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Le récit apologétique laïc : Barbey d’Aurevilly, Bloy, Bernanos / The lay apologetic narrative : Barbey d’Aurevilly, Bloy, BernanosSchmitt, Maud 26 November 2016 (has links)
Cette thèse se propose d’étudier comment, dans un contexte postrévolutionnaire de déchristianisation et de recul des pratiques religieuses, des écrivains catholiques, s’affranchissant de la tutelle de l’Église, s’octroient le magistère ecclésial et confient à la littérature – en tant qu’œuvre de fiction et d’imagination – la mission de renouveler le discours apologétique. Barbey d’Aurevilly, Bloy et Bernanos s’inscrivent ainsi dans le sillage de Chateaubriand, qui opéra le premier, avec le Génie du Christianisme, ce renversement fondateur. Les trois écrivains réinvestissent alors une forme rhétorique ancienne : celle de l’exemplum. La première partie de ce travail s’attache à en retracer les évolutions, en prêtant attention aux transformations qu’il subit au moment de sa christianisation, mais aussi à la continuité qui permet, de l’exemplum aristotélicien à l’histoire tragique, de mettre au jour sa structure constante. Les parties suivantes s’intéressent à la manière dont Barbey, Bloy et Bernanos construisent le récit pour obtenir la conversion du lecteur : la seconde partie s’intéresse aux procédures d’authentification de la fiction ; la troisième partie a pour objet la mise en place du dispositif figural permettant aux écrivains de relever le défi de l’indicible divin. La quatrième et dernière partie étudie les moyens mis en œuvre pour agir sur le lecteur, et modifier effectivement son attitude en le poussant à la pénitence. / This thesis aims to study how, in a post-revolutionary context of dechristianization, some Catholic writers set free from the Church authority and enable literature itself (as a work of fiction and imagination) to renew the apologetic discourse. Barbey d’Aurevilly, Bloy and Bernanos continue the founding shift in perspective that Chateaubriand started with the Génie du christianisme. These three writers use an ancient rhetoric narrative form called the exemplum. The first part of this work focuses on the evolutions of this form, and more specifically on the metamorphosis caused by its Christianization; but it also highlights its constant structure, from its theorization by Aristotle, until its latest use by the authors of “histoires tragiques”. The next three parts of the thesis deal with the way Barbey, Bloy and Bernanos conceive their narrative in order to obtain the religious conversion of their reader. The second part shows how the writers authenticate fiction; the third part focuses on the way they react to the difficulty of naming the divine: the authors resort to the figuration of this inexpressible object. Finally, the fourth part studies the means these narratives use to produce an effect on their readers, and make them actually change their moral behavior.
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Le travail de la pensée dans l'apologie pascalienne / The workings of thougt in Pascal’s apologeticBourgeois, Muriel 10 December 2010 (has links)
Deux interrogations sont à l'origine de cette recherche: un « problème herméneutique » qui porte sur ce que l'injonction pascalienne « travaillons donc à bien penser » est en mesure de signifier dans le contexte de l’augustinisme cartésien qui disqualifie les voies traditionnelles de la raison et un questionnement méthodologique qui porte sur la manière dont on peut travailler à bien penser la somme fondamentalement incertaine constituée par les petits papiers découverts à la mort de Pascal. La première partie pose que la déconstruction et la dissémination du Texte pascalien ne peuvent autoriser une méthode herméneutique que si elles sont éclairées par une intention qui en pense la nécessité et le sens, très exactement sur le modèle gnoséologique de la Bible, que l'exégèse renaissante commence à ressaisir dans son historicité. Le renoncement visible des « petits papiers » aux trois principes de la congruence, de la non-répétition et de la non-contradiction, qui fondent dans notre coutume le « texte » peut être qualifié d'intentionnel. Sur ce fondement, qui légitime une méthode herméneutique, la seconde partie montre que si la nature de l'homme se reflète dans sa pensée, tout entière suspendue par nature entre une double polarité qui la fait osciller entre hasard et nécessité, vide et intentionnalité, ordre et désordre, alors le seul discours auquel il s'agit de se soumettre en tant qu'il restaure un sens et une nécessité au monde jusqu'au coeur du hasard apparent et du fonctionnement de la pensée humaine (que seule la pensée peut penser) est l'enseignement des deux Testaments. / This research work stems from two main questions: on the one hand, from a 'hermeneutical problem' funded on what Pascal‟s famous injunction -'Let us strive, then, to think well' -might mean in the context of Augustinian Cartesianism, which disqualifies traditional reasoning, and on the other hand, from a methodological questioning funded on the ways in which one might strive, then, to think well the notes found on the many scraps of paper discovered after Pascal‟s death. The first part argues that the deconstruction and dissemination of the Text can only authorize a hermeneutical approach provided they are enlightened by a specific intention, which might think out its very necessity and meaning, on the same mode as the gnoseological model of the Bible, which the emerging exegesis is just beginning to seize again by adopting a historicist approach. In the „scraps of paper‟, the renunciation to the three principles of congruence, non-repetition and non-contradiction, which are the foundations of the „text‟, can clearly be described as intentional. There entails from that a legitimate hermeneutical approach, which is developed in the second part. It shows that if the nature of man is reflected in his thought, itself held up by nature between a double polarity, with thought oscillating between chance and necessity, emptiness and intentionality, order and disorder, then the only discourse to which one can be submitted is the teaching of the two Testaments, inasmuch as it re-installs some meaning and necessity to the world, as well as to the workings of human thought (which our thought only can think).
