locales, ce qu'on appelle couramment "sous-développement", pourrait alimenter le tribalisme. Nous avons démontré comment l'ethnicité ou le tribalisme, sans se réduire à une simple expression du "traditionalisme", peut être influencé par la dépendance suscitée notamment par l'urbanisation accélérée et l'aide internationale. Par exemple, nous avons vu, entre autres, comment le chômage endémique et le manque d'éducation obligent la majorité des Djiboutiens à s'appuyer sur la solidarité tribale dont découle le loyalisme tribal.
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Briser la mosaïque. Lien social et identités collectives chez les chrétiens de Madaba, Jordanie, 1870-1997Chatelard, Géraldine 14 January 2000 (has links) (PDF)
En partant d'un phénomène observé 'à la marge' afin de mieux illustrer ce qui se passe au centre, ce travail aborde des questions fondamentales pour la compréhension des sociétés du Moyen-Orient en déconstruisant notamment la catégorie de 'minorité', en s'interrogeant sur la nature du lien social entre chrétiens et musulmans dans l'agglomération de Madaba et au-delà dans la Jordanie contemporaine et en analysant la construction des identités collectives sur plus d'un siècle (1870-1997). Sont proposés d'autres paradigmes que ceux des traditions orientaliste et développementaliste pour l'analyse des minorités en pays musulmans. Ces traditions postulent la primauté du facteur religieux dans la formation et l'expression des identités sociales et envisagent les sociétés arabes comme des 'mosaïques' formées de groupes ethnoconfessionnels homogènes, relativement hermétiques les uns aux autres et inscrits dans une hiérarchie de statuts. On s'est plutôt inspiré ici de l'approche sur les frontières et les interactions entre groupes ethniques proposée par F. Barth en lui adjoignant une certaine profondeur historique et en intégrant une analyse des rapports entre le pouvoir politique et les groupes sociaux. Il s'agit de poser les affiliation religieuses et confessionnelles comme des constructions sociales et historiques dont on peut étudier le développement, les méandres et les interactions avec d'autres types d'affiliation. S'inspirant de tous les travaux récents portant sur la construction des identités collectives, qu'il s'agisse de nations ou d'ethnies, l'approche choisie défend une conception plurielle et mouvante des identités décrites en termes de processus dynamiques et interactionnels en s'interrogeant sur les temporalités et les facteurs de continuité/changement et en montrant des continuité beaucoup plus longues que celles qui posent la période coloniale comme période charnière de fixation des identités collectives. <br />En plus d'une méthodologie d'observation anthropologique du terrain et des acteurs, quatre types principaux de sources ont été exploités : la littérature des voyageurs occidentaux, les archives paroissiales et missionnaires (en particulier celles de la Propaganda Fide à Rome), les témoignages oraux, la littérature d'histoire locale produite à Madaba.<br />On a adopté un plan chronologique découpé en trois périodes principales. A l'intérieur de chaque partie, l'analyse thématique a été privilégiée en suivant, dans l'agglomération de Madaba depuis sa fondation en 1880, les alliances matrimoniales, politiques et économiques entre chrétiens et musulmans et entre groupes de différents rites chrétiens (essentiellement orthodoxes et latins) afin de déterminer où passent les frontières de l'identité et comment elles changent. Une variété d'acteurs institutionnels et individuels, dont certains apparaissent à un moment historique donné, influent sur la forme de ces frontières : les administrations des États qui se succèdent et leur personnel, les hiérarchies ecclésiastiques, les prêtres, les Grandes Puissances occidentales et leurs représentants locaux, les intellectuels de formation moderne, les partis politiques, les notables traditionnels et modernes, les organisations de la société civile, les émigrés et les immigrés, les tribus et leurs membres. <br />Centré sur l'agglomération de Kérak, dont sont issus les chrétiens qui fondent Madaba en 1880, le prologue fait apparaître que, dans la Syrie du Sud (Transjordanie) du milieu du XIXe siècle, les institutions ecclésiastiques (grecques orthodoxes) et impériales (ottomanes) n'ont que très peu d'influence sur ce territoire situé à l'extrême périphérie de l'empire. Minoritaires sur le plan démographique et dispersés sur le territoire, les chrétiens ne sont pas marginalisés du fait de leur appartenance religieuse car l'ordre tribal des relations sociales assure différents niveaux d'intégration sociale et de coopération politique et économique entre lignages chrétiens et musulmans en fonction d'autres critères que ceux de l'appartenance religieuse. Les chrétiens sont fragmentés en plusieurs clans et tribus sans que l'on puisse repérer de cohésion confessionnelle. Sur le plan de la pratique religieuse, c'est une forme de syncrétisme qui prévaut. L'impossibilité des échanges matrimoniaux entre chrétiens et musulmans n'est pas nécessairement perçue comme témoignant d'un frontière religieuse infranchissable mais s'inscrit dans le contexte plus vaste des règles qui régissent les alliances matrimoniales entre tribus. L'appartenance religieuse est avant tout un marqueur d'identité tribale.