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Les calculs de la puissance : Socio-histoire d’une science de gouvernement : l’économie des transports (1960-1982) / The Calculations of Power : Socio-history of a governing science : transport economics (1960-1982)Mazoyer, Harold 09 December 2011 (has links)
A partir du début de la Vème République, l’économie des transports s’institutionnalise progressivement comme une science de gouvernement. Peu à peu, le recours aux économistes, et à leurs savoirs, dans les processus de décision publique s’impose comme une nécessité sociale. Cette recherche vise à comprendre les ressorts de cette dynamique. Elle s’efforce, plus généralement, de saisir l’origine et la nature de l’autorité dont ils bénéficient dans un domaine d’action publique. Pour ce faire, le regard est porté, tout d’abord, sur les services de l’administration centrale où des ingénieurs-économistes deviennent alors perçus comme d’influents « conseillers du prince », puis s’imposent comme les principaux animateurs d’une tentative de réforme de l’administration. La thèse interroge également le développement d’une expertise savante en investiguant l’univers académique. L’enquête porte, enfin, sur le processus d’expertise et de décision d’un projet, le métro de Lyon, pour saisir comment les économistes interviennent dans le dialogue noué entre le pouvoir central et le pouvoir local. La dynamique d’institutionnalisation d’une science de gouvernement est envisagée à travers les processus qui participent à la construction, et à l’affirmation, des rôles de l’économiste dans ces trois univers distincts. Il s’agit ainsi d’éclairer les processus singuliers se déroulant dans chacun d’eux mais également de comprendre ce qui se joue dans leurs connexions. Cette approche donne à voir le succès des économistes dans le gouvernement des transports comme l’appropriation d’un projet de réforme de l’action publique porté, à l’origine, par des élites et des institutions « centralistes ». En outre, elle montre comment la gestion des affaires publiques territoriales constitue alors un enjeu décisif qui participe à forger les attentes qui pèsent sur les économistes. Empruntant une démarche socio-historique, l’analyse se nourrit d’un matériau essentiellement archivistique mais également de plus de soixante-dix entretiens semi-directifs. / From the early years of the French Fifth Republic, transport economics was gradually institutionalised as a science of governing. Resorting to economists, and their knowledge, in public policy decisions progressively became a social necessity. The research presented here seeks to understand the phenomena underlying this process. It endeavours, more generally, to grasp the origin and the nature of the authority bestowed upon them in a field of public action. In order to do so, it first looks at the services of the central administration where engineers/economists began to be seen as influential ''advisors to the prince'', before imposing themselves as the leading actors in the attempt to reform the administration. The dissertation also studies the development of scholarly expertise in the academic field. Finally, the investigation analyses the processes of expertise and decision-making in a particular project, the Lyon Subway, in order to understand how economists intervened in the relationship between central and local governments. This analysis of the institutionalisation of a science of governing focuses on the phenomena participating to the construction and affirmation of the roles of the economist in these three distinct fields. The thesis thus attempts to throw light on the particular processes characterizing each of them but also to understand how they interacted with each other. This approach underlines the success of economists in transport governance as the appropriation of a scheme to reform public policy that was originally carried by « centraliste » elites and institutions. It also shows how local government was a decisive arena which contributed to the development of the expectations placed upon economists. Based upon a socio-historical approach, the analysis is essentially based on archival material but also on more than seventy semi-directive interviews.