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L’oeuvre italienne de Matteo Ricci : anatomie d’une rencontre chinoise / Matteo Ricci’s Italian Work : Anatomy of a Chinese EncounterAvarello, Vito 25 March 2011 (has links)
Cette recherche a pour objet l’étude de la question de la rencontre dans l’œuvre italienne de Matteo Ricci, à partir d’une lecture biographique des Lettere et du Della entrata della Compagnia di Giesù e Christianità nella Cina. Le propos entend ajouter à la figure de l’écrivain sino-chrétien, celle d’un Matteo Ricci auteur d’une œuvre italienne digne intérêt, tant d’un point de vue civilisationnel que littéraire. Notre démarche s’appuie sur une lecture de ses écrits comme anatomie de sa rencontre avec le Céleste Empire et comme biographie d’un voyage littéraire, ce corpus étant appréhendé comme phénoménologie littéraire de la rencontre. Une réflexion autour du concept d’altérité permet d’analyser les textes ricciens en tant que biographie d’un regard particulier sur la Chine et les Chinois, une vision qui promeut, à partir d’une interprétation humaniste et chrétienne, la rencontre sensible avec l’Autre lointain, portée par le désir. Nous avons voulu mettre en évidence la façon dont Matteo Ricci, au fil de son œuvre missionnaire et littéraire, élabore une nouvelle herméneutique du monde chinois, en rupture avec l’imagologie issue de l’Europe médiévale. Le dernier volet de notre analyse entend l’écriture de Ricci comme la biographie d’une parole et comme la proposition d’une mystique et d’une esthétique de la rencontre. Fidèle à la tradition chrétienne, il redéfinit néanmoins les rapports entre l’Occident et l’altérité païenne par la promotion d’un nouveau langage : l’inculturation. D’un point de vue littéraire, son écriture propose une démarche stylistique singulière qui mêle esthétique du divers, historiographie en tension vers l’épique et apologétique chrétienne. / This thesis aims at studying the question of the encounter in Matteo Ricci’s Italian work, starting from a biographical reading of Lettere and of Della entrata della Compagnia di Giesù e Christianità nella Cina.This study supplements the figure of the Sino-Christian writer with that of Matteo Ricci as the author of an Italian work that is worthy of interest both from the point of view of civilisation and of literature. My approach relies on a reading of his writings as an anatomy of his encounter with the Celestial Empire and as a biography of a literary travel, the set of texts being apprehended as a literary phenomenology of the encounter.Reflecting on the concept of alterity allows one to analyse Ricci’s texts as the biography of a particular look on China and Chinese people — a vision which, from a Humanist and Christian interpretation, promotes the tangible encounter with a distant Other, born by desire. Throughout his missionary and literary work, Matteo Ricci constructs a new hermeneutics of the Chinese world that breaks away from the imagology produced by medieval Europe.The final section of the analysis envisages Ricci’s writing as the biography of a discourse, as putting forward a religious interpretation and an aesthetics of the encounter. Being faithful to the Christian tradition, he however redefines the relationships between the Western world and pagan otherness by promoting a new language — inculturation. From a literary point of view, his writing proposes a singular stylistic approach, one that mingles aesthetic diversity and historiography which gestures towards the epic and Christian apologetics.
