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Fiction, folie et traitement de l'histoire dans La grande tribu de Victor-Lévy Beaulieu

Parent-Durand, Sébastien 12 1900 (has links) (PDF)
La fondation d'une littérature « nationale » n'est possible que dans la réactualisation du mythe ou de l'événement mythique, qui restent tous deux introuvables ici, chez nous, nous dit Victor-Lévy Beaulieu dans une entrevue réalisée en 1979, suite à la parution de Monsieur Melville. Ce mémoire reconnaît donc, dans un premier temps, cette alliance que fait systématiquement Beaulieu entre la question nationale du Québec et son inscription « dans » l'histoire, toutes deux encore non-advenues selon lui, et pourtant essentielles au développement et à la postérité d'une littérature dite « nationale ». L'apparition du texte historique, tel qu'on le retrouve finalement dans La grande tribu, reste un événement singulier dans l'œuvre de Victor-Lévy Beaulieu. Inspiré par la méthode de Michelet, qui, tel un romancier a su donner corps et voix aux grandes figures de l'histoire, l'auteur choisit de présenter huit personnages du XIXe siècle, en alternance avec un récit de fiction, comprenant l'invention d'une épopée québécoise (reprenant le parcours allant de la Bretagne à la grande traversée, à la rencontre des « sauvages » d'Amérique aboutissant au premier métissage, à la Nouvelle-France jusqu'à la Conquête anglaise) qu' il présente à travers le trou du crâne d'un interné. L'auteur suggère une façon nouvelle de raconter, fondée sur une apparente tension axiomatique entre la fiction et l'histoire. Par conséquent, nous croyons que le roman appelle une analyse détaillée des enjeux liés au traitement de l'histoire. L'essai philosophique Temps et récit, de Paul Ricœur, propose un regard pertinent pour étudier cette complexité narrative, et sera convoqué à divers endroits dans le mémoire pour éclairer les enjeux soulevés. Nous proposons donc une entrée en matière abordant exclusivement le travail d'écriture historiographique de Beaulieu, qui se trouve dans la partie des Libérateurs. Seront soulevées, à travers une analyse de ces textes biographiques, bon nombre de questions liées au discours proprement historique de Beaulieu. Dans le deuxième chapitre, et à partir de l'un des entrecroisements narratifs majeur, impliquant le libérateur Jules Michelet et le personnage lésionnaire Habaquq Cauchon, nous nous pencherons sur les chapitres de fiction, en abordant l'un des éléments clés, soit la folie, présentée sous diverses appellations, dont l'« hystérie-historique ». Les auteurs placés en bibliographie par Beaulieu seront convoqués afin d'éclairer certains aspects du récit, et ainsi faire la lumière sur les différents enjeux reliés au contexte de l'enfermement psychiatrique. Au troisième chapitre, il nous faudra étudier le jeu sur les registres mythologique, épique, grotesque, qui donnent à ce roman sa forme et sa matière, et mettent en acte le désir de hausser l'histoire et la mémoire de ce pays au statut des mythes universels. La langue de Beaulieu est la proie de métamorphoses et offre au récit une portée avant tout littéraire. La plasticité de la langue, incarnée par les figures signifiantes de Claude Gauvreau et de Walt Whitman, cherche à nous ramener aux origines de l'humanité, tout comme le recours à l'animalité, omniprésent dans l'œuvre de l'écrivain. L'usage du grotesque mène à la guérison de l'« hystérie historique » du personnage (la fusion du cerveau porcin et humain, la révolution carnavalesque du Québec), et au rétablissement du rapport au temps, dorénavant équilibré. Dans ce mémoire, ce sont ces complexes intrications du grotesque, de l'épique et du sublime qu'il faudra reconnaître. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Victor-Lévy Beaulieu, La grande tribu, Historiographie, Folie, Mémoire/Oubli, Internement.
