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Le mouvement communautaire haïtien de Montréal en tant que mouvement social

Boucard, Alix January 2001 (has links)
Thèse numérisée par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal
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Du bidonville à la cité : les trois âges des luttes pro-immigrés : une sociohistoire à Nanterre (1957-2011) / From slums to cités : the three stages of pro-immigrant struggles, a social history of Nanterre (1957-2011)

Collet, Victor 06 December 2013 (has links)
Fin des années 1950. Nanterre, terre communiste et d’immigration. Terre de luttes. La politisation ouvrière et communiste rencontre la guerre d’Algérie et les bidonvilles où vivent des milliers d’Algériens, de Marocains et de Portugais. A l’éloignement municipal avec ces Nanterriens venus d’ailleurs et au traitement exceptionnel infligé à ces derniers répond la naissance d’une cause des étrangers. Cette thèse explore les différents « âges » de cette cause, en les liant au cadrage public du problème par la municipalité. L’histoire sociale et l’action collective de longue durée examinent ces luttes de l’immigration souvent oubliées, depuis les bidonvilles à l’engagement dans les cités aujourd’hui, et interrogent les rapports entre champ politique et mouvement social. Déportant le regard, la sociohistoire montre l’écart entre passé et présent, pensable et possible : de l’inventaire des problèmes par les pionniers chrétiens, de l’hybridation des luttes dans l’après 68 radicalisant la cause des « travailleurs immigrés » à gauche, à son éclatement actuel en autant d’engagements particuliers – socioculturel et de cité, pour une mémoire positive de l’immigration ou la diversité en politique, en soutien aux étrangers ou au pays d’émigration. S’y éclaire un changement majeur du répertoire militant : la déradicalisation et l’ascension associative, qui croisent au début des années 1980, le dédoublement entre soutien aux immigrés (enracinés) et défense des étrangers (fraichement arrivés). Moment où, paradoxalement, les enfants d’immigrés prennent en main leur défense pour en finir avec les derniers vestiges du « ghetto français » dans lequel on les a placés : les cités de transit. / End of the 50's. Nanterre, communist stronghold and immigration land. Land of struggles. The politicized workers and communist activists encounter the Algerian conflict and the slums where thousands of migrants from Algeria, Morocco and Portugal are living. In response to the marginalization of these "Nanterriens" from abroad and the special status imposed upon them, a cause des étrangers emerges.This dissertation explores the various "stages" of that cause, linking them to the handling of the issue by the municipal authorities. Social history and the long term collective action review those often forgotten struggles of the immigration, from the slums to the involvement in today's cités, and question the relationship between the political domain and the social movement. Sociohistory shifts the focus to the gap between past and present, from the pioneering assessment of problems by christian activists, through the post-68 leftist radicalization of the cause of migrant workers, to the present day fragmentation into specific engagements: in the socio-cultural field, at the cité level, promoting a positive memory of immigration or diversité in politics, in support of the étrangers or their country of origin. It highlights a major change in the activist arena: the unradicalization and the growth of grassroots initiatives, which echo at the beginning of the 80's the de-coupling of support to the immigrés (already settled) and defence of the étrangers (newly arrived). This is also the time when the children of immigrés take things in their own hands to put an end to the last remnants of the "French ghetto" where they have been relegated: the cités de transit.
