41 |
L'invention musicale dans le motet du XIIIème siècle / Musical invention in the 13th-century motetYcard, Sébastien 22 November 2012 (has links)
Dès lors que l’on s’intéresse au XIIIe siècle, le motet est l’exemple musical le plus fréquemment employé pour illustrer la rationalisation de la pensée médiévale. De ce fait, celui-ci s’inscrit difficilement dans le cadre normé d’une continuité polyphonique.Pourtant, le motet est un passage, nécessaire et transitoire, entre l’organum et la polyphonie contrapuntique du XIVe siècle. La musique qui en découle exacerbe la technique du déchant tout en conservant l’originalité mélodique de chaque voix.C’est la difficulté propre à tout lieu médian : conserver, reproduire, modifier, transmettre puis figer sur une feuille de parchemin. Dans le cas du motet, le principal questionnement porte sur la possibilité de réaliser une oeuvre polyphonique entièrement mesurée dans laquelle subsiste une, voire plusieurs, trames mélodiques prolongeant le style formulaire des organa. L’analyse musicale permet-elle d’identifier les différents gestes compositionnels du motet ? En d’autres termes, peut-on se faire une idée précise du motet au XIIIe siècle à partir des seules traces écrites les concernant et construire un modèle analytique cohérent de type émique ?L’ambition de cette étude est d’identifier les éléments normatifs du motet au XIIIe siècle et de déterminer, en filigrane, les gestes d’inventivité de chacune des dix pièces analysées. C’est par la mise en place d’une norme, incessamment renouvelée par l’invention musicale, au sens médiéval du terme, qu’il est possible de reconstituer le motet au sein même de son environnement socioculturel. / Since we are interested in the 13th-century, the motet is the musical example most frequently called to illustrate the rationalization of the medieval thought. Therefore, this one joins with difficulty in the standardized frame of a polyphonic continuity.Nevertheless, the motet is a passage, necessary and passing, between the organum and the contrapuntal polyphony of the 14th-century. The music which ensues from it aggravates the technique of the discant while keeping the melodic originality of every voice.It’s the difficulty appropriate for any median place: preserve, reproduce, modify, to pass on then the congeal on a leaf of parchment. In the case of the motet, the main questioning concerns the possibility of realizing one polyphonic completely measured work in which remains one, even some, melodic wefts extending the “style formulaire” of organa. Does the musical analysis allow to identify the various compositional gestures of the motet? In other words, we can be made a precise idea of the motet at the 13th-century from the only written sources concerning them and to build a coherent emic analytical model?The ambition of this study is to identify the normative elements of the motet in the 13th-century and to determine, between the lines, the gestures of inventiveness of each of ten analyzed parts. It’s by the implementation of a standard, presently renewed by the musical invention, in the medieval sense, that it’s possible to reconstitute the motet within its sociocultural environment.
|
42 |
"polonais, hongrois, deux frères" : la représentation des plus anciennes relations polono-hongroises dans l'historiographie du Moyen-Age à nos jours et la question des origines médiévales du mythe de l'amitié polono-hongroise. / Polak, Węgier, dwa bratanki,… / Magyar, Lengyel, két jó barát,…Quéret-Podesta, Adrien 18 December 2010 (has links)
La présente thèse de doctorat est consacrée au problème de la genèse du mythe de l'amitié polono-hongroise, très populaire dans ces deux pays depuis le XIXème siècle. L'un des éléments notables de ce mythe étant l'affirmation de son ancienneté, l'examen de la représentation du passé commun de la Pologne et de la Hongrie depuis leur naissance jusqu'à la fin du Xème siècle jusqu'au rapprochement entre Piasts et Anjous au quatorzième dans la production historiographique de ces deux pays et - dans une moindre mesure - de leurs voisins depuis l'an mil environ jusqu'à nos jours constitue donc l'un des principaux axes de recherche de la présente étude. Le second axe, qui lui est étroitement lié, concerne l'existence éventuelle de traces de l'idée d'amitié polono-hongroise avant l'époque contemporaine et plus particulièrement durant les premiers siècles de l'histoire de la Pologne et de la Hongrie. L'analyse de ces deux grandes thématiques permet d'établir la présence de références à une amitié polono-hongroise dans l'historiographie de ces deux pays dès les XIIème et XIIIème siècles, mais l'impact de ce phénomène demeure très limité - notamment en Hongrie et dans les pays tiers - jusqu'au XIXème siècle. Il convient par ailleurs de constater que si l'essor du mythe de l'amitié à cette période ne contient pas de référence directe aux précédents médiévaux, la célébration de cette amitié fait appel - en particulier dans le cadre officiel - à de nombreux personnages et évènements issus des premiers siècles de l'histoire de ces deux pays afin d'en prouver l'ancienneté et la solidité. L'existence de ce mécanisme de récupération permet donc d'affirmer qu'en dépit de la discontinuité caractéristique de l'histoire de la notion d'amitié polono-hongroise, la représentation des plus anciens contacts entre ces deux pays et la célébration de leur amitié sont très fortement liées et constituent respectivement le "réservoir" et le "moteur" d'une "machine à redessiner le passé