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Esthétique de l’écart dans l’œuvre poétique de Robert Frost / Esthetics of deviation in the poetry of Robert FrostLemaire, Candice 07 December 2012 (has links)
Du recueil A Boy’s Will (1913) au recueil In the Clearing (1962), l’œuvre du poète américain Robert Frost (1874-1963) déploie sa réflexion sur le concept d’écart, et le présente comme principe majeur de son esthétique et de sa stratégie d’écriture. Utilisant une approche fondée sur la micro-lecture des poèmes, cette thèse entend mettre en lumière la richesse d'une thématique frostienne qui permet de repenser la dialectique entre centre et marge à différents niveaux d'analyse : cette dialectique semble à l’œuvre non seulement dans la représentation poétique des espaces nord-américains mais aussi dans le rapport des textes à l'espace métaphorique du canon, ainsi que dans l'ambiguë mise en scène du sujet dans son rapport aux espaces intime, social et politique. Nous souhaitons montrer que le poète et les personae multiples qu’il adopte au fil des recueils privilégient un positionnement détaché, qui n’est ni complètement au centre ni complètement à l’écart, mais pour ainsi dire dans l’écart. Cette position de léger retrait, à la fois sereine et équilibriste, dessine ainsi un triple autoportrait du poète. Il fait le portrait d’un artiste chez qui la tension entre tradition et modernité, entre formes fixes et libre expérimentation, relève d'une position compliquée et féconde, qui permet à Frost de se situer à la fois à l'intérieur et légèrement à l'écart du genre de la poésie pastorale ; d'autre part, il esquisse le portrait « bougé » d'un sujet en mouvement au sein du paysage de Nouvelle-Angleterre, sujet que des tentatives d’ancrage dans certains territoires installent dans une position de voisinage méfiant avec son prochain, à la fois contre les autres et tout contre eux. Enfin, l’œuvre laisse apparaître en filigrane l’autoportrait d’un Américain utilisant la stratégie de l’écart dans l’habile mise en scène de sa propre iconisation. / From the collection A Boy’s Will (1913) to the collection In the Clearing (1962), the works of American poet Robert Frost (1874-1963) can be viewed as a reflection on the concept of deviation, presenting it as a major principle in his aesthetics and writing strategy. This doctoral dissertation provides a close reading of many poems, with a view to highlighting the highly seminal quality of the Frostian theme of the slight deviation, which allows one to rethink the dialectic between the center and the margins at different levels of analysis. This dialectic appears not only in the poetic representation of North American space, but also in the established connection between the texts and the metaphorical space of the canon, as well as in the ambiguous presentation of the poetic figure in relation to the intimate, social or political spheres. We wish to show that the poet together with the multiple personae that he uses in the collected poems, favor a specific vantage point, a detached position which is neither in the center nor completely in the margin, but rather within the limits delineated by some deviation. This slightly withdrawn position, which is both dispassionate and perilous, sketches out a triple self-portrait of the poet. It is the self-portrait of an artist for whom the tension between tradition and modernity, between fixed forms and free poetic experiments, creates a complicated but fertile position which allows Frost to position himself both within, and slightly on the margin of, the genre of pastoral poetry. Frost's poems also depict the portrait of a moving poetic figure in the New England landscape, a figure who is put, because of his attempts at settling in certain territories, in a situation where neighbors are both aware and wary of each other. Lastly, the poems could be regarded as the self-portrait of an American posturing as a marginal figure in the skillful staging of his own iconization.