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Gouverner le développement économique des territoires : entre politique et société : Une comparaison des régions de Lyon et Milan (1970-2011) / Governing territorial economic development : between politics and society : A comparison of Lyon and Milan urban regions (1970-2011).Galimberti, Deborah 19 October 2015 (has links)
La thèse a pour objet les relations entre gouvernements locaux (et régionaux) et intérêts économiques et leur contribution respective à la construction politique des territoires. La thèse vise à mettre au jour les mécanismes soutenant la cristallisation et la stabilisation des systèmes d’acteurs à différents niveaux territoriaux. Cette problématique est explorée à partir d’une étude comparative des stratégies territoriales de développement économique dans deux régions non-capitales, Lyon et Milan, dès la crise industrielle des années 1970 jusqu’aux processus de métropolisation économique. Ce travail démontre que la construction politique des territoires s’explique à la fois par la capacité d’action des gouvernements locaux et par la capacité de mobilisation des intérêts économiques. Il permet de déceler des différences durables entre les deux cas : ainsi dans le cas lyonnais et rhônalpin, les institutions publiques ont un rôle d’encadrement des processus de développement plus fort, alors que ce sont plutôt les intérêts économiques qui orientent les choix publics dans les cas milanais et lombard. Ces différences ont des répercussions sur les échelles de gouvernement : dans le cas français, la présence d’une institution de gouvernement puissante, en l’occurrence le gouvernement métropolitain, a contribué à fixer stablement les systèmes d’acteurs à cette échelle. En revanche, en Italie il n’est pas possible d’identifier une échelle dominante sur le temps long, en raison de la présence d’intérêts économiques multi-positionnés et de la prééminence de logiques politico-partisanes qui joue contre le renforcement des institutions publiques. / This thesis studies the relationships between local (and regional) governments and economic interests and their contribution to the political construction of territories. The thesis aims to uncover the mechanisms supporting the crystallization and stabilization of systems of actors at different territorial levels. This issue is analysed through a comparative analysis of territorial economic strategies of two non-capital regions in France and Italy, Lyon and Milan, since the industrial crisis of the 1970s to the recent process of economic metropolitanization. This work demonstrates that the political construction of territories depends both on the capacity of action of local governments and the mobilisation of economic interests. As for the types of relationships between local governments and economic interests, stable variations between the two cases stand out from the analysis: in the French case public institutions have a more directive role in the government of local economic development policies, while it is rather the economic interests that influence public action in the Italian case. These differences have implications on the scales of government: in the French case the presence of a powerful government institution, namely the metropolitan government, contributed to stably secure the systems of actors on this scale. By contrast, in Italy it is not possible to identify a dominant and stable scale along time due to the presence of powerful and multi positioned economic interests and to the domination of partisan logics over institution-building processes.
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Le système de gouvernement local dans le département des Hautes-Pyrénées sous le Régime napoléonien / The local government system in the Hautes-Pyrenees department under the Napoleonic regimeFujihara, Shota 04 November 2016 (has links)
Pendant longtemps, l’histoire de l’époque napoléonienne s’est presque toujours centrée autour de Napoléon lui-même. Cependant, depuis une trentaine d’années, plusieurs études importantes sur le Consulat et l’Empire ont vu le jour et sont en passe de renouveler l’histoire socio-politique de cette époque. Dans cette thèse, nous réexaminons la structure administrative centralisatrice instaurée pendant l’époque napoléonienne, qui représente un moment propice pour aborder les questions sur la première période de formation de l’État-Nation. Dans la première partie L’État-Nation et les notables, nous examinons la réalité du pouvoir local établi à l’époque napoléonienne. Pour cela, nous traitons de la sociologie des administrateurs et des notables qui composent le pouvoir local, puis nous analysons les relations entre ces notables et l’administration préfectorale en définissant le fonctionnement effectif des conseils et des municipalités communales. Dans la deuxième partie L’État-Nation