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Le pelerin de lorete voeux a la glorieuse vierge marie, de louys richeome (1604) edition critique, annotee et commentee, precedee d'une etude litterraire, linguistique et iconographique / The Pilgrim of Loreto. Vow to the Glorious Virgen Mary Mother of God by Louys Richeome, (Simon Millanges : 1604). Annotated Edition and critical commentary with introduction and literary / iconographic study.Badiola, Frédérique 18 December 2014 (has links)
Paru pour la première fois en 1604, Le Pelerin de Lorete du jésuite Louis Richeome a connu un succès important avec deux éditions supplémentaires, de nombreuses rééditions jusqu’en 1628 et des traductions. Après cette première moitié du XVIIe siècle, l’œuvre comme son auteur tombèrent dans l’oubli et ne connurent pas de nouvelle publication. Ce n’est qu’à partir de la fin XIXe siècle que les critiques, notamment Henri Brémond commencèrent à s’intéresser à Richeome et à son travail, mais sans pour autant y consacrer un ouvrage ou une édition critique. Cette thèse se propose donc de redécouvrir un ouvrage religieux à part, oscillant entre le catéchisme, les méditations, le récit de pèlerinage et le roman d’aventures. Pour ce travail, nous avons choisi l’édition bordelaise de Simon Millanges de 1604 qui comporte quatorze illustrations. L’édition et l’analyse de ce texte et de ses images nous permettent de mieux comprendre les influences et les enjeux d’un ouvrage qui s’inscrit résolument dans le contexte religieux et politique du début du XVIIe siècle. / In 1604, the Jesuit Louis Richeome (1544-1625) published for the first time Le Pelerin de Lorete. The book was reedited several times and was translated in three languages until 1628. Le Pelerin de Lorete was considered a best-seller for its time in France. Despite this initial success, the book remained unstudied until the late 19th century. Among the first literary critics to study Le Pelerin de Lorete was Henri Brémond (1865-1933). However, to date there is no critical edition of the book. Thus, this study proposes a new reading of Le Pelerin de Lorete as a religious book that oscillates between a catechism and a guide to spiritual meditation and between a pilgrimage account and an adventure novel. Moreover, by providing for the first time a visual and textual analysis of the book, we uncover the historical and religious context that made possible this unique piece.
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Théodore Abu Qurrah : opuscules théologiques : introduction, édition critique, traduction et commentaire historique et doctrinal / Theodore Abū Qurrah : theological opuscula : introduction, Critical Edition, Translation, Historical and Doctrinal CommentaryD'Agostino, Pietro 04 November 2019 (has links)
Théodore Abū Qurra (8ème-9ème s.), évêque melkite de Ḥarrān, en Haute-Mésopotamie, a laissé une vaste production en arabe. On lui attribue, également, des opuscules en grec. Ceux-ci, sous forme de lettre, de dialogue, de question-réponse ou d’homélie, sont transmis par de nombreux manuscrits. Les sujets, très variés, touchent à la polémique théologique contre l’Islam d’un côté, et contre les chrétiens non-chalcédoniens (Monophysites et Nestoriens) de l’autre. L’édition de référence étant celle imprimée dans la Patrologia Graeca de Migne (1865), une étude véritablement scientifique s’impose. La production antimusulmane ayant déjà fait l’objet d’une édition, la thèse se propose d’étudier la tradition manuscrite des opuscules antihérétiques et de produire une édition critique des textes, auxquels s’ajoutent également plusieurs écrits jusqu’ici inédits. La thèse se compose de trois parties : dans la 1ère, nous traçons un profil biographique de l’auteur et nous discutons l’attribution des opuscules ; dans la 2ème, nous décrivons les manuscrits et étudions la tradition ; dans la 3ème, nous éditons le texte critique agrémenté d’une traduction française, texte précédé d’une introduction contextualisant les opuscules de Théodore dans la production théologique de son époque. / Theodore Abū Qurra, Melkite bishop of Ḥarrān (8th-9th c.), left a vast production of Arabic texts. Several Greek opuscula have been attributed to him as well. These are in the form of letters, dialogues, question-and-answer and homilies, and they are transmitted by many manuscripts. Their content is multifaceted: it concerns the theological polemics against Islam, on one side, and apologetics vis-à-vis non-Chalcedonian Christians (Monophysites and Nestorians), on the other. Considering that Migne’s Patrologia Graeca (1865) is the current reference edition, a new scientific study is highly valuable. Since the antimuslim production has already been edited, the present study focuses on the manuscript tradition of the antirrhetical opuscula and on their edition. In addition, the text edition of several unpublished writings is provided. This thesis consists of three parts: first, we outline the biography of the author and discuss the authorship of the works; second, we describe the manuscripts and study the tradition; in the third, we publish the critical text accompanied by a French translation. The last section is preceded by an introduction for the contextualization of Theodore’s opuscula in the scope of the theological production of that period.
