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L'habilitation psychologique et la fréquence des conduites d'incivilité organisationnelle autorévéléesMérette, Geneviève January 2014 (has links)
L’incivilité organisationnelle se définit par des comportements antisociaux de faible intensité, avec l’intention ambiguë de nuire à la cible. Ces comportements se manifesteraient de façon quotidienne chez 25 % des travailleurs et plus d’une fois par semaine chez 50 % de ceux-ci, entraînant ainsi des conséquences fort néfastes. Le stress, la satisfaction au travail et la perception individuelle de justice organisationnelle seraient considérés comme les principaux déterminants individuels de l’incivilité organisationnelle. Qui plus est, ces déterminants de l’incivilité organisationnelle auraient tous un facteur en commun, soit l’habilitation psychologique comme variable indépendante. Cet effet se traduirait donc par une diminution du niveau de stress, une hausse de la satisfaction retirée de l’emploi et une perception individuelle de justice dans l’organisation. À ce jour, aucune étude n’a encore exploré la relation entre l’habilitation psychologique et l’incivilité organisationnelle. L’objectif principal de cette thèse est donc d’étudier les liens existant entre la mesure globale de l’habilitation psychologique (sens du travail, influence perçue, autonomie perçue, compétence perçue) des gestionnaires et la fréquence des conduites d’incivilité organisationnelle « autorévélées » par ces derniers. La population ciblée se compose de 621 directeurs et directeurs principaux d’une organisation du secteur des services financiers. À partir de leurs réponses aux instruments psychométriques mesurant ces concepts, nous avons procédé à des analyses de régressions multiples hiérarchiques afin de vérifier la contribution des quatre dimensions de l’habilitation psychologique dans l’explication des conduites d’incivilité organisationnelle autorévélées chez les travailleurs de cette organisation.
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Surcharge de travail et développement de l'épuisement professionnel : examen du rôle modérateur de l'autonomie et de la qualité de la relation avec le supérieur hiérarchiqueHaché-Miron, Marie-Claude January 2013 (has links)
Au cours des dernières décennies, la globalisation des marchés, la compétitivité accrue et le développement des technologies de l’information ont provoqué de profondes transformations et de nombreux bouleversements auprès des organisations canadiennes et québécoises. Ces changements rapides se sont avérés lourds de conséquences pour la santé psychologique du personnel. En effet au Québec, les entreprises, dont les universités, ont essuyé une hausse alarmante de la fréquence des problèmes de santé psychologique au travail auprès de leurs employés, tel que l’épuisement professionnel (ÉP). Selon les chercheurs, on augmente les risques d’un employé à développer le syndrome d’ÉP si les facteurs organisationnels occasionnent un déséquilibre chronique entre les demandes faites à l’individu (charge de travail) et les ressources dont il dispose dans l’organisation. En ce sens, la documentation sur le sujet soutient que la présence de ressources, telles l’autonomie perçue et la qualité de la relation entre le supérieur et l’employé, peut modérer le lien entre les demandes et l’ÉP. Découlant de ces constats, 1,533 employées et employés d’une université québécoise francophone ont participé, volontairement, à une étude sur la santé organisationnelle de leur milieu de travail. Les données recueillies lors de cette étude ont été analysées afin de répondre à l’objectif de la présente thèse qui est d’examiner le rôle de deux variables modératrices, l’autonomie perçue et la qualité de la relation entre le supérieur et l’employé, dans la relation entre la surcharge quantitative et le développement de l’épuisement professionnel. Les résultats obtenus suite aux analyses de régression permettent de confirmer le lien existant entre la surcharge de travail quantitative et le développement de l’ÉP. Les résultats montrent aussi l’effet modérateur d’une bonne relation supérieur-employé sur la relation entre la surcharge de travail et le sentiment d’accomplissement professionnel. Cette étude nous illustre que les organisations et les gestionnaires ont un important rôle à jouer dans l’augmentation ou la diminution du stress organisationnel.
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Évaluation de l'implantation de l'instrument SMAF dans les établissements médico-sociaux français qui accueillent ou offrent des services d'aide aux personnes âgées et aux personnes handicapées l'étude PISE-DordogeGervais, Pauline January 2011 (has links)
Résumé : Contexte : L'évaluation des besoins est indispensable à l'élaboration d'un plan d'aide chez les personnes âgées ou handicapées. En France, des changements législatifs laissent entrevoir une harmonisation des pratiques d'évaluation. Le Conseil général de Dordogne a donc décidé d'innover en implantant le SMAF et l'outil informatisé eSMAF dans 11 établissements du secteur médico-social. Le projet s'est déroulé d'octobre 2008 à septembre 2010. Objectifs : Cette étude d'implantation poursuivait trois objectifs : 1) mesurer le degré de mise en oeuvre du SMAF et de ses composantes informatisées; 2) identifier les ajustements faits durant la phase d'implantation et 3) identifier les conditions qui favorisent ou limitent l'utilisation du SMAF. Méthodologie : Le devis de recherche a été élaboré à partir d'un modèle logique adapté intégrant les facteurs stratégiques, organisationnels et individuels pouvant influencer le projet. Une approche par étude de cas associant une méthode mixte pour le recueil des informations et une approche déductive pour l'analyse des données furent utilisée. Le niveau de mise en oeuvre a été mesuré en continu durant la fenêtre d'observation. Les ajustements faits au cours de l'implantation ont été répertoriés. Des entrevues de groupe ont été réalisées avec les intervenants évaluateurs de chaque établissement avant et après l'utilisation du SMAF. Des entrevues individuelles ont été faites avec les acteurs stratégiques et les directions des établissements au terme du projet. Résultats : Au total, 34 des 39 intervenants formés au SMAF ont réalisé des évaluations. Durant la fenêtre d'observation de cinq mois, 1,189 évaluations SMAF sur 2,260 évaluations attendues ont été réalisées. Les services d'aide à domicile ont mis cinq mois supplémentaires pour évaluer tous leurs usagers (n =1536). Un Tableau d'aide individualisé et le Profil Iso-SMAF de chaque usager ont été produits. Les ajustements faits durant l'implantation concernent principalement l'assistance informatique et le soutien clinique. Des facteurs stratégiques, organisationnels et individuels expliquant le niveau d'adhésion des acteurs et le déroulement de l'implantation ont été identifiés. Conclusion : Le SMAF a été implanté avec succès dans les établissements. Au terme du projet, un plan d'action pour l'implantation du SMAF et du eSMAF dans des milieux similaires a été proposé.