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L'enjeu de l'Europe Centrale-Orientale pour la diplomatie française sous François Mitterand, dans le contexte de la question allemande / The stake of East Central Europe for the French diplomacy under Francois Mitterrand in the context of the German questionMitrache, Marius-Mircea 30 October 2013 (has links)
François Mitterrand aimait l'Histoire, et décidemment l'Histoire avait aimé Mitterrand, car peut-être ce n'est pas par hasard que c'était lui le gouverneur du destin de la France au moment d'un si grand tournant dans l'histoire européenne. Si l'historien allemand Tilo Schabert le nommait « le président-philosophe », alors quelle a été sa réponse devant le Sphynx de l'Histoire, en 1989 ? Pour ou contre la réunification de l'Allemagne ? A vrai dire, le statu quo de la Guerre froide et l'existence des deux Allemagne au cœur de l'Europe, convenaient à merveille à la France. L'écrivain François Mauriac disait : « J'aime l'Allemagne tellement, que je désire en avoir deux ». Une Allemagne divisée a permis à la France de prendre le leadership ouest-européen. Avec une participation active dans la construction européenne, une relation privilégie avec Moscou, sa popularité parmi les capitales est-européennes, et son indépendance dans le cadre de l'Otan, la France semblait avoir tous les atouts pour être la première puissance de l'Europe Occidentale. Pour comprendre la diplomatie de Mitterrand, celle-ci doit être vue dans la perspective d'un monde en changement, d'un statu quo en cours de modification : son tour dans les capitales de l'Est, le projet pour le traité de Maastricht (avec son enjeu historique – l'adoption d'une monnaie unique), la ratification des traités consentant à la réunification de l'Allemagne, le soutien envers Gorbatchev et finalement son projet pour une grande confédération pan-européenne sur le moule de la Conférence sur la Sécurité et Coopération en Europe, évoquant l'ambition de Charles de Gaulle de construire l'Europe de l'Atlantique à l'Oural. Dans ce labyrinthe d'événements il y a un fil d'Ariane, un raisonnement clair et un peu trop visionnaire de la part de Mitterrand. C'est la qualité (et en même temps le défaut) de résoudre le présent en pensant l'avenir. Ceux qui comprennent tout avant les autres seront toujours incompris par la majorité. Mitterrand savait que l'Allemagne était un pays à risques, surtout pour l'hégémonie française et ensuite pour la construction européenne, le grand projet de construction européenne entamé depuis 1945. C'est le but de notre recherche de montrer la source et la forme des manifestations de la politique étrangère de Mitterrand envers l'Europe Centrale-Orientale. La diplomatie de François Mitterrand envers l'Europe Centrale-Orientale, qui redeviendra une carte mentale géographique suite à la question de la réunification allemande, se trouve au carrefour, à la croisée de l'approche gaulliste, réaliste, et de celle poursuivie par Pompidou et Giscard d'Estaing, l'approche constructiviste. Seulement à travers la grille d'une analyse réaliste-constructiviste on peut comprendre les ressorts et les jalons de sa politique étrangère concernant la réunification allemande, la construction européenne (le congrès de Strasbourg de 1989) et finalement l'Europe Centrale-Orientale sortie du communisme et l'Union soviétique (le projet de confédération pan-européenne sera présenté le 31 décembre 1989). Le fil d'Ariane que nous avons évoqué au début est une tresse faite par l'entrelacement des deux fils différents, celui du réalisme et celui du constructivisme. Par cette voie on peut comprendre de la part de Mitterrand, le désir l'accéler l'intégration de la Communauté européenne, la nécessité de trouver un encadrement pour la réunification pacifique de l'Allemagne, et puis faire son ancrage dans les valeurs occidentales, d'éviter la désintégration d'une Europe Centrale-Orientale. / François Mitterrand loved history, and history definitely loved Mitterrand, and because of this maybe it is not by chance that he governed the destinies of France at a great turning point in European history. If the