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Devenir "missionnaire des Sauvages" : origines, formation et entrée en fonction des sujets dans les missions amérindiennes du Canada et de l'Acadie (1700-1763)

Morin, Maxime 17 October 2018 (has links)
À partir de la paix de Ryswick conclue en 1697, la rivalité qui s’installe entre la France et la Grande-Bretagne pour le contrôle du commerce colonial atlantique a des répercussions directes sur le climat politique nord-américain. Pour soustraire les territoires revendiqués par la France en Amérique du Nord à la convoitise britannique, les autorités françaises élaborent différentes politiques qui seront mises en oeuvre jusqu’à la perte de la Nouvelle-France en 1763. L’une d’elles consiste à développer un réseau d’alliances avec les populations autochtones qui occupent les zones tampons entre les possessions françaises et britanniques, comme l’Acadie péninsulaire et continentale, le sud de la vallée laurentienne et le haut Saint-Laurent. Pour préserver ces alliances, toute ressource susceptible d’influencer les Amérindiens en faveur des intérêts français est sollicitée puisque ces alliés constituent la principale force militaire de la colonie jusqu’à la guerre de Sept Ans. Dans ce contexte trouble, les rapports qui se tissent entre les missionnaires catholiques et les Amérindiens convertis prennent une dimension politique indéniable. Certains d’entre eux seront d’ailleurs appelés à collaborer avec l’administration française pour maintenir la loyauté de leurs fidèles envers la couronne. Ces populations évangélisées depuis quelques décennies au XVIIIe siècle regroupent les Amérindiens domiciliés de la vallée laurentienne ainsi que les Abénaquis, les Malécites, les Passamaquoddies et les Micmacs de l’Acadie. Bien en selle dans leur mission, certains prêtres « missionnaires des Sauvages » se feront intermédiaires diplomatiques, informateurs, interprètes ou aumôniers des guerriers amérindiens en plus d’exercer leur ministère. Par l’étude de 25 profils missionnaires qui ont joué un rôle politique dans les relations franco-amérindiennes au cours de cette période, cette thèse doctorale s’intéresse à l’actualisation de la vocation missionnaire, depuis sa représentation pendant les études jusqu’à sa réalisation concrète sur le terrain par le sujet. Pour ce faire, elle examine la marche à suivre qui permet de devenir « missionnaire des Sauvages » au Canada et en Acadie entre 1700 et 1763. La reconstitution d’itinéraires individuels se rapportant aux Jésuites, aux Récollets, aux Sulpiciens et aux prêtres du Séminaire des Missions étrangères reprend chacune des principales étapes franchies par ces sujets, depuis leurs origines jusqu’à leurs premiers pas chez les Amérindiens. L’analyse comparative qui en découle montre que devenir « missionnaire des Sauvages » dans l’une ou l’autre de ces communautés résulte d’un long processus de sélection des candidats qui ne cesse d’être altéré par l’évolution du contexte des missions. Bien que ces individus empruntent des artères communes menant vers le ministère dans les missions amérindiennes du Canada et de l’Acadie, leur expérience n’en demeure pas moins unique et témoigne du large spectre des itinéraires qui convergent vers la Nouvelle-France à cette époque... / Following the Treaty of Ryswick, signed in 1697, the on-going rivalry between France and England for control of Atlantic colonial trade directly impacted the North- American political climate. As a result, French authorities established various policies to protect the lands they had claimed from the British until the fall of New France in 1763. One of those policies consisted in strengthening alliances with Native populations settled in the buffer zones between French and British settlements, such as Acadia and the southern part of the Laurentian Valley. As these allies formed the main military forces of the colony until the French and Indian War, the French used all means at their disposal to convince the Natives to aid their cause. In this troubled climate, the relationships between French Catholic missionaries and converted Natives had an undeniable political influence. To preserve loyalty to the Crown, a small number of missionaries were called upon to collaborate with the French administration. In the 18th century, the evangelized Natives included the Praying Indians of Canada, the Abenaki, the Maliseet, the Passamaquoddy and the Mi’kmaq of Acadia. In addition to exercising their expected ministry duties, some of the well-established missionaries also acted as diplomats, informers, interpreters, or chaplains when accompanying the Native warriors. Having analysed 25 profiles of missionaries who contributed to the French-Native