||Abstract : Background : An evaluation of needs is essential to develop a plan to help the elderly and handicapped people. In France, legal changes suggest harmonization of evaluation practices. The Dordogne General council decided to innovate by implementing the SMAF and the computerized tool eSMAF in 11 organisations of the community health sector. The project took place from October 2008 to September 2010. Objectives: The study pursues three goals: 1) to measure the degree of implementation of the SMAF and its computerized components; 2) to identify the adjustments made during the phase of implementation and 3) to identify the conditions that support or limit the use of the SMAF. Methods: The research design was developed from a logic model incorporating the strategic organizational and individual factors that could influence the project. A case study approach involving a mixed method or collecting information and deductive approach to data analysis were used. The level of implantation was measured continuously during the observation window. Adjustments made during implantation were identified. Focus group interviews were conducted with participants from each institution before and after using the SMAF. Individual interviews were conducted with strategic actors and institution's directors at the end of the project. Results: In total, 34 of the 39 SMAF-trained people conducted evaluations. During the evaluation period of five months, 1.189 out of the 2,260 expected SMAF assessments were carried out. The services of home assistance took five extra months to assess all their users (n = 1536). A synthesis of individualized assistance required and Iso-SMAF individual user's profile was produced. Adjustments made during the implementation mainly concern computer assistance and clinical support. Strategic, organizational and individual factors explaining the level of adhesion and the progress of implementation were identified. Conclusion: The SMAF has been successfully implemented in the targeted institutions. At the end of the project, a plan for implantation of the SMAF and eSMAF in similar environments was proposed.
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Autonomie dans les pratiques infirmières hospitalières : contribution à une théorie agentique du développement professionnelPiguet, Catherine 09 June 2008 (has links)
La redéfinition de la profession infirmière, intervenue en Europe depuis 1990 afin de répondre aux nouveaux besoins en santé de la population, appelle les professionnelles à se centrer sur la prévention, le maintien et la promotion de la santé dans toutes les situations de soins (OMS, 1986). Cette réorientation, développée dans la formation initiale, touche le développement d’un rôle présenté dans les textes de lois et professionnels comme « autonome » et « indépendant » et pose problème quant à son intégration dans les pratiques de soins infirmiers. En effet, celles-ci, principalement déléguées par le corps médical et par l’institution, font apparaître l’injonction paradoxale au sein de laquelle les infirmières se situent : celle du développement d’une pratique autonome selon des objectifs donnés.
A partir d’un échantillon (n=841) issu d’une enquête réalisée auprès de l’ensemble des infirmières d’un CHU en Suisse (n=1951), au travers d’une approche sociocognitive (BANDURA, 2003), la recherche des principaux facteurs favorisant le développement d’une « pratique de santé », identifiée comme la centration sur le malade et sa santé selon sa propre définition de la santé, amène à mettre en évidence une double dimension de l’agentivité: autonome et hétéronome.
Ainsi, les résultats montrent que la valeur attribuée par l’infirmière à sa « pratique de santé » détermine son orientation au sein d’un contexte qui reste prioritairement dirigé vers une « pratique de soins », centrée sur la gestion de l’ensemble des soins auprès du patient selon la définition de l’institution. Dès lors, l’autonomie dans les pratiques infirmières se présente comme l’exercice de l’agentivité, soit la puissance personnelle d’agir de l’infirmière, selon sa propre orientation : santé ou soins. Elle se développe significativement chez les professionnelles ayant un haut niveau de formation, santé ou soins, par une approche centrée sur l’apprentissage tout au long de la vie.
Cette thèse permet de tracer des perspectives relatives à la clarification des rôles et des missions des infirmières et de leurs développements, au sein des établissements hospitaliers universitaires en particulier. Elle pose la question de la construction d’un sentiment d’efficacité personnelle (SEP) qui ne correspondrait pas à l’attente prioritaire et explicite du contexte. Enfin, en distinguant l’agentivité de l’autonomie, elle contribue à la construction conceptuelle des questions liées à l’autoformation (CARRE, 2005). / The redefinition of the nursing profession, in effect in Europe since 1990 in order to meet the new health needs of the population, requires professionals to focus on the prevention, the maintenance and the promotion of health in all care situations (OMS, 1986). This reorientation, developed in initial training, concerns the development of a role depicted in the professional legal texts as "autonomous" and "independent", while raising the issue of its integration into nurses' care-giving practices. Indeed, these practices, which are mainly delegated by the medical corps and the institution, highlight the paradoxical injunction in which nurses find themselves: developing their autonomous practice in accordance with heteronomously-set objectives.
Based on a sample (n=841) taken from a study which surveyed the nursing population of a Swiss university hospital (n=1951), via a social cognitive approach (BANDURA, 2003), the search for main factors that foster the development of "health practices", identified as a focus on the patient and the patient's health according to one's own definition of health, brings to the fore a double dimension of agency : autonomous and heteronomous.
Thus, the results show that the value attributed by the nurse to her "health practices" determines their orientation within a context that remains first and foremost directed toward "treatment practices" centered on the management of patient care in all its forms as defined by the institution. Consequently, autonomy in nursing practices appears to be the exercise of agency or of the nurse's personal power to act, according to her own orientation, health or treatment. It develops significantly in highly-qualified professionals, according to an approach centered on lifelong learning.
This thesis allows for a marking out of perspectives pertaining to the clarification of nurses' roles and missions as well as the development of these roles within the university hospital structure. It raises the question of the construction of a self-efficacy which would not correspond to the explicit, nor priority expectation of the context. Lastly, by distinguishing agency and autonomy, this thesis contributes to the conceptual construction of questions linked to self-directed learning (CARRE, 2005).
