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Le mouvement communautaire haïtien de Montréal en tant que mouvement socialBoucard, Alix January 2001 (has links)
Thèse numérisée par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal. / Démarche d'argumentation-théorisation axée sur la posture intellectuelle
du paradigme compréhensif, cette thèse analyse l'action collective de la
communauté haïtienne de l'île de Montréal sous l'angle du mouvement social.
Dans la première partie de cette étude, nous basant sur le postulat d'une
co-production du social par le holisme et l'individualisme, nous campons un type
de modèle social. Ce type fait référence à la primauté du conflit sur l'ordre, à la
dialectique système/individu et à la structuration du social en trois sous-systèmes
: le socio-culturel, l'économique et le politique. Le Québec est
considéré comme un référentiel de ce modèle.
Dans la deuxième partie, nous construisons en deux temps un type
d'action collective. Dans un premier temps, via le processus de modélisation,
nous construisons une grille analytique de l'action collective générique en sept
dimensions ou espaces d'attribut : la structure identitaire, la· structure de
l'altérité, le système d'action concret, la dimension axiologique, la dimension
socio-cognitive, la finalité et la rationalité stratégico-tactique. Dans un deuxième
temps, nous précisons les attributs de ces sept espaces en nous servant du
référent paradigmatique "consensus-conflit" et de l'approche wébérienne de
l'idéal-type. L"'output" de ce processus à deux niveaux est une action collective
conflictuelle selon les sept espaces d'attribut que nous appelons un
mouvement social pur.
Dans le troisième partie, à l'aune de ce modèle de mouvement social,
nous mesurons l'action collective de la communauté haïtienne de l'île de
Montréal. À partir de prémisses méthodologiques axées sur l'analyse de
contenu par théorisation d'interviews semi-dirigées de 20 leaders Haïtiens et de
documents de présentation de l'ensemble des organisations communautaires
haïtiennes de l'île de Montréal, il appert que cette action collective n'est pas un
mouvement social. Loin de viser le changement d'un système hypothétiquement
raciste ou nourri de l'exploitation des faibles socio-économiques, le mouvement
collectif des Haïtiens de l'île de Montréal s'inscrit sur le registre de l'intégration
systémique et coule ses éléments stratégico-tactiques dans le moule
institutionnel. Cette mouvance intégrationniste, comme nous l'évoquons dans le
chapitre final de cette troisième partie; s'inscrit dans la problématique de
l'institutionnalisation de l'action collective à Montréal.
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De la politique du logement aux politiques locales de l'habitat : l'apprentissage de l'action collective négociéeCordier, Mathilde, Cordier, Mathilde 29 September 2011 (has links) (PDF)
Depuis l'Acte I de la décentralisation, au début des années 1980, l'Etat a progressivement territorialisé les politiques du logement. Ce lent processus de territorialisation a abouti à un système d'action publique complexe dans le champ de l'habitat, où s'enchevêtrent les compétences de chacun des échelons publics. Au sein de cet éclatement de la responsabilité publique dans le domaine du logement, l'échelon intercommunal (soit les Etablissements de coopération intercommunale-EPCI) s'est vu confier par le législateur le rôle de "chef de file" des politiques de l'habitat sur les scènes locales du logement. La thèse se propose d'analyser le processus d'apprentissage à l'oeuvre dans l'élaboration et la mise en oeuvre de ces politiques locales de l'habitat, au sein d'un contexte d'incertitude généralisée qui caractérise aujourd'hui l'action publique en général, et l'action urbaine en particulier. Elle s'appuie sur un travail empirique mené au sein de deux configurations locales bénéficiant d'une ancienneté dans leur pratique de la coopération intercommunale, et d'une certaine maturité dans la prise en charge des questions d'habitat par l'action locale : les agglomérations de Lyon et de Dunkerque. La thèse interroge d'abord le rôle de l'Etat dans son apprentissage des nouvelles responsabilités des EPCI. Elle montre notamment que cet apprentissage est source d'incertitudes pour les acteurs intercommunaux, l'Etat étant plus souvent perçu comme un perturbateur qu'un facilitateur. Elle décrit également la fragilisation des services déconcentrés de l'Etat qui semble s'opérer dans le champ de l'habitat. La thèse s'intéresse ensuite à l'apprentissage des EPCI et notamment aux ressources dont les intercommunalités disposent pour élaborer et mettre en oeuvre leurs politiques locales de l'habitat, ainsi qu'aux moyens qu'elles mobilisent pour contourner le déficit coercitif de ces ressources (pédagogie, technicisation, contractualisation). Enfin, elle revient sur les avancées et les limites de ce double processus d'apprentissage. Elle montre que les notions de temps et de confiance sont au coeur des processus observés et propose des pistes de réflexions