German historian Tilo Schabert called him ”le président-philoshophe”, then one might ask what has been the response in front of the Sphynx of History in 1989. Was he for or against the reunification of Germany? Indeed, the status quo of the Cold War and the existence of two Germanys in the heart of Europe suited perfectly for France. The writer François Mauriac famously once said:”I love Germany so much that I want to have two.” A divided Germany has enabled France to consolidate the leadership of West European. With active participation in European integration, a special relationship with Moscow, with its popularity among the Eastern European capitals, and its independence in NATO, France seemed to have everything it takes to be the first power of the Western Europe. To understand it, the diplomacy of Mitterrand must be seen in the context of a changing world, where the status quo was challenged. Starting from this premises we can understand his diplomatic tour in the capitals of the East, the project for the Maastricht Treaty ( with its historic stake - the adoption of a single currency), the ratification of 2+4 treaty consenting to the reunification of Germany, his support for Gorbachev and finally his project for a major pan- European confederation on the mold of the Conference on Security and Cooperation in Europe , echoing the ambition of Charles de Gaulle to build a Europe from the Atlantic to the Urals. In this maze of events the common thread was Mitterrand's a clear insight of the consequences the will follow the reunification. Those who understand everything before others will always be misunderstood by the majority. Mitterrand knew that Germany was a country at risk, especially for the French hegemony and then to European construction, the great European project started since 1945. It is the goal of our research to show the source and the form of Mitterrand's foreign policy toward East Central Europe in the context of the German question, towards a region that once again will become for France a geographic mental map. Mitterrand's diplomatic approach finds itself at a crossroads between a Gaullist approach, a realist one, and the one pursued by Pompidou and Giscard d'Estaing, a constructivist approach. Only through the grid of a realistic - constructivist analysis one can decipher the milestones of its foreign policy regarding the German reunification (2 +4 Treaty in September 1990), the European integration (the stake European Council in Strasbourg in1989) and finally East-Central Europe's post-communist architecture (through project of the pan European confederation he unveiled on 31 December 1989). Only in this way we can understand Mitterrand's desire to accelerate the integration of the European community, the need to find a framework for the peaceful reunification of Germany by anchoring it its Western commitments, and at the same time avoiding the disintegration of East-Central Europe.
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La SFIO des années 1960 : une réforme impossible ? / The SFIO of the 1960s : an impossible reform?Dupin, Arnaud 29 November 2018 (has links)
La SFIO des années 1960 est un parti politique sur le déclin. Son incapacité à répondre aux défis politiques du temps, son inadaptation à la Vème République et la volonté inaltérable de Guy Mollet de garder le contrôle sur l’organisation empêchent toute évolution profonde de la « vieille maison ». La conduite par la SFIO des négociations préparatoires à la création du NPS ne permet pas de sauver le parti aux yeux de l’opinion. La « vieille maison » disparaît le 4 mai 1969 lors du congrès d’Alfortville. / The 1960s SFIO is a political party on the decline. Its inability to respond to the political challenges of the time, its unsuitability to the Fifth Republic and Guy Mollet's unalterable desire to maintain control over the organization prevent any profound evolution of the "vieille maison". The management by the SFIO of the preparatory negotiations for the creation of the NPS does not save the party in the opinion. The "vieille maison" disappears on May 4, 1969 at the Alfortville convention.