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Jeunes, violence et société. Analyse du discours de la Chambre des Représentants entre 1981 et 1999 dans une perspective de criminologie critique.Nagels, Carla 22 January 2004 (has links)
Fidèle à notre orientation sociologique et criminologique, cette recherche s’inscrit dans une perspective critique. C’est-à-dire dans un courant de pensée qui conçoit la société, non pas comme un tout homogène, non pas comme un ensemble d’individus en interrelation, mais bien comme l’expression de rapports conflictuels entre groupes sociaux, comme l’expression de rapports de domination.
La thèse analyse le discours de la Chambre des représentants de 1981 à 1999. Elle pose comme hypothèse générale que le discours sur l’augmentation de la violence des jeunes, considérée comme un problème social digne d’intérêt politique, doit s’analyser à la lumière des modifications importantes qui affectent le discours politique dans son ensemble.
La formulation de cette hypothèse générale repose sur un ensemble de développements qui ont précédé son élaboration. C’est l’objet de la première partie de ce travail. Dans cette première partie, les deux concepts en présence sont problématisés, c’est-à-dire les jeunes et la violence, ainsi que leur association, c’est-à-dire la violence des jeunes. Dans cette partie également nous construisons un cadre analytique et méthodologique qui va guider l’analyse du matériel empirique. La deuxième partie de la recherche est, elle, entièrement consacrée à l’analyse du discours de la Chambre des représentants sur vingt ans. Reprenons ces deux parties.
En ce qui concerne les deux concepts en présence, il faut noter d’emblée qu’il n’est guère possible de les enfermer dans une définition univoque. Tant la jeunesse que la violence s’apparentent plutôt à des constructions sociales qui évoluent dans le temps et dans l’espace. On ne peut évoquer la jeunesse sans tenir compte du statut social qu’on lui accorde, c’est-à-dire de la place que lui réserve la société. Sa définition n’est donc pas arrêtée une fois pour toute. Quant à la notion de violence, sa définition est encore plus problématique. Ainsi quand on tente de répertorier dans la littérature scientifique les différents phénomènes qui sont associés à la violence des jeunes, on ne peut que s’étonner de leur diversité. La violence désigne coups et blessures, meurtres, hold-ups, viols, racket, etc. c’est-à-dire un ensemble d’actes pénalement répréhensibles. Mais la violence est également associée à ce qu’on appelle des incivilités. Enfin, la violence concerne également ce que Pierre Bourdieu appelle la violence symbolique, c’est-à-dire celle que subissent les jeunes auxquels la société ne semble plus capable d’accorder une place.
Etant donné que les concepts de jeunesse, et surtout de violence, ne peuvent pas se définir de manière univoque, il est bien difficile de déterminer dans quelle mesure la violence des jeunes s’accroît. Cet objet recouvre en effet des réalités tellement diverses qui n’ont pas grand chose en commun, si ce n’est de se voir assigner une valeur négative. Par contre, une chose est tout à fait certaine : le discours sur la violence des jeunes, tant politique que médiatique et scientifique, s’amplifie, lui, de manière exponentielle depuis une quinzaine d’années. Et, l’utilisation du concept de « violence » n’est pas neutre. Il désigne toujours un phénomène problématique à éradiquer. Il permet aussi d’entretenir une image catastrophiste de la réalité et d’agir en conséquence. Cette image « catastrophiste » ne résiste pourtant pas à l’analyse. Les seuls faits de « violence » qui semblent en effet augmenter sont les « émeutes urbaines ». La délinquance juvénile enregistrée semble, quant à elle, plutôt témoigner d’une dégradation des relations entre jeunes et forces de l’ordre. Quant aux « agressions », même si elles augmentent, elles concernent essentiellement les jeunes (défavorisés) entre eux. Elles sont d’ailleurs pour 50% des agressions verbales. Loin de nous l’idée de nier qu’il existe des situations-problèmes, parfois même graves, mais tenter de les résoudre par une répression accrue, est pour le moins réducteur, voire même inefficace. Or, les discours qui dominent vont dans le sens d’une répression accrue et la dénomination des divers phénomènes sous le vocable « violence » participe en plein à ce processus.
À partir de ces constats, il nous a semblé intéressant d’analyser comment le discours sur la violence des jeunes émerge, comment il se construit et à quelles préoccupations il répond. La trame de ce travail consiste donc à tenter, d’une part, de cerner l’évolution des deux concepts retenus et, d’autre part, de montrer comment ils se rencontrent. Mais il s’agit aussi de comprendre quel est l’enjeu de la lutte qui a permis cette rencontre et comment cette lutte s’est structurée.
Pour ce faire, l’analyse du discours politique nous a paru la plus adéquate. En suivant Max Weber, si l’Etat moderne se caractérise par le monopole de la violence légitime, c’est également lui qui possède le pouvoir de désigner quels sont les comportements qui relèvent de la violence « illégitime ». De plus, le fait de s’intéresser au champ politique présente un double avantage. Tout d’abord, selon la théorie des champs développée par Pierre Bourdieu, et plus particulièrement son analyse du champ politique, il s’agit bien d’un espace où des agents sont en lutte pour la reconnaissance de certaines visions et divisions de la réalité sociale, c’est-à-dire pour sa catégorisation. Ensuite, toujours selon Bourdieu, le discours dominant, celui qui acquiert le plus de légitimité, est en quelque sorte capable de se réaliser, notamment parce qu’il s’inscrit durablement dans l’appareil d’Etat. Comme le dit cet auteur : « Dire, c’est faire », et c’est d’autant plus vrai en ce qui concerne le discours politique.