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Essai d'approche socio-historique de l'évolution statutaire de l'art et de l'artiste : parcours de construction et de dilution esthétiques de la représentation

Madelaine, Henry-George January 2010 (has links) (PDF)
Ce travail est fondé sur le constat d'un malaise -profond du milieu professionnel de la culture et le postulat de son lien avec la dissolution du concept moderne de l'art. Elle s'accompagne d'une dilution généralisée de ses modalités particulières dans le procès d'esthétisation du monde qui emporte son être même. Sa virtualisation répond à une radicalisation de la représentation, qui était le lieu propre de l'art, assumé en tant que fiction révélatrice. Elle amène l'être humain à se résoudre au statut de pur spectateur; étranger face au spectacle d'un monde ayant renoncé à son ontologie, synthétique et pleinement symbolique. C'est dans une perspective progressive-régressive articulée sur une approche socio-historique qu'est abordé en premier lieu le procès d'autonomisation statutaire de l'artiste et de l'art sous l'égide de la construction de son concept moderne puis celui des multiples appropriations et récupérations dont il fait progressivement l'objet. L'art en tant qu'art exprimait son concept moderne, son lieu particulier, son statut, le fait que, tout comme l'artiste, il était devenu sujet mais dans sa présente diffusion esthétique, on en arrive à penser qu'il est passé au statut de sujet de conversations. Anne Cauquelin évoque l'idée fertile d'une « rumeur théorique » qui les environne et les conversations à propos de l'art et de l'artiste sont nourries, jusqu'à l'indigestion parfois, de traces dont certaines sont très anciennes. Ce travail s'inscrit donc dans une approche socio-historique pour rendre compte d'une accumulation contrastée de sens et d'exploitations divers autour d'un concept central. II souhaite d'abord exprimer le constat que, de manière originale, autour du mot art se préserve un ensemble de théorisations et d'opérationnalisations, complémentaires mais aussi souvent contradictoires, qui ajoutent des dimensions au débat premier. Elles se sont en effet superposées et mélangées plutôt que remplacées et, pour en décrire la puissance ou la vacuité, en pour ou en contre, elles posent toujours la question de la représentation artistique de et dans la société et le monde, de son caractère éventuellement anticipateur, y compris pour décrire leur insaisissable cybernétisation. Dans une partie introductive, il sera traité de la construction du concept moderne de l'art qui demeure un repère essentiel de notre compréhension contemporaine. On verra qu'il porte encore les traces des sens anciens de ce mot et que ce parcours accompagne la définition progressive des figures de l'individu, de la philosophie et de la science telles qu'elles ont été consacrées dans leur autonomie par la pensée des Lumières. Sans méconnaître l'enjeu individuel lié à la reconnaissance plénière du statut de l'artiste, on y recherchera l'une des composantes de la dimension essentiellement institutionnelle de l'évolution de l'art dans la modernité. Pour me permettre de mieux les situer, j'ai fait le choix de traiter chacune des principales étapes de ce parcours dans son contexte privilégié d'émergence, tant géographique, historique que disciplinaire. Le développement sera ensuite articulé autour des différentes appropriations de ce concept, une fois son autonomie solidement fondée. La première partie sera consacrée à ce que l'on pourrait appeler l'épanouissement intellectuel de ce sujet. C'est la philosophie, via la création de la discipline esthétique, qui contribuera d'abord à l'achèvement de son élaboration et aussi à l'ouverture irréductible des débats qui y sont associés dans des approches qui se spécialiseront de plus en plus. Ce mouvement commence principalement par l'interrogation kantienne du jugement de goût qui demeure référentielle même si on oublie souvent qu'elle se situe aussi plus largement dans la réflexion de l'auteur sur un mode d'accès au monde basé sur la raison et séparant ses modalités cognitive, normative et esthétique. Cette rationalisation, et tout le procès d'abstraction qui suivra, est fondamentalement négatrice d'une participation ontologique originelle, de l'humain et non de l'individu, au monde et à la société, réalisée à travers la sensibilité et le symbolique. Pourtant, elle hérite elle-même des apports d'une réflexion millénaire sur les fondements d'une pensée qui s'est déjà penchée, depuis l'Antiquité, sur les principaux thèmes d'une réflexion et d'une étude qui seront porteuses de nombreux débats, voire de conflits. Ils seront exacerbés par le fait qu'ils sont situés dans des contextes culturels et idéologiques auxquels ils participent directement. C'est le cas de cette philosophie allemande, dont l'apport est majeur sur ce sujet et qui se trouve, de même que l'art, au fondement d'une identité nationale reposant sur l'idée d'une culture partagée. Ces questionnements, que l'on pourrait dire culturellement localisés, ont pourtant une portée universelle et sont intimement associés à la stabilisation d'autres institutions modernes telles que l'université. C'est en effet en son sein que se créent des disciplines qui débutent la parcellisation de son étude. Je reprendrais enfin l'idée d'une « rumeur théorique » pour argumenter le caractère doxique de l'accumulation de sens et d'interprétations produite autour des concepts d'art et d'artiste ainsi que sa poursuite pouvant culminer dans l'incertitude du relativisme contemporain. La seconde partie s'intéressera à l'établissement progressif de ce que l'on peut appeler un monde de l'art, ses dimensions, ses enjeux et leur évolution jusqu'à l'époque contemporaine. II sera d'abord traité de la question des avant-gardes en tant que moteur primordial de la novation esthétique et symptôme majeur des mutations d'un questionnement autour de l'art pour l'art. À la stabilisation des critères permettant de cerner socialement la figure de l'artiste, correspond celle des différents acteurs d'un milieu qui s'ouvre, se transforme aussi peu à peu en marché et se trouve soumis à différentes exploitations. Au travers de l'étude de la création d'institutions publiques, et notamment celle d'un ministère spécialisé au sein de l'administration française, on pourra voir comment se construit cette acception spécifique de la notion de culture dans son opposition à celle d'éducation populaire. Elle montre également la subsidiarisation progressive du concept d'art au sein de celui de culture via l'opérationnalisation croissante de ce dernier. L'exemple des politiques culturelles portées par l'UNESCO permettra de considérer sa généralisation et la dilution d'un propre de l'art dans des enjeux périphériques auquel il participe pourtant hautement. Enfin, c'est autour de la question initiée déjà par Hegel que s'achèvera ce parcours. Je tenterai de comprendre pourquoi cette idée de « la mort de l'art », si mal comprise, a tellement d'audience et comment elle peut emporter également les références fondatrices de ce que l'on pourrait appele le « site de l'esthétique ». Le raisonnement sera alors articulé autour de la double question d'une possible dissolution accompagnée d'une dissémination infinie sous la forme d'une esthétisation du monde. La conclusion, après une synthèse de ce parcours de recherche, un retour sur les options théoriques qui l'articulent et une revendication critique de ses limites mêmes, reviendra principalement sur l'un des aspects majeurs de cette étude socio-historique : le thème de la représentation. Elle est la permanente compagne de ce cheminement et ses enjeux sont multiples. Elle interroge directement notre rapport au monde; sa possibilité même. Elle questionne sa construction intellectuelle et sensible mais se présente également comme la proposition de modalités formelles successives et pleines d'influence sur notre conception du réel. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Art, Esthétique, Post-modernité, Représentation, Symbolique.