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Successful strategies for the implementation of land reform : a peasants’ account from the PhilippinesCôté, Denis J. 01 1900 (has links)
Entre 1988 et 2008, les Philippines ont mis en oeuvre le Comprehensive Agrarian Reform Program (CARP) qui visait à redistribuer 9 million d‟hectares de terres agricoles aux paysans sans terre. En dépit des échappatoires du programme et d‟une structure sociale très inégale qui freinent sa mise en oeuvre, ce modèle de réforme agraire présente des résultats surprenants alors que 82% des terres ont été redistribuées. Concernant les terres plus litigieuses appartenant à des intérêts privés, Borras soutient que le succès surprenant de plusieurs cas de luttes agraires s‟explique par l‟utilisation de la stratégie bibingka qui consiste à appliquer de la pression par le bas et par le haut afin de forcer la redistribution. Sa théorie cependant ne donne que peu de détails concernant les éléments qui rendent un cas plus ou moins litigieux. Elle ne traite pas non plus de la manière dont les éléments structurels et l‟action collective interagissent pour influencer le résultat des luttes agraires. Dans ce mémoire, nous nous attardons d‟abord à la manière dont certains éléments structurels – le type de récolte et le type de relation de production - influencent le degré de résistance des propriétaires terriens face aux processus du CARP, contribuant ainsi à rendre les cas plus ou moins litigieux. Ensuite nous analysons l‟influence du contexte structurel et des stratégies paysannes sur le résultat de la mise en oeuvre du programme de réforme agraire. Pour répondre à nos deux questions de recherche, nous présentons quatre études de cas situés dans la province de Cebu. / Between 1988 and 2008, the Philippines have been implementing the Comprehensive Agrarian Reform Program (CARP) which aimed at redistributing 9 million hectares of agricultural land to landless peasants. Despite the loopholes of the program and the highly unequal social structure which constrain the implementation, this land reform program shows a positively surprising rate of accomplishment of 82% after 20 years. On the more contentious private agricultural land, Borras has argued that the unexpected successful outcome of various land struggles can be explained by the peasants reliance on the bibingka strategy which consists in applying pressure from below and from above to push for land redistribution. His theory however does not go into details about what makes a case more or less contentious, and on how agency and structure interact to influence the outcome of particular land struggles. In this thesis, we first look at how structural features – namely the type of crop produced and the tenurial status of farmers – influence the strength of landowner resistance to key CARP processes of land reform, thus contributing to make a case more or less contentious. Then we analyze the combined influence of the structural setting of the case and of the strategy used by peasants on the implementation outcome of land reform. To address our two main research questions, we present four case studies from the province of Cebu.
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The latin american network of women transforming the economy : building bridges between economic justice and gender equityDíaz Alba, Carmen Leticia January 2008 (has links)
Mémoire numérisé par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.
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De l'indépendance à la reconnaissance du génocide : le (re)cadrage des actions collectives de la diaspora tamoule depuis 2009Labelle, Alexie 08 1900 (has links)
Alors que la mobilisation de la diaspora tamoule pendant la guerre civile sri lankaise (1983-2009) a été amplement discutée et analysée, peu de chercheurs se sont penchés sur la mobilisation de la diaspora tamoule après 2009. Pourtant, cette mobilisation d’après-guerre présente une rupture importante avec le discours d’indépendance du Liberation Tigers of Tamil Eelam (LTTE) prédominant pendant la guerre civile sri lankaise, rupture qui s’illustre, entre autres, par l’émergence d’un discours de reconnaissance du génocide. Comment expliquer ce changement de discours?
