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Traduction française de récits autochtones du Canada comportant des mots empruntés aux langues indigènes

Théberge, Sarah January 2009 (has links)
Canada's Native literature is rooted in an oral tradition, like many other aboriginal literatures. This literature's main characteristics are often distinct from those of the Western literary tradition. Throughout years and history, scholars and theorists from English Canada and Quebec have more or less ignored the members of the First Nations of this country, and their literature. However, since the late sixties, we have been witnessing a great revival of Native writing in Canada, which suggests a better and stronger image of the Native protagonist. Consequently, the contribution and image of Native literature on the English-Canadian and Quebec literary scenes have changed. The French translation of the literary works of Native authors contributes to the survival of this often marginalized literature. This transfer from one language to another implies, in this particular case, the keeping of borrowings from various Native languages used in the story. This is the central element of this M.A. thesis. The texts that I have here chosen to translate from English to French--stories from Brian Maracle, Basil Johnston, Alexander Wolfe and Marion Tuu'luq--originate from oral traditions, and all contain Native words. The same applies to their French translations, which adopt a"foreignizing" strategy by keeping those Native words in the target text. In order to help readers understand them, the authors have used various strategies which were maintained in the French translations. In addition, the specific rhythmic and syntactical characteristics of the source language, derived from the oral tradition of Native storytelling, have all been taken into account and explained in relation with translation studies.
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Noms et déplacements : étude de l’espace-temps dans les romans autochtones, canadiens et québécois du XXIe siècle

Lak, Zishad 23 June 2020 (has links)
Le colonialisme européen depuis des siècles passe par l’établissement d’une temporalité dominante et hégémonique. Cette temporalité, selon cette doctrine, est la seule qui dote le sujet d’une subjectivité et de la possibilité de s’auto-définir. Les sujets marginaux adhèrent ainsi à un temps marginal qui se situe derrière le temps linéaire du progrès et de la domination. Ce temps, comme le montrent les études postcoloniales, se reproduit et s’affirme dans les récits coloniaux. Depuis les mouvements anticolonialistes du XXe siècle, et face à cette impasse temporelle, l’attention est tournée vers les études spatiales qui tiennent compte des multitudes. Or une étude chronotopique, comme la théorisent Mikhail Bakhtine et Mark Rifkin, nous aide à décentrer et à déloger le temps linéaire et hégémonique et à repérer les trajectoires temporelles qui déterminent la conception de l’espace et l’interaction entre les espaces-temps multiples dans un contexte particulier. Ce contexte, dans le cadre de cette étude, est le colonialisme de peuplement. Cette étude explore l’excès du récit national dans les romans écrits au Canada. Elle tâche de repérer les spatiotemporalités dominantes dans des romans allochtones du XXIe siècle qui dissimulent la colonisation et l’occupation du territoire, légitiment la souveraineté absolue de l’État settler et omettent les compétences des peuples autochtones sur les territoires. Cet effacement passe tout d’abord par la tension ou la conciliation entre l’histoire nationale et la mémoire familiale. Celles-ci interagissent selon l’espace dominant du récit à partir duquel nous avons structuré cette étude. Nous analysons ainsi des romans de la réserve, des romans ruraux, des romans urbains et des romans suburbains dans les quatre chapitres consacrés à l’analyse des œuvres. Chacun de ces espaces met en relief un rapport particulier entre l’histoire et la mémoire. Le premier chapitre, consacré aux récits autochtones de la réserve et à l’espace-temps de la résurgence, souligne l’importance du territoire et de la mémoire ancestrale dans le trajet futur de la communauté et insiste sur la permanence autochtone face aux tentatives d’élimination orchestrées par l’État. Cette permanence trouble les récits ruraux qui, par l’intermédiaire de la famille nucléaire, de la lignée et de