relationship during this period, this doctoral thesis explores the pathway leading to a missionary vocation, beginning with its presentation in the educational context to its actual implementation in the field by young priests. It examines and explains the step-by-step process of becoming a “missionnaire des Sauvages” – as they were called in documents at the time – in Canada and Acadia between 1700 and 1763. By retracing the individual journeys of Jesuit, Recollect, or Sulpician missionaries, and also priests from the Seminary of Foreign Missions, we revisit each of the main achievements of this small group, from their origins to their first steps amongst the Natives. This comparative analysis shows that before a missionary from these communities was sent to work with Indigenous populations, candidates first had go through a long selection process, which was constantly altered by the evolving context of the missions. Although these individuals all initially followed a similar path leading them to ministry in Indian communities, their individual experiences were nonetheless unique and bear witness to the wide range of personal itineraries converging towards New France at the time. Whether born in France or in Canada, the missionaries came from various socioeconomic backgrounds. Their academic, ecclesiastical, and religious education shaped them into missionary-priests. Hand-picked during their preparatory studies, the selected individuals had to go through a transit screening process before heading to New France. Once having arrived at their destination, their introduction amongst the Natives of Canada and Acadia was overseen and supervised by their superiors. With their assignment in hand...
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Écrivains publics et milieux populaires à Paris, sous l'Ancien Régime : le cas des écrivains des charniers du cimetière des Saints-Innocents

Métayer, Christine 24 April 2018 (has links)
Dans le Paris partiellement alphabétisé des XVIIe-XVIIIe siècles, caractérisé notamment par la multiplication des usages sociaux de l'écriture, l'écrivain public gagnait sa pitance en écrivant pour autrui. Pour le menu peuple familier de ses services, il jouait volontiers les rôles de confident, d'avocat, de commis ou de faussaire. Exercé à tout vent, sans contrainte corporative et par des scripteurs aux profils variés, le métier se révèle irréductible à un état socio-professionnel singulier, si ce n'est de se fondre au paysage de la rue. Ces considérations permettent de situer la place et la fonction des écrivains publics dans la société. Elles ont agi sur les représentations partagées du personnage —tantôt loué tantôt persiflé—, différemment perçu par ses contemporains selon la position qu'ils occupaient —gens de lettres, autorités, voisins d'échoppe. Pour atteindre ces visions du scribe et le scribe lui-même, il faut s'adresser aux sources judiciaires et ecclésiastiques, aux nombreuses descriptions pittoresques et littéraires du vieux Paris, en observant de concert la scène publique où évoluait l'écrivain dans son rôle d'intermédiaire. Maillon entre l'histoire des pratiques citadines de l'écrit et celle des moeurs populaires urbaines, l'écrivain public ouvre donc aussi une voie de compréhension au mode de vie et à la sociabilité des classes populaires. Pratiquant dans le cimetière des Saints-Innocents, qui fut également l'une des places marchandes les plus animées des quartiers laborieux de Paris, l'écrivain «des charniers» permet à la fois de porter un éclairage accru sur le personnage public et de pénétrer dans l'espace social et culturel de son appartenance. C'est ainsi qu'il se propose enfin pour interroger le rapport, sous l'Ancien Régime, entre les multiples vocations de l'enceinte sépulcrale et les modalités de l'intégration sociale au sein du peuple parisien; les règles d'adhésion à une communauté; les gestes et les comportements qui traduisaient cet attachement et ceux qui supportaient l'affirmation d'une identité distincte, notamment celle du secrétaire des humbles. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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Les procès-verbaux sur la commodité et l'incommodité des districts paroissiaux de Mathieu Benoît Collet (1721)

Dubois, David 11 April 2018 (has links)