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Pricing of Corporate Loan : Credit Risk and Liquidity cost / Valorisation des prêts : risque de credit et coût de LiquiditéPapin, Timothée 25 September 2013 (has links)
Cette thèse étudie la valorisation des prêts en fonction du risque de crédit, du coût de liquidité et de l’option de prépaiement. Un prêt émis par une banque pour un de ses clients corporate est un accord financier qui est souvent plus flexible qu’un prêt au particulier. Ces options permettent ainsi de répondre aux attentes de leur client, par exemple avec l’option de prépaiement qui permet au client, s’il le souhaite, rembourser par anticipation une partie ou l’intégralité de son emprunt.Le prépaiement est la principale option et il fait l’objet d’une étude dans cette thèse. Afin de décider si l’exercice de l’option est profitable l’emprunteur compare les paiements restants avec le montant restant dû de son prêt. Si la somme des paiements restants est supérieure au montant nominal alors il est optimal pour l’emprunteur de refinancer sa dette à un taux d’intérêt inférieur. Pour une banque, l’option de prépaiement est essentiellement un risque de réinvestissement, ie. le risque qu’un emprunteur décide de prépayer et que la banque ne puisse pas réinvestir son excès de liquidité dans un nouveau prêt avec les mêmes caractéristiques.La résolution du problème de l’option de prépaiement peut être modélisée comme une option américaine sur la dette de l’emprunteur. Nous avons choisi dans cette thèse de valoriser le prix d’un prêt et de son option de prépaiement par une résolution d’un modèle EDP plutôt qu’un modèle d’arbres binomiaux (chronophage) ou que des techniques de Monte-Carlo (problème de convergence). / This PhD thesis investigates the pricing of a corporate loan according to the credit risk, the liquidity cost and the embedded prepayment option. A loan contract issued by a bank for its corporate clients is a financial agreement that often comes with more flexibility than a retail loan contract. These options are designed to meet clients’ expectations and can include e.g., a prepayment option (which entitles the client, if he desires so, to pay all or a fraction of its loan earlier than the maturity). The prepayment is the main option and it will be study in this thesis. In order to decide whether the exercise of the option is worthwhile the borrower compares the remaining payments with the outstanding amount of the loan. If the remaining payments exceed the nominal value then it is optimal for the borrower to refinance his debt at a lower rate. For a bank, the prepayment option is essentially a reinvestment risk, i.e. the risk that the borrower decides to repay earlier his/her loan and that the bank cannot reinvest his/her excess of cash in a new loan with same characteristics.The valuation problem of the prepayment option can be modelled as an embedded compound American option on a risky debt owned by the borrower. We choose in this thesis to price a loan and its prepayment option by resolving the associated PDE instead of binomial trees (time-consuming) or Monte Carlo techniques (slow to converge).
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La voix animale dans la littérature Hispano-américaine de la deuxième partie du XXème siècle / The animal voice in Hispano-American literature from the second half of the XXth centuryRamírez Lámbarry, Alejandro 30 November 2011 (has links)
L’animal comme personnage et narrateur a été une figure présente depuis toujours dans la mythologie, les fables et l’épique. Au XXème siècle, l’incertitude en face des idéologies légitimatrices et l’émergence de nouvelles théories qui donnaient la parole aux opprimés, a servi pour revigorer la voix de l’animal. Divers genres littéraires et plusieurs écrivains ont utilisé cette voix. Notre recherche a comme but l’analyse de cette voix originelle dans les œuvres des écrivains hispano-américains de la deuxième moitié du XXème siècle. Pour y arriver, nous proposons l’identification d’un dessin général capable de répondre aux questions suivantes: pourquoi et comment l’animal participe dans la littérature. Notre étude est divisée en trois parties qui correspondent au dessin déjà mentionné. La première et la deuxième partie font l’analyse de la voix satirique. La différence entre les deux voix se trouve dans la cible de la satire. Pendant que la première critique et ridiculise les institutions et idéologies humaines, la deuxième dénonce la relation de pouvoir entre l’humain et l’animal. Finalement, nous faisons la recherche d’une voix narrative qui se concentre dans la psychologie, le monde et l’anecdote du même animal. Cette recherche propose de répondre à quelques questions qui motivent la participation de l’animal dans la littérature hispano-américaine du XXème siècle, et la façon dont cette participation se réalise. Nous espérons ainsi ouvrir le chemin par où la critique hispano-américaine pourra s’intégrer à l’étude d’un des personnages et un des narrateurs les plus intéressants : l’animal. / The animal character and the animal narrator have always played an important role, either in mythology, fables and the epic. In the late twentieth century, the incertitude regarding the metanarratives and the subsequent creation of theories that value the