<br />La première partie analyse comment l'ordre communautaire religieux apparaît dans les dernières décennies du XIXe siècle, sous l'action conjuguée des organisations missionnaires (protestantes et catholiques) et de l'administration alors que les Ottomans entreprennent de rétablir leur autorité sur la Syrie du Sud. Autour de la fondation du village de Madaba par des lignages chrétiens immigrés de Kérak sous l'impulsion des missionnaires latins, on montre comment de nouveaux acteurs religieux et civils entreprennent d'imposer un ordre communautaire des relations sociales à travers l'éducation missionnaire, le marquage d'espaces chrétiens, le contrôle des alliances matrimoniales, de nouvelles pratiques cultuelles, l'accès aux instances de représentation administratives et juridiques ottomanes. Les modalités d'insertion des tribus chrétiennes qui fondent Madaba dans leur environnement permettent de mettre en lumière les résistances à l'ordre communautaire par l'établissement de partenariats économiques et d'alliances politiques avec les tribus musulmanes du lieu selon des logiques lignagères persistantes où les acteurs instrumentalisent à leur profit les nouvelles ressources communautaires fournies par les Églises ou les consulats européens. <br />Au cours du XXe siècle, la Transjordanie, d'abord sous mandat britannique, accède à l'indépendance. Malgré ce changement politique, le régime monarchique se perpétue sans que les modalités d'insertion sociale des chrétiens ne soient bouleversées au niveau du pays dans son ensemble ou au sein de l'agglomération de Madaba. La deuxième partie se penche alors sur la manière dont l'État hachémite et les Églises majoritaires (grecque orthodoxe et romaine catholique) négocient les frontières des espaces communautaires à travers la législation sur les communautés confessionnelles et leurs prérogatives religieuses, éducatives et caritatives. Le traitement différencié accordé par l'État aux différentes Église en présence ainsi que des relations diverses entre les hiérarchies ecclésiastiques et les laïcs des communautés sont deux dimensions qui contribuent à empêcher la cohésion des chrétiens pris comme un ensemble. Le statut politique des chrétiens est ensuite étudié non en isolation mais en parallèle avec celui d'autres groupes sociaux, Circassiens, bédouins, réfugiés palestiniens, familles musulmanes transjordaniennes du nord et du sud, etc. afin de poser question quant à la réalité d'un statut minoritaire et à l'existence d'une majorité politique dans le royaume hachémite. Il ressort que le régime octroie aux communautés chrétiennes et aux familles chrétiennes de notables (anciens ou modernes) un espace privilégié d'expression et de représentation qui leur permet d'occuper une place centrale, et non marginale, dans la société. Dans le même temps, il est difficile d'identifier une norme identitaire autre qu'hachémite et il apparaît qu'une des modalités d'exercice du pouvoir monarchique repose sur la cooptation d'individus et de familles appartenant à tous les groupes de la société. Dans un second temps, recentrer l'analyse sur l'agglomération de Madaba permet d'observer comment les acteurs locaux relaient les efforts de l'État qui visent à maintenir une fragmentation sociale selon des clivages communautaires et lignagers afin de résister à la formation d'identités politiques transversales qui mettraient en danger sa stabilité. La modernité politique et économique n'en engendre pas moins un système de relations multiples entre chrétiens et musulmans que l'on peut repérer à travers les alliances politiques lors d'épisodes électoraux, dans les mouvements associatifs, dans les partenariats économiques, dans les partis politiques ou lors d'épisodes de conflit aigus tels celui de Septembre noir. En parallèle, les logiques tribales continuent à ordonner conflit et coopération entre groupes de religions différentes qui se définissent d'abord selon leur affiliation lignagère. C'est le cas, en particulier, dans les domaines de l'économie agricole et pastorale traditionnelle, dans les épisodes de règlement de conflits de sang ou d'honneur où prévaut encore le droit coutumier, parfois à l'encontre des prescription du droit musulman. La fragmentation des chrétiens en groupes lignagers est ainsi préservée sans que ne s'effectue une communautarisation incluant une dimension politique. De même, les valeurs qui permettent aux chrétiens de participer pleinement à l'échange social, telles l'honneur individuel ou collectif, le prestige familial, la limitation de l'autonomie des femmes, ne sont pas menacées par l'imposition de normes islamiques. <br />A partir des années 1970, la polarisation de la population du royaume hachémite entre Jordaniens 'de souche' et Jordaniens 'd'origine palestinienne' amène un processus de différenciation identitaire dans lequel l'organisation tribale en vient à symboliser l'identité jordanienne. Dans le même temps, les islamistes deviennent la principale force d'opposition que le régime tente d'endiguer en réaffirmant son propre caractère musulman et en islamisant de nouveaux espaces de la vie publique. Ces changements de paradigmes de la société politique jordanienne touchent Madaba, ville mixte où cohabitent Jordaniens des tribus et Palestiniens réfugiés, chrétiens et musulmans. De plus, les équilibres démographiques et politiques de la ville penchent de plus en plus en faveur des musulmans. Les chrétiens, autrefois majoritaires, entreprennent alors de défendre leur position de prééminence dans la ville. Les stratégies qu'ils mettent en place pour combattre une double logique de minorisation (en tant que chrétiens et Jordaniens 'de souche') font l'objet de la dernière partie de ce travail. On montre tout d'abord comment les chrétiens résistent sur le terrain à un recul de la neutralité religieuse de l'espace public et à leur mise en minorité démographique et politique (conseil municipal) dans l'agglomération et comment ils se redéploient dans l'espace urbain, créent des réseaux de soutien financier avec les