et l’ordre local, l’époque napoléonienne se situant au début de la formation de l’État-Nation, nous abordons plusieurs domaines administratifs concernant directement la « sécurité », qui est une composante essentielle de l’État-Nation. En nous référant à ces domaines administratifs, nous examinons quel type de relation de pouvoir à triple niveau, pouvoir central, pouvoir local et peuple, a été construit et comment il a donné naissance au système du gouvernement local sous le régime napoléonien. Pour répondre à ces questions, nous avons choisi le département des Hautes-Pyrénées. En effet, pour relativiser l’évidence territoriale de la France d’un point de vue géographique et psychologique, la zone frontalière des Pyrénées est un cas intéressant pour notre étude. / For the longest time, Napoleon was the centerpiece of studies concerning the Napoleonic age. However, over the past thirty years, several important studies about the Consulate and the Empire have been shedding a new light on the socio-political history of this era. In this thesis, we review the administrative and centralizing structure established during the Napoleonic era, which represents a key period to discuss and observe the issues about the onset of the Nation-State. In the first part, The Nation-State and the notables, the reality of the local power established during the Napoleonic age is discussed. Initially, we explain the sociology of the local administrators and notables who compose the local power, then we analyse the relations between these notables and the prefectural administration by clearly defining the effective functioning of the councils instituted in each local administrative ward, and of the communal municipalities. In the second part, The Nation-State and the local order, we approach several administrative domains concerning the “security”, matters during the onset of the Nation-State. This thesis will set to define how these administrative domains have led to a three tier exerted power, central power, local power and people, which in turn constructed and gave birth to the local government system under the Napoleonic regime. To answer these questions, we choose the Hautes-Pyrenees department. Indeed, to relativize the territorial evidence of France geographically and psychologically, the border area of the Pyrenees is an interesting case for our study.
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Les pouvoirs intermédiaires et la construction de l'Etat mexicain. Les jefes políticos de l'état du Yucatán (1878-1902) / Intermediary powers and state building in Mexico. The jefes politicos in the state of Yucatán (1878-1902)Brondino, Laura 29 November 2010 (has links)
La présente recherche étudie le déploiement de la domination hiérarchique de l’Etat mexicain dans ses espaces territoriaux au niveau local. Elle se concentre sur le cas de l’état fédéré du Yucatán. Dans l’ordonnancement politico-administratif des états fédérés du Mexique, on insère progressivement une figure intermédiaire entre le gouverneur et les municipalités, le jefe político, insertion parachevée dans le dernier quart du XIXème siècle. Celui-ci est, d’une part, l’agent de l’autorité étatique au niveau départemental (partidos) et, d’autre part, l’intermédiaire formel entre l’exécutif, les municipalités et la société, caisse de résonance des demandes locales. La bipolarité de la charge et sa nature foncièrement relationnelle permettent d’examiner l’imbrication, plutôt que l’opposition entre déploiement étatique et réalités non étatiques dans la construction de l’Etat mexicain au niveau local, afin d’élucider la spécificité de cet Etat et d’expliciter les mécanismes par lesquels le régime porfirien a pu se pérenniser en s’adaptant aux réalités socio-politiques existantes tout en les mettant à son service. / This research studies the establishment of the hierarchical power of the Mexican State in its territories on the local scale. It focuses on the case study of the federated state of Yucatán. An intermediary civil official, the jefe político is introduced step by step between the governor and the municipal powers, this institution is achieved during the last quarter of the 19th century. He is, on the one hand, the agent of the state authority in the partidos (districts) and, on the other hand, the official intermediary between the executive power, the municipal authorities and the society, as the voice of the local requests. This double-acting office, essentially based on public relations, enables us to analyze the imbrications rather than the contrasts between the State establishment and the non-state powers in the Mexican State building, in order to clear up the specific character of the Mexican State and to explain the mechanisms by which the porfirian government could last in time by adapting to the existent socio-political actors and by using them into its service.