commun" de la Pologne et de la Hongrie. / The present dissertation is dedicated to the problem of the genesis of the Polish-Hungarian friendship's myth, which is a very popular topic in both countries since the XIXth century. One of this myth's most characteristic features being the affirmation of its ancientness, the analysis of the representation of Poland's and Hungary's common past from their birth in the second half of the Xth century until the Piast-Anjou alliance in the XIVth century into the historiography of these countries and - to a lesser extent - of their neighbors constitutes then logically one of the main axis of research in this study. The second axis, which is strongly linked to the first one, touches the possible existence of traces of the Polish-Hungarian frienship's idea before the XIXth century: we especially focused on the first centuries of Poland and Hungary's history, but we also examined the following periods. The analysis of these two main themes clearly shows the presence of references to a Polish-Hungarian friendship in those two countries' historiography as early as the XIIth and the XIIIth centuries, but the influence of this phenomenon remained very limited - especially in Hungary and in the neighboring countries - until the XIXth century. Besides, it should be added that even if the rise of the friendship's myth at that period does not make any reference to its medieval antecessors, the friendship's celebration frequently evocates - especially in the official sphere - peoples or events dating back from the first centuries of those two countries' history in order to prove its ancientness and its solidity. The existence of this mechanism of recuperation enables then us to affirm that in spite of the discontinuous aspect of the history of the Polish-Hungarian friendship's idea, the representation of the oldest relationships between those two countries and the celebration of their friendship are very strongly linked and constitutes the "tank" and the "engine" of a machine whose function would be to redraw Poland's and Hungary's common past.
|
43 |
Les profits de la guerre : prédation et pouvoir dans le monde franc (VIe - Xe siècle)Keller, Rodolphe 20 November 2013 (has links)
La prédation – pillages, prises de captifs et prélèvements tributaires – est un aspect important de la pratique guerrière dans les sociétés du haut Moyen Âge. Elle met en circulation de grandes quantités de richesses qui viennent alimenter les trésors des rois et des potentes. Cette étude vise à en dégager le rôle dans le fonctionnement et la reproduction des pouvoirs, dans le monde franc du VIe au Xe siècle.Les enjeux sont nombreux. L'appropriation de biens par la guerre est déterminante dans la capacité des grands à mobiliser des combattants, qui bénéficient d'une part de ces richesses. En outre, elle leur permet d'accumuler des biens de prestige essentiels dans la praxis aristocratique : objets précieux, armes, chevaux… Ces biens alimentent les échanges matériels entre les élites. Ils peuvent être distribués aux fidèles ou donnés à d'autres princes. La prédation est également facteur de gloire. Le butin fait parfois l'objet de pratiques ostentatoires illustrant la victoire des chefs de guerre.Si elle est facteur de cohésion, la prédation est aussi au centre de concurrences. La royauté franque impose une domination tributaire aux gentes voisines, ce qui apparaît aussi bien comme un moyen de stabiliser l'espace frontalier que d'institutionnaliser à son profit exclusif l'appropriation prédatrice. Les grands en charge des espaces frontaliers tendent au contraire à multiplier les confrontations guerrières afin d'en retirer les bénéfices. Parallèlement, l'expansion franque se traduit par une forte compétition entre les acteurs pour le contrôle des ressources foncières. Cette étude montre ainsi comment la question de la prédation éclaire sous un angle nouveau le rapport entre élites et richesse dans le monde franc. / Predation – looting, taking of captives, pressing of tributes – is an important aspect of early medieval warrior activity. Large amounts of wealth circulate and supply kings' and potentes' treasures. This study aims at exposing the role of related practices in the context of the establishment and functioning of power in sixth to tenth century Frankish society.There is a lot at stake. Appropriation of material goods by war allows the magnates to mobilize warriors, who often receive a share of wealth. What is more, these practices enable the accumulation of prestige goods, that are essential in aristocratic praxis : alongside precious objects, they include weapons, horses… These goods are central to material exchanges within the elite. They can be distributed to the fideles or given to other princes. Predation also represents glory. War leaders willingly exhibit booty to illustrate a recent victory.Being a means to cohesion, predatory practices also are at the center of competition. Frankish kings impose tributary domination to neighboring gentes, which appears at the same time as a means to stabilizing the border area, and as a way to institutionalize to its own account predatory profits. Instead, magnates in charge of border areas tend to seek warlike confrontations in order to reap the benefits. At the same time, the Frankish expansion results in a strong competition between magnates to control land resources. This study thus exposes to what extense these practices shed new light on the link between the elite and wealth in the Frankish world.