Le champ politique doit donc s’analyser comme un espace relationnel et conflictuel. Le choix s’est porté sur la rhétorique de la Chambre des Représentants. C’est un discours facilement accessible, qui a la particularité de regrouper tant les prises de position du gouvernement que celles de la majorité et de l’opposition. Mais dans une démocratie à scrutin proportionnel telle que la Belgique, notons que les discours de la majorité et de l’opposition ne sont pas homogènes. Par ailleurs, il fallait couvrir une période suffisamment longue pour voir comment les deux objets « jeunesse » et « violence » étaient perçus chacun séparément avant d’être associés. L’analyse débute ainsi à la première législature du gouvernement Martens-Gol en novembre 1981. Elle prend fin avec le dernier gouvernement de Jean-Luc Dehaene en juin 1999 et couvre ainsi cinq législatures, presque deux décennies.
La méthode d’analyse, s’inspire, elle, de la méthode archéologique de Michel Foucault. En accord avec cet auteur, la recherche part du postulat que le discours est une pratique qui a ses propres règles d’existence, c’est-à-dire qu’il peut s’analyser comme pratique autonome. L’étude reste donc entièrement à l’intérieur du discours analysé. Elle ne sollicite pas d’apports extérieurs pour conforter les évolutions qu’elle fait apparaître. Elle ne nie pas la réalité de l’extérieur, du non-discursif, mais estime qu’une analyse du seul discours peut déjà s’avérer pertinente pour rendre compte d’une évolution.
Décrire le discours politique consiste alors à :
Premièrement, analyser ce qui peut devenir objet d’énonciation de la politique : de quoi parlent les députés ?
Deuxièmement, évaluer la place que le locuteur doit occuper pour pouvoir légitimement prétendre à un discours sérieux, c’est-à-dire l’appartenance à la majorité ou à l’opposition, le nombre de députés faisant partie d’une formation politique, le poids accordé aux interventions par les autres députés.
Troisièmement, déterminer les différents concepts mobilisés dans le discours et les théories auxquelles ils donnent lieu : comment les députés parlent-ils des objets ?
L’objectif est double. D’une part, sur un axe diachronique, relever les discontinuités du discours, montrer comment et sur quels points il se modifie, comment l’évolution s’opère. D’autre part, sur un axe synchronique, tenter de découvrir l’unicité du discours, faire apparaître sa cohérence interne.
Puisque la recherche porte sur vingt ans et que le discours à la Chambre est particulièrement prolifique, il était matériellement impossible d’analyser la totalité de ce discours. Un choix a donc dû être opéré en rapport avec le sujet de cette recherche. Toujours est-il que l’analyse porte sur quelque 10.000 pages de ce discours. Partant d’une analyse des déclarations et communications gouvernementales selon le jeu proprement politique entre un gouvernement, une majorité qui le soutient et une opposition qui le critique, nous avons pu dégager une grille d’analyse qui a ensuite été appliqué aux deux objets particuliers : la violence et la jeunesse. La démarche se veut donc inductive dans le sens où la grille d’analyse est entièrement tirée de la première section et n’a pas été construite a priori.
La grille d’analyse s’élabore en quatre temps.
Premièrement, l’analyse des déclarations et communications nous permet de dégager trois périodes distinctes : de 81 à 88, de 88 à 92, de 92 à 99. Cette périodisation se vérifie à l’aune de deux critères : la structuration différente du champ politique et l’interprétation différenciée de la crise économique et de l’emploi.
En ce qui concerne le premier critère, il s’agit essentiellement du changement de coalition gouvernementale : de 81 à 88 une coalition libérale social-chrétienne est au pouvoir et ensuite les socialistes gouvernent avec les sociaux-chrétiens. Mais l’importance accrue de nouvelles forces politiques comme le Vlaams Blok et les écologistes et la disparition d’autres forces tels l’UDRT et les communistes participent également au changement de structure du champ politique.
Le deuxième critère de périodisation, c’est-à-dire l’interprétation différenciée de la crise, a été choisi pour sa prégnance : la gestion de la crise constitue en effet la préoccupation majeure des débats à la Chambre au cours de toute la période étudiée. Et cette gestion prend des formes différentes selon les périodes sélectionnées.
La deuxième étape de la construction de la grille d’analyse consiste à repérer une évolution similaire à propos de plusieurs thématiques : la politique générale, la politique de l’emploi, la politique de l’immigration, la politique de l’éducation, l’image véhiculée de la jeunesse ou la délinquance au sens large ainsi que sa prise en charge.
Au cours de la troisième phase, nous avons pointé les modifications dans les discours des forces politiques en présence, selon les périodes. Certains discours acquièrent de plus en plus de légitimité. Certains partis parviennent à inscrire durablement leurs objets privilégiés à l’agenda politique. Mais d’autres discours ou objets disparaissent. Ces trois étapes constituent l’analyse diachronique du matériel. Elle permet de relever les discontinuités dans le discours, de montrer comment les différents objets se construisent, s’analysent, évoluent, disparaissent puis réapparaissent sous des formes modifiées. Elle permet aussi de voir comment et pourquoi certains objets gagnent en importance.
Reste la quatrième étape. Elle relève l’unicité des discours en fonction de la périodisation retenue. C’est l’axe synchronique qui se concrétise par la grille d’analyse proprement dite. Quelle que soit la thématique envisagée, à l’intérieur de chaque période, le discours tenu à la Chambre se structure de façon identique. Le champ politique reste un espace de lutte, mais le « ce sur quoi les députés luttent » se métamorphose fondamentalement. Si ce changement est surtout manifeste entre la première période et la troisième période, la période intermédiaire est pourtant cruciale pour qu’il puisse s’opérer. Le discours optimiste face à l’avenir qui caractérise la période 88-92 et qui se base sur des indicateurs économiques favorables, va en effet permettre de passer de l’un à l’autre.