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La décentralisation au Mali : mutations politiques locales et changements sociauxGodin-Bilodeau, Simon January 2010 (has links) (PDF)
Au Mali, les arènes locales sont composées d'une hiérarchie de pouvoirs locaux et de pouvoirs d'État qui s'assemblent et se superposent entre eux. Les rapports entre ces pôles d'autorité se trouvent au carrefour de plusieurs logiques (locales et étatiques) dont les légitimités sont transformées, réinterprétées et instrumentalisées par les acteurs qui évoluent dans la sphère locale. Avec la réforme de
décentralisation engagée sous la présidence d'Alpha Oumar Konaré (1992-2002), la création de nouvelles communes recouvre les anciens rapports de pouvoirs/territorialités et obligent les acteurs à se repositionner dans l'arène locale en redéfinissant leurs modes d'action politique. Ce mémoire examine les interactions entre les principaux acteurs et les conflits entre groupes sociaux suscités par la décentralisation en les situant d'après les modalités d'institutionnalisation de la sphère locale par l'ancien régime. Le cadre théorique adopté s'inspire des travaux de la sociologie historique néowébérienne et de l'anthropologie politique des espaces publics. Partant de la conceptualisation de la décentralisation en tant qu'enjeu de pouvoir de l'arène locale, nous considérons que cette réforme suscite des luttes entre « groupes stratégiques » qui la transforment, tout en l'intégrant dans des pratiques et des structures de pouvoir antérieures. Nous illustrons ce processus d'hybridation des dynamiques sociales aux pouvoirs municipaux en prenant l'exemple de la recomposition des conflits locaux et du repositionnement des acteurs communaux autour des enjeux fonciers. La décentralisation tend à bouleverser les rapports sociaux liés à la propriété et à faire du contrôle des nouvelles collectivités un enjeu majeur de la gestion domaniale. Les communes deviennent alors un site de confrontation entre différents groupes sociaux (autochtones/allochtones, propriétaires/non-propriétaires) qui entrent en lutte pour l'accès aux ressources foncières. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Décentralisation, Pouvoirs municipaux, Arène locale, Conflits fonciers, Sociologie historique, Mali.
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L'autonomie gouvernementale du Nunavik : une redéfinition des relations de pouvoirCloutier, Carl 10 1900 (has links) (PDF)
Le concept du droit des peuples autochtones à disposer d'eux-mêmes demeure abstrait tant que les États, forts de leur monopole juridique et politique, n'ouvrent pas la voie des négociations afin de redéfinir leurs relations de pouvoir avec leurs minorités autochtones. La communauté inuit occupant l'espace septentrional du Québec revendique depuis plus d'une trentaine d'années l'obtention d'un pouvoir décisionnel effectif sur le territoire du Nunavik. Dans les années soixante-dix, la communauté inuit et les Cris se sont opposés au développement du colossal projet hydroélectrique de la Baie-James. La confrontation juridique et politique qui a suivi va se conclure en 1975 par la signature de la Convention de la Baie-James et du Nord québécois (CBJNQ) entre l'Association des Inuit du Nouveau-Québec, le Grand conseil des Cris, le gouvernement du Québec et du Canada. Ce traité définit les modalités d'un dédommagement financier et annonce la mise en place d'organismes régionaux à partir desquels les Inuit pourront exercer un certain pouvoir sur leur territoire. Dans la réalité, les Inuit du Nunavik hériteront d'un pouvoir limité essentiellement administratif. Encore aujourd'hui, les revendications et les négociations entourant une autonomie gouvernementale au Nunavik sont évolutives et progressent entre le gouvernement du Québec, le gouvernement du Canada et les représentants inuits. Selon l'échéancier des négociations, en 2013 le projet autonomiste inuit devrait faire partie de la réalité politique québécoise et canadienne. L'histoire et les transformations politiques à venir au sein de cette région manifestent un processus de redéfinition des relations de pouvoir entre ces acteurs. À partir d'une approche théorique de la structuration du pouvoir, nous analysons la modification de la relation de pouvoir entre ces acteurs, c'est-à-dire le passage d'une structure de pouvoir hiérarchique singulièrement défini par la CBJNQ à une structure de pouvoir stratarchique signalée principalement par l'élection de l'Assemblée du Nunavik.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Autonomie gouvernementale, Nunavik, relation de pouvoir, Inuit, structure de pouvoir.
