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Le foncier, une ressource territoriale pour le développement économique / Land use as a resource for economic developmentGillio, Nicolas 21 June 2017 (has links)
Le foncier économique contribue activement au développement des entreprises sur les territoires en tant que traduction spatiale de l’activité économique et que forme d’intervention des acteurs publics en France, et dans plusieurs pays européens.La localisation des activités économiques se définit en économie spatiale en fonction de la distance au centre urbain, fictif ou réel. La valeur que les agents économiques accordent à une localisation s’établit à partir du niveau de rente différentielle perçue par les propriétaires fonciers. Cette rente est une fonction décroissante de la distance au centre urbain qui varie selon les différentes activités (logements, bureaux, commerces, industries). La concentration des activités dépendrait des mécanismes de rente foncière et résulterait d’un arbitrage entre proximité et distance au centre que réaliseraient les entreprises. Cependant, ces explications sont incomplètes à nos yeux pour expliquer les trajectoires économiques divergentes entre les territoires. En économie spatiale, le foncier devient une variable d’ajustement pour l’entreprise liée au niveau de rente foncière supporté. Cette approche perd néanmoins de sa pertinence lorsque les entreprises tirent le développement économique d’un territoire sans conduire à des niveaux de rente foncière élevée. Ainsi, la concentration des activités économiques et la rente foncière comme mode de valorisation d’une localisation optimale ne fournissent pas des explications satisfaisantes. Le modèle explicatif y est à la fois dépendant de la disponibilité des données, de l’homogénéité de l’espace et du comportement modélisé des agents économiques.Afin d’apporter des explications nouvelles, nous avons mobilisé d’autres approches théoriques et des méthodes davantage empiriques afin d’analyser les mécanismes à l’œuvre sur des territoires variés et moyennement denses, où le foncier est pourtant très convoité par les investisseurs privés. Ces territoires sont ceux de la Plaine Saint-Exupéry, espace d’interface métropolitain de la métropole lyonnaise, d’une part, et de métropole Savoie, espace de plaines habitées entre Genève et Grenoble, d’autre part.En faisant appel à la notion de ressource territoriale nous utilisons les apports de l’économie territoriale pour comprendre les mécanismes qui relient le foncier et les activités économiques. La ressource foncière territoriale met en évidence des choix de localisation d’activités tertiaires et industrielles. Ceux-là sont structurés par des coopérations dans lesquelles interviennent les acteurs de l’aménagement et de la promotion immobilière, aux côtés des collectivités territoriales et des entreprises. Celles-ci recherchent des écosystèmes favorables au développement de leur activité et porteurs de proximité, institutionnelle et géographique.La ressource territoriale souligne le rôle des actifs spécifiques et de la coordination, ainsi que les conditions foncières du développement. La constitution de stratégies foncières, et les modes de coordination entre acteurs publics et privés qui en dépendent, explicitent les fonctions de redéployabilité et d’interface du foncier. Ces deux fonctions désignent, d’une part, le fait que la ressource foncière facilite la mutation des activités sur le territoire, et, d’autre part, que le foncier est une condition d’existence d’autres ressources pour les activités sur ce même territoire. Sans interface, des terrains seront affectés à des fonctions sans rapport avec les actifs spécifiques du territoire. Sans redéployabilité, le foncier sera commercialisé sans considération pour sa valeur réelle de long terme mais uniquement pour sa valeur marchande de court terme. À partir d’observations empiriques sur la Plaine de Saint-Exupéry et sur Métropole Savoie, nous illustrons ces notions et montrons que la maîtrise publique du foncier économique révèle la ressource foncière territoriale à l’heure où les territoires doivent inventer leur propre mode de développement pérenne. / Economic land contributes actively to the development of companies in the territories as a spatial translation of economic activity and as a form of intervention by public bodies in France and in several European countries.The location of economic activities is defined in spatial economics according to the distance to the urban center. The value that economic agents attribute to a central or peripheral location is based on the level of differential rent perceived by landowners. This income, assimilated to the land use cost incorporated in property prices, is a decreasing function of distance to the urban center, which varies according to the different activities (housing, office, retail, industry). The concentration of activities depends on the mechanisms of urban land rent and explains the differences in economic wealth between areas with high concentration of activities and jobs and spaces with low density. The land rent achieved by landowners will result in a trade-off between proximity and distance to the center that the companies would achieve through the market law. However, these explanations are incomplete to explain the divergent economic paths between territories. In spatial economics, land use is adjusted by the firm according to the level of land use they can put up with. However, this approach lacks of relevance when firms derive economic development from a territory without leading to high land rents or when development becomes a strategic issue for the territory. Thus, the concentration