|
44 |
Agglomérations rurales et terroirs du haut Moyen Âge en Ile-de-France (VIè - XIIè s.) : l'apport des grandes fouilles préventives (Plateau briard, Plaine-de-France) / No English title availableGentili, François 18 December 2017 (has links)
La vision du monde rural du haut Moyen Age a été profondément modifiée durant ces dernières décennies grâce à l'archéologie préventive. Les grands travaux d'aménagement franciliens depuis les années 1980 ont offert l'occasion de fouiller de nombreux sites d'habitat avec plusieurs étapes dans cette exploration et un changement d'échelle dans les ouvertures. Jusqu'à cette période, les rares exemples d'habitats connus avaient nourri une vision pessimiste des historiens tels Georges Duby et Robert Fossier (Nissen sous presse) sur les conditions de vie et des pratiques agricoles durant le haut Moyen Age. / No English summary available.
|
45 |
Conflits et violences chez les universitaires parisiens au XIVe et dans la première moitié du XVe siècle / Violence in the University scholars’ environment in Paris (XIVth-the first half of XVth centuries)Ioffé, Vsevolod 08 December 2015 (has links)
Cette étude entend poser le problème des violences dans le monde universitaire parisien du XIVe siècle jusqu’au milieu du XVe siècle. Le monde universitaire est compris comme l’ensemble des maîtres, des étudiants et des serviteurs attachés juridiquement au studium. Il s’agit d’analyser l’évolution du phénomène en tenant compte du contexte politique troublé lié à la guerre de Cent Ans, à la guerre civile et au Schisme. Cette thèse aspire à mettre en évidence que les violences étaient un phénomène significatif identitaire pour les gens de l’Université. L’étude des sources historiques variées allant des documents normatifs et des traités didactiques aux données judiciaires et aux chroniques, permet de révéler un large spectre des pratiques violentes touchant le monde du studium parisien. / This study intends to rase the problem of violence in Parisian university world from the XIVth to the middle of the XVth c. The university world in this work is understood as a totality of masters, students and servants who were legally linked to the studium. We propose to examine the evolution of the phenomenon taking account of the troubled character of the political context which was due to the Hundred Years War, the civil war and also to the Schism. This study aims at highlighting the phenomenon of violence as significant to the identity of the university population. The analysis of varied historical sources ranging from the normative documents and didactic treaties to judicial data and chronicles, allows to reveal a large range of violent practices concerning the world of the studium of Paris.