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Contester ou soutenir le pouvoir : action collective et militantisme dans des mouvements de jeunesse en Russie et en Biélorussie (2006-2012) / Contesting or supporting the governement : collective action and activism in youth movements in Russia and Belarus (2006-2012)

Shukan, Tatyana 09 December 2016 (has links)
Cette thèse analyse les formes et les conditions de l’action collective dans des contextes contraignants à partir des mobilisations de la jeunesse en faveur et contre l’ordre politique établi en Russie et en Biélorussie dans les années 2000. En confrontant mouvements contestataires et organisations loyales au pouvoir et en les analysant dans leurs rapports asymétriques à l’État, ce travail saisit l’émergence de ces structures à la faveur des « révolutions de couleurs » et des évolutions internes aux deux pays. Il distingue trois formes de militantisme : militantisme contestataire à conflit frontal avec le pouvoir, militantisme du pouvoir en Biélorussie vécu sur le mode consensuel du souci des autres (zabota) et, enfin, militantisme du pouvoir en Russie qui associe conflictualité et zabota dans le cadre du conflit « négocié ». Conflit et zabota déterminent ensuite le rapport des jeunes au politique et leurs projets de société, leur attitude à la rue, leurs formes d’action et leurs logiques d’engagement. Cette recherche met aussi en évidence l’action des organisations qui mobilisent la jeunesse, tout en entretenant des relations consensuelles avec le pouvoir et envisageant leur action dans la continuité de l’État, mais qui promeuvent la loyauté politique parmi les jeunes à travers la mobilisation politique dans la rue en Russie et l’encadrement social en Biélorussie. Ce travail appréhende enfin les effets des contextes contraignants tant sur les jeunes contestataires, qui sont obligés d’adapter leurs modes de structuration, leurs répertoires d’action ainsi qu’à se socialiser à la répression, que sur les militants du pouvoir, qui doivent s’adapter aux objectifs des autorités. / This research endeavors to analyze forms and conditions of the collective action in constraining contexts on the example of youth mobilization in favor or against the government in Russia and Belarus throughout 2000’s. By confronting protest movements and loyal organizations and by analyzing them in their asymmetric relations with the State, this dissertation shows how those structures emerge following the “color revolutions” and internal political events. It also makes a distinction between three forms of youth activism: protest activism that is based on a frontal conflict with authorities, “power” activism in Belarus that is experienced in a consensual way of caring about others (zabota) and, finally, “power” activism in Russia that associates conflict with zabota in the frame of what we called a “negotiated conflict”. Conflict and zabota determine then the youth’ relations to the politics, their societal projects, their forms of action and individual logics of engagement. This research highlights also the existence of organizations that mobilize the youth, while maintaining consensual relations with the government and conceiving their action in continuity with the State, but that promote political loyalty among the young through their mobilization in the streets in Russia and social supervision and support to them in Belarus. Finally, this research apprehends effects of constraining contexts both on young protestors, who have to adapt their structuration modes, their repertoires of action and to socialize their members to the repression, and on “power” activists who have to adjust to new objectives set by the government.
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Estives en partage : une approche relationnelle des externalités du pastoralisme collectif pyrénéen / Shared pastures : relational approach of pastolarisme externalities in Pyrenean mountain

Lazaro, Lucie 16 October 2015 (has links)
Depuis le milieu des années 2000, le champ lexical du discours public de défense et de légitimation du pastoralisme pyrénéen s’est enrichi de notions « empruntées » aux sciences économiques et aux arènes de discussion internationales. Le pastoralisme est depuis lors qualifié de producteur « d’externalités » par certains agents de développement pastoral et représentants de la profession agricole. Le cœur de ce travail de recherche-action est d’interroger l’irruption de ce nouveau paradigme à une échelle locale, en analysant la manière dont les usagers de l’espace montagnard eux-mêmes appréhendent les effets multiples du pastoralisme sur leurs espaces de pratiques. Malgré son utilité potentielle pour la justification d’une action publique dirigée spécifiquement vers l’activité pastorale, l’utilisation de la notion d’externalités en tant que catégorie analytique ne permet pas d’appréhender la réalité des rapports entre la multiplicité d’acteurs investis dans l’utilisation