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Le chemin de la vérité: la persuasion de la puissance divine dans le Contre Celse d'OrigèneGeorgieva, Elena 14 October 2005 (has links)
Résumé<p><p>de la thèse « Le chemin de la vérité :la persuasion de la puissance divine dans le Contre Celse d’Origène <p><p><p>Les traités du Contre Celse permettent d’aborder la problématique de la persuasion de l’enseignement chrétien en ce qu'ils témoignent de l’affrontement virulent de deux visions du monde, - celle du monde gréco-romain et celle de l’enseignement chrétien. En effet, l’essor du mouvement chrétien devrait beaucoup à la lumière de cette rhétorique, oserons-nous dire cette propagande, qui propose une vision du monde nouvelle en s’appuyant sur une théologie qui s’escrime à dépasser la culture gréco-romaine en l’intégrant dans sa propre vision du monde. En ce, l’École d’Alexandrie en général et Origène en particulier seraient les fondateurs d’une nouvelle lecture théologique tant du point de vue polythéiste que de celui du christianisme.<p>Du point de vue méthodologique, je me suis attelée à ce travail en constatant une insuffisance, pour ne pas dire un manque, d’études consacrées à la pratique rhétorique chez Origène. L’idée d’une rhétorique entendue comme un genre secondaire moins « noble », entre guillemets, que le théologique est sans doute la cause de cette lacune scientifique ;or, force est de constater que les Apologistes ayant précédé le penseurs alexandrin et lui-même sont souvent formés à la rhétorique ce qui ne va pas sans incidence directe sur leurs œuvres attendu que formation et méthodes font souvent un avec l’élaboration de savoirs.<p>L’objet immédiat du travail était de décrire et d’analyser par une lecture centrée sur la rhétorique apologétique les lieux communs et les arguments que celle-ci fournit, et qui affectent la structure de la pensée d’Origène. Pour mieux comprendre le processus de persuasion mis en œuvre par le théologien, j’ai pensé que les topoï qu’il emprunte au savoir classique étaient des éléments tangibles qu’il convenait de prendre au sérieux plutôt que de la ranger au placard des vieilleries scolaires. Somme, mon soupçon, ma seconde approche du corpus, était qu’au travers du plus banal de son œuvre, - son infrastructure scolaire-, je toucherai son originalité. Il restait à prouver si ce paradoxe pouvait s’avérer fécond en analysant le discours d’Origène et en m’efforçant de réévaluer, réinterpréter et intégrer dans les recherches portant sur son œuvre la question négligée de sa pratique rhétorique. Somme toute, j’ai tenté de mieux comprendre comment l’homme de l’Antiquité posait la question du sens. <p>Le plan d’ensemble de ma thèse comprend deux parties. Dans la première partie, j’ai dégagé les grandes lignes de l’approche rhétorique d’Origène en prenant pour fil conducteur la question de la véracité de la révélation qui s’impose comme le thème dominant de son entreprise. Ceci m’a conduit à l’examen de l’idée d’autonomie, que celle-ci agisse sur la pensée comme force centripète ou centrifuge, permettant tantôt de se démarquer en minimisant, voire en gommant les différences, tantôt de les exalter en les proclamant. Dans la deuxième partie, j’ai essayé de démontrer les éléments historiques et philosophiques à partir desquels le modèle de la pensée chrétienne a été configuré. J’ai ainsi dégagé l’idée que le récit évangélique a été élaboré tout à la fois par rapport aux modèles de l’histoire « sainte » biblique et les modèles généalogiques de la tradition gréco-romaine. <p>En premier lieu, j’ai démontré que la démarche apologétique d’Origène consistait à faire se côtoyer la puissance persuasive de la parole transcendante et celle de la parole rhétorique humaine. Or « faire se côtoyer » la puissance persuasive de la parole transcendante et celle de la parole rhétorique ne signifie pas pour autant les mettre sur le même pied. On peut donc affirmer la conjonction de la « rhétorique » ineffable de la puissance divine et de la « bonne rhétorique » dans la méthode apologétique d’Origène.<p><p>L’apologétique chrétienne, s’engageant dans une relation de pouvoir par rapport aux « autres » concurrentiels, est amenée à construire la conception de la vérité chrétienne unique et la plus ancienne par opposition à la diversité des doctrines philosophiques et religieuses de la tradition gréco-romaine, et en continuité avec la doctrine hébraïque perçue comme dépassée. En effet, la vérité chrétienne est identifiée à l’origine, à la pureté et à l’essence. De là les deux arguments apologétiques les plus puissants :démontrer l’unité et l’ancienneté de la doctrine chrétienne et donc construire une généalogie à partir d’une seule source originelle, Dieu. En postulant une « vérité absolue » qu’on identifie avec Jésus Christ, le Logos, l’apologiste interprète les enseignements de ses adversaires comme une déviation de cette vérité ou comme une vérité dépassée. Le double chemin vers l’origine est donc symboliquement barré. Par ailleurs, l’apologiste élabore une forme d’échelle de vérité où les rivaux de l’enseignement chrétien ne sont que des moyens rhétoriques pour démontrer la supériorité chrétienne.