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Le discours miterrandien envers l'Allemagne de 1981 à 1991 : une rhétorique pour la grandeur et l'indépendance de la FranceClermont, Frédéric 08 1900 (has links)
Ce mémoire tente de présenter la politique allemande de François Mitterrand de 1981 à 1991 à travers le discours public du président français. À cette fin, il présente la position du chef d’État socialiste sur le rôle de l’Allemagne dans la construction de l’unité européenne et dans la politique de défense et de sécurité française, ainsi que sur la question de la réunification allemande. Il tente ensuite de situer la politique allemande de François Mitterrand par rapport à celle du général de Gaulle, et de juger de la valeur du discours public du président français comme source primaire. L’hypothèse principale que nous soutenons est que le président socialiste tente, de 1981 à 1991, de s’appuyer sur la République fédérale d’Allemagne pour atteindre les objectifs de grandeur et d’indépendance fixés pour la France par de Gaulle dans les années 1960. Nous croyons qu’il souhaite d’abord se rapprocher de la RFA pour que celle-ci l’aide à unifier politiquement, économiquement et militairement l’Europe autour du couple franco-allemand. Nous croyons également que Mitterrand veut s’assurer, au début des années 1980, que la RFA restera ancrée solidement au camp occidental et qu’elle ne glissera pas vers le neutralisme, ce qui doit, selon le président français, permettre à la France d’augmenter son niveau de protection face à l’URSS et accroître son indépendance face aux États-Unis. Enfin, nous croyons que le président socialiste ne tente pas d’empêcher la réunification de l’Allemagne, mais qu’il tente d’en ralentir le processus afin de pouvoir mettre en place l’unité européenne au sein de laquelle il souhaite exercer une influence sur l’Allemagne réunifiée, et à partir de laquelle il prévoit développer sa politique d’après-guerre froide. Ces initiatives doivent permettre à la France d’absorber les contrecoups de la réunification allemande et de sauvegarder ses intérêts nationaux. Dans l’ensemble, la politique allemande de François Mitterrand est en continuité avec la politique allemande développée par le général de Gaulle de 1958 à 1964. Les deux hommes cherchent ainsi à s’appuyer sur la RFA pour créer l’unité européenne afin que celle-ci serve de tremplin à la France pour qu’elle atteigne ses objectifs de grandeur et d’indépendance. Enfin, nous croyons que le discours public du président socialiste peut être utilisé comme source primaire car il renferme une quantité importante d’information, mais son utilisation doit se faire avec précaution car comme tous les discours politiques, il vise d’abord et avant tout à convaincre l’opinion publique du bien fondé des politiques avancées. / This memoir presents the German policy of former French president François Mitterrand from 1981 to 1991 through his public speech. For this purpose, it shows the former president’s position on the role of Germany in building the European community, in the development of the French defence policy, and on the German reunification. It also locates the German policy of Mitterrand by comparing it to Charles de Gaulle’s, as well as it analyses the value of this public speech as a primary source. The main assumption is that François Mitterrand tries, from 1981 to 1991, to lean on the Federal Republic of Germany to achieve the goals of grandeur and independance wished for France by de Gaulle in the 1960’s. We believe that Mitterrand wishes initially to get closer to the FRG in order, along with Germany, to unify Europe politically, economically and militarily around the Franco-German couple. We also believe that Mitterrand wants to make sure, at the beginning of the 1980’s, that the FRG will stay firmly anchored to the West and will not slide towards neutralism, thus allowing, according to the French president, to increase France’s protection towards USSR and independence towards the United States. Finally, we believe that Mitterrand does not try to prevent the German reunification but that he instead tries to slow down the process in order to realize the European unity within which he wishes to exert an influence on the reunified Germany, and from which he envisages his post-cold war policy. These initiatives must allow France to absorb the by-effects of the German reunification and preserve its national interest. Globally, the German policy of François Mitterrand is in continuity with the German policy developed by general de Gaulle from 1958 to 1964. Both men seek to lean on the FRG to create European unity in order to use it as a springboard for the achievement of France’s goals of grandeur and independance. Finally, we believe that Mitterrand’s public speech can be used as primary source because it contains a significant amount of information. But its use must be done with precaution in order to avoid the usual traps provided by these sources: convincing the public opinion of the good of the advanced policies.
