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Le sujet à l’épreuve de la guérison, une intégrité affective au fondement de notre consistance / The subject facing with the ordeal of healing, an affective integrity as our consistency foundationJulien, Valérie 22 January 2016 (has links)
La maladie soit un mal dont il faille guérir, c’est ce que déjà l’instinct nous dicte, mais il s’agit de savoir si l’instinct suffit à rendre raison de l’évidence, autrement dit si la raison peut même rendre raison de ce qui résiste à son emprise de rationalité. En bref s’il est possible de tenir un discours “raisonnable” sur une question qui d’emblée met en jeu le sujet.Ce travail s’inscrit dans une perspective de phénoménologie herméneutique. Il questionne cette occurrence critique du vivre qui est la confrontation à la “grande maladie”, c’est-à-dire celle que la “nature” ne suffit pas à guérir, et recherche ce que l’effort fait pour entreprendre de guérir nous apprend sur notre humanité. A distance d’une perspective qui voudrait saisir “l’essence de la guérison,” mon propos est d’interpréter ce qui se joue dans la dynamique du sujet qui entreprend de guérir autrement dit de garder le sens de l’engagement, indépendamment des conditions objectives de sa guérison. Car la prise en compte de l’exigence individuelle et collective de santé pourrait occulter la part subjective du rapport à la santé dans la part croissante accordée à la conception du soin et du bon soin. Avec les meilleures intentions du monde la recherche de la santé pourrait faire l’économie de la question de la participation du sujet au projet de bien vivre et se traduire par une nouvelle entreprise de normalisation de l’humanité. Je choisis d’examiner les conditions de possibilité et de maintien de notre résistance en tant que sujet car la confrontation à la maladie nous dessaisit de notre pouvoir et nous assigne à prendre position pour la vie, pour un sens de la vie, malgré l’exposition à la mort. Moment de vérité – et en ce sens événement - où l’être du sujet, est mis en jeu. Ainsi, à contre-courant de l’évidence qui est que la maladie est l’épreuve, nous explorerons l’hypothèse d’une épreuve de la guérison même. Je tente alors d’éclairer de biais à quel sujet s’adresse la pratique médicale pour susciter un questionnement et si possible ouvrir un champ de ressources pour les personnes en charge de guérison. Un champ de ressources qui invite à réinvestir autrement notre rapport au sensible et à l’illusion de sa maîtrise compassionnelle. Un champ de ressources qui tisse et retisse le lien à la vie, dont la première épreuve pour nous est toujours “affective,” convaincue que si seul le sujet décide de sa guérison, nul ne peut guérir seul.Le déploiement de mon argumentation explore l’enracinement ou non du sujet dans l’affectivité du vivre, réinterroge le lien contingent ou nécessaire de l’affectivité et de la liberté ainsi que le rapport du même et de l’autre dans la responsabilité.Je voudrais montrer que le phénomène de la résilience ne permet pas de fonder l’hypothèse d’une possibilité d’intégrité du sujet. J’émets l’hypothèse sans doute épineuse que la culpabilité chemine en complice du mal physique et moral et altère ainsi la possibilité d’engagement d’un sujet résistant. Qu’une intégrité affective, au cœur du sujet a toujours précédé le mal et affirme avant toute destructivité et tout négativité une générosité de soi.Je m’engage enfin à explorer la faculté d’aimer comme une réalité de premier ordre pour penser l’intégrité d’un sujet, animé de joie de vivre qui entreprend de porter le bien. De ce dont procède cette générosité, c’est ce que nous appelons dans le cadre de notre recherche guérison. / Instinct tells us that sickness is an ill from which we must recover, but we must know if instinct is enough to explain what is evident, in other words, if reason can even account for what resists its hold on rationality. In short, if it's possible to argue "with reason" on a question which, from the outset, involves the subject. This work falls within the scope of hermeneutic phenomenology. It questions the critical life experience of confronting "serious illness", meaning an illness that "nature" cannot cure, and looks at what the effort required to recover teaches us about our humanity. Separate from the perspective which seeks to identify “the essence of the cure,” my aim is to interpret what is at play in the subject's personality, who undertakes to recover, in other words maintains their commitment, independently of the objective conditions for recovery. As taking into consideration both individual and collective health requirements could mask the subjective element of the relationship to health in the growing importance accorded to the concept of care and ‘’good’’ care. With the best intentions in the world health research could avoid the question of