voices that were before silenced, gave the animal voice a new strength. The animal has increasingly been used in different genres and by several authors. Our research intends to analyze this voice in the work of Hispano-American authors from the second half of the XX century. In order to dos this effectively, we have searched for patterns that will help us understand the why and the how of animal literature. Our study is divided in three parts, based on the patterns we have discovered in the texts. The first and second part of this study analyzes the satirical voice. The difference between each voice has to do with the aim of their satire. While the first one criticizes and ridicules human’s ideologies and institutions, the second one questions the relationship of power established between humans and animals. In the third part, we inquire on a voice that focuses itself on the psychology, the world and the adventures of the animal.This study intends to clarify some of the reasons why the animal is used in the XX century Hispano-American literature, and described the manner in which this happens. We hope to create awareness in the Spanish academy about one of the most interesting characters and narrators: the animal. / El animal como personaje y narrador ha estado siempre presente,ya sea en los mitos, las fábulas y la épica. En el siglo XX, laincertidumbre ante los discursos legitimadores y el surgimiento denuevas teorías que privilegian la voz de los anteriormentesilenciados, sirvió para dar nueva fuerza al animal. Éste ha sidousado en diversos géneros y por una gran variedad de autores.Nuestro trabajo tiene como objetivo el análisis de esta voz, en laobra de los autores hispanoamericanos de la segunda mitad delsiglo XX. Para ello, proponemos la identificación de patrones, quenos ayuden a entender el porqué y el cómo del animal en laliteratura. El estudio se divide en tres partes, que corresponden alos patrones encontrados en los textos. La primera y la segundaparte analizan la voz satírica. La diferencia entre ambas vocesradica en el blanco de la sátira. Mientras la primera censura yridiculiza las instituciones e ideologías humanas, la segunda hacelo propio con la relación de poder entre el humano y el animal. Enla tercera parte, nos abocamos al estudio de una voz se enfoca en lapsicología, el mundo y las aventuras del propio animal.Este trabajo propone aclarar algunos motivos por los cuales elanimal es usado en la literatura del siglo XX hispanoamericana, ydescribir las maneras en que esto sucede. Con ello, esperamostambién abrir el camino para que la academia hispanoamericana seintegre también al estudio de uno de los personajes y narradoresmás interesantes: el animal.
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Le désir de neutre dans la poésie de Louise Glück / The desire for the neutral in the poetry of Louise GlückOlivier, Marie 16 November 2013 (has links)
Ces quarante dernières années, Louise Glück a su s’imposer dans le paysage de la poésiecontemporaine américaine sans que l’on ait jamais pu l’assigner à quelque genre que ce soit. Sa poésie déroute car traversée par le féminin, elle s’obstine pourtant à lui résister. Le moi glückien se dissimule derrière des masques plus ou moins opaques : des personae de la mythologie telle Perséphone auxmasques sournoisement transparents du recueil Ararat, sa voix poétique se fait plurielle mais singulière, celle d’un moi qui parle, toujours en proie au désir. Glück édifie dans chacun de ses recueils un réseau de paradigmes où la mémoire coexiste avec l’oubli, où la domesticité s’oppose à l’ailleurs hostile, où le mythe et l’ordinaire se confrontent et se confondent.Louise Glück esquive ces structures paradigmatiques à travers une poétique épurée et une ponctuation qui obscurcissent et diffèrent le sens jusqu’à l’éluder. L’entre-deux que son oeuvre explore forme à la fois un interstice et une béance : ce peut être la fissure d’Averno, la crevasse du deux-points ou le silence de Dieu dans The Wild Iris ; le milieu qui nous sépare de l’autre et de nous-mêmes et qui, simultanément, nous lie inextricablement à eux. Nous appelons ce milieu pluriel le neutre, concept que nous devons à Roland Barthes qui lui a consacré un cours au Collège de France en 1977-1978. Nous nous sommes inspirés de son approche pour lire la poésie de Glück, dont les personae sont habitées par un désir qui est, chez le poète, un désir d’écriture pour surseoir à la mort : un désir de neutre. / For forty years now, Louise Glück has been a major figure in contemporary American poetry, particularly because her poems shun the obvious and the lyric genres as we know them. If her poetry give the feminine to read, her work resists and endures it as a genre. The various masks the poet puts on may often seem transparent, but the poetic voice remains that of a persona, be it Persephone or even the ones in Ararat, her most life-inspired collection. Many and different are the faces to people her work, but behind the mask, Glück’s remains unique: her voice can be described as Dickinsonian in its bareness and subversive imagery: disguised as a desiring I, the impersonal threatens. Throughout her work, Glück has drawn a web of paradigmatic oppositions, only to be ‘baffled’: memory coexists with oblivion, the safe and cozy home is opposed to the