of economic activities and land rent are considered as a way to explain optimal locations, but they do not explain all kind of situations. The explanatory model is both dependent on the availability of data, the homogeneity of space and the modeled behavior of economic agents.In order to provide new explanations, we offer an other theoretical approach that is less econometric and more empirical in order to analyze the mechanisms for moderately dense territories where land is highly coveted by private investors. These territories are those of the Plaine de Saint-Exupéry, a metropolitan interface area of the Lyon urban zone, and Metropole Savoie, an area of inhabited plains between Geneva and Grenoble.Using the notion of territorial resource we consider territorial economy to understand the relationships between land and economic activities. The territorial land resource highlights choices of localization for services and industrial activities. These are structured by cooperative relations involving actors in land development and real estate development, alongside local authorities and companies that seek for local ecosystems that are conducive to the development of their business. They may also seek for institutional and geographical proximity, which are different from the concentration of activities.The territorial resource emphasizes the diversity of development models and specific assets. The development of land use strategies, and the methods of coordination between public and private actors that depend on them, explain the functions of redeployment and interface of land. These two functions refer, on the one hand, to the fact that the land use resource facilitates the transformation of activities on the territory and, on the other hand, that land is a condition for the existence of other resources for activities on this territory. In other words, without an interface, land can be allocated to functions unrelated to the specific assets of the territory. Without redeployability, land will be marketed without consideration for its long-term value, but only for its short-term market value. Based on empirical observations on the Plaine de Saint-Exupéry and on Metropole Savoie, we illustrate these notions and show that public management over economic land use, in particular, makes it possible to reveal territorial land resources at a time when the territories have to invent their own sustainable development path.
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Approche socio-économique d'un système industriel local, le cas de la Vallée de la Semoy : identification théorique et dynamique spécifique / the case of the valley semoy : teoretical identification and specific dynamicCoutant, Laurence 29 September 2017 (has links)
La thèse a pour objet l’étude des spécificités de la Vallée de la Semoy, une vallée industrielle du département des Ardennes, spécialisée dans la boulonnerie, la forge et l’estampage, qui reste dynamique et performante malgré les crises successives qui ont affecté et affectent le département. Il s’agit de caractériser cette vallée pour comprendre les mécanismes en place dans un cas concret de système de production local (SPL) qui se révèle capable de s’adapter et de perdurer dans un contexte économique difficile.Si la Vallée de la Semoy a ressenti la crise de 2008 au travers de certaines des entreprises qui le composent, elle a cependant fait à nouveau preuve dans ces circonstances d’une réelle capacité de résilience, ce qui justifie une recherche visant à identifier les ressorts et déterminants de la dynamique spécifique de ce territoire industriel.En s’appuyant sur des apports théoriques relevant de différents champs disciplinaires et les résultats d’une importante enquête de terrain réalisée sur plusieurs années auprès des acteurs locaux, ainsi que sur les données et informations disponibles recueillies auprès de différentes sources, cette thèse, centrée explicitement sur la question du développement endogène d'un territoire industriel, cherche donc à comprendre quelles sont les dynamiques qui expliquent que ce territoire parvient à se pérenniser, dans un contexte caractérisé par la crise de l'industrie française amorcée dans les années 1970 et les difficultés récurrentes que connaît le reste du département des Ardennes. / This thesis deals with the study of the specificities of the valley of the Semoy river, an industrial valley in the Ardennes department, specialized in bolting, forging and stamping, which remains dynamic and efficient despite the successive crises that have affected and do still affect the department. We have to define this valley in order to understand the mechanisms that work in the specific case of a local production system (LPS) that is capable of adapting and enduring in a difficult economic context.Although some of the companies settled in the Semoy valley have been affected by the 2008 crisis, the valley has once again shown, in these circumstances, a real capacity for resilience. This justifies a search to identify the springs that determine the specific dynamics of this industrial territory.Based on theoretical contributions from different disciplinary fields and the results of a large field survey carried out over several years with local people, as well as on the data and information available from different sources, this thesis, explicitly centered on the question of the endogenous development of an industrial territory, seeks to understand the dynamics which explain how this territory can manage to perpetuate in a context characterized by the crisis of French industry that began in the 1970s and the recurring difficulties experienced by the rest of the Ardennes department.