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François Bon : la fabrique du présent

Lepage, Mahigan 12 1900 (has links) (PDF)
Le travail littéraire de l'auteur contemporain François Bon (né en Vendée en 1953) reçoit une attention critique grandissante, en particulier dans les universités. Il semble pourtant qu'il fasse l'objet de certains malentendus. « Réaliste », « engagée », l'écriture de Bon aurait aussi une visée « mémorielle ». À l'encontre de ces idées reçues, la présente thèse affirme la prédominance d'une esthétique de l'immédiat présent. Alors que, depuis une dizaine d'années, on redécouvre l'hétérogénéité de la temporalité moderne, caractérisée par la coprésence du passé, du présent et du futur, certaines pratiques artistiques contemporaines, dont l'art narratif de Bon est un très bon exemple, concentrent plutôt leur attention sur le seul présent. L'immédiat présent n'étant pas donné immédiatement, il y a à le construire au moyen des mots et des formes. C'est ce travail de construction qu'il s'agit ici d'interroger. Le problème tient à la discontinuité irréductible de l'immédiat présent, c'est-à-dire à l'alternance qu'il impose entre « venue » et « retrait » (Heidegger). Si l'art de la prose réside dans la fabrication du continu (Goux), comment dès lors faire récit d'un temps fondamentalement disjoint? Pour explorer cette question, on parcourra l'essentiel des écrits de Bon de Sortie d'usine (1982) aux expériences numériques les plus récentes, en analysant d'abord les usines et les garages (première partie), puis les paysages (deuxième partie), enfin les villes (troisième partie). Il s'agira chaque fois de révéler les cohérences intrinsèques (inscrites à l'intérieur des textes) et extrinsèques (les rapports qui s'établissent d'un texte à l'autre) de l'écriture du présent de Bon. Tout du long, on mesurera la portée politique de cet effort esthétique qui vise à la réappropriation de la surface temporelle du monde où se joue le plus immédiat de nos pratiques sociales contemporaines. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : François Bon, Temps, Présent, Esthétique, Récit, Contemporain.
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Vers une nouvelle prise en compte de l'esthétique dans la composition de la carte thématique : propositions de méthodes et d'outils

Jégou, Laurent 04 June 2013 (has links) (PDF)
On se consacre dans ce travail à des aspects mal pris en compte par la méthodologie classique de la carte thématique. On a tout d'abord, en première partie, revisité les connaissances sur la manière dont la carte était perçue, interprétée puis comprise, en mobilisant les domaines de la perception visuelle et de la sémiotique. La sémiotique visuelle constitue une passerelle entre l'étude de la signification des formes visuelles, importante en cartographie, et les approches esthétiques qui mobilisent ces signes visuels selon des modalités bien plus variées. La deuxième partie s'est intéressée successivement à plusieurs approches disciplinaires. L'ontologie esthétique nous a apporté une définition utile, mais surtout une analyse de la génération des propriétés esthétiques. L'iconographie a ensuite permis de décrire le fonctionnement sémiotique visuel. Enfin, on a mis à profit les travaux de certains artistes et théoriciens du design graphique qui ont exploré la relation entre formes graphiques et propriétés esthétiques. La troisième partie propose une synthèse des idées-forces des chapitres précédents en un ensemble de propositions, dont l'efficacité a été testée par enquête auprès de 850 géographes. On étudie ensuite plus longuement la mise en pratique de deux idées : la visualisation de différentes complexités visuelles internes et la visualisation des proportions et des relations colorées d'une carte. Ce travail aboutit à justifier le développement de nouvelles approches dans la méthodologie de la cartographie thématique, en allant emprunter des concepts, des idées, des méthodes d'analyse et des outils d'évaluation de l'image-carte à des disciplines proches.