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Le discours miterrandien envers l'Allemagne de 1981 à 1991 : une rhétorique pour la grandeur et l'indépendance de la FranceClermont, Frédéric 08 1900 (has links)
Ce mémoire tente de présenter la politique allemande de François Mitterrand de 1981 à 1991 à travers le discours public du président français. À cette fin, il présente la position du chef d’État socialiste sur le rôle de l’Allemagne dans la construction de l’unité européenne et dans la politique de défense et de sécurité française, ainsi que sur la question de la réunification allemande. Il tente ensuite de situer la politique allemande de François Mitterrand par rapport à celle du général de Gaulle, et de juger de la valeur du discours public du président français comme source primaire. L’hypothèse principale que nous soutenons est que le président socialiste tente, de 1981 à 1991, de s’appuyer sur la République fédérale d’Allemagne pour atteindre les objectifs de grandeur et d’indépendance fixés pour la France par de Gaulle dans les années 1960. Nous croyons qu’il souhaite d’abord se rapprocher de la RFA pour que celle-ci l’aide à unifier politiquement, économiquement et militairement l’Europe autour du couple franco-allemand. Nous croyons également que Mitterrand veut s’assurer, au début des années 1980, que la RFA restera ancrée solidement au camp occidental et qu’elle ne glissera pas vers le neutralisme, ce qui doit, selon le président français, permettre à la France d’augmenter son niveau de protection face à l’URSS et accroître son indépendance face aux États-Unis. Enfin, nous croyons que le président socialiste ne tente pas d’empêcher la réunification de l’Allemagne, mais qu’il tente d’en ralentir le processus afin de pouvoir mettre en place l’unité européenne au sein de laquelle il souhaite exercer une influence sur l’Allemagne réunifiée, et à partir de laquelle il prévoit développer sa politique d’après-guerre froide. Ces initiatives doivent permettre à la France d’absorber les contrecoups de la réunification allemande et de sauvegarder ses intérêts nationaux. Dans l’ensemble, la politique allemande de François Mitterrand est en continuité avec la politique allemande développée par le général de Gaulle de 1958 à 1964. Les deux hommes cherchent ainsi à s’appuyer sur la RFA pour créer l’unité européenne afin que celle-ci serve de tremplin à la France pour qu’elle atteigne ses objectifs de grandeur et d’indépendance. Enfin, nous croyons que le discours public du président socialiste peut être utilisé comme source primaire car il renferme une quantité importante d’information, mais son utilisation doit se faire avec précaution car comme tous les discours politiques, il vise d’abord et avant tout à convaincre l’opinion publique du bien fondé des politiques avancées. / This memoir presents the German policy of former French president François Mitterrand from 1981 to 1991 through his public speech. For this purpose, it shows the former president’s position on the role of Germany in building the European community, in the development of the French defence policy, and on the German reunification. It also locates the German policy of Mitterrand by comparing it to Charles de Gaulle’s, as well as it analyses the value of this public speech as a primary source. The main assumption is that François Mitterrand tries, from 1981 to 1991, to lean on the Federal Republic of Germany to achieve the goals of grandeur and independance wished for France by de Gaulle in the 1960’s. We believe that Mitterrand wishes initially to get closer to the FRG in order, along with Germany, to unify Europe politically, economically and militarily around the Franco-German couple. We also believe that Mitterrand wants to make sure, at the beginning of the 1980’s, that the FRG will stay firmly anchored to the West and will not slide towards neutralism, thus allowing, according to the French president, to increase France’s protection towards USSR and independence towards the United States. Finally, we believe that Mitterrand does not try to prevent the German reunification but that he instead tries to slow down the process in order to realize the European unity within which he wishes to exert an influence on the reunified Germany, and from which he envisages his post-cold war policy. These initiatives must allow France to absorb the by-effects of the German reunification and preserve its national interest. Globally, the German policy of François Mitterrand is in continuity with the German policy developed by general de Gaulle from 1958 to 1964. Both men seek to lean on the FRG to create European unity in order to use it as a springboard for the achievement of France’s goals of grandeur and independance. Finally, we believe that Mitterrand’s public speech can be used as primary source because it contains a significant amount of information. But its use must be done with precaution in order to avoid the usual traps provided by these sources: convincing the public opinion of the good of the advanced policies.
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Československo-francouzské vztahy 1989-1992 / Czechoslovac-French relations in 1989=1992Drechslerová, Dagmar January 2011 (has links)
This thesis concentrates on Czechoslovak-French relations in 1989-1992. It examines the factors, that form foreign policies. This thesis goes from realistic theory of the clash of national interests. First chapter concentrates on the forming of Czechoslovak foreign policy. The second one examines the common history of Czechoslovak-French relationship with the accent on French foreign policy and factors that influence it. Third chapter is concerned of Czechoslovak-French relation in 1989-1992. The last chapter solves the impact of the Treaty of understanding and cooperation of these two states.