Dans la première période, les années 80, les débats se structurent autour de visions et de divisions de la réalité sociale qui sont clairement antagonistes. L’a priori historique, dirait Foucault, du champ politique est bien particulier. Les agents politiques défendent les intérêts de classes sociales en lutte et la lecture privilégiée est celle du conflit qui oppose patronat et travailleurs. Toutes les thématiques (violence, délinquance, immigration, emploi, éducation) sont abordées à travers ce prisme particulier. Dans ce contexte, le rôle de l’État est d’apaiser les tensions entre les classes sociales. Les écologistes sont les seuls à rester étrangers à ce débat. Ils ne défendent pas les intérêts d’une classe sociale particulière, en relation conflictuelle avec une autre. Ils privilégient plutôt une conception de l’être humain, de la dignité humaine, fortement inspirée par la philosophie des droits de l’homme.
L’image emblématique de la violence, dans cette première période, est la manifestation de contestation. Il s’agit d’une violence collective, qu’expriment les mouvements sociaux en ébullition. Pour les socialistes et les communistes, cette violence est souvent provoquée par les forces de l’ordre et elle répond par ailleurs à l’autre violence, peut-être moins visible mais tout aussi réelle, celle que le patronat fait subir aux travailleurs. Par contre, pour les libéraux, l’UDRT, le Vlaams Blok et, dans une moindre mesure les sociaux-chrétiens, la violence est entièrement le fait des manifestants. Ces partis adressent d’ailleurs une mise en garde à « ceux » qui incitent à la manifestation et donc à la violence, à savoir les socialistes.
Les socialistes et les communistes estiment en effet que le gouvernement, avec l’appareil d’État qu’il dirige, joue clairement la carte du patronat. Au lieu d’atténuer les conflits sociaux, l’Etat les exacerbe. Au lieu d’éradiquer la violence, il la stimule. Il n’apaise plus les tensions entre les classes sociales. C’est pourtant son rôle après tout. Pour les socialistes et les communistes, la mise en avant de la montée de l’insécurité et de la délinquance ne sert qu’à renforcer la politique de sécurité et les appareils de maintien de l’ordre, pour pouvoir contenir les débordements sociaux auxquels la politique néo-libérale va inévitablement mener. C’est l’interprétation qui est privilégiée par ces partis, quel que soit le type de violence en cause (hooliganisme, terrorisme).
Les écologistes, une nouvelle fois, ne participent pas au débat. Pour eux, la violence est celle d’une société productiviste, d’une société de consommation et les travailleurs y participent tout autant que le patronat.
En matière de jeunesse, la lecture est quelque peu différente. Elle ne passe pas par le prisme de la lutte des classes. Les députés ne parlent pas de la « jeunesse laborieuse », mais de la « jeunesse » tout court. Et tous évoquent le problème de sa future marginalisation. Les libéraux sont les seuls à ne voir aucun lien entre la marginalisation de ce groupe social particulier et sa précarisation accrue. Toutes les autres forces politiques font le lien de manière tout à fait explicite. La problématique du chômage des jeunes irrigue d’ailleurs l’ensemble des discussions. Tous les députés estiment qu’un peuple conscient de son avenir doit investir dans sa jeunesse, lui assurer une éducation de qualité et mettre en œuvre des politiques sociales actives à son égard.
Malgré ce consensus sur la finalité à poursuivre, des conceptions différenciées s’expriment évidemment en fonction de l’appartenance politique. Ainsi, pour les sociaux-chrétiens, s’il faut investir dans la formation des jeunes, c’est pour rendre ceux-ci plus compétitifs sur le marché du travail. L’opposition « de gauche » estime, quant à elle, que la jeunesse est fortement pénalisée par le gouvernement. Celui-ci se contente de défendre les thèses du patronat et ne se préoccupe que de réduire le déficit des finances publiques. Pour les socialistes, un jeune devra dorénavant être issu d’un milieu favorisé pour pouvoir prétendre à une intégration sociale réussie. Et les écologistes affirment que cette pénalisation de la jeunesse va tout à fait à l’encontre de son émancipation. Cette lecture en termes de risque de marginalisation est prédominante. Mais elle coexiste néanmoins avec une autre lecture, en termes de risque de révolte, qui s’exprime le mieux à travers l’adage : « qui sème la misère, récolte la colère ».
Dans la troisième période, les années 90, une nouvelle structuration du débat apparaît clairement. C’est une autre manière de lire la réalité, de la catégoriser et d’agir sur elle. Les discussions ne se structurent plus autour de classes sociales en conflit pour la sauvegarde de leurs intérêts mais autour d’une image de la société composée d’individus ayant des droits et des devoirs et sujets à des risques « sociaux ». Dans ces conditions, l’action étatique se modifie profondément. Le rôle de l’État n’est plus d’apaiser les tensions entre classes sociales et d’assurer l’intérêt général, mais d’inciter, voire de contraindre, les individus à s’adapter aux changements sociaux. Comme l’intervention de l’État devient de plus en plus proactive (il n’attend pas qu’un risque social se produise, il l’anticipe), sa politique devient de plus en plus ciblée. Ce ciblage de plus en plus fin permet un repérage et un calcul de plus en plus précis des risques justifiant une nouvelle intervention.
Au sein de la Chambre, les débats s’organisent alors autour de ce que nous avons appelé des binômes : le binôme prévention/répression, le binôme droit/devoir, le binôme intégration/exclusion. Les partis « de gauche » se montrent enclins à défendre les pôles prévention/droit/intégration, tandis que les partis de « droite » sont davantage disposés à défendre les pôles répression/devoir/exclusion. Sans conteste, cette dernière tendance domine largement la scène politique. De plus en plus de partis s’y rallient sans hésiter et le gouvernement s’en inspire dans ses réponses aux différentes interpellations et questions des députés.
Pour en arriver là, le discours politique a subi un nombre important de transformations. Des objets ont acquis une place importante : sécurité, justice, délinquance, insécurité, immigrés, illégaux, violence urbaine, pédophilie. D’autres ont disparu : patronat, travailleur. Les agents ont changé de place sur l’échiquier politique et certains ont acquis progressivement une légitimité plus importante : le Vlaams Blok et les libéraux. D’autres concepts et théories ont été mobilisés : intégration/exclusion, prévention/répression, droit/devoir, responsabilisation, activation, proactivité, efficacité, managment.
