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Vision, montage et trame sonore dans «Tous les matins du monde», de Pascal Quignard

Bérubé, Annabel 12 1900 (has links)
L’étude de « Tous les matins du monde», de Pascal Quignard, et ponctuellement, de « Terrasse à Rome», nous permettra d’examiner les relations entre cinéma et littérature d’un point de vue poétique et esthétique et d’approfondir l’approche intermédiale de la littérature. À l’aide de la théorie de la lecture d’Umberto Eco, nous montrerons comment l’encyclopédie filmique du lecteur peut le rendre réceptif à un effet-cinéma en littérature. Nous étudierons les indices implicites qui, ensemble, permettent de parler d’une esthétique filmique. Trois grands chapitres permettront d’étudier cela : vision, montage et univers sonore du texte. Cet angle d’approche devrait permettre de relire « Tous les matins du monde » suivant une perspective critique nouvelle, tout en approfondissant les recherches sur l’intermédialité. / The study of « Tous les matins du monde », of Pascal Quignard, and punctually, of « Terrasse à Rome », will allow us to examine the relationship between cinema and literature from a poetic, esthetical point of view and a deepen literature’s intermediary approach. Using Umberto Eco’s reading theory, we will observe how the reader’s film encyclopaedia may make him receptive to cinema-effect literature. We will study the implicit clues which, together, create the film esthetic. Vision, editing and sounding can be studied through three chapters. We hope that this perspective will allow the reading of « Tous les matins du monde » from a new critical perspective, while deepening the intermediality researches.
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Les hétérologies du savoir (Roland Barthes, Pascal Quignard) / The Heterologies of Knowledge (Roland Barthes, Pascal Quignard)

Messager, Mathieu 06 December 2016 (has links)
De Roland Barthes à Pascal Quignard, ce que l’on observe c’est la recherche d’une hétérologie du savoir ; l’accentuation d’un discours « autre » sur le savoir ou plutôt la spectacularisation d’une forme hétérodoxe de l’écriture du savoir. Cela passe par le mélange des registres narratifs et argumentatifs, par le choix d’une forme plus fragmentaire que dissertative, par l’ouverture aux jeux énonciatifs comme par l’accueil de courts passages fictionnels dans les marges de la prose d’idées, par le souci enfin de la dimension figurale qui travaille en profondeur l’écriture du texte théorique. En engageant une comparaison entre ces deux générations d’écrivains, nous avons tenté une approche généalogique de cette ressaisie « hétérologique » des savoirs par la littérature. La question a été la suivante : qu’est-ce que l’insistance de la littérarisation du discours savant par les littéraires nous dit, en retour, de l’idée que la littérature se fait d’elle-même ? Derrière toutes ces annexions des disciplines savantes dans le domaine de la littérature – d’ailleurs exclusivement menées depuis la littérature, dans une indifférence quasi unanime de la « science » dont l’émancipation n’a plus à être revendiquée – n’y-a-t-il pas toute une stratégie de redressement symbolique du pouvoir et de la figure du littéraire ? Il ne s’agit pas ici d’une contribution à l’histoire de la littérature – dont le plan, souvent trop vaste, finit par essentialiser l’objet qu’elle se propose précisément d’historiciser –, mais plutôt d’une participation à l’histoire de l’idée de littérature ; et à l’intérieur de celle-ci, de façon plus resserrée encore, la tentative d’éclairer l’histoire de l’idée selon laquelle la littérature récente s’est voulue (de nouveau) souveraine dans l’ordre des discours. / The thing one observes moving from Roland Barthes to Pascal Quignard is the search for a sort of heterology of knowledge; the emphasis of an “other” discourse on knowledge or rather the spectacular display of a heterodox form for the writing of knowledge. This takes place by means of the intertwinement of both narrative and argumentative registers, as well as by the choice of a more fragmented rather than dissertational form, by a sort of openness to enunciation games but also by the incorporation of short fictional excerpts within the margins of such prose of ideas and finally by pondering the figural dimension deeply operating the writing of the theoretical text. The comparison initiated herewith between these two generations of writers has led us to put forward a genealogical approach of such “heterological” restoration of knowledge by literature. The question was outlined as follows: what does the insistence of the use by the literary of a scholar discourse literalization tell us, in its own way, concerning the very idea literature projects of itself? Underlying all the annexations of scholarly disciplines within the field of literature — indeed exclusively conducted from literature's point of view, in an almost unanimous indifference towards “science” whose emancipation no longer needs to be claimed — one asks whether there would not be a complete symbolic turnaround strategy of both the power and the figure of the literary. We do not aim at contributing to the history of literature — whose plan, often too wide, ends by essentializing the precise object it seeks to historicize — but rather to participating in the history of an idea of literature itself; and herewith, in a more strict manner, attempting to enlighten the history of the idea that recent literature has (once again) sought sovereignty within the order of discourse.
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Solitude et communauté humaine dans « L’Invention de la solitude » de Paul Auster, « Le Salon du Wurtemberg » de Pascal Quignard, et « La fin des temps » de Murakami Haruki / Solitude and Human Community in The Invention of solitude (Paul Auster), Le Salon du Wurtemberg (Pascal Quignard) and Hard-Boiled Wonderland and the End of The World (Murakami Haruki)

