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Analyse phénoménologique interprétative de dyades d’adolescents transplantés rénaux et de leurs parents : un regard sur le développement identitaire, l’attachement et l’expérience parentale durant l’adolescenceLeblond, Marie 10 1900 (has links)
Cette présente thèse poursuit l’objectif central de mieux comprendre l’expérience vécue par des adolescents ayant reçu une transplantation rénale et celle des parents donneurs et non donneurs. Elle s’inspire d’une perspective développementale, où la construction identitaire des adolescents est évaluée qualitativement ainsi que l’expérience des parents, ceux-ci jouant un rôle important dans le développement de l’adolescent. Les adolescents vivant avec une maladie chronique rénale doivent relever les défis développementaux normaux ainsi que ceux associés à la maladie et aux traitements associés. Dans un contexte de transplantation d’organe, des défis additionnels, tels que le lien qui unit le receveur au donneur et les atteintes à l’image de soi rendent cette période charnière encore plus complexe.
L’adolescence pose des défis importants pour la relation parent-enfant, tels que l’indépendance grandissante de l’adolescent, son désir d’autonomie, les changements au niveau de l’investissement et la nécessité du lien avec les figures d’attachement. Les jeunes greffés dénoncent leur impression d’être surprotégé et les parents de ces adolescents, eux aussi, se disent surprotecteurs. Pour certains parents, un deuxième rôle est incarné ; celui de donneur d’organe. Les influences que peut avoir le don sur le développement de l’adolescent sont toutefois inconnues.
L’un des éléments centraux de cette thèse est également l’évaluation de la résolution du diagnostic pour les parents, ce processus ayant été défini comme un important précurseur de l’acceptation de la maladie à travers d’autres populations de parents d’enfants malades. Il est donc significatif de tenter de comprendre si ces parents sont arrivés à résoudre ou non le diagnostic de leur enfant et les pratiques parentales qui découlent du statut de résolution. Des parents étant encore habités par des questions et des émotions liées au moment du diagnostic sont susceptibles d’être envahis par celles-ci lorsque l’adolescent se montre peu adhérent ou par exemple, lorsqu’il s’engage dans des comportements à risque pour la survie du rein.
Un devis qualitatif a été choisi, utilisant une entrevue semi-structurée réalisée auprès de chaque membre de la dyade. L’étude a été réalisée auprès de 10 adolescents et de 9 parents. Les analyses ont été guidées par la méthode de l’analyse phénoménologique interprétative (IPA).
Au niveau de l’expérience parentale, les premières réactions au diagnostic indiquent la présence de trauma chez les parents au statut non résolu. Le statut de donneur aide la résolution des aspects négatifs de l’expérience, mais n’explique pas complètement le statut de résolution du diagnostic. Les préoccupations quant à l’adhérence sont centrales dans la relation que les parents ont avec leur adolescent. Les résultats appellent à un regard sur les besoins de soutien de ces parents et encore plus pour ceux dont la résolution est incomplète.
Au niveau de l’évaluation du développement identitaire des adolescents, les résultats suggèrent que le développement est influencé par des préoccupations similaires chez les adolescents et ce peu importe le statut de donneur : l’image du corps, les relations sociales et l’anxiété par rapport au futur. Pour ceux ayant reçu d’un parent, des émotions uniques face au parent peuvent être un obstacle au développement d’une identité unique.
L’évaluation des représentations d’attachement a permis de constater la prévalence élevée de types d’attachement insécurisant chez cet échantillon ainsi que la présence d’éléments traumatiques dans la relation d’attachement pour certains. / The central objective of this thesis is to better understand the experience of adolescents with a kidney transplant and the experience of their donor and non-donor parents. Inspired by a developmental perspective, and using a qualitative design, the thesis evaluates the identity development and the relationships between adolescents and their parents. It is in fact during adolescence that identity development becomes significant and youth living with a chronic kidney disease have to take up challenges related to their condition and its treatment as well as those of normal development. In context of a kidney transplant, additional challenges like the relationship to the donor and the impacts on body image makes the adolescence a more complex period.
Adolescence brings significant challenges for the parent-child relationship, like growing needs of becoming more autonomous and independent and the investment and necessity of the proximity with attachment figures. Adolescents with a kidney transplant express their impression of being overprotected from their parents, and parents also consider themselves overprotective. Unique to the field of organ transplants, parents can be the donor for their child, but it is unclear whether this ability to give life for a second time has an impact the adolescent’s development and the experience of parents.
One of the central elements of this thesis is the evaluation of diagnosis resolution for parents of adolescents with a kidney transplant, a process that has been recognized as a precursor of accepting the disease and is associated with proactive parental attitudes in other populations of parents with sick children. It is necessary to understand how parents of adolescent kidney recipients resolved the diagnosis and their parental practices according to the type of resolution they portray. Parents who still deal with unresolved emotions may feel overwhelmed when their adolescent is not compliant with the medical regiment or when he engages in risky behaviours for the survival of the graft.
A qualitative design was chosen, using semi-structured interviews with each member of the dyads. Participants were 10 adolescents and 9 parents. Analyses were conducted according to the interpretative phenomenological analysis method (IPA).
For the article with parents, results show that early reactions to the diagnosis suggest parents experienced trauma. Donor status seems to help resolve the negative aspects of the experience but does not fully explain diagnostic resolution status. For all parents, concerns over adherence are central to their relationship with their youth. Results call for attention to the support needs of all parents and particularly those with an unresolved status.
For the article on identity development, results suggest identity development is influenced by similar concerns for all adolescents whether they received from a donor parent or not: body image, social relationships and anxiety for the future. For those who received from a parent donor, feelings toward the parent can be a challenge when building a unique identity.
The evaluation of attachment representations informed us on the high presence of insecure attachments types among this specific sample of adolescents and on the presence of traumatic symptoms in the attachment relationship for some.
