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Le rapport des travailleurs sociaux à la standardisation en contexte de réseau de services intégrés destinés aux personnes âgées en perte d'autonomie fonctionnelleGagnon, Dominique January 2015 (has links)
Problématique
Les réformes du système québécois de la santé et des services sociaux débutées en 2003 visent à le transformer en profondeur. La mise en œuvre de réseaux intégrés de services destinés aux personnes âgées en perte d’autonomie fonctionnelle s’inscrit dans ce mouvement de réformes. L’intégration des services nécessite toutefois des changements importants dans les modalités de régulation des systèmes sociosanitaires afin d’être en mesure d’assurer une meilleure réponse aux problèmes multidimensionnels et chroniques des personnes âgées en perte d’autonomie fonctionnelle vivant à domicile. La standardisation des pratiques professionnelles vise ainsi à réguler l’action des multiples acteurs et organisations concernés par la prise en charge des problèmes sociosanitaires. Nous avons analysé le contexte politique dans lequel s’inscrit ce mouvement de standardisation au moyen de deux logiques de performance. La première, la logique managériale, correspond à l’adoption par l’État social de principes néolibéraux s’inscrivant dans la nouvelle gestion publique. La deuxième logique, dite clinique, est construite autour de la standardisation des pratiques professionnelles par l’entremise des pratiques fondées sur des résultats probants. L’arrimage parfois complémentaire et parfois contradictoire entre ces deux logiques rend le débat sur la standardisation des professions particulièrement complexe, particulièrement dans les métiers relationnels comme le travail social (TS). Pour ses promoteurs, la standardisation fait en sorte de rendre le travail social plus scientifique et plus rationnel ce qui constitue un gage de qualité, d’efficacité et d’efficience. Pour ses détracteurs, la standardisation se présente comme une menace à l’autonomie des TS. Elle est considérée comme une attaque contre le praticien réflexif autonome qui n’est pas conciliable avec les fondements de la profession. Ainsi la compréhension du rapport des TS à la standardisation constitue un enjeu particulièrement important non seulement pour soutenir la mise en œuvre de réseaux de services intégrés destinés aux personnes âgées (RSIPA), mais aussi pour comprendre l’évolution en cours du travail social. L’usage d’outils cliniques standardisés s’accompagne de plusieurs formes de standardisations, soit des standards de conception, des standards terminologiques, des standards de performance et des standards procéduraux.
Objectifs
L’objectif général de cette thèse est de comprendre le rapport des TS aux différentes dimensions de la standardisation de leur pratique professionnelle en contexte de RSIPA. Plus spécifiquement, nous voulons : 1) Décrire les formes de standardisation émergentes en contexte de RSIPA; 2) Dégager les éléments de contexte et les caractéristiques perçues des outils standardisés qui influent sur leur appropriation par les TS; 3) Élucider la participation des TS au processus de régulation des pratiques professionnelles; et 4) Repérer les composantes des outils standardisés qui agissent comme des conditions structurantes de la pratique et celles qui se caractérisent par leur adaptabilité.
Cadre théorique
Cette thèse s’appuie sur deux perspectives théoriques complémentaires. La première, la théorie de la régulation sociale (Reynaud, 1997) nous permet d’analyser la standardisation comme un processus de régulation, afin de mettre à jour les ensembles de règles avec lesquelles les TS doivent composer ainsi que les adaptations et la part de jeu stratégique que l’on retrouve dans l’usage de ces règles. Notre deuxième perspective théorique, la sociologie des usages (Vedel, 1994), que nous en avons adaptée en appui sur la composition technique de Nélisse (1998) s’intéresse à l’activité sociale des acteurs relativement à leur utilisation des technologies. L’analyse des usages dans un contexte donné permet de comprendre de quelle manière les formes de standardisation qui accompagnent l’usage des outils cliniques standardisés peuvent potentiellement structurer la pratique professionnelle des TS, soit en la soutenant, soit en l’entravant.