dangerous outside world, the mythic and the mundane are intertwined in Meadowlands.Louise Glück evades and outplays the paradigm thanks to a bare language and a choice of punctuation, which darken and delay meaning to the extent of eluding it. Her poems explore an inbetweenness, which assumes the shape of a Freudian rift in Persephone’s soul, or of God’s silence to His creatures’s prayers in The Wild Iris. We are naming such in-betweenness the Neutral, a theory the French literary theorist and semiotician Roland Barthes exposed in a lecture course at the Collège de France in 1977-1978. The Neutral is the desire and its intensity, it is what parts us from the other and from ourselves, what intimately binds us together. Our reading of Louise Glück’s poetry was firstly inspired by Barthes’s theory. We see in her work a desire for the Neutral which translates as a desire for the poet to write, and relentlessly defer the instant of death.
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Pierre BAUDIN (1863-1917) : un radical-socialiste à la Belle Epoque / Pierre Baudin (1863-1917) : a radical-socialist at the Belle ÉpoqueMoisan, Michel 05 November 2009 (has links)
Neveu du député Alphonse Baudin tué sur les barricades le 3 décembre 1851, Pierre Baudin (1863-1917) est un homme politique de la Troisième République insuffisamment reconnu aujourd’hui. Élu radical-socialiste au Conseil municipal de Paris en 1890, il y accomplit un parcours exemplaire au service de la défense des Droits de Paris. Rapporteur général du Budget pendant trois ans, il devient viceprésident du Conseil en 1895 et président en 1896, à moins de 33 ans. Député dès 1898, il est nommé, l’année suivante, à 36 ans, à peine, ministre des Travaux publics du cabinet Waldeck-Rousseau, le seul de son groupe politique. Il opte, en 1900, pendant son ministère, pour le siège de Belley, abandonnant le 11e arrondissement de la capitale. Dissident du combisme, il doit lutter contre les radicaux orthodoxes de son département pendant la période 1903-1905. Réélu aisément à la Chambre, en 1902 et 1906, il poursuit une belle carrière de journaliste entamée en 1890. Président de l’association des journalistes sportifs, en 1905, vice-président, en 1907, de l’association des journalistes parisiens (dont il sera l’éphémère président en 1915), administrateur hors pair, il est rapporteur général du budget à la Chambre en 1905 et 1906. P. Baudin est également un homme d’affaires à partir de 1906, en devenant - pendant un an - président de la banque franco-américaine et de la Société internationale des Écoles Berlitz de 1907 à 1913. Sénateur de l’Ain, en 1909, devenu briandiste, il est nommé, en 1910, ambassadeur extraordinaire en Argentine. De retour au Palais du Luxembourg, il se montre d’une rare activité, rapportant d’importants dossiers de politique étrangère notamment. Ministre de la Marine en 1913, il conduit, en 1915, une mission de propagande en Amérique latine. Patriote exigeant, il a dénoncé inlassablement la menace allemande jusqu’à son décès, par maladie, en 1917. / Pierre Baudin (1863-1917), was the nephew of Alphonse Baudin, a Deputy killed on the barricades on December 3rd 1851, and a French statesman. Although a popular political figure of the Third Republic, Pierre Baudin has not been given sufficient recognition today. As a radical-socialist, he was elected to the Paris Municipal Council in 1890. There, he defended, with remarkable skills, the Rights of the City of Paris. After serving as a General Budget Reporter for three years, he was elected Vice-President of the Council in 1895 and subsequently elected President, before the age of 33, in 1896. He entered the chamber as Deputy as early as 1898, and, as the only member of his party, he was appointed the following year, at the age of 36, Minister of Public Works in the Waldeck-Rousseau cabinet. During his ministry, he chose to relinquish Paris’s eleventh arrondissement and run for office in Belley. A dissident of the Combiste movement, he had to oppose the orthodox radicals in his département from 1903 to 1905. He was easily re-elected to the chamber in 1902 and 1906, however, and he was even able to pursue the career of a journalist that he had launched successfully in 1890. He was elected President of the French Association of Sports Journalists in 1905 and subsequently elected Vice-President of the Association of Parisian Journalists in 1907, which he briefly chaired in 1915, and as an administrator beyond compare, he was appointed General Budget Reporter at the chamber in 1905 and 1906. He also established himself as a businessman from 1906, becoming [the first] President of the French-American bank, but only for a year, and President of the International Society of the Berlitz schools from 1907 to 1913. Turned Briandiste, he was elected to the senate by the département of Ain in 1909, and, in 1910, he was appointed Ambassador Extraordinary in Argentina. Upon his return to the Palais du Luxembourg, he was very active in contributing key reports on foreign affairs to the senate. He was appointed Minister of Marine in 1913 and was charged with a propaganda mission in Latin America in 1915. A relentless patriot, Baudin never stopped warning his contemporaries against the German threat until his death, due to a serious illness, in 1917.