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L'effet des pratiques parentales sur la relation entre le tempérament et la manifestation de symptômes traumatiques chez les enfants maltraités.Lachance-Guay, Rhéanne 12 1900 (has links)
La présente étude vise à mieux comprendre comment les pratiques parentales se conjuguent au tempérament de l’enfant pour rendre compte des symptômes traumatiques susceptibles d’être manifestés par les enfants dont le signalement à la protection de la jeunesse a été jugé fondé pour maltraitance. Dans cette optique, nous nous sommes intéressés au lien corrélationnel existant entre ces variables d’intérêt et avons également exploré deux modèles pour vérifier dans quelle mesure les pratiques parentales peuvent agir comme médiateur ou modérateur dans la relation entre le tempérament et les symptômes traumatiques. Cette étude s’inscrit dans le cadre d’un plus vaste projet de recherche intitulé : Parcours d’enfants en contexte d’adversité : étude sur les facteurs d’influence des trajectoires d’adaptation à l’âge scolaire. Pour la présente étude, l’échantillon se compose de 20 duos parents-enfants habitant dans les régions de Montréal et de Québec. Le parent a été invité à compléter trois questionnaires (Children Behavior Questionnaire-Very Short Version, Parenting Scale et Trauma Symptom Checklist for Young Children) visant à mesurer leur perception sur les trois variables, alors que l’enfant a seulement complété le Trauma Symptom Checklist for Young Children. L’analyse des régressions linéaires a permis de détecter certaines relations significatives entre les sous-échelles composant le tempérament et les différentes dimensions évaluées par le questionnaire des symptômes traumatiques. Par ailleurs, les analyses de médiation et de modération effectuées afin d’explorer le rôle transactionnel ou interactionniste des pratiques parentales dans la relation entre le tempérament et les symptômes traumatiques n’ont pas permis de statuer le mécanisme par lequel les pratiques parentales peuvent intervenir dans la relation entre tempérament et manifestations de symptômes traumatiques chez les enfants signalés pour maltraitance. La petitesse de l’échantillon pourrait certainement être en cause dans les résultats non significatifs obtenus. Ces résultats sont discutés à la lumière des écrits scientifiques sur le sujet. Finalement, les limites et les apports pour les futures recherches sont également soulevés. / The purpose of this study is to better understand how parenting practices combined with the child’s temperament can account for traumatic symptoms that may be manifested by children who have been found to be maltreated for youth protection. With this is mind, we investigated the correlational relationship between these variables of interest and also explored two models to test the extent to which parenting practices can mediate or moderate the relationship between temperament and traumatic symptoms. This study is part of a broader research project entitled : Parcours d’enfants en contexte d’adversité : étude sur les facteurs d’influence des trajectoires d’adaptation à l’âge scolaire. For this study, the sample consists of 20 parent-child pairs living in the Montreal and Quebec City areas. The parents were asked to complete three questionnaires (Children Behavior Questionnaire-Very Short Version, Parenting Scale and Trauma Symptom Checklist for Young Children) to measure their perception of the three variables, while the children only completed the Trauma Symptom Checklist for Young Children. The analysis of linear regressions made it possible to detect certain significant relationships between the sub-scales composing the temperament and the different dimensions evaluated by the questionnaire of traumatic symptoms. In addition, the analyses of mediation and moderation carried out in order to explore the transactional or interactional role of parenting practices in the relationship between temperament and traumatic symptoms have not allowed us to determine the mechanism by which parenting practices can intervene in the relationship between temperament and manifestations of traumatic symptoms in children reported for maltreatment. The small size of the sample could certainly be involved in the non-significant results obtained. These results are discussed in light of the scientific literature on the subject. Finally, the limitations and contributions for future research are also raised.
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Facteurs associés à l’efficacité d’une intervention multimodale ciblant les habiletés organisationnelles des jeunes ayant un TDAH lors de la transition primaire-secondaireGirard Lapointe, Julie 06 1900 (has links)
Attention deficit hyperactivity disorder (ADHD) is usually associated with deficits in Organization, Time Management, and Planning skills (OTMP; Pfiffner et al., 2013). Without adequate intervention, students with ADHD are more at risk of significant academic difficulties during the transition to secondary school mainly because of the increased organizational demands and expectations of greater autonomy characterizing this learning environment (Litner, 2003).
The objective of this thesis was to better understand the factors associated with the effectiveness of the TRANSITION Project (Normandeau et al., 2011), a multimodal intervention aiming to support parents and ADHD children as they transition from primary school (Grade 6) to secondary school (Secondary 1). It includes a) a group intervention component for youths, targeting the improvement of OTMP and study skills, b) a group intervention component for parents, targeting the adoption of effective educational strategies to support their child in their learning activities, and c) a mentoring component in participants’ homes, for individualized support for youths and parents in acquiring the targeted skills.
To participate in the study, children had to present a diagnosis of ADHD confirmed during a diagnostic interview based on DSM-IV criteria and certified by a physician. Families were randomly assigned to an intervention group or a group receiving usual community services. Improvement in OTMP skills at the end of secondary 1 was measured using a two-dimensional questionnaire (Time Management and Planning skills; Memorization and Material Management).
The first article verified whether some individual (sex, comorbidity, intensity of ADHD symptoms) or familial characteristics (parental depression, parental stress, stressful life events) modulated the effectiveness of the TRANSITION Project in improving children's OTMP skills. Moderation analysis showed that OTMP skills improvement is influenced by few individual and family characteristics. The benefits of the TRANSITION Project in terms of Memorization and Material Management skills improvement are particularly favored in children presenting more ADHD residual symptoms following pharmacological treatment. Parental depressive symptoms reduce the added value of the intervention in terms of improving Time Management and Planning skills.
The second article aimed to verify whether the OTMP skills improvement at the end of secondary 1 occurred through an effect of the TRANSITION Project on parental practices. Multivariate regression analysis and test of indirect effects (using PROCESS software) showed that parents' participation in the TRANSITION Project was associated with greater consistency in the use of effective parenting practices, which contributed to the improvement of the child’s OTMP skills.
Globally, the studies presented in the thesis support the effectiveness of the TRANSITION Project and the relevance of an intervention tailored to the needs of youths with ADHD and their family during the transition from primary to secondary school. / Le trouble déficit de l'attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est généralement associé à des difficultés d’organisation du temps et de l’espace, et de planification de l’étude (OTEPE) (Pfiffner et al., 2013) persistant même avec l’utilisation d’un traitement pharmacologique. Sans intervention adéquate, les jeunes ayant un TDAH sont à risque de difficultés scolaires importantes, et ce particulièrement lors de la transition primaire-secondaire où ils seront confrontés à une augmentation des exigences organisationnelles et des attentes d’autonomie (Litner, 2003).
L’objectif de cette thèse était de mieux cerner les facteurs associés à l’efficacité du Projet TRANSITION (Normandeau et al., 2011), un programme d'intervention multimodal visant à soutenir les jeunes ayant un TDAH et leur famille lors de la transition primaire-secondaire par l’amélioration des habiletés d’OTEPE du jeune, et l’acquisition de stratégies éducatives parentales adaptées afin de soutenir la mise en pratique des stratégies d’OTEPE du jeune. L’intervention se déroule de la fin de la 6e année primaire à la fin du secondaire 1, et comporte deux volets de groupe (jeunes; parents) et un volet de mentorat à domicile.
Afin de participer à l’étude, les jeunes devaient présenter un diagnostic de TDAH (attesté par un médecin) et être sous traitement pharmacologique (dosage optimal). Les familles ont été assignées aléatoirement entre un groupe recevant l’intervention et un groupe recevant les services usuels de la communauté. L’amélioration des habiletés d’OTEPE à la fin du secondaire 1 était mesurée à l’aide d’un questionnaire à deux dimensions (mémorisation et organisation du matériel; gestion du temps et de planification).
