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L'impact d'une politique publique agricole européenne sur les acteurs et les territoires ruraux français.<br />Etude de l'application du programme français de<br />développement rural dans six territoires rurauxTchekemian, Anthony 20 November 2008 (has links) (PDF)
Cette thèse étudie les impacts de l'application d'une politique publique agricole européenne sur les<br />acteurs de la sphère rurale et agricole et sur les territoires ruraux. Concernant les acteurs, il ressort que le programme français de développement rural favorise les démarches collectives territoriales. Les acteurs, très dépendants des aides de la Politique Agricole Commune, adoptent des stratégies et des<br />comportements différents afin d'assurer le maintien de leurs activités et de leurs revenus. Ainsi les<br />exploitants ont majoritairement une vision à court terme de leur exploitation et ont des difficultés à se<br />projeter et à remettre en question leurs modes de fonctionnement. Le programme incite les exploitants à développer des activités nouvelles liées à la multifonctionnalité et à renforcer la fonction paysagère des territoires ruraux français. Le zonage du programme permet aux acteurs d'appréhender différemment les territoires ruraux en apportant un nouveau référentiel. Enfin, par ses priorités et mesures, le programme tend à faciliter la cohabitation entre les territoires urbains et ruraux en orientant les acteurs vers la prise en compte de la demande sociale.
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Un espace rural en Berry dans la longue durée : expérience de micro-analyse des dynamiques spatio-temporelles du paysage et du peuplement dans la région de Sancergues (Cher)Poirier, Nicolas 14 December 2007 (has links) (PDF)
Ce travail traite de l'évolution diachronique des rapports entretenus entre les sociétés du passé et leur espace, en milieu rural. Partant de l'image du paysage livrée par le cadastre napoléonien, l'objectif est de restituer les étapes et les modalités de la construction d'un espace rural par les sociétés de la Protohistoire à l'époque contemporaine.<br />L'originalité principale de ce travail réside dans la variation des échelles de temps et d'espace, et s'inscrit par bien des aspects dans la démarche microhistorique, afin de favoriser une approche des pratiques spatiales à l'échelle élémentaire des sociétés anciennes, celle du finage. La combinaison de la micro-échelle spatiale et du temps long favorise en effet un meilleur repérage des ruptures et des continuités dans l'occupation du sol. <br /> Mais considérer l'évolution d'un espace depuis la Protohistoire jusqu'au 19e s. implique la nécessité de traiter plusieurs sources différentes. La définition des modalités de leur croisement est un des objectifs méthodologiques de ce travail. Chacune d'elles doit être analysée distinctement, en fonction de ses conditions de production, et après une évaluation et une prise en compte rigoureuse des biais qu'elle produit. L'approche diachronique de l'espace retenu est donc la synthèse d'une étude archéologique (à partir de données acquises au cours de prospections au sol), d'une étude historique (fondée sur les textes) et d'une étude morphologique (réalisée sur les plans anciens et le cadastre « napoléonien »). Le recours à une démarche régressive permet ici une exploitation plus efficace de sources documentaires lacunaires, dispersées et plus rares à mesure que l'on remonte dans le temps.<br />La restitution de la dynamique de l'habitat tout d'abord, abordée au travers des sources archéologiques issues de la prospection au sol et du dépouillement des archives médiévales et modernes, a permis d'identifier plusieurs épisodes de développement et de recul du tissu de peuplement.<br />L'analyse du réseau viaire contemporain et sub-contemporain a favorisé, par la nature même de l'objet d'étude, une variation d'échelle du micro vers le macro. Cette variation de la focale d'observation a permis de mesurer l'insertion de la zone d'étude dans les réseaux de communication sub-actuels et passés. <br />Par une approche hiérarchique inspirée de l'écologie du paysage, la morphologie du parcellaire permet de lire les différents niveaux d'organisation qui régissent le paysage, de l'échelle du cours d'eau à celle du point de peuplement.<br />La documentation écrite de l'époque moderne, à travers la mention de nombreuses entités religieuses ou politico-administratives, illustre l'aboutissement d'un processus de définition de territoires à échelle locale, qui s'amorce sans doute dès la période médiévale avec l'émergence et l'affirmation de circonscriptions comme les paroisses et les seigneuries.<br />Enfin, les espaces de la pratique ont été abordés, notamment grâce aux données archéologiques. Les territoires agraires, que délimite l'emprise des épandages de mobilier associé aux fumures, permettent la lecture de l'évolution diachronique de la localisation des espaces mis en culture, leurs rapports aux lieux habités et aux contraintes physiques du milieu, à l'échelle des déplacements quotidiens.<br />Sur le plan méthodologique, ce travail a été l'occasion de définir des outils propres à étudier les dynamiques de l'occupation du sol de manière diachronique et à favoriser les comparaisons micro-régionales, notamment par la mise en œuvre de modélisations statistiques et spatiales au sein d'un SIG. Ces comparaisons permettent ainsi de discerner les évolutions témoignant de tendances communes et d'autres de particularismes locaux. La variation d'échelle du micro vers le macro favorise alors la remise en cause de schémas souvent construits à petite échelle et sur le silence des sources écrites.