Bigay, Michael 23 May 2016 (has links)
Les trois oeuvres de notre corpus déclinent les données d'un vivre-ensemble tissé de solitude, d’une existence qui est coexistence. La solitude affecte des personnages qui constituent les témoins de l'humaine condition. L’oubli qui les hante est également solitude. Dès lors, la mémoire constitue l’antidote communautaire à une amnésie menaçante, et l’intertexte permet d’unir les solitudes par la matérialisation d'une communauté humaine aux prises avec l’altérité du réel. Cette communauté s'exprime de manière privilégiée dans ces trois récits qui donnent libre cours aux tensions et contradictions d'un réel toujours étranger à l'homme. Murakami, Auster et Quignard reflètent cette solitude communautaire dans des récits ouverts au dèmos qui accueillent cette altérité à laquelle le sacré et les mythes donnent voix. Chez les trois auteurs, c’est le problème de l'absolument autre et de sa traduction mythique qui permet de comprendre ce qui unit les hommes, mais aussi ce qui en eux – et dans le réel –, résiste à la socialité. Ce problème est donc éminemment communautaire. Présente dans les trois ouvrages, la musique, expression du génie humain, est également solitude. Elle traduit dans les oeuvres une présence/absence du souvenir, donne voix à l’indicible, renvoie à une moralité infinie, ou reste liée à l’animalité. Quant à la présence de l’auteur ou du narrateur dans les textes, le lecteur est confronté à trois manières différentes de donner voix à la communauté humaine, que ce soit par le deuil du lyrisme auctorial, en dotant au contraire sa voix d'une forte expressivité, ou à travers une voix narrative qui gagne en puissance au fil de l'ouvrage, illustrant ainsi l'engagement graduel du personnage dans le texte. La dimension historique, mémorielle et politique des communautés représentées, l’effort vers l’être-pour, qui constitue à la fois une théorisation du partage du sensible et une forme non militante de l’engagement personnel et collectif, sont également analysés dans ces trois oeuvres, qui mettent en évidence l’impossibilité d’une solitude non peuplée. / The three novels under scrutiny confront the very fact of existence as coexistence; they express solitude, considered as an unquestionable fact of life. Solitude affects characters who represent all mankind. The oblivion which haunts the protagonists is also an expression of solitude. Memory then becomes the common antidote to an impending amnesia, and intertextuality provides a way to bring solitudes together in a human community confronted to the strangeness of reality. Giving a voice to human community is the aim of these three contemporary novels, which express the tensions and contradictions of a reality filled with an undeniable otherness. Murakami, Auster and Quignard reflect on this common solitude in narratives that are open to that very strangeness, which is conveyed by mythology and the presence of sacred people or objects in the novels. For the three writers, it is the question of otherness and its mythical transcription that allows to understand what brings men together, and the things which, within people and reality, resist to socializing. Therefore, otherness must be considered as an eminently communal element in the novels. Music, an expression of human genius, is also a product of solitude. It expresses the presence/absence of things past, the unspeakable, refers to the infinity of morality, or else remains linked with animality. The reader is confronted to three different ways of expressing human community in the narratives, whether by accepting to give up one's lyricism, or on the contrary by using a very expressive style, or else by allowing the narrative voice to gather momentum throughout the text, to match the gradual social commitment of the protagonist. Therefore music, memory, the historical and political dimension of the depicted communities, the efforts of the characters towards involvement, a non-militant form of commitment, emphasize the fact that solitude, in these novels, is essentially communal.
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Anachronisme, rebuts et survivances dans Les escaliers de Chambord et le Dernier Royaume de Pascal Quignard

