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Etre ou devenir italien au Caire de 1861 à la première guerre mondiale : vecteurs et formes d'une construction communautaire entre mythe et réalités / Being or becoming italian in Cairo from 1861 until the first world wide war : parameters and characteristics of the building of a community between myths and realityBardinet, Marie-Amélie 18 November 2013 (has links)
Cette étude présente, dans le sillage des travaux sur la construction des identités des communautés italiennes à l’étranger, les modalités de rassemblement et d’unification de la colonie italienne du Caire de 1861 à la Première Guerre mondiale et ses vecteurs identitaires. Elle remet en question à cette occasion la vision littéraire du cosmopolitisme égyptien au XIXe siècle, de cet âge d’or dont on déplore la disparition, tout en mettant en évidence le mouvement véritablement cosmopolite des revendications sociales et indépendantistes du début du XXe siècle. Une étude des liens de sociabilités formels de la colonie italienne du Caire et de son discours identitaire permet en effet d’observer de manière approfondie le discours tenu par les associations de la colonie autour du cosmopolitisme et d’en observer l’inadéquation à la réalité. Le cosmopolitisme est surtout employé comme justification de la présence italienne en Egypte et comme moyen de se démarquer face aux colonies françaises, grecques et anglaises. Par ailleurs la colonie cairote à partir des années 1880 se compose d’une majorité d’ouvriers et artisans. L’étude des sociabilités informelles (liens d’amitié, de parenté, relations de voisinage et de travail) permet d’observer les rapports de la colonie au sens large avec le milieu cairote, qui sont caractérisés par des relations s’inscrivant dans une indifférence réciproque ponctuée de désordres imprévisibles plutôt que dans le cosmopolitisme tant vanté par les textes littéraires. Pourtant ce cosmopolitisme a une réalité car il est présent au cours des luttes sociales du Caire du début des années 1900 à travers l’union des ouvriers italiens, grecs et égyptiens dans les premiers mouvements de grève cairote. L’insertion des anarchistes italiens dans ce contexte permet de relier ces évènements à un mouvement plus global de luttes sociales à travers l’Europe et même l’Amérique latine, annonciateur de modernité. / In the wake of previous works on the building of identities of Italian communities abroad, this study analyses how the Italian community of Cairo took shape from 1861 until the First World Wide War, as well as its identity factors. In doing so, it questions the litterary claim of a true Egyptian cosmopolitism in the ninetieth century, this much missed golden age, but also highlights the truly cosmopolitan movement of social and independence demands of the early twentieth century. Indeed, the study of formal social ties of Cairo Italian colony and its identity discourse leads to great detail on the official speech of its societies about cosmopolitism and puts it largely into perspective. Cosmopolitanism appears to be mainly claimed as a justification of the Italian presence in Egypt and as a way to stand apart from the French, Greek and English colonies. Moreover, the Cairo colony of 1880 consisted mainly of workers and craftsmen. The study of informal social relationships (friendships, family ties, neighborhood and work bonds) shows the links of the colony as a whole with its Cairo environment were characterized by mutual indifference punctuated by unpredictable disturbances - as opposed to the much touted cosmopolitanism claimed by literary texts. Yet cosmopolitism actually did exist as it was present in Cairo social struggles in the early 1900s through the union of Italian, Greek and Egyptian workers during the first strikes ever to happen in the city. The participation of Italian anarchists in this context made these events part of a global movement of social struggles across Europe and even Latin America that were the promise of a new modern era.
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Amériques transculturelles : altérités et identités dans les romans La logeuse et La fiancée américaine d’Éric DupontDamphousse, Mylène January 2017 (has links)
Cette thèse analyse deux des quatre romans d’Éric Dupont dans une optique transculturelle en reprenant certains paradigmes propres aux Amériques et au changement sociétal dans le contexte de la mondialisation. Cette étude porte ainsi sur les romans La logeuse et La fiancée américaine, tous deux publiés aux Éditions Marchand de feuilles. L’intention de cette thèse est d’analyser par quel(s) moyen(s) cet auteur parvient à dresser un portrait d’un Québec et d’un Canada en changement dans le contexte des identités multiples et des Amériques transculturelles. Dans chacun des chapitres, l’objectif est de mettre au premier plan les paradigmes dualistes qui se confrontent continuellement dans les Amériques et de voir comment les personnages réagissent et vivent avec ces dualités.