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CARACTERISATION ET GESTION DU SILEX DES SITES<br />MESOLITHIQUES ET NEOLITHIQUES DU NORD-OUEST DE L'ARC ALPIN.<br />Une approche pétrographique et géochimiqueBressy, Céline 12 June 2002 (has links) (PDF)
La fréquentation préhistorique des Alpes du Nord nous est connue à travers la découverte de sites livrant des vestiges lithiques et osseux. Une vision plus fine des modalités de pénétration, de circulation intra-massifs et d'exploitation saisonnière du milieu alpin peut être abordée à travers l'étude des matières premières composant la série lithique d'un site, par la détermination de leurs origines.<br />Dans les sites des Préalpes françaises (depuis le massif des Bornes jusqu'au Dévoluy), le matériau privilégié par les préhistoriques est le silex. Des prospections réalisées dans le cadre de ce travail et antérieurement ont permis de cartographier les ressources en silex régionales et de regrouper plusieurs centaines d'échantillons de référence. Classiquement, ce matériau fait l'objet de caractérisations macroscopiques et pétrographiques. Cependant, ces méthodes ne sont pas toujours discriminantes et certaines sources ou types de silex demeurent difficiles à identifier dans un paysage lithique complexe. C'est pourquoi nous avons tenté d'apporter un nouvel éclairage à la question de la caractérisation du silex au moyen de la géochimie. Nous avons analysé les silex de 30 sources (138 échantillons) et de deux sites archéologiques (27 artefacts) par ICP-AES et ICP-MS, en mode destructif. Les caractérisations élémentaires permettent de distinguer les silex d'étages géologiques différents. Par contre, l'hétérogénéité intra-source constatée limite les possibilités de discrimination univoque des sources appartenant à un même étage géologique, à moins qu'elles ne soient suffisamment éloignées géographiquement. Toutefois, parmi les 22 sources sénoniennes analysées, celle de la Grande-Rivoire, située sur une des voies possibles de pénétration du massif du Vercors et exploitée dès le Mésolithique moyen, présente une signature géochimique spécifique. Plusieurs artefacts lui ont été attribués. Les analyses d'un autre matériau employé durant la Préhistoire, l'obsidienne, mettent en évidence les particularités de la signature géochimique du silex. <br />Les approches pétrographiques nous ont permis d'établir le schéma d'approvisionnement et l'origine des artefacts en silex de huit sites archéologiques par comparaison avec les échantillons géologiques à notre disposition.<br />Le matériel archéologique étudié au moyen de la géochimie et par les approches non-destructives a révélé des comportements vis à vis de l'acquisition et de la gestion des silex différents en fonction de la nature des sites, de leur positionnement géographique et de la période considérée. Des zones de contact et des voies de circulation privilégiées ont ainsi été mises en évidence.