Lussier, Etienne 06 July 2016 (has links)
This thesis investigates the particular conception of time developed by Pascal Quignard in his series Dernier Royaume and his novel Les escaliers de Chambord. We argue that this conception of time, which Quignard refers to as Le Jadis, operates through an anachronistic method based on a semiotic apparatus of waste, or rejects. The argument is presented in three different chapters. The first chapter uses the work of Jacques Rancière and Georges Didi-Huberman to show the way in which the concept of anachronism embraces a temporality that blurs the lines between past, present, and future and creates openings to summon and redeem forgotten relics of the past. The second chapter analyzes this open relation to time in Dernier Royaume and Les escaliers de Chambord. In these works, Quignard's notion of Le Jadis seeks specifically to awaken a vertiginously distant conception of past that is incomplete, non-linear, and perpetually becoming. The last chapter analyzes the manner in which Le Jadis can reappear as an active force through the mediation of waste, which constitutes a specific class of signs. The work of Quignard is one of montage and remontage--fragment by fragment, scrap by scrap--of the pieces of memory, which he strives to reopen and release from the linear entrapment of chronological time to which they have been relegated.
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La réception du latin et de la culture antique chez Claude Simon, Pascal Quignard et Jean Sorrente / The reception of latin and classic culture in the works of Claude Simon, Pascal Quignard and Jean Sorrente

Toffoli, Ian de 03 November 2011 (has links)
Lorsqu’un travail critique se propose d’étudier la présence du latin et de la culture classique chez des écrivains contemporains, c’est à la notion d’héritage que l’on pense tout d’abord. Mais cette notion d’héritage pose problème. Elle doit être considérée avec prudence, comme un possible leurre, même si elle est avérée dans les œuvres de nos trois auteurs, de par certains phénomènes formels itératifs, citations latines, ainsi que la transposition de textes antiques. S’il est donc évident que lesdites œuvres affichent une apparente continuité à la fois au niveau formel et au niveau des contenus de culture, l’Antiquité latine réinvestie perd son statut particulier : elle n’est ni objet du texte, ni voix de l’autorité, ni preuve d’érudition (même si elle feint de l’être), ni trésor d’outils rhétoriques qui favorise la séduction : au contraire, elle est un piège posé au lecteur qui fait trop confiance à sa culture. Le réinvestissement de la culture et des textes antiques que nos trois auteurs pratiquent s’approche dangereusement tantôt du stéréotype, du lieu commun, tantôt d’une réutilisation complètement personnelle de la culture antique. Le latin s’avère ou bien un produit de leur imagination d’écrivain (et en tant que tel il n’est pas tout à fait identifiable à la langue morte que nous connaissons), ou bien il fait partie de la productivité textuelle de l’écriture et passe du statut de texte à celui de matériau réutilisable. Le rapport qu’entretiennent Claude Simon, Pascal Quignard et Jean Sorrente avec le latin relève donc du paradoxe : ils réinventent, voire réécrivent l’Antiquité. / When a critic’s work intends to focus on the presence of Latin and classic culture in the work of contemporary writers, one thinks foremost of the notion of heritage. But it is this notion of heritage that poses a problem. One has to approach it in a very prudent way, as if it would be a lure, even though it is attested in the works of our three authors, through the use of recurrent formal parallels, Latin quotations, and the transposition and rewriting of ancient texts. Indeed, though it is evident that these works show an apparent continuity both in form and in cultural content, the reinvested Latin Antiquity looses its particular status: it is neither object of the text, nor voice of the authority, nor proof of erudition (although it sometimes pretends to be), nor treasure box of rhetorical tools that help seducing the reader: on the contrary, it is a trap for the reader who places his trust solely in his cultural knowledge. The reinvestment that our three authors apply to the Latin text and culture gets dangerously close either to the stereotype, the commonplace, either to a completely personal reuse of antique culture. Latin is thus either a product of their artistic imagination (and as such cannot be totally identified with the dead language that we know), either part of the textual productivity of their writing, which means that it must be considered as a reusable material rather than an autonomous text. The bond that ties Claude Simon’s, Pascal Quignard’s and Jean Sorrente’s works to the Latin is thus paradoxical in nature: what they do is reinventing, or rather rewriting Antiquity.
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L'esprit des lieux et le mythe de l'origine dans l'oeuvre romanesque et philosophique de Pascal Quignard / The Spirit of Place and the Myth of Origin in the Novels and Philosophical Essays of Pascal Quignard