|
46 |
Bâtir en Lorraine méridionale (XIe-XIIe siècles) : chantier et mise en œuvre des matériaux / Building in southern Lorraine (11th-12th centuries) : construction and implementation of materialsMoulis, Cédric 01 December 2018 (has links)
S’appuyant sur les acquis des travaux en histoire de l’art sur le bâti roman lorrain, cette thèse revisite un certain nombre de sites à l’aune de problématiques archéologiques liées à l’art de bâtir. Quatorze monographies d’églises, abbatiales ou châteaux, et une centaine de sites explorés dans l’ancien diocèse de Toul, permettent d’appréhender l’exploitation des matériaux, essentiellement la pierre et le bois, et leur mise en œuvre à travers neuf thématiques inhérentes au chantier de construction : implanter, proportionner, extraire, tailler, assembler, maçonner, voûter, échafauder, couvrir. Ce travail met ainsi en valeur les savoir-faire des architectes, des carriers, des tailleurs de pierre, des maçons ou encore des charpentiers sur un patrimoine trop modeste pour avoir jusque-là attiré la réelle attention des chercheurs.Ce sujet n’a pas fait l’objet d’études conséquentes, pour le périmètre géographique et la période chronologique retenus. Nous avons mis en lumière des bâtiments dont le plan et la volumétrie, s’ils s’accordent bien avec les canons romans connus, peuvent varier d’un endroit à l’autre du territoire, avec des spécificités inhérentes aux pays du Toulois, du Saintois et du Vallage. Ces pays se distinguent par la densité des vestiges, ce qui témoigne de leur vitalité au cours du XIIe notamment, et par la qualité des ressources lithiques disponibles.L’examen des matériaux et de leurs lieux d’exploitation met en valeur une économie basée sur une économie souvent restreinte à un rayon de cinq kilomètres autour du chantier, à l’exception peut-être du sapin et de la chaux. Le recours aux analyses physico-chimiques complète le dispositif de recherche mis en place. Elles ont souvent permis de reconsidérer les datations proposées par les historiens de l’art, en vieillissant les édifices, quelquefois de plusieurs dizaines d’années.Il s’agit ici bien souvent des premières observations en archéologie du bâti menées sur ces édifices ruraux de faible volume ou sur des parties difficiles d’accès, qu’ils soient en ruine ou en fonction. À la lumière de ces explorations, un nouveau champ de recherche régional émerge, celui des usages du bois dans les maçonneries et les charpentes, dont il reste bien davantage de traces que supposé au début de l’enquête. D’une manière plus générale, nous constatons une évolution dans la technicité des chantiers, et leur rationalisation, qui touche en premier lieu les édifices religieux réguliers dès la fin du XIe siècle, avant de s’étendre à la construction castrale au cours du XIIe siècle, puis aux petites églises de campagne à la fin de la période. Dans une perspective identique, nous démontrons que les savoir-faire locaux sont plus facilement utilisés que les grandes notions de l’architecture développées sur des bâtiments plus prestigieux et dans des régions de centralité politique importante.Nous avons également voulu remettre l’Homme et son geste au centre du processus de construction. Sans délaisser les motivations et les conséquences dans le domaine édilitaire, nous avons travaillé essentiellement sur la technicité. Comment passe-t-on de la motivation (volonté édilitaire) à la conséquence (réception de l’ouvrage terminé) ? Plus que le point d’arrivée, c’est donc le chemin pour y parvenir qui a été au centre de nos préoccupations. Ainsi nous imaginons la position du tailleur de pierre, celle de sa main, le mouvement insufflé à l’outil percutant la matière ; comment s’organise une assise de parement et comment différentier la première pierre posée de la dernière ; comment répondre aux contraintes architectoniques ; comment développer l’échafaudage. Les particularismes locaux montrent un déplacement, plutôt contraint géographiquement, des ouvriers sur les chantiers au gré de l’ouverture de ceux-ci / Thanks to steps forward on art history regarding the Romanesque architecture in the Lorraine region, this thesis revisits a number of sites in terms of archaeological issues related to the art of building. Fourteen monographs of churches, abbeys or castles, plus a hundred or so sites explored in the ancient diocese of Toul, make it possible to understand the use of building materials, primarily stone and wood. This can be done along nine themes related to construction: how to define location, proportionate, extract, cut, assemble, build, vault, scaffold, cover. This work highlights the know-how of architects, quarrymen, stonecutters, masons or carpenters involved in projects that have been neglected as they are often too modest to attract the attention of researchers.In fact, this topic has not been so far the subject of substantial studies for the geographical area and the chronological period involved. We have highlighted buildings for which plan and volume vary from one place to the other, although they all fit well with the known Romanesque canons. Specificities