Ainsi par exemple, l’immigration devient un thème important dans les débats parlementaires. Les approches en présence se fondent sur deux des binômes : d’une part, intégration/exclusion, d’autre part, prévention/répression. Et il faut bien constater que le discours des députés penche de plus en plus vers une criminalisation accrue de l’immigration. Les discours sur les illégaux, sur les émeutes urbaines, sur la délinquance des jeunes immigrés, sur le terrorisme islamiste en témoignent. Les tenants des pôles intégration/prévention sont de plus en plus minoritaires. Mais quel que soit le type de discours, c’est l’ « étranger » qui est visé, alors que dans la première période, l’immigré était considéré comme un travailleur. A ce titre, il bénéficiait d’une représentation parlementaire au travers des partis qui défendaient les intérêts des travailleurs. Faute d’emploi et faute de parti affichant un intérêt pour la protection des salariés, il ne lui reste plus qu’à être stigmatisé dans son altérité.
Toutes ces modifications doivent également se lire à travers le prisme de la réorganisation du champ politique.
Ainsi le Vlaams Blok prend une place importante dans le discours de la Chambre des représentants. Il ne s’agit pas uniquement d’une importance quantitative. Les écologistes sont autant présents mais ils sont nettement moins influents. Indéniablement, le discours du Vlaams Blok acquiert une légitimité au sein de la Chambre et permet aux différentes formations politiques d’asseoir leur point de vue. Dans l’opposition, les écologistes estiment que le gouvernement se rallie un peu vite aux politiques sécuritaires prônées par ce parti. Inversement, pour les libéraux, il n’attache pas assez d’importance aux thématiques de la sécurité et surtout, de l’immigration.
Plus fondamentalement, les dominés ou les exclus comme on les appelle maintenant (jeunes, immigrés, précaires, toxicomanes, prostituées,…), ne sont pas ou plus représentés sur la scène politique, même s’ils sont la cible d’un important dispositif de politiques publiques. Et si certains partis semblent se préoccuper de leur sort (les écologistes, les socialistes et certains sociaux-chrétiens), la dimension conflictuelle fait totalement défaut à l’expression de leur intérêt. Mais quoi de plus normal dans une société composée d’individus « responsables » ?
En tout état de cause, il faut bien constater que le discours des libéraux devient progressivement hégémonique alors que, moins de vingt ans auparavant, il se situait en opposition aux autres. Il acquiert un capital symbolique tel qu’il structure l’ensemble des débats. Or, le parti qui le porte est dans l’opposition.
La prédominance du discours libéral se perçoit le mieux au travers de ce que les députés estiment être une intervention étatique légitime. Si l’Etat ne semble plus devoir intervenir dans le champ économique, puisqu’il n’y a plus d’alternative au système capitaliste et à l’économie de marché, tout se passe comme s’il était obligé d’intervenir davantage ailleurs. Et par exemple dans le champ de la sécurité en raison, d’ailleurs, des risques inhérents à la dérégulation dénoncée par les partis « de gauche » et certains sociaux-chrétiens. Le droit à la sécurité est ainsi de plus en plus proclamé partie intégrante de la justice sociale et, par là même, celle-ci est réduite à sa plus simple expression.
C’est bien cette métamorphose fondamentale du discours politique qui permet la rencontre de deux objets qui, jusque-là, étaient abordés séparément dans le discours des députés : la jeunesse et la violence.
En effet, la jeunesse n’est plus perçue comme un groupe social à part entière. Elle devient un ensemble d’individus qui sont porteurs de droits et de devoirs. Mais surtout, ils sont sujets à risques (risque de non-intégration pour les jeunes immigrés, risque de décrochage scolaire, risque de chômage, risque de délinquance) et font donc l’objet de politiques publiques de plus en plus ciblées.
La violence, quant à elle, n’est plus une violence collective découlant du conflit entre des classes sociales antagonistes, mais une violence « individuelle », qui est délinquance, c’est-à-dire violence urbaine, ou violence sexuelle.
L’image d’une jeunesse délinquante et violente, qu’il faut responsabiliser davantage, cohabite ainsi avec l’image d’une jeunesse victimisée, qu’il s’agit de protéger.
La rencontre de l’objet jeunesse et de l’objet violence a donc bien eu lieu. Au prix de l’avènement d’une nouvelle ère politique, qui ouvre le 21e siècle.
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Contribution à la validation d’instruments de mesure de la dépendance des personnes âgées.Falez, Freddy L.A. 22 November 2006 (has links)
Résumé.
Introduction.
Le premier chapitre de l’introduction expose les problèmes posés à la sécurité sociale par le vieillissement de la population et plus particulièrement par le développement de la dépendance des personnes âgées. Ces problèmes sont illustrés par l’évolution des dépenses en soins de santé pour les aides aux actes de la vie journalière en institutions d’hébergement des personnes âgées, et à domicile.
Le deuxième chapitre décrit les instruments d’évaluation qui sont étudiés dans la présente dissertation. En effet, en Belgique, le financement des soins à la dépendance est réalisé sur base d’une évaluation à l’aide d’une échelle de l’INAMI ; une allocation à la personne âgée peut être obtenue par les personnes âgées dont la dépendance est alors évaluée à l’aide de l’échelle de la prévoyance sociale que nous appellerons aussi APA. Nous les comparons à l’outil d’évaluation utilisé en France et dénommé AGGIR pour autonomie gérontologique, groupes iso-resources.
Méthodes et populations.
Méthodes.
Nous validons les trois instruments sur le plan du construit à l’aide la Classification Internationale du Fonctionnement (CIF) de l’OMS. La validité est évaluée de différentes manières : validité concurrentielle entre les trois instruments ; validité concomitante des trois instruments par comparaison aux temps de soins nécessaires par les méthodes de corrélation, , leur capacité de discriminer des catégories de dépendance ; la fidélité des instruments est également étudiée.