immigrés, amorcent un rapprochement entre Églises, compensent dans le champ politique national la perte de leur hégémonie locale. Dans un second temps, on se penche sur la littérature d'histoire locale que produisent les chrétiens de Madaba afin d'analyser comment ces derniers, en reformulant leur histoire ancienne et récente, se construisent à la fois des identités confessionnelles, ethniques et lignagères et comment elles sont rendues compatibles afin de lutter contre une marginalisation symbolique. Le dernier chapitre se penche sur les élections législatives de 1997 afin d'illustrer la manière dont les chrétiens utilisent leurs imaginaires identitaires comme vecteurs de mobilisation politique à l'occasion des élections législatives, nouvelle arène de compétition depuis la libéralisation de la vie politique intervenue en 1989. Malgré l'existence d'un siège chrétien réservé pour la circonscription de Madaba, ce n'est pas la mobilisation communautaire qui apparaît comme efficace mais bien plutôt le discours des solidarités tribales, éventuellement (mais non nécessairement) en conjonction avec l'appartenance partisane ou confessionnelle. On peut alors avancer que les chrétiens participent pleinement aux dynamiques de la société dans son ensemble. <br />Tout au long de la période étudiée, la parenté joue un rôle central comme vecteur essentiel de l'identification des groupes, que ceux ci soient dans un espace rural ou urbain. Les chrétiens de Madaba mobilisent les mêmes ressources symboliques que les autres groupes avec lesquels ils sont en contact. Comme l'ensemble de la société, les chrétiens participent à une multitude d'échanges et d'interactions et se positionnent en fonction de ces interactions. <br />Au-delà de l'étude de cas qui s'ancre dans une ville moyenne de la Jordanie centrale, ce travail s'interroge en conclusion sur le système politique jordanien et sur les modes de légitimation de sa monarchie. Les analyses en termes de construction nationale sont critiquées, le terme de 'minorité' est mis en question tout comme le présupposé classique d'une imbrication nécessairement étroite du religieux et du politique dans les pays dits, ou qui se disent, musulmans.
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De la gouvernance et du développement de la république du Bénin en vue de la Concorde (1960-2010) : échecs, enjeux et perspectives / Governance and development of the Republic of Benin for the concorde (1960-2010) : chess, problems and prospectsGbechoevi, Alohoutadé Alexandre 05 December 2011 (has links)
La thématique de la gouvernance et du développement en vue de la concorde en République du Bénin (1960-2010) nous permet de comprendre que les échecs à l’union ou à l’unité en République du Bénin sont déjà des entorses à l’unification. Les Béninois n’ont jamais réussi à être sincères les uns vis à vis des autres. Les jeux de trahison qui ont existé entre eux depuis les temps royaux où les affres de guerres ont marqué négativement toutes les parties belligérantes ont perduré jusqu’aux temps modernes. Et, c’est l’absence de ce pardon réciproque pour une sincère réconciliation qui occasionne les crocs en jambes à la gouvernance concertée et concordante dans notre pays. Cette situation est source d’instabilité politique et sociale. Elle a développé des comportements tribalistes et ethniques qui se mutent en individualisme outré chez les concitoyens quoiqu’en soient les types de régimes politiques que nous engrangeons. Or, aucune économie ne peut être prospère si elle ne tient contre du vrai sens de l’équité. C’est ce qui occasionne le sous- développement de la République du Bénin. Les théories classiques de l’économie (« croissance d’abord, redistribution ensuite » de Lewis) échouent dans notre cas. Celles dites extrémistes (« redistribution d’abord, croissance ensuite ») échouent de même que celles relevant des modèles réformistes (« redistribution et distribution ou satisfaction des besoins humains essentiels »). Il faut donc décrire des perspectives d’amélioration de la qualité des ressources humaines, de l’économie, de la forme de gouvernance … en vue de la concorde pour l’échéance présidentielle de 2011-2016 et des suites possibles de gouvernance en République du Bénin. / The theme of governance and development for harmony in the Republic of Benin (1960-2010) allows us to understand that failures to the union or unit in Benin are already sprains to the unification. The Beninese has never managed to be sincere towards each other. The games of betrayal that existed between them since the days when the horrors of royal wars marked negatively all the warring parties have survived to modern times. And is the lack of mutual forgiveness for a sincere reconciliation which causes the tripped governance concerted and consistent in our country. This is a source of political and social instability. She developed behaviors that are tribal and ethnic mutate into excessive individualism among citizens albeit are the types of political regimes that we have achieved. However, no economy can prosper if it is against the true sense of fairness. This causes the underdevelopment of the Republic of Benin. The classical theories of economics ("growth first, then redistribution" of Lewis) fail. These so-Called extremists ("Redistribution first, then growth") fail as well as those covered by the models reformist ("distribution and redistribution or satisfaction of basic human needs ").We must therefore describe the prospects for improving the quality of human resources, economics, form of governance ... for harmony for the presidential term 2011-2016 and possible consequences of governance in the Republic of Benin.
