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La réception de la littérature française dans les revues littéraires italiennes de la deuxième moitié du XXème siècle (1944-1970) / The reception of French literature in Italian literary periodicals of the second half of the XXth century (1944-1970)

Caristia, Stefania 14 September 2019 (has links)
Comment l’étude de la réception d’une littérature étrangère dans les revues – objets hybrides et fluides dont les spécificités essentielles sont l’inscription dans la durée et le rapport entretenu avec le temps historique, ainsi que le fait d’être le résultat polyphonique d’une création collective – permettrait-elle de dépasser les distinctions entre les approches de l’« esthétique de la réception » et de l’« histoire de la réception » (et encore, de la sociologie et de la sociopolitique), et entre les notions de « réception critique » et de « réception créatrice » ? Notre recherche, portant sur un corpus hétérogène composé de trente revues littéraires et politico-littéraires italiennes, s’est articulée autour de cette question. En s’appuyant sur les notions de transfert et de réseaux et en croisant les approches quantitative et qualitative des textes français, des traductions et des contributions critiques publiés dans les revues, notre travail vise à identifier les lieux et les modalités de la réception, ses évolutions et ses invariants après la Deuxième Guerre mondiale. L’optique interdisciplinaire adoptée, s’attachant aux multiples facettes de ce phénomène, porte un nouveau regard sur les histoires croisées des littératures française et italienne, ainsi que sur l’activité des revues et les pratiques de la critique littéraire. En interrogeant les mécanismes par lesquels les revues s’approprient la littérature étrangère, ce sont les rapports qui existent entre la réception des œuvres littéraires, l’histoire d’un champ littéraire national et les facteurs extra-littéraires (historiques, politiques, idéologiques…) que nous nous proposons de sonder. / Being periodicals a hybrid and fluid object, whose essential particularities are periodicity and the relationship with historical time, as well as being the polyphonic results of a collective creation, how would the study of the reception of a foreign literature in periodicals allow to overcome the distinctions in approaches between the aesthetics of reception and the history of reception, and between the notions of critical reception and creative reception? My research focuses on this question through the analysis of a heterogeneous corpus of thirty Italian literary and politicalliterary periodicals. Building on the notions of “transfer” and “networks” and by crossing quantitative and qualitative approaches in the analysis of French texts, translations and criticism edited in the reviews, my research aims at identifying reception’s places and modalities, its evolutions and invariants after World War II. The interdisciplinary point of view adopted, focusing on the phenomenon’s many aspects, takes a new look on the intermingled histories of French and Italian literature, as well as on the periodicals’ activity and forms of literary criticism. By questioning the mechanisms through which periodicals adapt foreign literature, I aim at surveying the relationships between the reception of literary works, the history of a national literary field and the extraliterary factors (history, politics, ideologies…).
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Peter Eötvös, le passeur d’un savoir renouvelé. Pour une archéologie de la composition ou dix ans d’opéra / Peter Eötvös, hand-down of a renewed knowledge. About a composition’s archaeology or ten years of opera

Rivals, Aurore 03 December 2010 (has links)
La présente thèse a pour sujet les cinq premiers opéras du compositeur hongrois Peter Eötvös : Trois Sœurs, Le Balcon, Angels in America, Lady Sarashina et Love and Other Demons, opéras créés entre 1998 et 2008. À travers le filtre de la réflexion menée par Michel Foucault dans son ouvrage L’archéologie du savoir, il est question de déterminer dans quelle(s) mesures(s) les cinq opéras, envisagés dans leur rareté comme cinq entités singulières, viennent pourtant constituer une seule et même série. La réponse à cette problématique s’articule autour de trois parties. La première s’attache à la rencontre du compositeur avec des sources littéraires, rencontre qui oriente l’élaboration des livrets et qui motive le travail sur les langues russe, française et anglaise. La deuxième partie est consacrée à la caractérisation musicale/opératique des personnages, au traitement de la narration au sein des cinq opéras et au rôle de l’interprète, rôle intimement lié à la destinée des ouvrages lyriques. Enfin, la troisième partie se propose de présenter les cinq mondes des cinq opéras en tant que glissements de l’un à l’autre, en tant qu’héritages d’un passé musical recontextualisé et en tant que révolutions intimes et collectives obéissant à une unique visée, ou plutôt à un unique devoir : celui de la mémoire comme passeuse de vie. / This thesis is about the Hungarian composer Peter Eötvös’ first five operas: Trois Sœurs, Le Balcon, Angels in America, Lady Sarashina and Love and Other Demons, which were created between 1998 and 2008. Through the filter of Michel Foucault’s thinking developed in his work L’archéologie du savoir, the issue consists in determining to what extent(s) the five operas, considered in their rarity as five singular entities, form however one and the same series. The answer to this issue is in three parts. The first part applies to the composer coming across literary sources, which directs the librettos’ elaboration and motivates the work on Russian, French and English languages. The second part is devoted to the musical/operatic characterisation of the characters, to the narrative treatment within the five operas and the interpreter’s part, which is closely connected to lyrical works’ destiny. Finally, the third part intends to present the five worlds of the five operas as they slip from one into the other, as heritages of a recontextualized musical past, and as intimate and collective revolutions obeying one single aim, or more precisely one single duty: the one memory has to hand down life.