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Développement et institutions dans les pays d'Afrique subsaharienne : le cas de la décentralisation au MaliDiarra, Boubacar Mamadou Inaïssa 20 December 2012 (has links)
Plus d'un demi-siècle d'histoire des faits et d'initiatives de transformation socioéconomique des pays d'Afrique subsaharienne est marqué principalement de débris d'économies. Par conséquent, le phénomène d' « absence de développement » dans la plupart des pays sous-développés s'expliquent davantage par l'incapacité et/ou la difficulté à créer, à promouvoir les institutions propices au développement des échanges. C'est pourquoi l'émergence d'un nouvel axe de recherches sur les institutions étudiant un autre volet, un autre élément de la croissance économique est l'objet de cette thèse. Les O.S.C. de base et la Décentralisation sont des opportunités de changement d'ordre dans le développement institutionnel qui battraient en brèche la « rigidité institutionnelle archaïco-chronique » et qui ne pourraient que favoriser l'harmonie entre institutions (formelles et informelles) et le développement économique local dans les pays d'Afrique subsaharienne, en particulier au Mali. La méthode suivie pour les atteindre procède de l'apport des courants institutionnalistes dans l'analyse du développement et les théories du fédéralisme financier. Cette thèse a tenté de démontrer qu'il est indispensable a priori d'avoir une cohérence dans la formation et l'application des dispositions et règles institutionnelles ; de savoir que l'exercice d'une compétence suppose au préalable l'existence des capacités nécessaires à la bonne exécution de celle-ci qu'elles soient humaines, matérielles, financières…; et d'apprendre à mieux connaître les sociétés en évaluant les idiosyncrasies des acteurs locaux qui initient des plans d'action en fonction de leurs préférences et réalités. / More than half a century of history of facts and initiatives of socio-economic transformation of the countries of sub-Saharan Africa is marked in most cases with rubbish of economics lag behind. As a result, the phenomenon of « absence of development » in the most part of the underdeveloped countries explain more by inability and/or the difficulty in creating, promoting institutions advantageous for the development of exchanges which would follow prosperity. Reason why the emergence of a new research based on Institutions studying another shutter, another element of economic growth is the object of this thesis. The OCS and the Decentralization are change appropriatenesses of order in institutional development which would beat in hole the « archaico-chronic institutional inflexibility » and who could only favor harmony between institutions (formal and informal) and local economic development in the countries of sub-Saharan Africa, particularly in Mali. The method followed to attain them is a product of the contribution of institutionalists' currents in the analysis of development and the theories of financial federalism. This thesis has tried to show that it's necessary a priori to have a coherence in formation and application of institutional arrangements and rules; to know that the exercise of a competence assumes in anticipation the existence of capacities necessary for the good execution of this whatever they are human, material, financial…; to learn to know societies better by assessing the intricacy of their environment, and therefore the idiosyncrasy of the local actors who initiate plans of action according to their preferences and realities.
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Lutte anti-corruption et politique au Nigeria sous la quatrième République (1999-2006)Enweremadu, David 18 December 2006 (has links) (PDF)
Depuis son accession au pouvoir en 1999, le régime du Président Olusegun Obasanjo s'était engagé incontestablement dans une lutte déterminée contre la corruption qui retardait le développement du "géant de l'Afrique" depuis des années. Ce combat est axé autour d'une politique globale contre la corruption, qui inclut, la mise en œuvre des institutions de régulation comme la commission indépendante contre la corruption (ICPC) et la Commission pour les crimes économiques (EFCC) ; la réforme globale du secteur public (les institutions de la justice et les services publics) et une campagne internationale en vue de la restitution des fonds transférés illégalement à l'étranger. Bien que ces réformes bénéficiassent d'une reconnaissance et d'un soutien répandu, leur efficacité actuelle n'a pas été démontrée de façon convaincante. La corruption dans ses diverses formes n'a pas encore été annihilée de façon décisive malgré toutes les bonnes intentions affichées. Au contraire, la politique anticorruption d'Obasanjo se heurte aux nombreux défis inhérents à la politique du Nigeria. Les plus pertinents défis sont : la faible capacité des institutions chargées de lutter contre la corruption (L'ICPC, l'EFCC, l'institution de la justice) ; fondée sur des difficultés de financement, le manque de ressources humaines compétentes, les lacunes de la loi ; un système de justice criminelle inefficace ; l'immunité constitutionnelle des chefs politiques, une insuffisante volonté politique et son corollaire : le non engagement de la classe politique qui a opté pour une instrumentalisation politique de la lutte contre la corruption. A ceci s'ajoute la faible implication des Etats fédérés, des collectivités locales et de la société civile. Tout ceci concourt à l'inexistence d'une "grande coalition" contre la corruption à l'intérieur du pays.