L’objectif de ce mémoire est d’exposer le recadrage des actions collectives de la diaspora tamoule depuis 2009, pour ensuite expliquer comment et pourquoi nous l’observons. Pour ce faire, nous retraçons le discours de cinq acteurs collectifs en matière d’indépendance et de génocide, tel que rapporté par le site web diasporique, Tamilnet.com. Les acteurs collectifs à l’étude sont les suivants : le Liberation Tigers of Tamil Eelam (LTTE), le Global Tamil Forum (GTF), le Transnational Government of Tamil Eelam (TGTE), Tamils Against Genocide (TAG) et le National Council of Canadian Tamils (NCCT).
Notre démarche, qui consiste en une analyse de cadrage, à la fois quantitative et qualitative, nous amène à remettre en question la relation causale entre la fenêtre d’opportunité et le recadrage. En revanche, nous démontrons que le recadrage des actions collectives de la diaspora tamoule depuis 2009 s’explique par l’émergence de nouveaux acteurs collectifs, eux-mêmes porteurs d’un nouveau discours. L’apparition de ces nouveaux acteurs collectifs médiate ainsi la relation entre la fenêtre d’opportunité et le recadrage. / While previous studies have focused on Tamil diaspora mobilization during Sri Lanka’s civil war (1983-2009), post-war Tamil mobilization within the diaspora remains largely understudied. However, this post-war mobilization is characterized by the emergence of a new discourse on the recognition of the Tamil genocide and represents a major break with the Liberation Tigers of Tamil Eelam (LTTE)’s discourse on Tamil Eelam independence. How can we explain this shift in discourse?
This research outlines the reframing of collective actions organized within the Tamil diaspora since 2009 and provides an explanation as to why such reframing is taking place. We focus on five collective actors, namely the Liberation Tigers of Tamil Eelam (LTTE), the Global Tamil Forum (GTF), the Transnational Governement of Tamil Eelam (TGTE), Tamils Against Genocide (TAG) and the National Council of Canadian Tamils (NCCT). We deconstruct their discourse pertaining to Tamil independence and Tamil genocide using Tamilnet.com, an online news portal.
Using a quantitative and qualitative frame analysis approach, we challenge the causal relationship between opportunity window and reframing. Conversely, our results show that the reframing of Tamil collective actions in the diaspora since 2009 is due to the emergence of new collective actors, bearers of a new discourse on the recognition of genocide. We then suggest that the emergence of new collective actors mediates the relationship between opportunity window and reframing.
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De la politique du logement aux politiques locales de l'habitat : l'apprentissage de l'action collective négociée / The local politics of the housing environment : the learning of the negotiated collective actionCordier, Mathilde 29 September 2011 (has links)
Depuis l'Acte I de la décentralisation, au début des années 1980, l'Etat a progressivement territorialisé les politiques du logement. Ce lent processus de territorialisation a abouti à un système d'action publique complexe dans le champ de l'habitat, où s'enchevêtrent les compétences de chacun des échelons publics. Au sein de cet éclatement de la responsabilité publique dans le domaine du logement, l'échelon intercommunal (soit les Etablissements de coopération intercommunale-EPCI) s'est vu confier par le législateur le rôle de "chef de file" des politiques de l'habitat sur les scènes locales du logement. La thèse se propose d'analyser le processus d'apprentissage à l'oeuvre dans l'élaboration et la mise en oeuvre de ces politiques locales de l'habitat, au sein d'un contexte d'incertitude généralisée qui caractérise aujourd'hui l'action publique en général, et l'action urbaine en particulier. Elle s'appuie sur un travail empirique mené au sein de deux configurations locales bénéficiant d'une ancienneté dans leur pratique de la coopération intercommunale, et d'une certaine maturité dans la prise en charge des questions d'habitat par l'action locale : les agglomérations de Lyon et de Dunkerque. La thèse interroge d'abord le rôle de l'Etat dans son apprentissage des nouvelles responsabilités des EPCI. Elle montre notamment que cet apprentissage est source d'incertitudes pour les acteurs intercommunaux, l'Etat étant plus souvent perçu comme un perturbateur qu'un facilitateur. Elle décrit également la fragilisation des services déconcentrés de l'Etat qui semble s'opérer dans le champ de l'habitat. La thèse s'intéresse ensuite à l'apprentissage des EPCI et notamment aux ressources dont les intercommunalités disposent pour élaborer et mettre en oeuvre