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La traversée de l'installation interactive : une expérience perceptuelle du geste interfacé

Boisclair, Louise 07 1900 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur l'expérience des dispositifs interactifs en art actuel. Elle examine plus spécifiquement l'effet du geste interfacé sur la perception. Comment les modalités interactives modifient-elles la corporéité, la perception et l'expérience esthétique? Pour examiner cette question, l'installation interactive sert de lieu laboratoire. En privilégiant la méthode phénoménologique pragmatique et la sémiotique peircéenne, la traversée d'installations interactives exemplaires poursuit une approche empirique fondée sur l'expérimentation directe et l'observation participante. La première partie de la thèse amorce la traversée de l'installation interactive. Le chapitre I présente la problématique de l'expérience perceptuelle interactive, son cadre méthodologique et quelques définitions. Le corpus d'analyse comprend quatre installations interactives représentatives des quatre groupes suivants : 1- la sollicitation de la présence ou de la mobilité du corps; 2- le maniement d'objets intermédiaires; 3- la projection du souffle ou de la voix; et 4- la manipulation d'un clavier, d'une manette, d'un bouton, d'un casque, d'un gant ou d'une pédale. Les cas types sont respectivement : 1- Taken de David Rokeby; 2- Cubes à sons/bruits/babils de Catherine Béchard & Sabin Hudon; 3- BrainStorm de Jean Dubois; et 4- Mécanique Générale de Thierry Guibert. Étant donné que l'interactivité sollicite un engagement qui mobilise autrement le corps, la perception et l'action, la thèse examine comment l'investissement d'un dispositif interactif modifie la perception, devenue interactive, et mobilise le schéma corporel de manière inédite. C'est ce que la traversée de l'installation interactive nous permet d'expérimenter, d'observer, de décrire et d'interpréter, si nous voulons saisir les effets sensori-perceptifs et les répercussions sur notre mode de vie et d'apprentissage. À titre d'hypothèse, l'expérience esthétique interactive se démarque par l'impact du geste interfacé sur la perception durant la situation négociée, comparativement à l'état polysensoriel de la situation initiale. Dès son entrée dans le lieu, le participant baigne dans une configuration scénographique qui brouille sa sensorialité. Devant une installation en attente, il cherche comment entrer en contact avec une interface et activer la mise en œuvre. Le geste interfacé, c'est-à-dire un geste du corps relié à une interface d'entrée, actualise une dimension virtuelle sous une forme sensible sur la scène physique et écranique. Un circuit interactif entre geste humain, dispositif interactif et réponse machinique déploie alors graduellement la proposition et, ce faisant, modifie les modalités perceptives. Le participant interprète la proposition, comme un musicien sa partition, jusqu'au moment où il la désinvestit pour diverses raisons. Toutefois son interprétation exécutoire donne lieu à une interprétation réflexive. La deuxième partie de la thèse élabore l'expérience en trois temps des quatre cas types. Dans les chapitres II et III, la thèse présente les expériences première, deuxième et troisième de chaque cas, en écho aux catégories phanéroscopiques du sémioticien Charles Sanders Peirce. L'expérience première a fait émerger un trajet type en trois étapes. À cet effet, le récit à la première personne, utilisé pour rendre compte de l'expérimentation directe, favorise une lecture expérientielle et complète le récit à la troisième personne de l'observation. Par la suite, le chapitre IV établit les points de connexion entre les cas avec l'éclairage de la neurophysiologie, entre autres, pour le double corporel appareillé et la perçaction. La troisième et dernière partie approfondit l'expérience perceptuelle interactive. Le chapitre V, à partir de l'expérience des œuvres, poursuit un questionnement sur le reflet spéculaire ou l'augmentation, le mimétisme et la performance, qui contribuent à l'apprentissage d'un savoir-faire singulier et pluriel. Puis, le chapitre VI effectue une description de l'installation interactive au sens générique, qui débouche sur une définition provisoire. Celle-ci est suivie d'une description au sens expérientiel, qui mène à une deuxième définition pour alors discuter l'efficience esthétique comparativement à l'efficacité générique. En guise de prospective, la conclusion propose une modélisation de la démarche perceptuelle interactive pour le « participant chercheur » devant toute installation interactive ainsi que divers sentiers à défricher par des recherches multidisciplinaires additionnelles, entre autres l'examen du potentiel thérapeutique de certains dispositifs artistiques interactifs et la tenue de récits à la première personne de lecture expérientielle. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Installation interactive, Dispositif interactif, Interactivité, Perception, Sensorialité, Corps appareillé, Corporéité, Geste interfacé, Mimétisme, Performance, Apprentissage, Expérience esthétique, Savoir-faire, Phénoménologie pragmatique, Récits à la première personne, Lecture expérientielle, Écriture expérientielle, Sémiotique
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L'oeuvre poétique de Léopold Sédar Senghor : esthétique de la reception, procès de la création

Singare, Issiaka Ahmadou 15 December 2012 (has links) (PDF)