Méthodologie
Cette thèse s’appuie sur une méthodologie qualitative, compréhensive et exploratoire. En appuie sur les principes de l’ergonomie cognitive (Falzon, 2004), nous avons examiné les prescriptions relatives aux usages des outils cliniques avec les usages de ces outils standardisés dans l’activité des intervenantes sociales (IS) formées en travail social. Nous avons opté pour une étude de cas multiples imbriquée comportant deux cas, en l’occurrence les équipes de programme perte d’autonomie liée au vieillissement (PALV), dans deux Centres de santé et de services sociaux (CSSS) où ont été implantés des réseaux de services intégrés destinés aux personnes âgées. Dans le premier, la mise en œuvre des RSIPA était à ses débuts alors que dans le deuxième, l’implantation était plus ancienne. Dans chacun des cas, quatre IS ont été recrutées. Nous avons triangulé quatre collectes de données distinctes et complémentaires soit une collecte de type documentaire pour chacun des deux cas. Avec chacune des IS, nous avons effectué trois jours d’observations directes de leur activité; un entretien compréhensif sur le sens général de la standardisation dans leur pratique; un entretien de type explicitation portant sur leur usage de l’outil d’évaluation multiclientèle (OEMC) dans un contexte particulier et un entretien compréhensif rétrospectif. Nous avons progressivement condensé et codé nos données en nous appuyant sur une stratégie de codage mixte.
Les formes de standardisation émergentes en contexte de RSIPA
Le rapport des IS aux outils standardisés comporte deux valences. La valence positive se manifeste lorsque les outils standardisés peuvent soutenir l’exercice du jugement professionnel des IS tout en préservant leur autonomie décisionnelle concernant les actions à mener dans leurs activités. Ainsi les IS ne manifestent pas de résistance particulièrement significatives par rapport aux formes de standardisation procédurales, conceptuelles et terminologiques qui accompagnent le modèle d’intégration de services implanté dans les deux CSSS à l’étude parce que globalement, ces formes de standardisation laissent une marge d’autonomie suffisante pour adapter les règles afin de répondre aux contingences cliniques propres aux situations singulières avec lesquelles elles doivent composer dans leur pratique. Nous avons cependant constaté que le mouvement de standardisation qui accompagne la mise en œuvre des RSIPA a été nettement érodé par un mouvement de standardisation des résultats qui découle de la logique de performance managériale notamment en contexte de reddition de compte. Ce dernier mouvement a en effet engendré des distorsions dans le premier. En ce sens, la standardisation des résultats se présente comme une contrainte sensiblement plus forte sur activité des IS que la standardisation procédurale associée à l’usage des outils standardisés RSIPA.
La participation des TS au processus de régulation des pratiques professionnelles
Nos résultats montrent une adhésion de principe des IS à la régulation de contrôle. Cette adhésion s’explique par la nature même des règles qui encadrent leur activité prudentielle. Puisque ces règles générales nécessitent d’être constamment interprétées à la lumière du jugement professionnel en jeu dans chacune des situations cliniques singulières, l’activité routinière des IS vise moins à les contourner qu’à les adapter dans les limites prévues dans l’espace de jeu autorisé. En ce sens, ce n’est que dans certaines circonstances que les IS expriment une résistance par rapport à la régulation de contrôle interne à leur organisation. C’est plutôt par rapport aux contraintes engendrées par certaines formes de régulation de contrôle externe que s’exprime cette résistance parce que ces dernières sont en mesure de peser significativement sur la régulation de l’activité des IS. Ainsi, la logique de performance managériale qui s’exerce à travers la reddition de comptes a pour effet d’entacher la portée des sources traditionnelles de régulation et de modifier les rapports de force entre les acteurs au sein des CSSS. En outre, la capacité régulatrice de certaines instances externes, comme l’hôpital, des mécanismes de plaintes utilisés par les usagers ou de certification de la qualité, est renforcée par le fait que ces instances sont médiatrices de formes de régulation de contrôle externe, comme la logique de performance managériale ou par des effets de médiatisation. Tous les acteurs de la hiérarchie en viennent ainsi à composer avec les régulations de contrôle pour répondre aux contraintes qui s’exercent sur eux ce qui se traduit dans un processus réflexif de régulation marqué par le jeu des uns et des autres, par des micro-déviances, ainsi que par des arrangements locaux.
Étant donné que la régulation de contrôle autorise une marge d’autonomie importante, la régulation autonome paraît d’une certaine manière moins prégnante, voire moins nécessaire pour réguler l’activité des IS. Les formes de régulation autonome que nous avons mise à jour se déclinent en deux espaces d’autonomie distincts que les IS veulent préserver. Le premier, l’espace d’autonomie professionnelle a pour objet la capacité d’action générale des IS dans leur activité professionnelle et est donc transversal à l’ensemble de leur activité. Le second, l’espace d’autonomie de la singularité clinique, porte sur la marge d’autonomie des IS au regard de leur activité d’intervention auprès des usagers. Cet espace constitue une sorte de non-lieu normatif, non pas parce qu’aucune règle n’y régule les actions, mais bien parce que les règles qui y jouent se situent en partie en dehors du champ d’influence de l’ensemble des forces de standardisation agissant sur l’activité des IS.