l’histoire familiale, réaffirment le récit national et la doctrine de la découverte. Ces récits tracent la genèse de la nation en fonction de l’arrivée des ancêtres européen.ne.s des personnages sur une terre inhabitée. Le moment d’arrivée ne marque pas pour les personnages racialisés des romans urbains le début de l’histoire de la nation. L’histoire familiale de ceux-ci situe plutôt le Canada dans un réseau mondial et dans une histoire coloniale qui remet en question la bienveillance de l’État multiculturel. La prévalence de l’espace contemporain de la ville et la dominance du passé extranational dans les romans urbains risquent toutefois d’éclipser l’histoire coloniale de l’espace canadien et la colonisation sur lesquelles est fondée la ville. Finalement, les romans suburbains soulignent l’importance du sujet individuel et son adhésion temporelle à la nation pour renforcer et reproduire l’idéologie nationale. Ils mettent en scène une citoyenneté privée qui réalise les valeurs et les idéaux de la nation par une série de décisions et de gestes individuels et par la reproduction de l’oubli, qui est garant de la continuité de l’État settler. Les romans suburbains de notre étude tracent le processus de suburbanisation depuis ses premières phases pour en arriver à une contemporanéité extrême qui évacue toute histoire du territoire, mais qui évacue aussi de celui-ci toute vision de l’avenir. La progression des chapitres qui portent sur les romans allochtones relève ainsi d’un mouvement temporel. Elle part de l’espace rural, de l’atomisation et de la reproduction du temps hégémonique par la famille nucléaire pour s’achever dans les romans suburbains où la nation s’incarne dans les gestes immédiats, privés et quotidiens des individus. Cette individualisation relève toutefois, de plus en plus, de l’impossibilité d’une vision singulière de l’avenir. À l’encontre de l’individualisation et de l’atomisation progressive des romans allochtones, les récits autochtones affirment une socialité souveraine et politique en renouvelant le contact avec le territoire et les ancêtres. Ainsi, une analyse spatiotemporelle des œuvres écrites au Canada met en relief les différents processus de formation du sujet-citoyen. Les théories queer qui examinent les sociospatialités et les intimités non hégémoniques, ainsi que les études culturelles abordant l’émergence de la citoyenneté privée dans la phase tardive du capitalisme nous aident à analyser les enjeux spatiotemporels de la subjectivité. Cet engagement théorique vient décentrer et déloger le temps hégémonique de la nation tout en remettant en cause les processus de formation du sujet. Il offre, suivant la vision de Bakhtine, une approche analytique pour étudier le temps, l’espace et l’idéologie dominante dans les récits littéraires dans le contexte du colonialisme de peuplement.
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Écocritique comparée de Jean Marc Dalpé et de Joseph Boyden

Noël, Martine 19 November 2018 (has links)
Ma thèse est une étude comparée des oeuvres de Joseph Boyden et de Jean Marc Dalpé, et plus spécifiquement de leur imaginaire spatial. Mon analyse se veut essentiellement géocritique et géosymbolique. Elle s’inspire des travaux de Bertrand Westphal, qui s’intéressent à l’insertion et la transformation littéraire des espaces humains. L’ancrage géographique nordique des textes de ces deux auteurs, et plus spécifiquement dans le Nord ontarien où la nature est omniprésente, me semble particulièrement porteur de sens. Il s’agit d’ailleurs de l’élément principal permettant de rassembler et de comparer les oeuvres de Boyden et de Dalpé. Mon étude se centre ainsi sur la géocritique, mais se veut surtout une écocritique, puisque cette approche me permet de cerner davantage les thèmes et les symboles issus spécifiquement de l’environnement naturel. Je procède donc à une exploration du wilderness littéraire dans les oeuvres, qu’il soit forestier, minier, aquatique ou vivant. Grâce aux travaux de William Cronon, je note que ce concept est remis en question dans les oeuvres du corpus, car il ne s’agit pas ici d’un wilderness en tant que nature vierge. Les personnages vivent, au contraire, à proximité de la forêt, entretiennent un contact quotidien avec la nature. Une véritable relation entre les personnages et les éléments de leur environnement se met donc en place. Toutefois, cette relation n’est pas toujours idyllique, car la