leurs politiques locales de l'habitat, ainsi qu'aux moyens qu'elles mobilisent pour contourner le déficit coercitif de ces ressources (pédagogie, technicisation, contractualisation). Enfin, elle revient sur les avancées et les limites de ce double processus d'apprentissage. Elle montre que les notions de temps et de confiance sont au coeur des processus observés et propose des pistes de réflexions / In France, since Act 1 of the transfer of power from the government to local authorities ("Décentralization") in the early 1980s, the State has gradually territorialized its housing policies. This slow process ultimately resulted in a complex network of public actions within the housing field, where the competencies of the different ruling bodies often overlap. Within this patchwork of responsabilities, metropolitan authorities ("Etablissement de coopération intercommunale- EPCI") have been appointed by lawmakers as the leading entity to implement the housing policy on a local scale. This research attempts to analyze the learning mechanisms at work in the design and the implementation oh housing policies on a local basis, in the context of uncertainty that characterizes public action in general, especially in the urban field. It draws on an empirical study of two local areas, accustomed to metropolitan cooperation, and experienced in dealing with housing issues on a local basis : greater Lyon and greater Dunkerque. This study first takles the role of the State in its understanding of the new responsabilities granted to the EPCI. It especially shows that this process can be a source of confusion for the local authorities, as the State can often be more destabilizing than hepful. It also shows the on-going weakening state of local government services. Then, the study deals with the learning mechanism of the EPCI, and notably the ressources available to design and implement their local housing policies, as well as their capabilities to by-pass the lack of coercition of these resources (education, technicization, contractualization). Lastly, it deals with the advantages and the limits of this dual learning process. Is shows that the issues of time and trust are essential, and makes suggestions for future research
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Vie et mort d'un problème public : Autour du problème de la rue de la République à Marseille / Life and Death of a public problem : on the problem of the République Street in MarseillesBorja, Jean-Stéphane 13 November 2013 (has links)
Marseille, été 2004, un conflit éclate entre des locataires et leur nouveau propriétaire, un fonds d’investissement international, venant d’acheter sur la rue de la République plus d’un millier de logements et 50 000 m2 de surface commerciale. Le propriétaire exige que tous ses locataires, modestes, quittent leur appartement alors que le quartier fait l'objet d'une requalification soutenue par la puissance publique dans le cadre de l'Opération d'Intérêt National Euroméditerranée. Une mobilisation prend alors forme et accompagne l'émergence du problème de la rue de la République... La rue de la République constitue alors ce genre d'intervalle où il est possible d'observer un moment de ressaisie collective attenant à la confection d'un problème public. Parler de problème public situe en effet un processus dynamique porté par une enquête, cet "art" de créer et de résoudre des problèmes. A travers une ethnographie fine, cette thèse entend explorer les lignes de fragilité du public, conduisant à réinscrire l'enquête dans une continuité affectant toute appréhension globale, ferme ou définitive du problème et de ses horizons de régulation. / At Marseilles, in Summer 2004, a struggle emerged between the tenants and their new owner, an international investment fund, which bought about a thousand of apartments and 50.000 m2 of commercial area on the République Street. Although the district was subject to a redevelopment project supported by public authorities in the frame of the National Interest Euroméditerranée Project, the owner required that all the tenants, most of them in poverty, leave their apartments. This struggle led to the emergence of what is publicly called the République Street Problem. The République Street is then a place where it is possible to observe a moment of collective effervescence contributing to build a public issue. Talking about public problem is to refer to a dynamic process supported by an inquiry, taken as an "art" in creating and solving problems. Through a fine tune, this thesis aims to consider the fragility of the public, leading to a continuous inquiry that can destabilize the understanding and the definition of the problem and its issues.