La régulation conjointe apparaît lorsque la négociation prend place à l’extérieur des limites de l’espace de jeu autorisé par les règles existantes ou que, au terme de la négociation, ces limites sont modifiées. La majorité des compromis observés ne se traduisent pas forcément sous une forme écrite et contractuelle. Certains d’entre eux se présentent comme une adaptation locale et circonstanciée et prennent la forme de régulations conjointes ad hoc alors que d’autres, les régulations conjointes institutionnalisées, s’inscrivent davantage dans la durée. Ces dernières se manifestent autour de situations cliniques pour lesquelles les règles existantes s’avèrent insuffisantes à réguler l’activité. Dans ces conditions, les négociations entre les acteurs visent à redéfinir les nouvelles limites de l’espace de jeu. Ce processus est alimenté par le cumul jurisprudentiel de chacune des situations singulières collectivisées. Les règles ainsi produites ne s’inscrivent jamais de manière dyschronique par rapport aux aspects de l’activité des IS qu’elles doivent réguler, ce qui tend à renforcer le caractère pérenne de leur capacité régulatrice.
Le caractère habilitant et contraignant des dispositifs informatiques
Il est difficile de comprendre la capacité régulatrice d’un dispositif informatique comme la plateforme RSIPA que l’on retrouve en PALV, en examinant uniquement ses paramètres de conception. L’analyse de ses usages en contexte s’avère indispensable. Des dispositifs informatiques comme le RSIPA possèdent la capacité d’inscrire l’intervention clinique dans un ensemble de procédures sous-jacentes, qui peuvent être plus ou moins explicites, mais qui ont la capacité d’engendrer une certaine standardisation des activités, qui peut être simultanément procédurale, terminologique et conceptuelle. Ces dispositifs informatiques détiennent ainsi la capacité d’opérer une médiation des régulations de contrôle dont ils sont porteurs. Bien qu’ils limitent l’espace de jeu clandestin, ces dispositifs ne sont pas en mesure d’enrayer complètement la capacité des IS à jouer avec les règles, notamment parce qu’ils se prêtent à des tricheries de leur part. Néanmoins, la capacité de ces plateformes informatiques à se comporter comme des instances de visualisation de l’activité peut réduire la capacité des IS à jouer et à déjouer les règles. Or, ces formes de déviance leur permettent de composer avec l’ensemble des contingences auxquelles elles sont confrontées dans leur pratique professionnelle. Cette bivalence dans l’usage de ces dispositifs informatiques soulève des enjeux relativement à leur conception afin de favoriser les meilleurs arrimages possible entre leurs fonctions cliniques et administratives.
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La part sensible de l'acte : approche clinique de l'éducation socialeLibois, Joëlle 16 June 2011 (has links) (PDF)
Au cours des dix dernières années, la formation en travail social a subi de profondes mutations en raison des nouvelles références engendrées par le processus de Bologne. En Suisse, ces transformations répondent à une politique de valorisation de la formation professionnelle et d'adaptation des contenus de formation aux besoins des milieux économiques et d'ouverture à la mobilité internationale. Ainsi, la création des Hautes écoles spécialisées (HES) a pour ambition de répondre aux besoins des pratiques professionnelles via des missions de haut niveau dans les domaines de l'enseignement, de la recherche et des prestations de service. Depuis la mise en place du bachelor dans les HES, la multiplication des échelons de formation débouche sur une nouvelle hiérarchisation des professions dans le champ de l'intervention sociale et entraîne le risque d'un morcellement de l'agir professionnel. Notre projet de thèse s'inscrit de fait dans le cadre de ces transformations majeures en mettant l'accent primo sur les contenus de formation à dispenser dans une université des métiers dont la mission première est de répondre aux besoins du marché de l'emploi et secundo sur l'articulation entre connaissances et acquisition d'un savoir-faire tenu par les pratiques professionnelles, dans une perspective de formalisation des savoirs incorporés, de leurs modalités et de leurs limites; ce qui constitue, de notre point de vue, la préoccupation majeure de la formation professionnelle de niveau universitaire. Sur un plan concret, notre questionnement porte sur l'agir d'éducateurs sociaux en prise avec des situations qui permettent de visibiliser la complexité des situations où se mêlent les aspects institutionnels, professionnels et personnels dans les actes engagés au quotidien. Après avoir porté notre attention sur la dialectique entre contrôle social et développement