nature sauvage demeure tout de même dangereuse. Les auteurs puisent parfois dans un symbolisme plutôt universel ou connu, celui des bêtes sauvages dangereuses et des monstres. La forêt boréale est menaçante, et évoque les ouvrages de Robert Progue Harrison ou encore de Margaret Atwood. L’hiver et le froid soutiennent le thème de la survivance. Ma thèse montre aussi que le sentiment d’emprisonnement suscité par la forêt est une symbolique récurrente. Il existe un lien de parenté entre l’univers de la nature sauvage et l’imaginaire de la biorégion du nord ontarien. Cet imaginaire est marqué par des symboles qui cadrent avec l’expérience que font les personnages du wilderness, mais il est aussi teinté par la mythologie autochtone et renvoie ainsi à la présence importante des peuples des Premières Nations dans la région. En somme, mon analyse du symbolisme écologique s’intéresse à la présence d’un wilderness nord ontarien polysémique et multiforme dans les oeuvres à l’étude. En outre, par sa nature comparative, ma thèse montre que malgré les différences de langue, et les différences culturelles qui en découlent irrémédiablement, il y aurait un imaginaire du wilderness commun à ces auteurs canadiens bien connus, imaginaire cependant directement tributaire de la géographie ontarienne.
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Forward Motion: Cultural Memory and Continuity in Mi'gmaq Literature

Metallic, Blair Alicia January 2015 (has links)
Abstract : The Mi’gmaq colonial experience is not unique among North American Native peoples, but being among the earliest in Canada to be colonized by Europeans, who arrived largely from the East, our people have had to contend with over 500 years of colonization and assimilation. The goal of this research is to explore the cultural practices of continuity and cultural memory as applied in selected examples of Mi’gmaq stories/literature, past and present. As a Mi’gmaq woman, having spent most of my life in the First Nations community of Listuguj in Quebec, I felt the need to focus my research on Mi’gmaq culture and stories. I believe our culture is rich and interesting in its history, language, and literature; I wish to showcase this in my thesis. By providing an overview of the still emergent literature of the Mi’gmaq Nation in its various forms (storytelling, novel, memoir, autobiography, poetry), I intend to illustrate that the Mi’gmaq people as well as their culture and language have been and still are continuously evolving. The stories presented in this thesis assure cultural continuity by creating and keeping a collective memory in the form of narratives that can be read, expressed, and interpreted many times over. My own understanding of cultural continuity stems from the Mi’gmaq sense of culture which is made up of three aspects: traditions, consciousness or identity, and language. I identify “continuity” as the forward-motion study of culture and the consistent existence of Mi’gmaq values, knowledge, and stories and how they have continuously evolved. Mi’gmaq culture is in a constant state of renewal while it still upholds a sense of influence from our collective past. Jan Assmann’s theorization of the concept of cultural memory is a way society ensures cultural continuity by transmitting its collective knowledge through generations. In accordance with Assmann’s notion of cultural memories as stores of knowledge from which members of a community construct their collective and individual identities, my idea of “cultural memory” is deeply related to narrative memory in the sense that story (in its many forms) inevitably preserves, defines, and transmits memories as well as teachings of Mi’gmaq culture and beliefs. Through the (re)interpretation of past stories and the formation of new ones, Mi’gmaq literature constitutes a means of defining our cultural identity for ourselves and for others. The forward motion of cultural continuity in my study does not idealise a pre-colonial past nor does it encourage leaving our shared history behind, but rather I wish to demonstrate that Mi’gmaq literature re-members and shapes our cultural past as it relates to our ever-evolving present to assist us on our journey towards the future. The goal of my thesis is to show that examples of Mi’gmaq traditional and modern literature and stories depict a Mi’gmaq culture and identity that is not stunted in the past, but rather syncretises cultural