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La campagne antireligieuse de N.S.Khrouchtchev en Ukraine / The antireligious campaign of N.S.Khrushchev in Ukraine

Maisseu, Nadiya 17 January 2014 (has links)
Nikita Khrouchtchev est surtout connu en Occident comme étant celui qui a permis le relatif soulagement de la déstalinisation. Cette image est d’ailleurs aussi persistante dans les anciens pays de l’URSS. Lorsque Khrouchtchev accède au pouvoir, il aspire en effet à des modifications ambitieuses dans des domaines extrêmement variés. La dénonciation des crimes de Staline lors du XXème Congrès du PCUS ouvre la voie à l’expression d’un certain pluralisme intellectuel et artistique qualifié de « dégel » dont les effets seront irréversibles pour la société soviétique dans son ensemble. Le volontarisme du premier secrétaire conduit à une politique de réformes économiques et politiques aussi impromptues que déstabilisatrices. Cependant la déstalinisation sera pour les peuples soviétiques (tout spécialement pour les ukrainiens) une ère de déceptions autant que d’espoirs. En effet, l’Ukraine, un des plus solides bastions de la vie religieuse en Union soviétique, tiendra une place particulière dans cette campagne. Entre autres, les régions de l’ouest de l’Ukraine avaient échappées à la répression des années trente et constituaient un phénomène singulier avec leur vie religieuse vivace et leur refus de rejoindre l’orthodoxie. Ainsi la campagne antireligieuse de Khrouchtchev est une facette méconnue de la politique du successeur de Staline. Le comportement du nouveau premier secrétaire va ainsi être encore plus dur que celui de Staline l’ancien séminariste à l’égard de la religion. Ce dernier avait fait des concessions aux Eglises après 1943, alors que dès 1958, quelques années après l’accession au pouvoir de Khrouchtchev, la propagande antireligieuse redevient virulente. / Nikita Khrushchev is mainly known in the western countries as the one who has allowed a relative relief of the dictatorship thanks to the destalinization process. This opinion is also persistent in the former countries of the USSR. Indeed when Khrushchev seizes power, he wishes to proceed with many ambitious reforms in various areas. Nevertheless, he remains a convinced communist who tries this way to give a new start to the soviet ideological adventure. The denunciation of the crimes of Stalin during the XXth Congress of the Soviet Union Communist Party (SUCP) opens path to some intellectual and artistic pluralism often called « unfreezing ». Furthermore, the wills of the first secretary will lead to a policy of unexpected and unbalancing politic and economic reforms. But in fact the destalinization times will also be times of disappointments, especially for the Ukrainians. Indeed Ukraine will have a special place in the antireligious campaign, as one of the healthiest strongholds of the religious life of the Soviet Union. Since the western regions had not suffered the repression of the thirties, they were a singular phenomenon in the Soviet Union with their vivid religious life and their refusal to become uniformly orthodox. Thus the antireligious campaign of Khrushchev is one of the poorly known sides of the policy of Stalin’s successor. The behaviour of the new first secretary as regards the religions will be indeed even harsher than the one of Stalin (the former were-be priest). Stalin had made concessions to the churches after 1943; but as soon as 1958, few years after Khrushchev’s rise to power, the antireligious propaganda becomes strong and efficient again.