de la personne, nous avons cherché à saisir les incidences de tels positionnements dans l'accompagnement de jeunes placés en foyer. L'analyse du matériel empirique constitue la part centrale de la thèse, nous explorons trois situations professionnelles à partir de méthodes indirectes pour accéder au réel de l'activité et mettre ainsi en lisibilité la complexité de l'agir. Nous avons tout particulièrement cherché à tenir une cohérence entre l'épistémologie de la clinique de l'activité et la construction méthodologique de notre démarche - pour saisir les dimensions clés de l'agir à partir des situations dans lesquelles sont engagés les éducateurs, puis, les enrichir d'apports théoriques. Nous développons la problématique de l'intentionnalité dans l'action pour l'interroger au regard du cadrage épistémologique de l'analyse de l'activité qui insiste sur la dimension contextualisée et située de l'agir. L'activité est alors comprise comme une interaction entre une part de soi maîtrisable et les forces en jeu provenant de la résistance posée par le réel défini au sens de Clot (1999), qui intègre ce qui échappe à la volonté du sujet. Les notions d'incertitude et de risque propre à l'agir s'opposent aux attentes institutionnelles portées par des discours normatifs visant le contrôle social et l'évaluation de l'action.Sous l'angle de l'approche clinique des situations, nous avons repéré à travers le contenu des autoconfrontations et des controverses professionnelles combien les éducateurs peinent à entrer dans la part sensible de l'acte via des situations liées aux thématiques du corps et de l'émotionnel. Cela nous amène à identifier le caractère normé de toute pratique et à insister sur le fait que le relationnel n'est pas affublé de vertus spontanées. Au contraire, il demande à être pensé, questionné et exercé dans le cadre des objectifs institutionnels. A cet effet, d'une part la notion de présence en référence à la notion de présence-absence (Piette, 2009) et d'autre part l'acte d'oser laisser faire émergent dans un accord commun, celui de postures et gestes essentiels au métier. En suivant Vygotski, nous défendons l'idée que l'émotion participe de ce qui fait penser. L'émotion entendue comme véhicule de la connaissance qui engage une part indéterminée de soi dans l'interaction à autrui et au monde. Position qui pourfend les discours usuels portés sur l'éducation sociale par une approche normative du "recul professionnel". L'intervention sociale se situe à la jonction de la critique et de la clinique : projet central des HES. Un travail majeur quoique de plus en plus ignoré et dévalorisé par les instances politiques centrées sur les diagnostics sociaux et les évaluations de l'action. Or, nous pensons que c'est justement entre ces deux pôles que se déroule l'acte au sens de Mendel (1998), acte qui demande engagement et prise de risque. La pensée rationnelle occidentale n'obtient d'autorité que par les capacités de mesure, de maîtrise et de généralisation qu'elle exige. Les impératifs de performance poussent à un surdimensionnement du travail par objectifs et à la prévision par l'élaboration d'indicateurs du devenir de l'acte. Dans ce cadre, parler d'efficience est évalué à l'aune de la mise en œuvre et de la réalisation du projet en oubliant la force de ce qui se construit dans le processus éducatif au quotidien. "Bien moins étudiée demeure la forme de pensée spécifique au sujet engagé de manière interactive dans la pratique proprement dite de l'acte" (Mendel, 1998). En dernière partie, l'analyse de l'activité est revisitée dans le contexte de la formation professionnelle. Nous nous positionnons en affirmant que les savoir-faire issus des situations complexes demandent d'abord à être rendus lisibles et dicibles pour, dans un deuxième temps, s'enrichir d'apports théoriques. Partant, c'est faire entrer les situations de travail dans le temps de la formation. Portée par la didactique professionnelle, l'articulation entre situation de travail et situation de formation permet une approche progressive de la complexité de l'agir et d'identifier les savoir-faire nécessaires à la mise en œuvre du processus éducatif. Notre investigation nous amène à affirmer in fine que les dimensions sociales et relationnelles restent constitutives de l'identité du travail social. La complexité des situations montre que la prise en compte de la dynamique relationnelle est indispensable à la compréhension du processus éducatif. Entrer dans cette dimension requiert des savoirs de haut niveau. Une approche clinique des situations de travail permet de rendre visible la part sensible de l'acte éducatif, dimension essentielle qu'il s'agit d'intégrer dans la formation professionnelle assurée par l'université des métiers.