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Els deporats d’ETA: els oblidats del conflicte (1984-1998).Panisello Sabaté, Susana 21 September 2011 (has links)
La col•laboració entre el govern espanyol i el francès contra l’organització armada Euskadi Ta Askatasuna (ETA) va començar al gener de 1984 amb l’ús de les deportacions a tercers països. Els refugiats bascos que vivien al País Basc francès i que eren detinguts van començar a ser enviats a llocs americans i africans. Aquesta pràctica va estar vigent entre 1984 i 1990. Però els deportats van continuar vivint als tercers països i hi ha qui encara hi viu. La deportació va ser la mesura que el govern francès va usar abans de decidir-se a extradir cap a Espanya. Va implicar a tercers països que van acollir als bascos a canvi de compensacions econòmiques espanyoles. Aquestes es produïen a través d’Ajudes Oficials al Desenvolupament. Va acabar per convertir-se en una mesura oblidada pel pas del temps. / The collaboration between the French and the Spanish government against the armed organization Euskadi Ta Askatasuna (ETA) began in January 1984 with the use of deportations to third countries. Refugees living in the French Basque Country and who were arrested began to be sent to African and American places. This practice was in force between 1984 and 1990. But the deportees continued living in third countries and now there are someone who are still alive. The deportation was the extent that the French government used before deciding to extradite to Spain. It implied in third countries that they accommodated the Basques in exchange for Spanish economical compensations. These were produced through Official Development Assistance. Eventually become a measure forgotten by time.
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La France et la Hongrie (1989-2004) / France and Hungary (1989-2004)Pichonnier, Christopher 23 June 2017 (has links)
Les relations entre la France et la Hongrie ont été, au fil de l’histoire, placées à la fois sous le signe de la complexité et celui de l’ambiguïté, souvent marquées par une certaine distance et parfois empreintes de ressentiments. Au cours de l'époque de l'époque moderne, l'occupation turque, puis la longue association de la Hongrie aux Habsbourgs ont contribué à dresser, entre les deux pays, des barrières, et à freiner le développement de liens plus conséquents. De manière similaire, au cours du XXe siècle, alors que beaucoup de facteurs géographiques, culturels ou humains auraient du conduire la France à nouer avec la Hongrie les mêmes rapports de confiance et d'amitié qu'avec les autres capitales d'Europe centre-orientale, les deux Guerres mondiales – et les périodes révisionnistes et communistes qui les ont suivis en Hongrie –, mais aussi la profonde blessure infligée aux Hongrois par le traité du Trianon, ont constamment rejeté les deux États dans des camps opposés et contribué à créer, dans un pays dont l'intelligentsia était pourtant historiquement prompte à « tourner son regard vers Paris », le mythe d'un « amour sans retour » envers la France. Longtemps considérée comme une zone d'influence germanique exclusive, la Hongrie ne représenta ainsi jamais réellement un partenaire privilégié pour la France à l'est du continent et les relations entre les deux pays demeurèrent très largement irrégulières et dissymétriques. Dans ces conditions, les bouleversements des années 1989-1990, tout en offrant l'occasion de redessiner un nouveau paysage européen tourné vers l'avenir, ont autorisé la possibilité d'un nouveau départ des rapports entre les deux États. En se plaçant dans la lignée des recherches réalisées sur les relations entre la France et la Hongrie au cours du XXe siècle, ce travail offre une première analyse du resserrement global des liens entre les deux États dans un contexte nouveau. En partant du constat que les relations franco-hongroises changent de dimension à partir de 1989 – une transformation qui est exposée et analysée – ce travail cherche à comprendre si cette mutation représente la marque d’une modification de la nature réelle de la politique française en Hongrie, alors même que celle-ci n’avait été jusqu’alors traitée que comme une périphérie globalisée dans le cadre d’une « politique de l’Est » très large, et d'autre part si la période marque la fin des absences de Marianne en Hongrie et de plus de « 300 ans d’amour impossible » entre les deux pays. Au crépuscule de la guerre froide et à l'aube de l'élargissement de l'UE, face à l'ampleur des rattrapages à effectuer et à la pesanteur des stéréotypes à surpasser, les années 1989-2004 marquent-elles la fin des relations ambiguës et asymétriques entre la France et la Hongrie et le commencement d'une nouvelle ère des relations franco-hongroises ? Le travail se décompose en quatre parties : une mise en perspective générale du sujet et une première analyse de l'idée de « nouveau départ », une étude de l'évolution des relations culturelles entre les deux États, un développement sur le