are prevalent in the Toul area, the Saintois or the Vallage. They are distinguished first by the density of remains in comparison with the rest of the Lorraine. This testifies to the vitality of these three entities during the 12th century in particular. It seems also related to the lithic resources available in these sectors.Examination of the materials and locations of available resources in the area highlights an economy based on short distribution channels, whereas materials rarely come from more than five kilometers away from the construction site, with the possible exception of pine wood and mortar. Physico-chemical analyzes have completed the research. They have often made it possible to reconsider the datings proposed by art historians, aging the buildings by several tens of years.On the sites themselves, we often provide the first observations in the archeology of buildings carried out so far, especially for rural buildings of low volume or for parts of buildings which are difficult to access, either in ruin or still in use. In light of these explorations, a new field of research is emerging and has to extended: the use of wood in the masonry and the carpentry. More traces remain than thought of at the beginning of the investigation. In a more general way, we notice an evolution in the technicality of the building sites, and their rationalization, which encompasses first the religious buildings at the end of the 11th century, before extending to the castle construction during the 12th century, and later to the small country churches. From a similar perspective, we demonstrate that local know-how is more often used than grand architectural concepts developed on more prestigious buildings and in regions of more political importance.We have also taken special care to put the Man and his gesture back in the center of the construction process. Most of the time, studies in this area are concerned with motivations and consequences of an action, be it political, artistic or editorial. We have focused more on technicality. How to go from motivation (the will to build) to realization (reception of the finished work) ? More than the point of arrival, it is the process that has been at the center of our concerns. Thus, we can imagine the position of the stonecutter in front of his stone, the position of his hand, the movement he infuses to the tool. How to organize the facings and how to differentiate the first stone laid from the last? How to respond to architectural constraints ? How to develop the scaffolding ? Here again, certain local peculiarities have appeared, probably showing a movement of workers to the various sites according to the opening of the construction works. Finally, our work brings new heuristic tools to the attention of researchers making the reading of the wall facings less tedious and more rational
|
47 |
Structures spatiales dans le roman des XIIe et XIIIe siècles. Intérieur - Extérieur / Space structure in 12th and 13th century novels. Interior - ExteriorJhit-E-Mon, Kanogwan 12 December 2009 (has links)
Dans les récits médiévaux, la réalité littéraire du décor est avant tout l'expérience imaginaire qu'introduit l'acte de lecture, avant d'être instrument qui permet au lecteur de réaliser l'image. Dans notre étude, il nous importe de préciser les éléments descriptifs, naturels et architecturaux, ou les visions du décor servant de cadres aux romans médiévaux. Avec une grande économie de moyens, la langue médiévale dit tout sur le sujet. En effet le stéréotype fonctionne toujours parfaitement, mais nous avons aussi de belles, brèves – mais énergiques – descriptions de châteaux et de villes. Les éléments du paysage peuvent s'ordonner en un panorama cohérent qui sait se mettre au service de l'action. Répondant aux nécessités du récit et sous forme de mentions généralement brèves, nous voyons apparaître peu à peu les éléments constitutifs des décors, naturels et urbains. Les rapides indications sont celles qui font apparaître le mieux la réalité d'un château ou d'une ville des XIIe et XIIIe siècles, telle qu'un romancier pouvait les présenter et les donner à voir à son public. / For a reader of medieval narratives the literary of the scenery, is in the first place an imaginary experience introduced by the act of reading and only subsequently it serves the role of an instrument necessary to reconstruct the image. In the present study, I discuss and reflect upon the natural and architectural elements of description and also the visions of the scenery recurrent in the medieval novel. The medieval language is extremely efficient in its descriptions of subject. The stereotypes are ever present, though punctuated by beautiful, short, yet vivid, descriptions of castles and cities. The elements of the landscape at times form a coherent panoramic setting for the action. Brief descriptions and mentions of the elements of the scenery, both natural and urban, appear as they are called for by the narrative. Such short indications appear to best show the reality of the castles or cities of XII and XIII century.