memories and visions for the future. The four chapters in this paper reflect the past, present, and future of Mi’gmaq stories, though not in a strictly linear manner. By means of applied reading of selected texts and exploring the significance of the past in the present and its relationship towards the future, I intend to represent a mixture of linear and cyclical concepts of time. Chapter One will begin in the past with a discussion of the cultural practice and functions of traditional Mi’gmaq storytelling and pre-colonial worldview. This chapter illustrates how Mi’gmaq history and traditional stories are interrelated as stores of cultural memory and knowledge. Chapters Two and Three explore differing patterns present in contemporary Mi’gmaq literary representations. Chapter Two explores the issues of Native cultural authenticity as well as the myths of the “Imaginary Indian” (Daniel Francis) and the “timeless condition” (Anne-Christine Hornborg), which posit Native culture and peoples as relics of the past with no future. Namely by analyzing two historical novels with Mi’gmaq characters that are written by non-Mi’gmaq authors, The Deserter (2010) by Paul Almond and Cibou (2008) by Susan Young de Biagi, this chapter presents the importance of questioning and analyzing what we as Mi’gmaq people read about our own culture. Chapter Three depicts Mi’gmaq self-representation in the form of non-fiction residential school Survivor narratives, specifically Out of the Depths by Isabelle Knockwood and Song of Rita Joe by Rita Joe. Both authors write about the past in order to encourage individual and collective healing, following residential school experience, with a hopeful vision for the future. Having both survived the assimilatory and abusive system of the Shubenacadie Residential School in Nova Scotia, Knockwood and Joe depict personal, and sometimes contrasting, views of the residential school legacy. Deena Rymhs’ parallel analysis of residential schools as prisons, how residential schooling caused a significant rupture in cultural continuity by enacting spatial and ideological diaspora as defined by Neal McLeod, as well as Aboriginal resilience and healing are key theorizations in this chapter. Finally, Chapter Four looks at the discourse of the past in the present in examples of Mi’gmaq contemporary literature. The notions of belonging and identity construction are significant in Mi’gmaq literature. In the colonial past (and to an extent still today), Native peoples have not been in control of their own cultural identities. In order to contextualize the current issues surrounding Mi’gmaq/Native identity that are reflected within the narratives in this chapter, Indian Status as a legal identity conferred on Native peoples and its implications on personal and cultural identity as well as community belonging are explored. Keeping in mind the negotiations of both ascribed and self-ascribed cultural identities, Stones and Switches by Lorne Simon, My Mi’kmaq Mother by Julie Pellissier-Lush, two books for children by Michael James Isaac, as well as selected poetry by Shirley Kiju Kawi, will be analysed with a view to recognizing a modern hybrid Mi’gmaq identity. On the whole, Mi’gmaq people (and those who wish to learn more about Native and Mi’gmaq people) can always find useful and relevant information in our collective past. Mi’gmaq storytelling and literature, in their multitude of forms, represent viable stores of cultural memories that link both past and present traditions, values, and realities as our culture moves into the future. / Résumé : Ce travail de recherche vise à explorer les pratiques de continuité et de mémoires culturels en utilisant une variété d'exemples provenant de la littérature Mi'gmaq du passée et du temps présent. L'expérience colonial du peuple des Premières Nations Mi'gmaq n'est pas unique en ce qui concerne les Autochtones d'Amérique du nord mais ils ont cependant été parmi les premières Nations autochtones à être colonisés au Canada par les Européens, qui sont arrivés de l’est, et ont donc eu à vivre avec les effets de plus de 500 ans de colonisation et d'assimilation. En tant que jeune femme Mi’gmaq, ayant vécue la majeure partie de ma vie dans la communauté des Premières Nations de Listuguj, Québec, j’ai senti le besoin de centrer mes recherches sur la culture et les histoires Mi’gmaq. Dans ce mémoire, je souhaite mettre en valeur la richesse