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La politique de sécurité alimentaire en Afrique du Sud face aux enjeux sectoriels et territoriaux : la complexité de l'action publique dans un environnement régionalisé illustré par le cas des provinces du KwaZulu‐ Natal et du LimpopoBerumen Colin, Paulina 08 October 2010 (has links) (PDF)
Cette étude est consacrée à la dynamique des relations intergouvernementales en Afrique du Sud et aux interactions des acteurs participant de manière directe ou indirecte à la définition et à la mise en oeuvre de la politique de sécurité alimentaire. Par l'analyse de l'approche de politiques publiques, nous exemplifions ces dynamiques sur la base d'une étude comparative des politiques de sécurité alimentaire entre les provinces du Limpopo et du KwaZulu-Natal, en Afrique du Sud. Nous rendons compte des allers-retours qui se produisent entre les différents niveaux du gouvernement sud-africain mais aussi entre les divers acteurs et les instances internationales et nationales en ce qui concerne la conception et la mise en oeuvre des politiques. À l'aide de la métaphore de l'« effet prismatique », notre analyse identifie les divergences qui se dégagent de ces allers-retours entre acteurs et souligne que leurs perceptions de l'enjeu alimentaire sont influencées et façonnées par un ensemble de circonstances sociales, économiques et politiques qui vont « envoyer » une ou plusieurs interprétations de ce problème. Ceci conduit à un effet de dispersion de l'idée de départ de « sécurité alimentaire » par rapport aux représentations et aux référentiels que chaque acteur se fait à ce sujet, complexifiant ainsi la définition et la mise en oeuvre des politiques publiques. Cette étude, loin deformuler des conclusions catégoriques, soulève des questionnements nouveaux. Elle révèle notamment trois difficultés que l'approche des politiques publiques et la dynamique multi-level governance posent aussi bien au niveau théorique qu'au niveau de la praxis : (1) l'opposition des propositions empiriques ; (2) l'opposition entre les instances du gouvernement local et celles du gouvernement national dans l'identification de problèmes publiques ; et (3) le questionnement sur le rôle de l'approche multi-level governance dans la définition et la mise en oeuvre de politiques publiques. Ceci nous invite à explorer de nouveaux chemins pour aborder les faits sociaux et tracer les contours d'un ordre social et politique encore incertain.