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Etre exotique dans l'art contemporain : la scène internationale de l'art et trois pays d’Asie – Japon, Corée du Sud et Chine – dans la mondialisation : création et stratégies de diffusionYun, Kusuk 29 November 2016 (has links)
Depuis « l’ère de la mondialisation », le monde occidental s’est vivement engagé dans la découverte de nouvelles cultures du monde dans le domaine des arts visuels. En effet, il est devenu la norme de valoriser la diversité du monde et le relativisme culturel parce que les cultures perçues comme authentiques développeraient des valeurs esthétiques et économiques considérables grâce à leur aspect original, singulier et pittoresque. Même si l’on ne peut pas réellement saisir toutes les nuances de la culture d’un pays éloigné, nous pouvons malgré tout esquisser une image plaisante de ce pays dans notre imagination, notamment grâce aux médias qui dépeignent aujourd’hui les paysages du monde à travers des images « typiques ».Par conséquent, les artistes des pays « périphériques » essaient de valoriser les attentes du monde occidental dans leurs créations, en espérant ainsi pouvoir s’intégrer dans le réseau mondial dominé par quelques pays qui se sont désormais positionnés en « leaders ». Ces artistes conçoivent, en effet, des stratégies de communication afin de favoriser la diffusion de leurs œuvres sur la scène internationale : ils représentent leurs identités culturelles dans leurs propres créations artistiques d’une manière stéréotypée facilement identifiable pour les pays occidentaux. Le pluralisme « postmoderne » influence ainsi considérablement la création des œuvres des artistes issus des pays périphériques, en mettant en scène et en valeur tout ce qui est spécifiquement typique, c’est-à-dire local et original. / Ever since the era of globalization began, the Western world has been strongly engaged in the discovery of new cultures of the world, in the field of the visual arts. Indeed, it has become the norm to value diversity and cultural relativism because cultures perceived as authentic can develop considerable aesthetic and economic value from their unique and picturesque features. Even if we cannot really understand all the cultural characteristics of a far-off country, we are still able to sketch a pleasant and attractive image of this place in our imagination thanks to the mass media, which repeatedly presents these landscapes through "typical" images.As a result, artists from "peripheral" countries are trying to meet the Western world’s expectations in their work, hoping in this way to break into a global system where some countries are positioned as "leaders". These artists devise communication strategies to promote their works on the international art scene; they represent their cultural identity in their artwork in a stereotypical and easily recognizable way to the West. Postmodern pluralism considerably influenced these artists’ work, whilst focusing attention on everything that is typically “local” and “original”.
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L'Université dans la métropole : la Communauté Urbaine et l'Université de Bordeaux / Higher Education and Research Politics in French Metropolitan Governments : Case Study of BordeauxLafon, Sophie 22 May 2017 (has links)
Cette recherche a pour objet l’étude de l’émergence des métropoles, à partir du cas bordelais, en tantqu’acteurs locaux de l’enseignement supérieur et de la recherche. Dans un contexte de renforcement descapacités politiques des pouvoirs locaux, de promotion d’une économie et d’une société de la connaissance etd’un ancrage territorial des acteurs universitaires, les métropoles issues de la loi MAPTAM de janvier 2014ont renforcé leur intervention dans le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche. Elles se sontengagées dans un travail de définition de leur cadre d’intervention, formalisé par la production de documentsstratégiques. Cette institutionnalisation de l’action des métropoles a eu pour conséquence de transformer lesmodalités de coopération entre acteurs publics locaux et de mise en cohérence de leurs stratégies, en posantles bases d’une gouvernance métropolitaine de l’enseignement supérieur et de la recherche. / The purpose of this reseach is to study the emergence of French metropolitan governments, from the exempleof Bordeaux, as actors of higher education and research policymaking. In a context of devolution thatstrengthens local governments, of a knowledge economy and knowledge society, of universities interactingwith their local environment, metropolitan governments have developped their intervention capacity in thefield of higher eduction and research. With new interventions and strategic plans, their actions have had animpact on the cooperation between local governments and the harmonization of their political strategies, thuspaving the way for a governance of higher eduction and research policies at a metropolitan level.