de l’histoire, la langue et la littérature de mon peuple. En donnant un aperçu de la littérature encore émergente de la Nation Mi’gmaq sous ses différentes formes (les contes, les romans, les mémoires et biographies, la poésie, etc.), ce projet a pour but d’illustrer que la culture et le peuple Mi’gmaq sont en évolution constante. Les histoires présentées au cours des chapitres suivants s’inscrivent dans une tradition de continuité culturelle car elles créent et entretiennent une mémoire collective sous la forme de récits qui peuvent être lus, exprimés et interprétés à de nombreuses reprises. Nous définissons le terme "continuité" comme étant l'étude de la culture et de l'existence persistante des valeurs, des connaissances et des histoires Mi'gmaq ainsi que la façon dont ces éléments ont évolués au cours de leur existence. Deux aspects importants de la continuité culturelle sont la littérature et la langue. Dans ma conception de continuité, je m’informe de la définition Mi’gmaq du concept de la culture qui comprend trois aspects : les traditions, l’identité et la conscience, et la langue. J’identifie la notion de continuité comme étant un mouvement vers l’avant dans l’étude de la culture et de la survie des valeurs, de la connaissance et des histoires Mi’gmaq en relation avec leur évolution dans le temps. Effectivement, la culture Mi’gmaq est en constant état de renouvellement. Sa littérature reflète cette réalité en contribuant à préserver et à rétablir les traditions et les valeurs du passé tout en détenant une vision directrice et encourageante pour l’avenir de notre culture, de notre identité collective. Les exemples de littérature traditionnelle et moderne Mi’gmaq tracent alors une ligne de continuité dans le temps qui avance vers le futur avec l’information culturelle du passé. La culture Mi’gmaq est en état de renouvellement continuel tout en conservant ses racines dans notre passé collectif. La théorisation du concept de mémoire culturelle par Jan Assmann est une façon pour la société d'assurer une continuité culturelle en transmettant son savoir collectif à travers les générations. Conformément à la notion de mémoires culturelles d'Assmann en tant que réserves de connaissances à partir desquels les membres d'une communauté construisent leurs identités collectives et individuelles, notre interprétation du terme "mémoire culturelle" est profondément liée à la mémoire narrative, parce qu'une histoire dans toutes ses formes va préserver, définir et transmettre inévitablement les souvenirs, l'histoire, les croyances et les enseignements de la culture Mi'gmaq. Par la réinterprétation des textes traditionnels du passé et la création de nouvelles histoires contemporaines, la littérature Mi’gmaq constitue un moyen de définir notre identité culturelle autant pour nous-mêmes que pour les autres. La proposition d’un mouvement vers l’avant, vers l’avenir au cœur de notre recherche n'a pas comme but d'idéaliser le passé précolonial ni d'encourager l'abandon de notre histoire partagée, mais de démontrer que la littérature Mi'gmaq commémore et forge notre passé par sa relation avec notre présent en constante évolution pour nous assister dans notre voyage à travers le temps, vers un futur. L’objectif de ce projet est de démontrer que des exemples de littérature Mi’gmaq (traditionnel et contemporain) mettent en valeur une culture et une identité Mi’gmaq qui n’est pas éclipsé par les ombres de son passé, mais au contraire, s’informe et s’inspire des mémoires culturelles de son passé afin de mieux s’épanouir de manière créative au temps présent et d’assurer sa continuité dans le futur. Les personnes Mi'gmaq, leur culture et leur langue ont été et sont encore en évolution continuelle. Ces quatre chapitres reflètent le passé, le présent et le futur des histoires Mi'gmaq mais pas nécessairement de façon strictement linéaire. En faisant lecture critique d'une sélection de textes et en explorant la signification du passé pour le présent et sa relation envers le futur, nous avons l'intention de représenter une combinaison d'éléments relatifs aux concepts du temps, d'un point de vue à la fois cyclique et linéaire. Chapitre Un débute dans le passé en étudiant la fonction des histoires traditionnelles Mi'gmaq et la vision précoloniale de celles-ci. Le premier chapitre illustre comment les rapports historiques et les contes traditionnels sont étroitement liés en ce qui concerne leur valeur