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Genèse et système des marqueurs TMA en créole mauricien et en créole haïtien / Genesis and system of TMA markers in Mauritian Creole and Haitian CreoleFon Sing, Guillaume 30 November 2010 (has links)
Cette thèse porte sur les marqueurs de temps, de mode et d’aspect [TMA] dans deux créoles français : le mauricien et le haïtien. Deux objectifs sont visés : 1] apporter des arguments pour soutenir l’idée du caractère non exceptionnel des langues créoles et 2] mettre en lumière les différences constrastives du marquage TMA entre les systèmes verbaux des deux créoles. Premièrement, nous remettons en question le concept de « Creole Specific Reanalysis » [Detges 2000] en discutant de l’opposition entre deux mécanismes importants du changement linguistique que sont la grammaticalisation et la réanalyse et nous menons une étude diachronique sur les marqueurs TMA en créole mauricien à partir d’un corpus de textes anciens. Par son exploitation systématique, ce travail permet d’arriver à une description de l’émergence et du développement du système verbal TMA en mauricien. Deuxièmement, nous faisons une étude comparative synchronique des systèmes des marqueurs TMA du mauricien et du haïtien en nous appuyant sur un cadre théorique général de la temporalité et à partir de données contemporaines, issues entre autres d’une enquête suivant le questionnaire de Dahl [1985]. Nous présentons les éléments communs et ceux qui différencient les marqueurs TMA des deux créoles en raison de leurs fonctions communicatives et de leurs sémantismes dans leurs emplois et usages respectifs. / This study concerns the tense, mood and aspect [TMA] markers in two French Creoles: Mauritian and Haitian. The objectives of this doctoral thesis are twofold : 1] provide arguments to support the idea that Creole languages are non-exceptional and 2] highlight the contrastive differences of TMA marking between the verbal systems of the two creoles. First, we question the concept of "Creole Specific Reanalysis" [Detges 2000] by discussing the opposition between two important mechanisms in language change : grammaticalization and reanalysis, and we conduct a diachronical study on TMA markers in Mauritian Creole based on a corpus of old texts. Through its systematic exploitation, this work describes the emergence and the development of the TMA verbal system in this Creole. Secondly, a comparative analysis of the synchronic systems of TMA markers in Mauritian and Haitian is done, based on a general theoretical framework on Temporality and on contemporary data, resulting inter alia from a survey using Dahl’s [1985] questionnaire. The study presents the common elements and those that differentiate the TMA markers in the two Creoles because of their semantics and the communicative functions they fulfill.
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Weneya´a – "quien habla con los cerros”. Memoria, mántica y paisaje sagrado en la Sierra Norte de OaxacaDavila, Caroll isabelle 07 March 2019 (has links) (PDF)
Cette recherche a eu pour but de documenter et interpréter le patrimoine culturel saa (zapotèque) des Bene Ya’a/En’ne I’ya, les habitants zapotèques de la Sierra Norte de Oaxaca, à partir des symboles transmis par les savoirs des weneya’a, les personnes “qui parlent avec les montagnes” et qui sont chargées des activités rituelles de leurs communautés.Les weneya’a donnent une signification à leur patrimoine culturel, à leurs lieux sacrés, à leur temps liturgique, à la vie et à la mort. En ce sens ils sont indispensables pour la transmission des valeurs culturelles et identitaires fondamentales à leurs communautés. Leurs savoirs, ainsi que leur langue dilla ya’a/tíza i’ya sont vecteurs de symboles qui s’inscrivent au sein d’une continuité culturelle du peuple saa.Ces symboles ont été étudiés à partir de deux volets: le premier est centré sur les sessions mantiques réalisées par les weneya’a et les discours rituels qu’ils prononcent en ces occasions en dilla ya’a/tíza i’ya, le second concerne le paysage sacré et sa représentation au sein de la mémoire culturelle. Les deux volets de la recherche sont considérés à partir d’une perspective historique