Populations
Quatre enquêtes ont été réalisée : la première en institutions de personnes âgées, la seconde à domicile, la troisième à domicile et la quatrième en institutions de personnes âgées avec la collaboration de différents professionnels : infirmières soignantes, infirmiers conseils de mutualité et l’auteur de la dissertation.
Résultats.
La troisième partie de la dissertation expose les résultats démographiques et des tests de validation.
Discussion.
La quatrième partie évalue les résultats. L’échelle de l’INAMI est de conception ancienne pour son contenu. Sa validité est suffisante pour étudier les charges en soins de populations de patients mais insuffisantes pour l’évaluation des besoins individuels, car elle n’évalue pas les besoins pour les actes instrumentaux de la vie journalière.
L’échelle APA a une mauvaise validité de contenu ; sa validité de construit est la moins bonne des trois instruments étudiés. Sa fidélité est médiocre. Cette échelle est à déconseiller.
La grille AGGIR a une validité de contenu moderne et bonne, une bonne validité de construit et une bonne fidélité.
Conclusions.
Des trois instruments étudiés, la grille AGGIR est la plus performante et permet à la fois le financement des soins à des populations des patients et l’évaluation de critères d’éligibilité pour l’octroi d’avantages sociaux.
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Processus d'apprentissage en formation et quête du sens : Le cas des étudiants infirmiers : Approche ethnographiqueSantarelli, Jean 16 October 2012 (has links) (PDF)
Nombre d'étudiants en soins infirmiers, lorsqu'ils font référence au déroulement de leurs études, exprime un sentiment de difficulté qui fait débat. En définitive, comment ces étudiants abordent-ils leur cursus pour devenir opérants ? C'est pour répondre à cette question que nous nous sommes immergés au sein d'un I.F.S.I. de la Loire, de 2007 à 2009. L'enquête a été complétée d'une série de vingt-sept entretiens biographiques d'étudiants infirmiers. Le compte-rendu ethnographique constitue les deux premières parties de la thèse, la troisième, intitulée " Regards croisés ", porte sur les résultats d'une analyse pluridisciplinaire. En premier lieu, la notion de carrière identifie un processus en trois étapes, à savoir, l'affiliation, l'agir sous contrôle et l'agir émancipé. Ensuite, en nous centrant plus particulièrement sur l'analyse de neuf récits de vie d'étudiants de troisième année, nous avons décrit quatre mondes socioprofessionnels auxquels se rattachent les univers de croyances correspondants. Enfin, en rapport avec la spécificité des métiers dits " impossibles ", selon l'expression de Freud, une étude comparée avec la formation en I.U.F.M. et avec l'enseignement technique agricole relève une spécificité propre au domaine infirmier, à savoir le rôle thérapeutique tenu et son enjeu éthique inscrits au sein de la relation soignante. En synthèse, nous proposons un schéma récapitulatif qui reprend le fil conducteur des éléments conceptuels répertoriés, ceux-ci s'établissant à partir de la distinction, travail prescrit / travail réel et du débat de normes qui en découle, jusqu'à l'" usage thérapeutique de soi ".
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Le rôle de l'État vis-à-vis de la prostitution : respect de l'autonomie et lutte contre les inégalités sociales et économiques touchant les femmesGhali-Lachapelle, Audrey 05 1900 (has links)
Ce mémoire traite de la prostitution d’un point de vue philosophique. Pour ce faire, il est nécessaire que l'on étudie le concept d’autonomie, puisqu’il est employé de part et d’autre par les intervenants dans le débat public et théorique. En évaluant les contributions de philosophes, ce mémoire esquisse une position mitoyenne. Ainsi, dans un premier temps, on rapportera la contribution d’auteurs de la tradition libérale, qui considèrent que la prostitution est un travail ou une vision de la sexualité acceptable. En dénonçant le lourd tribut d’une morale conventionnelle dépassée, ils ont montré que le respect des choix individuels est primordial et doit servir de guide au moment de penser l’intervention de l’État. Ce faisant, ils ont néanmoins omis de considérer dans leur équation des éléments contextuels qui teintent négativement le quotidien de la personne prostituée. Les féministes radicales et auteurs libéraux perfectionnistes ont mis en lumière le système que l’anthropologue Paola Tabet appelle échange économico-sexuel et qui fait qu’en général, l’acte sexuel porte en écho la socialisation qui fait des hommes les prestataires du service sexuel des femmes. Plus encore, c’est la participation à la vie sociale et politique des personnes prostituées qui est limitée. La stigmatisation et la violence qui caractérisent l’exercice de la prostitution détruisent des vies, mais privent également les personnes prostituées du crédit social nécessaire à l’exercice de leur citoyenneté. Explorer une redéfinition du concept d’autonomie dans une perspective féministe et relationnelle permettra de répondre aux considérations que partagent les défenseurs du travail du sexe et les abolitionnistes : aucune femme ne subissant de contraintes économiques et sociales ne devrait voir en la prostitution la seule option qui s’offre à elle. Aussi, si une personne autonome décide de monnayer ses services sexuels, ce doit être toujours selon des modalités qu’elle aura elle-même définies. / I will discuss the issues raised by prostitution in a philosophical way. It seems necessary to analyze autonomy, a concept used in the public debate about prostitution. I will try to sketch a middle view on the question inspired by the work of Liberals and Feminists. Some of these authors view prostitution like any other job or as a legitimate way to live one’s sexuality. They show that the State must consider individual choices and they criticize a moralistic common perspective on prostitution. Nonetheless, they choose to ignore a global perspective about a systematic representation of the female sexuality as a service. Women are socialized in a way that they can only offer their sexuality, not live it. Moreover, it is the political and social participation of women that is made precarious out of this. Stigmatization and violence that commonly shapes the experience of sex workers not only destroys lives, but is also threatening the expression of their citizenship. Exploring a redefinition on autonomy in a feminist and relational way will offer the tools to think another way. Consequently, we will be able to address two considerations that both abolitionist and sex work advocates share. First, that nobody wants a woman to be placed in front of prostitution thinking that it is her only choice. Second, that every woman who wants to do sex work should be the only one who shapes her practice.