et dans la gouvernance des estives pyrénéennes. En revanche, le recours à une approche relationnelle des effets du pastoralisme permet de reconnecter ces phénomènes à leur contexte spatial, social et temporel d’émergence, mais aussi de faire apparaître la place des acteurs et des organisations locales dans la régulation de la coprésence et des nouvelles proximités. A l’échelle locale, l’étude des effets multiples du pastoralisme renvoie ainsi aux thématiques du multi-usage de l’espace montagnard et à l’action collective des acteurs divers impliqués dans sa gestion et dans son utilisation. La capitalisation et l’interprétation des modalités de gestion collective innovantes des estives ainsi que le transfert des connaissances fondamentales et méthodologiques peuvent alors inciter les acteurs du développement à une prise en compte plus intégrée de l’élargissement et de la complexification de l’espace social constitué par les estives pyrénéennes. / Since the early 2000’s, the political discourse about defense and legitimization of pastoralism has contained economical terms. Some agriculture representatives and development agents qualify pastoralism as an « externalities producer ». This action-research aims at questioning the appearance of this new paradigm on the local scale by studying the manner by which mountain space users themselves consider the multiple effects of pastoralism on their spaces and practices. Despite their potential utility to justify a specific public action directed to pastoral activity, “externalities” used as an analytical category don’t allow to understand the links between the multiple stakeholders invested in pastures utilization and governance. On the other hand, relational approach of pastoralism multiple effects enables to reconnect these phenomena to their spatial, social and temporal context of emergence. This theoretical approach also reveals the position of local stakeholders and organizations in the proximity regulation. Studying pastoralism multiple effects on the local scale refers to multiple-use of mountain areas and to collective action of those who use and manage Pyrenean pastures. Capitalization and interpretation of innovative forms of governance, but also transfer of scientific and methodological knowledge can lead development agents to a better consideration of the enlargement and the complexification of the social space constituted by Pyrenean pastures.
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Défendre le territoire : la construction de solidarités internationales par les organisations paysannes colombiennes / Defending the territory : the construction of international solidarities by Colombian peasant organizations / Defender el territorio : la construcción de solidaridades internacionales por las organizaciones campesinas colombianas

Allain, Mathilde 09 December 2016 (has links)
Dans le conflit colombien, qui a fait naître différentes formes de solidarités et a suscité l’intervention de nombreux acteurs internationaux, les paysans que nous avons rencontrés ne se contentent pas d’attendre une solidarité venue d’ailleurs. Réunis en collectifs, ces acteurs locaux cherchent à défendre leur territoire et à proposer d’autres formes de développement. C’est la rencontre entre ces organisations paysannes et différents acteurs de la solidarité internationale qui est au coeur de cette thèse. Pour mieux comprendre comment les paysans construisent ces solidarités, nous proposons de croiser sociologie des mobilisations et sociologie de la solidarité internationale. À partir d’une comparaison et d’un terrain au plus près de deux organisations paysannes, nous postulons que cette solidarité est le résultat de construits sociaux et le produit de rencontres entre acteurs internationaux et locaux à des moments particuliers. Nous analysons ainsi la manière dont les paysans conçoivent et définissent ces relations avec des interlocuteurs internationaux, et comment ils tentent de faire valoir leurs revendications. Les leaders paysans se (ré)-approprient en effet des causes dites« globales », les transforment et adaptent leurs savoirs pour se mobiliser tant aux niveaux local et international que, de manière incontournable, au niveau national.L’internationalisation de leur cause n’apparaît ainsi pas comme une fin en soi pour ces acteurs locaux, mais comme une manière de redéfinir leur place en Colombie. / In the Colombian conflict, which generated various forms of solidarities and led to the intervention of many international actors, the peasants that we met do not simply wait for outside solidarity. These local actors are organised into community groups inorder to defend their territory and to propose other forms of development. This encounter between peasant organisations and various international solidarity actors is atthe core of this work. In order to better understand how they built these solidarities, we propose to combine the sociology of social movements and the