Nguyen Thi, Thu Nguyen 08 June 2015 (has links)
Enigmatique, poétique, fragmentaire, foisonnante, réitérative, l’œuvre de Pascal Quignard attire par son univers complexe composé de fiction, de vécu personnel, de récits fabuleux, d’érudition, de pensées philosophiques, dans lequel on rencontre des lieux qui constituent des ports d’attache et qui détiennent les secrets du temps. Ces lieux semblent structurer l’œuvre. L’auteur s’intéresse à l’esprit des lieux comme pour mieux souligner les liens invisibles et imaginaires qui se tissent entre l’homme, son territoire et son passé. Etudier l’esprit des lieux et le mythe de l’origine chez Quignard, c’est essayer de comprendre l’évocation récurrente de ce territoire devenu obsédant et sa puissance de représentation dans la création de l’écrivain. Avec le choix du double corpus, romanesque et philosophique, avec le choix d’une méthode de recherche pluridisciplinaire (critique littéraire, anthropologie, imaginaire), notre thèse se construit en trois parties, qui abordent successivement la question de l’attirance des lieux, celle du glissement de l’enchantement à la mélancolie, ainsi que les caractéristiques de l’écriture poétique et mythique de Quignard. Nous trouvons des lieux enchantés qui reflètent la Weltanschauung de l’auteur. Véritables sources de vie, de l’imagination et de la création, ils suscitent la réconciliation entre l’homme et son passé, son territoire et son identité, même si la mélancolie y demeure fondamentale. Les personnages de Quignard sont extrêmement sensibles à tout ce qui est perdu et oublié, à des maisons et lieux abandonnés, à des hommes qui sont présentés comme des enfants d’Eve exilés. Le désir de ré-enraciner, de se ré-ancrer dans le lieu d’autrefois révèle l’attachement mais aussi la défaillance, car l’homme se trouve vite confronté à ce qui est perdu, au vide. L’enchantement reste éphémère, la mélancolie nous ouvre la porte des lieux sombres. Pour mettre en lumière l’esprit des lieux, Pascal Quignard a recours à une écriture riche en réminiscences, en images, en mythes. Son œuvre est le fruit de l’imaginaire, de l’intuition. Les relations complexes entre Fragments, Réminiscences, Mémoire dans son écriture révèlent la profondeur poétique de l’œuvre, tandis que le narrateur suit l’instant, la trace des êtres, les appels lointains, toujours avec son intuition, et ses impressions de poète mélancolique. L’écrivain sert également d’anciens mythes, les transforme et les enrichit comme un moyen efficace pour créer son propre mythe des lieux : mythe du perdu, mythe du retour et mythe de l’origine. / Enigmatic, poetic, fragmentary, abundant, the attraction of Pascal Quignard's work comes from the complex universe of fiction, personal experiences, fabulous stories, extensive documentation and philosophical thoughts, in which some places are homeports, holding the secrets of time. Such places seem to structure the work. The author favors the spirit of places, as if to underline the invisible imaginary links between man, his territory and his past. To study the spirit of places and the origin of myth in the work of Quignard one has to try to understand the recurring evocation, which has become obsessive, of this territory, and his power of creation as writer. With the choice of a double corpus, fiction and philosophy, and a method of interdisciplinary research (literary criticism, anthropology, imagination), our thesis divides into three parts, which will examine in succession the attractiveness of places, then proceed from enchantment to melancholy, and eventually determine the characteristics of the poetic and (the) mythical writing of Quignard. We will find enchanted places that reflect the worldview of the author. They are the true sources of life, imagination and creativity, bringing about reconciliation between man and his past, his territory and his identity, even if melancholy remains fundamental in them. The characters of Quignard are extremely sensitive to all that is lost and forgotten, abandoned homes and places, and to men who are Eve's children in exile. The desire to re-root oneself into the place of the past reveals attachment but also failure, because man is quickly confronted with loss and emptiness. The enchantment remains elusive; melancholy appears constant and opens somber places in his work. To enhance the spirit of place, Quignard makes use of a rich choice of reminiscences, images and myths. His work is at the same time search for, analysis and a quest on man and his place on earth, but it is also a product of imagination and intuition. The complex relations between Fragments, Reminiscences, and Memory in his writing reveal the poetic depth of the work. The narrator also follows moment and instinct, always with the intuition and feelings of a melancholy poet. The writer also uses ancient myths and transforms and enriches them as an effective way to create his own myth of place: myth of (the) loss, myth of (the) return and the myth of (the) origin.
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Le sujet en suspens : de la rhétorique de la voix à la mise en scène du mutisme chez Klossowski, Des Forêts et Quignard