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Pour une Église-communauté-de-paix dans un contexte multiethnique conflictuel : le cas du CamerounKougoum, Galbert 06 1900 (has links)
L’effervescence religieuse et politique au Cameroun engendre progressivement la fragmentation ethnique du peuple chrétien camerounais. Face à la manipulation politique, l’autre nom de l’injustice ethnique, la plupart des Camerounais et Camerounaises y compris les chrétiens réagissent désormais par le tribalisme, l’autre nom de la résignation ou mieux du déchirement social. Les Camerounais et Camerounaises donnent l’impression d’avoir perdu l’esprit de résistance/dissidence qui leur a valu la liberté ou mieux l’indépendance. Comment ignorer que de s’accoutumer au drame de la dérive ethnique, en s’installant, pour des raisons de survie, dans l’éclatement le plus abject, c’est opter pour l’asservissement volontaire d’un peuple qui mène inexorablement au génocide collectif ?
Notre recherche repose sur l’hypothèse que les conflits ethniques ont pénétré la sphère du christianisme et font désormais partie des dysfonctionnements de l’Église du Cameroun. Ces dysfonctionnements internes nuisent à la crédibilité de l’Église. Il y a un lien entre les défaillances observées dans l’Église et les défaillances de la société Camerounaise. De plus, le rapport de convergence entre les rivalités ethniques et la religion, provoque un questionnement théologique inévitable : comment amener les différentes ethnies qui forment la plupart des États africains à un harmonieux vivre - ensemble inspiré par le mode de vie et de fonctionnement des Églises chrétiennes, au Cameroun en l'occurrence ? Faut-il se limiter à l’adoption d’une nouvelle image de l’Église par exemple l’Église-famille-de-Dieu, ou bien faut-il prendre le taureau par les cornes et éduquer les peuples africains à une culture de la paix ?
La démarche de cette thèse s’inspire de la méthode adoptée par la théologie pratique, c’est-à-dire la praxéologie1, en relation avec la théologie contextuelle2, au niveau du lien avec les méthodes d’analyses des sciences sociales et sciences humaines, et au niveau de sa dimension prophétique créatrice. Elle est construite autour de quatre coordonnées: observation (médiation sociale), interprétation (médiation herméneutique), intervention pastorale (médiation pratique) et prospective.
1 Cf. G. ROUTHIER, et M.VIAU, (dir.), Précis de théologie pratique, Montréal/Bruxelles, Novalis/Lumen Vitae, 2004, 819 p. 2 Cf. C. BOFF, Théorie et pratique . La méthode des théologies de la libération, Paris, Cerf, 1990, 400 p.
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La thèse comporte quatre parties. La première partie (chapitres 1, 2 et 3) consacrée à l’observation cerne la problématique du vivre ensemble multiethnique, pour permettre de mieux percevoir la manifestation du phénomène du tribalisme dans l’Église (les Églises) et la société camerounaise. Elle montre que des situations dramatiques, de malheurs, de pauvreté, de famine, de conflits et de guerres sont causées en partie par le tribalisme exclusif.
La deuxième partie (chapitres 4 et 5) porte sur la question du sens. Elle analyse et met à l’épreuve la compréhension du phénomène du tribalisme et des conflits ethniques dans la société et dans les Églises du Cameroun. Sont ainsi abordés, successivement, les principales articulations du tribalisme, la stratégie mise sur pied (diviser pour mieux régner) pour la transformation des structures sociales au Cameroun pendant la colonisation, puis récupérée par les politiciens comme idéologie politique depuis les indépendances. Nous en sommes arrivés à constater que cette idéologie a conduit à une profonde déstructuration de la société camerounaise jusque dans l’Église (les Églises).
La troisième partie (chapitres 6 et 7) est consacrée à la pratique ecclésiale du dialogue de la diversité ethnique africaine pour la paix ; nous y montrons comment les solidarités ethniques purifiées au feu de l’Évangile peuvent avoir une influence sur la pratique chrétienne. Nous cherchons ensuite à démontrer que le dialogue interethnique bien articulé est le chemin de la réconciliation.