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Le risque tsunami en France : contributions méthodologiques pour une évaluation intégrée par scénarios de risque.Sahal, Alexandre 10 December 2011 (has links) (PDF)
Bien souvent segmentées, les approches visant à évaluer le risque tsunami se contentent tantôt d'évaluer l'aléa, tantôt d'estimer les enjeux et leurs vulnérabilités, ce bien souvent de manière disciplinaire. Les différents spécialistes des composantes du risque (géophysiciens, modélisateurs, géographes, économistes, sociologues, etc.) travaillent à des échelles différentes, parlent un langage qui leur est propre. Les opérationnels de la sécurité civile tentent tant bien que mal d'y puiser des solutions de gestion de crise. La démarche proposée dans cette thèse consiste à fédérer l'ensemble de ces composantes pour une évaluation intégrée du risque tsunami. Elle présente des méthodes relatives à l'évaluation : (1) de l'historique de l'aléa et sa modélisation selon différents scénarios probables, (2) des enjeux humains et structurelles suivant les dynamiques spatio-temporelles de la fréquentation humaine des lieux exposés à l'aléa (scénarios d'enjeux), et (3) des capacités de réponse des institutions en charge de la sécurité civile. La confrontation des scénarios d'enjeux et de gestion de crise aux scénarios d'aléas permet une évaluation des dommages potentiels dans des conjonctures spécifiques. La démarche, appliquée à trois sites exposés à forts enjeux, en métropole (Antibes) comme en Outre-mer (La Réunion et Mayotte), apporte ainsi une méthode d'évaluation complète du risque tsunami. Elle fournit aux opérationnels des outils et des solutions de gestion de crise (sélection de zones refuge, modélisation des temps d'évacuation etc.), et des recommandations pour limiter les impacts de futurs événements (préparation et information des populations). Elle fait le lien entre sciences dures, sciences sociales et gestionnaires du risque à travers une approche intégrée et appliquée de l'évaluation du risque.
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Le littoral de la Province Nord en Nouvelle-Calédonie: Quel développement durable ?Bodmer, Dolorès 29 June 2011 (has links) (PDF)
Le concept de " développement durable " est une notion globale à la mode et de plus en plus controversée, relativement à son usage depuis 1992. Les acteurs politiques et économiques en Nouvelle-Calédonie, comme ailleurs dans le monde, utilisent souvent ce concept dans leur discours, particulièrement à partir de 2004. Toutefois bien qu'à l'échelle mondiale, celui-ci revêt une forte connotation environnementale, en Province Nord de la Nouvelle-Calédonie, collectivité sui generis, il expose d'autres réalités. Notre recherche porte sur l'application de ce concept au littoral de la Province Nord où d'autres formes de développement et de gestion sont observées. Le cadre de l'Accord de Nouméa offre à la Province Nord des compétences élargies depuis environ 10 ans. Elle peut désormais mettre en œuvre des politiques concernant son territoire et elle a fait le choix d'accorder sa priorité au secteur minier et sa future industrie. Comment considère-t-elle son littoral ? Dans cet espace rural, le littoral expose plusieurs réalités complexes que nous avons tenté d'appréhender selon les représentations et les territoires (leur organisation et de leur gestion), ainsi que par le biais des politiques publiques et de leur mise en œuvre. Convient-il d'emprunter un modèle de gestion extérieur pour les économies océaniennes, alors même que des solutions sont possibles localement et selon leurs modèles ? La recherche d'équilibre territorial et d'avenir commun entre les groupes (Kanak, Caldoches, Occidentaux) est primordiale et c'est ce a quoi cette thèse s'est attachée. Le réel développement durable pour la Province Nord passe ainsi par une plus grande prise en compte de ces populations et de son territoire, notamment avec les échéances politiques (2014). Equilibre territorial qui devrait davantage valoriser le littoral et ses ressources au même titre que celles de la montagne. Le souhait politique d'une participation de sa population afin de définir une gestion plus adéquate, est-il envisageable ? L'aquaculture, le tourisme et la pêche l'illustrent. La complexité de ces territoires, des représentations et des politiques associées, constituent toute la trame à ce travail.