Bouchard, Joëlle January 2009 (has links) (PDF)
Les récits de Roberte, ce soir de Pierre Klossowski, La Chambre des enfants et Une Mémoire démentielle de Louis-René des Forêts, ainsi que Le Nom sur le bout de la langue de Pascal Quignard, sont à penser à l'aune d'une certaine littérature française de la seconde moitié du XXe siècle, qui, par un procédé de dissémination de la voix, met en relief les tensions énonciatives et l'inquiétude du sujet face à son discours et au monde. En construisant des scènes où le réel passe au second plan par rapport à la voix ou le sans-voix, les auteurs produisent une sorte de théâtre où la marque d'une présence pleine du sujet est continuellement remise en doute. Nous voyons en effet que la voix dans les fictions des trois auteurs s'entend à la charnière d'une précarité et d'une violence, et pose la question du fondement du sujet et de sa présence à soi. Ce mémoire entend donc examiner la nature de cette communauté esthétique, en analysant les différents modes de figuration de la voix qui se retrouvent dans les récits. Nous proposons tout d'abord de revisiter la problématique de la voix à partir des travaux de Jacques Derrida et de Dominique Rabaté, à l'intérieur desquels circulent respectivement les concepts de différance et d'épuisement. Transportant ainsi l'idée d'un procès en philosophie et en littérature vis-à-vis de la voix et du sujet, notre réflexion nous conduit ensuite aux thèmes de l'espace et du corps, lesquels soulèvent le problème de la constitution du sujet, dont le lieu d'inscription est incertain. L'incertitude au regard de la possible habitation de la voix et du sujet dans le discours et dans le monde nous porte enfin à voir comment les quatre récits agissent comme une mise à l'avant-plan d'un manque, d'un défaut que l'on retrouve dans le langage. Par là, nous voyons que le nom et la mémoire du langage jouent moins comme porteur de sens plein, de sens fixe, que comme élément disséminé et décentré. À l'issue de notre réflexion, nous pouvons conclure que la voix dans les récits de Klossowski, Des Forêts et Quignard devient l'objet d'un mutisme et d'une discontinuité de la mémoire; qu'elle trace le circuit d'un retour s'inscrivant comme perte de repères et comme point de départ, plaçant le sujet entre la mémoire et la promesse. En somme, les récits ont quelque chose d'oraculaire, en ce sens qu'ils se présentent comme l'horizon et le retour de la voix, et qu'ils définissent un sujet dont la constitution ne paraît avoir ni début ni fin. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Voix, Sujet, Différance, Trace, Dissémination, Épuisement, Théâtre, Espace, Corps, Circularité, Nom, Mémoire, Oubli, Enfance.
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Pascal Quignard : l'écriture, la souffrance, la différence sexuelle et la fusion amoureuse. / Pascal Quignard : writing, suffering, sexual difference and love fusion

