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La fabrication transnationale des idées politiques : Sociologie de la réception de John Rawls et des "théories de la justice" en France (1971-2011) / The transnational making of political ideas : The reception of John Rawls and the "theories of justice" in France (1971-2011)

Hauchecorne, Mathieu 14 November 2011 (has links)
Au carrefour de la sociologie des élites, de l’histoire intellectuelle et des études de réception, cette recherche explore les mécanismes par lesquels les discours théoriques et les idées politiques circulent entre pays, entre disciplines, et entre mondes savants et politiques. Elle prend pour objet la réception, dans les champs intellectuel et politique français, de la théorie de la justice sociale de John Rawls et du vaste débat ouvert par celle-ci dans le monde anglophone à partir de 1971. Contribution à une histoire sociale des idées politiques contemporaines, elle combinel’observation in situ de séminaires d’experts, de colloques universitaires, l’ethnographie de discussions en ligne, avecune enquête statistique, et l’étude d’archives administratives, universitaires et éditoriales. La description desréférences à Rawls, Sen ou Walzer dans les publications académiques, la presse, les programmes politiques, l’actionpublique ou les programmes scolaires fonctionne ainsi comme un analyseur de reconfigurations plus globales, comme la domination accrue de l’anglais sur les échanges culturels transnationaux, le déclin des référentiels marxistes et keynésiens au sein de la gauche française, ou la remise en cause du paradigme structuraliste au sein des sciences humaines et sociales françaises. On montre comment les appropriations des « théories de la justice » et leurs circulations se rapportent à la position occupée par leurs médiateurs et la structure du milieu d’interconnaissance qu’ils constituent. Alors que la sociologie de la réception a souvent négligé l’analyse du contenu des appropriations, on montre en outre comment une lecture sociologique de celles-ci permet d’expliquer des affinités ressenties par ces médiateurs pour la pensée de Rawls, par delà les frontières nationales, disciplinaires et sectorielles / Spanning the sociology of elites, intellectual history, and reception studies, this research explores how theories and political ideas are circulated across countries and disciplines, as well as between the academic and political worlds. Starting in 1971, it studies the French intellectual and political reception of John Rawls’s theory of social justice, and more broadly of the debates it sparked in the English-speaking world. Contributing to a historical sociology of political ideas, this dissertation combines ethnography in think-tanks and academic conferences, as well as in online discussions, with a statistical survey, and the study of archives of publishers, academics and administrations. Through the exploration of references to Rawls, Sen or Walzer in academia, the press, political platforms or curricula, we show how this reception is an analyzer of broader changes, such as the growing dominance of English in transnational cultural exchanges, the declining recourse to Marxist and Keynesian paradigms in the French Left, and the questioning of centrality of structuralism in social sciences and the humanities in France. It shows that the very diverse ways in which “theories of justice” have been appropriated and circulated in France depend on the social location of their mediators, and on how their networks are structured. Whereas the sociology of reception has often overlooked the internal analysis of appropriations, this research shows how analyzing them sociologically helps explain why these mediators felt elective affinities with Rawls’s thought, despite national, disciplinary and sectoral boundaries
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Le choix du régime politique dans les temps modernes : Machiavel et sa postérité (XVIE-XVIIIE siècles)

Andrieu, Elodie 02 November 2011 (has links)
Les récentes révolutions du « Printemps des pays arabes » attestent de la vivacité de l’idéal démocratique. Or ce régime est caractéristique d’une manière philosophique de penser le droit et les institutions. En effet, il se conforme mieux que nul autre à l’essence de l’Homme. Alors, malgré le succès des méthodes quantitatives en sciences humaines et l’autonomie désormais incontestée de la science du politique, nos temps contemporains seraient les héritiers d’une vision métaphysique plutôt que scientifique de la matière politique. Pourtant, la thèse explore l’histoire de la première « science des institutions » qui naît et se développe dans les Temps Modernes. Courant méconnu au cœur de l’histoire des institutions, ses tenants sont pourtant des figures incontournables