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La société comme corps. De la théologie politique à la chair du social – pour une approche sémiotiqueBoumedian, Naoual 27 November 2007 (has links)
Recherche sur l'imaginaire de la société comme corps. Le point de départ est la théologie politique médiévale. Malgré les différences de fondation (non plus religieuse mais séculière), l'imaginaire théologique médiéval de la société comme corps s'est retrouvé dans la pensée politique moderne, à travers notamment les doctrines de la souveraineté et de la représentations (J. Bodin, J.-J. Rousseau, T. Hobbes). Qu’implique sur le plan de la représentation politique la métaphore corporelle ? Cette représentation implique notamment la difficulté à penser la supranationalité (la métaphore corporelle a servi – et sert encore – à penser les Etats dans le cadre de la Nation). Quelles sont les conditions de la dilution de l'hypostase de la société comme corps ? La nécessité est posée de passer à un paradigme de l'intersubjectivité et de la communication. Une attention particulière est accordée à une approche sémiotique de la communication à travers les icônes et les indices (et non uniquement les symboles).
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Les implications sociales de la foi chrétienne chez le théologien d'origine croate Miroslav VolfRobitaille, Steve January 2003 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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Juger de la religion ? : droit, politique et liberté face au blasphème en démocratie / Judging religion ? : law, politics and freedom facing blasphemy in democracyColosimo, Anastasia 04 July 2018 (has links)
Le blasphème est, depuis ses origines, un concept politique qui n’intéresse le religieux que marginalement. Jérusalem, Athènes, Rome, les morts fondatrices de Socrate et de Jésus-Christ, tous deux condamnés à la peine capitale, le premier pour impiété, le second pour blasphème, ainsi que la Torah, l’Évangile et le Coran témoignent que l’histoire de l’interdiction du blasphème est avant tout celle de sa fonction politique, qui est d’éliminer celui qui nuit à la communauté. Avec l’apparition de la modernité, l’invention de la tolérance et la proclamation de la liberté d’expression comme droit fondamental, le blasphème aurait dû disparaître. Il s’est en fait transformé. De Salman Rushdie à Charlie Hebdo, il est même devenu l’enjeu de crises planétaires répétées. Dans le monde musulman, son interdiction est aujourd’hui un outil redoutable de répression des minorités au niveau national et d’accélération de choc des civilisations au niveau international. À ce défi, l’Europe prétend répondre par la liberté d’expression, bien que la majorité des pays occidentaux continue à condamner le blasphème, compris non plus comme une offense à Dieu, mais aux croyants, signe d’une sécularisation dévoyée. C’est particulièrement le cas en France où la prolifération des lois venant limiter la liberté d’expression a fini par réinstaurer un délit de blasphème tout en multipliant les délits d’opinion. / Blasphemy is since the beginning of its recorded history not only a religious but also a political concept. Jerusalem, Athens, Rome, the founding deaths of Socrates and Jesus Christ, both sentenced to death, the first for impiety, the second for blasphemy, but also the Torah, the Gospel and the Quran show that the prohibition of blasphemy has above all a political function, which is to eliminate whoever harms the community. With modernity, the invention of tolerance and the proclamation of freedom of expression as a fundamental right, blasphemy should have disappeared. Instead, it metamorphosed. From Salman Rushdie to Charlie Hebdo, it became a worldwide issue. In the Muslim world, its prohibition has become a fearsome tool of repression of religious minorities on a national level and of acceleration of a clash of civilizations on an international level. To face this challenge, Europe pretends to answer with freedom of expression, but the majority of European countries still forbid blasphemy, understood no more as an offense to God but an offense to the believers, which is the sign of a rogue secularization. This is especially true in France where the proliferation of laws limiting freedom of expression ended up in a re-introduction of the prohibition of blasphemy and more generally of crimes of opinion.