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Travail social et maternité hors mariage au Québec, 1950-1970 : entre doctrine catholique et progressismeBrunet, Marie-Hélène January 2006 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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Fondements dialogiques du métier d'éducateur et processus d'écriture : le rapport de fin d'intervention AEMO / Dialogic bases of the educator occupation and the writing process : the mediation-end report in AEMOManier, Claudine 06 April 2012 (has links)
Depuis ses origines le travail social s'organise sur des fondements contradictoires et indissociables qui servent des intérêts aussi divers qu'antagonistes. Dans le cadre particulier de l'assistance éducative en milieu ouvert (AEMO) nous nous intéressons au processus d'écriture des éducateurs lorsqu'ils doivent fournir au juge des enfants, leur rapport de fin d'intervention. Qu'écrivent-ils ? Sur quelles références s'appuient-ils ? Comment prennent-ils en compte les références qu'ils invoquent lorsque celles-ci s'avèrent soumises à leurs interprétations ? Quelle place prend et quel rôle joue, leur subjectivité ? Après une étude théorique des références invoquées (la Loi, la famille, l'enfant et la « subjectivité ») et un travail autour des phénomènes sources du processus d'écriture (la perception, l'observation et l'interprétation), notre méthodologie de recherche nous permet d'observer les tensions entre conviction subjective et références professionnelles au cours du processus d'écriture et de les hiérarchiser. Ainsi nous parvenons à construire une typologie d'attitudes des travailleurs sociaux, au moment de la rédaction de leur rapport. Cette typologie ouvre des perspectives de formations initiales et/ou continues mais elle est aussi un argument pour repenser l'institution. En effet, l'engagement subjectif du travailleur social dans son écrit professionnel est à prendre en compte, à mettre au travail au sein d'une institution qui le valorise, le soutienne et le forme. / Since its beginnings, social work is organized and based on contradictory and inseparable foundations which cater various and antagonistic interests. In the specific context of educational assistance (AEMO), we are interested in the writing process, especially when educators have to provide their mediation end report to the juvenile judge. What do they write? What are the references they take into account? How do they manage the subjective references sprang from their own analysis? What is the role of their subjectivity and to what extent is it concerned ? Once an academic study on the references cited (the Law, family, child and “subjectivity”) and a work on the source phenomena of the writing process (perception, observation and interpretation) had been done, our research methodology allows us to observe and to classify the tensions between subjective belief and professional references while the report is written. Thus, we can define a typology of approaches regarding social workers when they‘re writing their report. This typology can contribute to the development of initial and / or ongoing education but it is also an argument to rethink the role of the institution. Indeed, the subjective commitment of the social worker in his writing is essential and must not be forgotten. It is necessary for the social worker to be part of an institution which is able to give personal satisfaction, to support and to train.
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La danse à l’école des pauvres : projet politique d’intégration sociale des enfants des favelas : l’exemple d’une ONG à Fortaleza, Brésil / Dance at the school of the poor : a political project of social integration for children from the favelas : the example of an NGO in Fortaleza, BrazilGosselin, Anne-Sophie 18 November 2011 (has links)
Basé sur une démarche empirique, l’objet d’étude de la thèse est centré sur la notion de pauvreté dans ses dimensions corporelle et politique. Réalisé entre 2006 et 2007 dans une ONG brésilienne où sont enseignées les danses classique et contemporaine à des jeunes des favelas de Fortaleza (métropole du Nordeste du Brésil), le travail ethnographique constitue un fondement empirique pour questionner de manière théorique l’articulation entre les processus de socialisation et d’incorporation dans les logiques de prise en charge des populations dites pauvres, exclues ou marginalisées. Dans le cadre d’une idéologie de l’intégration sociale, nous démontrons comment l’art chorégraphique est réapproprié et utilisé comme mécanisme éducatif de lutte contre l’exclusion sociale. L’enjeu du travail d’observation et d’analyse sociologique est de montrer, dans une démarche compréhensive, en quoi la danse peut être – ou ne pas être – support d’une insertion sociale et d’une affiliation aux institutions éducatives. En d’autres termes, comment l’apprendre par corps peut participer d’un projet de socialisation des populations des favelas. Est-ce qu’apprendre la danse permet – ou ne permet pas – de se constituer un rapport « différent » au monde social et à l’insertion dans ce monde social ? L’observation ethnographique révèle des processus de socialisation qui mettent eu jeu le corps, mais aussi le langage et l’affect. Entre la favela et l’école de danse, l’analyse fait ainsi apparaître une socialisation plurielle qui débouche sur des logiques de socialisation différenciées à la fois