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Léon Frederic (1856-1940), « gothique moderne » : carrière d’un artiste belge dans l’Europe de la fin du XIXe siècle / Léon Frederic (1856-1940), “gothique moderne” : career of a Belgian artist in Europe at the end of the 19th century

Foudral, Benjamin 03 July 2019 (has links)
Peintre bruxellois aujourd’hui méconnu, Léon Frederic (1856-1940), surnommé le « gothique moderne », tint un rôle important au tournant du XXe siècle comme l’un des représentants de la modernité picturale belge, tant sur la scène artistique nationale qu’internationale. S’appuyant sur un examen rigoureux d’un fonds d’atelier de plusieurs milliers de pièces, d’archives et de correspondances inédites, ainsi que sur l’établissement du catalogue raisonné de l’œuvre, cette étude souhaite reconstituer la trajectoire d’un peintre omniprésent, oublié face à la « mythologie de rupture » des avant-gardes. Si l’histoire de l’art a retenu l’image d’un peintre mystique reclus à la campagne, l’appréhension de sa carrière a permis de reconstituer le portrait d’un faux-naïf conscient des enjeux promotionnels, appartenant à une nouvelle élite belge qui fut à l’origine de l’intense vie culturelle bruxelloise. Frederic a su élaborer une mise en image inédite du « peuple », ouvrier et paysan, aussi bien comme point de convergence de l’image utile et morale, souhaitée par les tenants de l’art social, que comme projection d’un imaginaire culturel issu de la tradition et propre à une élite en quête d’un avenir meilleur pour les classes défavorisées. Stylistiquement, son art, se rapprochant de l’« archaïsme moderne » cher à Emile Verhaeren, l’impose dans le nouveau champ moderniste des sécessions comme l’ethnotype idéal et recherché de l’artiste « flamand ». Peintre bourgeois et marginal, élitaire et social, national et cosmopolite, Frederic est apparu comme l’un des hérauts adoubés de la modernité du temps et nous invite à remettre en question la binarité de la conception de l’art à la fin du XIXe siècle. / The Belgian painter Léon Frederic (1856-1940), nicknamed the “gothique moderne”, played a key role at the turn of the 20th century as one of the main actors of Belgian modern art, both on the national and international artistic scene. Based on a rigorous examination of a studio collection of several thousand pieces, archives and unpublished correspondence, as well as on the realization of the catalogue raisonné of the work, this study aims to reconstruct the trajectory of an omnipresent painter, forgotten faced with the "mythology of rupture" of the avant-garde. If the history of art has retained the image of a mystical painter recluse in the countryside, the comprehension of his career enabled to reconstruct the portrait of a “faux-naïf” aware of the promotional stakes. Frederic belongs to a new Belgian elite who was at the origin of the intense cultural life in Brussels. Throughout his career, he has developed a new image of the "people", worker and peasant, both as a point of convergence of the necessary and moral image, wanted by the supporters of the social art, and as a projection of a cultural imagination, specific to an elite in search of a better future for the underprivileged classes. Stylistically, his art, approaching the "archaïsme moderne" theorized by Emile Verhaeren, imposes it in the new international and modernist field of the Secessions as the ideal and sought-after ethnotype of the "Flemish" artist. A bourgeois and marginal painter, elite and social, national and cosmopolitan, Frederic appeared as one of the heralds of the modernity and invites us to question the binarity of the conception of art at the end of the 19th century.