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Déportation pour motif d'homosexualité et mouvement LGBT en France : évocations du passé, entre engagement militant et cadre institutionnel / Deportation for reason of homosexuality and the LGBT movement in France : evocations of the past, between activist commitment and institutional frameworkSeydieh, Reza Sam 24 November 2016 (has links)
Cette thèse interroge le sens donné à l'évocation d'un passé de persécutions au sein du mouvement LGBT (Lesbien, Gay, Bisexuel, Trans*) en France. Ce passé, communément appréhendé dans l'espace militant par le terme de déportation pour motif d'homosexualité, désigne la répression et la persécution des homosexuels et des lesbiennes pendant la période nazie et la Seconde Guerre mondiale. À partir d'entretiens biographiques avec des militant.e.s d'une dizaine d'associations LGBT, d'observations et de dépouillement d'un corpus de productions militantes (textes emblématiques, magazines, revues, productions internes des associations) depuis les années 1970, notre travail analyse l'articulation de l'évocation de ce passé à l'engagement dans ce mouvement. D'une part, notre recherche s'appuie sur les acquis de la sociologie de la mémoire pour examiner les formes de présence de ce passé (traces, souvenirs, évocations et commémorations) dans la sphère militante LGBT où il se transmet par divers canaux. D'autre part, nous nous appuyons sur la sociologie du militantisme. Mobilisant la notion de « carrière militante », nous examinons les logiques d'un engagement basé sur la référence à ce passé et les raisons d'agir des militant.e.s qui s'investissent dans des actions visant à faire reconnaître officiellement la déportation pour motif d'homosexualité. Tout d'abord, une analyse des discours et des pratiques liés au rappel de ce passé dans l'histoire du militantisme LGBT montre que les références communes élaborées autour de ce passé participent à la formation d'un registre d'engagement singulier. Il conjugue les évocations du passé de persécution avec la problématisation de l'expérience homosexuelle dans le présent. Les formes d'action et les dispositifs déployés par les militant.e.s LGBT pour inscrire le récit de cette déportation au sein des récits publics, notamment à travers l'investissement de la « Journée du souvenir des victimes et des héros de la déportation », se modifient au cours de l'histoire du militantisme LGBT. Ces transformations dépendent des contextes d'interaction avec la sphère des entrepreneurs de mémoire institutionnalisés et de l'évolution des politiques publiques de la mémoire. Les transformations historiques des actions visant l'inscription de la déportation pour motif d'homosexualité au sein des récits publics et l'hétérogénéité des carrières militantes de personnes impliquées dans ce processus rendent ainsi possible une analyse des évocations du passé dans leur complexité, qui s'écarte de celles, encore très courantes, qui appréhendent ces pratiques et discours en termes de « concurrence ». Ensuite, l'analyse des carrières militantes met en évidence que le processus de socialisation militante opère comme un vecteur de transmission et d'identification. Dans la sphère militante, la mémoire empruntée des enquêté.e.s interagit avec d'autres sources : d'une part, les souvenirs des rares survivants de la déportation pour motif d'homosexualité, d'autre part, les mémoires communes militantes produites au cours des luttes pour la mise en visibilité de ce passé ainsi que la mémoire historique en lien avec cette époque, construite par les militant.e.s au long de l'histoire du mouvement LGBT. Pour l'individu qui se socialise au sein des associations étudiées, le sens de l'évocation de ce passé s'élabore en interaction avec ces différents niveaux de la mémoire. Dans ce processus, les expériences individuelles de discrimination et d'homophobie peuvent être mises en perspective et historicisées en se référant à ce passé. L'investissement dans ce registre d'engagement et la construction du sens de son engagement reposent sur plusieurs facteurs : pluralité des expériences socialisatrices, caractéristiques des espaces d'engagement, engagements multiples des militant.e.s. Recourant à de multiples dispositifs, les militant.e.s aspirent à transmettre ce passé et d'y sensibiliser les gays et les lesbiennes et un public plus large. / This thesis examines the meaning given to past persecutions in the LGBT (Lesbian, Gay, Bisexual, Trans*) in France. This past, commonly understood in activist spaces by the term, deportation for reason of homosexuality, denotes the repression and persecution of homosexuals and lesbians during the Nazi period of the Second World War. Based on biographical interviews with activists from French LGBT organizations, observations and the analysis of a body of activist work (key texts, magazines, journals and internal activist writings) since the 1970s, our study analyzes the ways in which the evocation of this past is linked to the involvement in this movement. First, our study relies on the field of the sociology of memory in order to examine the present forms of this past (traces, memories, evocations and commemorations) in the LGBT activist sphere where it gets transmitted in different ways. Second, we rely on the field of the sociology of activism. Using the notion of "activist career" we examine the logics of an activist based on reference to this past and the reasons for being activists that are part of gaining official recognition of the deportation for reason of homosexuality. First of all, an analysis of these discourses and practices linked to the reminder of this past in the history of LGBT activism shows that the common references made about this past contribute to the formation of a singular register of commitment. This register structures the references to the past of persecution with the problematizing of the homosexual experience in the present. The forms of activism and the apparatuses deployed by LGBT activists to inscribe this specific deportation into public deportation narratives, particularly around the "Remembrance Day of the Victims and Heroes of Deportation" change throughout the history of LGBT activism. These shifts depend on the contexts of interacting with the sphere of institutionalized memory entrepreneurs and public policies of memory. Historical transformations of actions aiming at inscribing the deportation for being