Le premier article de la thèse visait à vérifier si certaines caractéristiques présentes chez les participants avant le début de l’intervention (sexe de l’enfant, problèmes co-occurrents, intensité des symptômes de TDAH, dépression parentale, stress parental, événements de vie stressants) modulaient l’efficacité du Projet TRANSITION sur l’amélioration des habiletés d’OTEPE des jeunes. Les analyses de modération ont mis en évidence que l’amélioration des habiletés d’OTEPE chez les jeunes est influencée par peu des caractéristiques individuelles et familiales étudiées. Les bénéfices du Projet TRANSITION pour l’amélioration des habiletés de mémorisation et organisation du matériel sont particulièrement marqués chez les jeunes présentant davantage de symptômes résiduels de TDAH suite au traitement pharmacologique. À l’inverse, la présence de symptômes dépressifs chez le parent réduit la valeur ajoutée de l’intervention au niveau de l’amélioration des habiletés de gestion du temps et de planification.
Le second article vérifiait si l’amélioration des habiletés d’OTEPE à la fin du secondaire 1 se produisait notamment par le biais d’un effet du Projet TRANSITION sur les pratiques parentales. Les analyses de régressions linéaires et tests d’effet indirect par échantillonnage multiples (logiciel PROCESS) ont mis en évidence que la participation des parents au Projet TRANSITION était associée à une meilleure constance dans l’utilisation des pratiques parentales efficaces, et que celle-ci contribuait à l’amélioration des habiletés d’OTEPE des jeunes.
Globalement les résultats de ce travail doctoral appuient l’efficacité du Projet TRANSITION et soutiennent la pertinence d’offrir une intervention adaptée aux besoins des jeunes ayant un TDAH et de leur famille lors du passage primaire-secondaire.
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Adversité socioéconomique et pratiques parentales : le rôle des stresseurs contextuels et des caractéristiques de l’enfantLabelle, Laurence 10 1900 (has links)
Thèse de doctorat présenté en vue de l'obtention du doctorat en psychologie - recherche intervention, option psychologie clinique (Ph.D) / L’adversité socioéconomique, définie comme l’expérience de conditions sociales et économiques défavorables, engendrerait des répercussions majeures sur la vie familiale. Un vaste courant de recherche a notamment lié l’adversité socioéconomique à des comportements parentaux sous-optimaux pour le développement des enfants, dont des pratiques plus hostiles, moins structurantes et soutenant moins l’autonomie des enfants, en plus d’être davantage contrôlantes. Toutefois, les études précédentes ont pu surestimer l’association entre l’adversité socioéconomique et les pratiques parentales sous-optimales en omettant de prendre en considération (1) les mécanismes explicatifs sous-tendant cette relation et (2) l’influence d’autres facteurs de risque dont dépend celle-ci. En se basant sur l’approche dimensionnelle des pratiques parentales mise de l’avant par la théorie de l’autodétermination, le modèle du stress familial et le modèle des déterminants des pratiques parentales, la présente thèse a pour objectif de revisiter la relation entre l’adversité socioéconomique, opérationnalisée à l’aide du statut socioéconomique (SSE), et les pratiques parentales en examinant le rôle médiateur des stresseurs contextuels dans cette relation (Étude 1), ainsi qu’en considérant l’influence potentielle des caractéristiques de l’enfant au sein de la relation parent-enfant (Étude 2). Les deux études de la thèse mettent à profit des méthodologies variées et complémentaires. Entre autres, les résultats de l’Étude 1 sont basés sur un échantillon diversifié et une approche multi-répondants, alors que l’Étude 2 examine des données prospectives et des mesures observationnelles des pratiques parentales.
L’Étude 1 a examiné, auprès de 156 dyades mère-enfant (M âge = 11 ans) issues de la classe faible à moyenne, le rôle médiateur potentiel des stresseurs contextuels dans la relation entre le SSE et le soutien à l’autonomie (vs les pratiques contrôlantes). Précisément, les mères rapportaient leur SSE et leurs stresseurs contextuels, alors que les enfants rapportaient leur perception générale des pratiques parentales de leurs mères. L’Étude 2 avait plutôt pour objectif d’examiner le rôle respectif du SSE des mères et des facteurs de risque liés aux caractéristiques de l’enfant (son tempérament et son niveau de compétence) dans l’estimation des pratiques parentales, cette fois observées dans un contexte plus circonscrit, c.-à-d. le domaine de l’apprentissage guidé. Un échantillon de 192 mères et leur enfant de 4 ans, recrutés dans le cadre d’un projet de recherche longitudinal, ont participé à une tâche d’apprentissage guidé durant laquelle leurs interactions furent filmées puis codées. Le SSE et les caractéristiques de l’enfant furent mesurés avant la tâche de résolution de problème, créant ainsi un devis prospectif.
Les analyses acheminatoires de l’Étude 1 n’ont pas soutenu le modèle de médiation proposé lorsque les stresseurs contextuels étaient considérés dans leur ensemble, sans distinction concernant leur nature ou leur gravité. Toutefois, des analyses exploratoires ont suggéré que certains stresseurs contextuels plus sérieux, menaçant les besoins de base des parents, étaient liés au SSE et, qu’en retour, ces stresseurs contextuels plus spécifiques étaient négativement associés au soutien parental à l’autonomie, tout en étant positivement liés aux pratiques parentales contrôlantes. Les analyses acheminatoires de l’Étude 2, quant à elles, ont révélé que certaines relations entre le SSE et les pratiques parentales en contexte d’apprentissage guidé s’avèrent plus faibles que ce que la documentation antérieure permettait de présager lorsque celles-ci sont évaluées en ajustant pour des facteurs de risque plus proximaux. Certaines pratiques parentales sous-optimales semblent donc plus fortement liées aux caractéristiques de l’enfant (c.-à-d., un tempérament difficile ou des niveaux de compétence moindres) qu’au SSE, suggérant que ces défis supplémentaires pourraient affecter ces pratiques parentales de manière plus directe que le SSE. Une analyse des profils de risque de notre échantillon a également suggéré que la présence simultanée des facteurs de risque était généralement associée à des pratiques parentales sous-optimales.
En somme, les résultats de la thèse soulignent l’importance de décrire avec plus de nuances l’expérience des parents vulnérables notamment en spécifiant la nature des stresseurs avec lesquels ils composent, mais également en contrôlant pour d’autres facteurs de risque pouvant survenir de façon concomitante à l’adversité socioéconomique. Les implications théoriques et pratiques de cette thèse pour les relations parent-enfant en contexte d’adversité, de même que ses limites et des directions pour des recherches futures, sont discutées. / Socioeconomic adversity, defined as the experience of disadvantageous social and economic conditions, carries major implications for family life. A vast body of research has indeed linked socioeconomic adversity to suboptimal parenting practices that may thwart children’s development, including less warm, structuring, and autonomy-supportive practices, along with more controlling ones. However, past studies may have overestimated this association by omitting to consider (1) its underlying explanatory mechanisms and (2) the role of other, potentially confounding, risk factors. Grounded in the dimensional approach to parenting put forth by self-determination theory, the family stress model, and models on parenting determinants, this thesis aims at revisiting the relation between socioeconomic adversityoperationalized as socioeconomic status (SES)and parenting practices, by examining the mediating role of contextual stressors (Study 1) as well as considering the potential influence of child characteristics on parenting practices (Study 2). Two studies using varied and complementary research designs are proposed. Notably, Study 1 was conducted among a diversified sample and adopted a multi-informant approach, whereas Study 2 relied on prospective and observational data.