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L'urbanisme en campagne : pratiques de planification des sols et d'aide à la décision dans des communes rurales françaisesBombenger, Pierre-Henri 11 1900 (has links) (PDF)
Dans les petites communes rurales françaises, les modalités d'élaboration des règles locales d'urbanisme se distinguent des territoires urbains par l'absence d'ingénierie propre, la prégnance de l'interconnaissance entre élus municipaux et usagers de l'espace et la forte disponibilité physique potentielle de la ressource foncière. Le processus de normalisation du droit des sols qui caractérise les campagnes interroge ainsi les effets de la proximité sociale entre décideurs et publics-cibles, de la bureaucratie administrative restreinte et des pratiques d'arrangements entre acteurs territoriaux. En s'appuyant sur ce contexte politico-administratif particulier, cette thèse interprète les pratiques d'élaboration des plans locaux d'urbanisme (PLU) sous l'angle des injonctions à la mise en œuvre d'une planification durable de l'espace et de la transformation du cadre organisationnel de l’action publique territoriale. Depuis quelques années, le législateur renforce l'étendue des champs sociaux régulés par les documents locaux d'urbanisme et tend à faire de la préservation de l'environnement l'enjeu majeur de ces dispositifs. Mais cette dynamique « d'écologisation » des objectifs de l'action publique se déploie dans un contexte marqué par la remise en cause du modèle de co-administration des territoires entre les agents des services déconcentrés de l'État et les élus locaux. La vacance technique engendrée par ce recentrage de l'action des Directions départementales des Territoires n'est que partiellement compensée par l'intercommunalité rurale, les acteurs intermédiaires (chambre d'agriculture, parc naturel régional) ou le recours à une maîtrise d'œuvre privée. Cette recherche pose l'hypothèse de la diffusion d'un processus de « régulation locale » de la planification spatiale centrée sur le maire rural dont les mécanismes institutionnels questionnent la possibilité de produire localement une norme opérationnelle d'urbanisme rural durable. Pour investiguer cette assertion, nous nous appuyons sur une démarche de recherche-action organisée autour d'un outil d'aide à la décision baptisé « Système Intégré Urbanisme » (SIU). Celui-ci est développé dans le cadre de la révision de la charte du Parc naturel régional des Ballons des Vosges et expérimenté avec les élus de trois communes élaborant leur plan local d'urbanisme. Ce dispositif de recherche permet d'analyser en situation les caractéristiques du système de gouvernance des petites communes rurales, et notamment les effets de la proximité sociale sur le contenu de la norme locale de planification spatiale. Fondés sur des études de cas, les résultats présentés permettent une montée en généralité, mais doivent être nuancés afin de s'adapter à la diversité des mondes ruraux. À partir de ces matériaux empiriques, la thèse interroge en particulier trois aspects des tensions entre les enjeux globaux d'un urbanisme durable et une gestion locale du dispositif d'action publique. D'une part, la dynamique de « régulation locale » réorganise autour du maire rural l'équilibre des pouvoirs entre les acteurs institutionnels associés à l'élaboration du PLU. Elle reconfigure ainsi le référentiel cognitif de l'action publique locale en redessinant les contours du processus d'hybridation entre les connaissances des techniciens de l'action publique et les savoirs territoriaux des élus locaux. D'autre part, ce recodage des connaissances donne aux élus municipaux une plus grande marge d'action dans la définition des priorités locales. Ce faisant, il déplace les modalités habituelles de légitimation de la décision publique et renforce le poids des contraintes issues de leur proximité sociale avec les usagers de l'espace. Le maire rural se retrouve isolé à devoir arbitrer entre les injonctions croissantes à la réduction de la consommation des ressources naturelles, formulées par les techniciens de l'action publique, et les doléances locales de ses concitoyens à la pérennisation des droits à construire octroyés par les anciens plans d'occupation des sols. Cette situation questionne ainsi la capacité du processus de « régulation locale » à favoriser la production de normes locales d'urbanisme rural durable. Enfin, le recours aux outils techniques de l'action publique, et notamment aux instruments d'évaluation de la durabilité, apparaît comme une alternative à la réduction de la présence territoriale des agents publics. Mais nous montrons que par la nature transactionnelle des connaissances mobilisées, l'efficacité de cette médiation par les outils renforce, la plupart du temps, la nécessité d'une présence territoriale des institutions auprès des élus locaux.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Urbanisme rural durable, plan local d'urbanisme, communes rurales françaises, régulation locale, négociation, système technique d'aide à la décision, circulation des connaissances, pratiques territoriales, parc naturel régional.
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