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Incitations et mise en réseau des entreprises. Le cas de la filière de l'industrie nautique en Bretagne.Melle, Denis 05 July 2011 (has links) (PDF)
Dans un contexte d'économies aux systèmes productifs interdépendants, la difficulté ressentie par les entreprises pour appréhender la complexité des mutations de leur environnement, accroit leur sentiment " d'insécurité ". En réaction à ce contexte " incertain ", les entreprises cherchent à sécuriser leur situation sur le marché en construisant des avantages compétitifs suffisamment durables. Transversalité et flexibilité, compétitivité coûts et hors-coûts, mise en réseau et économie de l'immatériel sont autant de concepts qui décrivent l'entreprise d'aujourd'hui. L'économie de l'immatériel place l'imagination, le talent, l'inspiration et la collaboration au centre de la création de valeur. En résumé, les idées, c'est-à-dire la capacité à inventer et à innover fondent cette économie de " réseaux ". La recherche de la compétitivité globale est une construction dans laquelle l'assise territoriale des entreprises joue un rôle majeur. Elle se comprend également comme un phénomène de co-développement de ressources et de compétences réalisé par les différents acteurs du territoire, privés ou publics. Cette spécificité conjointe entreprises/territoires doit alors s'appréhender comme une évolution simultanée entre celles-ci et les organisations institutionnelles (consulaires ou territoriales) au travers des relations qu'elles seront capables de construire. Cette nouvelle collusion entre les entreprises et les territoires nous amène à réfléchir d'abord sur les canaux qui relient les territoires et l'activité économique pour mieux comprendre ensuite comment l'ancrage territorial détermine aujourd'hui la performance des entreprises.
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Le développement durable : penser le changement ou changer le pansement ? : bilan et analyse des outils d'évaluation des politiques publiques locales en matière de développement durable en France : de l'émergence d'un changement dans les modes de faire au défi d'un changement dans les modes de penserBoutaud, Aurélien 14 February 2005 (has links) (PDF)
C'est dans le contexte international d'emergence d'un conflit entre les préoccupations d'environnement et de développement que la notion de développement durable est apparue. L'histoire de ce concept peut ainsi être relue à travers le prisme des théories de la négociation : le développement durable nous apparaît alors comme la tentative de formulation, au plus haut niveau international, d'une valeur nouvelle dont l'objet serait la réconciliation entre des exigences de protection de l'environnement et de développement socio-économique (équivalant à ce que les théoriciens de la négociation appellent une approche gagnant-gagnant, ou un jeu à somme positive, entre environnement et développement). Mais s'il apparaît que le concept de développement durable a effectivement été construit dans une logique coopérative, force est de constater que, tant au niveau local que global, l'appropriation du développement durable par les différents acteurs revêt toutes les formes d'une appropriation compétitive : Etats, entreprises, ONG, collectivités locales, économistes ou écologistes se réclament aujourd'hui du développement durable sans pour autant en donner une définition et un contenu identiques. Les débats sur la soutenabilité ± faible (approche néoclassique) ou ± forte (approche écosystémique) illustrent bien cette lutte d'appropriation . C'est précisément dans ce contexte conflictuel qu'il convient de mettre en perspective la question de l'évaluation du développement durable. En effet, ces démarches normatives disposent d'un fort pouvoir d'appropriation en cela qu'elles permettent de rigidifier un concept souvent considéré comme mou . Elles sont, de ce fait, au cœur d'un débat à la fois technique et idéologique fort. Au niveau local, et concernant plus particulièrement les domaines de l'urbanisme, il est intéressant de constater qu'un même schéma s'est dessiné : la notion de ville durable a émergé elle aussi dans le contexte d'une remise en cause par les mouvements de l'ecologie urbaine de la pensée urbanistique moderne. De la même manière que le développement durable est apparu comme une tentative de réconciliation entre environnement et développement, la ville durable semble progressivement se dessiner sous les contours d'une alternative entre la ville écologique (utopique) et la ville moderne, voire sur-moderne (bien réelle). Du fait de leur capacité d'appropriation, certains outils d'évaluation développés par des collectivités locales nous permettent ainsi de cerner ce que les acteurs publics locaux entendent précisément par développement durable ; leur analyse tend à confirmer la tendance des acteurs publics à se servir du développement durable comme élément de conciliation interne entre des intérêts parfois divergents. La question de la prise en compte des intérêts des générations futures et des autres territoires semble par contre plus difficile à appréhender. L'analyse, dans un seconde temps, des contextes dans lesquels ces outils sont généralement utilisés et développés montre par ailleurs un phénomène intéressant : le développement durable est le plus souvent considéré comme une approche technique, déléguée par le politique aux services opérationnels, qui sont alors chargés a posteriori de rendre durables les décisions prises. Ces grilles de questionnement ou d'analyse des projets butent ainsi sur le problème de la prise en compte des préoccupations du développement durable au plus haut niveau des prises de décision : le niveau politique. létude plus spécifique du cas de la Communauté urbaine de Lyon permet de valider certaines de ces hypothèses. Au final, la difficulté d'appréhension de certains enjeux du développement durable par les sphères politiques et administratives interroge sur la capacité des systèmes démocratiques à répondre à ces nouveaux problèmes. La durabilité, en particulier, semble devoir faire éclater le cadre spatial et temporel dans lequel a traditionnellement été défini l'intérêt général. En imposant d'introduire dans la définition de cet intérêt général la prise en compte des intérêts de nouveaux acteurs non représentés (générations futures, autres territoires), la durabilité ne finit-elle pas par questionner les bases mêmes du fonctionnement des démocraties modernes ?