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Du court, du local ! Une sociologie du gouvernement de la filière fruits et légumes / Closer, more local ! Sociology of the fruit and vegetables industry’s governmentNaves, Pierre 02 December 2016 (has links)
La filière des fruits et légumes frais est aujourd’hui confrontée à la mise en question des institutions gouvernant ses rapports institués de distribution. De plus en plus, une partie des acteurs intervenant dans le gouvernement de cette filière (collectivités territoriales, producteurs, distributeurs, organisations professionnelles) cherchent à promouvoir de nouvelles formes de distribution, caractérisées par la réduction des distances sociales et / ou relationnelles entre producteurs et consommateurs. La fin des années 2000 a notamment été marquée par la mise en œuvre d’une politique publique nationale destinée à développer les« circuits courts » de commercialisation des produits agricoles, caractérisés par l’absence ou la présence d’un seul intermédiaire entre producteurs et consommateurs. Ces circuits courts sont, en outre, souvent associés par les acteurs à des dynamiques de relocalisation des processus de distribution. Historiquement peu concernée par ces modes de distribution, dont les titulaires de son gouvernement ont au contraire cherché à l’affranchir en les marginalisant économiquement, la filière des fruits et légumes frais redécouvre aujourd’hui de nouvelles manières d’organiser ses marchés et de qualifier les produits. Doit-on pour autant conclure au triomphe des challengers du gouvernement de cette filière, parce qu’ils auraient réussi à institutionnaliser de nouveaux rapports institués de distribution ? Nous prétendons justement montrer, à partir d’une sociologie du gouvernement de la filière inspirée des travaux de la sociologie économique et de l’économie politique, que la réalité est plus complexe et ambigüe. En effet, si, à l’échelle locale, ces challengers parviennent à mieux contrôler les opérations de problématisation, d’instrumentation et de légitimation des enjeux associés à l’institutionnalisation de nouveaux modèles de distribution des fruits et légumes, aux échelles nationale et communautaire, le gouvernement de la filière demeure contrôlé par les acteurs les plus puissants : producteurs spécialisés, organisations de producteurs, enseignes de la grande distribution. Finalement, plutôt qu’à une relocalisation des circuits de distribution de la filière, on assiste en réalité à une évolution des dynamiques de qualification, marquée par la stabilisation du « local » comme une nouvelle institution marchande, dont l’usage stratégique permet aux titulaires du gouvernement de conserver la mainmise sur la définition des enjeux légitimes à traiter, en particulier ceux relatifs aux modèles de développement agricoles à soutenir et encourager. / The fruit and vegetables industry (filière) has recently had to deal with issues concerning the legitimate ways of selling these products and a larger range of actors intervening in its government (local authorities, producers, wholesalers, professional organizations) have sought to promote new modes of commercialization which can be described as an attempt to reduce social and geographical distances between producers and consumers. Since 2009, a French public policy has indeed encouraged the development of short food supply chains, defined as supply chains involving none or just one intermediary between the two ends of the chain. These short food supply chains have also been linked by their promoters to the “re-localization” of economic exchanges. Historically, the incumbents of the industry’s government have tried to go beyond such geographical constraints in order to extend their markets spatially, and this by marginalizing politically and economically shorter supply chains. But they now have to deal with new ways of organizing markets and defining the quality of their products. This situation has been examined in this Phd. using rigorous analytical and methodological tools. From this angle, at the local scale challengers have been able to take control away from incumbents by redefining the legitimate issues which need to be treated. At other scales, however, the traditional incumbents are still in control of the industry’s government and the bulk of its economic exchanges. Ultimately, what has taken place is less the re-localization of supply chains within the industry than the institutionalization of new forms of qualification based upon the valuation of the “local” as a distinctive sign of quality.