et emblématiques de la pensée politique moderne, qu’il s’agisse de Machiavel, Hobbes, Montesquieu ou encore Hume. La thèse dévoile alors l’ambitieux projet de ces penseurs : proposer des institutions adaptées à la variété des mœurs, des histoires et des sociétés qu’ils étudient. Le choix du régime politique se doit d’être à la fois respectueux de l’humain et adapté à la variété des populations existantes. Dès lors l’universel et le particulier se rejoignent pour servir la première « science » de la Modernité. La thèse serpente les siècles et le continent européen. Au bout de son périple, une rencontre surprenante : celle de philosophes fascinés par les découvertes de ces premiers scientifiques du politique. De cette rencontre devait naître un nouveau régime politique, différent de son homologue athénien : la Démocratie moderne / The recent revolutions of the « Arab Spring » attest of the vivacity of the democratic ideal. Yet, this regime is characterised by a philosophical questioning on law and on institutions. In fact, it fits better than any other regime the essence of mankind. So despite the success of quantitative methods and the now undisputed autonomy of political sciences, modern times inherited a metaphysical point of view rather than a scientific way to address political questioning. However, the thesis explores the history of the first “science of institutions” that was born and developed in Modernity. Unknown current in the history of institutions, its proponents are paradoxically emblematic figures of modern political thinking, such as Machiavelli, Hobbes, Montesquieu or even Hume. The thesis unveils their ambitious project: to propose institutions adapted to the variety of the customs, behaviours, histories of the societies they study. The choice of the political regime should be respectful of human nature and at the same time adapted to the variety of the existing people. Therefore, the universal and the specific merge in order to serve the first real science of the modern era. The thesis research progresses through Europe from the XVIth to the XVIIIth centuries. At the end of its journey: a surprising encounter: the meeting of philosophers fascinated by the discoveries of these first political scientists. This encounter bore a new type of political regime, different from its Athenian counterpart: modern Democracy
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La réception de la Constitution anglaise en France au XIXème siècle. Une étude du droit politique français / The representation of the English Constitution in French nineteenth century. A study of Political Law

Pasquiet-Briand, Tanguy 01 October 2015 (has links)
Le modèle réformiste de la Constitution de l’Angleterre a intellectuellement dominé la France du XIXe siècle. Synthèse des aspirations françaises visant la stabilité politique, cette représentation mêle un historicisme de l’accomplissement libéral du gouvernement représentatif et une adhésion à la légitimation coutumière de l’innovation. Elle procède d’un jeu de projections contradictoires sur la Constitution anglaise. D’une part, les libéraux romantiques identifient dans ses institutions, les conditions propres à préserver l’individu des abus du pouvoir et à permettre le développement de la démocratie. D’autre part, les traditionalistes perçoivent dans la continuité historique de l’Angleterre, les bienfaits structurants de la hiérarchie sociale et de la liberté aristocratique. Plus particulièrement, les Doctrinaires décèlent, dans la morphologie civilisationnelle de l’Angleterre, une société déployant la liberté dans l’ordre. C’est dans le parlementarisme, produit historique de l’évolution institutionnelle anglaise, que la doctrine politique finit par identifier le régime politique susceptible de clore les tensions révolutionnaires françaises. Pensé comme une matrice libératrice des énergies individuelles et conservatrice de l’ordre politique et social, il dépossède le chef de l’Etat de son pouvoir personnel, dans la mesure où il le rend irresponsable. En outre, il consacre le règne de l’opinion publique par la prédominance de la chambre élective et par la reconnaissance de la responsabilité politique des ministres. Enfin, il encadre l’action politique par les usages historiques hérités de la monarchie représentative. Fondé sur un projet politique, le parlementarisme français donne corps à une philosophie prudentielle du droit constitutionnel. Celle-ci conçoit la constitution comme un cadre institutionnel au sein duquel l’agir politique doit pouvoir adapter la société à son stade de développement historique. Le laconisme des Lois constitutionnelles de la Troisième République témoigne de l’enracinement de ce réformisme constitutionnel. Plus qu’un compromis politique de circonstances, il cristallise en effet une