complémentaires et conflictuelles. En dépassant la réalité locale observée, cette étude permet finalement une réflexion générale sur les notions d’intégration et d’exclusion, sur la pauvreté dans les favelas, les politiques sociales et les actions des ONG sur ce que l’on nomme les « marges » de la société Brésilienne. / Based on an empirical approach, the object of study of this thesis focuses on the notion of poverty taking into consideration its body and political dimensions. Realised from 2006 to 2007 in a Brazilan dance school and NGO where Contemporary and Classical dance are taught to young people coming from the favelas of Fortaleza (large city of the Northeast of Brazil), ethnographic work constitutes a grounded basis that leads to theoretical questions concerning socialization and embodiment in the context of social work with populations said to be poor, excluded and marginalized. As part of an ideology of social integration, the art of choreography is transformed into an educational means to fight against social exclusion. Adopting a comprehensive approach, the ethnographic observation and the sociological analysis aim at demonstrating how dance can – or cannot – be the support of social integration and affiliation to educational institutions. In other words, how learning through the body experience can take part in the project of socialization of people from the favelas. Does learning dance allow – or not – an individual to create a “different” relation to the social world and to assist the individual being integrated into this social world? The ethnograhic observation highlights socialization processes mobilizing the body but also language and affect. Between the favela and the dance school, the analysis shows a plural socialization that leads to differentiated processes both complementary and conflicting. Surpassing the local reality observed, this study finally brings a larger reflection on the notions of integration and exclusion, poverty in the favelas, social policies and the actions of the NGOs on what is called the “margins” of Brazilian society.
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La GRH et le travail : de l'impensé du sens du travail à l'émergence du travailleur entrepreneur de lui-même. L'exemplarité des métiers du social / Management and work : from the unthought in the meaning of work to the emergence of the worker entrepreneur of himself. The exemplary nature of the worlds of social sector professions.Dreyfuss, Laurence 16 September 2013 (has links)
Cette thèse repose sur des analyses théoriques qui viennent expliciter les constats et résultats de recherche issus du terrain. Il s'agit de présenter les dynamiques actuelles du travail et de tracer le lien, entre le sens et le vécu du travail. Le déplacement d'une conception collective à une appréhension très individuelle du métier conduit à penser l'émergence d'un nouveau modèle de travailleur, entrepreneur de lui-même. Le champ des mondes des métiers du social est présenté comme exemplaire, sorte de laboratoire pour l'analyse de ces mutations. La méthodologie mise en oeuvre sur trois terrains distincts mais articulés dans cette recherche est essentiellement qualitative ; elle donne ainsi l'opportunité de retranscrire les paroles des acteurs dans ce champ spécifique où la relation est primordiale. L'ancrage théorique et méthodologique de cette thèse permet de penser l'intérêt de ce détour par le sens pour concevoir de nouvelles pratiques de gestion des ressources humaines qui ré-attestent la centralité et la valeur du travail tant pour l'individu que pour l'organisation. Des facteurs clés décisifs pour la conduite des activités sont mis en évidence et structurés autour de deux grandes orientations managériales : la réintroduction du dialogue dans les collectifs de travail inspirée par la méthode de la prospective des métiers,-la mise en oeuvre d'un management par le sens en construisant les coopérations au sein des métiers et des organisations, c’est-à-dire là où se condense le travail. / The research is based on theoretical analyses which come to clarify field reports and search results. It presents the current dynamics of work and marks out the link between the meaning and the real-life experience of work. The shift from a collective conception to a very individual apprehension of the profession leads to think of the emergence of a new model of worker, entrepreneur of himself. The field of the social sector profession world is presented as an example, a sort of laboratory for the analysis of the transformations. The implemented methodology on three different but articulated grounds here, is essentially qualitative; thus giving the opportunity to retranscribe the words of the actors in this specific field where the relation is essential. The theoretical and methodological anchoring of this thesis allows to conceive the interest of the detour by the meaning of work so as to conceive new practices of human resource management which re-give evidence of the centrality and value of work both for the individual and for the organization. Decisive key factors for the conduct of activities are highlighted and structured around two large managerial orientations: The reintroduction of the dialogue in working collectives inspired by the planning for trades method, The implementation of meaning-oriented management by building cooperation within professions and organizations, that is where work condenses.