Study 1, which included 156 mother-child dyads (M age = 11), examined the potentially mediating role of contextual stressors in the relation between SES and autonomy-supportive vs. controlling parenting practices. Specifically, mothers reported their SES and contextual stressors, while their children reported their general perceptions of their mothers’ practices. Study 2 assessed the unique role of SES and child characteristics (i.e., temperament and competence level) in estimating parenting practices, based on observations of parent-child interactions in a more specific context (i.e., guided learning domain). To do so, a sample of 192 mothers and their 4-year-old children, recruited through a longitudinal research project, engaged in a guided learning task during which their interactions were filmed and later coded. SES and child characteristics were assessed before these interactions, yielding a prospective design.
First, path analyses from Study 1 did not confirm the proposed mediational model when contextual stressors were aggregated without distinction in terms of their nature or intensity. However, exploratory analyses suggested that more serious contextual stressors, such as those threatening parents’ basic physical and psychological needs, were linked to SES and, in turn, were negatively associated with autonomy support, while being positively linked to controlling parenting. Path analyses from Study 2 then showed that relations between SES and parenting practices in the guided learning domain may be more modest than previously reported when they are adjusted for more proximal risk factors. Some suboptimal parenting practices were indeed more strongly linked to child characteristics (i.e., difficult temperament and lower level of competence) than to SES, suggesting that these additional risk factors may affect some parenting components more directly. Latent profile analyses also suggested the co-occurrence of SES and demanding child characteristics, which could then lead to suboptimal parenting practices.
Altogether, the present results underline the importance of describing the experience of vulnerable parents with more nuance, particularly by specifying the nature of the stressors they encounter, but also by controlling for other risk factors they might be facing. Theoretical and practical implications of this thesis for parent-child relationships in the context of socioeconomic adversity are discussed, as well as limitations and future research directions.
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Le bien-être et la priorisation de certaines valeurs : étude sur les valeurs intrinsèques et extrinsèques et leurs corrélats parentauxTessier, Jeanne 09 1900 (has links)
Thèse de doctorat présenté en vue de l'obtention du doctorat en psychologie - recherche intervention, option psychologie clinique (Ph.D) / Nos valeurs sont au cœur de notre personnalité et de notre identité, servant de principes directeurs pour notre vie. La théorie de l’autodétermination (TAD) fait la distinction entre les valeurs intrinsèques (VI; p.ex., les relations intimes épanouissantes, la connaissance de soi et l’esprit de communauté) et les valeurs extrinsèques (VE; p.ex., la richesse, la beauté et la célébrité). Les premières seraient les seules à répondre directement aux besoins psychologiques fondamentaux innés et universels des êtres humains. L’adolescence étant une période clef pour le développement des valeurs, l’objectif de la présente thèse était d’enrichir les connaissances relatives aux VI et aux VE pendant cette période de vie en clarifiant leurs relations avec le bien-être et la prise de risque (Étude 1), ainsi qu’en examinant comment les trois composantes délétères du parentage s’y relient (Étude 2). Les études passées ayant souvent étudié les valeurs des adolescents en agrégeant les VI et les VE, cette thèse a plutôt cherché à établir leurs contributions respectives aux associations. La thèse s’est aussi intéressée à la fois à l’importance accordée aux valeurs (valorisation) et au niveau auquel les valeurs sont mises en pratique (implantation). À ces fins, 647 adolescents âgés entre 14 et 17 ans ont été recrutés afin de remplir un questionnaire en ligne.
Les résultats de l’Étude 1 ont d’abord montré, tel qu’attendu, que la valorisation des VI par les adolescents était associée à un plus grand bien-être alors que la valorisation et l’implantation de leurs VE étaient associées positivement à la prise de risque. L’Étude 1 a aussi examiné les interactions entre la valorisation et l’implantation des valeurs et a révélé que d’une part, l’importance accordée aux VE n’était jamais reliée au bien-être, peu importe à quel point les adolescents accordaient d’importance aux VI. D’autre part, chez les adolescents mettant moins en pratique les VI, l’implantation des VE était associée à un plus grand bien-être, alors qu’elle n’y était pas reliée chez ceux qui mettaient davantage en pratique les VI. Des analyses exploratoires ont toutefois montré que les bénéfices affectifs observés chez certains adolescents implantant davantage de VE se limitaient à des aspects plus éphémères du bien-être (c’est-à-dire, les affects positifs et la vitalité), en contraste avec les bénéfices associés aux VI (c’est-à-dire, davantage d’affects positifs, de vitalité, de satisfaction de vie et de présence de sens).
Dans le cadre de l’Étude 2, nous nous sommes d’abord intéressées aux associations directes entre le parentage et les valeurs des adolescents et ensuite, au possible rôle modérateur du parentage dans l’association entre les valeurs parentales et les valeurs des adolescents. Un accent a été mis sur les trois composantes du parentage délétère : le parentage rejetant, chaotique et contrôlant. Lorsque ces trois composantes étaient prises en compte, seul le parentage contrôlant était associé significativement aux valeurs des adolescents. Plus les adolescents percevaient leurs parents comme contrôlants, plus ils étaient susceptibles d’accorder de l’importance aux VE. Ensuite, nous avons observé que seul le parentage chaotique modérait la correspondance entre les valeurs des parents et celles de leurs adolescents. Plus les parents étaient perçus comme ayant des pratiques parentales chaotiques, moins le niveau d’importance accordée aux VE des adolescents était similaire à celui de leurs parents. Ces résultats suggèrent que les parents peuvent influencer l’adoption des valeurs de leurs adolescents de façon directe, via un parentage contrôlant, de même que de façon indirecte, via un parentage chaotique.