Œuvre poétique, publié en 1990 par les éditions du Seuil rassemble la totalité de la création littéraire de Léopold Sédar. Les poèmes qui y sont insérés, examinés à la lumière des déclarations de leur auteur, font déceler trois périodes de création : celle des " poèmes perdus ", celle des " poèmes divers " et celle des poèmes de la maturité répartis entre les titres de recueils que sont : Chants d'Ombre (1945), Hosties noires (1948), Ethiopiques (1956), Nocturnes (1961), Lettres d'hivernage (1973), Elégies majeures (1979). Les " poèmes perdus " sont présentés comme des " poèmes imparfaits ", les " poèmes divers " comme ceux qui, contrairement aux premiers, se rapprochent de l'esthétique négro-africaine et les poèmes de la maturité comme des textes illustrant " le modèle nègre ".L'existence de ces trois étapes se justifie par le fait que Senghor a commencé à rédiger des poèmes avant de concevoir un projet poétique. Déjà, sur les bancs du collège, à Dakar, il versifiait et, une fois à Paris, dans le courant des années 1930, il se consacre, en militant nationaliste, à " la défense et l'illustration des valeurs civilisatrices du monde noir " injustement méconnues ou méprisées. L'une des conséquences de ce militantisme fut la découverte et la formulation des lois de l'esthétique négro-africaine ; lesquelles furent suivies de la formulation d'un projet : créer une nouvelle poésie nègre de langue française. Il entend réaliser ce projet, confie l'avoir réalisé, d'une part, à l'attention d'un public constitué par " mon peuple " et " le peuple de France " ; d'autre part, en rompant avec la poétique française traditionnelle pour renouer avec la poétique négro-africaine. Le militantisme dans le cadre de l'affirmation de la négritude a donc mené Senghor à se choisir : un public, une thématique et une poétique.Que Senghor soit l'auteur d'une œuvre poétique de premier plan est incontestable : poète franco-sénégalais, il a élargi les sources d'inspiration de la poésie française et créé une nouvelle poésie nègre. Cependant, la réalisation de son projet poétique amène à poser deux questions : a-t-il réellement écrit pour le public qu'il s'est choisi ? Ses poèmes constituent-ils réellement une illustration des lois de l'esthétique négro-africaine telles qu'il les a présentées dans plusieurs de ses essais ? Voilà les deux questions auxquelles le présent travail entend répondre. Il y sera question, en premier lieu, d'une biographie conçue pour éclairer la signification des poèmes. Ensuite, l'accent sera mis sur la quête et la découverte de la poétique négro-africaine et des conséquences qui en découlèrent. Enfin, la réflexion portera sur le processus créateur de la réalisation et l'esthétique de la réception.
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De l'ironie romantique au roman contemporain : l'esthétique réflexive comme philosophie dans la trilogie Soifs de Marie-Claire Blais

Roy, Nathalie January 2007 (has links) (PDF)
La réflexion ayant mené à cette thèse s'est développée à partir d'un questionnement sur les traces d'un héritage romantique chez Marie-Claire Blais et de la conviction que, pour bien saisir ce qui est en jeu dans l'écriture récente de l'auteure, il importe de reconnaître que l'esthétique des oeuvres reflète une visée philosophique. La trilogie Soifs est envisagée comme une réactualisation du projet de Friedrich Schlegel, élaboré au sein du cercle d'Iéna à la fin du XVIIIe siècle, et dont la mise en oeuvre dépend d'une forme particulière d'ironie, que la postérité a nommée « romantique ». Née, dans le sillage de la philosophie kantienne, d'une conscience aiguë des limites de la subjectivité, cette ironie hérite du mouvement de la pensée et de la contre-pensée du dialogue socratique, qu'elle inscrit dans une épistémologie complexe et dans un projet collectif. En concevant la progression du savoir comme le dépassement de soi de la conscience limitée en direction d'un infini irreprésentable, Schlegel fait dépendre la connaissance d'une disponibilité du sujet à la pluralité des façons de connaître le monde et situe la vérité dans la multiplicité contradictoire et paradoxale des expériences qui n'accèdent tous qu'à des fragments de réel. Le pari de cette thèse est de montrer qu'une conception semblable de la conscience et de la connaissance informe l'esthétique de la trilogie Soifs, définit le mouvement de démultiplication des perspectives et des expériences souvent inconciliables et détermine la visée universalisante qui régit la forme d'une totalité toujours paradoxale. En somme, il s'agit de montrer que cette rencontre inattendue de pensées que deux siècles séparent permet de proposer des romans de la trilogie Soifs une lecture fascinante et inédite. Notre thèse est composée de deux parties qui comportent chacune deux chapitres. La première a pour objet de conceptualiser l'ironie romantique en tant que démarche épistémologique et d'étudier son lien intime avec la forme romanesque. Face aux lectures schématiques de la pensée de Schlegel, nous rétablissons l'ascendance philosophique de l'ironie grâce à la démonstration de la filiation socratique et du rapport de la pensée romantique avec celle des idéalistes allemands dans le contexte des débats de l'époque. Nous nous intéressons ensuite à la postérité de la philosophie schlégélienne dans la critique et dans la littérature, en engageant le dialogue avec Georg Lukács et sa Théorie du roman. Nous voyons ainsi que si ce dernier minimise la dimension épistémologique et pluraliste de l'ironie, Marie-Claire Blais et certains romanciers contemporains renouent avec cet aspect de la pensée romantique à partir d'une perspective actuelle. La seconde partie de la thèse vise à montrer qu'une attention portée aux mécanismes de l'ironie romantique tels qu'ils se développent dans la trilogie Soifs permet d'articuler en un portrait cohérent les stratégies narratives, les principes structurels, la