sociology of international solidarity. Based on a comparison and a fieldwork carried out as close as possible between two peasant organisations, we stress on the fact that this solidarity is the result of social constructs and the product of encounters between international actors and locals at particular times. We will therefore analyse the way in which peasants apprehend and define these relationships with international representatives as well ashow they try to make their case. Indeed, peasant leaders (re)claim so-called “global”causes, transform them and adapt their knowledge with the aim of mobilising at the localand international levels; this applies also – and indeed in particular – to the national level. For these local actors, the internationalisation of their cause thus does not appearas an end in itself but as a way to redefine their place in Colombia. / Durante el conflicto colombiano, que suscitó diferentes formas de solidaridad y la intervención de numerosos actores internacionales, los campesinos afectados no se complacen con esperar la solidaridad que viene de afuera. En tanto que actores locales se organizan en colectivos para defender su territorio y proponer otras formas de desarrollo. Este encuentro, entre organizaciones campesinas y actores de la solidaridad internacional constituye el centro de esta tesis. Proponemos conjugar la sociología de las movilizaciones con la sociología de la solidaridad internacional para entender mejor cómo los campesinos construyen dichas relaciones de solidaridad. A partir de una comparación y de un estudio de campo con dos organizaciones campesinas, suponemos que la solidaridad es una construcción social producto de encuentros entre actores Internacionales y locales en momentos específicos. De esta forma, analizaremos la manera como los campesinos conciben y definen las relaciones con interlocutores internacionales, y como intentan hacer valer sus reivindicaciones. En efecto, los líderes campesinos se (re)apropian las denominadas causas « globales », las transforman, y luego adaptan sus saberes para movilizarse tanto a nivel local como internacional, e imprescindiblemente a nivel nacional. Así, la internacionalización de su causa no aparece como un fin para los actores locales, sino como una manera de redefinir su lugaren Colombia.
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La grève en droit international privé / The strike in private international law

Laurichesse, Céline 20 May 2014 (has links)
La projection de la grève dans l’ordre international permet d’apprécier la richesse et la diversité de l’expression collective des travailleurs. Son développement à l’échelle internationale a généré une mise en concurrence accrue des différents droits nationaux. L’absence d’une réglementation matérielle traduit la difficulté juridique de maîtriser la notion et engendre un important conflit de lois et de juridictions. La nécessité de l’adoption de règles de conflit déterminant la loi et le juge compétent est donc devenue indispensable afin d’apporter une réponse à cette problématique conflictuelle. Le caractère de droit fondamental de la grève requiert cependant de faire l’objet d’une protection particulière lorsque sa valeur est remise en cause par une loi étrangère désignée par la règle de conflit. A ce titre l’exception d’ordre public classique permet d’évincer utilement la loi étrangère contraire à l’ordre public du for. L’exigence de la présence de liens de rattachement pertinents avec l’ordre juridique du for et d’un certain degré de gravité de la violation alléguée au droit fondamental de grève du for garantissent une intervention pondérée de l’exception d’ordre public. Elle constitue ainsi un moyen efficace de protéger le droit de grève tout en restant un mécanisme dont l’intervention reste exceptionnelle. / The development of the strike in the international order can appreciate richness and diversity of the collective expression of workers, it also increased competition from different national laws. The absence of a regulation reflects the difficulty of controlling the legal concept and it creates a conflict of laws and courts. The need for the adoption of rules of conflict, which determines the law and the competent court, has therefore become necessary to provide an answer to this conflict problem. The character of the fundamental right to strike, however, requires to be special protection when its value is questioned by an authority designated by the conflict rule foreign law. As such, the conventional public policy exception allows oust usefully foreign law contrary to public policy. The requirement of the presence of links relevant connecting with the legal order and a certain degree of gravity of the alleged violation of the fundamental right to strike ensures a weighted intervention public policy exception. It constitutes an effective means of protecting the right to strike while remaining a mechanism whose intervention is exceptional.