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Collectivités urbaines et gouvernance de l'eauHellier, Emmanuelle 05 December 2011 (has links) (PDF)
Fondée sur les concepts de territoire et de collectivité, cette recherche se veut une contribution nouvelle et singulière aux investigations actuelles sur la production de l'action publique territorialisée d'aménagement, la grille d'analyse retenue étant celle de la gouvernance, et le prisme choisi étant celui des services urbains d'alimentation en eau potable. A l'heure de la recomposition des modes d'intervention publique, notre hypothèse pose le rôle central des territoires d'action comme outils de maîtrise et de mise en valeur de ressources spatialisées. La problématique de ce mémoire interroge la capacité d'un type d'acteur local, les collectivités urbaines organisées en intercommunalité intégrée et généraliste, à intervenir dans la gouvernance de l'eau comme ressource. Pour ce faire, la recherche emprunte les sentiers de l'analyse aménagiste, dans le sens où elle focalise l'intérêt sur les modalités de gestion des services d'eau en réseaux, et sur la planification spatiale de ces systèmes techniques. Elle s'appuie sur un matériau empirique comparatif de cinq Communautés d'agglomération françaises (Clermont-Ferrand, Dijon, Montpellier, Rennes, Rouen). Emblématiques du mode délégué d'exploitation des services urbains, et pris en charge par une autorité urbaine en quête de légitimité politique, les services d'eau deviennent le siège de coalitions de croissance métropolitaines. Néanmoins, à l'échelle locale, le développement de ces actions volontaristes n'entraîne pas pour autant une coopération territoriale aboutie. En outre, le consensus partagé sur les normes de sécurisation quantitative et sanitaire limite la capacité de " friction écologique " des outils de gestion intégrée de la ressource. Ainsi, d'après cette recherche, la constitution d'entités nouvelles de gestion des services d'eau ne modifie pas fondamentalement le rapport entre la collectivité urbaine et la protection de la ressource. Au-delà de la mise en relation de l'intercommunalité urbaine avec la gouvernance de l'eau, cette investigation offre l'occasion de voyager dans les rouages complexes de la décentralisation et de l'action publique locale, et d'observer la " fabrique " des territoires autour d'un enjeu économique, social et environnemental localisé. En ce sens, déplacer la focale vers la société civile s'avère une perspective prometteuse, pour déceler la contribution des pratiques d'usagers et des relations de solidarités au renouvellement de l'action publique territorialisée.