C'est en février 1721 que débute une enquête qui mène Mathieu Benoît Collet et Nicolas Gaspard Boucault aux quatre coins de la colonie canadienne sur la commodité ou l'incommodité des districts paroissiaux. On reprend ainsi la coutume française qui exige de prendre en compte l'opinion des personnes visées par tous changements des limites paroissiales. Mandatés par les autorités coloniales, les deux hommes se déplacent à la rencontre de milliers de paroissiens de toutes qualités. Cette démarche vise à recueillir les impressions des gens sur la situation qui prévaut dans leur paroisse. Dans l'optique d'une réorganisation des paroisses et de leurs limites, les enquêteurs tentent de questionner les gens sur la viabilité de nouvelles entités et sur les incommodants qu'un tel processus pourrait enrayer. Ce sont 65 paroisses qui sont ainsi visitées par les deux administrateurs de Québec. Des gens de fonction tels les curés, seigneurs, officiers militaires, officiers de milices, notaires, marguilliers se présentent en grand nombre. Les simples habitants sont également au rendez-vous. Nous y voyons alors un portrait de la société rurale canadienne rassemblée sous un même toit pour discuter de l'avenir de ses communautés. L'engouement d'une telle enquête pour la population rurale est représentatif de l'importance que les gens accordent au cadre social et au lieu de socialisation qu'est la paroisse. Les paroissiens profitent de l'occasion pour exprimer leurs insatisfactions de toutes sortes, sur ce qui les incommode. Les informations recueillies sont par la suite compilées sous forme de procès-verbal. Ces documents serviront par la suite aux autorités afin de statuer sur les nouvelles limites entérinées par un arrêt royal en 1722. Étant une source partiellement exploitée des historiens, les procès-verbaux de Collet sont pourtant une mine de renseignements sur la société rurale de Nouvelle-France. Ce mémoire veut lever le voile sur cette enquête et sur sa contribution à la compréhension de l'histoire du XVIIIe siècle canadien. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2014
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L'ordre à Louisbourg : mesures de contrôle dans une société coloniale française, 1713-1758

Johnston, A. J. B 24 April 2018 (has links)
Between 1713 and 1758, there was a major French colonizing venture on Cape Breton Island. The colony was known as Ile Royale and its principal settlement and administrative centre was Louisbourg. A multitude of controlling measures were introduced throughout the lifespan of the colony so as to make the society as ordered as possible. Most initiatives arose in and were directed at the capital, Louisbourg. The outport settlements were left largely to their own, informal means when it came to questions of order and control. The impetus to make Louisbourg an ordered society was deeply rooted in colonial officials, and to a lesser extent in the colonists themselves. Virtually every sphere of public life, and some aspects of private life, were touched by controlling measures. Some of the more prominent controls were in the following areas: town planning and the organization of space within the intra muros at Louisbourg; public celebrations, especially those which promoted the monarchy and the hierarchical values underpinning it; ordinances and practices aimed at discouraging certain types of behaviour; and the use of exemplary punishments in a formal justice system. The efforts to create an ordered society at Louisbourg were in keeping with patterns found in contemporary France and New France. Yet the distinctive economic, social and demographic situations in the capital of He Royale posed special challenges. There was a prolonged imbalance in the sexes, a population mix which was more diverse than was usually the case in New France, and there were a large number of transients in port throughout the shipping season. Moreover, the military presence at Louisbourg was so large, between one quarter and one-half of the population, that there were many possibilities for friction between the civil and military spheres of colonial society. The defensive needs of the place were such that military requirements had a considerable impact on life in the town: from how the grid took shape to how and when people were allowed to enter and exit the town to the use of sentries and patrols to keep order. / Québec Université Laval, Bibliothèque 2013
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Voix de marronnage dans la littérature française au XVIIIé siècle / Voices and Ways of Marrooning in 18th-Century French Literature

Danon, Rachel 13 December 2012 (has links)