Martin, Xavier 09 February 2017 (has links)
Notre thèse propose un parcours au sein de l’œuvre de Pascal Quignard. Nous y mettons en évidence les difficultés, pour le critique universitaire, à construire une lecture qui ne soit pas une simple paraphrase de ce qu’écrit Quignard. L’écrivain, en effet, commente ce qu’il écrit et met, lui-même, en perspective tout ce qu’il publie. Notre lecture de Quignard n’est pas une approche érudite de l’œuvre de l’écrivain, elle est guidée par le souci de donner à lire les effets produits par les textes. Dans un premier temps, nous nous intéressons à l’articulation entre écriture et souffrance, le fait d’écrire est présenté comme un geste de survie qui permet de métamorphoser l’existence de l’auteur. Nous montrons comment des moments vécus par l’auteur sont sans cesse repris dans ses textes et structurent la construction de l’œuvre. Dans un deuxième temps, nous tentons de cerner la cosmogonie que met en place Quignard, il décrit les lois du vivant qui conditionnent notre rapport à la vie et à la sexualité. La différence sexuelle est présentée comme un absolu qui vient couper l’humanité en deux. Hommes et femmes sont fondamentalement différents pour Quignard, il consacre de nombreuses pages à expliquer la nature de cette différence. Nous essayons ensuite de comprendre la place de l’amour dans l’œuvre de l’auteur, l’amour apparaît comme une fusion qui permet aux individus de dépasser leurs propres limites. L’amour est aussi l’occasion de retrouvailles avec des sensations prénatales ; la mère, aimée et haïe, est une figure centrale de l’œuvre de Pascal Quignard. / In our thesis we suggest a journey inside the works of Pascal Quignard. We bring to the fore the difficulties, for an academic critic, to build a reading that is not a simple paraphrase of what Quignard writes. The writer actually comments what he writes and give himself angles to everything he publishes. Our reading of Quignard is not an erudite approch of his works, it is willing to show some effects produced by the texts. In the first part, we take an interest in the articulation between writing and suffering. To write is presented as a survival gesture that allows a metamorphosis of the writer’s life. We show how moments lived by the author are constantly take up again in his texts and how they structure the construction of the works. In the second part, we try to grasp the cosmogony that Quignard creates, he describes the laws of life that conditions our relationship to life and sexuality. Sexual difference is presented as an absolute that cuts humanity in two. Men and women are fundamentally different according to Quignard, he devotes many pages to explain the nature of this difference. Finally, we try to understand the status of love in the works of Quignard, love appears to be a fusion that allows individuals to exceed their own limits. Love is a way to feel again antenatal sensations; the mother, loved and hated, is a key figure in the works of Pascal Quignard.
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Pascal Quignard : musique et poétique de la défaillance

Bogoya Gonzalez, Camilo 14 January 2011 (has links) (PDF)
Brassage de savoirs, retour des formes anciennes, esthétique du minuscule, éclatement des genres, moi qui se fond dans la graphie, l'écriture de Pascal Quignard caractérise les enjeux de la littérature contemporaine. En ce sens, la poétique de la défaillance devient l'outil herméneutique qui donne à l'œuvre sa singularité. Cette poétique met en relief une quête spéculative centrée sur la hantise des origines et le rapport problématique avec le langage, le savoir, l'Histoire, la musique, la pensée et l'autobiographie. Dans un premier temps, nous abordons la défaillance langagière. La langue est acquise et cette acquisition nous soumet à une forme de domination sociale. La littérature quignardienne est vouée à désamorcer ce lien grâce au travail de l'auteur qui écrit en lisant. Il en résulte une œuvre qui détient un appareil intertextuel complexe et une écriture à la fois récapitulative et fragmentaire que l'étude des noms, des contes et des rêves met en lumière. Dans un deuxième temps, nous étudions la défaillance sonore. Il s'agit d'analyser l'expérience de la musique en tant que négativité, son rôle dans le milieu concentrationnaire, sa place à l'ère de la reproduction technique, son rapport au silence, à l'indicible et à la mort. Pour finir, nous examinons les raisons de l'hermétisme de cette œuvre et de son obscurité, ainsi que les difficultés qui s'en dégagent. Œuvre qui inclut son propre cheminement herméneutique, nous interrogeons à la fois la place du critique littéraire qu'elle invente et la place du sujet dans le cadre du renouvellement des écritures de soi.
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Le motif du voile dans Sordidissimes de Pascal Quignard

de Bellefeuille, Josée 04 1900 (has links)
Les trois paradigmes majeurs à partir desquels s’oriente l’analyse du voile dans Sordidissimes de Pascal Quignard sont les vêtements et la nudité, les « sordes » et le linceul, la toile et le regard. C’est à l’aide de l’analyse thématique et de la psychanalyse que la relation du voile au corps, à la mort et à l’art, est interprétée. Ce que l’on souhaite mettre en évidence est que le voile tient lieu de l’ambivalence. Il se trouve perpétuellement tendu par la volonté du sujet qui l’utilise tour à tour pour recouvrir ou révéler l’objet de ses désirs ou de ses peurs. Le voile incarne ainsi la frontière d’où s’origine la fascination, qu’elle soit morbide ou sexuelle. / The bases of our analysis of the veil in Pascal Quignard’s Sordidissimes are the three following paradigms : clothing and nudity, sordes and shroud, and canvas and gaze. Thematic analysis as elaborated by Jean-Pierre Richard and psychoanalysis will guide our interpretation of the relation of the veil to the body, death and arts. The purpose of this study is to demonstrate the constant movement of the veil. It is not static; the breeze that is the willpower of the self always moves the veil without ever tearing it off. What the veil is hiding or partially revealing is the origin of the fascination – bet it morbid or sexual.

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