renforcement des liens économiques bilatéraux, et enfin une étude des relations entre les deux pays à la lumière de la question de l'élargissement euroatlantique. / Throughout history, relations between France and Hungary have been complex and ambiguous, often characterized by a certain distance and sometimes marked by a genuine resentment. During the early modern period, the Turkish occupation and the long association of Hungary to the Habsburg Empire certainly contributed to building barriers between the two states and thus to slowing down the development of stronger ties. In a similar manner, during the 20th century, even though many factors – geographical, cultural, as well as societal – should have led France to develop a similar relationship of confidence and friendship with Hungary as those it had with other central European capitals, the two World Wars – and the revisionist and communist periods that followed in Hungary – as well as the deep “injury” inflicted on the Hungarians by the Treaty of Trianon have constantly pushed both states into opposing camps. In a country where the intelligentsia was historically quick to “look towards Paris”, these factors and events contributed to creating the myth of an “impossible love” between the two countries. Considered for a very long time as a German zone of influence, Hungary never really represented a favored partner for France in the eastern part of the continent, and the relations between the countries remained largely irregular and asymmetrical. Under these conditions, the major upheavals of the years 1989-1990, while offering an opportunity to redesign a new Europe, also allowed a chance for a new start in French-Hungarian relations. This thesis provides the first analysis of the overall strengthening of French-Hungarian relations in this new historical context. Starting with the observation that French-Hungarian relations undergo a change of dimension from 1989 – a transformation that will be discussed and analyzed – our work tries to understand on the one hand whether this mutation represents a modification of the real nature of French foreign policy towards Hungary, given that the country was mostly treated until then as part of the global periphery; and, on the other hand, whether this period marks the end of an absent France in Hungary. At the twilight of the Cold War and the dawn of the EU's enlargement, does the period from 1989 to 2004 mark the end of an ambiguous and asymmetrical relationship between France and Hungary and the start of a new era for French-Hungarian relations? The thesis is divided into four main parts : the first part provides a general overview of the topic and tests the idea of a “new beginning” of French-Hungarian relations. The second part delivers an analysis of the evolution of cultural relations between the two countries from 1989 to 2004. The third part is dedicated to the strengthening of economic ties between the two states. Finally, the last part studies the evolution of the relations between the two countries throughout the process of the EU and NATO's enlargement.
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SOS-Racisme, histoire d'une mobilisation "apolitique". Contribution à une analyse des transformations des représentations politiques après 1981Juhem, Philippe 09 December 1998 (has links) (PDF)
L'émergence d'organisations militantes ou de mouvements politiques nouveaux présente toujours un caractère d'étrangeté et de contingence : pourquoi certains mouvements suscitent-ils un engagement particulièrement fort et rencontrent-ils des soutiens multiples alors que d'autres éprouvent des difficultés à faire parler d'eux et à élargir leur audience au-delà du cercle initial de leurs fondateurs ? Cette thèse portant sur SOS-Racisme – mouvement antiraciste français fondé en 1984 – a donc pour origine une interrogation sur le succès en politique. Pourquoi un groupe de militants syndicaux étudiants relativement marginaux réunis autour de Julien Dray a-t-il souhaité fonder une nouvelle organisation antiraciste, domaine dont ils ignoraient tout ? Comment ont-ils pu rencontrer un succès aussi rapide et quelles ont été les causes de leur déclin relatif ? Comment en outre expliquer que cette mobilisation ait revêtu la forme, discréditée quelques années auparavant, d'un mouvement « apolitique » ? Cette thèse s'efforce de répondre à ces questions en cherchant à lier une interrogation sur les caractéristiques et les motivations des entrepreneurs politiques et un effort pour comprendre les conditions objectives du succès de leur entreprise.