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Des technologies et des territoiresPuel, Gilles 22 February 2006 (has links) (PDF)
Ces travaux font l'hypothèse que la technologie, qu'il s'agisse de mécanisation, d'irrigation ou de TIC est incluse, comme l'espace dans le social. Si les TIC possèdent leurs dynamiques propres, construites par des interactions multiples entre des acteurs exogènes et endogènes, l'auteur ne souscrit pas ni au paradigme techniciste ni à l'autonomie de la technique. S'il n'y a pas lieu de mythifier les TIC, la difficulté consiste à évaluer leur place dans un système territorial comme signe et/ou agent de la production de l'espace. Il s'agit d'aller au-delà d'une géographie de l'inventaire certes utile pour un objet aussi récent et instable, pour se tourner vers une géographie de l'ingénierie spatiale, intégrant dans une critique sociale raisonnée, les « effets » de l'introduction d'une perturbation sur un territoire. <br />L'approche se centre sur les interactions et les changements d'échelle qui montrent qu'en fonction des clés d'entrée, la hiérarchie des interactions peut se modifier même si le cadre d'analyse utilisé pour la recherche reste stable et repose sur un ensemble de sept variables (l'innovation, les champs de force du système englobant, le jeu des politiques publiques, le capital social du territoire, les stratégies des acteurs, les temporalités, les formes spatiales).<br />Les stratégies des acteurs sociaux occupent donc une place majeure dans des travaux qui ne prennent tout leur sens que dans une approche interdisciplinaire s'ils veulent éclairer l'ensemble des problématiques recoupant les champs de la technologie, de l'espace et de la société. <br />L'auteur revisite la problématique de l'emboîtement des échelles territoriales. Comment des stratégies d'acteurs, externes à un territoire (à l'échelle locale ou régionale), interfèrent-elles avec le système d'acteurs territorial et produisent-elles de l'espace ? Trois niveaux d'analyse sont enchâssés. L'analyse « macro » se fonde sur les effets contraignants pour les jeux d'acteurs, des cadres réglementaires (lois, normes, standards) et idéologiques, eux-mêmes produits sociaux de jeux d'acteurs. L'analyse « méso » est centrée sur le jeu d'acteurs des politiques publiques (croisement des politiques de subventions, du choix des territoires, du discours sur la technologie). Enfin l'analyse « micro » consiste à étudier la technologie « en pratique » à partir d' études de terrain longitudinales. <br />Un détour vers la littérature des « stratégistes » permet de réintroduire un peu plus de « temps » dans l'espace. Si ces positions de recherche ont toujours donné une place importante au temps cristallisé des objets ou au temps présent des conflits d'acteurs ou des représentations, le temps de la technologie présente certains caractères (évanescence de la technique, importance de la dimension prospective) qui impliquent d'inclure toutes les dimensions tactiques et surtout stratégiques des jeux acteurs dans l'analyse. Enquête, modèles et modélisations, analyse systémique ou systèmes théoriques ont accompagné la démarche de recherche Chemin faisant, l'auteur a écarté de sa boîte à outil certains appareils ou au contraire procédé à quelques acquisitions. Mais tout cet outillage est le produit d'une synthèse, celle de l'apport méthodologique (enquête de terrain, interdisciplinarité, analyse systémique ) de deux maîtres successifs, B. Kayser et R. Brunet.
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Le foncier, une ressource territoriale pour le développement économique / Land use as a resource for economic developmentGillio, Nicolas 21 June 2017 (has links)
Le foncier économique contribue activement au développement des entreprises sur les territoires en tant que traduction spatiale de l’activité économique et que forme d’intervention des acteurs publics en France, et dans plusieurs pays européens.La localisation des activités économiques se définit en économie spatiale en fonction de la distance au centre urbain, fictif ou réel. La valeur que les agents économiques accordent à une localisation s’établit à partir du niveau de rente différentielle perçue par les propriétaires fonciers. Cette rente est une fonction décroissante de la distance au centre urbain qui varie selon les différentes activités (logements, bureaux, commerces, industries). La concentration des activités dépendrait des mécanismes de rente foncière et résulterait d’un arbitrage entre proximité et distance au centre que réaliseraient les entreprises. Cependant, ces explications sont incomplètes à nos yeux pour expliquer les trajectoires économiques divergentes entre les territoires. En économie spatiale, le foncier devient une variable d’ajustement pour l’entreprise liée au niveau de rente foncière supporté. Cette approche perd néanmoins de sa pertinence lorsque les entreprises tirent le développement économique d’un territoire sans conduire à des niveaux de rente foncière élevée. Ainsi, la concentration des activités économiques et la rente foncière comme mode de valorisation d’une localisation optimale ne fournissent pas des explications satisfaisantes. Le modèle explicatif y est à la fois dépendant de la disponibilité des données, de l’homogénéité de l’espace et du comportement modélisé des agents économiques.Afin d’apporter des explications nouvelles, nous avons mobilisé d’autres approches théoriques et des méthodes davantage empiriques afin d’analyser les mécanismes à l’œuvre sur des territoires variés et moyennement denses, où le foncier est pourtant très convoité par les investisseurs privés. Ces territoires sont ceux de la Plaine Saint-Exupéry, espace d’interface métropolitain de la métropole lyonnaise, d’une part, et de métropole Savoie, espace de plaines habitées entre Genève et Grenoble, d’autre