En somme, les résultats des deux études de la thèse contribuent à enrichir les connaissances au sujet des valeurs à l’adolescence et à clarifier certaines associations ambigües dans la littérature. Alors que l’Étude 1 de la thèse appuie l’idée qu’il serait bénéfique pour la santé psychologique et physique des jeunes de favoriser leur adoption de VI, tout en limitant celle de VE, l’Étude 2 de la thèse fournit des pistes de stratégies potentielles pour le faire. Mises ensemble, les deux études de la thèse nous orientent vers l’implantation d’interventions aidant les parents à adopter des pratiques parentales moins contrôlantes et moins chaotiques afin de favoriser un développement sain des valeurs chez les jeunes. / Our values are at the heart of our personality and identity, serving as guiding principles throughout our life. Self-determination theory (SDT) makes the distinction between intrinsic values (IV; e.g., close relationships, self-knowledge, and community feeling) and extrinsic values (EV; e.g., wealth, beauty, and fame). Only IV would allow the direct satisfaction of our basic psychological needs which are innate and universal in human beings. Adolescence being a key period for value development, the goal of this dissertation was to advance knowledge regarding IV and EV during this life period by clarifying their associations with well-being and risk-taking (Study 1) and by examining how the three detrimental parenting components relate to them (Study 2). As past studies have often studied adolescents’ values by aggregating IV and EV, the present dissertation aims instead to establish their respective contributions to observed associations. This dissertation has also taken interest in the importance given to values (talk) as well as the degree to which values are put into practice (walk). To these ends, 647 adolescents aged between 14 and 17 years old were recruited to complete an online survey.
The results of Study 1 first showed, as expected, that adolescents’ talking of IV was associated with greater well-being, whereas the talking and walking of EV were associated with more risk-taking. Study 1 also examined the interactions between values’ talk and walk and revealed that, on the one hand, the talking of EV was never related to well-being, no matter how much adolescents gave importance to IV. On the other hand, among adolescents who put less IV into practice, the walking of EV was associated with more well-being, whereas it wasn’t related to it among those who put more IV into practice. Exploratory analyses however showed that the observed wellness benefits observed among some adolescents putting more EV into practice were limited to more fleeting aspects of well-being (i.e., positive affect and vitality), in contrast to the benefits related to IV (i.e., more life satisfaction, presence of meaning, positive affect and vitality).
In Study 2, we were interested in the direct associations between parenting and adolescents’ values and to the potential moderating role of parenting in the association between parental values and adolescents’ values. We focused on the three components of detrimental parenting: rejecting, chaotic, and controlling parenting. When these three components were taken into account, only controlling parenting was significantly related to adolescents’ values. The more adolescents perceived their parents as controlling, the more they were susceptible to give importance to EV. Next, we also observed that only chaotic parenting moderated the correspondence between parents’ and adolescents’ values. The more parenting was perceived as chaotic, the lower the similarity was between the degree of importance given to EV by adolescents and their parents. Results suggest that parents can influence adolescents’ value adoption in a direct manner, through controlling parenting, as well as in an indirect manner, through chaotic parenting.
In sum, results from the two studies of this dissertation contribute to enrich knowledge regarding values in adolescence and to clarify certain ambiguous associations in the literature. While Study 1 supports the idea that it would be beneficial for adolescents’ psychological and physical wellness to foster their adoption of IV, while limiting that of EV, Study 2 provides potential strategies to accomplish that. Together, the present dissertation’ studies recommend the delivery of interventions helping parents to adopt less controlling and chaotic parenting practices to foster a healthy development of values in adolescents.
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Les rêves dysphoriques chez les enfants : épidémiologie, facteurs de risque et traitementSimard, Valérie January 2008 (has links)
Thèse numérisée par la Division de la gestion de documents et des archives de l'Université de Montréal.
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Programmes de parentalité pour la prévention des problèmes extériorisés : efficacité du programme ÉQUIPE, prédicteurs de l’engagement des parents et stratégies d’interventionMurray, Julie 12 1900 (has links)
Thèse de doctorat présentée en vue de l'obtention du doctorat en psychoéducation (Ph.D) / Externalizing behaviour problems are among the most prevalent motives for consultation of psychosocial services and are associated with significant negative consequences. Given that parenting practices are among the most important risk and protective factors in the development of externalizing behaviour problems, several parenting programs have been developed. A preventive approach should be prioritized to maximize the benefits of these programs and limit the consequences of externalizing behaviour problems. However, recruiting parents to these programs in a prevention context remains a pervasive challenge. In addition, many professionals in Quebec have limited access to French-language resources on effective practices to manage externalizing behaviour problems, as they are typically found in manuals for evidence-based programs that require costly training. In light of this, the general objectives of this thesis are to evaluate the ÉQUIPE parenting program in a prevention context, examine the factors predicting parental refusal to participate in the prevention study evaluating this program, and to better equip professionals in their clinical practice with parents.
The first thesis article is a randomized controlled trial (RCT) aimed to evaluate the ÉQUIPE program in the prevention of childhood externalizing behaviour problems and to test whether the intervention's effects are explained by the improvement of parenting practices. The results suggest that program participation is associated with parents' improved ability to provide structure and set limits, as well as with enhanced child cooperation. Indirect effects of the program through parents' ability to structure and set limits were also demonstrated on child cooperation and externalizing behaviour problems.
The second article aimed to evaluate whether sociodemographic characteristics, as well as other children and parent characteristics, were associated with parental refusal to participate in the RCT evaluating the ÉQUIPE program. Results show that lower perceived parental efficacy and better quality of marital relationships were associated with the refusal to participate in the RCT.
Finally, the clinical chapter aimed to better equip professionals working with parents of young children displaying externalizing behaviour problems. This chapter highlights the latest knowledge of early childhood externalizing behaviour problems, assessment methods, best intervention practices for parents of children at-risk or manifesting externalizing behaviour problems, as well as the studies on the efficacy of these interventions. / Les problèmes de comportements extériorisés à l’enfance sont parmi les motifs de consultation les plus prévalents et peuvent générer d’importantes répercussions. Plusieurs programmes de soutien à la parentalité ont été développés, considérant que les pratiques parentales sont parmi les facteurs de risque et de protection les plus importants. Une approche préventive doit être privilégiée pour maximiser les bénéfices de ces programmes et limiter les conséquences des problèmes de comportements extériorisés. Or, le recrutement des parents reste un enjeu omniprésent pour participer à un programme de soutien à la parentalité en contexte de prévention. En plus, plusieurs intervenants au Québec ont un accès limité aux ouvrages en français portant sur les pratiques efficaces pour gérer les problèmes de comportements extériorisés. En effet, ces pratiques se trouvent généralement dans les manuels d’animation des programmes probants requérant une formation couteuse. À la lumière de ces constats, les objectifs généraux de cette thèse sont d’évaluer le programme de soutien à la parentalité ÉQUIPE en contexte de prévention, tester les facteurs susceptibles de prédire le refus des parents de participer à l’étude évaluant ce programme et d’outiller les intervenants dans leur pratique auprès des parents.
Dans le cadre d’un essai contrôlé randomisé (ECR), le premier article de la thèse visait à évaluer l'efficacité du programme ÉQUIPE pour prévenir les problèmes de comportements extériorisés à l’enfance et à tester si les effets de l'intervention s'expliquent par l’amélioration des pratiques parentales. Les résultats indiquent que la participation au programme est associée à une meilleure capacité des parents d’assurer une structure et de fixer des limites ainsi qu’à une meilleure coopération de l’enfant. Des effets indirects du programme via la capacité des parents à structurer et à fixer des limites ont également été démontrés sur la coopération et les comportements extériorisés de l’enfant.