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Etude de la coordination interpersonnelle au football : contribution à l'amélioration du jeu de transition offensive / Study of the interpersonal coordination in the soccer : Contribution to the improvement of the game of offensive transition

Gesbert, Vincent 03 December 2014 (has links)
Le jeu de transition offensive est défini comme le passage pour une équipe d’un statut de défenseur à celui d’attaquant. Selon les entraîneurs de football, ce moment, symbolisé par la récupération du ballon dans la dynamique du jeu, offre des potentialités plus importantes d’inscrire un but. Ce travail de thèse a ainsi cherché à décrire la coordination entre les partenaires durant la réalisation de plusieurs moments de transition offensive extraits de matchs au cours d’une saison. Il s’inscrit dans la ligne de recherche de la cognition collective. Il cherche à décrire le partage de contenus cognitifs permettant aux membres d’une équipe de se coordonner dans un environnement dynamique et incertain. Par coordination, nous entendons l’articulation des contributions interdépendantes de plusieurs joueurs d’une même équipe en vue d’atteindre un objectif commun. Nous avons d’abord caractérisé les connaissances partagées par les joueurs autour du jeu de transition offensive au début du championnat. Nous avons ensuite décrit les relations entre les buts visés par les joueurs durant la réalisation de ces moments ainsi que le partage d’informations contextuelles et de connaissances en acte. Notre étude apporte des éléments relatifs à la compréhension d’un collectif sur un moment particulier du jeu. A partir des résultats, nous contribuons à la réflexion sur les dispositifs d’entraînement au football en nous référant au cadre de l’ergonomie constructive. Nous introduisons notamment les concepts de capabilités et d’environnements capacitants dans l’aide au développement d’un collectif efficace / In team sports, offensive transition situation is defined as the switch from defensive to offensive status as a consequence of a beneficial turn-over in the ball possession. For soccer coaches, this situation is considered to give rise to opportunities to score a goal. The whole aim of this work is to describe and characterize how teammates of a same team are coordinated themselves during various offensive transition situations in situ. For this purpose, we adopt the team cognition’s line of research to describe the way teammates share cognitive contents enabling coordination. First, we have identified knowledge elements shared by players related to offensive transition situation at the beginning of the season. Then, we have characterized (a) the forms of connection between the objectives aimed at by the players, (b) the sharing of contextual information and (c) the sharing of knowledge elements during offensive transition situations. Our results shed the light on new knowledge elements for the comprehension of a team during complex and dynamic situations as such as diversity of shared elements and characterization of the evolution of the forms of sharedness. As a practical perspective, we propose a reflection about soccer training based on the constructive ergonomics approach supporting approach of both capabities and enabling environments for the development of efficacy collective in soccer.
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Des professionnel·le·s de la représentation populaire. Les community organizers à Chicago / When shaping people's representation is a job. Community organizers in Chicago

Petitjean, Clément 21 November 2019 (has links)
Alors que le community organizing constitue aujourd’hui l'une des formes d'action collective les plus légitimes aux États-Unis, encourageant la participation de classes populaires urbaines que tout exclut du champ politique, les conditions de possibilité de cette participation improbable restent peu étudiées. À partir d'une enquête ethnographique et sociohistorique menée à Chicago, berceau historique de ce répertoire d’action, cette thèse se penche sur le groupe de professionnel·le·s, les community organizers, qui font exister une participation et une représentation politiques profanes. Pourtant, contrairement aux arguments classiques de la sociologie politique, ces professionnel·le·s refusent de parler au nom du groupe mobilisé, la community, se mettant activement en retrait derrière des porte-parole populaires qu’ils et elles sélectionnent et forment. Que dit l’étude de ce rôle des liens entre institutionnalisation, professionnalisation et politisation/dépolitisation ? Pour saisir les ressorts de cette dissociation originale entre professionnel·le et porte-parole et ses effets sur la division du travail politique, on montre comment ce rôle de « faiseur de représentants » émerge, se consolide et se légitime à partir des années 1970, à la frontière entre, d’une part, la tradition d'intervention sociale héritée des initiatives