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Accessibilité et qualité des systèmes d'information multimédia : transfert méthodologique et technologiqueMasselot, Cyril 04 December 2004 (has links) (PDF)
Les systèmes d'information multimédia, dans le contexte d'une communication généralisée, doivent devenir un outil efficace et pertinent au service du monde social. Une première modélisation de leur conception comme de leur réalisation a donné jour à la méthode d'intelligence territoriale Catalyse. L'hypothèse fondatrice de cette recherche est qu'il est possible de traduire concrètement l'apport des Sciences de l'information et de la communication dans le processus de transfert méthodologique et technologique nécessaire au développement d'observatoires Catalyse, en les combinant à des théories issues d'autres disciplines (didactique, psychologie cognitive, sociologie, géographie...). À partir de l'exposé d'une situation où les SIC semblent pratiquement absentes des méthodes d'intelligence territoriale, j'opère dans cette recherche une évaluation empirique du développement de plusieurs observatoires Catalyse : - Etat des relations entre l'Intelligence Territoriale et les Sciences de l'Information et de la Communication - Analyses d'un corpus d'expériences territoriales au niveau européen - Modélisation des apports des Sciences de l'Information et de la Communication à la méthode Catalyse et aux procédures de transferts Cette recherche aboutit concrètement à proposer des procédures de transfert et des outils pédagogiques organisés dans une optique d'amélioration de la conception des systèmes de production et d'accès à l'information. Les procédures de transfert devront être évaluées et redéfinies dans des recherches à venir, en tenant compte également des évolutions de la société, et des recherches en Sciences de l'information et de la communication.
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Communication et formation interculturelle d'intervenants sociaux au Québec : étude de cas dans un CLSCLunkebein, Caroline January 2007 (has links) (PDF)
Ce travail représente une étude de cas dans le domaine de la communication interculturelle dans le contexte de l'immigration au Canada. Il s'agit d'une étude communicationnelle sur une formation interculturelle qui est proposée aux employés du « Centre local de services communautaire » (CLSC) du quartier Côtes-des-Neiges à Montréal. Ce quartier regroupe une forte population immigrante de Montréal. Par conséquent, la formation est à priori conçue pour les professionnels d'intervention sociale du CLSC qui jouent un rôle d'interface entre immigrants et la population d'accueil au niveau de la ville en tant que témoin et acteur. L'étude vise à définir l'approche de formation utilisée quant aux conceptions des relations interculturelles dans les contenus (les concepts traités) et les méthodes d'enseignement à travers la formation. Concrètement, il s'agit de déterminer si la vision des relations interculturelles qui est communiquée lors de la formation correspond à la vision ou l'idéologie des relations interculturelles du multiculturalisme canadien. La première partie de cette étude évoque la problématique, le cadre théorique ainsi que l'hypothèse de travail. Pour expliciter la problématique et la situation dans laquelle le cas examiné s'insère, le contexte social du cas est exposé : l'immigration au Canada, à Montréal et au quartier Côtes-des-Neiges. Ensuite la formation interculturelle est présentée en tant que mesure avancée pour préparer des participants à la situation de coprésence de différentes ethnies au niveau urbain. Le cadre théorique retenu repose sur le domaine de la communication interculturelle (la culture, la communication, l'interculturalité, l'interaction). Concrètement il est tenu recours à des modèles interactionnistes sur les relations interculturelles. D'après l'hypothèse de la recherche, il est supposé que la fornation interculturelle, qui est enseignée à partir d'une organisation publique, un CLSC, dans le contexte sociopolitique du mulliculturalisme canadien devrait s'insérer dans la logique intégrative du multiculturalisme canadien par ses contenus et ses objectifs. La deuxième partie de cette étude porte sur l'analyse des données relevées sur la conception, la mise en oeuvre et les effets « bénéfiques » de la formation interculturelle au CLSC de Côtes-des-Neiges qui vise à
vérifier l'hypothèse. Les données ont été recueillies par les méthodes d'entrevues semi-dirigées, par l'observation d'une formation et par une enquête par questionnaire. L'analyse globale vise à faire sortir les approches et les visions sous-jacentes touchant l'approche interculturelle à l'aide des modèles interactionnistes qui servent comme grille d'analyse.
Principaux Résultats de l'analyse: les résultats globaux de l'analyse du cas montrent que la formation repose sur une version intégrative, semblable à la notion habituelle du multiculturalisme au Canada. Mais dans certains contenus, elle se rapproche de la vision proposée au Québec, plus assimilatrice. Il faut ajouter que les résultats ne peuvent pas être transposé à d'autres formations, comme il s'agit d'une étude d'un cas. La troisième et dernière partie de ce travail permettra de prendre distance avec les concepts et les modèles utilisés et de jeter un oeil critique sur les notions de l'intégration et du multiculturalisme canadien ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Formation interculturelle, Relations interculturelles, Étude de cas, Travail social, Multiculturalisme.