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Mythologies of masculinities and the search of the (male) Self / Mytthologies des masculinités et la recherche du soi (mâle) dans le livre d'ÉzéchielBar Maymon, Meïr 19 May 2015 (has links)
La thèse porte sur la construction de soi, le sujet masculin dans le livre d’Ezéchiel. Il s’agit de comprendre et d’analyser les différentes stratégies de pouvoir qui manipulent le sujet et canalisent son sentiment d'identité. Le livre d'Ezéchiel est analysé à travers l’articulation pouvoir/savoir, princeps fondateur de la pensée occidentale. L'hypothèse principale est que l'homme et ses représentations constituent le bloc fondamental des sociétés (y compris les sociétés bibliques). Un homme est un «Soi» qui est pris dans un processus d'identification par des mécanismes de construction et de déconstruction, dans un discours incessant qui façonne et refaçonne des mythes dans le but politique de déterminer ce qui va être «bon» ou «mauvais». L’homme existe comme une notion neutre, même s’il s’inscrit constamment dans un processus d'identification, auquel il importe d’intégrer le rôle de la femme dans la construction du sujet mâle, et l'utilisation du féminin comme une practice dans l'économie des hommes. Une autre hypothèse est que l'identité n’est jamais fixe, que toutes les identités sont fluides et à même de se transformer afin de répondre à des événements politiques ou pour viser un but politique. Ce qu’on désigne comme identité est en réalité un sujet pris au piège dans un processus d'identification constante. La question principale de cette recherche est ainsi : « quelle est la généalogie du processus théologique de subjectivation politique dans le livre d'Ézéchiel? » Une autre question traverse ce travail : « quelles sont les stratégies de pouvoir à l’oeuvre et comment manipulent-elles le lecteur afin de générer un sujet qui souscrit au texte? » / The dissertation focuses on the construction of the self, in this case the male self. It wishes to understand and analyze different technologies of power that manipulate the subject and render his a self to an ‘I’ with a strong sense of identity. The case study is the book of Ezekiel as a manifesto of power/knowledge process, and as a brick in the adobe of western thinking. The main assumption is that the fundamental building block of (also the biblical) societies is Man and his images. A Man is a ‘Self’ that is caught in an identification process through construction and deconstruction, in an ever-changing discourse that shapes and reshapes myths and produces the ‘correct’ and ‘wrong’ knowledge in order to fulfill a political end. The notion Man exists as something neutral even though it is constantly in the process of identification. Another assumption is that no identity is fixed, and all identities are fluid and are changing as response to political events or to fulfill a political end. In fact, there is no such thing as an identity but a subject trapped in a constant identification process. The main research question is: What is the genealogical theological process of the political subjectivization in the book of Ezekiel? Asked differently: What is the total sum of the technologies of power that are manipulated on the reader and generates the subject who subscribes to the text?
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Palliative nurses caring for spirituality : a theological analysis of palliative nurses' discourse on spirituality from 1976 to 2012Thomas-Leitao, Valérie 19 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2012-2013. / Cette étude porte sur la transformation des discours des infirmières en soins palliatifs sur la spiritualité, à partir de leurs manuels de formation. Il s'agit d'une étude chronologique de l'émergence d'un discours sécularisé sur la spiritualité. Ce mode chronologique est également entrecroisé avec le mode thématique afin de souligner les déplacements de vocabulaire qui ont eu lieu au cours de cette transformation. Ces déplacements sont ensuite interprétés à travers la grille d'analyse de la théologie politique de Dorothée Soelle. Cette théologie est présentée en tant que processus dynamique d'interprétation constituée de trois axes d'expression religieuse; soit, la confession, l'argumentation et le mythe. Ce processus interprétatif a un caractère libérateur qui vise à révéler les limites de la rationalité instrumentale. À travers cette étude nous regardons de plus près le rôle que joue le langage dans la conception de la spiritualité dans le monde de la santé. Nous examinons de plus près le lien entre la spiritualité et la santé, rendu possible en grande partie par le divorce récent entre la spiritualité et la religion. Ce lien est interprété et questionné à partir de l'herméneutique politique de Dorotee Soelle qui suggère que la conception, ainsi que la construction de la notion de spiritualité engage nécessairement une vision de l'existence humaine qui doit être conçue collectivement avant de l'être individuellement, ce qui lui confère donc un caractère politique.