et se présentent, en parallèle, avec l’analyse de documents mantiques datant du XVIIème siècle ainsi qu’avec la prospection archéologique du paysage sacré. L’ensemble du travail, la documentation, tout comme l’interprétation, est le fruit d’une collaboration étroite avec les habitants des communautés où ont été effectuées les recherches.Les activités mantiques sont étudiées à partir d’entretiens et de sessions divinatoires avec les weneya’a provenant des régions Xhon (Cajonos) et Le’ya (Ixtlán). Les entretiens ont permis aux weneyaa de décrire et d’expliquer le sens qu’ils donnent à leurs activités ainsi qu’à l’environnement qui les entoure. Les sessions documentées ont été réalisées dans la communauté d’Exhu’ni (Abejones) et portent une attention particulière sur les symboles représentés lors des lectures ainsi que les prières prononcées durant les sessions en tíza Exhu’ni (zapotèque d’Abejones). Les documents mantiques datant du XVIIème siècle ont été analysés dans le cadre d’un séminaire organisé avec des enseignants de la région, pour qui le dilla ya’a/tíza i’ya est la langue maternelle.Il a été observé que les activités des weneya’a ne se limitent pas à l’activité mantique, mais concernent également les pratiques rituelles dans les lieux sacrés de la communauté. L’histoire de ces lieux a été interprétée de manière pluridisciplinaire, en créant un point de jonction entre les prospections archéologiques et les savoirs des habitants. Pour y parvenir, la signification de ces lieux dans la mémoire culturelle a été étudiée grâce aux explications des weneya’a, les narrations, les rituels qui y sont effectués ainsi que les discours liturgiques qui les accompagnent.Les recherches qui y sont réalisées permettent de contextualiser historiquement les savoirs des weneya’a, les inscrivant dans une continuité culturelle avec les témoignages historiques et archéologiques des Bene Saa, le peuple zapotèque. De plus, elles présentent de manière manifeste leur rôle comme protecteurs de leur patrimoine. Les weneyaa portent et préservent en leur mémoire la signification des symboles de leur culture, de leur paysage sacré, de leur patrimoine matériel et immatériel. Ils sont donc indispensables pour la revitalisation culturelle et identitaire de leurs communautés. Enfin, la méthodologie appliquée pour ce travail présente une approche centrée sur les citoyens et axée sur leur engagement communautaire pour la reconstruction de leur histoire. / Doctorat en Histoire, histoire de l'art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Le rôle de la traduction dans la reconnaissance du créole des Petites Antilles françaises à partir de 1960Bontoux, Elodie 12 1900 (has links)
Les langues créoles sont le fruit de l’entremêlement culturel et linguistique qui a eu lieu au cours
du XVIe et du XVIIe siècles aux Antilles. Bien que la graphie du créole soit relativement récente,
la traduction de textes vers le créole est loin d’être un phénomène nouveau. (Etienne, 2003)
Les différents créoles des Antilles sont grammaticalement assez proches, mais leur histoire et leur
statut sociolinguistique peuvent être très différents. L’activité traductionnelle du créole en Haïti,
par exemple, est nettement plus conséquente, car contrairement aux Petites Antilles « l’accession
du créole au statut de langue officielle en 1987 a eu un impact majeur sur la valorisation
institutionnelle de cette langue et sur la configuration du domaine de la traduction en Haïti. »
(Berrouët-Oriol, 2015)
Le présent mémoire vise à analyser en quoi l’activité de traduction a contribué et contribue toujours
au développement ainsi qu’à la reconnaissance du créole et de la littérature des Petites Antilles
francophones. Il interroge comment les traducteurs et les écrivains des Antilles francophones se
servent de la traduction pour donner du poids à la langue créole, comme Luther l’a fait autrefois
pour l’allemand avec la traduction de la Bible. Partant de l’approche développée entre autres par
Lefevere (1992b) autour des concepts de mécénat, d’idéologie, de poétique et d’univers du
discours, nous explorons qui commandite les traductions vers le créole, qu’est-ce qui est traduit,
par qui, comment, pourquoi et pour qui.