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Développement et dépendance des systèmes portuaires d'un état fragile ancrés dans la mondialisation : l'exemple de Djibouti / Development and dependency of the port systems of a fragile state rooted in globalization : the example of DjiboutiAbdillahi Guirreh, Ismaël 14 December 2017 (has links)
L’objectif de cette thèse est une analyse géohistorique et géopolitique du système portuaire de Djibouti à l’aune de l’arrivée des capitaux étrangers et leurs impacts politiques, sociaux-économiques dans le développement du pays. Elle privilégie ainsi deux échelles, celle du port (l’évolution des fonctions portuaires) et celle du corridor (Djibouti – Ethiopie). En effet, Djibouti, lieu stratégique depuis l’ouverture du canal de Suez en 1869, connaît un regain d’intérêt depuis les années 2000. L’arrivée des investissements étrangers principalement en provenance des puissances émergentes (Dubai d’abord ensuite de la Chine) a transformé les infrastructures de transport donc du pays. Un regain d’intérêt qui n’est pas uniquement économique puisqu’on assiste également une multiplication des bases militaires (américaine, japonaise, chinoise) qui viennent se grever à l’ancienne base française héritée de la colonisation montre le rôle stratégique de Djibouti dans la surveillance et la sécurisation de la route maritime par les grandes puissances. Ce travail s’inscrit, donc, dans la lignée des recherches sur la relation ports-territoires et de la question des corridors. Cette thèse s’articule donc autour de trois grands axes : les circonstances du développement, d’émergence du port de Djibouti et son rapport particulier au territoire éthiopien. D’où, l’adoption, dans un premier temps, d’une approche géopolitique nécessaire pour comprendre la situation de Djibouti, les circonstances de la fondation de la ville et du territoire, et le rôle du port. Elle analyse ensuite l’évolution et la dépendance des fonctions portuaires de la situation géopolitique face aux différentes crises historiques régionales et mondiale (évolution statutaire de l’Erythrée, fermeture du canal de Suez, conflits régionaux) afin de montrer le lien entre le trafic portuaire (succession des phases de croissance et décroissance) et ces événements. L’évolution du port de Djibouti montre, d’une part, un lien d’interdépendance entre le littoral et son arrière-pays continental, et d’autre part, une dépendance des vicissitudes et des aléas géopolitiques mais également des acteurs extérieurs publics ou privés. Enfin, l’interaction entre le territoire et l’espace traversé fait également l’objet de cette étude en s’attaquant à la dimension territoriale du corridor Djibouti -Ethiopie. De ce fait, elle interroge donc les impacts socio-économiques et environnementaux des activités jalonnant le long de ce corridor mais également leur influence sur la morphologie urbaine de la capitale, à travers l’exemple de la zone péri-urbaine de PK12. / The objective of this thesis is a geohistorical and geopolitical analysis of the Djibouti port system in the light of the foreign capital inflows and their political, social-economic impacts in the country development. In thus it favours two levels, that of the port (the evolution of port functions) and that of the corridor (Djibouti - Ethiopia). Indeed, Djibouti, a strategic location since the opening of the Suez Canal in 1869, knows a renewed interest since the 2000s. The influx of foreign investments mainly from the emerging powers (Dubai, first of all then China) has transformed the transport infrastructure hence the country. A renewed interest that is not only economic since we witness a proliferation of military bases (American, Japanese, Chinese) that come imposing to the former French base inherited from colonisation shows the strategic role of Djibouti in the monitoring and securing of the maritime route by the major powers.This work is therefore in line with researches on the relationship ports-territories and the question of corridors. This thesis is articulated around three main axes: the circumstances of the development, emergence of the port of Djibouti and its particular relationship to the Ethiopian’s territory. Hence, the adoption, at first, of a geopolitical approach necessary to understand the situation of Djibouti, the circumstances of the founding of the city and the territory, and the role of the port. It analyses then the evolution and the dependence of port functions on the geopolitical situation in the face of various regional and global historical crises (statutory evolution of Eritrea, closure of the Suez Canal, regional conflicts) in order to show the link between port traffic(succession of growth and decay phases) and these events. The evolution of the port of Djibouti shows, on the one hand, a link of interdependence between the coastline and its continental hinterland, and on the other hand, a dependence of vicissitudes and geopolitical hazards but also external public actors or private. Finally, the interaction between the territory and the space traversed is also the subject of this study through the territorial dimension of the Djibouti-Ethiopia corridor. Therefore, it questions then the socio-economic and environmental impacts of the activities along the corridor but also their influence on the urban morphology of the capital, through the example of the peri-urban area of PK12.