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L’architecte-peintre André Beloborodoff, un classique moderne (1886-1965) / André Beloborodoff, a modern classical architect and painter (1886-1965)

Von Mitschke-Collande, Eugénie 08 February 2014 (has links)
L’architecte-peintre, scénographe et paysagiste émigré russe André Beloborodoff est un artiste oublié de la première moitié du XXème siècle. Il commence une carrière prestigieuse dans la Saint-Pétersbourg prérévolutionnaire, sous l’égide du renouveau néoclassique. En exil, il a vécu et travaillé à Londres, à Paris et à Rome, où il était connu pour ses vues d’Italie et ses chefs-d’œuvre architecturaux, le château de Caulaincourt en France et la villa Pepoli pour Maurice Sandoz à Rome. L’œuvre extrêmement originale et personnelle est influencée par les divers courants et pays dans lesquels il a vécu : la Russie impériale, la France de l’entre-deux-guerres d’une élite privilégiée, l’Italie artistique fasciste avec le mouvement Novecento mais aussi métaphysique avec ses amis Giorgio De Chirico, Savinio, Dalí et Eugène Berman. L’Italie et le classicisme transcendent son art et son architecture. Il y intègre discrètement la modernité et l’associe au monde surréaliste et onirique. Beloborodoff fait partie d’un petit groupe d’architectes-décorateurs privilégiés au service d’une élite de luxe. Ses égaux sont Emilio Terry, Jean-Charles Moreux, Tomaso Buzzi et Armando Brasini. Eternellement métaphysique, inconnu jusqu’à présent et défendu par Mario Praz, il est un acteur majeur du réalisme magique. / The Russian émigré architect and painter, stage and garden designer André Beloborodoff is a forgotten artist from the first half of the 20th century. Under the aegis of the neoclassical revival he embarked on a prestigious career in pre-revolutionary Saint Petersburg. In exile he lived and worked in London, Paris and Rome, where he became known for his Italian scenes and his architectural masterpieces, the Château de Caulaincourt in France and the Villa Pepoli for Maurice Sandoz in Rome. His highly original and individualistic work was influenced by the various movements and countries within which he lived: Imperial Russia; the inter-war France of a privileged elite; the artistic, fascist Italy by not only the Novecento movement but also the metaphysical movement with his friends Giorgio de Chirico, Savinio, Dalí and Eugène Berman. Italy and classicism perfuse his art and architecture through his subtle blending of modernity into a surrealistic and dreamlike world. Beloborodoff was part of a small group of privileged architects and interior designers working for an extravagant elite. His peers were Emilio Terry, Jean-Charles Moreux, Tomaso Buzzi and Armando Brasini. Eternally metaphysical, as yet unknown and championed by Mario Praz, he is a major protagonist of magical realism.
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Figures de l'espace et de la frontière dans la fiction de Rudyard Kipling / Literary Borderlines and the Spatial Imagination in Rudyard Kipling’s Fiction

Raimbault, Elodie 20 November 2009 (has links)
Voyageur durant toute sa vie, connaisseur de l’Inde, des États-Unis, de l’Afrique du Sud et du Sussex, défenseur de l’Empire britannique quand sa stabilité territoriale est menacée, Rudyard Kipling possède une expérience de l’espace mondial directe et physique qu’on retrouve problématisée sur les plans thématique, narratif et stylistique dans sa fiction. La notion de frontière produit à tous niveaux des relations de différentiation et d’opposition mais aussi de contact et d’échanges : le voyage se fait conquête, aventure ou vagabondage, le rapport à l’espace est politique ou poétique. L’espace impérial est nécessairement délimité et Kipling conçoit un Empire agent fédérateur d’une mosaïque de nations. Stylistiquement, la phrase de Kipling parvient de même à fédérer des langues et registres variés sans nuire à l’unité textuelle et la narration se fonde sur l’articulation entre les éléments individuels et l’ensemble. L’instance narrative crée des lignes de convergence qui relient entre eux les récits en créant des réseaux d’œuvre à œuvre, aboutissant à la construction partielle d’un monde cohérent et à une possibilité d’ouverture dans cet espace balisé. L’économie interne des œuvres les révèle en tant qu’objets composites et unifiés, faisant jouer poèmes et illustrations au sein de recueils de nouvelles, intrigue principale et micro récits dans les romans. Le texte est figuration à part entière lorsqu’il inclut une carte annotée et qu’il crée un espace typographique signifiant et moderne. Mettant en regard l’espace représentant et l’espace représenté, l’agencement du texte et celui du monde narratif qu’il peint, l’espace littéraire kiplingien fonctionne de façon dynamique. / Rudyard Kipling was a traveller all his life and a champion of the British Empire at the time when its territorial stability was put at risk; he knew India, the U.S.A., South Africa and Sussex intimately. His direct and physical experience of the globe frames the thematic, narrative and stylistic characteristics of his novels and short story collections. Through the notion of borderline, relationships of differentiation, opposition, contact and exchange are built up thematically, in the narrative and in the style: the traveller is represented as a conqueror, an adventurer or a wanderer and global space is apprehended either politically or poetically. Imperial space is necessarily delineated and Kipling conceives of an Empire federating a mosaic of nations. Likewise, Kipling’s sentences stylistically patch up diverse languages, dialects and registers without endangering their textual unity and his narration hinges on the relation between separate elements and the whole text. The narrative authority creates converging lines between stories and networks appear between books, building up a coherent fictional world which suggests the possibility of an opening in this highly demarcated space. In their internal organisation, the books are at once composite and unified, the main narrative interacting with poems and illustrations in the short story collections and with micro narratives in the novels. Text becomes truly figurative in the annotated maps and when the typographical space is modern and significant. Kipling’s literary space dynamically confronts physical territories and a linguistic representative space, the textual organisation and the narrative world it depicts.