en mémoire et en connaissance culturelle. Certains aspects de la mythologie/cosmologie traditionnelle Mi’gmaq y ont expliqué à travers deux exemples de contes précoloniaux. De plus, la perspective Mi’gmaq dans certains rapports historiques coloniaux sont explorer. Ensuite, dans les Chapitres Deux et Trois, les diverses représentations littéraires actuelles des histoires Mi'gmaq sont explorées. Le deuxième chapitre examine les grandes questions de l’authenticité culturelle ainsi que les mythes de l’Indien rêvé (Imaginary Indian de Daniel Francis) et de la condition intemporelle (« timeless condition » de Anne-Christine Hornborg) qui positionnent les cultures et les peuples amérindiens comme des vestiges du passé sans avenir. Notamment avec l’analyse de deux romans historiques à propos de personnages Mi’gmaq au 17e siècle écrits par des auteurs non-Mi’gmaq : The Deserter (2010) de Paul Almond (traduit en français en 2013 sous le titre Le déserteur) et Cibou (2008) de Susan Young de Biagi, ce chapitre présente l’importance de questionner et analyser ce que nous lisons à propos de notre propre culture. Les deux romans sont le fruit d'une recherche historique détaillé sur l'histoire Mi’gmaq à l'époque de (ou un peu avant) la colonisation. Cependant, la représentation des personnages Mi’gmaq ne va pas au delà du champ d'application limité du passé colonial et perpétue les exemples de stéréotypes qui se retrouvent souvent dans la littérature populaire et romantique à propos de la culture amérindienne d'aujourd'hui. Le troisième chapitre reflète l’autoreprésentation littéraire Mi’gmaq sous la forme de récit documentaire de survivants de pensionnats indiens, particulièrement Out of the Depths de Isabelle Knockwood et Song of Rita Joe de Rita Joe. Ayant survécues au système d’assimilation et d’abus du pensionnat indien de Shubenacadie au Nouvelle-Écosse (le seul pensionnat pour enfants autochtones de ce genre à être établi dans les provinces maritimes du Canada), Knockwood et Joe écrivent leur passé (et donnent voix à plusieurs autres survivants et survivantes) dans leurs récits afin de favoriser le processus de guérison et de réconciliation au niveau individuel et collectif en encourageant la voie à un avenir plus prometteur. Par la lecture de ces récits de vie, ce chapitre découvre les blessures physiques et psychologiques infligées aux cultures amérindiennes par le système des pensionnats. L'analyse parallèle de Deena Rymhs sur les pensionnats autochtones en tant que prisons, comment la vie dans les pensionnats autochtones a causé une rupture significative dans la continuité culturelle en promulguant une diaspora idéologique et spatiale comme définie par Neal McLeod ainsi que la résilience et la guérison autochtone sont des éléments clés de la théorisation de ce chapitre. Finalement, dans le quatrième chapitre, nous explorons les thèmes du passé reliés au présent par des exemples de la littérature Mi'gmaq contemporaine. Les notions d'appartenance et de construction d'identité sont significatives dans la littérature Mi’gmaq. Durant la période colonial (et dans une certaine mesure, encore aujourd'hui), les Autochtones n'ont pas été en contrôle de leur identité culturelle. Afin de mettre en contexte les problèmes actuels affectant les Mi’gmaq/Autochtones et qui se reflètent dans les histoires qui se retrouvent dans ce chapitre, le statut d'indien en tant qu'identité légale accordée aux Amérindiens et ses implications sur l'identité personnelle et culturelle ainsi que l'appartenance à la communauté amérindienne sont explorées. En gardant à l'esprit les négociations entre l'identité culturelle accordée et l'identité culturelle choisie, le roman Stones and Switches de Lorne Simon, la mémoire My Mi’kmaq Mother de Julie Pellissier-Lush, les deux livres pour enfants écrits par Michael James Isaac ainsi que des sélections de la poésie par Shirley Kiju Kawi seront analysée dans le but d'y reconnaitre l'hybridité de la nouvelle identité Mi'gmaq moderne. Dans l'ensemble, les Mi’gmaq, et les gens voulant apprendre à connaitre davantage les Autochtones et les Mi’gmaq, peuvent trouver de l'information pertinente dans notre passé collectif. Les histoires et la littérature Mi'gmaq, dans ses multiples formes, représentent des réserves de connaissances viables qui relient les traditions, les valeurs et les réalités du passé et du présent au fur et à mesure que notre culture progresse vers l'avenir.