Le deuxième article visait à évaluer si les caractéristiques sociodémographiques ainsi que les caractéristiques des enfants et des parents étaient associées au refus des parents de participer à l’ECR évaluant le programme ÉQUIPE. Les résultats montrent que la perception des parents d’un moindre sentiment d'efficacité parentale et d’un niveau plus élevé de bonheur dans la relation conjugale était associée au refus de participer à l'ECR.
Enfin, le troisième ouvrage est un chapitre clinique ayant comme objectif d’outiller les intervenants travaillant auprès des parents d’enfants manifestant des problèmes de comportements extériorisés à la petite enfance. Ce chapitre met en lumière les connaissances les plus récentes sur les problèmes de comportements extériorisés à la petite enfance, les méthodes d’évaluation, les pratiques à promouvoir auprès des parents d’enfants à risque ou manifestant des problèmes de comportements extériorisés ainsi que les études d’efficacité de ces interventions.
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Dépression parentale postnatale et développement socio-émotionnel de l'enfant : processus familiaux impliqués et inégalités socio-économiquesClément, Myriam 03 1900 (has links)
Contexte : La santé mentale des parents est déterminante pour celle de leurs enfants, étant associée à celle-ci par des mécanismes génétiques, sociaux et environnementaux. La dépression est un des problèmes de santé mentale les plus prévalents chez les parents en période postnatale, et plusieurs études ont montré des associations entre celle-ci et le développement des enfants à court et long terme. Or, peu d’études nous renseignent quant aux rôles distincts et combinés de la dépression maternelle et paternelle dans l’émergence de problèmes internalisés et externalisés au cours de l’enfance et l’adolescence dans divers contextes socio-économiques, ainsi qu’aux processus familiaux impliqués dans ces associations. Ce manque de connaissances limite de notre capacité à développer des interventions ciblant l’ensemble du système familial, adaptées pour les mères et les pères et tenant compte des inégalités socio-économiques de santé.
Objectifs : Étudier les rôles distincts et combinés de la dépression postnatale de la mère et du père sur le développement socio-émotionnel de l’enfant dans divers contextes socio-économiques, ainsi que les processus familiaux impliqués. La thèse comporte trois objectifs : 1) Tester les associations entre la dépression postnatale de chacun des parents et les symptômes internalisés/externalisés de la petite enfance à l’adolescence (1,5 à 17 ans), et si celles-ci sont modérées par le statut socio-économique familial (SES); 2) Identifier quel modèle théorique (maternel unique, additif, synergique ou croisé) décrit mieux la dynamique entre la dépression postnatale maternelle et paternelle, en association avec les symptômes internalisés/externalisés de l’enfance à l’adolescence (3,5 à 17 ans), dans les familles à faible et à haut SES; et 3) Tester le rôle de mécanismes familiaux pouvant potentiellement expliquer que les dépressions postnatales maternelle et paternelle soient associées aux symptômes internalisés/externalisés de l’enfance à l’adolescence (3,5 à 17 ans).
Méthodes : La thèse repose sur l’utilisation des données de l’Étude longitudinale du développement des enfants du Québec, une cohorte de naissance représentative (1997-98) du Québec, Canada. Les symptômes dépressifs maternels et paternels ont été mesurés cinq mois après la naissance, à l’aide du Center for Epidemiologic Studies Depression Scale. Les symptômes internalisés/externalisés des enfants ont été rapportés par les mères, les pères, les enseignants et les enfants, avec le Social Behavior Questionnaire (1,5 à 13 ans) et le Mental Health and Social Inadaptation Assessment for Adolescents (15 à 17 ans). Les indicateurs du SES ont été rapportés
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par la mère à 5 mois. Les pratiques parentales, la satisfaction conjugale et le fonctionnement familial ont été rapportés par chacun des parents à 2,5 et/ou 3,5 ans. Des modèles linéaires à effets mixtes à trois niveaux ont été utilisés pour tester les associations pour les articles 1 et 2. Des modèles à équations structurelles ont été utilisés pour tester les médiations de l’article 3.
Résultats : 1) La dépression postnatale de chacun des parents était associée à un niveau plus élevé de symptômes/problèmes de santé mentale chez l’enfant, cette association étant plus forte dans les familles à faible SES qu’à haut SES; 2) Dans les familles ayant un faible SES, les résultats ont appuyé le modèle synergique : la dépression postnatale du père a exacerbé la force des associations entre la dépression postnatale de la mère et les symptômes internalisés/externalisés. Dans les familles ayant un haut SES, les résultats ont appuyé le modèle maternel unique, puisque la dépression maternelle était associée à une augmentation des symptômes internalisés/externalisés, alors que la dépression paternelle ne l’était pas; 3) La dépression postnatale de la mère était associée à la santé mentale de l’enfant principalement via les pratiques parentales coercitives maternelles et le fonctionnement familial et, dans une moindre mesure, par un effet de débordement sur la satisfaction conjugale paternelle. La dépression postnatale du père était associée à la santé mentale de l’enfant principalement via le fonctionnement familial, ensuite via la satisfaction conjugale paternelle, et dans une moindre mesure, via les pratiques parentales paternelles.
Conclusions : La dépression postnatale maternelle et paternelle ainsi que le faible SES familial constituent des facteurs de risque pour les problèmes internalisés et externalisés au cours de l’enfance et l’adolescence. L’accumulation de ces facteurs est associée à un risque de problèmes de santé mentale encore plus élevé que la somme des risques reliés à chacun de ceux-ci séparément. Ces données suggèrent que les programmes de santé publique et les services de santé mentale devraient adopter une approche universelle proportionnée pour prévenir la dépression parentale en période postnatale ainsi que les problèmes de santé mentale chez les enfants exposés à celle-ci. Les pratiques parentales de la mère, la satisfaction conjugale du père et le fonctionnement familial sont les principaux mécanismes impliqués dans les associations entre la dépression parentale postnatale et la santé mentale de l’enfant et sont des avenues à considérer pour la recherche et l’intervention visant à prévenir la transmission intergénérationnelle des problèmes de santé mentale. / Context: The mental health of parents plays a crucial role in the well-being of their children, being linked through genetic, social, and environmental mechanisms. Depression is one of the most prevalent mental health issues among parents in the postnatal period, and several studies have shown associations between maternal and paternal depression and the short- and long-term development of children. However, few studies provide insight into the distinct and combined roles of maternal and paternal depression in the emergence of internalizing and externalizing problems during childhood and adolescence in various socioeconomic contexts, as well as the family processes involved in these associations. This lack of knowledge limits our ability to develop interventions targeting the entire family system, tailored for both mothers and fathers, and accounting for socioeconomic health inequalities.