La quatrième partie (chapitre 8) est un effort pour passer de l’utopie mise en pratique à une pratique en forme d’utopie. Nous cherchons à montrer que le dialogue pastoral enrichi par la diversité ethnique et religieuse entraînera la transformation de l’Église locale dans son interaction avec les différentes ethnies du Cameroun et d’Afrique. / The religious and political effervescence in Cameroon is progressively causing the ethnic fragmentation of the Christian people of Cameroon. In the face of political manipulation, the other name for ethnic injustice, the majority of Cameroonians, and Christians in particular, now react by tribalism, the other name for resignation, or better yet, for social fraying. Cameroonians give the impression they have lost the spirit of resistance/dissidence that made their freedom, better yet, their independence possible. How can one ignore that to become accustomed to the drama of ethnic drifting by settling, for reasons of survival, into the most abject fragmentation, is to opt for the voluntary enslavement of a people that inexorably leads to collective genocide?
Our research puts forward the hypothesis that ethnic conflicts have penetrated the sphere of Christianity and are now a part of the dysfunctions of the Church in Cameroon. These internal dysfunctions hinder the credibility of the Church. There is a link between the shortcomings observed in the Church and those in Cameroonian society. Furthermore, the relationship of convergence between ethnic rivalries and religion provoke an unavoidable theological questioning: how are the different ethnic groups that make up most African countries to be lead to a harmonious living together inspired by the way of life and the way of functioning of the Christian Churches, in Cameroon to be specific. Must one be limited to adopting a new image of the church, for example the Church- family-of- God, or must one take the bull by the horns and educate the peoples of Africa in regards to living a culture of peace?
The approach of this thesis is inspired by the method adopted by practical theology, in other words praxeology3, in relation to contextual theology4, in regards to the relationship with the human and social sciences’ methods of analysis, and in regards to its creative prophetic dimension. It is constructed around four axes: observation (social mediation),
3 Cf. G. ROUTHIER et VIAU (dir.), Précis de théologie pratique, Montréal/Bruxelles, Novalis/Lumen Vitae, 2004, 819p. 4 C. BOFF, Théorie et pratique. La méthode des théologies de la libération, Paris, Cerf, 1900, 400p.
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interpretation (hermeneutic mediation), pastoral intervention (practical mediation) and prospective.
The thesis is composed of four parts. The first part (chapters 1, 2, and 3), dedicated to observation, seeks to encompass the issue of multiethnic cohabitation thus enabling a better perception of the manifestation of the phenomenon of tribalism in the Church (the Churches) and in Cameroonian society. It shows that dramatic situations of misfortune, poverty, famine, conflicts and wars are caused in part by excessive tribalism.
The second part (chapters 4 and 5) deals with comprehension of the meaning. It analyses and tests the comprehension of the phenomenon of tribalism and ethnic conflict in Cameroonian society and its Churches. What is thus successively examined are the principal manifestations of tribalism, the strategy employed during the era of colonialism in order to transform the social structure in Cameroon (divide to reign more easily), and subsequently kept up by politicians as political ideology since independence. We have come to realize that this ideology has lead to a profound structural breakdown of Cameroonian society that extends to the Church (the Churches).
The third part (chapters 6 and 7) is dedicated to the ecclesial practise of dialogue for peace within the African ethnic diversity. We illustrate how ethnic solidarities purified by the fire of the Gospel can have an influence on Christian practise. We then seek to demonstrate that a well articulated ethnic dialogue is the way to reconciliation.
The fourth part (chapter 8) is an effort to move from utopia put unto practise to a practise in a utopian form the fertile pastoral dialogue within the ethnic and religious diversity shall bring forth the transformation of the local Church in its interaction with the different ethnic groups of Cameroon and Africa.