La recherche comporte tout d’abord une recension des textes traduits en créole des années 1960 à
nos jours dans les Petites Antilles francophones. Ensuite, nous analysons les dispositifs littéraires,
les genres traduits, les acteurs et les stratégies afin de cerner les enjeux de la traduction vers le
créole et l’évolution de cette pratique sur la période étudiée. Pour ce faire, nous procédons
également à un travail de terrain auprès des institutions et des personnes responsables de ou ayant
un lien avec l’univers de la traduction du créole (GEREC-F, CRILLASH, éditeurs, traducteurs,
écrivains, etc.).
À ce jour, la revue de littérature sur les flux et les pratiques de traduction vers le créole des Petites
Antilles est relativement longue et montre l’existence d’un intérêt qui motive en grande partie notre
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projet de recherche. De façon plus générale, il nous semble important et novateur d’étudier la praxis
traduisante dans un milieu diglossique où cohabitent le français (langue littéraire par excellence)
et le créole dont la littérature et la graphie sont encore toutes jeunes. Enfin, notre démarche participe
aussi à une volonté de décentrement de la traductologie vers les langues dites « minoritaires ».
Notre étude montre que l’édition de traductions en créole dans les Petites Antilles françaises est
une activité qui en est à ses balbutiements, et ce bien qu’elle soit un phénomène qui est loin d’être
nouveau, comme nous l’avons dit précédemment. Elle est pratiquée par un petit nombre de
personnes, d’une manière non règlementée et dans le but de créer, développer et de valoriser un
patrimoine littéraire et culturel à la langue créole. Elle révèle aussi que la majorité des traductions
sont des autotraductions destinées à un jeune public. / The Creole languages are the fruit of the cultural and linguistic intermingling that took place during
the 16th and 17th centuries in the West Indies. Although writing into Creole is relatively recent,
translation of texts into Creole is far from being a new phenomenon. (Etienne, 2003)
The different Creoles of the West Indies are grammatically quite similar, but their history and
sociolinguistic status can be very different. The translational activity of Creole in Haiti, for
example, is much more substantial because, unlike the French West Indies, “accession of Creole
to the status of official language in 1987 had a major impact on the institutional enhancement of
this language and on the configuration in the field of translation in Haiti ” (Berrouët-Oriol, 2015,
our translation)
This essay aims at analyzing how the translation activity has contributed and continues to
contribute to the development and recognition of Creole and the literature of the French West
Indies. It questions how translators and writers in the French-speaking West Indies use translation
to give weight to the Creole language, as Luther once did for German with the translation of the
Bible. Starting from the approach developed among others by Lefevere (1992b) around the
concepts of patronage, ideology, poetics and the universe of discourse, we explore who sponsors
the translations into Creole, what is translated, by whom, how, why and for whom.
First, the research includes a review of texts translated into Creole from the 1960s to the present
day in the French West Indies. Then, we analyze literary devices, translated genres, actors and
strategies in order to identify the challenges of translation into Creole and the evolution of this
practice over the period studied. To do this, we also carry out fieldwork with institutions and people
in charge of or having a link with the world of Creole translation (GEREC-F, CRILLASH, editors,
translators, writers, etc.).
The literature on the flows and practices of translation into Creole of the Lesser Antilles is very
rich and shows the existence of an interest which largely motivates our research project. More
generally, it seems important and innovative to us to study translating praxis in a diglossic
environment where French (literary language par excellence) and Creole coexist, whose literature
and writing are still very young. Finally, our approach also contributes to a desire to shift translation
studies towards so-called “minority” languages.
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Our study shows that the translation of Books into and from Creole in the French West Indies is an
activity which is in its infancy, although translation of texts into Creole is far from being a new
phenomenon as we said earlier. It is practiced by a small number of people in an unregulated
manner with the aim at creating, developing, enhancing a literary and cultural heritage in the Creole
language. The majority of translations are self-translations intended for a young audience.