Objectives: Studying the distinct and combined roles of maternal and paternal postnatal depression in the socio-emotional development of the child across various socioeconomic contexts, as well as the family processes involved. The thesis has three objectives: 1) To test the associations between postnatal depression in each parent and internalizing/externalizing symptoms from early childhood to adolescence (1,5 to 17 years), and whether these associations are moderated by family socioeconomic status (SES); 2) To identify which theoretical model (maternal unique, additive, synergistic, or crossover) best describes the dynamics between maternal and paternal postnatal depression in association with internalizing/externalizing symptoms from childhood to adolescence (3,5 to 17 years) in low and high SES families; and 3) To test whether maternal and paternal postnatal depression are associated with internalizing/externalizing symptoms from childhood to adolescence (3,5 to 17 years) through parenting practices, marital satisfaction, and family functioning.
Methods: The thesis relies on the use of data from the Québec Longitudinal Study of Child Development, a representative birth cohort (1997-98) from Québec, Canada. Maternal and paternal depressive symptoms were measured five months after birth using the Center for Epidemiologic Studies Depression Scale. Child internalizing/externalizing symptoms were reported by mothers, fathers, teachers, and children themselves using the Social Behavior Questionnaire (1,5 to 13 years) and the Mental Health and Social Inadaptation Assessment for Adolescents (15 to 17 years). SES indicators were reported by the mother at 5 months. Parental practices, marital satisfaction, and
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family functioning were reported by each parent at 2,5 and/or 3,5 years. Three-level mixed-effects linear models were used to test the associations for objectives 1 and 2. Structural equation models were used to test the mediations for objective 3.
Results: 1) Postnatal depression in each parent was associated with a higher level of mental health symptoms in the child, with this association being stronger in low SES families than in high SES families; 2) In low SES families, the results supported the synergistic model, as paternal postnatal depression exacerbated the strength of the associations between maternal postnatal depression and internalizing/externalizing symptoms. In high SES families, the results supported the maternal unique model, as maternal depression was associated with an increase in internalizing/externalizing symptoms, while paternal depression was not; 3) Maternal postnatal depression was associated with child mental health primarily through coercive maternal parenting practices and family functioning, and to a lesser extent, through an overflow effect on paternal marital satisfaction. Paternal postnatal depression was associated with child mental health primarily through family functioning, then through paternal marital satisfaction, and to a lesser extent, through paternal parenting practices.
Conclusions: Maternal and paternal postnatal depression, as well as low family SES, are risk factors for internalizing and externalizing problems during childhood and adolescence. The accumulation of these factors is associated with a higher risk of mental health problems than the sum of the risks associated with each of them separately. Maternal parenting practices, paternal marital satisfaction, and family functioning are the main mechanisms involved in the associations between postnatal parental depression and child mental health, with different importance depending on the gender of the depressed parent. These findings suggest that public health programs and mental health services should adopt a proportionate universal approach to prevent postnatal parental depression and mental health problems in children exposed to it. Parenting practices, marital satisfaction, and family functioning are avenues to consider for research and intervention aimed at preventing the intergenerational transmission of mental health problems.
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Parental separation and child adjustment : longitudinal perspective and risk factorsDi Stefano, Gessica 03 1900 (has links)
Malgré de nombreuses études qui soutiennent l'idée que les enfants ayant vécu la rupture de leurs parents rencontrent un plus haut niveau de difficultés affectives et comportementales que les enfants de familles intactes, certaines questions restent à éclaircir. Notamment, les données empiriques existantes ne conduisent pas à des conclusions précises quant au moment exact de l’apparition de ces difficultés. De plus, ce n'est pas clair si ces difficultés sont associées à la séparation en soi, ou à bien d'autres facteurs liés à la séparation.
Cette thèse est constituée de deux articles empiriques. Le premier examine l’adaptation de l’enfant avant et après la séparation en fonction du sexe et de l'âge au moment de la séparation. Le second article présente une étude qui a pour objectif de départager l’importance des facteurs parentaux et contextuels et celle de la séparation parentale pour expliquer l’adaptation de l’enfant.
Les participants proviennent de l'Étude Longitudinale du Développement des Enfants du Québec (ÉLDEQ, 1998-2006). À chaque enquête de l'ÉLDEQ, une entrevue structurée réalisée auprès de la mère a permis d'évaluer les niveaux d’hyperactivité/impulsivité, d’anxiété et d’agressivité physique de l’enfant. Pendant cette entrevue, les mères ont également répondu à des questions sur la qualité de leurs pratiques parentales et sur le revenu du ménage. Finalement, un questionnaire auto-administré à la mère a permis d'évaluer ses propres symptômes de dépression et d'anxiété.
La première étude inclus 143 enfants de familles séparées et 1705 enfants de familles intactes. Deux sous-groupes ont été créés selon que l’enfant ait vécu la séparation entre 2 et 4 ans, ou entre 4 et 6 ans. L’adaptation de l'enfant a été évaluée à un temps de mesure avant la séparation et à deux temps de mesure après la séparation. Les résultats de cette première étude démontrent qu’avant la séparation, les enfants de familles intactes et séparées ne se distinguent pas significativement quant à leurs niveaux d’hyperactivité/impulsivité et d’anxiété. Par contre, ces difficultés deviennent significativement plus élevées chez les enfants de familles séparées après la rupture des parents. D’autres parts, le niveau d’agressivité physique est plus élevé chez les enfants de la séparation indépendamment du temps de mesure. Finalement, les différences entre les deux groupes d’enfants ne dépendent pas du sexe ou de l’âge au moment de la séparation.
La deuxième étude inclus 358 enfants de 8 ans qui ont vécu la séparation de leurs parents, et 1065 enfants du même âge provenant de familles intactes. Après avoir contrôlé pour le sexe de l’enfant, les résultats ont démontré que lorsqu’on tient compte de la contribution des symptômes maternels de dépression et d'anxiété, de la qualité des pratiques parentales et du revenu du ménage dans l’adaptation de l’enfant, la séparation parentale ne demeurent plus liée aux niveaux d’anxiété et d'agressivité physique de l’enfant. Par contre, la relation entre la séparation parentale et l’hyperactivité/impulsivité de l’enfant demeure significative.
Les résultats présentés dans les articles sont discutés ainsi que leurs implications. / Despite the large body of research supporting the idea that children who experience their parents’ separation encounter more emotional and behavioral difficulties than children who grow up in continuously intact homes, several questions remained to be investigated. Specifically, empirical evidence does not lead to clear conclusions regarding the time of onset of the adjustment difficulties experienced by children whose parents separate. Furthermore, it is not clear whether it is the separation per se that leads to these difficulties, or whether other factors can explain this association.
The present thesis is made up of two empirical articles. The first examines the role of gender and age at the time of separation in children’s pre- and post-separation adjustment. The second article aims to disentangle the role of parental and contextual factors, and that of parental separation, in predicting child adjustment.