|
48 |
L’armure du XIIIe au XVIIe siècle en Europe : une approche matérielle. Production, nature et circulation du métal / Armor in Europe between the 13th and the 17th Century : a material approach. Metal production, nature and exchangesBerard, Emilie 29 June 2019 (has links)
Ce projet s’intéresse à un objet particulier : l’armure. Celle-ci, dont la fonction première était de protéger le combattant, s’est adaptée entre le XIIIe et le XVIIe siècle aux bouleversements qu’ont connu les pratiques de guerre et l’organisation des armées dans cette période. L’armure pouvait aussi avoir une autre fonction, celle de distinguer socialement son porteur. Ainsi, à la fin du Moyen Âge l’armure est à la fois un objet de grande consommation et d’usage courant mais également un produit de luxe. Sa fabrication, dominée par différents centres de productions internationaux comme les villes Milan et Nuremberg, demandait un savoir-faire spécifique pour travailler et mettre en forme le métal.Dans le but d’éclairer d’une part les techniques et savoir-faire anciens, d’autre part la circulation et les échanges dans l’espace européen, ce projet aborde l’étude de l’armure par sa matérialité, en mettant en œuvre une approche archéométallurgique. Un corpus spécifique, de plus d’une centaine d’objets, caractéristique de l’évolution de l’équipement défensif des combattants mais également des grands centres de production européens a ainsi été constitué. L’analyse du métal a permis de déterminer la nature des matériaux employés ainsi que les techniques de fabrication de ces objets. L’étude des inclusions non métalliques a quant à elle permis de discuter de l’origine géographique du métal utilisé pour la fabrication des pièces.De façon générale, les résultats ont montré l’emploi d’alliages de natures variées, parfois très hétérogènes pour réaliser les plates d’armures. Néanmoins en moyenne le métal employé possède une dureté proche de celle d’un acier homogène à 0,4-0,5% de carbone. Les alliages trempés de dureté élevée demeurent très minoritaires dans le corpus étudié. Des spécificités ont néanmoins été relevées, comme l’utilisation d’un matériau spécifique, associant plusieurs feuilles de métal aux propriétés différentes qui pouvait offrir à l’armure de meilleures propriétés défensives. Les informations acquises ont également permis d’étudier les pratiques mises en œuvre par les armuriers que ce soit pour la fabrication d’une armure complète, la production massive de pièces en « série », ou issues d’un même atelier. Les résultats relatifs à la nature et au travail du métal nous ont ainsi amené à questionner le rôle du maitre armurier qui signait les objets et la signification de cette signature pour un atelier. / The project focuses on a specific object: armor. Between the 13th and early 17th centuries, war practices have undergone major changes, both on the technological level, as well as the organizational one. Accordingly, defensives arms were adapted to the new needs in order to protect their owners. Armor was also in some cases a mark of social distinction. Thus, at the end of the Middle Ages, armor was both an object for everyday military use, massively produced, and a luxury attire. Its fabrication was dominated by several prestigious European centers of production like Milan and Nuremberg and required specific technical skills to shape the metal.In order to shed light on some of the techniques and ancient skills, along with the circulation and exchanges in the European space, this project addresses the study of armor through its materiality, by implementing an archeometallurgical approach. A specific corpus of over a hundred artefacts was collected, characteristic of the evolution of the defensive equipment of the fighters but also of the great European centers of production. Physicochemical analysis of the metal can decipher its nature and reveal the technical skills of the craftsmen. Non metallic phases analysis has allowed to test hypotheses on the provenance of the materials employed.Overall, the results showed the use of alloys of varying nature, sometimes highly heterogeneous, to realize the plates of armor. However, on average the metal employed has a hardness close to a homogeneous steel with 0.4-0.5% carbon. Hardened alloys of high hardness remain very minor in the studied corpus. Specificities were nevertheless noted, such as the use of a specific material, combining several sheets of metal with different properties that could offer better defensive properties. The information acquired also allowed to study the workshop practices implemented by the armorers, whether for the manufacture of a complete set of armor, the mass production of "serial" pieces, or those originating from the same workshop. The results relating to the nature and hammering of the metal have led us to question the exact nature of the intervention of the master armorer who signed the artefact and the significance of the signature of a workshop.