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La République du Bénin et ses voisins : dynamiques transfrontalières, enjeux spécifiques, et logiques d'intégration / The Republic of Bénin and its neighbours : cross-border dynamics, specific, and logical issues of integrationAbbecy, Serge 14 September 2018 (has links)
Le Bénin partage près de 2000 km (cumulés) de frontières avec le Nigeria, le Togo, le Niger et le Burkina Faso. Des dynamiques transfrontalières, particulièrement importantes, viennent souligner à la fois, l’impertinence des frontières-barrières coloniales hâtivement tracées, mais aussi des modèles d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. Aux confins des États limitrophes, des territoires transfrontaliers économiquement, ethniquement et culturellement homogènes relativisent le concept de frontière-ligne, sans toutefois faire disparaître les différences d’ordre institutionnel, administratif et politique. Ces territoires «flottants», caractérisés par un syndrome de l’«entre-deux», disposent d’extraordinaires potentiels d’intégration qui pourraient être davantage exploités dans un contexte administratif décentralisé. La question est celle des stratégies et modalités d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. L’absence de volonté politique ne peut suffire à expliquer la vacuité des processus d’intégration. Cette thèse offre des perspectives de définition d’une matrice nouvelle en relations internationales et en politique publique, complémentaire des approches classiques d’analyse des mécanismes d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest. Le grand défi consistant à trouver des formules permettant aux communautés et identités qui transcendent les frontières nationales de s’épanouir dans une logique bottom up, sans que le fait ethnique ou les dynamiques locales autonomes ne soient considérées comme remettant en cause la souveraineté des États et leurs prérogatives. L’unité culturelle profonde de la région est un atout fondamental de l’action publique. Car, ce n’est qu’enraciné dans sa culture et son histoire que l’Africain peut se réinventer une patrie qui libère des frontières nationales. D’où la pertinence de la coopération transfrontalière, une tentative d’endogénéisation des mécanismes d’intégration, une tentative pour mettre le développement local au service de l’intégration régionale. Elle devrait consacrer une seconde évolution stratégique de la CEDEAO. Créée le 28 mai 1975 à Lagos, la CEDEAO entendait rompre avec la balkanisation coloniale et doter la région d’un espace économique et social intégré. L’organisation prit dès 1990, une tournure ouvertement politique avec une flambée des conflits internes et ses interventions de maintien de la paix. La promotion de la coopération transfrontalière devrait donner à la CEDEAO, un second souffle. / Benin shares nearly 2000 km of borders with Nigeria, Togo, Niger and Burkina Faso. Cross- border dynamics, which are particulary important, highlight both the irrelevance of hastily- drawn colonial boundaries-barriers and of models of regional integration in West Africa. On the borders of neighbour states, economically, ethnically and culturally homogenous cross- border territories relativize the concept of border-line, without, however, eliminating institutional, administrative and political differences. These “floating” territories, characterized by an “in between” syndrome, have extraordinary potential for integration that could be feth implemented more in a decentralized administrative context. The question is that of strategies and modalities of regional integration in West Africa. The absence of political will cannot suffice to explain the emptiness of integration processes. This dissertation offers perspectives for defining a new matrix in international relations and public policies, in addition to traditional approaches to analyzing regional integration mechanisms in West Africa. The great challenge is to find ways for communities and identities that transcend national borders to flourish in a bottom-up logic, without ethnic fact or autonomous local dynamics being seen as challenging the sovereignty of states and their prerogatives. The deep cultural unity of the region is a fundamental asset for public action. Because it is only rooted in its culture and its history, the African can reinvent for himself a homeland free from national borders. Hence the relevance of cross-border cooperation, an attempt to endogenise integration mechanisms, an attempt to put local development at the service of regional integration. It should characterize a second strategic development of ECOWAS. Created on 28 May 1975 in Lagos, ECOWAS intended to break with colonial balkanization and to provide the region with an integrated economic and social area. As early as 1990, the organization took an overtly political turn with soaring internal conflicts and its peacekeeping interventions. Cross-border cooperation, which is a new concept in West Africa, should give ECOWAS a second hope.