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Médiation et actualisation du salut au Cameroun. Une lecture sotériologique et théologico-politique à partir de Bernard SesboüéAwono, Joseph Désiré 25 March 2024 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 29 novembre 2023) / Comment la pensée de Bernard Sesboüé sur l'œuvre du salut et sa continuité dans l'histoire selon l'unique médiation de Jésus-Christ permet-elle de penser l'actualisation du salut christique dans le contexte religieux et socio-politique du Cameroun? Dans la particularité historique du Cameroun, les croyants espèrent le salut de manière concrète. Ils recourent alors à des médiations symboliques religieuses traditionnelles et chrétiennes. Plus qu'une question religieuse, le salut et sa médiation sont également un enjeu socio-politique, car la réalité d'une tribalité exclusive et conflictuelle à laquelle s'est ajoutée le conflit armé et ses drames humanitaires dans les régions anglophones aiguisent l'espérance du salut comme réalité humaine et sociale. Cette conjoncture religieuse et socio-politique du Cameroun est plus ou moins une réalité semblable à celle de plusieurs pays de l'Afrique subsaharienne. De nos jours, elle interpelle la sotériologie et la théologie politique chrétienne. Depuis le concile Vatican II, la théologie africaine s'est penchée sur la signification du salut en Jésus-Christ pour les peuples africains. Il est aujourd'hui urgent de poursuivre sur cet élan afin de repenser le mystère du salut, mais en prenant davantage en compte les besoins fondamentaux de la vie humaine, les expériences et les conjonctures historiques et, surtout, en repartant de l'enjeu sotériologique et théologico-politique de la médiation. Le théologien Bernard Sesboüé a ouvert un chemin dans cette direction, lui qui a réfléchi à la question du salut, d'une manière équilibrée et globale, en accordant à la médiation une fonction de synthèse et d'actualisation de toutes les catégories du salut. Après avoir resitué toute la question du salut de l'humanité et sa réalisation autour de l'enjeu de l'unique médiation de Jésus-Christ, Sesboüé montre que l'évènement du salut a une dimension transhistorique. Selon lui, le salut s'est réalisé une fois pour toutes en Jésus-Christ, dans un mouvement descendant de médiation, lequel débouche sur un deuxième mouvement ascendant qui implique et engage l'humanité dans l'œuvre du salut. Selon le dessein de l'incarnation, le salut s'actualise dans le monde lorsque sa narration et son œuvre sont articulées à l'expérience humaine et historique particulière. Cette actualisation se fait à travers des médiations concrètes (les récits chrétiens, les sacrements de l'Église, les témoignages de vie) qui prennent source dans l'unique médiation de Jésus-Christ. En complément de Sesboüé, Jean-Baptiste Metz approfondit la dimension socio-politique du salut christique. Son herméneutique socio-politique de l'événement pascal, des catégories du salut du christique et de la pratique chrétienne et ecclésiale de l'utopie du Royaume permet de réfléchir à nouveau frais sur l'actualisation au Cameroun. À partir de Sesboüé complété par Metz, la présente recherche explore la réalité de la « médiation » comme chemin de l'actualisation du salut dans l'existence humaine et sociale, en prenant en compte les besoins du salut sur le plan spirituel et en transformant les dynamiques de conflictualité socio-politique en dynamiques de relation, de réconciliation, de paix, de solidarité et d'action pour le développement social. Pour y parvenir, trois perspectives s'ouvrent éventuellement : d'abord, la responsabilité universelle du salut christique au cœur de la particularité historique du Cameroun; ensuite, l'inculturation médiatrice déployée selon le mode opératoire de la médiation de Jésus-Christ qui est fondatrice des expériences de transformations novatrices; enfin, la participation de l'Église locale au développement social solidaire et à la médiation socio-politique comme processus de résolution négociée des conflits intraétatiques et intercommunautaires. / How does the thought of Bernard Sesboüé about the event of salvation and its continuity in history according to the unique mediation of Jesus-Christ make it possible to think its actualization