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L'Afghanistan et le langage de l'égalité : une approche poïétique du contrat social sur une zone de fracture du système-monde / Afghanistan and the language of equality : a social contract in the making on a world-system faultArchambeaud, Gait 30 May 2013 (has links)
Engagée en Afghanistan depuis plus de dix ans, l'intervention internationale a fondé son argumentaire sur la reconstruction d'institutions à modèle démocratique, selon des concepts généralisés en Occident depuis le 18ème siècle et parmi eux le principe d'égalité. Ce modèle avait présidé aux évolutions socio-politiques voulues par les Emirs tout au long du 20ème siècle, mais abouti au chaos dans trois décennies d'un conflit en cours depuis les années 1970 avec des adversaires toujours renouvelés. Tribalisme et modernité - en tant qu'idéologie, dans leurs manifestations en Afghanistan, mettent en oeuvre la prévalence d'un mode social d'opposition, dont la domination sur une société provoque la parcellisation ou la destruction et répond aux revendications d'égalité par l'honneur des groupes. Leur conséquence est le traditionalisme prégnant dans les communautés, contraintes par le sentiment d'insécurité à l'uniformisation dans l'égale insignifiance de l'individu. Cependant, l'hospitalité et la recherche de réparation sont des normes sociales visant au dépassement du sentiment d'insécurité ; elles sont la réponse afghane à la recherche d'égale dignité au bénéfice de tous. Pour peu que les conditions de sécurité en permettent la primauté comme mode social dominant, l'honneur d'être humain est le composant fondamental d'une société ouverte et évolutive. L'emphase sécuritaire et dogmatique des programmes internationaux tend néanmoins à conforter les réflexes tribalo-traditionalistes, dans un engrenage de violence qui recherche un équilibre des groupes plutôt que l'expression d'initiatives créatives et originales - comme la mise en place de systèmes de solidarité universels qui libèreraient les individus de leurs allégeances aux groupes. Seuls de tels maximins pourraient dépasser les blocages inégalitaires inscrits dans la position géo-stratégique du pays sur une faille du système-monde. / The international intervention in Afghanistan started more than ten years ago. It built on new institutions according to the democratic model, complete with concepts generalized in the Western world since the 18th century, and among them the principle of equality. This model had founded the Amirs’ wished socio-political changes all along the 20th century, but ended in an on-going 30-year chaos with ever-renewed adversaries since the 1970’s. As operated in Afghanistan, tribalism and modernity – meant as an ideology, result in opposition prevaling as a social behaviour, which produces fragmentation or destruction and deals with equality demands through group honor. Consequently, traditionalism prevails in communities constrained by a feeling of insecurity and results in an equalizing insignificance of individuals. However, hospitality and reparation are social precepts meant to overtake the feeling of insecurity; they are the Afghan way for a social praxis enhancing equal dignity as a benefit for all. For as much as security permits its social prevalence, the honor of being human is the basic component for an open and evolutive society. An emphasis on security, as well as dogmatism in international programs are however comforting tribal-traditionalist behaviours, gearing up in violence that can only be checked by group balance rather than enabling original and creative ideas – such as starting a universal social protection system that would free individuals from their group allegiances. Implementing such a maximin only could overcome the inequality walls that are built on the country’s geo-strategic location, a fault in the world-system.
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Pour une Église-communauté-de-paix dans un contexte multiethnique conflictuel : le cas du CamerounKougoum, Galbert 06 1900 (has links)
L’effervescence religieuse et politique au Cameroun engendre progressivement la fragmentation ethnique du peuple chrétien camerounais. Face à la manipulation politique, l’autre nom de l’injustice ethnique, la plupart des Camerounais et Camerounaises y compris les chrétiens réagissent désormais par le tribalisme, l’autre nom de la résignation ou mieux du déchirement social. Les Camerounais et Camerounaises donnent l’impression d’avoir perdu l’esprit de résistance/dissidence qui leur a valu la liberté ou mieux l’indépendance. Comment ignorer que de s’accoutumer au drame de la dérive ethnique, en s’installant, pour des raisons de survie, dans l’éclatement le plus abject, c’est opter pour l’asservissement volontaire d’un peuple qui mène inexorablement au génocide collectif ?
Notre recherche repose sur l’hypothèse que les conflits ethniques ont pénétré la sphère du christianisme et font désormais partie des dysfonctionnements de l’Église du Cameroun. Ces dysfonctionnements internes nuisent à la crédibilité de l’Église. Il y a un lien entre les défaillances observées dans l’Église et les défaillances de la société Camerounaise. De plus, le rapport de convergence entre les rivalités ethniques et la religion, provoque un questionnement théologique inévitable : comment amener les différentes ethnies qui forment la plupart des États africains à un harmonieux vivre - ensemble inspiré par le mode de vie et de fonctionnement des Églises chrétiennes, au Cameroun en l'occurrence ? Faut-il se limiter à l’adoption d’une nouvelle image de l’Église par exemple l’Église-famille-de-Dieu, ou bien faut-il prendre le taureau par les cornes et éduquer les peuples africains à une culture de la paix ?
La démarche de cette thèse s’inspire de la méthode adoptée par la théologie pratique, c’est-à-dire la praxéologie1, en relation avec la théologie contextuelle2, au niveau du lien avec les méthodes d’analyses des sciences sociales et sciences humaines, et au niveau de sa dimension prophétique créatrice. Elle est construite autour de quatre coordonnées: observation (médiation sociale), interprétation (médiation herméneutique), intervention pastorale (médiation pratique) et prospective.
1 Cf. G. ROUTHIER, et M.VIAU, (dir.), Précis de théologie pratique, Montréal/Bruxelles, Novalis/Lumen Vitae, 2004, 819 p. 2 Cf. C. BOFF, Théorie et pratique . La méthode des théologies de la libération, Paris, Cerf, 1990, 400 p.
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La thèse comporte quatre parties. La première partie (chapitres 1, 2 et 3) consacrée à l’observation cerne la problématique du vivre ensemble multiethnique, pour permettre de mieux percevoir la manifestation du phénomène du tribalisme dans l’Église (les Églises) et la société camerounaise. Elle montre que des situations dramatiques, de malheurs, de pauvreté, de famine, de conflits et de guerres sont causées en partie par le tribalisme exclusif.