Cette thèse vise à comprendre les postures de résistances et de fuites que les esclaves africains ont constamment opposées au système colonial esclavagiste. Faute de témoignages directs, du fait de l’absence d’équivalent français aux slave narratives anglophones, nous avons tenté d’exhumer ces paroles étouffées en analysant leurs reconstitutions dans les textes d’auteurs français du XVIIIe siècle qui les ont recueillies et mises en scène, entre 1730 et 1792. Nous avons essayé de comprendre les multiples formes de résistances actives auxquelles ont participé ces sujets historiques, qui ne sont souvent représentés par l’historiographie que comme des victimes passives.Notre travail étant d’ordre littéraire, nous avons problématisé les structures et les formes de l’énonciation présentes dans ces textes secondaires et apparemment dérivés, appartenant à une grande variété de genres. Qu’est-ce qui parvient à y filtrer des voix du marronnage, à travers leurs multiples modalités de transmission, traduction, trahison ? De quels types de résistances à l’oppression esclavagiste et coloniale portent témoignage ces textes écrits en français à l’époque des Lumières ? En quoi les outils de l’analyse littéraire peuvent-ils nous aider à éclairer leurs enjeux historiques, politiques et culturels ? Ces questions sont abordées à travers une analyse fine de quelques récits de rebellions, de prises de paroles, de détournements, de fuites, et autres formes de résistances relevant du marronnage, tels que ces récits apparaissent dans la langue des colons. En conclusion, nous tentons de relier ces textes anciens à certaines écritures récentes de littérature caribéenne. / This dissertation, entitled Maroons’ Voices in 18th-Century French Literature, attempts to understand the various modes of resistance and escape which African slaves have constantly opposed to the colonial system of slavery. In the absence of slave narratives in French, our goal was to hear their lost voices through a close analysis of their echoes within texts written by a number of French authors who staged them, with many diffractions and deformations. Emphasis is put on the agency expressed in these countless forms of resistance, by populations who are too often misrepresented as passive victims.This study being literary in nature, it focuses on the structures and forms of enunciations encountered in these apparently derivative works written between 1730 and 1792, in order to frame the refracted presence of maroons’ voices through their transmission, translation, and deformations. What types of resistance to colonial oppression filter through these indirect and often ambivalent forms of literary testimony? How can a literary sensitivity help us grasp their historical, political and cultural stakes? Such questions are discussed through a series of close readings of selected narratives of escape, denunciations, struggles, rebellion and vengeance, taken from a variety of literary genres, all written in the colonizers’ language. In conclusion, these texts written 300 years ago are revisited in the light of recent developments in Caribbean writings.
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La "FOUTERIE" versus les émois grandiloquents : étude de l'évolution du langage libertin à travers Le sopha de Crébillon fils et La philosophie dans le boudoir de Sade

Lavoie, Liette January 2007 (has links) (PDF)
Le libertinage, en plus d'être associé à une esthétique littéraire circonscrite à quelques décennies, a été un art de vivre, une étape cruciale dans le processus d'émancipation de l'Homme. Ce sont les libertins qui, à partir du XVIIe siècle, ont posé un regard critique sur tout ce qui se présentait comme une entrave à la liberté, sur les tyrannies religieuses, politiques, intellectuelles ou morales. Les pulsions physiques ayant subi de graves oppressions pendant l'Ancien Régime, il était inévitable que la sexualité devienne un enjeu majeur, voire le symbole même de l'affirmation de soi. Les romans libertins, qui remportent un franc succès malgré les interdits dont ils sont frappés, sont toutefois bien davantage qu'une présentation de scènes de débauche. Ils mettent en place des stratégies stylistiques et rhétoriques qui visent à dire la sexualité et, ultimement, à influencer les mentalités. Cette langue libertine se révèle être feutrée ou audacieuse, flamboyante, hypocrite ou irrévérencieuse selon les périodes qu'elle traverse. En effet, des débuts de l'époque libertine à sa chute irrémédiable au tournant du siècle, en passant par son apogée vers les années 1730, cette langue subit des métamorphoses foudroyantes que nous avons choisi d'analyser à partir de deux romans représentant les moments-clés. Rédigé en 1739 dans une langue fleurie et grandiloquente, Le Sopha de Crébillon fils incarne l'esprit de la période dorée du libertinage alors que La Philosophie dans le boudoir de Sade, paru en 1795, est plutôt saturé de mots interdits et d'idées scandaleuses qui laissent entrevoir l'émergence de l'écriture moderne. Les écarts entre ces oeuvres, tant en ce qui concerne le sujet et le style que le contact avec le lecteur, nous permettront de cerner les objectifs recherchés par les deux