in the religious and socio-political context of Cameroon? In the historical particularity of Cameroon, believers yearn for concrete salvation. It is the reason why they resort to traditional religious or Christian symbolic mediations. More than a religious question, salvation of humanity and its mediation are also a socio-political issue in Cameroon, because of the phenomenon of an exclusive and conflicting tribality, to which the armed conflict and its humanitarian tragedies in English-speaking regions was added. These are just some of the factors among many others that increase the hope of salvation as a human and social reality. This religious and socio-political situation in Cameroon could be a reality of several countries in sub-Saharan Africa. Such a phenomenon challenges soteriology and political theology. Following the Vatican II council, numerous contributions of African theology reflected on the meaning of salvation for peoples of Africa. Today, it is urgent to continue the work and define the mystery of salvation by considering the basic needs of human life, historical and social experiences, and especially, by starting from the soteriological and theologico-political issue of mediation. The theologian Bernard Sesboüé opened the way in that direction, he who reflected on the question of salvation, in a global way, by giving mediation a function of synthesis and actualization of all categories of salvation. After having resituated the question of the salvation of humankind and its realization around the issue of the unique mediation of Jesus Christ, Sesboüé shows the transhistorical dimension of this event. The salvation is realized in the downward movement of the mediation of Jesus Christ which leads to an upward movement. The upward movement of this mediation integrates humanity into the event of salvation. According to the mystery of incarnation, the event of salvation is actualized in connection with human and historical experiences. It is actualized in daily life and in the world toward concrete mediations grounded in the unique mediation of Jesus Christ (Christian stories, Sacraments of the Church, testimonies of live). In addition to the thought of Sesboüé, John Baptist Metz reflected deeply on the socio-political dimension of salvation in Jesus-Christ. His sociopolitical interpretation of Easter event, of categories of salvation and of the Christian practice of the utopia of Kingdom makes it possible to think anew about the actualization of salvation in Cameroon. From these the perspectives of Sesboüé and Metz, this research proposes « mediation » as a path for actualization of salvation in the positive transformation of human and social life, and it includes considering the needs of salvation on the spiritual level and transforming the dynamics of socio-political conflicts into dynamics of relation, reconciliation, solidarity, action and social development. To do this, three perspectives are possible. First, the task of salvation should be known as a responsibility for all. Then, an inculturation should be done under the prism of mediation of Jesus Christ and its way of operating, which is foundational of transformative experiences. Finally, the local Church can cooperate in social development and invest itself in social and political mediation as a resolution process of intrastate and intercommunity conflicts.
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La société comme corps: de la théologie politique à la chair :pour une approche sémiotiqueBoumedian, Naoual 27 November 2007 (has links)
Recherche sur l'imaginaire de la société comme corps. Le point de départ est la théologie politique médiévale. Malgré les différences de fondation (non plus religieuse mais séculière), l'imaginaire théologique médiéval de la société comme corps s'est retrouvé dans la pensée politique moderne, à travers notamment les doctrines de la souveraineté et de la représentations (J. Bodin, J.