<p>L’élaboration de la conception de la vérité absolue chrétienne va de pair avec la constitution discursive de l’« autre ». En tenant compte de la relation discursive intersubjective, je parle d’une constitution discursive de l’« autre ». C’est précisément la finalité apologétique du Contre Celse qui nous permet d’affirmer le caractère construit de la notion de l’« autre » en tant que construction rhétorique. L’« autre », qu’il soit juif ou païen ou gnostique, est constitué à partir du projet chrétien. Mieux, il reçoit sa définition uniquement en fonction de sa différence avec le christianisme. Deux stratégies apologétiques s’imposent ainsi :d’une part minimiser, voire gommer, les différences internes au mouvement chrétien et grossir les différences avec l’« autre » et, d’autre part, grossir les différences en minimisant les ressemblances, en les décrivant comme une imitation ou un vol (le thème du larcin).<p>En second lieu, on peut affirmer que le mythe informe le « récit évangélique » dans la mesure où l’histoire individuelle de Jésus et le mythe du Christ se retrouvent fusionnés d’une manière inextricable dans la narration christologique. Le mythe apparaît ainsi comme une construction symbolique fondée sur les symboles et formes déjà existants ;mais, qui plus est, étant un récit, il reforme et transforme ces symboles dans une nouvelle structure propre à lui. Lorsque je parle du mythe chrétien, j’entends un système dynamique de schèmes qui, sous l’impulsion du schème général mythique de kat‹basiw-Žn‹basiw, tend à se configurer en récit évangélique. Ainsi, le mythe peut traduire l’accumulation d’« essaims » ou de « constellations » de schèmes. C’est en ce sens qu’on parle du message chrétien comme étant exprimé en un langage mythique. J’ai adopté le terme générique de « schème » dans le sens d’un modèle, une « engramme ».<p>L’ingéniosité chrétienne consiste à constituer le schéma mythique de kat‹basiw-Žn‹basiw, sur lequel repose le « mythe fondateur » chrétien. Il est fondé sur la conception d’une histoire sainte articulant expression mythique et expression historique au sein d’un schéma temporel finalisé. J’ai relevé trois modèles principaux de l’histoire sous-tendant les divers types de récits bibliques :l’histoire « blanche », l’histoire-fait, l’histoire-événement. L’histoire « blanche » présente les deux réalités, le « Même » et l’ « Autre », existant chacune pour soi et sans aucun contact entre elles. En revanche, l’histoire-fait présente leur communication en dehors du temps. Enfin, l’histoire-événement présente le passage de Celui qui agit d’un principe à l’autre dans un système où le temps se déroule. On peut retrouver ces modèles de l’histoire concrétisés dans un certain nombre de récits bibliques :le récit de la création, le récit de la séduction ou le récit du péché, le récit de l’alliance ou le récit de la médiation divine.<p>Enfin, j’ai étudié l’élaboration du « récit évangélique » par rapport à un certain nombre de récits qui se transposent et s’entrecroisent entre eux, à savoir le « récit de l’alliance », le « récit messianique » et le « récit généalogique ». La configuration du récit évangélique repose sur le jeu dynamique entre les récits identifiables déjà sédimentés dans des traditions différentes et le récit innovateur d’une déviance réglée. Le « récit évangélique » consiste en la combinaison unique de l’histoire et du mythe, qui se donne comme un récit fondateur mytho-historique. La prédication de Jésus met en place une historicisation du mythe. En même temps, avec les évangiles, on assiste à un processus de mythisation de Jésus qui aboutit à sa divinisation. L’élaboration du « récit évangélique » tire son intelligibilité de l’ensemble des opérations par lesquelles une herméneutique actualisante s’est transposée sur les récits et modèles anciens et les prophéties hébraïques. On peut affirmer que le « récit évangélique » a été configuré à la jonction des représentations bibliques et grecques.<p>L’originalité du christianisme consiste en la perspective universelle que le « récit évangélique » revêt. Ainsi, le devenir est divisé en trois temps qui sont reliés entre eux de manière structurée à travers l’intermédiaire divin de Jésus Christ qui assure les renvois théologiques et contrôle ainsi le monde de tout les temps.<p> / Doctorat en philosophie et lettres, Orientation histoire des religions / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Le corps dans tous ses états. Le corpus poétique, polémique et apologétique de John Donne / What does body mean in the poems, sermons and polemical works of John Donne’s ?Foucher, Gérard 14 November 2008 (has links)