auteurs. Se détachant d'une part graduellement des anciens modes de pensée, ces écrivains manifestent un attachement marqué pour certaines réflexions du XVIIIe siècle. Nous nous intéresserons donc, dans un premier temps, aux emprunts faits aux discours philosophiques, techniques rhétoriques et lieux communs de la conversation mondaine afin de déterminer si leur entreprise de séduction se base davantage sur l'art de plaire ou sur celui de persuader. Nous poursuivrons par l'analyse des traits stylistiques qui les distinguent de la norme langagière de leur époque. Notre démarche procèdera de l'analyse minutieuse des marques textuelles comme le lexique et les figures afin de cerner le style de chacun. Si les écarts de Crébillon manifestent une tendance à camoufler les critiques sociales derrière l'ambiguïté et l'ironie, ceux de Sade visent à détruire les normes langagières par un excès de crudité. Nous verrons enfin si ces deux ouvrages licencieux s'inscrivent dans le genre pornographique. De plus en plus modernes d'autre part, les auteurs des Lumières commencent à réaliser l'importance du lectorat et à développer des techniques de communication. Nous nous intéresserons dans un troisième chapitre à la structure dialogique qui implique le lecteur dans Le Sopha, aux stratégies de répétition qui visent à anéantir sa sensibilité dans La Philosophie dans le boudoir, ainsi qu'à la présence commune de personnages-lecteurs qui ont pour objectif d'indiquer le mode de lecture à adopter. Nous constaterons enfin que cette conception de la littérature comme outil pour critiquer, imposer son individualité et influencer le public évolue rapidement vers la Modernité. Bref, il s'agit de voir comment ces deux écrivains ont participé à la transformation de la langue libertine en langue moderne. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Libertin, Liberté, Langue, Lumières, Dix-huitième siècle, Crébillon, Sade.
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La technique physiognomonique de J.K. Lavater et son influence sur le personnage de roman

Blackburn, Patricia January 2008 (has links) (PDF)
Le traité de physiognomonie de J. K. Lavater, L'Art de connaître les hommes par la physionomie, publié en 1775-78, aura un impact significatif sur la technique du portrait dans le roman européen à partir de 1790 environ jusqu'à la fin de la première moitié du XIXe siècle. Plusieurs écrivains se réfèreront à la méthode de lecture et de classement des signes établie dans cet ouvrage pour décrire leurs personnages. C'est sur ce lien étroit qui s'installe entre le roman et la physiognomonie que nous destinons ce mémoire en tentant de comprendre, d'un premier côté, comment le système développé par Lavater rejoint les nécessités organisationnelles du roman et, d'un second côté, comment les écrivains donneront aux théories une nouvelle forme de développement qui survivra à la discipline elle-même. Pour ce faire, nous nous appuierons principalement sur l'oeuvre de Balzac, considéré comme l'écrivain de la génération de 1830 qui s'est référé le plus souvent et le plus ouvertement aux théories de Lavater. Dans La Théorie de la démarche par exemple, il reprend littéralement un fragment du traité pour structurer un système sémiotique qui convient au cadre fictif du roman et à un objectif d'analyse sociale. Grâce à la relation que le récit permet d'établir entre le portrait et l'histoire, nous pourrons aussi voir comment Balzac parvient à exploiter le plein potentiel de la technique du portrait établie par Lavater, et comment cette exploitation témoigne du changement qu'aura pu entraîner la physiognomonie sur le mode de construction du personnage dans le roman de cette période. Une telle étude suppose que l'on retourne d'abord aux origines antiques de la discipline physiognomonique afin de comprendre pourquoi et comment J. K. Lavater réactive cette ancienne technique médicale dans un contexte où la rationalité scientifique domine. Pour ce faire, nous devrons réfléchir les différents facteurs qui ont entraîné, à la fin du XVIIIe siècle, un changement de rapport au corps, que ce soit dans le domaine de la science (l'avènement de l'électricité, le développement de la médecine physiologique, le développement des systèmes de classification dans les sciences de la nature) ou dans le contexte politique et social (la Révolution et la naissance des grandes villes). Nous pourrons ensuite montrer comment ce contexte favorisera un rapport plus étroit entre l'art et la science, et par là même, une appropriation, par plusieurs écrivains, des techniques scientifiques pour décrire leurs personnages. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Physiognomonie, Personnage, Sémiotique, Description portrait.