the subject's participation in defining "living well" and transform itself into a new attempt to normalize humanity. I have chosen to examine the conditions for the possibility of and upholding of our resistance as a subject for the confrontation with illness strips us of our power and obliges us to make a stand for life, for a meaning to life, despite being exposed to death. The moment of truth – and in this sense an event – where the self of the subject, is at stake. Faced with illness, the subject experiences an ordeal which is intimately bound to their attitude to life, which itself is no longer evident. I try to throw some light on which subject medical practice addresses to elicit interrogation and if possible to open a new area of resources for people responsible for healing. Resources which lead to a rethinking of our relationship to sensitive subjects and the illusion of one’s compassionate control. Resources which reconsider the subject’s capacity to resist “the way things are”. Resources which make and remake the vital link to life, of which the primary test for us is always “emotional,” convinced that if the subject alone decides their recovery, none can heal alone.My reasoning will explore the entrenchment, or not, of the subject in the affectivity of life, look again at the potential or necessary link between affectivity and liberty as well as the connection between the one and the other to responsibility.This will lead us to question the paradigm of resilience to consider the subject's capacity for integration, to question guilt as the norm which regulates the moral conscience and disaffection with love in order to remain master of one's self.I want to show that the phenomenon of resilience does not permit the hypothesis of a possible integrity of the subject; resilience can also be considered as an artifact produced by an individual who assembles an attitude to the disaster residing in them and destroying them bit by bit.I put forward the, without doubt thorny, hypothesis, that guilt is an accomplice of the physical and moral ill and thereby alters a resistant subject's ability to confront the situation. That emotional integrity, “at the heart of the subject” has always preceded the ill and affirms before any destructiveness and negativity a “generosity of self.”Lastly, I will explore the ability to love as a reality of the highest importance to consider the integrity of a subject, filled with the love of life who undertakes to spread "good". From this, comes this generosity, this is what, in the framework of our research, we call “healing.”
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Humour et vivre ensemble : l’industrie humoristique québécoise au prisme de la diversité culturelle et religieuseChoquette, Emmanuel 12 1900 (has links)
Cette thèse de doctorat porte sur les implications de l’humour dans l’établissement du vivre ensemble au Québec. Je me penche tout particulièrement sur la production, le contenu et les effets des discours humoristiques dans le développement de certaines attitudes politiques à l’égard des communautés issues de la diversité culturelle et religieuse québécoise. L’ensemble de la recherche a été réalisé à travers la rédaction des trois articles, lesquels visent à mieux saisir la trajectoire empruntée par les messages humoristiques traitant de ces enjeux.
Le premier article s’attarde sur les motivations et les procédés à travers lesquels les humoristes et les artisans de l’humour construisent leurs numéros. Cette partie de l’étude a pour objectif de comprendre les facteurs d’influence de création humoristique traitant des enjeux du vivre ensemble tels que perçus par les membres de l’industrie de l’humour au Québec. Grâce à la réalisation d’une vingtaine d’entrevues semi-dirigées, on constate que le premier et principal vecteur de création de numéros d’humour reste l’individu, l’humoriste lui-même. C’est avant tout ses points de vues, sa façon de comprendre et d’interpréter le vivre ensemble qui est mis de l’avant. Le reflet de la société que renvoie l’humoriste est toutefois sous l’influence des pressions qu’il perçoit de la part de l’auditoire. Ainsi, les créateurs d’humour, comme tant d’autres personnalités ou groupes de l’espace public, sont soumis à un contrat de communication, lequel demeure à l’esprit de bon nombre d’humoristes.
Le second article propose une analyse de contenu de 76 vidéos humoristiques répertoriées sur la plate-forme de visionnement YouTube et abordant les questions du pluralisme. On y découvre que même si plus de 25 communautés culturelles et religieuses font l’objet de caricatures et de railleries, c’est la communauté arabo-musulmane qui représente la principale cible des humoristes, que ces derniers proviennent du groupe majoritaire ou des minorités. Le stéréotype liant islam et terrorisme est alors évoqué de façon récurrente.