réformatrices des premières décennies du XXe siècle, et d’autre part les pratiques contestataires héritées des mouvements sociaux des années 1960 et 1970. La thèse expose ensuite comment ce rôle hybride, où revendication d’expertise professionnelle et travail de mobilisation et de politisation sont indissociables, se manifeste dans des pratiques quotidiennes de mise en représentation populaire. Celles-ci s’inscrivent dans un espace d’intermédiation largement déterminé par des relations d’interdépendance avec d'autres espaces et champs concurrents (champs politique et philanthropique, « espace des mouvements sociaux ») qui échappent aux porte-parole profanes. Enfin, en déplaçant la focale vers les trajectoires des community organizers, de leurs dispositions à l'engagement aux modalités de maintien dans le rôle ou de reconversion dans d’autres espaces professionnels en passant par l'incorporation en acte de ce sens pratique militant pragmatique, on voit néanmoins que devenir community organizer peut confirmer ou enclencher des dynamiques de politisation individuelle. / Community organizing is one of the most legitimate forms of collective action in the United States today, fostering the participation of urban working classes that are structurally excluded from the political field. And yet, the conditions of possibility of such socially unlikely participation have received little scholarly attention. Based on an ethnographic and sociohistorical inquiry conducted in Chicago, the historic birthplace of that repertoire of collective action, my goal in this dissertation is to address this gap by focusing on the group of professionals, called community organizers, who make popular and lay political participation and representation possible. The central paradox here is that, contrary to what the literature in political sociology usually argues, these professionals refuse to speak on behalf of the mobilized community, actively stepping back behind the spokespeople they select and train. What does the study of this role say about the links between processes of institutionalization, professionalization and politicization/depoliticization? In order to make sense of the original dissociation between the professional’s role and that of the spokesperson and understand how it affects the division of political work, the dissertation shows how the role of “leader-maker” has emerged, taken shape and been legitimized from the 1970s onwards, at the junction of, on the one hand, the reform-minded community organization tradition dating back to the early 20th century, and on the other, the legacy of the contentious politics of the 1960s and 1970s. I then shift the focus to what this hybrid role, where claims of professional expertise and mobilization and politicization cannot be disentangled, actually looks like in terms of daily practices developing popular representation. These practices occur within a space of political intermediation broadly shaped by networks of interdependencies with other competing sectors (the political and philanthropic fields, the “space of social movement”) which are beyond the lay spokespeople’s reach. By looking at organizers’ individual trajectories, however – from their social dispositions towards commitment to the actual incorporation of this pragmatic practical sense and the ways individuals can stay in the field or exit the role towards other career opportunities – the research shows that becoming an organizer can confirm or initiate dynamics of individual politicization.
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Multiculturalisme et ethnicité en Amazonie bolivienne : la gestion publique des différences ethniques et l'invention des indiens Tacana / Multiculturalism and ethnicity in Bolivian Amazonia : the governmental management of ethnic differences and the creation of the Tacana indigeneous people

Herrera Sarmiento, Enrique 07 November 2011 (has links)
Cette thèse analyse le surgissement des Tacana, un groupe indien qui s’est formé il y a quelque vingt ans dans le nord de l’Amazonie bolivienne, au moment même où se mettaient en place un ensemble de réformes étatiques visant à construire un modèle de citoyenneté dans le respect de la diversité ethnique. L’apparition des Tacana est un évènement moderne et contemporain ; ses acteurs sont des descendants des gens qui arrivèrent dans cette région à la fin du XIXème siècle, venant de différents départements du pays, et qui fournirent la main-d’œuvre d’un système d’extraction forestière qui exploita d’abord le caoutchouc, et ensuite d’autres ressources de la forêt amazonienne. L’étude a ainsi pour toile de fond les interactions entre les travailleurs forestiers et les industriels qui contrôlent l’économie régionale. Ce phénomène de conversion ethnique est vu sous trois angles. On analyse la façon ! dont les travailleurs se sont approprié l’ethnonyme « Tacana » et l’ont utilisé pour se faire entendre et pouvoir profiter des