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Modélisation des mécanismes émotionnels pour un robot autonome : perspective développementale et sociale / Modeling emotional mechanism for an autonomous robot : a developmental and social perspectiveHasson, Cyril 15 February 2011 (has links)
L’objectif de cette thèse est de s’inspirer de la neurobiologie pour modéliser les mécanismes émotionnels de bas niveau sur un robot évoluant en environnement réel. Ce travail présente un modèle des émotions cohérent avec les données expérimentales décrivant le fonctionnement des structures cérébrales principales impliquées dans les mécanismes émotionnels. Les émotions jouent un rôle capital aussi bien pour la régulation du comportement des êtres humains que des animaux. En accord avec la vision darwinienne, les émotions sont vues comme des mécanismes adaptatifs favorisant la survie. Cependant, leur organisation autours de signaux essentiellement positifs et négatifs leur donne un caractère dimensionnel. Notre modèle considère les émotions comme le résultat de la dynamique d’interactions entre deux systèmes permettant l’évaluation des interactions avec l’environnement physique d’une part et l’environnement social d’autre part. Cette approche bioinspirée des émotions permet de donner aux robots une mécanique de base pour construire leur autonomie comportementale et leurs capacités de communication. Dans cette thèse, nous montrons qu’elles permettent autant de s’adapter aux caractéristiques de l’environnement que de servir de support à une communication non verbale. L’approche biomimétique de notre travail se traduit en termes méthodologiques par l’utilisation de réseaux de neurones formels pour les architectures de contrôle du robot mais aussi en termes fonctionnels par l’organisation de ces réseaux comme modèles de différentes structures du cerveau et de leurs interactions (amygdale, accumbens, hippocampe et cortex préfrontal). Suivant le courant animat, le robot est vu comme un animal aux besoins vitaux satisfaits par les ressources de son environnement. Les expérimentations seront illustrées sur des comportements de navigation reposant sur les apprentissages de conditionnements visuo-moteurs (stratégie visuelle) et sur l’intégration de chemin (stratégie propioceptive). Les conditionnements associant les signaux nocicepteurs et hédoniques aux autres informations sensorielles ou aux actions du robot sont à la base des régulation sémotionnelles. Les prédictions que forme le robot lui permettent d’apprendre des comportements aversifs ou appétitifs en réponse à ses anticipations de "douleur" ou de "plaisir". Il peut aussi monitorer ses prédictions afin d’évaluer l’efficacité de ses comportements. C’est ce qui lui permet de réguler ses motivations et de sélectionner ses stratégies (navigation visuelle ou proprioceptive) et ses buts (ressources de l’environnement) de façon à satisfaire au mieux son équilibre interne en fonction de son environnement. Cette utilisation de signaux bas niveau positifs et négatifs permet de construire un modèle émotionnel minimal assurant au robot une autonomie comportementale. Dans un deuxième temps, nous utilisons l’expressivité émotionnelle comme base à une communication avec le robot. Une tête mécanique permet au robot d’exprimer ses émotions grâce à ses expressions faciales. Cette communication consiste à donner au robot des signaux de récompense et de punition. Nous avons développé un modèle permettant de construire de manière autonome ces signaux d’interaction en leur donnant leur valeur émotionnelle. Cet échange d’informations avec le robot lui permet d’apprendre à valuer son environnement ou son comportement et ainsi d’apprendre interactivement à résoudre ses problèmes de navigation. / The objective of this thesis is to draw inspiration from the neurobiology to model low level emotional mechanisms on a robot evolving in real environment. This work presents an emotional model coherent with experimental data describing the functioning of the cerebral structures involved in emotional mechanisms. Emotionsplay a central part in the regulation of behavior of humans as well as animals. In agreement with the darwinian view, emotions are seen as adaptive mechanismsenhancing survival. However, their organization around essential positive and negative signals gives them a dimensional flavor. Our model considers emotions as the result of the interaction dynamics between two systems. These systems allow the evaluation of the interactions with the physical and the social environment. This bio-inspired approach of emotions gives robots a basic framework to construct their behavioral autonomy and their communication skills. In this thesis, we show that they allow the robot to adapt itself to the characteristics of the environment as well as they underlie non verbal communication. The bio-mimetic approach of this thesis is reflected in methodological terms by the use of artificial neural networks for robot control architectures but also in functional terms by the organization of these networks as models of different brain structures and their interactions (amygdala, accumbens, periaqueductal grey, hippocampus, prefrontal cortex). Following the animat paradigm, the robot is seen as an animal which vital needs are satisfied by the resources of the environment. Experimentation are conducted on navigation behaviors relying on visuo-motor conditionings (visual strategy) and on path integration (proprioceptive strategy). Conditionings between nociceptive or hedonic signals and other sensory information or actions of the robot are at the basis of emotional regulation. The robot predictions allow it to learn aversive or appetitive behavior in response to its "pain" or "pleasure" expectations. The robot can also monitor its predictions to assess the effectiveness of its behaviors. This enables it to regulate its motivations and select its strategies (visual navigation or proprioceptive) and goals (environmental resources) in order to best meet its internal balance depending on its environment. This use of low level positive and negative signals allows to build a minimal emotional model providing autonomy to the robot behavior.In a second step, we use the emotional expressiveness as the basis for communication with the robot. A mechanical head enables it to express its emotions through its facial expressions. This communication consists in giving the robot reward and punishment signals. This exchange of information with the robot allows it to learn to valuate its environment or its behavior and thus to learn interactively to solve its navigation tasks. The model of emotional mechanisms presented in this work allows to investigate issues of autonomous robotics as well as issues of Human-Robot interactions. Moreover, this approach shows the interest of putting robotics at the heart of cognitive sciences due to the perspective given by the analysis of robot’s behaviors supported by relatively simple neuronal architectures.
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L'effet de la présence syndicale et de la technologie sur l'autonomie des équipes de travail dans l'industrie de l'aluminiumRiffaud, Sébastien January 2003 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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