réflexion qui oriente l'écriture et le rôle réservé au lecteur. Une étude des techniques narratives et formelles conduit, dans un premier temps, à l'hypothèse selon laquelle la paradoxale cohésion de l'univers romanesque résulte d'une sorte de mythologie dite « réflexive », qui apparaît comme la recherche de points de cristallisation d'un imaginaire partagé. À partir de cette hypothèse, nous explorons plus avant la philosophie que développe la trilogie au fil de l'écriture, en interrogeant le rapport à l'histoire et à la mémoire. Il est question de la reformulation insistante de la mémoire historique qui découle à la fois d'une inscription singulière de la figure du Juif Errant et de la représentation d'un temps de la « mémoire totale », lié à la symbolique de l'aube en tant que moment privilégié où la rédemption reste du domaine du possible. Nos analyses permettent de conclure que la mythologie réflexive semble motivée, comme la « nouvelle mythologie » que Schlegel appelait de ses voeux, par le rêve d'un nouveau « centre » ou d'un point solide d'appui pour la recherche de nouveaux savoirs, dans la visée d'une conscience universelle, ce qui signifie, ici, la pleine conscience et connaissance de soi de l'humanité. Dans la tension continue entre la pensée et la contre-pensée, la synthèse et la fragmentation, l'espoir de rédemption et le désespoir fataliste -dans l'ironie qui relance toujours la réflexion, en somme -résident les marques de l'appel à une recherche en commun de l'AIlwissenheit (littéralement: « omniscience ») ou d'un savoir « total », recherche à laquelle est toujours aussi convié le lecteur. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Ironie romantique, Premier romantisme allemand, Roman, Littérature et philosophie, Réflexivité, Histoire, Mémoire, Friedrich Schlegel, Marie-Claire Blais.
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La mise en présence dans l'acte d'achat : là où la consommation engendre le scénario

Milette, Andréanne 03 1900 (has links)
Le présent travail de recherche analyse l’acte d’achat et fait une brèche dans la relation mystérieuse que nous développons avec les biens de consommation. En microéconomie et en sociologie de la consommation, on considère que le consommateur fait des choix rationnels, et ce à travers un processus d’achat (Langlois, 2002). Ce processus est divisé en cinq étapes : la reconnaissance du problème, la recherche d’informations, l’évaluation des alternatives en concurrence, le choix et l’analyse post-achat (Brée, 2004). Bien que l’étape du choix soit certainement l’étape charnière du processus, car elle détermine le choix final menant à l’achat, elle est souvent comprise comme l’aboutissement de calculs préalables et non comme un moment régi par ses propres dynamiques. Le paradigme dominant en matière de choix, la théorie du choix rationnel, avance que nous formulons nos choix en recourant à des calculs d’utilité. Nous évaluons rationnellement les options afin d’optimiser notre situation en sélectionnant le choix qui nous rapporte le plus en nous coûtant le moins (Abell, 1991). Par contre, certains critiques de la théorie du choix rationnel allèguent que la multiplicité de choix encouragée par notre société engendre un stress lors de l’achat qui embrouille le jugement menant au choix. Cela invite à considérer la singularité du moment menant au choix. Que se passe-t-il chez le consommateur lorsqu’il est mis en présence d’un objet? En vérité, les disciplines qui s’intéressent au comportement du consommateur éludent la présence de l’objet comme forme d’influence sur le jugement. Dans le cadre de cette recherche, nous entendons par la mise en présence le moment où un individu est en présence d’un objet spécifique ou d’une représentation d’un objet. Lorsque mis en présence de l’objet, le consommateur fera un jugement qui sera potentiellement relatif aux sensations de beauté (Hutcheson, 1991) et aux émotions provoquées par un objet spécifique. Ainsi, les sens « externes » (la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût, le toucher) stimulent un sens « esthétique » : le sens interne de la beauté (Hutcheson, 1991). De plus, il peut survenir, en consommation, lors de la mise en présence que l’émotion prenne la forme d’un jugement (Nussbaum, 2001). On définit les émotions comme un état affectif situationnel dirigé vers une chose (Desmet, 2002). C’est ainsi que la recherche s’est articulé autour de l’hypothèse suivante : de quelle manière la mise en présence influence le jugement du consommateur pendant le processus d’achat? Nous avons mené une enquête inspirée d’une approche qualitative auprès de consommateurs dont les résultats sont ici exposés et discutés. L’enquête tente dans un premier temps de cerner l’impact de la mise en présence dans le processus d’achat. Puis, le récit de magasinage de quatre participants est analysé à l’aide d’éléments tels les critères de choix, les facteurs, les influences et les contraintes. L’enquête montre notamment que la mise en présence intervient et modifie le jugement du consommateur. L’analyse des entretiens met en avant une tendance chez nos participants à la scénarisation tout au long du processus d’achat et particulièrement lors des moments de mise en présence. Nous avons observé que les moments de mise en présence alimentent le scénario imaginé par le consommateur et lui permet de créer des scénarios de vie future en interaction avec certains biens de consommation. / This research investigates the purchasing moment and opens a breach in the mysterious relationship that we develop with consumer goods. Micro-economics and the sociology of consumption considers that the consumer makes rational choices through a buying