politique constitutionnelle libérale et conservatrice. Ce travail entend montrer qu’elle résulte de la modélisation française de la Constitution anglaise au XIXe siècle. / The reformist model of the English Constitution was intellectually predominant in nineteenth century France. As a synthesis of French yearnings for political stability, this representation historicises the liberal achievement of representative government and endorses the legitimacy of innovation through custom. It results from contradictory visualisations of the English Constitution. On the one hand, romantic liberals identify in its institutions the necessary elements to protect individuals from abuses of power and to allow the development of democracy. On the other hand, traditionalists perceive in England’s historical continuity the structuring benefits of social hierarchy and aristocratic freedom. More particularly, French Doctrinaires see through the morphology of the English civilization a society that secures freedom within order. French thinkers recognise in parliamentarism, as a product of England’s institutional evolution, the political regime capable of putting an end to French revolutionary tensions. As a mould that both liberates the energies of individuals and protects the political and social order, it renders the Head of State irresponsible and thus strips him of personal powers. Furthermore, it establishes the reign of public opinion through the superiority of the elected chamber and the recognition of government responsibility. Finally, it disciplines political action through the historical practices inherited from representative monarchy. Based on a political project, parliamentary government in France gives substance to a prudential philosophy of constitutional law. This philosophy views the constitution as an institutional framework within which political action must be able to adapt society to its historical phase of development. The laconism of the constitutional laws of the Third Republic reflects this constitutional reformism. Rather than a circumstantial political compromise, it crystallizes a liberal and conservative constitutional policy. The present study aims to show that it is the result of how the English Constitution has been modeled in France during the nineteenth century.
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Le rapport des adhérents à l'idéologie: un facteur discriminant entre partis ?contribution à l'analyse de l'idéologie et de l'adhésion au sein du CD&V et du VLD en Flandre

Van Haute, Emilie 18 January 2008 (has links)
Notre analyse se centre sur l’étude approfondie du rapport des adhérents à l’idéologie. Nous avons opté pour une approche qui envisage ces positionnements comme des facteurs explicatifs potentiels. En effet, nous partons du postulat selon lequel l’homogénéité idéologique qui peut être perçue entre partis au sein d’un système, ou même entre partis auxquels on attribue une place similaire sur l’échelle générique gauche-droite, reflète en réalité des sensibilités parfois très divergentes. Nous avançons, à l’instar de Sartori, que les différences en termes d’idéologie ont un potentiel explicatif fort .Ce postulat va à contre-courant de beaucoup d’études qui prennent comme point de départ l’homogénéisation des idéologies, la convergence au centre, la dissolution des différences.<p>Le choix d’envisager le rapport des adhérents à l’idéologie comme facteur explicatif a été opéré au terme d’une revue de la littérature ayant mis en évidence les lacunes et axes de recherche originaux potentiels. Cette revue de la littérature a mené à l’élaboration d’un cadre synthétique des recherches sur la participation politique et l’adhésion (Chapitres I et II). Celui-ci distingue six grands types d’études, selon que l’adhésion soit envisagée en tant que variable dépendante ou indépendante, et en fonction du niveau d’analyse (macro, méso, micro). Au vu de ce grand nombre d’approches potentielles, il nous a fallu effectuer des choix pour élaborer notre problématique.<p>Parmi l’ensemble des analyses possibles, nous avons opté pour une approche au niveau méso. La littérature sur les partis aborde la question de l’adhésion, mais de façon souvent périphérique, et sur base de postulats qui sont rarement appuyés. Ce rapport indirect à l’adhésion a suscité notre curiosité et notre volonté de l’approfondir. Parmi les études envisageant les rapports entre adhésion et organisation, plusieurs approches sont développées en parallèle dans la littérature (approche fonctionnaliste, de choix rationnel, institutionnelle et génétique). Au final, nous en avons retenu deux, complémentaires :les approches institutionnelle et génétique des partis. Toutes deux postulent un certain rapport à l’adhésion et à l’idéologie. Ces deux approches sont complémentaires plus qu’exclusives. Sur base de ces deux approches, nous avons formulé deux hypothèses centrales. La première vise à vérifier si les caractéristiques de l’adhésion en termes d’idéologie permettent ou non de différencier les types d’organisations partisanes entre elles (approche institutionnelle). La seconde vise à vérifier si les positionnements idéologiques des adhérents permettent de confirmer ou d’infirmer la structuration des clivages à l’œuvre au sein des partis (approche génétique).