Ces paradigmes se produisent en fonction des trois valeurs propres au Québec soit la terre, la religion et la langue. De par son style d’écriture, Éric Dupont emploie divers éléments discursifs liés à ces paradigmes afin de peindre le portrait de la société québécoise qui, depuis la Révolution tranquille, a bien changé. Ce portrait changeant de la société n’est possible que dans la rencontre avec autrui et c’est à partir de ce principe que je tenterai, en conclusion à cette recherche, de déterminer dans quelle mesure le rapport aux autres favorise le développement d’une société transculturelle et comment cela peut être transposé au niveau littéraire.
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Articulations et négociations des identifications ethno-sexuelles des gais et des lesbiennes d’origine libanaise à MontréalChbat, Marianne 09 1900 (has links)
Les objectifs généraux de ce mémoire visent à mieux comprendre comment les gais et les
lesbiennes d'origine libanaise (primo-migrants ou descendants) vivant à Montréal articulent et négocient leurs identifications ethno-sexuelles à travers la (re)production et la mobilisation de divers capitaux (économique, social, culturel et symbolique). Basée sur sept entrevues menées auprès de cinq femmes lesbiennes et deux hommes gais d’origine libanaise, cette recherche propose d’examiner, en suivant un cadrage intersectionnel, les manières dont les discours identitaires des gais et des lesbiennes d’origine libanaise de Montréal sont structurés par les rapports de classe, de genre, de sexualités, d’ethnicité, d’âge, etc.
Les chapitres 1 à 3 sont consacrés à la mise en situation théorique et pratique de la
recherche. Le chapitre 4 est dédié à l’analyse des subjectivités ethno-sexuelles des répondants. / The main objective of this thesis is to better understand how gays and lesbians of Lebanese background (primo-migrants or their descents) living in Montreal articulate and negotiate their ethno-sexual identifications through the mobilization of diverse capitals (economical, social, cultural and symbolic). Based on seven semi-directed interviews with five lesbians and two gays of Lebanese origin, this research examines, with an intersectional approach, the ways in which their identitary discourses are structured by social axes of division such as class, gender, sexualities, ethnicity, age, etc., on which they occupy majority and minority positions. The stories of our participants reveal, among other things, that there are
different ways of representing oneself and being homosexual, and that individuals sharing non-normative sexualities do not necessarily inscribe themselves in the «global gay discourse».
Chapters 1 to 3 are devoted to a theoretical and practical contextualization of the research.
Chapter 4 consists of an analysis of the ethno-sexual subjectivities of the informants.
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De la transition vers la démocratie : cinq romanciers espagnols en quête d'un passé récentFigueroa, Marie-Thérèse 01 October 2011 (has links)
La « Transition vers la démocratie » est une période-clé dans l’Histoire récente de l’Espagne. Cette thèse s’attache à l’aborder à travers l’étude de six romans contemporains [publiés soit pendant la Transition soit après elle], dus à des écrivains aussi différents que Josefina R. Aldecoa, Juan Luis Cebrián, Miguel Delibes, Eduardo Mendoza et Antonio Muñoz Molina. Ces romans se penchent sur une période allant des années 60, époque dite du "Tardo-franquisme", à 1986, année de l’intégration de l’Espagne dans la CEE. Le choix de cette périodisation fait d’ailleurs l’objet d’une réflexion liminaire. Ces auteurs offrent des visions contrastées de ces bouleversements politiques, économiques et sociaux du pays d'une manière globale, mais aussi dans les deux Autonomies les plus « sensibles » en termes socio-politiques et culturels : Pays basque et Catalogne. Par-delà leur perception du contexte historique proprement dit, ils s’interrogent sur la transmission du passé et de la mémoire ainsi que sur le concept de culture et la notion d’identité individuelle et collective.L’ultime réflexion porte sur la combinaison Histoire-Littérature. Ces deux domaines sont-ils antinomiques ou complémentaires ? Enfin, ces romans de la mémoire ne rendent-ils pas compte également d’une sensibilité individuelle et intime ? / "Transition to democracy" is a key period in the recent history of Spain. This thesis endeavours to treat this period through the study of six contemporary novels (either published during or after the transition), by authors who are very different: Josefina R. Aldecoa, Juan Luis Cebrián, Miguel Delibes, Eduardo Mendoza and Antonio Muñoz Molina.These novels look into a period that goes from the 1960s, an era called "Late Francoism", to 1986, the year Spain joined the EEC. Moreover, the choice of this periodisation is the subject of an introductory reflection. These authors offer contrasted visions of these political, economic and social upheavals in a comprehensive manner as well as a look at the two most sensitive autonomy movements in cultural and socio-political terms: the Basque Provinces and Catalonia.Beyond their perception of the historical context itself, they ponder the transmission from the past and memory as well as the concept of culture and the notion of individual and collective identity.The final reflection deals with the History-Literature mix. Are these two domains paradoxical or complementary? Finally, do these memory novels also not give an account of an individual and intimate sensitivity?