Dans le corpus, "le corps dans tous ses états" évoque d’emblée l’Incarnation. Mais celle-ci présuppose le corps vivant du fidèle. C’est lui qui donne corps aux semblables sensibles et intelligibles par amour. En retour, ceux-ci le poussent à faire corps avec eux en s’y assimilant. Tel est le Christ, l’Homme-Dieu qui épouse la condition terrestre et donne corps à la métaphore. Son corps est ainsi le milieu qui conjugue les dissemblables du monde en semblables mystiques. Comme les époux qui se fondent en un corps autre, son corps est donc d’un genre troisième et mystérieux. Tout cela prend corps grâce au lecteur, que le corpus suscite car il en partage la langue qui fait corps avec la voix intérieure. Telle est la chair du corpus où s’incarnent le Verbe divin et les métaphores. / John Donne is a Christian. Therefore all his works center around the Incarnation. However, the divine assuming a human body out of love requires first that a living believer should give rise to couples of persons and beings alike though different. Then the believer strives to assimilate himself to the other couple member, as is the rule in a good metaphor. Such is Christ, who is both God and Man as well as a living metaphor. He is a third type of being, made visible in marriage. This is achieved through bodies sharing in the same innate interior words, which starts with the mere act of reading John Donne’s corpus. Finally, the body means Verbum embodied in language.
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Attitudes intolérantes et initiatives législatives contre les chrétiens à l'époque de Marc-Aurèle : entre histoire et propagande politique : un réexamen de la vexata quaestio / Intolerant attitudes and legislative initiatives against Christians in the time of Marcus Aurelius : between history and political propaganda : a re-examination of the vexata quaestioProvenzano, Marco 23 September 2017 (has links)
Le présent mémoire propose d’examiner, d’une façon approfondie et innovatrice, le rapport entre les chrétiens et Marc-Aurèle à travers une analyse complète des sources à disposition, notamment celles historico-littéraires, épigraphiques, numismatiques et législatives. En particulier, l’on démontrera l’absence de fondement de l’image faite a posteriori de Marc-Aurèle en tant que protector christianorum dont le premier témoin, d'après nos connaissances, est Tertullien. L’on montrera, par le biais d’une analyse législative des sources à notre disposition qu’à l’époque de Marc-Aurèle il n’y avait aucune loi qui protégeait les chrétiens. Bien au contraire, les dispositions de Trajan étaient toujours valides. Par la suite, nous chercherons à trouver les véritables raisons de la politique de Marc-Aurèle envers les chrétiens à travers la comparaison entre la pensée médio-platonicienne de Justin et celle stoïcienne du princeps. L’interprétation philosophique de l’attitude à montrer face à la mort, nous donnera une clef de lecture pour pénétrer les raisons les plus profondes des violences et des procès que les chrétiens ont subis au cours de son principat. / This work aims to provide an original and thorough exploration of the relationship between Marcus Aurelius and the Christians by means of an in-depth analysis of the available historical, literary, epigraphic, numismatic, and legal sources. Specifically, it will show that the a posteriori view of Marcus Aurelius as protector Christianorum, apparently introduced by Tertullian, is unfounded. In support of this argument, a legal analysis of the available sources will show that, far from enjoying legal protection during the Principality of Marcus Aurelius, Christians were still subject to Trajan’s laws. The true reasons underlying the policy of Marcus Aurelius towards the Christians will be investigated by comparing the Middle Platonism of Justin Martyr with the stoic meditations of the princeps. In particular, the philosophical interpretation of the attitude deemed suitable in the face of death will provide an insight into the reasons that led to the wave of violence and to the trials of Christians under Marcus Aurelius’ rule.
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