|
49 |
Les Etudiants et la délinquance au Moyen Âge (XIIIe-XVe siècles) / Students and delinquency in the Middle Ages (XIIIth-XVth centuries)Gillon, Christian 29 September 2017 (has links)
La création des premières universités au tournant des XIIe et XIIIe siècles a constitué une véritable révolution dans le monde de l’enseignement. Bologne, Oxford, Paris, ont vu affluer toute une population de jeunes gens avides de connaissances, en provenance de tout l’Occident chrétien. Dans ces villes et dans quelques autres où s’était installée, quelques décennies plus tôt, une nouvelle classe sociale de commerçants et d’artisans, la cohabitation entre ces deux mondes fut pour le moins difficile. Les habitants acceptaient mal ces étudiants souvent dissipés qui ne parlaient pas la même langue qu’eux et il fallut tout le soutien des papes et des rois qui placèrent les universitaires sous leur protection en leur attribuant de nombreux privilèges. Forts de cette reconnaissance, certains en profitèrent à l’excès et devinrent homicides à l’occasion d’une rixe qui tourna mal, ou cambrioleurs suite à une mauvaise rencontre dans une taverne. Plusieurs se servirent de leurs connaissances pour user de faux en écriture. D’autres, adolescents en quête de sexualité, eurent des rapports prohibés avec les femmes ou les filles des bourgeois.Il n’est évidemment pas question de généraliser, de donner, à l’occasion de quelques exemples, une image de la réalité ne correspondant pas à ce qu’étaient, dans leur immense majorité, les étudiants médiévaux, ceux qui allaient devenir, quelques année plus tard, l’élite intellectuelle de la société. Des cas de dérives ont cependant existé et ont revêtu différentes formes. A partir de sources certes parcellaires mais malgré tout diversifiées, ce sont les différents aspects de cette délinquance mais aussi ses spécificités et ses évolutions au cours des trois derniers siècles du Moyen Âge, qui sont explorés dans cette thèse qui concerne l’Histoire mais aussi à d’autres sciences humaines, la sociologie et le droit en particulier. / The creation of early universities at the turn of twelfth and thirteenth centuries has been an absolute revolution in education world. Bologna, Oxford, Paris, have seen influx of young people eager to learn, coming from all Christian west. In these towns and a few others where had installed a new social class of shopkeepers and craftsmen, living together these two worlds had been at least difficult. Inhabitants were hard to accept these unrulies students who spoke another language, and it was nécessary than popes and kings put them under their protective custody by allocating them a lot of privileges. Wealth of this recognition, some of them took exessive advantages and became manslaughters on the occasion of a fight that degenerated, or burglars after a wrong encounter inside a tavern. Several used their knowledges by forging of documents. Some others, teenagers in search of sexuality, engaged prohibited intercourses with wifes or daughters of the burghers.It is obviously out of the question of generalization by giving, on the occasion of some examples, a picture of the reality that don’t correlate with that were the vast majority of medieval students, those who were to become, a few years later, the intelligentsia of society. However, drifts have been available in various ways. From fragmented but varied sources, these are the different aspects of that deliquency, and also specificities and evolutions over the last three centuries of Middle Ages, which are explored in this thesis about history and also other human sciences, particularly sociology and law.
|
50 |
La mer au Maghreb médiéval : pratiques et perceptions / The sea in medieval Maghrib : practices and perceptionsAbidi, Salah 15 December 2018 (has links)
Cette thèse examine la relation des Maghrébins avec la mer au Moyen Âge et son rôle dans l’enrichissement de la vie économique, sociale et mentale des habitants du littoral. Mare nostrum des Romains était considéré pendant les premiers siècles de l’Islam comme la mer des Byzantins par opposition à la mer des ténèbres, pour qualifier l’océan Atlantique. Mais pendant les siècles suivants, les musulmans investissent progressivement la Méditerranée et rivalisent avec Byzance et le monde latin pour la maîtrise des techniques de navigation et la domination du commerce maritime. Source de richesse, de conquête et d’affirmation du pouvoir, la mer a généré chez les Maghrébins des représentations à la fois objectives et mythologiques. Héritées d’anciennes civilisations, elles ont été constamment remodelées et enrichies par les Maghrébins au prisme de leurs pratiques quotidiennes, mais aussi grâce à leurs contacts avec le monde extérieur. / This dissertation analyses the relationship of the Maghribis with the sea in the Middle Ages and its role in the enrichment of the economical, social and mental life of the inhabitants of the shore. The Roman Mare nostrum was considered in the first centuries of Islam as the sea of the Byzantines, in opposition to the sea of Darkness, to describe the Atlantic ocean. But during the following centuries, muslims progressively take over the Mediterranean and compete with Byzance and the Latin world to master the technics of navigation and to dominate the maritim trade. Source of wealth, conquests and assertion of power, the sea engendered by the Maghribis both objective and mythological representations. Inherited from ancient civilizations, they have been constantly reshaped and enriched by the Maghribis thanks to their daily practices, but also due to their contacts with external worlds.
|
Page generated in 0.0401 seconds