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Articulations et négociations des identifications ethno-sexuelles des gais et des lesbiennes d’origine libanaise à MontréalChbat, Marianne 09 1900 (has links)
Les objectifs généraux de ce mémoire visent à mieux comprendre comment les gais et les
lesbiennes d'origine libanaise (primo-migrants ou descendants) vivant à Montréal articulent et négocient leurs identifications ethno-sexuelles à travers la (re)production et la mobilisation de divers capitaux (économique, social, culturel et symbolique). Basée sur sept entrevues menées auprès de cinq femmes lesbiennes et deux hommes gais d’origine libanaise, cette recherche propose d’examiner, en suivant un cadrage intersectionnel, les manières dont les discours identitaires des gais et des lesbiennes d’origine libanaise de Montréal sont structurés par les rapports de classe, de genre, de sexualités, d’ethnicité, d’âge, etc.
Les chapitres 1 à 3 sont consacrés à la mise en situation théorique et pratique de la
recherche. Le chapitre 4 est dédié à l’analyse des subjectivités ethno-sexuelles des répondants. / The main objective of this thesis is to better understand how gays and lesbians of Lebanese background (primo-migrants or their descents) living in Montreal articulate and negotiate their ethno-sexual identifications through the mobilization of diverse capitals (economical, social, cultural and symbolic). Based on seven semi-directed interviews with five lesbians and two gays of Lebanese origin, this research examines, with an intersectional approach, the ways in which their identitary discourses are structured by social axes of division such as class, gender, sexualities, ethnicity, age, etc., on which they occupy majority and minority positions. The stories of our participants reveal, among other things, that there are
different ways of representing oneself and being homosexual, and that individuals sharing non-normative sexualities do not necessarily inscribe themselves in the «global gay discourse».
Chapters 1 to 3 are devoted to a theoretical and practical contextualization of the research.
Chapter 4 consists of an analysis of the ethno-sexual subjectivities of the informants.
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Identité(s) et mémoire(s) dans l’œuvre d’Assia Djebar / Memory and Identity in Assia Djebar's Set PieceAioanei, Otilia Maria 24 November 2016 (has links)
L’identité et la mémoire sont des concepts clé dans l’œuvre d’Assia Djebar. Le problème de l’identité et de la mémoire a représenté aussi le fondement de sa vie personnelle. Depuis qu’elle était une fillette, l’écrivaine se posait des questions existentielles à propos de la cohabitation des civilisations maghrébine et française au milieu desquelles elle est née. Son discours s’est toujours déroulé autour de la relation mutuelle entre la mémoire et l’identité, où la mémoire est à la fois le moteur et le piège de sa quête identitaire. Des universitaires et des critiques littéraires ont étudié l’œuvre romanesque d’Assia Djebar, en réalisant des études thématiques, esthétiques, poétiques, autobiographiques ou historiques. À notre tour, par ce travail nous avons l’intention de rendre hommage à cette « immortelle » dont le parcours exceptionnel et l’œuvre originale l’ont transformée en une illustre femme de lettres. Comment la mémoire sert-elle à la production de l’identité humaine ou, plutôt, comment l’être en soi produit-il sa mémoire pour trouver son identité et pour donner un sens à sa vie ? Est-ce que chez Assia Djebar la quête identitaire est déclenchée par la mémoire ou elle se fait par la remontée dans les profondeurs de la mémoire ? Ce sont les questions centrales de notre recherche qui a comme point de départ l’œuvre romanesque d’Assia Djebar, écrivaine algérienne d’expression française. / The concepts of identity and memory are fundamental to the understanding of Francophone Maghrebian literature. For many Maghrebian writers, French represented a more