<br /> <br />Ce travail s'est d'abord intéressé aux conditions de la fondation de SOS. Il s'agissait de comprendre comment d'anciens militants étudiants d'extrême gauche qui se situaient alors à l'aile gauche du PS avaient pu envisager de constituer une organisation se présentant comme « apolitique ». Il s'agissait aussi d'expliquer pourquoi les fondateurs de SOS avaient choisi de constituer leur nouvelle association à ce moment précis alors qu'ils appartenaient déjà à plusieurs organisations partisanes (PS, MJS, Unef-Id). Mené à partir d'entretiens biographiques avec les membres fondateurs (environ une vingtaine, complétés par une cinquantaine d'entretiens de cadres et de militants de l'association), ce travail tend à montrer que les raisons qui ont déterminé la création de SOS provenaient davantage de la position minoritaire qu'occupaient ses fondateurs au sein des organisations dans lesquelles ils militaient et des chances de reclassement qui étaient alors les leurs au sein du PS, que d'une stratégie antiraciste qu'ils auraient poursuivie. La fondation de la nouvelle association répond donc notamment aux contraintes militantes et professionnelles propres à ses futurs dirigeants. Elle a constitué un moyen déterminant de l'accumulation des ressources politiques de ses fondateurs, ressources qui seront ultérieurement reconverties au sein du PS dans la construction d'un nouveau courant, celui de la Nouvelle Ecole Socialiste (NES).<br />Pourtant, l'analyse des logiques particulières ayant conduit à la formation d'une nouvelle organisation antiraciste ne nous renseignait pas sur les causes de son succès.Ce travail s'attache donc à comprendre les raisons pour lesquelles certaines rédactions avaient initialement consacré autant d'articles et de reportages à une association dont les effectifs et la capacité d'action étaient alors aussi faibles. Il s'agissait de déterminer si la forme adoptée initialement par SOS-Racisme et en particulier l'effort de neutralisation politique mené par sa direction, mais aussi la mise en scène de la spontanéité et de la jeunesse de ses militants, avait pu constituer un élément favorisant l'intérêt surprenant que les journalistes lui ont rapidement manifesté. La constitution d'une base de données des articles ayant été publiés sur l'association dans la presse nationale et la réalisation d'une trentaine d'entretiens auprès des journalistes ayant écrit sur SOS, a permis de déterminer les logiques de la fluctuation des jugements journalistiques portés sur SOS. C'est l'adaptation de la forme adoptée par la nouvelle organisation aux besoins nouveaux de la presse qui va être à l'origine de son succès. En effet, une association antiraciste « apolitique » permet alors à la presse associée à la gauche (Libération, le Matin de Paris, le Nouvel Observateur) de maintenir un positionnement idéologique d'allure progressiste tout en adoptant des stratégies de prise de distance avec leur ancien engagement militant et notamment en rompant avec les pratiques de soutien au gouvernement alors réputées être à l'origine de la baisse des tirages que connaît la presse de gauche. Au contraire, lorsque l'image publique de SOS-Racisme sera de façon croissante associée au PS, à travers la figure de son fondateur Julien Dray, l'appui des journalistes envers SOS s'affaiblira avant que sa mise en cause ne devienne profitable. Le déclin relatif de SOS aura pour origine un retournement de l'attitude de la presse de gauche à son égard lorsque le soutien à l'association ne servira plus les intérêts professionnels des rédactions.<br />Mais pour rendre compte des conditions structurelles d'émergence d'une entreprise de mobilisation «apolitique» sur la question du racisme, il nous restait à expliquer comment cette mise en forme particulière, difficilement envisageable en 1979 ou en 1980 lorsque l'ensemble des organisations antiracistes s'opposait à la politique d'aide au retour des immigrés du gouvernement de Raymond Barre, devient en 1985 la condition même du succès de la nouvelle association. Il fallait comprendre par quels processus politiques et sociaux, l'accession de la gauche au gouvernement en 1981 avait pu transformer la nature et le contenu de l'offre politique des partis de gauche mais aussi entraîner la « neutralisation » des lignes rédactionnelles des journaux qui en étaient proches et le rétrécissement de l'éventail des thématiques politiques disponibles pour les acteurs sociaux. La baisse de la popularité de tout ce qui apparaît lié au gouvernement et à la gauche va ainsi contraindre les fondateurs de SOS-Racisme à mettre en œuvre une mise en forme « apolitique » de leur nouvelle organisation. <br />Ce travail entend donc être une contribution à l'analyse des mouvements sociaux et politiques mais aussi à celle du fonctionnement de la presse. Plus généralement, et au-delà du cas historique étudié, cette étude permet de comprendre les relations qui, au tournant des années 80, unissent différents acteurs de la sphère publique : acteurs politiques, journalistes, experts économiques, intellectuels, etc. En montrant comment les transformations de l'offre politique de la gauche avaient pu modifier « l'ambiance » idéologique de la décennie quatre-vingt – c'est-à-dire la fréquence objective d'utilisation des thématiques politiques en raison de leur inégal rendement social – ce travail représente une contribution à l'analyse des conditions de structuration du débat public en France.