<p>Afin de tester ces hypothèses et de mener à bien notre démonstration, la recherche est présentée sous forme de trois grandes parties correspondant aux étapes du raisonnement et de l’argumentaire. <p>La première partie a pour objectif de définir le cadre d’analyse et la problématique de notre recherche. Elle s’attache dans un premier temps à définir les concepts centraux de notre étude et à proposer des cadres analytiques pour chacun d’eux (Partie I, Chapitres I et II). Ces deux concepts centraux sont les notions de participation politique et de participation partisane, ou d’adhésion. Ces deux premiers chapitres reviennent sur ces deux notions de participation politique et de participation partisane ou d’adhésion, en définissent les contours, les modalités, et proposent des cadres d’analyse pour leur étude. Ils permettent de mieux cerner notre objet d’étude par un triple travail de définition et de classification, d’état de la littérature, de présentation et de discussion critique d’un cadre d’analyse pour les approches retenues.<p>Cette démarche facilite et autorise dans un deuxième temps l’élaboration de notre problématique (Partie I, Chapitre III). Le chapitre consacré à la précision de celle-ci revient dans un premier temps sur la notion de positionnement idéologique. Nous précisons la notion à l’aide des travaux de Sartori, qui distingue deux niveaux au concept :un aspect cognitif (rapport à la connaissance) et un aspect émotif (degré d’attachement) ,et quatre formes de rapport à l’idéologie en fonction de la position sur chaque niveau (fixe, souple, ferme, flexible). Cette distinction originale est appliquée aux approches institutionnelle et génétique développées dans le Chapitre II. Cette démarche autorise à préciser les hypothèses qui guident la suite de l’analyse. Après avoir ainsi déterminé le cœur de la problématique, le Chapitre III revient sur la justification de la sélection des cas retenus pour l’analyse (CD&V et VLD). Il s’attarde également sur la méthode adoptée et les sources mobilisées pour mener à bien la démonstration et vérifier les hypothèses (méthode d’enquête par questionnaire principalement). Toutes les informations relatives à la sélection et au traitement des sources sont fournies.<p>La deuxième partie de la recherche a pour objectif de présenter les informations nécessaires au test de nos hypothèses. Trois chapitres y sont consacrés. Le premier (Chapitre IV) a pour ambition de situer les deux partis retenus pour l’analyse dans le paysage politique belge en général, et flamand en particulier. Il adopte pour cela une perspective chronologique, mettant en évidence les évolutions en termes de structuration progressive des clivages en Belgique, et les impacts éventuels sur le système partisan belgo-flamand, et sur nos deux cas d’étude en particulier. Cette vision met en avant l’origine différente des deux partis. Elle attire également l’attention sur l’accroissement progressif des clivages actifs au sein du système de partis.<p>Après cette mise en perspective générale, les deux chapitres suivants fournissent une série d’informations sur les partis retenus. Le Chapitre V présente quatre caractéristiques du parti en relation avec l’adhésion, retenues par l’approche institutionnelle :les effectifs d’adhésion, l’activité des adhérents, leur profil, et leur place dans l’organisation. Le Chapitre VI vise pour sa part à esquisser le projet idéologique et la structuration des clivages au sein du CD&V et du VLD.<p>Après avoir recueilli ces informations, la troisième et dernière partie de la recherche se constitue du test de nos hypothèses (Chapitre VII). Elle s’attache au rapport à l’idéologie et aux positionnements idéologiques des adhérents des deux partis. Dans un premier temps, elle tente de les qualifier et d’en identifier le caractère fixe, souple, ferme ou flexible, soit de manière générale (test de la première hypothèse), soit sur des thématiques particulières liées aux clivages (test de la seconde hypothèse). Dans un deuxième temps, l’objectif est de vérifier si ce rapport des adhérents à l’idéologie permet de prédire le type de parti auquel l’adhérent est affilié, et de confirmer une certaine structuration des clivages au sein des deux partis. Dans un troisième temps, nous discutons les implications des résultats empiriques pour nos postulats théoriques.<p>Enfin, la conclusion revient sur les hypothèses de départ. Elle s’attache à mettre en évidence les aspects originaux de notre travail, et revient sur les apports principaux. Elle effectue également un retour sur les hypothèses de départ, et met en évidence le rôle et l’impact du rapport des adhérents à l’idéologie, à la fois dans la capacité à identifier un type de parti, mais aussi à en identifier la configuration des clivages en interne.<p><p> / Doctorat en sciences politiques / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Vita industria : une socio-histoire des origines intellectuelles de l'écologie politique