-J. Rousseau, T. Hobbes). Qu’implique sur le plan de la représentation politique la métaphore corporelle ?Cette représentation implique notamment la difficulté à penser la supranationalité (la métaphore corporelle a servi – et sert encore – à penser les Etats dans le cadre de la Nation). Quelles sont les conditions de la dilution de l'hypostase de la société comme corps ?La nécessité est posée de passer à un paradigme de l'intersubjectivité et de la communication. Une attention particulière est accordée à une approche sémiotique de la communication à travers les icônes et les indices (et non uniquement les symboles). / Doctorat en sciences sociales, Orientation sociologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Le pouvoir des clefs au XVIe siècle. La suprématie pontificale et son exercice face aux contestations religieuses et politiques / The Power of the Keys in the Sixteenth Century. The Papal Supremacy and its Use facing Religious and Political DisputesSchmitz, Benoit 30 November 2013 (has links)
Cette thèse porte sur la prérogative la plus importante du pape durant la première modernité, c’est-à-dire le pouvoir que lui donnaient les clefs du royaume des cieux. Cette faculté de lier et de délier tous les hommes dans l’économie du salut fut contestée au XVIe siècle par la Réforme protestante et par les monarchies européennes. L’enjeu est de comprendre comment la papauté affirma la nature spirituelle de sa suprématie tout en prétendant donner à celle-ci des effets politiques. Une première partie est consacrée aux controverses sur le pouvoir ecclésiastique du concile de Pise à la Réforme luthérienne. Une seconde partie examine les relations entre la papauté et les États à travers l’exercice du pouvoir de déposition. En raison de la richesse de la documentation conservée à l’Archivio Segreto Vaticano, une enquête approfondie est menée sur le cas de l’excommunication et de l’absolution d’Henri IV. Ce travail explique ainsi comment la politique romaine permit à la papauté de rester un acteur politique majeur dans l’Europe du XVIe siècle. / This PhD thesis deals with the most important prerogative of the pope during the early modern period, i. e. the power that the keys of the kingdom of heaven gave to him. This power to bind and to loose all men in the economy of Salvation was contested during the Sixteenth Century by the Protestant Reformation and by the european monarchies. What is at stake is to understand how the papacy asserted the spiritual value of the papal supremacy while asserting its political effects. A first part turns on the controversies about ecclesiastical power from the council of Pisa to the Lutheran Reformation. A second part deals with the relationship between the papacy and the states through the use of the deposing power. Owing to the richness of the documentation conserved in the Archivio Segreto Vaticano, a thorough inquiry is conducted on the case of the excommunication and of the absolution of Henry IV. This work explains thus how the roman policy enabled the papacy to remain a political actor of first importance in the Europe of the Sixteenth Century.
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La Shoah, Mémorial de Sang refondateur des droits de l'homme : une lecture théologico-politique du XXe sièclePoëti, Martin 09 1900 (has links)
Centrée sur une réflexion des droits de l’homme à partir de l’expérience historique de la Shoah, la thèse porte sur l’enjeu fondamental du statut du religieux en modernité. Trois parties la composent, correspondant au génocide, à la modernité politique et à l’histoire du Salut : la première propose une interprétation de l’Holocauste en ayant recours aux catégories empruntées à l’historiographie, à la réflexion philosophique et à la tradition théologique. Elle rend compte de deux lectures concurrentes des Lumières, du renversement de la théologie chrétienne du judaïsme au XXe siècle, de la généalogie idéologique du nazisme ainsi que du contexte explosif de l’entre-deux-guerres. La seconde partie de la thèse avance une théorie des trois modernités, selon laquelle les États-Unis, la France et Vatican II représenteraient des interprétations divergentes et rivales des droits. Enfin, la troisième partie reprend les deux précédentes thématiques de la Shoah et de la modernité, mais à la lumière de la Révélation, notamment de l’Incarnation et de la Croix. La Révélation est présentée comme un double dévoilement simultané de l’identité de Dieu et de la dignité humaine – comme un jeu de miroir où la définition de l’homme est indissociable de celle de la divinité.