accessible language than the Arabic one, allowing them to use it as an instrument of expression in their written or oral communication, facilitating at the same time the access to a wide international public. Moreover the majority of the French Maghrebian writers, such as Assia Djebar, lived in a context encompassing more than two languages, two cultures or two identities, two individual and collective consciousness. Therefore, they were always surrounded by different other languages and cultures mingling with each other and influencing their identity, their memory, their way of regarding life, their writing style. In her attempt to reveal and find out the true Maghrebian identity and memory, Assia Djebar brought new life into standard French by inserting the Berber and Arabian identities in her French writings. This practice continued until the end of her writing, representing the vivid expression of a perpetual intercultural dialogue between the cultures and the languages from the Maghrebian territory at a collective and individual level. This is the reason why the present paper aims to critically investigate and understand the concepts of identity and memory as they result from Assia Djebar fictional writings, in order to demonstrate their applicability in the present multicultural globalised society.
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Transformations socioculturelles des Aïnous du Japon : rapports de pouvoir, violence et résistance aborigène à Hokkaidô / Sociocultural transformations of the Ainu of Japan : relationships of power, violence and Aboriginal resistance in Hokkaido / 日本におけるアイヌの社会文化的変容:権力、暴力及び北海道の先住民による抵抗運動Clercq, Lucien 02 May 2017 (has links)
Cette enquête d’ethnologie traite des rapports de pouvoir entre les Aïnous, la société et l’État japonais, et cherche plus particulièrement à décentrer le point de vue de la majorité concernant les Aborigènes et la conquête coloniale, en étudiant les transformations socioculturelles des Aïnous à travers la lente appropriation de l’île par le Japon. Elle privilégie, en étudiant les archives de l’histoire combinées aux données d’une ethnologie de terrain, ce que les Aïnous disent d’eux-mêmes et d’un passé marqué par le traumatisme de leur incorporation au corps national japonais après un long processus d’acculturation les ayant relégués au rang de minorité ethnoculturelle au statut encore précaire. Les historiographies japonaises et occidentales concernant la colonisation de l’ancienne île d’Ezo, se basant essentiellement sur le point de vue des conquérants, occultent par principe celui de ce peuple qu’elles qualifient parfois de disparu, et dont la subordination matérielle forcée avait déjà commencé bien avant, malgré la création d’un réseau de négoce exceptionnel. Nous pensons que ces archives et les données d’un long travail ethnographique peuvent nous aider à mieux comprendre cette communauté et les événements ayant façonné les épisodes de son histoire et de celle du Japon, longues séquences de transformations de leurs organisations socioculturelles et politiques respectives. Depuis l’annexion d’Ezo, et la longue préparation qui la précéda, l’étude de cet ensemble de données nous éclaire sur les modes opératoires des deux temps de la gouvernementalité d’un pouvoir ayant cherché à les manipuler à des fins politiques, après les avoir réifiés. Cet essai d’ethnohistoire, s’inscrivant dans le champ plus spécifique de l’anthropologie de la violence en situation coloniale et postcoloniale (symbolique lorsqu’elle prend les traits ponctuels de la discrimination raciale ou du déni d’existence, ethnique durant la période de la loi de l’indigénat de 1899 et des expérimentations de l’anthropologie physique), cherche à prendre en compte l’historicité de sources bibliographiques et ethnographiques jusque-là peu étudiées tout en se basant sur un long travail de terrain auprès des Aïnous, afin de nuancer la production d’une histoire du pouvoir exclusivement basée sur les