Chaunu, Simon 14 August 2023 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 7 août 2023) / Cette thèse propose d'explorer un courant d'idée informel et marginal du XXᵉ siècle qui, selon son hypothèse de départ, aurait assuré la transition entre les premières contestations contre la révolution industrielle et certains mouvements environnementalistes contemporains. Ce courant peut ainsi se caractériser comme une écologie politique révolutionnaire, se fondant sur une critique radicale de la civilisation industrielle et de son facteur principal, la technique moderne. Le but de cette étude est d'en évaluer la cohérence et la pertinence : a-t-on affaire à un ensemble dispersé d'idées et d'auteurs, ou bien à un diagnostic commun ? Est-ce que ces idées ont toujours un intérêt face à la crise écologique actuelle ? Un certain nombre d'intellectuels peuvent être rattachés à cette perspective technocritique ; néanmoins, cette étude se concentre sur les œuvres de quatre d'entre eux : l'urbaniste américain Lewis Mumford (1895-1990), le philosophe allemand Günther Anders (1902-1992), le sociologue français Jacques Ellul (1912-1994) et l'historien nomade Ivan Illich (1926-2002). Dans un premier temps, ce travail présente la méthode qui a guidé l'étude de ces textes : une socio-histoire des idées qui emprunte tout autant à la discipline historique qu'à la discipline sociologique. Les enjeux de l'étude des pensées environnementalistes et écologistes sont également exposés, afin de souligner les spécificités de cet objet de recherche. Ce qui amène à la formulation de la problématique de cette thèse : ce courant d'idées écologiste peut-il être défini comme un langage, au sens que l'histoire des idées politiques donne à ce concept ? La principale assertion de cette étude est qu'il doit plutôt être compris comme une matrice intellectuelle, un ensemble cohérent de leitmotivs visant la connaissance social-historique, et pouvant servir de base à des langages davantage tournés vers l'action politique. Ce qui contraste avec les polémiques romantiques contre le machinisme au XIXᵉ siècle, qui exprimaient une sensibilité anti-industrielle plus diffuse. Par la suite, les cinq principaux chapitres de cette étude fournissent un contre-récit du XXᵉ siècle, à travers la lecture profonde des textes des auteurs retenus. Ce récit débute avec l'examen des ouvrages pionniers de Lewis Mumford durant l'entre-deux-guerres. À la suite à la Grande Guerre, celui-ci chercha à édifier une perspective alternative à la fois au libéralisme, au conservatisme et au marxisme. En parallèle, il se lança dans une étude historique de fond de ce qu'il nommait « l'Âge de la Machine », et en tira une critique de la civilisation de la puissance. Après la Seconde Guerre mondiale et les bombardements nucléaires d'Hiroshima et de Nagasaki, Günther Anders et Jacques Ellul élaborèrent, de manière convergente, un diagnostic critique de la société technicienne et conformiste de l'après-guerre. Ils décrivirent le type d'individu qu'elle produit, un homme médial ayant perdu le contrôle sur les techniques qu'il a lâché dans son monde - qui ne serait alors justement plus le sien. De plus, ils s'interrogèrent sur la possibilité d'une extinction de l'humanité, avant tout par un ultime conflit atomique. Mumford, Anders et Ellul réitérèrent leurs analyses dans les années 1960 et 1970, alors que l'Occident était marqué par une vague multiforme de contestations et de révoltes. Prenant leurs distances face à ces mouvements, ces trois intellectuels estimaient qu'en réalité un système mégatechnique venait de triompher. Celui-ci se déploierait de manière purement causale, dans le seul but d'accroître sa taille et sa puissance. Par conséquent, la Révolution et l'Histoire semblaient être devenues obsolètes. Ivan Illich fit sienne cette critique de la démesure et de la déraison technologiques, en l'étendant au secteur des services. Il étudia également les sources profondes de cette civilisation industrielle, qu'il situa dans le passé chrétien de l'Occident. Finalement, en s'appuyant sur les travaux de ses homologues, Illich traça les grandes lignes de ce que pourrait être une société