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Une poétique de la déflation chez Fernando Assis Pacheco et Adília Lopes / A poetics of deflation in Fernando Assis Pacheco and Adília Lopes

Duarte, Gonçalo 01 December 2014 (has links)
Les œuvres poétiques de Fernando Assis Pacheco (Coimbra, 1937 – Lisbonne, 1995) et d’Adília Lopes (Lisbonne, 1960) présentent des éléments communs: un sabotage du langage poétique traditionnel, une dépréciation du sujet poétique, une représentation du monde apparemment triviale. Notre proposition est que ces trois grandes caractéristiques sont liées entre elles, de par leurs modes de concrétisation et les intentions qui les sous-tendent. On y retrouve en effet un même projet de « dégonflement » – d’un langage poétique grandiloquent et ampoulé, d’un sujet lyrique prétentieux et qui se prend trop au sérieux, d’une conception du monde excessivement épurée ou tendant vers le transcendantal. Néanmoins, cette opération ne s’assimile pas à une action proprement déconstructiviste, car elle vise à transmettre à ces entités un « souffle » susceptible de leur conférer une force animique et une capacité d’intervention. C’est sur la base de ce double mouvement que nous proposons le terme de « poétique de la déflation », en choisissant une notion qui recouvre à la fois ces deux acceptions (respectivement, dans les domaines économique et géomorphologique). L’adoption du prisme de la déflation nous permettra d’examiner le modèle sous-jacent des œuvres de Fernando Assis Pacheco et d’Adília Lopes. Pour le faire, notre travail se décompose en trois parties : nous étudions successivement la façon dont ces auteurs s’engagent dans une procédure de déflation du langage poétique qu’ils utilisent (concrètement, en nous penchant sur ses formes narratives) ; du sujet lyrique qu’ils figurent (par l’analyse d’une fluidification dans la figuration de ce sujet) ; et de la conception du monde que dénote leur poésie (en nous intéressant à la dimension éthique qui y est implicite). / The poetic works of Fernando Assis Pacheco (Coimbra, 1937 - Lisbon, 1995) and Adília Lopes (Lisbon, 1960) have common elements: a sabotage of the traditional poetic language, an impairment of the poetic self, an apparently trivial representation of the world. Our proposal is that these three characteristics are interrelated, by their modes of realization and the intentions that underlie them. We find indeed a project of "reduction" – of the pompous and bombastic language of poetry, of a pretentious lyrical self that takes itself too seriously, of a conception of the world excessively refined or tending towards the transcendental. However, this does not amount to a proper deconstructive action because it aims to convey a sense of strength and energy to these entities a purifying "breath". On the basis of this double movement we propose the term "poetics of deflation", choosing a concept that covers both these two meanings (respectively, in the economic and geomorphic domains). Adopting the prism of deflation allow us to examine the underlying model at Fernando Assis Pacheco’s and Adília Lopes’ poetry. To do so, our work is divided into three parts: we successively study how these writers engage in a process of deflation of the poetic language they use (specifically, by looking at its narrative forms); of the lyrical self that they portray (through analysis of a fluidity in this process of portrayal); and the world view they manifest in their poetry (focusing on its ethical dimension).