process (Langlois, 2002). This process is divided into five stages: problem recognition, information search, evaluating alternative options, choice and post-purchase analysis (Bree, 2004). Although the stage of choice is certainly the turning point, because it determines the final choice leading to the purchase, it is often understood as the result of prior calculations and not as a moment governed by its own dynamics. The dominant paradigm in terms of choice, the rational choice theory, argues that we choose to optimize our situation by selecting the choice that gives us the most value for the least cost (Abell 1991). However, critics of the rational choice theory argue that the multiplicity of choices encouraged by our society generates stress when buying that confuses the judgment. This invites us to consider the uniqueness of the moment leading to the choice. What is happening in the consumer’s mind when it is in the presence of an object? In fact, the influence of the object’s presence on judgement is often not considered by the disciplines interested in consumer behavior. The presence refers to the moment when an individual is in the presence of a specific object or a representation of an object. When placed in contact with the object, the consumer will make an aesthetic judgment, and will experience emotion. Indeed, the judgment will be potentially related to sensations of beauty (Hutcheson, 1991), or to emotions caused by a specific object. Despite this, the aesthetic judgment is disregarded when it comes to influences on consumer choice. Also, it appears that emotion can occur when brought in presence of an object in consumption and generate an emotional judgment. We define emotions as an affective state revealed in a situational moment (Desmet, 2002). Thus, we developed the main research question: in what ways the presence of object can impact the consumer judgment during the buying process. We conducted a survey based on a qualitative approach with consumers and the results are presented and discussed here. This allows an opening on new research possibilities. The survey attempted initially to identify the impact of the presence of the object in the purchasing process. The shopping story of four participants is analyzed using elements such as criteria, factors, constraints and influences. The survey shows among other things that the moment of presence intervenes and modifies the consumer's judgment. The analysis of the interviews highlights a trend among our participants to create imagined scenarios throughout the buying process, especially during times of development presence. We observed that the moments of presence feeds the scenario and allows him to create future life scenarios based on the interactions with other consumer goods.
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Conjoncture et historicité de l'accession de la norme à sa juridicité : les droits linguistiques au Canada

Gervais, Marie-Claude 04 1900 (has links)
La présente thèse a d'abord pour sujet la fonction participative reconnue à l'interprète de la nonne, déniée par la doctrine classique au profit de la fiction qui fonde l'absolutisation de l'intention de l'auteur de la nonne. Faisant état des phases de l'avènement du sens de la loi dans le déploiement du cercle hennéneutique, nous analysons la doctrine classique et, abordant l'interprétation selon l'approche hennéneutique, nous dégageons et explicitons les conditions propres à l'avènement de la juridicité tant au niveau de l'autonomie du texte que de sa réception. La présente thèse a également pour fin d'évaluer le poids des contraintes sur l'interprétation et l'application à l'oeuvre en droit. Comment, dans le processus de l'avènement du sens de la nonne, l'interprétation juridique s'édifie-t-elle et s'enrichitelle des valeurs et des règles qui régissent la production du droit? Pour analyser et caractériser le rôle du juge dans l'avènement du sens de la nonne juridique selon une démarche dont la spécificité relève de la phénoménologie et de 1'hennéneutique philosophique, nous choisissons le domaine des droits linguistiques. L'analyse des données empiriques recueillies pennet de voir sur quelles voies, au-delà de la prédétennination et de la co-détennination du sens de la nonne, s'engage la «surdétennination» (concept propre à la théorie de «l'analyse systémale» et selon lequel le sens de la nonne émerge aussi en référence au champ de valeurs qui traverse la représentation de la réalité de la nonne) et dès lors d'en illustrer concrètement les manifestations propres. D'abord envisagée sous le règne de l'histoire, des principes fondateurs et des enjeux liés à la dualité linguistique, l'étude du contentieux linguistique est spécifiquement traitée sous l'angle des droits des minorités linguistiques et de la représentation des valeurs privilégiées. L'analyse des mémoires déposés par les IV parties et les intervenants dans les causes entendues en matière de droits linguistiques révèle que les valeurs identitaires dominent les interventions analysées. L'analyse de la réceptivité de la Cour et l'interprétation des juges confirme ensuite que la surdétennination est à l' oeuvre. Ce parcours théorique pennet que nous disposions d'une représentation raisonnée du rôle du juge dans la construction du sens en droit selon laquelle les trois moments du cercle hennéneutique - compréhension, interprétation, application s'unissent dans l'avènement du sens de la loi en une dynamique circulaire et anticipatoire propre à révéler les constituants du texte juridique. L'analyse empmque confirme quant à elle la participation du récepteur et interprète de la nonne sur le sens qui préside à son accession à la