Participants were from the Quebec Longitudinal Study of Child Development (QLSCD, 1998-2006). At every wave of the QLSCD, a structured interview with the mother allowed to assess children’s levels of hyperactivity/ impulsivity, anxiety, and physical aggression. During this interview, mothers also answered questions regarding the quality of their parenting and their household income. Finally, a self-report questionnaire was administered to mothers in order to assess their own symptoms of depression and anxiety.
The first study included 143 children from separated families and 1705 children from intact families. Two categories of children were created according to whether separation occurred between ages 2 and 4, or between ages 4 and 6. Child adjustment variables were assessed at one time point prior to parental separation and at two time points following separation. The results of this first paper demonstrated that prior to separation, children of intact and separated families did not differ significantly with regards to their levels of hyperactivity/impulsivity and anxiety. However, children whose parents separated had significantly higher hyperactivity/impulsivity and anxiety levels after the occurrence of separation. Physical aggression was not further increased following parental separation, but was higher in children who experienced separation, irrespective of time. No gender or age differences were found in children’s pre- and post- separation adjustment.
The second study included 358, 8 year-old children who had previously experienced parental separation, and 1065 children of the same age who lived in consistently intact homes since birth. After controlling for child gender, results demonstrated that once the contribution of maternal symptoms of depression and anxiety, parenting quality and household income was accounted for, parental separation was no longer associated with child anxiety and physical aggression. However, the relationship between separation and hyperactivity/impulsivity remained significant over and beyond what was contributed by the other variables.
The results presented in the articles are discussed, and their implications are highlighted.
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The relationship between parental practices and suicidal behaviors in Québec adolescentsAhmadi, Shamila 08 1900 (has links)
Sommaire
Cette thèse examine les liens entre la présence de risques suicidaires chez les adolescents et leur perception des pratiques de chacun de leurs parents. L’étude a examiné l’association entre le comportement suicidaire et différents aspects des pratiques parentales incluant l’affection, l’exercice du contrôle comportemental et psychologique ainsi que les conflits entre parent et adolescents. La thèse a également examiné l’effet du statut matrimonial des parents sur le comportement suicidaire chez les jeunes. Le dernier objectif de l’étude a été d’explorer le rôle du sexe de l’adolescent comme facteur de vulnérabilité face au suicide. L’échantillon de l’étude était composé 1096 adolescents Montréalais, âgés de 11 à 18 ans. L’échantillon était également réparti entre filles et garçons, fréquentant deux écoles secondaires de la région de Montréal, dans la province du Québec au Canada. Il y avait deux groupes à l’étude : le groupe suicidaire et le groupe non-suicidaire. Le premier groupe incluait les sujets présentant des idéations suicidaires et ceux ayant fait une ou plusieurs tentatives de suicide. Un questionnaire auto-rapporté fut administré à chaque sujet pour évaluer les dimensions suivantes auprès de la mère et du père : le niveau de proximité affective, le niveau de supervision parentale, le contrôle comportemental et le contrôle psychologique, la tolérance à l’égard des amis, ainsi que la fréquence et l’impact émotionnel des conflits. Une échelle a également évalué la présence éventuelle de comportements suicidaires chez les jeunes. Dans le but de tester l’hypothèse de base de l’étude, une série d’analyses descriptives et une MANCOVA ont été réalisées. L’hypothèse générale de la thèse postulant que les adolescents ayant des risques suicidaires présenteraient des relations plus problématiques avec leurs parents fut confirmée. En contrôlant l’effet de la détresse psychologique des adolescents, les analyses ont mené à la conclusion que, dans les familles biparentales, un faible niveau de proximité affective avec la mère, une fréquence plus élevée de conflits avec la mère, un excès du contrôle psychologique et un plus faible niveau de supervision maternelle, présentaient des liens significatifs avec le comportement suicidaire chez les adolescents. Indépendamment de la structure familiale, les caractéristiques suivantes du père étaient respectivement perçues par l’adolescent comme ayant des liens significatifs avec le comportement suicidaire des adolescents: faible proximité affective, impact émotionnel et fréquence élevée des conflits ainsi que le manque de supervision. Ces résultats ont été interprétés à la lumière des théories de la socialisation qui mettent l’accent sur le rôle central de la qualité des liens affectifs entre parents et adolescents, comme facteur de protection contre les risques suicidaires. Les résultats ont aussi révélé que les filles adolescentes sont plus exposées aux risques suicidaires tels que tentatives et idéations suicidaires. Les conclusions de cette étude soulignent le besoin urgent de recherches plus poussées sur le comportement suicidaire des adolescents et leurs liens avec les facteurs familiaux, en tenant compte du statut matrimonial des parents. La thèse met également l’accent sur la nécessité de mettre en place des programmes de prévention auprès des adolescents présentant des risques suicidaires élevés. / Abstract
This thesis explores the relationship between the risk of suicidal behaviour in adolescents and their perception of parental practices used in their families. This study is primarily aimed at investigating the association between suicidal behavior in a Montreal sample of adolescents and several aspects of their parents’ parental practices including parent-child bonding, parental psychological and behavioral control, and parent- adolescent conflict. The second goal of this thesis was to examine the effect of parents’ marital status on adolescents’ suicidal behavior. The final objective of this study was to explore the link between gender difference and vulnerability to suicidal behavior in adolescents. The participants of this study included 1096 Montréal high school students, aged between 11 and 18 years, equally divided in boys and girls, in the province of Québec, Canada. There were two groups involved in this study: non suicidal and suicidal behavior. The suicidal behavior group included both suicidal ideation and suicide attempt behaviors. A self-report questionnaire was administrated to evaluate the level of parent and child bonding, the quality of parental psychological and behavioral control, and the level of adolescent’s conflict with each of the parents and risk of suicide in young individuals. A series of descriptive analysis and a multivariate analysis of covariant (MANCOVA) was performed in order to test the hypotheses of the study. The general hypotheses of the study postulating that adolescents who perceived a more troubled relationship with their parents, were at a higher risk of suicidal behaviors were confirmed. The evaluation of parental practices characteristics after being controlled for psychological distress and family structure concluded that in the case of intact families the high emotional impact and frequency of conflict with the mother, lack of maternal emotional bonding, excess of maternal psychological control, and lack of maternal supervision are significantly related to adolescents’ suicidal behaviors. In both families structures, the strongest significant characteristics of paternal parental practices perceived by adolescents with suicidal behavior was the lack of emotional bonding between father and child, the high impact and frequency of conflict between them, and lack of paternal supervision respectively. These results are interpreted in the light of socialization theory which emphasizes on the crucial role of the quality of the parent- adolescent bonding as a protective factor against suicidality in adolescents.
The result also revealed that adolescent girls are at a higher risk of demonstrating suicidal behaviors such as ideation and attempt than boys. The findings of this study demonstrate an urgent need for more research on adolescent’s suicidal behavior and risk factors especially on parents’ marital status. The study also highlights the necessity of designing prevention programs specifically aimed at adolescents with an elevated risk of suicide.
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