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Identité, espace, écriture dans les récits autobiographiques et les fictions de Bryher

Guiheneuf, Lucie 17 September 2013 (has links) (PDF)
Dans l'œuvre de l'auteur moderniste Bryher, l'identité est une quête dont l'aboutissement se situe hors cadre et hors-champ. Depuis la fêlure d'un soi en décalage par rapport à l'ordre géographique et social dominant, jusqu'à l'ouverture d'un espace autre, propice à la vie et à l'expression, l'image de l'interstice caractérise l'espace dans le texte et l'espace du texte. Fragmentaires et elliptiques, les récits se concentrent, dans l'intervalle entre la crise latente et l'urgence du non-retour, sur les parcours excentriques de personnages s'éloignant d'un centre normatif. À la fois récit de voyage, Künstlerroman et poésie en prose, la fiction autobiographique de Bryher permet au double fictif de l'auteur d'encoder des références saphiques dans les descriptions de paysages pour survivre à un univers domestique édouardien oppressant. Ses fictions historiques sont des témoignages imaginaires redonnant voix aux exilés, aux parias et aux vaincus, que les mutations territoriales et les changements de paradigme dus à des bouleversements cataclysmiques ou insidieux conduisent à émigrer pour ne pas s'aliéner à eux-mêmes, voire, pour certains, à embrasser la mort par idéalisme ou par imprudence. Dans les mémoires de l'auteur comme dans sa production fictionnelle, la quête d'une identité propre passe par de multiples positionnements (d'ordres discursifs, géographiques, cognitifs et socio-culturels) où la relation entre altérité et ipséité est explorée.
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Rome, l'inscription des violences politiques dans la ville au cours des années de plomb : (1966-1982) / Rome, the inscription of the political violence in the city during the years of lead : (1966-1982)

Guzzo, Domenico 06 June 2017 (has links)
En s’inscrivant dans le récent sillage historiographique consacré à la dimension métropolitaine de la conflictualité armée, cette recherche a analysé les milieux et les formes urbaines de l'extrémisme à Rome dans l’après-68. Par une approche interdisciplinaire - qui a intégré l’apport de la philosophie, de l'urbanisme, de la sociologie, de la géographie urbaine, des sciences politiques - cette étude a reconstruit la relation entre le territoire urbain et la mise en œuvre d’une violence subversive, souvent à caractère meurtrier et terroriste, dans le cadre de la modernisation nationale activée par le "boom économique" (1958-1963) et des dynamiques propres à la « guerre froide ».On a porté une attention particulière à l’appréhension des processus de transformation idéologique et culturelle, mûris au sein de la « crise urbaine » affectant le mauvais et difficile développement de Rome dans l'après-guerre, qui ont permis à la première métropole italienne de devenir l'écosystème unique et catalyseur de cette conflictualité extrême, au-delà des simples facteurs géopolitiques (crise européenne de l'idée d'atlantisme) et socio-économique (explosion des luttes sociales pour la revendication de biens et services propres à la modernité consumériste).Cette étude est remontée aux facteurs de division caractérisant la structure, le tissu et l’ambiance de Rome. Il s’agit des clivages fondamentaux, en place dès le début de l’époque républicaine (1946), sur lesquels s’implantent ensuite, au lendemain du boom économique, les processus de radicalisation qui accompagnent les multiples luttes revendicatives - dans les domaines du quartier, du travail, des écoles et de l’Université - engendrées par une modernisation de la capitale brutale et déséquilibrée. Notre recherche a, de ce fait, démontré que les différentes « expériences d’antagonisme » muries au sein de cette vaste contestation sociale, ont servi finalement d’incubateurs où une partie de la militance extraparlementaire romaine, issue de la mobilisation soixante-huitarde, s’est initiée à différentes pratiques subversives (notamment les répertoires de l’illégalité de masse et de la guérilla clandestine).La prise en compte de tous ces niveaux et ces dimensions a fait ressortir les particularités de la violence politique déployée à Rome dans l’après-68, tout en attribuant la juste proportion au « poids » de la capitale d’Italie dans le déploiement à l’échelle nationale de la « stratégie de la tension » (1969-1974) et des « années de plomb » (1975-1982).Cette recherche s’est donc engagée dans la reconstruction d’un cadre historique global, mettant en connexion diachronique les faits et les dynamiques internes à la ville (d’ordre social, économique, culturel, idéologique, politique et urbanistique) avec le système étatique centré à Rome – marqué par les pressions du « rideau de fer », les lourdes séquelles de la dictature fasciste et de la guerre civile, la fragilité gouvernementale et le manque de cohésion nationale – le long des années de la modernisation et de l’entrée dans la société d’abondance en Italie. / Following the new historiographical path focused on the urban dimension of the armed struggle, this research analyses the milieus