En provoquant l’effondrement de la Chrétienté, la sécularisation aurait créé un vide existentiel dans lequel se serait engouffré le nazisme comme religion politique et idéologie néo-païenne de substitution. Négation de l'élection d'Israël, du Décalogue et de l’anthropologie biblique, l’entreprise nazie d’anéantissement est comprise comme la volonté d’éradication de la Transcendance et du patrimoine spirituel judéo-chrétien, la liquidation du Dieu juif par l’élimination du peuple juif. Le judéocide pourrait dès lors être qualifié de «moment dans l’histoire du Salut» en ce sens qu’il serait porteur d’un message moral en lien avec le contenu de la Révélation qui interpellerait avec force et urgence la conscience moderne. L’Holocauste constituerait ainsi un kairos, une occasion à saisir pour une critique lucide des apories de la modernité issue des Lumières et pour un renouvellement de la pensée théologico-politique, une invitation à une refondation transcendante des droits fondamentaux, dont la liberté religieuse ferait figure de matrice fondationnelle. La Shoah apporterait alors une réponse au rôle que la Transcendance pourrait jouer dans les sociétés modernes. Mémorial de Sang refondateur des droits de la personne, l'Holocauste rendrait témoignage, il lancerait une mise en garde et poserait les conditions nécessaires d'un enracinement biblique à la préservation de la dignité de l’être humain. Aux Six Millions de Défigurés correspondrait la Création de l'Homme du Sixième Jour. En conclusion, un triangle synergique nourricier est soutenu par l’extermination hitlérienne (1941-1945), la Déclaration universelle des droits de l’homme (1948) et le Concile Vatican II (1962-1965) comme les trois piliers d’une nouvelle modernité, située au-delà des paradigmes américain (1776) et français (1789).
La Shoah inaugurerait et poserait ainsi les fondements d'un nouvel horizon civilisationnel; elle pointerait vers un nouveau départ possible pour le projet de la modernité. L'expérience génocidaire n'invaliderait pas la modernité, elle ne la discréditerait pas, mais la relancerait sur des bases spirituelles nouvelles. Cette refondation des droits fondamentaux offrirait alors une voie de sortie et de conciliation à la crise historique qui opposait depuis près de deux siècles en Europe les droits de l'homme et la Transcendance, Dieu et la liberté – modèle susceptible d’inspirer des civilisations non occidentales en quête d’une modernité respectueuse de leur altérité culturelle et compatible avec la foi religieuse. / As a reflection on human rights focused on the historical experience of the Holocaust, the dissertation looks at the status of religion in modernity. It is made up of three parts; genocide, the politics of modernity, and the history of salvation. The first suggests an interpretation of the Holocaust based upon categories borrowed from historiography, philosophical reflection, and theological tradition. It takes into account two readings of the Enlightment: the inversion of Christian theology towards Judaism in the twentieth century, the ideological sources of Nazism and the explosive time of the inter-war years. The second part of the thesis advances a theory of three ways of seeing modernity: those of France, America, and Vatican II, representing rival and divergent understandings of human rights. The third and final part takes the premises of the previous parts, but in the light of the Revelation, especially that of the Incarnation of the Cross. The Revelation is presented as a simultaneous revealing of God’s identity and human dignity – as an image in a mirror or as the definition of man being inseperable from that of God.
In causing the collapse of Christendom, secularization has created an existential vacuum which could be filled by Nazism as a political religion and a neo-pagan ideology of substitution. Negating the election of Israel, the Ten Commandments and biblical anthropology, the Nazi project of destruction is understood as the willingness to eradicate the Transcendence and the Judeo-Christian Tradition, the liquidation of the Jewish God by the elimination of the Jewish people. Judeocide can thus be described as a “Moment in the History of Salvation” in that it conveys a moral message connected with the content of the Revelation which strongly and urgently calls out to modern consciousness. The Holocaust is thus a Kairos, an opportunity for clear reviews of the aporias of a kind of modernity generated by the Age of Enlightment, for an invitation to a transcendent rooting-anchoring of human rights, and for a renewal of theological-political thought, where religious freedom appears as the foundation. As a Memorial of Blood reengaging human rights, the witness of the Holocaust represents a warning and shows the need for of a biblical understanding of the person to preserve human dignity. The six million victims correspond to the creation of man on the sixth day. As a conclusion, a synergy is claimed between Hitler’s extermination (1941-1945), the Universal Declaration of Human Rights (1948) and the Second Vatican Council (1962-1965) as the three pillars of a new modernity, beyond the American (1776) and French paradigms (1789).