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Artisans et industries en milieu rural au Québec avant 1851 : l'exemple de l'Île Jésus

Logette, Jérôme January 2006 (has links) (PDF)
Notre travail s'inscrit dans le courant d'étude qui vise à redécouvrir l'histoire rurale québécoise avant le milieu du XIXe siècle. Nous nous sommes intéressé à la population rurale non agricole, le secteur artisanal et industriel en particulier, à partir de l'exemple de l'île Jésus. Le mémoire poursuit trois axes de recherche. En premier lieu, nous avons cherché à mesurer l'importance et la vitalité de ce secteur d'activité. Nous avons pu voir que l'artisanat apparaissait de façon concomitante avec la formation d'une communauté dans la seigneurie. Au cours de la période étudiée, les artisans, loin de former un groupe marginal, représentent le deuxième groupe professionnel dans cette campagne. Jusqu'au milieu du XIXe siècle, leur vitalité ne se dément pas. Par ailleurs, dès le départ et tout au long de la période étudiée, ce groupe apparaît diversifié et capable de répondre à la demande d'une population agricole. Au fil du temps, cette diversité s'est étoffée et les artisans se sont progressivement spécialisés. Nous nous sommes ensuite interrogés sur la condition artisanale à l'île Jésus. À partir des contrats d'apprentissage, nous avons pu constater que les conditions de travail des aspirants au métier ne semblent pas s'être détériorées au fil de la période. Nous avons vu également le travail des artisans se modifier au cours de la période. Au début du XVIIIe siècle, les artisans semblent devoir être polyvalents et se consacrer à l'agriculture en parallèle de leur métier. En revanche, au cours de la période, ils se spécialisent progressivement et ils semblent abandonner leurs exploitations pour se consacrer à leur seul métier.Enfin, dans la première moitié du XIXe siècle, nous avons cherché à mesurer l'importance de l'industrie naissante dans cet espace et les transformations qu'elle apporte sur le groupe d'artisans, alors que parallèlement, la population connaît une forte croissance. Il semble qu'à l'île Jésus, l'industrie ait occupé une place marginale. Elle ne semble pas avoir pu représenter un exutoire à l'augmentation de la population. L'artisanat, par ailleurs, n'a pu tenir ce rôle puisque, en proportion, le secteur n'a pas augmenté sensiblement pendant cette période. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Métier, Travail, Fabrication, Histoire rurale, Artisanat, Apprenti, Apprentissage.