and the forms of the political extremism in Rome after ‘68. By an interdisciplinary approach – which integrates the contribution of philosophy, of urban studies, of sociology, of urban geography, of political sciences – this study rebuilt the relation between urban territory and the implementation of a subversive violence, often lethal and terrorist, in the context of the national modernization activated by the “economic boom” (1958-1963) and of the “cold war” dynamics. A special attention is payed to the apprehension of the ideological and cultural evolutions - grown inside the “urban crisis” which affects the critical development of Rome in the post-war period – that transformed the biggest Italian metropolis in a perfect ecosystem for this extreme conflict, far beyond the only effects of the geopolitical  (European crisis of the Atlanticism) and socio-economic factors  (explosion of the social struggles claiming the fruition of goods and services created by for consumerist modernity). This study went back to the basic divisions of the structure, the society and the environment of Rome: the fundamental cleavages, appeared at the beginning of the republican time (1946), over which, after the “economic boom”, a process of radicalization (due to the growing of the social struggles in the fields of the local community, work, school and the University, generated by a brutal and unbalanced modernization of the town) is established. Our research, so showed that the various “experiments of antagonism” matured within this vast social protest, were used finally as incubators where part of the roman extremist militancy, resulting from the end of ’68 mobilization, was initiated with various subversive practices (in particular, the repertoires of the mass illegality and of the clandestine guerrilla). Considering of all these levels and these dimensions highlighted the characteristics of the political violence deployed in Rome after ’68, while allotting the right proportion to the “weight” of the capital of Italy in the national deployment of the “strategy of the tension” (1969-1974) and the “years of lead” (1975-1982). This research thus strives to reconstruct a comprehensive historical framework, putting of diachronic connection the facts and the dynamic of the metropolis (social economic, cultural, ideological, political and urban factors) with the State system based in Rome – characterized by the pressures of the “iron curtain”, the heavy after-effects of the fascist dictatorship and the civil war (1943-1945), the governmental frailty and the lack of national cohesion – along the years of modernization and of the entry in the age of abundance for Italy.
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La tuberculose dans l’espace social barcelonais 1929-1936 / Tuberculosis in the barcelonian social space 1929-1936 / La tuberculosis en el espacio social barcelonés 1929-1936

Miralles, Celia 18 June 2014 (has links)
L’ancienne phtisie pulmonaire, maladie sociale excellence au XIXème siècle, est encore, au début du XXème siècle, empreinte d’un fort imaginaire commun associé à la misère sociale. Cette thèse analyse l’inscription de cette maladie dans l’espace social barcelonais des années 1930, et pour ce faire, elle cherche à prendre en compte les multiples acceptions de la tuberculose, mêlant discours des médecins et vécu des patients.Avec la découverte du bacille de Koch en 1882, le microbe apparait comme l’unique cause de la tuberculose, ce qui suppose une redéfinition de la lutte antituberculeuse, désormais concentrée sur l’élimination de l’agent contagieux. Bien plus qu’auparavant, la tuberculose est alors associée aux recoins poussiéreux et à l’environnement insalubre comme à la promiscuité. A Barcelone entre 1929 et 1936, les autorités catalanes se concentrent sur la mise en place d’une lutte préventive qui vise à extirper le microbe de certains logements précisément identifiés dans la ville.La tuberculose est également une maladie sociale qui caractérise un groupe d’individus et l’isole du reste de la société. Outre une réflexion sur la construction sociale d’une catégorie homogène autour du dénominateur commun que constitue le microbe, cette thèse a pour but de prendre en compte la réalité vécue des individus malades soignés dans les dispensaires, hôpitaux et sanatoria gratuits et de comprendre leur intégration dans le panorama social barcelonais à cette époque. Il apparait dès lors que ces tuberculeux sont souvent des actifs avec une position sociale précaire liée à une moindre intégration dans la ville, sans être pour autant complètement « isolés » socialement. C’est la déclaration de la maladie qui les fait « basculer » dans un groupe d’exclus sociaux pris en charge médicalement.Mais plus qu’un identifiant commun, la tuberculose est surtout un vécu personnel. Le malade est un acteur essentiel de sa maladie comme de sa guérison et son parcours met au jour une pratique de la lutte qui permet de redéfinir par le bas les structures de soins, et la logique médicale moderne telle qu’elle est évoquée dans les discours. Enfin, ces parcours individuels de malades dans la capitale catalane