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"Sauver la nuit" : empreinte lumineuse, urbanisme et gouvernance des territoires / "Save the Night" : light footprint, urbanism and territorial governanceChalléat, Samuel 13 October 2010 (has links)
Notre société entretient une relation complexe avec la nuit, espace-temps souvent hors des cadences diurnes qui favorise la réflexion, l’imaginaire, la création, l’écoute et le rapprochement de l’autre, tout en révélant la ségrégation, la peur, et donc la restriction. Par cette recherche, nous mettons en regard de l’éclairage urbain – véritable projet lumière porteur d’une symbolique forte – les coûts socioculturels, écologiques et sanitaires engendrés par la lumière artificielle. L’éclairage urbain génère un entrelacs géographique d’empreintes lumineuses d’échelles différenciées, que nous approchons par différentes modélisations, sans pour autant nous en interdire l’analyse sensible. Nous explicitons, à différentes échelles, les jeux d’acteurs institutionnels et les contraintes entourant la gouvernance de l’éclairage public en France, et soulignons la multiplication des possibilités offertes pour sa gestion locale. Une caractérisation des différents impacts de la lumière artificielle nocturne à l’aide d’outils conceptuels de l’économie de l’environnement permet de définir comme réelles pollutions les dégradations écologiques et sanitaires, et comme nuisance la diminution – voire la perte – de l’accessibilité au ciel étoilé. Nous montrons comment le bien environnemental « ciel étoilé » a été saisi par les astronomes pour porter un projet positif intégrant désormais l’environnement nocturne dans son ensemble : « Sauver la nuit ». Des oppositions à ce projet ont jalonné son histoire, mais les nécessaires économies d’énergie et les contraintes budgets des collectivités territoriales amènent désormais les acteurs locaux à reconsidérer avec plus d’intérêt les différentes propositions faites par les associations de « protection du ciel et de l’environnement nocturnes ». Mais la difficile efficience des mécanismes de marchandage coasiens nous amène à soutenir que la protection de ces biens publics purs,non appropriables et non marchandables, doit être prise en charge par la puissance publique. / Our society maintains a complex relation with night, space-time often outside the diurnal cadences which facilitates the reflection, the imagination, the creation, the listening and the link with the other one, while revealing the segregation, the fear, and thus the restriction. By this research, we put compared to the urban lighting – real light project carrier of a strong symbolism – the socio-cultural, ecological and sanitary costs engendered by the artificial light. The urban lighting generates a geographical interlacing of bright imprints of differentiated scales, which we approach by various modellings, without forbidding us the sensitive analysis. We clarify, at various scales, the games of institutional actors and the constraints surrounding the governance of the street lighting in France, and we underline the reproduction of the possibilities offered for its local management. A characterization of the various impacts of the nocturnal artificial light by means of abstract tools of the economy of the environment allows to define as real pollutions the ecological and sanitary damages, and as nuisance the decrease – even the loss – of the accessibility to the starry sky. We show how the environmental good "starry sky" was seized by the astronomers to carry a positive project integrating henceforth the nocturnal environment in general: "Save the night". Oppositions to this project marked out its history, but the necessary energy savings and the budgets of territorial communities bring henceforth the local actors to reconsider with more interest the various propositions made by the associations of "protection of the nocturnal sky and environment". But the difficult efficiency of the mechanisms of coasian bargaining brings us to defend that the protection of these pure public goods, not unbargainable, must be taken care by the public authorities.
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Premiers signes d'une société relocalisée. Éléments pour une philosophie sociale des circuits courts alimentairesNasr, Clémence 23 April 2021 (has links) (PDF)
Cette thèse propose une analyse, en philosophie sociale, de la relocalisation alimentaire qui prend corps, depuis une trentaine d’années environ, dans les sociétés industrialisées. Ce phénomène est fait des initiatives coopératives qui, à l’échelle locale, visent à rapprocher consommateurs et producteurs de denrées alimentaires. Notre recherche ambitionne de mettre au jour la filiation de la relocalisation alimentaire et du socialisme. Surtout, elle entend travailler la signification profonde de cette parenté :la relocalisation alimentaire préfigure ce qu’une société relocalisée pourrait être. En effet, le lien rattachant la relocalisation alimentaire au socialisme génère la proposition normative suivante :la relocalisation alimentaire altère le socialisme en confrontant son projet de société à une exigence spatiale que sa matrice doctrinale contient sans lui donner l’envergure qu’elle devrait avoir. Cette exigence spatiale renvoie à la dimension locale de la coopération économique véritable. Elle indique que, si cette dimension est prise en compte, elle affecte nécessairement – dans le sens d’une diminution – la taille du territoire recouvert par la société dans la mesure où celle-ci est aussi une forme matérielle. Cette proposition normative s’édifie sur deux chantiers. Le premier est théorique :on y montre comment le socialisme peut prendre en charge la dimension spatiale de l’intégration du social en une société. Le deuxième est heuristique ;il s’attache à déceler, au niveau des initiatives alimentaires locales, les signes de ce qu’une représentation différente de la société est en train d’émerger, et qu’elle