discours de l’État, tendant à minimiser le fait aïnou au point de le rendre anecdotique, voire absent de l’histoire du pays. Il nous semble que les Aïnous sont les créateurs et les détenteurs d’une historicité que l’on a longtemps voulu leur nier pour mieux les déposséder. Loin d’être restée passive face à ces bouleversements, la communauté aïnoue se caractériserait plutôt par une valorisation de la combativité et une forte capacité de résistance à travers certaines figures héroïques (chefs de guerre d’antan, artistes, écrivains et militants d’aujourd’hui), malgré les tentatives d’acculturation à répétition auxquelles elle a dû faire face. De plus, la création d’un statut concernant l’indigénat aïnou dans une nation se pensant monoethnique nous semble annoncer une volonté de conceptualiser des structures coloniales, bientôt appliquées et modifiées dans les autres territoires annexés. Enfin, à travers son exploitation académique en tant que sujets de l’anthropologie physique japonaise à ses débuts, elle semble avoir joué un rôle important dans la constitution des nouveaux savoirs du Japon moderne importés de l’Occident. Ces analyses cherchent à apporter un éclairage nouveau sur leur pensée et ces stratégies en phase avec leur temps et d’une grande contemporanéité que les Aïnous sont parvenus à élaborer malgré un contexte défavorable, pour répondre et réagir aux transformations socioculturelles qui les ont traversés jusqu’à ce jour. / This research of ethnology studies the relationships of power between the Ainu, Japanese society and the Japanese State, and more specifically tries to shift the point of view of the majority concerning Aborigines and colonial conquest by studying the sociocultural transformations of the Ainu across the slow acquisition of Ezo by Japan. By studying historical archives combined with the data of ethnological fieldwork, it focuses on what the Ainu say about themselves and a past marked by the trauma of their incorporation into the Japanese national body after a long process of acculturation, which has relegated them to a precarious rank as an ethno-cultural minority. Both Japanese and Western historiographies concerning the colonization of the former island of Ezo, rely heavily on the conquerors’ perspective. These unilateral views obscure the existence of the Ainu’s own historiography, mostly silenced because of their forced material subordination. This allowed the colonial power to describe them as a vanished primitive people despite the fact that they created an exceptional international trading network in the past and possess a long history of resistance to domination. These archives and data from extended ethnographic fieldwork can help us to better understand this community and the events that shaped its history and that of Japan, and the long sequences of transformations of their respective socio-cultural and political organizations. Considering both the annexation of Ezo, as well as the long preparation that preceded it, the study of this set of data sheds light on the patterns of the colonial and postcolonial power’s governmentality, and efforts to manipulate the Ainu for political purposes, after having dehumanized and objectified them. This ethno-historical essay, in accordance with the more specific field of anthropology of violence in colonial and postcolonial contexts (violence can be symbolic when it takes on the occasional traits of racial discrimination and denial of existence, or ethnic, such as during the period of physical anthropology experiments or the long period following the Former Aborigines Act in 1899), seeks to take into account the historicity of previously little studied bibliographic and ethnographic sources. It also relies on long-term fieldwork with the Ainu. The result is a reinterpretation of the production of a history of power based exclusively on the State’s views and thoughts that aimed to minimize the Ainu’s existence to the point of relegating it to mere anecdote or