Le troisième et dernier article se penche sur les effets de l’humour sur l’alimentation des préjugés auprès des individus. Il s’agit d’une étude expérimentale réalisée auprès de quelques 216 personnes séparées en deux groupes : un groupe a été exposé à des numéros véhiculant des stéréotypes culturels et religieux, à l’égard des arabo-musulmans en particulier, l’autre groupe a été confronté à des prestations ne comportant pas ce genre de stéréotypes. D’une part, on n’observe aucun effet direct significatif, sans variable amplificatrice, entre les deux groupes, suggérant qu’il faut peut-être prendre en compte d’autres facteurs pouvant jouer un rôle. D’autre part, des impacts significatifs sont en effet observables en fonction de la participation religieuse. Ainsi, les effets de l’humour sont à l’évidence complexes à mesurer et il importe de prendre en considération des variables modératrices (moderated effects) afin d’en apprécier empiriquement les répercussions. En regard des différentes conclusions tirées dans mes trois recherches, il subsiste un écart entre la responsabilité ou les impacts des créations humoristiques tels que perçus par les humoristiques et ce que leurs numéros contiennent et les effets que ces derniers engendrent sur le terrain. / This dissertation focuses on the implications of humour in the establishment of the Quebecois concept of "le vivre ensemble" (that we could translate into social cohesion). In particular, I am looking at the role and effects of comedic speech in the development of political attitudes towards communities stemming from Quebec's cultural and religious diversity. All of the research was carried out through the writing of three articles, which aim to better understand the trajectory taken by humorous messages dealing with these kinds of issues.
The first article focuses on the motivations and processes through which humorists and members of Quebec’s comedy industry construct their acts. The objective of this part of the study is to understand the influencing factors of the creative process dealing with the issues of the "vivre ensemble" as perceived by members of this industry. Based on about twenty semi-directed interviews, we can see that the first and main vector of comedy creation remains the individual, the stand-up comic themself. It is above all their points of view, their way of understanding the "vivre ensemble" that is put forward. The comedian’s thoughts on society are, however, influenced by the pressures they perceive from the audience. Thus, creators of comic communications, like so many other public figures or groups, are subject to a communication contract, which remains in the minds of many stand-up comics.
The second article proposes a content analysis of 76 humorous videos listed on the YouTube viewing platform and addressing issues of pluralism. It reveals that although more than 25 cultural and religious communities are the subject of caricatures and taunting, it is the Arab-Muslim community that represents the main target of humoristic videos whether they come from the majority or minority group. The stereotype linking Islam and terrorism is then evoked repeatedly.
The third and final article looks at the effects of humour on the feeding of prejudices among individuals. It is an experimental study carried out with some 216 people separated into two groups: one group was exposed to acts that conveys cultural and religious stereotypes, particularly towards Arab-Muslims, while the other group was confronted with performances that did not contain such stereotypes. On one hand, there were no significant direct effects, without controlling for intervening factors, between the two groups, suggesting that conditional factors may need to be taken into account. On the other hand, however, significant impacts are indeed observable depending on the religious participation of the audience. Clearly, the effects of humour are complex to measure and it is important to take into account moderated effects in order to empirically assess the impact.
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Les dimensions sociales des projets agroécologiques en agriculture au Sénégal : le point de vue des acteurs de terrain.Thiam, Alioune Badara 08 1900 (has links)
Au lendemain des indépendances en 1960, les politiques agricoles au Sénégal se sont très tôt concentrées sur l'amélioration de la production agricole afin de garantir l'autosuffisance alimentaire. Cependant, ces politiques ont échoué à répondre aux besoins alimentaires en raison de facteurs tels que la sécheresse des années 70, les plans d'ajustement structurel et la dévaluation du franc CFA.