réformes étatiques. On montre comment ils ont cherché à affirmer et à justifier leur existence en tant groupe spécifique au travers des recensements organisés par les organismes de l’État et par les instances internationales qui travaillent à la défense des droits indigènes. Enfin, la particularité de ce phénomène apparaît dans les actions collectives qu’ils ont entreprises dans le but de devenir propriétaires d’une aire territoriale indigène collective, ce qui était la raison fondamentale de leur choix de « devenir Indiens ». Par-delà le cas des Tacana, il est démontré que les politiques étatiques qui cherchent à gérer les différences ethniques ne sont pas le résultat de demandes sociales mais que, tout au contraire, ces demandes sont la conséquence de l’application de ce type de politiques. / This thesis studies the rise of the Tacana, an indigenous group formed in Bolivian Amazonia two decades ago, when different State reforms aimed at constructing a citizenship model based on respect for ethnic diversity. The emergence of the Tacana is a contemporary phenomenon involving part of the descendants of those groups who arrived in the region during the late 19th Century coming from different parts of the country. These people formed the labor force for a forest extraction system which initially exploited rubber but later extended its activities to other forest resources. Against this background, the situation has been analyzed in this study interms of the interactions between the forest laborers and the business management that controls the local economy. The thesis explores how, in this ethnic conversion process, forest laborers have used the “Tacana” identity to achieve visibility as well as benefit from the ethnic State reforms. The study shows how these laborers sought to justify their differential existence formally through census registrations made by State institutions which were backed up by international institutions involved in the defense of Indigenous Rights. The particularity of this process is also examined from the point of view of collective action undertaken by the new ethnic group to become the legal owners of a collective indigenous land –the primary factor that explains why they chose to become ethnic subjects. Our investigation shows that State policies that seek to manage ethnic differences are not triggered by social demands; rather, this sort of demand is a direct consequence of policy application.
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Les vulnérabilités liées à l'eau dans les páramos colombiens et vénézuéliens / Water-related vulnerabilities in Colombian and Venezuelan páramos / Vulnerabilidades relacionadas con el agua en páramos colombianos y venezolanos

Leroy, David 15 December 2017 (has links)
Dans de nombreuses montagnes tropicales, les populations sont aujourd’hui fortement exposées aux risques liés à l’eau (pollution et pénurie), notamment depuis le développement récent de l’agriculture intensive. À travers l’étude de quatre communautés rurales des páramos colombiens et vénézuéliens – écosystèmes d’altitude spécifiques des Andes septentrionales –ce travail questionne le lien entre l’efficacité de l’action collective et la réduction des vulnérabilités liées à l’eau. L’approche repose sur une analyse de la construction sociale des risques et de la capacité d’adaptation des communautés rurales. La méthodologie s’appuie sur 191 entretiens semi-directifs ainsi qu’une observation directe et participante auprès des agriculteurs et des différents acteurs du monde agricole et de la gestion de l’environnement. Enfin, le traitement des données est fondé sur une analyse de contenu, ainsi qu’une analyse plus fine du discours à travers l’outil IRaMuTeQ. Ce travail montre, d’une part, que la pollution de l’eau est souvent négligée par les agriculteurs, car elle se dérobe constamment aux représentations profanes ; elle est aussi déniée, du fait des enjeux économiques impliqués. A contrario, la pénurie est, elle, une construction sociale fortement ancrée, fruit de normes liées à une représentation commune de l’eau comme ressource économique. C’est pourquoi les agriculteurs sont plus tentés de réduire leur vulnérabilité à la pénurie d’eau d’irrigation que celle liée à la pollution de la ressource. Ce travail démontre, d’autre part, que l’adaptation au risque de pénurie est un puissant moteur de l’action collective, notamment lorsqu’elle est régie par un ensemble de règles, complexes, négociées et modifiables. Toutefois, les difficultés de gestion des risques sanitaires et environnementaux prouvent que la réduction des risques de pollution est loin d’être un objectif commun. Et bien que les communautés rurales s’organisent pour protéger les points de captage de l’eau en altitude, la vulnérabilité est systématiquement déplacée vers l’aval des bassins versants. La reconquête de la qualité de l'eau du páramo est donc un défi pour une grande diversité d’acteurs (institutions