brouillent surtout la catégorie unifiée et homogène mettant en avant des préoccupations personnelles qui dépassent l’exigence de santé et l’absolue nécessité de se prémunir contre le microbe, laissant apparaitre des visions divergentes de la lutte contre la maladie à la même époque. / « Consumption », a major concern of the late 19th century, was still a disease associated with misery in the collective imagination of the early 20th century. The present dissertation focuses on consumption in the Barcelonian social space of the 1930s: it seeks to circumscribe the multiple meanings of tuberculosis which emerge from medical discourse as well as from the patients’ experience.The discovery of the Koch bacillus in 1882 entailed a redefinition of the fight against tuberculosis, as the bacillus came to be seen as the single cause of the disease. Since priority was given to the eradication of the contagious agent, tuberculosis was more than before associated with dust, unsanitary and crowded environments. From 1929 to 1936, the Catalan authorities in Barcelona concentrated on preventive action, which consisted in the extirpation of the Koch bacillus from housing in some areas that were precisely identified.Besides the analysis of tuberculosis as a homogeneous social construct, the present dissertation takes the patients’ points of view into account. Tuberculosis is a social disease that characterises a group of individuals and isolates them from the rest of society. A focus on individuals who were treated in a network of free dispensaries, hospitals and sanatoriums helps us understand their position in the social landscape of Barcelona at that time : prior to being diagnosed with tuberculosis, the patients had been working and were often marginally integrated to the city’s life without being altogether socially isolated. Contracting the disease is what downgraded them to the category of medically treated paupers.More than a common status though, tuberculosis was a personal experience for the individuals struggling against the disease and getting cured. The latter’s clinical files provide a bottom-up perspective on medical institutions and on the logics of modern medical discourse. The patients’ individual trajectories in the capital of Catalonia further blur the unified and homogeneous reference to tuberculosis, as they give priority to personal concerns over health requirements and over the absolute necessity of the fight against the bacillus, thus revealing diverging contemporary understandings of the fight against tuberculosis. / La antes denominada tisis pulmonar, enfermedad social por excelencia del siglo XIX, sigue siendo, aun en el siglo XX, empreñada de un fuerte imaginario común asociado a la miseria social. Esa tesis doctoral pretende analizar la inscripción de esta enfermedad en el espacio social barcelonés de los años 1930 y con este fin toma en cuenta las múltiples acepciones de la tuberculosis, entremezclando discursos de los médicos y vivencias de los pacientes.Con el descubrimiento del bacilo de Koch en 1882, el microbio se convierte en la única causa de la enfermedad lo cual supone una redefinición de la lucha antituberculosa, ahora directamente orientada hacia la eliminación del agente contagioso. Aun más que antes, la tuberculosis es entonces asociada al rincón polvoriento, al ambiente insalubre y el hacinamiento. En Barcelona entre 1929 y 1936 las autoridades catalanas se concentran en el establecimiento de una lucha preventiva que aspira a extirpar el germen de ciertas viviendas precisamente identificadas en la ciudad.La tuberculosis también es una enfermedad social que caracteriza a un grupo de individuos aislándolo del resto de la sociedad. Además de una reflexión sobre la construcción social de una categoría homogénea alrededor del denominador común que constituye el microbio, esa tesis tiene como objetivo realzar la realidad vivida por los individuos enfermos curados en los dispensarios, hospitales y sanatorios gratuitos, así como entender sus maneras de desenvolverse en el panorama social barcelonés en esa época. Así aparece que los tuberculosos suelen ser unos activos con una posición social precaria, vinculada a una menor integración en la ciudad, sin ser por lo tanto completamente aislados socialmente. Es la declaración de la enfermedad la que les hace “bascular” en un grupo de excluidos sociales asumidos como tales por las autoridades médicas.Pero, más que un identificador común, la tuberculosis es sobre todo una vivencia personal. El enfermo es un actor esencial de su enfermedad tanto como de su curación, y su recorrido muestra una práctica de la lucha que permite redefinir desde abajo las estructuras asistenciales y la lógica médica moderna tal como es evocada en los discursos. Por fin, los recorridos individuales de enfermos en Barcelona nublan sobre todo la percepción de una categoría unificada y homogénea, realzando las preocupaciones personales que se sobreponen a la exigencia de salud, o a la absoluta necesidad de prevenirse frente al germen, dejando ver visiones discrepantes de la lucha contra la enfermedad.

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