homosexual in public narratives as well as the heterogeneity of activists' careers implicated in this process thus render possible an analysis of evocations of the past in their complexity, that differ from the main analyses which understand these practices and discourses in terms of "competition". Furthermore, the analysis of activist careers shows that the activist socialization process operates as a vector of transmission and identification. Within the activist space, the borrowed memories of the interviewed activists interact with other sources: the memories of rare survivors of the deportation for being homosexual, but also the common activist memories produced in the struggles for visibility of this past, as well as the historical memory that activists have constructed of this time period. For the individual who is socialized through the organizations studied, the meaning given to the evocation of this past grows in close connection with different levels of memory. In this process, individual experiences of discrimination and homophobia can be put in perspective and historicized with reference to this past. The investment in this register of commitment and the construction of meaning for one's own commitment rely on several factors: the plurality of socializing experiences, the characteristics of the spaces of activism, and multiple forms of activist involvement. Using multiple apparatuses, activists seek to transmit this past and sensitize not only gays and lesbians but also a larger public.
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Dynamique du contrôle dans un projet de déploiement de pratiques : Un cas de pratiques environnementales et de maitrise des risques dans un réseau d'agences / Dynamic of control in a project of practices deployment : the case of sustainable and risks management practices in a network agenciesDhuyvetter, William 31 May 2013 (has links)
Le but de cette recherche est de décrire et de comprendre le contrôle du transfert de Bonnes Pratiques entre différentes agences réparties sur le territoire. Cette étude émerge de l’observation d’un problème terrain : à partir d’un jeu de pratiques environnementales et de maitrises des risques dites « idéales » et sélectionnées pour avoir déjà prouvées leur efficacité dans d’autres unités organisationnelles, les membres du Comité de Pilotage transforment ces pratiques, tout au long des réunions du projet, de façon à permettre leur implémentation. Mais ces pratiques dépassent la simple application de prescriptions règlementaires et sont souvent des innovations pour l’entreprise. Ces innovations engagent le Comité de pilotage dans un véritable processus de conception. La finalité du projet est d’autonomiser les opérateurs dans l’usage de ces pratiques qui doivent pouvoir appréhender le terrain, adapter leur réponse tout en se conformant à l’idéal porté par la pratique. Notre hypothèse de travail est que l’action du Comité est mue par une logique de contrôle. Dans ce travail, nous cherchons à caractériser la façon dont le Comité de pilotage de ce projet contrôle le déploiement de ces Bonnes Pratiques et à rendre compte de sa dynamique. Pour répondre à cette question, cette étude conduite au sein de la filiale régionale d’un groupe s’inscrit dans une approche qualitative. Notre méthode d’analyse s’appuie sur le recours à la théorie ancrée en se fondant sur les éléments empiriques du terrain. Pour caractériser le processus de contrôle, nous avons voulu échapper aux catégories usuelles des mécanismes de contrôle de la théorie (Ouchi, 1979 ; Simons, 2004) en expliquant comment l’acteur collectif Comité de pilotage, par des actions sur le processus de conception des pratiques, par des actions d’information et de formation des agents et par des actions sur la rédaction de fiches de procédures, cherchait à s’assurer que chaque membre du Comité de pilotage et les agents impliqués dans ce processus de conception se comportent dans le sens des objectifs fixés par la Direction générale. Ainsi, parmi nos contributions, le niveau de granularité plus fin dans l’analyse du contrôle nous a permis d’apporter une relecture des travaux traditionnels en contrôle. Pour rendre compte de la dynamique du contrôle, nous procédons également à une opérationnalisation du modèle de la réplication de Winter et Szulanski (2001). En complément, nos résultats illustrent la dynamique du contrôle fondée sur l’analyse de la convergence des projets par Midler (1993). / The purpose of this study is to describe and understand how the transfer of the Good Practices among the different agencies spread out in the territory is controlled. This research emerges from a problem observed in practice : based on a set of environmental and risk-management practices which were said to be « ideal » and which had proved to be efficient, the members of the Piloting Committee transform these practices throughout their project meetings so that they may be implemented. Those practices however, go beyond statutory requirements, and often turn out to be innovations for companies. Those innovations engage the Piloting Committee in a true conception process. The project aims at making the users/operators autonomous. They are to be able to apprehend the situation and adapt their response, all the while complying with the fundamental ideal of the Practice. Our working hypothesis is that the action of the Piloting Committee is driven by logic of control. In this work, we are seeking to characterize the way the Piloting Committee of this project controls the way in which the Good Practices are implemented and to report their dynamics. To investigate these research questions, a qualitative study was designed and conducted. We use grounded theory methodology. This intervention-research led in a subsidiary company. To characterize the control process, we chose to avoid the usual categories of mechanical control of the theory (Ouchi, 1979; Simons, 2004). Instead, we chose to explain how the collective actor Piloting Committee, by setting up information and training campaigns for all the Piloting Committee members and at the actors involved in the conception process, sought to ensure that each and every one was indeed acting consistently and in compliance with the targets set by the General Management. We are procceeding to the operationalization of the replication of Winter and Szulanski model (2001). Our results show Midler’s work (1993).