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Faith lost and regained : the evolution of Anne Rice's critique of christianity in The Vampire ChroniclesVézina, Marie-Ève 08 1900 (has links)
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Dernières œuvres, style tardif ? : Différentes voies d'écriture finale à travers l'exemple de cinq écrivains hispano-américains du XXe siècle / Last works, late style? Five different ways of final works through the example of five Latin American authors of the 20th centurySilveira, Mathilde 25 November 2013 (has links)
Si, en littérature, le début scelle l’entrée dans un univers, la fin, lexicalement, porte toujours en elle à la fois la clôture et l’intention. Nous nous intéressons ici aux œuvres conclusives, aux textes qui ferment l'œuvre des auteurs. La narration y met en marche un mécanisme d’achèvement, de récapitulation – voire de déconstruction – de l’œuvre. Nous avons choisi d'étudier cinq auteurs (Reinaldo Arenas, Julio Cortázar, Juan Carlos Onetti, Augusto Roa Bastos et Ernesto Sábato) comme autant de voies différentes de tirer leur révérence littéraire. On examinera les différents chemins et modalités possibles de cette écriture finale. Dans ce travail, nous avons tenté de clarifier la notion d’« écriture testamentaire », souvent trop floue. Les propositions théoriques d’Edward Said autour du « style tardif » ont représenté une orientation importante à la délimitation de la notion. Le « tardif », par ses positionnements parfois radicaux, est ainsi venu secouer et questionner les caractéristiques plus vagues du « testamentaire » pour en dessiner, à travers des constantes et des variantes, une notion voisine et complémentaire. / Beginnings and ends are always decisive in literature as they represent the entrance to a universe and its closing. We chose here to study the last works of five important Latin American authors of the 20th century (Reinaldo Arenas, Julio Cortázar, Juan Carlos Onetti, Augusto Roa Bastos and Ernesto Sábato) as different ways to close their own work, using various modalities of final writing. The main focus of our attention will be on those various closing modalities. To illustrate the complexity of the notion, we will have to categorize it, from mechanism of fulfillment, completion, recapitulation – or even demolition - of the work. Edward W. Said’s theory on “late style” will help us to define and clarify the notion through its permanent features and variations.