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Globalization and slow violence : slow genocide at the periphery in Jeannette Armstrong’s Whispering in shadows and Kaine Agary’s Yellow-Yellow

Awele, Emmanuel Chukwudi January 2015 (has links)
Abstract : The work that follows analyses the environmental, cultural, economic and rhetorical methods of conceptualizing violence affecting traditional Niger-Deltan and pan-Indigenous peoples. Whispering in Shadows by Jeanette Armstrong and Yellow-Yellow by Kaine Agary represent how Okanagan and other pan-Indigenous peoples of the Americas and Niger Deltans experience contemporary forms of slow genocide as a result of environmental pollution and various forms of displacement from ancestral spaces. This analysis of both texts brings to the fore the Indigenous sense of life, well-being, and progress that is grounded in a holistic view of communal life on traditional lands, and places it in contrast with the non-traditional use of traditional lands, as well as the exploitation of Okanagan and Nigerian Indigenous peoples produced by the dominant socio-economic realities controlled by the forces of globalization. Indigenous environmentalism reflected by Armstrong’s and Agary’s novels views human relationships with the land in terms of an interconnected familial dependence, and not within extreme notions of romanticized abstinence from dependence on land or of capitalist exploitative use of land. In the light of the environmental criticism of Yellow-Yellow and Whispering in Shadows, I propose that both texts may be read as eco-literature. However the ecocritical work of both novels is based, not on Western-identified notions of ecocriticism that often prioritize the non-human through what Graham Huggan and Helen Tiffin describe as “anti-human” environmentalism. Rather, the novels adopt an Indigenous view of humans and non-humans not as competing subjects, but as interdependent and interrelated parts of one entity: the land. Agary’s and Armstrong’s renderings of displacement disrupt dominant utilitarian perceptions of the land by showing that it carries meaning and identity that encompasses culture, social, personal and communal existence. I suggest that a reaffirmation of culturally-grounded relations with the land, a reconnection to land and rebuilding of localized networks between Individuals in eco-devastated communities and between such communities in a form of globalization-from-below provides a strong base for healing, for cultural preservation, and for creative collaborative responses and solutions to globalization. Global minority collaboration and cultural affirmation ultimately has potentials of destabilizing and resisting globalization in sustainable ways. They insulate communities from the hegemony of the dominant Western socio-cultural models. The close familial ties between Indigenous peoples and the land, coupled with historic, cultural and economic meaning of land to such communities suggest that the loss of traditional land under systems of globalization is a traumatizing and devastating experience for traditional peoples. I argue that such cultural and physical dislocation normalizes a trend of infighting and social instability, which becomes a self-reproducing violence that exacerbates the process of slow genocide: “the emotional and physical harm done to survivors of violence over time that leads to extreme hardship and premature death for many” (Cottam, Huseby, and Lutze 2). At the heart of Armstrong’s and Agary’s texts are critiques of both environmental and social injustices that emanate from industrial activities on Indigenous traditional lands. The environmental representations of Armstrong and Agary portray Indigenous perspectives that link environmentalism to the cultural, economic and social facets of sustainability. The pan-Indigenous and African environmentalisms represented in Whispering in Shadows and in Yellow-Yellow respectively do not define “environmental concerns” and issues of justice in terms of separate issues that need linking. Rather, they represent the issues of equity, justice, and environmental, spiritual and cultural stability as a one and the same interrelated issue of sustainability. / Résumé : Ce qui suit analyse des dispositifs environnementaux, culturels, économiques et rhétoriques qui engendrent le déplacement chez les peuples traditionnels autochtones et du Delta de Niger. Whispering in Shadows de Jeannette Armstrong et Yellow-Yellow de Kaine Agary représentent, de manière similaire, la façon dont les peuples traditionnels autochtones et ceux du Delta de Niger expérimentent les formes contemporaines du génocide lent sous forme de pollution environnementale, ainsi que des déplacements spatiaux. Cette analyse porte un regard particulier sur le sens de la vie, du bien-être et du progrès selon les cultures traditionnelles autochtones qui se basent sur une vision globale de la vie commune sur la Terre ancestrale. Cette cosmologie est mise en contraste avec la culture mondialisée qui encourage notamment l’utilisation non-traditionnelle des terrains et l'exploitation des peuples traditionnels autochtones. L'environnementalisme autochtone reflété dans les romans d'Armstrong et d’Agary considère les relations des humains avec la Terre comme étant une dépendance familiale interconnectée. Cette relation ne se définit pas sur base des notions extrêmes d'abstinence romancée ou de non-dépendance sur la Terre. Elle n’est pas définie non plus par des notions de l'exploitation écocidaire capitaliste de la Terre. À la lumière de la critique environnementale de Whispering in Shadows et de Yellow-Yellow, je propose que les deux textes soient lus comme des éco-littératures. Cependant, le travail des deux romans écocritiques est fondé non sur les notions occidentales de l’écocritique qui privilégient souvent les non-humains dans un environnementalisme que Graham Huggan et Helen Tiffin (2010) décrivent comme étant « antihumain », mais plutôt sur celles qui considèrent les humains et les non-humains non pas comme des sujets en concurrence, mais comme les parties interdépendantes et intimement liées au sein d’une seule entité: la Terre. La conception de la question du déplacement selon Agary et Armstrong déstabilise la perception dominante matérialiste de la Terre en montrant que la Terre est porteuse d’un sens et d'une identité qui peuvent sembler arbitraires, mais qui englobent au fait la culture, la vie sociale, personnelle et communautaire. Je propose qu’une base solide pour gagner la guérison spirituelle, la préservation des cultures marginalisées et la lutte contre la mondialisation se trouve dans la réaffirmation des relations culturellement fondées avec la terre, la reconnexion à la terre et la construction de réseaux localisées entre les individus dans les communautés éco-dévasté, ainsi qu’entre ces communautés, dans une forme de « mondialisation d’en bas. » La collaboration entre les minorités et l'affirmation culturelle ont de la potentielle à déstabiliser et résister la mondialisation de manière durable. Cette globalisation d’en bas isole aussi les communautés de l'hégémonie des modèles socio-culturels dominants venant souvent de l’occident. Les liens familiaux étroits que partagent les peuples autochtones et leur Terre, ainsi que les significations historiques, culturels et économiques de la Terre pour ces communautés autochtones, suggèrent que la perte des espaces terrestres traditionnelles sous les systèmes de la mondialisation est vécue comme une véritable expérience traumatisante et dévastatrice. Cette injustice normalise par la suite une tendance de la violence latérale et de l'instabilité sociale qui devient une violence autoreproductrice et qui maintient le processus historique du génocide lent: «le préjudice émotionnel et physique subi par les victimes de la violence au fil du temps qui mène à la pauvreté extrême et à la mort prématurée pour beaucoup» (ma traduction : Cottam, Huseby, et Lutze 2). Au cœur des textes d'Armstrong et d’Agary se trouvent des critiques contre les injustices sociales et environnementales émanant des activités industrielles dans les espaces traditionnelles autochtones. L’environnementalisme d'Armstrong et d’Agary décrit des cosmologies autochtones qui interagissent entre l'écologie et les aspects culturelles, économiques et sociaux du développement durable. L’environnementalisme autochtone d’Armstrong et l’environnementalisme africain d’Agary, en fonction de leurs cosmologies traditionnelles respectives, ne conceptualisent pas des «préoccupations environnementales» et les questions de justice dans le contexte des questions distinctes qui devraient être liées comme la culture dominante occidentale les conçoivent. Pour eux, les questions de l'équité, de la justice, de la stabilité environnementale, spirituelle et culturelle ne sont qu’une et la même question du développement durable.

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