The Shoah ushers in and lays the foundation of a new understanding of civilization. It points towards a new point of departure for the journey of modernity. The experience of genocide does not invalidate nor discredit modernity, but offers it up towards a new spiritual understanding. This understanding of fundamental rights offers a way of leaving behind and reconciling the historical crisis between God and liberty, human rights and Transcendence in Europe for the last two hundred years – which may equally be of use to non-western civilizations in their quest for a respectful modernity for their own cultures, compatible with their own faiths.
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La médiation chrétienne : quelle altérité théologico-politique dans l’histoire ? / Christian mediation : what is theological-political alterity in history ?Bourdin, Bernard 28 January 2014 (has links)
Le présent travail se décline en trois parties, chacune développant un volet de la thèse globale. Premier volet : La genèse de la modernité politique a été l'objet de nombreuses interprétations philosophiques. Au cœur de ces interprétations, le théorème de la sécularisation s'est révélé aussi décisif que discuté. Pour mettre à l'épreuve ce concept, ce premier volet entend faire valoir la fécondité herméneutique de la théologie politique chrétienne, dont le concept central est celui de médiation : d'une part au travers de ses multiples paradigmes, d'autre part, en la confrontant à plusieurs théories philosophiques du XXè siècle. Le deuxième volet, le plus volumineux, s'est donné pour tâche de procéder à l'examen critique de la théologie politique du juriste Carl Schmitt. En quoi offre-t-elle des éléments de réponses pour une adéquation de la théologie politique chrétienne au paradigme moderne et séculier de la condition politique? En quoi conduit-elle à une impasse, qu'il convient de surmonter pour élaborer un nouveau rapport entre christianisme et politique et une pensée de l'histoire ? Pour répondre à cette question, le troisième volet s'est imposé, dans un premier temps, par l'investigation de la philosophie de Rosenzweig dans L'Etoile de la Rédemption, notamment s'agissant de son concept de peuple (juif et chrétien). Dans un deuxième temps, par l'explicitation des divergents-accords entre la thèse de Rosenzweig et celle de Schmitt : celle du Juif hors de l'histoire et du Chrétien dans l'histoire, dont les deux auteurs font un usage diamétralement opposé. C'est à l'aune de ces divergents-accords que la thèse conclusive de l'élaboration d'une théologie « du » politique peut trouver un espace réflexif pour un autre rapport entre une transcendance religieuse et le fondement autonome et séculier d'une philosophie politique de la démocratie. / The present work is laid out in three sections, each of which develops a part of the overall thesis. First section: the origin of political modernity has been the object of numerous philosophical interpretations. At the heart of these interpretations, the concept of secularization has proven to be as decisive as it is contentious. In order to put this concept to the test, this first section seeks to show the value of the hermeneutical fruitfulness to be found in Christian political theology, whose central notion is that of mediation; it does this on the one hand through the multiple paradigms of this latter, and on the other hand by confronting it with several twentieth-century political philosophies. The second section, which is the most important in terms of volume, sets out on a critical examination of the political theology of the jurist Carl Schmitt: to what extent does it offer elements which respond to questions concerning the adequacy of Christian political theology vis-à-vis the modern secular paradigm prevalent in today's political environment? to what extent does it lead to an impasse which needs to be obviated in order to work out a new way of relating Christianity and politics and historical thought? In order to answer this question [translator's note: these questions?], the third section adds various considerations. First of all, it proceeds with an investigation of Rosenzweig's philosophy exhibited in L'Etoile de la Rédemption [The Star of Redemption], notably with regard to his concept of people (Jewish or Christian). Secondly, it details the theories of Rosenzweig and Schmitt with regard to diverging agreement: the place of the Jew outside of history versus the place of the Christian within history. A concept which the two authors take in diametrically opposed directions. It is by taking the measure of these diverging agreements that one arrives at the conclusive thesis, namely the working out of a theory of “the political man”, can find room for flexibility, providing a link between religious transcendence and the autonomous and secular grounding of a political philosophy of democracy.
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