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Formations du sujet lyrique dans les écrits d'Elizabeth Bishop / The Shapings of the Lyrical Subject in Elizabeth Bishop's WritingsMollet-François, Lhorine 14 November 2009 (has links)
Ce travail présente la manière dont le regard d'Elizabeth Bishop appréhende le monde en refusant toute illusion de familiarité. Il étudie les diverses stratégies de défamiliarisation qui invitent le lecteur à redécouvrir les surprises que peuvent réserver l'ordinaire et le quotidien, ainsi que le rapport qui s'instaure entre le sujet lyrique et le monde dans ces conditions. Il s'agit d'analyser comment l'affleurement de l'étrange ou de l'informe dans le familier et l'intime permet d'accéder à une reconnaissance du soi plus ample et plus authentique. L'écriture de Bishop remet inlassablement en question la stabilité de la réalité, y compris celle du sujet, ainsi que toute notion d'acquis, ou d'acquisition dans le temps. C'est ainsi que sa voix – sa signature – se singularise et qu'elle se démarque de ses pairs, mais aussi de la société à laquelle elle appartient. Ce qui s'affirme au travers de son écriture n'est paradoxalement fait que d'incertitude et de vulnérabilité. Le sujet qui s'y forme se construit sur de l'éphémère, sur ses propres limites ; il ne peut s'appuyer que sur la découverte de l'aliénation exogène mais également endogène à laquelle il est confronté. Simultanément, cette écriture cherche des moyens de maintenir le sujet, par la résonance d'échos, par le foisonnement, la prolifération, autant de techniques qui le ramènent incessamment au manque, au vide, à la faille qu'elles sont supposées masquer. Cette thèse propose d'interroger le rapport entre perte et création dans l'œuvre de Bishop, la manière dont la création se nourrit de la perte, et dont elle entraîne le lecteur dans cette transaction, l'incluant par là-même dans le processus créatif. / This study examines the way Elizabeth Bishop's writings probe the world's seeming familiarity, how through various strategies of defamiliarization they reveal to the reader the hidden surprises of the ordinary, and how the lyrical subject relates to the world. As the strange and the shapeless surface within the intimate and the familiar, the persona gains access to a better and more authentic understanding of his-her own self. Bishop's writing relentlessly questions the stability of reality, including that of the self. It seems that the only knowledge available is that of uncertainty and contingency. Her voice is therefore necessarily singular and isolated, being itself in perpetual mutation. In order to maintain itself, her subject is constrained to rely on its own ephemeral and limited nature, as well as on external and internal alienation. Echoes and techniques of proliferation are construed to achieve that aim. Yet those techniques keep ! bringing the subject back to the lack, the absence, the gaps they are meant to bridge and cover up. Finally, this analysis explores the relationship between loss and creation: how creation is fueled by loss and how the reader is drawn into Bishop's writing thus ensuring the persistence of creation.
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Les métamorphoses du modernisme de H.D. à Robert Duncan : vers une poétique de la relation / The metamorphosis of modernism from H.D to Robert Duncan : toward a relational poeticsOudart, Clément 28 November 2009 (has links)
Cette thèse explore le fonctionnement de la poésie moderniste américaine sous l’angle de la relation. Critiquant la rhétorique de la rupture généralement associée à l’esthétique des avant-gardes modernistes, notre parcours suit la ligne sinueuse de la poétique de la relation de H.D. [1886-1961] à Robert Duncan [1919-1988]. Loin de tracer une trajectoire chronologique entre ces deux points, qui ne sont pas envisagés comme les œuvres-limites d’un nouveau canon, cette étude a pour point central The H.D. Book. La poésie dite de l’après-guerre émerge comme celle d’un perpétuel entre-deux-guerres, et sa postmodernité, comme une illusion. L’analyse montre que le passage du modernisme historique à son avatar métamoderniste s’effectue par la reconfiguration du mode disjonctif en mise en relation. Ligne fuyante du modernisme, la relation Duncan-H.D. est une utopie. C’est pourquoi elle permet sa critique. Celle-ci implique le passage d’une politique individuelle de l’invention [Pound, Eliot…] à une éthique de l’écriture. Cette aventure, fondée sur des échanges poétiques et épistolaires publiés et inédits, passe par Eliot, Pound, Levertov, Olson et Creeley, mais aussi par Mallarmé, Baudelaire, Valéry ou encore Deleuze, Meschonnic et Glissant. Du H.D. Book à Ground Work, comme de Hymen à Trilogy, la philosophie du devenir, qui s’étend de l’héraclitéisme à la relation d’Édouard Glissant, en passant par le flux bergsonien et par l’empirisme radical de Williams James, offre un cadre conceptuel propre à rendre compte de l’écriture comme processus, de l’espace poétique comme champ de composition, du texte comme système complexe et du poème comme projet. / Starting with a critique of the rhetoric of rupture that is ordinarily closely linked to avant-garde aesthetics, this dissertation seeks to probe the ground of modernist American poetry through a poetics of and as relation. Viewing modernism and postmodernism from this standpoint has dramatic consequences on the assumptions of language theory and innovative poetry. Steering away from a single or dual literary portrait, this study follows the winding path relating early modernism to its metamorphic—or metamodernist—version. Largely focused on the late works of H.D. and Robert Duncan, my objective is not to establish the personal or literary boundaries of another counter-canon. Rather, the Duncan-H.D. line provides a critical outlook on the stakes of nodal or network writing. This involves a shift from the individual’s politics of invention [Pound, Eliot…] to an ethics of relational composition [Duncan, H.D.…]. Therefore, the emphasi! s is laid on published and unpublished poetic exchanges and epistolary relations also involving Levertov, Olson, Pound, and Creeley among others, gradually producing the multilinear mapping of a nomadic poetry. Duncan and H.D.’s relational poetics, as evidenced by The H.D. Book and Ground Work, or Hymen and the War Trilogy, draw on a “boundless creational field,” which is predicated on the Jamesian “lines of influence” and the Deleuzian “lines of flight,” ultimately underwriting Glissant’s philosophy of relation and Meschonnic’s groundbreaking language theory. H.D.’s Sapphic rewriting of classic symbols into complex images, like Duncan’s field poetics and serial writings, provide the ground for a reworking of twentieth-century modernism.
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L'écriture de l'accident dans la fiction de Rick Moody / The writing of the accident in Rick Moody’s fictionChapuis, Sophie 10 December 2012 (has links)
L’œuvre de Rick Moody échappe à toute tentative de catégorisation générique, elle est à la croisée de styles qui s’entrechoquent et se heurtent pour donner naissance à une prose hétéroclite. Cette fiction protéiforme n’en demeure pas moins traversée par la répétition d’un motif invariant : l’accident. C’est le paradoxe de cette observation qui constitue le point de départ de cette thèse. Comment l’accident, dont le surgissement paraît toujours fulgurant, instantané et unique, peut-il se voir répété, décliné et transformé en un principe structurant qui préside à la composition de l’oeuvre de Rick Moody ? Pour répondre à cette question, il faut nécessairement changer le présupposé sur lequel repose la définition de l’accident pour qu’il ne soit plus seulement envisagé comme ce qui arrive de manière accidentelle mais pour que soit révélée également sa dimension essentielle. Cela revient à proposer l’hypothèse que l’accident est toujours déjà là, qu’il est ontologique. Ce changement de perspective, rendu possible par une manipulation temporelle, encourage, sur le plan de l’analyse littéraire, une étude de la temporalité de l’accident. Son surgissement induit plus largement la question de la représentation de la réalité tandis que sa répétition autorise son inscription dans une durée. Provoquant toujours une rupture, la temporalité de l’accident est double car elle a la possibilité à la fois de mettre un terme et de faire éclore un nouveau début. L’accident crée des formes et des cycles, il surgit, dure, détruit, mais aussi régénère. / The books of Rick Moody evade all possibility for a generic categorization. They standat the crossroads of different styles which collide with one another and give birth to a heterogeneous prose. However, at the heart of Moody’s protean fiction is to be found a recurring motif : the accident. The repetition of this pattern and the paradox it arises are what started this dissertation. How can such a motif be repeated and transformed into an unvarying organization principle since, at its core, the accident is supposed to happen in a flash, only once? The answer to this question lies in a change of perspective. The definition of the accident needs to be challenged so that it allows for the possibility to consider it not only as what happens accidentally but what is bound to happen by necessity. It all amounts to suggesting that the accident is ontological ; it is always already present, on the verge of happening. This temporal shift makes it necessary, in aliterary perspective, to analyze the temporality of the accident. The sudden appearance of the accident raises questions about the strategies fiction has at its disposal torepresent reality. The repetition of the accident induces also a reflection on its duration.The break-up it necessarily generates reveals its dual temporality: it either comes as an ending or as a possibility for a new beginning. The accident creates different shapes, forms and cycles as it comes up, destroys and regenerates.
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