juridicité. / This thesis deals primarily with the participative function of the interpreter of the law as it is acknowledged except by the c1assical doctrine that is more inc1ined to see the intention of the lawmaker as the absolute detenninant. Referring to the various stages in the meaning-making process through the creation of the henneneutical circ1e, we analyze the c1assical doctrine and, while dealing with interpretation of the law under the henneneutical approach, we put forward and explain the very conditions where the legal phenomenon appears at the level of the autonomy of the text and of its reception. This thesis also intends to assess the impact of the construction and enforcement constraints regarding the law. How, in the course of the meaningmaking process, is legal interpretation built and enriched by the values and rules which govem law-making? To analyze and characterize the role of the judge in the making of the meaning of the law with a specifie approach inspired by phenomenology and philosophical henneneutics, we have chosen the area of language rights. The analysis of the empirical data that was gathered enables us to see, beyond the predetermination and the co-determination of the meaning of the law, where overdetermination is headed (a specifie concept of the "systemal analysis" theory under which the meaning of the law also emerges by reference to the value system permeating the representation of the reality of the law) and therefore to concretely illustrate its very expressions. First approached from the perspectives of history, of the founding principles and of the issues related to the linguistic duality, the linguistic case law is specifically VI reviewed in the context of linguistic minority rights and of the representation of preferred values. An analysis of submissions filed by the parties and the interveners in linguistic rights cases shows the major role played by identity-related values in the reviewed interventions. The analysis of the Court's responsiveness and the interpretation of judges then confirm the existence of an over-determination. This theoretical exploration allows us to have a reasoned representation of the judge's role in the making of meaning in law through the three stages of the hermeneutical circle - understanding, interpretation, application - that are combined in a circular and anticipatory process aiming at revealing the constitutive elements of the legal text. The empirical analysis confirms the influence of the recipient and interpreter of the law on the meaning which leads it to become a legal phenomenon. / "Thèse présentée à la Faculté des études supérieures En vue de l'obtention du grade de Docteur en droit"
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Adorno et le projet d'une théorie dialectique de l'oeuvre d'art

Berzi, Nicolas 05 1900 (has links)
Le projet d’une théorie dialectique de l’œuvre d’art est sans doute un des plus complexes que Theodor Adorno ait tenu en haleine, projet qui table sur les horizons théoriques les plus diversifiés du philosophe de Francfort. Il ne s’agit donc pas ici d’en résumer la pertinence et les prémisses, de rendre justice à sa pleine complexité. Ce que je propose bien plutôt de faire c’est de développer trois façons inter-reliées de comprendre ce projet. En partant d’abord de la situation de l’esthétique contemporaine à Adorno, nous voudrions regarder en face la solution qu’offre la Théorie esthétique pour revitaliser l’esthétique philosophique. Il s’agit donc d’abord de questionner les catégories traditionnelles de l’esthétique qui semblent inadéquates à la réalité de l’art moderne « à l’époque où il devient objet de réflexion ». Le second aspect concerne l’interprétation et la méthode de présentation. « L’essai comme forme » qu’Adorno exécute et développe de pair avec la tendance parataxique de la poésie d’Hölderlin est l’objet des Notes sur la littérature. Ces travaux font écho à des notions clefs de la Théorie esthétique, déjà en germes dans « L’actualité de la philosophie » : l’interprétation, le contenu de vérité et le caractère énigmatique. Je propose finalement de restituer une certaine évolution du matériau-dissonance, ce qui recoupe et « matérialise » les deux premières perspectives. / The project of a dialectical theory of the artwork is probably one of the most complex aspects of Theodor Adorno’s thought. The aim of this thesis is neither to summarize this project nor to do justice to its full complexity. What I propose, more specifically, is to present three interrelated ways of understanding Adorno’s project. The first concerns the aim and relevance of contemporary philosophical aesthetics. The question here is how Adorno’s Aesthetic Theory contributes to a revitalization of philosophical aesthetics. By juxtaposing traditional categories, which seem inappropriate to the experience of modern art, and contemporary aesthetic experience, I show how Adorno’s negative dialectical philosophy provides a relay of sorts between the traditional and the modern, made necessary by modern art itself "at a time when it is becoming an object of reflection". The second perspective concerns questions of interpretation and presentation, centered on Adorno’s explorations of the essay as “form” and the concept of parataxis, as discussed in Notes to Literature. Here I focus on how these explorations intersect with key concepts in his Aesthetic Theory and his early essay on “The Actuality of Philosophy”: interpretation, truth content, and enigmaticity. Finally, I propose a more specific reflection on dissonance that illustrates and “materializes” aspects of the first two perspectives.

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