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Militantismes entre communauté et espace public : les recompositions des actions collectives coptes face à la coproduction de l’autoritarisme en Egypte (1952-2016) / Activism between community and public space : recompositions of Coptic collective actions in the face of the co-production of authoritarianism in EgyptAly, Lydia 20 June 2018 (has links)
La thèse aborde les processus de politisation de la minorité copte orthodoxe en Égypte. Ce cas illustre la question du communautarisme comme mode d'énonciation du politique, autrement dit, comme un bouclier de défense auquel les coptes ont eu recours pour lutter et survivre dans le cadre de l'autoritarisme républicain en Égypte. Dans cette perspective, nous proposons d'observer les différentes formes que prend le communautarisme copte, étroitement liées aux bouleversements qui marquent le champ politique égyptien. Elles sont conçues comme une réaction de la communauté à l'autoritarisme égyptien. Elles sont conçues comme une construction provenant des dynamiques des rapports entre le clergé et le pouvoir et une résultante des dynamiques intra-communautaires et inter- communautaires. Il s'agit de noter le souci d'une hiérarchie cléricale visant à répondre aux aspirations des fidèles marginalisés au niveau national, et dominés par son clergé au niveau communautaire. Cette thèse étudie la fragmentation communautaire, résultante des failles des équilibres entre l'Église et les autorités publiques, ce qui a permis l'émergence d'autres voies de mobilisation des acteurs coptes politisés. L'attention est portée sur les coptes profanes, longtemps ignorés et qui font leur entrée sur scène avec le Printemps Arabe. Ils proviennent des univers sociaux strictement contrôlés par l'Église et le régime en place et c'est l'imbrication de leurs divers processus de socialisation qui nous permet d'appréhender leur engagement différencié, ainsi que les bouleversements intra-communautaires provoqués par ces nouveaux entrants dans l'espace communautaire et l'espace public égyptien. / The thesis addresses the process of politicization of the Coptic Orthodox minority in Egypt. This case illustrates the issue of communitarianism as a mode of enunciation of politics, in other words, as a shield of defense to which the Copts resorted to struggle and survive within the framework of republican authoritarianism in Egypt. ln this perspective, we propose to observe the different forms taken by the Coptic community, closely related to the upheavals that mark the Egyptian political field. They are conceived as a reaction of the community to Egyptian authoritarianism. They are conceived as a construction resulting from the dynamics of the relations between the clergy and the political regime and a resultant of intra-community and inter-community dynamics. It is important to note the concern of a clerical hierarchy to respond to the aspirations of the marginalized Copts at the national level, and dominated by its clergy at the community level. This thesis studies community fragmentation, resulting from the flaws in the equilibrium between the Church and the public authorities, which allowed the emergence of other Coptic politicized paths and actors. Attention is paid to the secular Copts, who seem to launch their engagement with the Arab Spring. They come from social worlds strictly controlled by the Church and the State and it is the interweaving of their various processes of socialization that allows us to understand their engagement and activism as well as the intra-community upheavals caused by these new entrants in the community space as well as the Egyptian public space.
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