La deuxième partie (chapitres 4 et 5) porte sur la question du sens. Elle analyse et met à l’épreuve la compréhension du phénomène du tribalisme et des conflits ethniques dans la société et dans les Églises du Cameroun. Sont ainsi abordés, successivement, les principales articulations du tribalisme, la stratégie mise sur pied (diviser pour mieux régner) pour la transformation des structures sociales au Cameroun pendant la colonisation, puis récupérée par les politiciens comme idéologie politique depuis les indépendances. Nous en sommes arrivés à constater que cette idéologie a conduit à une profonde déstructuration de la société camerounaise jusque dans l’Église (les Églises).
La troisième partie (chapitres 6 et 7) est consacrée à la pratique ecclésiale du dialogue de la diversité ethnique africaine pour la paix ; nous y montrons comment les solidarités ethniques purifiées au feu de l’Évangile peuvent avoir une influence sur la pratique chrétienne. Nous cherchons ensuite à démontrer que le dialogue interethnique bien articulé est le chemin de la réconciliation.
La quatrième partie (chapitre 8) est un effort pour passer de l’utopie mise en pratique à une pratique en forme d’utopie. Nous cherchons à montrer que le dialogue pastoral enrichi par la diversité ethnique et religieuse entraînera la transformation de l’Église locale dans son interaction avec les différentes ethnies du Cameroun et d’Afrique. / The religious and political effervescence in Cameroon is progressively causing the ethnic fragmentation of the Christian people of Cameroon. In the face of political manipulation, the other name for ethnic injustice, the majority of Cameroonians, and Christians in particular, now react by tribalism, the other name for resignation, or better yet, for social fraying. Cameroonians give the impression they have lost the spirit of resistance/dissidence that made their freedom, better yet, their independence possible. How can one ignore that to become accustomed to the drama of ethnic drifting by settling, for reasons of survival, into the most abject fragmentation, is to opt for the voluntary enslavement of a people that inexorably leads to collective genocide?
Our research puts forward the hypothesis that ethnic conflicts have penetrated the sphere of Christianity and are now a part of the dysfunctions of the Church in Cameroon. These internal dysfunctions hinder the credibility of the Church. There is a link between the shortcomings observed in the Church and those in Cameroonian society. Furthermore, the relationship of convergence between ethnic rivalries and religion provoke an unavoidable theological questioning: how are the different ethnic groups that make up most African countries to be lead to a harmonious living together inspired by the way of life and the way of functioning of the Christian Churches, in Cameroon to be specific. Must one be limited to adopting a new image of the church, for example the Church- family-of- God, or must one take the bull by the horns and educate the peoples of Africa in regards to living a culture of peace?
The approach of this thesis is inspired by the method adopted by practical theology, in other words praxeology3, in relation to contextual theology4, in regards to the relationship with the human and social sciences’ methods of analysis, and in regards to its creative prophetic dimension. It is constructed around four axes: observation (social mediation),
3 Cf. G. ROUTHIER et VIAU (dir.), Précis de théologie pratique, Montréal/Bruxelles, Novalis/Lumen Vitae, 2004, 819p. 4 C. BOFF, Théorie et pratique. La méthode des théologies de la libération, Paris, Cerf, 1900, 400p.
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interpretation (hermeneutic mediation), pastoral intervention (practical mediation) and prospective.
The thesis is composed of four parts. The first part (chapters 1, 2, and 3), dedicated to observation, seeks to encompass the issue of multiethnic cohabitation thus enabling a better perception of the manifestation of the phenomenon of tribalism in the Church (the Churches) and in Cameroonian society. It shows that dramatic situations of misfortune, poverty, famine, conflicts and wars are caused in part by excessive tribalism.
The second part (chapters 4 and 5) deals with comprehension of the meaning. It analyses and tests the comprehension of the phenomenon of tribalism and ethnic conflict in Cameroonian society and its Churches. What is thus successively examined are the principal manifestations of tribalism, the strategy employed during the era of colonialism in order to transform the social structure in Cameroon (divide to reign more easily), and subsequently kept up by politicians as political ideology since independence. We have come to realize that this ideology has lead to a profound structural breakdown of Cameroonian society that extends to the Church (the Churches).
The third part (chapters 6 and 7) is dedicated to the ecclesial practise of dialogue for peace within the African ethnic diversity. We illustrate how ethnic solidarities purified by the fire of the Gospel can have an influence on Christian practise. We then seek to demonstrate that a well articulated ethnic dialogue is the way to reconciliation.
The fourth part (chapter 8) is an effort to move from utopia put unto practise to a practise in a utopian form the fertile pastoral dialogue within the ethnic and religious diversity shall bring forth the transformation of the local Church in its interaction with the different ethnic groups of Cameroon and Africa.