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La place et le rôle des grands-mères Inuit dans les relations familiales intergénérationnellesSigouin, Catherine 03 1900 (has links) (PDF)
Les grand-mères Inuit assument de multiples rôles au sein de la famille et ce, dans des conditions de grande pauvreté et de manque de ressources. À l'occasion de ce mémoire, nous voulons explorer la place et les rôles des grand-mères Inuit dans les relations familiales intergénérationnelles. Cette recherche vise également à mieux comprendre les dynamiques psychosociales en présence et la pertinence d'une intervention sociale auprès des grands-mères Inuit. Inspirée du paradigme interactionniste et de la perspective interculturelle, notre analyse se base également sur des concepts-clés tels que la grand-maternité et la transmission intergénérationnelle. Pour la collecte des données, nous avons opté pour l'entrevue semi structurée pour cette étude de type qualitatif. Nous avons interviewé huit grands-mères Inuit vivant à Inukjuak, dans le Nunavik, ainsi que deux intervenants (à titre d'informateurs) du milieu de santé et de services sociaux travaillant au Centre de Santé Inuulitsivik. Notre démarche analytique consistait en un repérage et codage des thèmes, une analyse de contenu visant à dégager les éléments organisateurs du récit, la comparaison des contenus des discours des participantes selon les dimensions pertinentes et enfin un travail sur les catégories créées en minimisant puis en maximisant les différences entre sous-groupes. L'étude met en lumière la place centrale et indispensable des grand-mères dans les soins et l'éducation des petits-enfants. En ce sens, elle propose une représentation culturelle de la grand-maternité qui diverge considérablement de celle de nos sociétés occidentales dites modernes. À partir des entrevues effectuées, il appert que la volonté de transmettre des valeurs de solidarité et de partage est le rôle le plus important aux yeux des grand-mères Inuit par rapport à leurs petits-enfants et cette volonté témoigne d'une préoccupation pour la survie du groupe. Cette recherche a mis en évidence différents types de grand-mères mais surtout, elle a fait ressortir une préoccupation généralisée pour les enfants et pour l'avenir de la communauté. Ces résultats nous permettent d'énoncer certaines pistes de réflexions autour de la pratique du travail social auprès de cette communauté et de la pertinence des programmes psychosociaux actuellement en place. Nos observations tendent en faveur d'une reconnaissance du rôle essentiel des grands-mères Inuit à travers la mise en place de programmes et services mieux adaptés à cette clientèle.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Inuit, grand-mère, relation intergénérationnelle, aîné, transmission, travail social.
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La pratique internationale du travail social en contexte de projet de développement internationalJolette, Dominique 02 1900 (has links) (PDF)
Cette recherche se penche sur la pratique internationale du travail social, particulièrement les différents discours qui la composent, passant des théories de la modernisation aux critiques des rapports impérialistes entre le Nord et le Sud. L'objectif principal de cette étude est de contribuer à décrire les pratiques discursives et les savoirs présents dans la pratique internationale du travail social en contexte de développement international ayant un volet femmes. Cette recherche de type qualitatif est basée sur six entrevues semi-dirigées, réalisées auprès de personnes coopérantes, formées en travail social au Québec. Toutes les répondantes et les répondants ont une expérience d'au-delà d'un an dans un projet de développement international ayant un volet femmes. Un corpus littéraire sur la base formelle du travail social et le contexte des projets complètent la collecte de données. Dans une perspective poststructuraliste, le cadre d'analyse s'appuie principalement sur les concepts de savoirs, de discours et de pratique en travail social. Deux modèles théoriques, soit celui d'une pratique dynamique de travail social développé par Karen Healy (2005) et celui des figures idéologiques de l'intervention sociale de Karsz (2004), sont proposés afin d'analyser la pratique des personnes interrogées. D'une part, le premier modèle, par une analyse de discours, permet de mettre en lumière la performance des discours de l'organisation communautaire en travail social et ceux des approches de développement international dans les propos des répondantes et des répondants. D'autre part, le second modèle retrace les rapports de pouvoir existant entre les personnes coopérantes, les personnes participant au projet et les institutions.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : pratique internationale, travail social international, développement international, discours, modernité.
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