conviviale. Cependant, le mouvement écologiste contemporain échoua à intégrer ces idées, et manqua sa propre révolution. Se pose alors la question de savoir quelle attitude il est possible d'adopter face au « Temps de la Fin ». La matrice intellectuelle de cette écologie politique révolutionnaire reste active de nos jours, à travers les langages du néo-luddisme, de l'écosocialisme et de la décroissance. Des recherches futures sont nécessaires pour bien saisir cette filiation, et pour rattacher d'autres auteurs à cette matrice d'idées. / This thesis proposes to explore an informal and marginal current of thought of the 20ᵗʰ century which, according to its initial hypothesis, would have ensured the transition between the first protests against the industrial revolution and certain contemporary environmentalist movements. This current can thus be characterized as a revolutionary political ecology, based on a radical critique of industrial civilization and its main factor, modern technics. The purpose of this study is to assess its coherence and pertinency: are we dealing with a dispersed set of ideas and authors, or a common diagnosis? Do these ideas still have relevance in the face of the current ecological crisis? A number of intellectuals can relate to this technocritical perspective; nevertheless, this study focuses on the works of four of them: the American urban planner Lewis Mumford (1895-1990), the German philosopher Günther Anders (1902-1992), the French sociologist Jacques Ellul (1912-1994) and the nomadic historian Ivan Illich (1926-2002). First, this work presents the method that guided the study of these texts: a socio-history of ideas that borrows as much from the historical discipline as from the sociological discipline. The stakes of the study of environmentalist and ecological ideas are also exposed, in order to underline the specificity of this research object. Which leads to the formulation of the problematic of this thesis: can this current of ecological ideas be defined as a language, in the sense that the history of political ideas gives to this concept? The main assertion of this study is that it should rather be understood as an intellectual matrix, a coherent set of leitmotifs aimed at social-historical knowledge, and which can serve as a basis for languages more oriented towards political action. This contrasts with the romantic polemics against mechanization in the 19ᵗʰ century, which expressed a more diffuse anti-industrial sensibility. Subsequently, the five main chapters of this study provide a counter-narrative of the 20ᵗʰ century, through a deep reading of the texts of the selected authors. This account begins with an examination of the pioneering works of Lewis Mumford during the interwar period. Following the Great War, he sought to build an alternative perspective to both liberalism, conservatism and Marxism. At the same time, he embarked on an in-depth historical study of what he called the "Machine Age", and drew from it a critique of the power civilization. After the Second World War and the nuclear bombings of Hiroshima and Nagasaki, Günther Anders and Jacques Ellul elaborated, in a convergent way, a critical diagnosis of the technical and conformist society of the post-war period. They described the type of individual it produces, a medial man who has lost control over the technics he has unleashed on his world - which would then no longer be his own. Moreover, they wondered about the possibility of an extinction of humanity, above all by an ultimate atomic conflict. Mumford, Anders and Ellul reiterated their analyzes in the 1960s and 1970s, when the West was marked by a multifaceted wave of protests and revolts. Taking their distance from these movements, these three intellectuals believed that in reality a megatechnical system had just triumphed. This system would deploy in a purely causal way, with the sole purpose of increasing its size and power. Consequently, Revolution and History seemed to have become obsolete. Ivan Illich made this criticism of technological excess and unreason his own, extending it to the service sector. He also studied the deep sources of this industrial civilization, which he located in the Christian past of the West. Eventually, building on the work of his counterparts, Illich outlined what a society of conviviality might be. However, the contemporary environmental movement didn't integrate these ideas, and failed its own revolution. The question then arises as to what attitude one should adopt in the face of the "Time of the End". The intellectual matrix of this revolutionary political ecology remains active today, through the languages of neo-Luddism, ecosocialism and degrowth. Future research is needed to fully understand this filiation, and to link other authors to this matrix of ideas.