accorde une saillance particulière au territoire. / This thesis proposes an analysis, in social philosophy, of the food relocalization that has been taking shape, over the last thirty years or so, in industrialized societies. This phenomenon is made up of cooperative initiatives which, at the local level, aim to bring consumers and food producers closer together. Our research aims to uncover the link between food relocalization and socialism. Above all, it intends to work on the deep meaning of this link: food relocalization prefigures what a relocalized society could be. Indeed, the relation of food relocalization to socialism generates the following normative proposal: food relocalization alters socialism by confronting its project of a society with a spatial requirement that its doctrinal matrix contains without giving it the scope it should have. This spatial requirement refers to the local dimension of genuine economic cooperation. It indicates that, if this dimension is taken into account, it necessarily affects – in the sense of a decrease – the size of the territory covered by society insofar as it is also a material form. This normative proposal is based on two areas of work. The first is theoretical: it shows how socialism can take charge of the spatial dimension of the integration of the social into a a society. The second is heuristic; it seeks to detect, at the level of local food initiatives, the signs that a different representation of society is emerging and that it gives a particular salience to territory. / Doctorat en Sciences politiques et sociales / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Une plante, des fils et des clones. Histoires amazoniennes de guaraná(s) dans un monde globalisé / A plant, sons and clones. Amazonian stories of guaraná(s) in a globalized worldCongretel, Mélanie 15 June 2017 (has links)
Peut-on rendre compte des batailles identitaires et territoriales que révèle la globalisation des ressources et des marchés, en décrivant comment une plante cultivée depuis plusieurs siècles en Amazonie brésilienne se transforme en plante « sauvage » ou, à l’opposé, en plante « technologique » ? La thèse explore, dans un contexte de transition écologique et de critique du paradigme agricole moderniste, les expressions et les enjeux locaux de ce basculement socio-environnemental, en s’intéressant aux relations qui se tissent entre des hommes et une plante emblématique de la région, le guaraná (Paullinia cupana var. sorbilis). En croisant les regards sur quatre projets distincts de valorisation de cette plante énergisante, elle interroge aussi la manière dont des populations amazoniennes se saisissent de ce contexte mouvant et innovent pour négocier leur rapport à la modernité, à la croisée de filières mondialisées et d’un territoire, le Bas-Amazonas, où la plante est historiquement inscrite. Dans le sillage de l’école interdisciplinaire des humanités environnementales, notre travail aborde le guaraná comme un acteur des projets étudiés. Il combine des enquêtes ethnobotaniques à une approche socio-anthropologique inspirée des science studies, pour rendre compte des expériences locales de la plante et des multiples formes que prend l’innovation dans une région longtemps restée à l’écart des dynamiques de développement. En abordant la plante au prisme du concept d’ontologie, nous montrons que coexistent aujourd’hui dans le Bas-Amazonas plusieurs guaranás, définis et façonnés par de multiples ingrédients : des ressources biologiques, des pratiques, des techniques, des savoirs, des représentations, des projets de valorisation et des règles de droits. Loin de représenter différents points de vue sur une même plante, ces « guaranás » sont des plantes distinctes. Ils incarnent les frictions entre différents mondes dont les réseaux plus ou moins étendus s’entrecroisent et cherchent à s’ancrer dans le territoire, pour s’imposer aux autres, pour leur résister, ou inventer de nouvelles représentations du développement territorial. / Can we account for the identity and territorial struggles the globalization of markets and resources reveals, by describing how a plant cultivated for several centuries in the Brazilian Amazon, turns into a « wild » plant or, conversely, into a « technology »? In a context of ecological transition and criticism of the modernist agricultural paradigm, the thesis explores the local expressions and stakes of this socio-environmental shift, focusing on the relationships that form between men and an emblematic plant of the region, guaraná (Paullinia cupana var. sorbilis). Considering four distinct projects which promote this energetic plant, it also questions the way Amazonian populations seize this changing context, and innovate in order to negotiate their relationship to modernity, at the crossroads of globalized value chains and of a territory, the Lower Amazonas, where the plant is historically rooted. In the wake of the environmental humanities interdisciplinary stream, our work contemplates guaraná as an actor of the projects studied. We combine ethnobotanical surveys with a socio-anthropological approach inspired by science studies, to portray local experiences of the plant and the multiple forms innovation can take in a region long shelved from the dynamics of development. By approaching the plant through the concept of ontology, we show that that several guaranas coexist today in the Lower Amazonas, defined by several ingredients: biological resources, practices, techniques, knowledge, representations, valuation projects and rules. Far from representing different points of view on the same plant, these "guaranás" are distinct plants. They embody the frictions between different worlds whose more or less extensive networks intersect and seek to anchor themselves in the territory, in order to impose themselves on others, to resist them, or to invent new representations of territorial development.
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