part.En faisant appel à la notion de ressource territoriale nous utilisons les apports de l’économie territoriale pour comprendre les mécanismes qui relient le foncier et les activités économiques. La ressource foncière territoriale met en évidence des choix de localisation d’activités tertiaires et industrielles. Ceux-là sont structurés par des coopérations dans lesquelles interviennent les acteurs de l’aménagement et de la promotion immobilière, aux côtés des collectivités territoriales et des entreprises. Celles-ci recherchent des écosystèmes favorables au développement de leur activité et porteurs de proximité, institutionnelle et géographique.La ressource territoriale souligne le rôle des actifs spécifiques et de la coordination, ainsi que les conditions foncières du développement. La constitution de stratégies foncières, et les modes de coordination entre acteurs publics et privés qui en dépendent, explicitent les fonctions de redéployabilité et d’interface du foncier. Ces deux fonctions désignent, d’une part, le fait que la ressource foncière facilite la mutation des activités sur le territoire, et, d’autre part, que le foncier est une condition d’existence d’autres ressources pour les activités sur ce même territoire. Sans interface, des terrains seront affectés à des fonctions sans rapport avec les actifs spécifiques du territoire. Sans redéployabilité, le foncier sera commercialisé sans considération pour sa valeur réelle de long terme mais uniquement pour sa valeur marchande de court terme. À partir d’observations empiriques sur la Plaine de Saint-Exupéry et sur Métropole Savoie, nous illustrons ces notions et montrons que la maîtrise publique du foncier économique révèle la ressource foncière territoriale à l’heure où les territoires doivent inventer leur propre mode de développement pérenne. / Economic land contributes actively to the development of companies in the territories as a spatial translation of economic activity and as a form of intervention by public bodies in France and in several European countries.The location of economic activities is defined in spatial economics according to the distance to the urban center. The value that economic agents attribute to a central or peripheral location is based on the level of differential rent perceived by landowners. This income, assimilated to the land use cost incorporated in property prices, is a decreasing function of distance to the urban center, which varies according to the different activities (housing, office, retail, industry). The concentration of activities depends on the mechanisms of urban land rent and explains the differences in economic wealth between areas with high concentration of activities and jobs and spaces with low density. The land rent achieved by landowners will result in a trade-off between proximity and distance to the center that the companies would achieve through the market law. However, these explanations are incomplete to explain the divergent economic paths between territories. In spatial economics, land use is adjusted by the firm according to the level of land use they can put up with. However, this approach lacks of relevance when firms derive economic development from a territory without leading to high land rents or when development becomes a strategic issue for the territory. Thus, the concentration of economic activities and land rent are considered as a way to explain optimal locations, but they do not explain all kind of situations. The explanatory model is both dependent on the availability of data, the homogeneity of space and the modeled behavior of economic agents.In order to provide new explanations, we offer an other theoretical approach that is less econometric and more empirical in order to analyze the mechanisms for moderately dense territories where land is highly coveted by private investors. These territories are those of the Plaine de Saint-Exupéry, a metropolitan interface area of the Lyon urban zone, and Metropole Savoie, an area of inhabited plains between Geneva and Grenoble.Using the notion of territorial resource we consider territorial economy to understand the relationships between land and economic activities. The territorial land resource highlights choices of localization for services and industrial activities. These are structured by cooperative relations involving actors in land development and real estate development, alongside local authorities and companies that seek for local ecosystems that are conducive to the development of their business. They may also seek for institutional and geographical proximity, which are different from the concentration of activities.The territorial resource emphasizes the diversity of development models and specific assets. The development of land use strategies, and the methods of coordination between public and private actors that depend on them, explain the functions of redeployment and interface of land. These two functions refer, on the one hand, to the fact that the land use resource facilitates the transformation of activities on the territory and, on the other hand, that land is a condition for the existence of other resources for activities on this territory. In other words, without an interface, land can be allocated to functions unrelated to the specific assets of the territory. Without redeployability, land will be marketed without consideration for its long-term value, but only for its short-term market value. Based on empirical observations on the Plaine de Saint-Exupéry and on Metropole Savoie, we illustrate these notions and show that public management over economic land use, in particular, makes it possible to reveal territorial land resources at a time when the territories have to invent their own sustainable development path.
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