étatiques, associations environnementales, gestionnaires de l’eau, agriculteurs…). Néanmoins, les pouvoirs publics colombiens et vénézuéliens ont encore trop peu d’impacts sur la gestion des pollutions d’origine agricole. / The population in many tropical mountains is currently highly exposed to water-related risks (pollution and scarcity), which are increasing notably with the development of intensive agriculture. Through the study of four rural communities in the Colombian and Venezuelan páramos - specific altitude ecosystems of the northern Andes - this work questions the relationship between the effectiveness of collective action and the decrease of vulnerabilities related to water. The approach is based on an analysis of the social construction of the risks and adaptability of rural communities. The methodology rests on 191 semi-structured interviews as well as direct and participant observation with farmers and the different participants in the agricultural world and environmental management. Finally, the data processing is based on a content analysis, along with a more detailed study of the discourse through the IRaMuTeQ tool. This work shows, on the one hand, that water pollution is often neglected by farmers, since it constantly evades profane representations; it is also denied due to the economic stakes involved. A contrario, scarcity is a deeply established social construct, the result of standards related to a common representation of water as an economic resource. This is why farmers are prone to reduce their vulnerability to irrigation water scarcity rather than to the one related to pollution of the resource. This work shows, on the other hand, that the adaptation to the risk of scarcity is a powerful driving force of collective action, especially when it is regulated by a set of complex, negotiated and modifiable rules. However, the difficulties of managing health and environmental risks prove that reducing pollution risks is far from being a common goal. And whereas rural communities line up to protect water catchment points at high altitude, the vulnerability is systematically shifted downstream of the watersheds. Regaining the water quality of the páramo is therefore a challenge for a wide variety of participants (state institutions, environmental associations, water managers, farmers ...). Nonetheless, the Colombian and Venezuelan public authorities still have too little impact on the management of pollution of agricultural origin. It is in this context that some interesting initiatives and experiences come out locally or via other non-institutional actors. / En muchas montañas tropicales la población se encuentra actualmente expuesta a los riesgos relacionados con el agua (contaminación y escasez). Unos riesgos que se han acentuado con el reciente desarrollo de la agricultura intensiva. A través del estudio de cuatro comunidades rurales de los páramos colombianos y venezolanos – ecosistemas de altitud específicos de los Andes septentrionales – este trabajo se pregunta por la relación existente entre la eficacia de la acción colectiva y la reducción de las vulnerabilidades ligadas al agua. Este planteamiento se basa en un análisis de la construcción social de los riesgos y de la capacidad de adaptación de las comunidades rurales. La metodología se apoya en 191 entrevistas semi-estructuradas así como en la observación directa y participante junto a los agricultores y de los diferentes actores del mundo agrícola y de la gestión del medio ambiente. Finalmente, el tratamiento de los datos tiene como base un análisis de contenido, y un estudio más detallado del discurso a través de la herramienta IRaMuTeQ. Este trabajo muestra, por un lado, que la contaminación del agua es a menudo pasada por alto por los agricultores, puesto que ésta escapa a las representaciones profanas. Además, esta contaminación es igualmente negada debido a las cuestiones económicas en juego. A contrario, la escasez es una construcción social profundamente enraizada, que es el fruto de normas ligadas a una representación común del agua como recurso económico. Por lo tanto, los agricultores se muestran más inclinados a reducir su vulnerabilidad a la escasez de agua de riego que al problema de la contaminación de los recursos hidráulicos. Por otro lado, este trabajo pone de manifiesto que la adaptación al peligro de escasez es un potente móvil de la acción colectiva, especialmente cuando está regulada por un conjunto de normas complejas, negociadas y modificables. Sin embargo, las dificultades de gestión de los riesgos sanitarios y medioambientales prueban que la reducción de los peligros de contaminación está todavía lejos de ser un objetivo común. Incluso si las comunidades rurales se organizan para proteger los puntos de captación de agua en altitud, la vulnerabilidad es desplazada de forma sistemática hacia las zonas más bajas de las cuencas fluviales.

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