possibly even rendering it invisible in the country’s history. Besides this critical situation, it appears that the Ainu are the creators and the holders of a historicity that has been denied for too long in order to better dispossess them. The Ainu, through academic exploitation as subjects of physical anthropology, appear to have been used in order to assess the practical application of Western colonial ideals and to support the modernization and creation of a Japanese colonial empire. Struggling desperately to free themselves from the shackles of the Former Aborigines Act of 1899 and from socio-cultural and academic violence by reversing stereotypes of ethnicity, the Ainu have patiently managed to integrate into the international network of indigenous activism, developing a vast cultural reinvention program focused on the main principles of autochthony. These analyses seek to shed new light on the Ainu’s way of thinking, the contemporary strategies to obtain the concrete application of their indigenous rights which they have managed to develop despite an unfavorable context, and to respond and react to the socio-cultural transformations they have been facing up to the present. / 本民族学調査は、アイヌと日本の国家並び社会とのあいだに生じる権力関係を対象とし、日本による漸進的なアイヌモシリ(北海道)占有の過程における、アイヌの社会文化的変容の考察を通じて、先住民と植民地主義的征服に関する多数派の観点を相対化することが目指される。本調査では、歴史資料に加え、現地での民族学調査に基づくデータを扱うが、それは、アイヌが自身とその過去について行う証言を重視するためである。アイヌによって語られる過去は、長きにわたる異文化受容の過程の後に、日本の国体に吸収され、文化民族的少数者という不安定な地位に追いやられたことに起因する外傷の痕跡を色濃く残している。一方、蝦夷ヶ島の植民に関する日本と西洋の史書は、基本的に征服者の視点に基づいており、それによれば、アイヌは並外れた交易のネットワークを築いていたにも関わらず、その強制的な物質的従属ははるか以前に遡るとみなされたり、また時にアイヌは既に消滅したものとみなされたりもする。つまりこれらの史書では、アイヌ自身の視点は端から隠蔽されているのである。従って、アイヌの共同体について、また、アイヌの歴史と日本の歴史における挿話を生み出してきた諸事件について、さらには、アイヌと日本双方の社会文化的・政治的な組織の変容の論理的筋道についてよりよく理解するためには、歴史資料のみならず、長年に渡る民族誌学的調査のデータを検討することが必要となるであろう。そして、こうしたデータの総体を検討することにより、蝦夷地の併合以降、並びに、それに先行する長い準備期間という、統治性に関わる二つの期間において、まずはアイヌを物化し、次いで政治的な目的で利用するための権力が、どのように形成されたのかが明らかとなるであろう。より厳密にいうのであれば、本民族誌学的試論は、コロニアル、ポストコロニアル的な状況下における暴力についての人類学という特殊領域に属し(その暴力は、人種差別や存在の否認といった限定的表現をとるときには象徴的なものとなり、形質人類学的実験や先住民に関する法律が施行されていた時期には民族的なものとなる)、アイヌのもとでの長年のフィールドワークに基礎をおきながら、これまであまり研究されてこなかった文献や民族誌学的情報の歴史性を重視し、そうすることで、アイヌの偉業を瑣末事とみなし、時に国史から抹消するまでに過小評価してきた、国家の言説に基づく権力の歴史の産物を相対化することを目指している。強権的な歴史観においては、アイヌからの収奪を促進するため、アイヌの歴史性は否定されてきたが、実際にはアイヌは、歴史性の創造者でありまたその保持者であるというのが本調査での見解である。自らを襲う幾多の変動に対し、アイヌは決して受動的であったわけではない。アイヌの共同体はむしろ、度重なる異文化受容の試練に対して発揮された、闘争性と強靭な抵抗力とによって特徴付けられるのであり、それは、数々の英雄的人物(往年の戦争指導者、芸術家、作家そして今日の活動家)の行動が示すとおりである。また、単一民族を自称する国家の内部で、アイヌに対する行政法的な地位(「北海道旧土人」)が設けられたという事実からは、この後、他の併合地域にも適応され、修正されていくこととなる、植民地支配のための機構を理論化しようとする国家の意志を読み取ることが可能である。さらにアイヌは、西洋から輸入された現代日本の新たな学識の形成のために重要な役割を果たしたと考えられるが、それは、黎明期にあった日本の形質人類学の研究対象として、学術的に利用されることによってなのである。これらの法的な拘束や、社会文化的・学究的な暴力の束縛からの解放を求めて激しく抵抗するなかで、アイヌは、自然と融合した未開人といった固定観念の価値を自らに有利なように逆転すると共に、粘り強い活動の結果、積極行動主義をとる先住民たちの国際的なネットワークに連なることにも成功し、先住民性に関する諸原則に則りながら、文化を再発明するためのプログラムを練り上げている。2008年の国会決議によって、日本の先住民として認定された後も、アイヌはナショナリズムや内向的姿勢に陥ることなく、他の多くの先住民たちに倣いながら、人新世(anthropocène)という危機的な時代の最中、利潤追求の結果抑制が効かなくなったまま、地球規模で推し進められる経済的発展に脅かされた環境の守護者として、その地位を確立している。本調査における分析により、自身が置かれた不利な状況にも関わらず、今日も依然として強い影響を残す社会文化的な変容に対応し、対処していくため、これまでアイヌが練り上げてきた、今日の状況にも適う、極めて現代的な性格を有する彼らの思考とその戦略について、新たな理解がもたらされるであろう。
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Revendications sociolinguistiques et identitaires de la population caribéenne au Costa Rica / Sociolinguistic and identity claims of the Caribbean population in Costa RicaDudreuil, Lucie 15 June 2016 (has links)