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Rwanda, l'Opération Turquoise et la controverse médiatique (1994-2014) : analyse des enquêtes journalistiques, des documents secret-défense et de la stratégie militaire / Rwanda, "l'Operation Turquoise " and the media controversy (1994-2014) : analysis of journalistic investigations, top-secret files and military strategyOnana, Auguste Charles 21 December 2017 (has links)
Le 22 juin 1994, le Conseil de sécurité de l’ONU vote la résolution 929 autorisantle déploiement d’une force multinationale humanitaire, neutre et impartiale au Rwandaayant pour mission de mettre fin aux massacres. Concrètement, c’est la France, àl’initiative de ce projet, qui va assurer le commandement de la mission dénomméeOpération Turquoise. Celle-ci se heurte à l’opposition des rebelles tutsis du FrontPatriotique Rwandais, aux réserves des organisations humanitaires mais elle reçoit lesoutien appuyé du gouvernement intérimaire rwandais hutu. L’Opération Turquoisesuscite surtout une vague d’accusations dans la presse française, le président FrançoisMitterrand et les militaires français étant accusés de « complicité de génocide », voire de« participation au génocide ». Ces accusations perdurent et reviennent régulièrementdepuis plus de vingt ans, relayées par des journalistes qui disent avoir découvert puisrévélé « l’inavouable » rôle de la France au Rwanda.Cette étude analyse les enquêtes journalistiques menées de 1994 à 2014 et lesconfronte aux documents confidentiels et secret-défense issus des archives américaines,françaises, rwandaises et onusiennes, ainsi qu’à la stratégie militaire mise en oeuvredurant l’Opération Turquoise. Elle permet ainsi d’identifier les sources sur lesquellesreposent ces accusations et d’en évaluer le bien-fondé. Ce faisant, elle met en évidence lafaçon dont la recherche s’est concentrée sur le génocide au détriment de la lutte arméeinitiée par le FPR de 1990 à juillet 1994, laissant de côté des aspects essentiels à lacompréhension de la tragédie rwandaise. / On the 22nd June 1994, the UN Security Council passes the resolution 929authorising the deployment of a multinational humanitarian, neutral and impartial force toRwanda having as its mission to put an end to the massacres. In concrete terms, it isFrance, on initiative of this project, who goes to carry out the command of the missionnamed Operation Turquoise. This comes up against the opposition of the Tutsis rebels ofthe Rwandan Patriotic Front, to the reservations of the humanitarian organisations but itreceives the backup support of the acting Rwandan Hutu government. OperationTurquoise incites above all a wave of accusations in the French press, with the PresidentFrançois Mitterand and the French military soldiers being accused of 'complicity ingenocide', even of taking part in the genocide. These accusations have endured and havebeen regularly coming back for more than twenty years, relayed by journalists who claimto have discovered then revealed the shameful role of France in RwandaThis study analyses the journalistic inquiries led from 1994 to 2014 and comparesthem with confidential secret defence documents stemming from American, French,Rwandan and UN records, as well as the military strategy put in place during OperationTurquoise. It also allows identification of the sources on which these accusations lie andevaluation of their validity. In so doing, it brings to the fore the way in which the researchhas focused on the genocide to the detriment of the armed struggle initiated by the RPFfrom 1990 to July 1994, leaving aside essential aspects in the comprehension of theRwandan tragedy.
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