Face à cette vulnérabilité accélérée par les changements climatiques récents, l'agriculture biologique, soutenue par des ONG étrangères a progressivement émergé comme une solution pour réduire les dommages environnementaux causés par l'utilisation d'intrants chimiques et l'impact du réchauffement climatique. Au fil des décennies, les conditions de la production agricole sénégalaise se sont profondément améliorées grâce aux avancées techniques, favorisant des projets axés sur les aspects agro-écologiques. Ainsi, des initiatives telles que la DyTAES ont contribué à promouvoir l'agroécologie au pays, afin d’accroître la productivité tout en préservant l'environnement.
Cependant, l’agroécologie ne se limite pas à des solutions techniques et les préoccupations sociales, telles que la cocréation des connaissances, la participation des populations et l’égalité de genre, font partie intégrante de la manière dont le concept a été théoriquement défini. Dans un tel contexte, l’objectif est d’étudier l’intégration de ces dimensions sociales dans les initiatives en agroécologie mises en place sur le terrain au Sénégal. Sur la base d’entretiens avec des intervenants clés dans le domaine de l’agroécologie sénégalaise et l’analyse de documents, le mémoire montre que les projets agroécologiques au Sénégal tentent de réduire les inégalités sociales en renforçant les capacités des agriculteurs, en démocratisant les décisions, en intégrant savoirs locaux et scientifiques, et en promouvant la justice sociale et l'équité de genre. Toutefois, les intervenants soulignent aussi que les inégalités structurelles de genre demeurent fortes et que l’implication de l’État dans les projets agroécologiques reste timide, ce qui menace la pérennité de projets qui restent très dépendants des fonds internationaux. / After independence in 1960, agricultural policies in Senegal quickly focused on improving agricultural production to ensure food self-sufficiency. However, these policies failed to meet food needs due to factors such as the droughts of the 1970s, structural adjustment plans, and the devaluation of the CFA franc.
Faced with this vulnerability, accelerated by recent climate changes, organic agriculture, supported by foreign NGOs, gradually emerged as a solution to reduce environmental damage caused by the use of chemical inputs and the impact of global warming. Over the decades, the conditions of agricultural production in Senegal have deeply improved thanks to technical advances, favoring projects focused on agroecological aspects. Thus, initiatives such as DyTAES have contributed to promoting agroecology in the country to increase productivity while preserving the environment.
However, agroecology is not limited to technical solutions. Social concerns, such as the cocreation of knowledge, population participation, and gender equality, are integral to how the concept has been theoretically defined. In this context, the objective is to study the integration of these social dimensions into agroecological initiatives implemented on the ground in Senegal. Based on interviews with key stakeholders in the field of Senegalese agroecology and document analysis, the thesis shows that agroecological projects in Senegal try to reduce social inequalities by strengthening farmers' capacities, democratizing decision-making, integrating local and scientific knowledge, and promoting social justice and gender equity. Nonetheless, the speakers also emphasize that structural gender inequalities remain strong and that the involvement of the
State in agroecological projects remains timid, which threatens the sustainability of projects that remain highly dependent on international funds.
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La représentation sociale de la personne âgée à l'intérieur de quelques instruments de communications de masse de quatre mouvements d'ainés : une nouvelle vision?Pleau, Jacques 02 February 2022 (has links)
Dans les études sur l'évolution de la population du Québec, les démographes avancent une date fatidique, presque catastrophique, qui préoccupe le gouvernement de ce pays: l'an 2030. Cette année-là, près de 25% de la population québécoise sera âgée de 65 ans et plus. Ce vieillissement de la population amène dans son sillage des problèmes et des questionnements de tous ordres. Ce mémoire vise à dégager la représentation sociale de la personne âgée comme individu et comme membre de catégories ou de groupes sociaux, dans les instruments de communication de masse de quatre mouvements d'aînés. Pour réaliser ce projet, j'ai privilégié l'analyse de contenu comme approche de ces documents. En conclusion, la représentation de la personne âgée dans ces quatre mouvements ne présente pas de véritable nouveauté par rapport à ce que la société québécoise offre sur le même phénomène. Toutefois, une exception majeure doit être mentionnée: la place unique du mouvement La Vie Montante sur le marché de la représentation sociale de la personne âgée. C'est le seul mouvement qui, par l'intermédiaire de son journal, présente la spiritualité comme moteur de la vie de cette personne. C'est une perspective particulière et unique.
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