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L'Afghanistan et le langage de l'égalité : une approche poïétique du contrat social sur une zone de fracture du système-mondeArchambeaud, Gait 30 May 2013 (has links) (PDF)
Engagée en Afghanistan depuis plus de dix ans, l'intervention internationale a fondé son argumentaire sur la reconstruction d'institutions à modèle démocratique, selon des concepts généralisés en Occident depuis le 18ème siècle et parmi eux le principe d'égalité. Ce modèle avait présidé aux évolutions socio-politiques voulues par les Emirs tout au long du 20ème siècle, mais abouti au chaos dans trois décennies d'un conflit en cours depuis les années 1970 avec des adversaires toujours renouvelés. Tribalisme et modernité - en tant qu'idéologie, dans leurs manifestations en Afghanistan, mettent en oeuvre la prévalence d'un mode social d'opposition, dont la domination sur une société provoque la parcellisation ou la destruction et répond aux revendications d'égalité par l'honneur des groupes. Leur conséquence est le traditionalisme prégnant dans les communautés, contraintes par le sentiment d'insécurité à l'uniformisation dans l'égale insignifiance de l'individu. Cependant, l'hospitalité et la recherche de réparation sont des normes sociales visant au dépassement du sentiment d'insécurité ; elles sont la réponse afghane à la recherche d'égale dignité au bénéfice de tous. Pour peu que les conditions de sécurité en permettent la primauté comme mode social dominant, l'honneur d'être humain est le composant fondamental d'une société ouverte et évolutive. L'emphase sécuritaire et dogmatique des programmes internationaux tend néanmoins à conforter les réflexes tribalo-traditionalistes, dans un engrenage de violence qui recherche un équilibre des groupes plutôt que l'expression d'initiatives créatives et originales - comme la mise en place de systèmes de solidarité universels qui libèreraient les individus de leurs allégeances aux groupes. Seuls de tels maximins pourraient dépasser les blocages inégalitaires inscrits dans la position géo-stratégique du pays sur une faille du système-monde.
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Sociologie des coups d’état en République du Congo de 1958 à 1973 / Sociology shots of state in the Republic of Congo from 1958 to 1973Matondo, Jean-Clair 08 January 2013 (has links)
République du Congo, l’armée, en tant qu’ensemble de structures et de moyens militaires institutionnellement affectés à la mise en œuvre de la politique décidée par les autorités politiques pour assurer et garantir la défense nationale, est loin d’être l’auteur exclusif des coups d’Etat, même si, systématiquement, elle profite des conséquences politiques attachées à ceux-ci. En réalité, les coups d’Etat y sont la résultante d’une lutte entre plusieurs champs. Dans cette lutte, les acteurs des coups d’Etat, en fonction de leurs corpus idéologiques respectifs, mettent en place des stratégies dont la particularité n’est pas de se limiter au champ bureaucratique mais d’engager également la société appréhendée au regard de leurs groupes ethniques ou régionaux d’appartenance. Ainsi, mobilisent-ils, non seulement leurs propres capitaux (diplômes, profession), mais aussi les ressources de leurs groupes ethniques ou régionaux en vue de réaliser la conquête ou la conservation du pouvoir. Par le jeu complexe des solidarités idéologiques, ethniques ou corporatistes, les acteurs politiques tissent des alliances et, selon le cas, participent ou s’opposent à l’exécution des coups d’Etat. Sous ce rapport, les coups d’Etat, qui supposent une importante mobilisation stratégique, politique et matérielle de la part de ceux qui en forment le projet, se confondent à un mode de conquête du pouvoir assimilable formellement à l’élection, et s’inscrivent dans ce que Marcel Mauss nomme les faits sociaux totaux. Les leaders politiques appartenant aux ethnies minoritaires, ne pouvant accéder au pouvoir par voie démocratique, élaborent une stratégie de conquête de pouvoir prenant appui sur l’armée. Ainsi, détournée de sa mission traditionnelle de protection du territoire national face aux agressions extérieures, l’armée voit sa valeur opérationnelle diminuée. / In Republic of Congo, the army, as a whole of structures and average soldiers institutionally assigned to the implementation of the policy decided by the political authorities to ensure and guarantee national defense, is far from being the exclusive author of the coups d'etat, even if, systematically, it benefits from the political consequences attached to those. Actually, the coups d'etat are there the resultant of a fight between several fields. In this fight, the actors of the coups d'etat, according to their respective ideological corpora, set up strategies whose characteristic is not to limit themselves to the bureaucratic field but to also engage the company apprehended taking into consideration their ethnic or regional group of membership. Thus, they mobilize, not only their own capital (diplomas, profession), but also resources of their ethnic or regional groups in order to carry out the conquest or the conservation of the power. By the complex play of ideological solidarity, ethnic or corporatists, the political actors weave alliances and, according to the case, take part or are opposed to the execution of the coups d'etat. Under this report, the coups d'etat, which suppose an important strategic mobilization, political and material on behalf of those which form the project of it, merge with a mode of conquest of the power comparable formally to the election, and fit in what Marcel Mauss names the total social facts. The political leaders belonging to the minority ethnic groups, not being able to reach the power by democratic way, work out a strategy of conquest of fascinating power support on the army. Thus, diverted its traditional mission of protection of the national territory vis-a-vis the external aggressions, the army sees its decreased operational value.
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