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Revendications sociolinguistiques et identitaires de la population caribéenne au Costa Rica / Sociolinguistic and identity claims of the Caribbean population in Costa RicaDudreuil, Lucie 15 June 2016 (has links)
Tout au long du XIXe siècle, le Costa Rica a construit son identité nationale sur l’idée de « pureté et de blancheur de la race costaricienne ». C’est dans ce paradigme identitaire qu’une population afro-caribéenne provenant majoritairement de la Jamaïque est arrivée sur la côte caribéenne pour travailler à la construction du chemin de fer et dans les plantations bananières à partir des années 1870. Cette population « noire », qui ne parlait pas l’espagnol, mais l’anglais et un créole à base d’anglais, constituait « un obstacle » au projet d’identité nationale. L’année 2015 marque un tournant, car le Costa Rica vient de se redéfinir comme une « République […] multiethnique et pluriculturelle » par un amendement constitutionnel de l’article premier. Cette thèse retrace le processus complexe d’intégration de la population afro-caribéenne au Costa Rica de 1870 à 2015 et défend l’idée qu’une reconfiguration du paradigme de l’identité nationale costaricienne s’est amorcée depuis la zone la plus périphérique du Costa Rica (la province de Limon) et en grande partie par le biais des revendications sociolinguistiques et identitaires de la population caribéenne. En effet, la politique linguistique concernant l’espagnol et les langues indigènes centrées sur la relation du citoyen à la langue officielle est contrariée par la pratique fortement ancrée du créole de Limon dans la Caraïbe costaricienne. L’apport théorique des linguistes Robert Le Page et Andrée Tabouret-Keller qui ont mis en évidence comment les choix langagiers constituent des « actes d’identités » par lesquels les locuteurs exposent discursivement leur identité personnelle, leurs affiliations à certains groupes et leurs aspirations à certains rôles sociaux a retenu notre attention pour montrer que l’utilisation du créole de Limon avec ses concepts et ses symboles propres dans le contexte plurilinguistique et diglossique de la Caraïbe costaricienne révèle des positionnements identitaires favorisant une reconfiguration de l’identité nationale. En 2010, l’UNESCO a classé le créole de Limon dans son Atlas des langues du monde en danger. Existe-t-il une campagne de revitalisation au Costa Rica ? Dans une perspective intersémiotique de l’étude des reconfigurations identitaires, la littérature et les arts de la Caraïbe costaricienne ont été envisagés comme des espaces privilégiés de représentation des identités plurielles et plurilingues et d’expression des revendications sociolinguistiques et identitaires de la population caribéenne. / Throughout the 20th century, Costa Rica built its own national identity on the “purity and whiteness” of the Costa Rican race. This is the identity paradigm in which the Jamaican population found itself upon arriving on the Caribbean coast in 1870 in order to work on the construction of railways and the banana plantations. This black, non-Spanish-speaking community was a barrier to the Costa Rican national identity project. However, the year 2015, marked a turning point. In virtue of an amendment to the first article of the Constitution, Costa Rica redefined itself as a “multiethnic, multicultural Republic”. This thesis retraces the complex process of integration undergone by the Costa Rican Afro-Caribbean community from 1870 to 2015. This study claims that the existence of this recent reconfiguration of the Costa Rican identity paradigm was in part fostered by one of the country’s most peripheral areas: Limon. The works of linguists such as Robert Le Page and André Tabouret-Keller have proven that linguistic choices can be considered as “identity claims or acts” by means of which a given speaker demonstrates his identity, his background and his aspirations. The people from Limon, by means of their sociolinguistic and identity claims, have thus helped start the aforementioned process of reconfiguration. The well-established use of Creole English clashes with the government’s official policy regarding the use of the official language of Spanish and the indigenous languages. Even though Creole English is spoken in Limon, in 2010 UNESCO classified it in its Atlas of the World’s Endangered Languages. Is there thus a campaign of revitalization in Costa Rica concerning Creole English? In an attempt to analyze the changing identity paradigm from an intersemiotic perspective, this study has chosen to focus on Caribbean literature and art as they both represent powerful mediums through which the expression of the Caribbean identity is portrayed and claimed.
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