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De l'obéissance calvinienne à la résistance monarchomaque : apologie de la violence politique dans les textes justificatifs des insurgés calvinistes de 1559 à 1581

Racine St-Jacques, Jules 16 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2009-2010 / À la mort d'Henri II, en 1559, les sujets protestants de France se sont trouvés sous l'autorité hésitante de rois en bas âge, entourés de conseillers influents à la légitimité contestable. Aux injonctions ambivalentes d'obéissance politique de Calvin, les apologues du prince de Condé, à la tête du mouvement réformé français, ont alors substitué une rhétorique de ferme allégeance aux coutumes constitutionnelles du royaume et au jeune roi. Interdite par Calvin, la violence politique des réformés était soudainement placée sous le signe de l'honneur nobiliaire. Or, à partir de la seconde guerre (1567-1568) la justification de la violence des réformés prendra aussi appui sur une conception contractualiste de l'État monarchique qui appelait au rétablissement des institutions intermédiaires dans leurs anciennes fonctions limitatives du pouvoir royal. Malgré une certaine parenté conceptuelle, cette évolution ne peut cependant être parfaitement assimilée à la théorisation dite «monarchomaque» de la résistance au roi devenu tyran, parvenue à maturité après le massacre de la Saint-Barthélémy (1572).
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Les idées politiques des intellectuels traditionalistes canadiens-français, 1940-1960

Foisy-Geoffroy, Dominique 13 April 2018 (has links)
Dans cette thèse d'histoire intellectuelle, nous mettons en lumière les idées politiques des penseurs traditionalistes canadiens-français, aussi appelés clérico-nationalistes, entre 1940 et 1960. Nous nous penchons sur la réaction des traditionalistes devant les profondes mutations que connaît la politique canadienne et la société canadienne-française à cette époque, sur les racines philosophiques de leur position et sur ce que sont, selon eux, les fins de la politique. Afin de répondre à ces questions, nous nous livrons à une analyse fine du discours de ces intellectuels, tel qu'on le retrouve dans des brochures, des articles de journaux et de revues, des ouvrages et des manuscrits. D'une part, la pensée politique traditionaliste est ancrée dans une tradition millénaire, soit la philosophie politique dite classique-chrétienne, dont le coeur est constitué des oeuvres d'Aristote et de saint Thomas d'Aquin. Les intellectuels canadiensfrançais se réfèrent essentiellement à l'interprétation de cette philosophie que donne la doctrine catholique depuis, notamment, le pontificat de Léon XIII (1878-1903). D'autre part, cette pensée pousse ses racines dans une tradition d'idées politiques propre au Canada français, à la fois nationaliste et catholique, dont on retrace les origines jusqu'aux ultramontains du XIXe siècle. Dans les grandes lignes, la pensée politique traditionaliste est finaliste, elle met l'accent sur la responsabilité individuelle et sur la moralité des acteurs de la vie politique, elle perçoit la société comme un tout organique et elle affirme la nécessité d'une direction générale des sociétés vers leur fin. Ces principes essentiels débouchent sur une conception décentralisée et organique de la politique, réglée par le principe de subsidiarité et subordonnée aux fins spirituelles et culturelles de l'homme. La notion de ± fédéralisme social ¿ résume l'esprit de cette organisation. Elle donne la primauté à la responsabilité individuelle, mais affirme la nécessité d'une coordination des forces sociales et demeure ouverte à une certaine mesure d'intervention étatique. Cette formule, mieux que toute autre, permettrait de concilier liberté et poursuite du bien commun. Elle accorde de plus une place de choix à la nation, car celle-ci est l'agent par excellence de la transmission de la culture. A ce titre, le bien national est un aspect fondamental du bien commun. La thèse de l'État français, de Lionel Groulx, est la formulation la plus achevée de ce nationalisme politique canadien-français. Cette conception du politique s'inscrit dans un projet de civilisation qui vise à préserver l'essentiel de la tradition chrétienne et française telle qu'elle s'est incarnée au Canada français, afin de l'adapter à l'évolution rapide des conditions de vie économiques et sociales, contre la montée d'une civilisation matérialiste et déspiritualisée. Le rapport de la Commission Tremblay (1953-1956), qui porte la marque de trois des principaux intellectuels traditionalistes de l'époque, Esdras Minville, Richard Ares et François-Albert Angers, constitue la somme théorique et pratique de l'idéologie traditionaliste, notamment en matière politique.

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