Tout au long du XIXe siècle, le Costa Rica a construit son identité nationale sur l’idée de « pureté et de blancheur de la race costaricienne ». C’est dans ce paradigme identitaire qu’une population afro-caribéenne provenant majoritairement de la Jamaïque est arrivée sur la côte caribéenne pour travailler à la construction du chemin de fer et dans les plantations bananières à partir des années 1870. Cette population « noire », qui ne parlait pas l’espagnol, mais l’anglais et un créole à base d’anglais, constituait « un obstacle » au projet d’identité nationale. L’année 2015 marque un tournant, car le Costa Rica vient de se redéfinir comme une « République […] multiethnique et pluriculturelle » par un amendement constitutionnel de l’article premier. Cette thèse retrace le processus complexe d’intégration de la population afro-caribéenne au Costa Rica de 1870 à 2015 et défend l’idée qu’une reconfiguration du paradigme de l’identité nationale costaricienne s’est amorcée depuis la zone la plus périphérique du Costa Rica (la province de Limon) et en grande partie par le biais des revendications sociolinguistiques et identitaires de la population caribéenne. En effet, la politique linguistique concernant l’espagnol et les langues indigènes centrées sur la relation du citoyen à la langue officielle est contrariée par la pratique fortement ancrée du créole de Limon dans la Caraïbe costaricienne. L’apport théorique des linguistes Robert Le Page et Andrée Tabouret-Keller qui ont mis en évidence comment les choix langagiers constituent des « actes d’identités » par lesquels les locuteurs exposent discursivement leur identité personnelle, leurs affiliations à certains groupes et leurs aspirations à certains rôles sociaux a retenu notre attention pour montrer que l’utilisation du créole de Limon avec ses concepts et ses symboles propres dans le contexte plurilinguistique et diglossique de la Caraïbe costaricienne révèle des positionnements identitaires favorisant une reconfiguration de l’identité nationale. En 2010, l’UNESCO a classé le créole de Limon dans son Atlas des langues du monde en danger. Existe-t-il une campagne de revitalisation au Costa Rica ? Dans une perspective intersémiotique de l’étude des reconfigurations identitaires, la littérature et les arts de la Caraïbe costaricienne ont été envisagés comme des espaces privilégiés de représentation des identités plurielles et plurilingues et d’expression des revendications sociolinguistiques et identitaires de la population caribéenne. / Throughout the 20th century, Costa Rica built its own national identity on the “purity and whiteness” of the Costa Rican race. This is the identity paradigm in which the Jamaican population found itself upon arriving on the Caribbean coast in 1870 in order to work on the construction of railways and the banana plantations. This black, non-Spanish-speaking community was a barrier to the Costa Rican national identity project. However, the year 2015, marked a turning point. In virtue of an amendment to the first article of the Constitution, Costa Rica redefined itself as a “multiethnic, multicultural Republic”. This thesis retraces the complex process of integration undergone by the Costa Rican Afro-Caribbean community from 1870 to 2015. This study claims that the existence of this recent reconfiguration of the Costa Rican identity paradigm was in part fostered by one of the country’s most peripheral areas: Limon. The works of linguists such as Robert Le Page and André Tabouret-Keller have proven that linguistic choices can be considered as “identity claims or acts” by means of which a given speaker demonstrates his identity, his background and his aspirations. The people from Limon, by means of their sociolinguistic and identity claims, have thus helped start the aforementioned process of reconfiguration. The well-established use of Creole English clashes with the government’s official policy regarding the use of the official language of Spanish and the indigenous languages. Even though Creole English is spoken in Limon, in 2010 UNESCO classified it in its Atlas of the World’s Endangered Languages. Is there thus a campaign of revitalization in Costa Rica concerning Creole English? In an attempt to analyze the changing identity paradigm from an intersemiotic perspective, this study has chosen to focus on Caribbean literature and art as they both represent powerful mediums through which the expression of the Caribbean identity is portrayed and claimed.
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