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Expographie, critique et opinion : les discursivités du Salon de l'Académie de Paris (1750-1789)

Pichet, Isabelle 12 1900 (has links) (PDF)
L'objet central de cette étude se définit autour de la mise en exposition des Salons de l'Académie de peinture et de sculpture de Paris dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Les Salons ont toujours été considérés comme le lieu de l'éclosion de la critique d'art, mais très rarement perçus comme une exposition du point de vue muséologique. Dans cette optique, la distribution des tableaux en tant que discours construit, par le tapissier d'une part et par le public d'autre part, servira de fil conducteur à cette thèse. L'objectif premier est d'analyser un fragment de l'histoire de l'art en France, celui des Salons entre 1750 et 1789, et de l'étudier comme agent et culturel de cette époque. Le but ultime de la thèse est de démontrer que la mise en exposition au Salon est productrice de discours et que ceux-ci permettent aux publics des Salons de se forger une opinion personnelle ainsi que collective. Pour ce faire, j'entends examiner les tenants et les aboutissants de cet arrangement (discursif) afin de démontrer que la disposition des œuvres proposée au Salon n'est pas gratuite mais structurée et intentionnelle. L'hypothèse centrale propose que la mise en exposition des Salons de l'Académie contient un discours et, par conséquent, offre un espace discursif public, favorisant l'émergence de l'opinion personnelle et collective, ainsi que le développement d'une pensée sociale. Il s'agit de déterminer comment l'arrangement des œuvres aux Salons se matérialise en discours. Une analyse de la structure langagière de la mise en exposition s'impose et permet de relever certaines règles de base ou conventions qui régissent l'organisation des peintures : l'accrochage à touche-touche, le goût, l'harmonie, la symétrie, les caractères et la hiérarchie des genres. L'utilisation de ces conventions dans l'organisation de l'espace d'exposition semble donner lieu à la production et la diffusion d'un discours spécifique aux expositions. La distribution des œuvres et la reconnaissance des codes par le visiteur le guident dans la lecture d'un message et lui suggèrent des relations entre les objets exposés. Les échanges de similitudes et de contrastes à propos des œuvres, qui apparaissent dans les commentaires des Salonniers, livrent une lecture spécifique de la mise en exposition et produisent un modèle de lecture : la comparaison. Les choix faits par le tapissier dans la distribution des œuvres et l'utilisation de conventions dites « familières » dirigent le visiteur dans la lecture du message proposé au Salon. En confrontant les représentations visuelles des Salons et les textes critiques, il semble possible de faire ressortir l'impact de la mise en exposition du Salon sur le visiteur. Pour ce faire, je propose une analyse des Salons de 1753, 1767, 1779 et 1785, soit un par décennie, et du discours de chacun des tapissiers s'y rapportant, soit Jacques-André Portail (1695-1759), Jean-Baptiste Siméon Chardin (1699-1779), Louis-Jean-François Lagrenée l'aîné (1724-1805) et Amédée Van Loo (1718-1795). L'utilisation des conventions et du modèle de lecture comme points de repère permettent aux visiteurs de circonscrire la construction de l'arrangement des œuvres dans ce Salon. Ainsi, le pouvoir discursif de l'exposition amène le public à développer ses connaissances artistiques, à exercer sa capacité de juger et à formuler un discours critique et une opinion personnelle. Les multiples observations faites par les auteurs des écrits sur l'exposition, les artistes et les œuvres, démontrent l'influence du discours muséal sur leur point de vue et leur opinion. L'usage répété de cette aptitude à critiquer, la fréquentation régulière du Salon, les échanges entre les particuliers et la diffusion oralement et par l'écrit des idées et des modèles artistiques laissent entrevoir la formation d'un jugement ou d'une opinion personnelle et même collective. Dans cette optique, la mise en exposition des Salons et son pouvoir discursif deviennent un catalyseur de la pensée sociale de cette période. Les résultats de l'analyse du Salon de 1753, par exemple, permettent d'appuyer mon hypothèse et ma méthode de travail, même si les conclusions diffèrent de celles recueillies au sujet des Salons de 1767, 1779 et 1785. Contrairement aux trois autres Salons, les comparaisons entre les œuvres ne s'établissent pas tout à fait de la même manière, les différences naissent plutôt dans le ton ou dans les éléments critiqués. De plus, toujours en 1753, une grande majorité des Salonniers discute et critique l'opinion manifeste : celle des autres commentaires et écrits qui paraissent sur le Salon, tandis qu'en 1779, notamment, un plus grand intérêt est porté sur l'opinion sous-jacente : celle de l'autre, d'un accompagnateur ou des autres visiteurs. Ces différences mettent en relief les particularités des commentaires des quatre Salons mis à l'étude et définissent les caractéristiques du discours expographique et des opinions personnelles ou collectives pour chacun des Salons afin de proposer un portrait plus général de l'évolution et de l'impact du discours expographique des Salons dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Salons, Académie royale de peinture et de sculpture, exposition, discours, tapissier, critique, opinion, espace public, Paris, XVIIIe siècle.
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Poésie et chansons populaires à Paris dans les années 1750 : analyse d'un processus de politisation de la société

Beaudoin, Julie 04 1900 (has links) (PDF)
Les chansons populaires et les bouts rimés, sources trop longtemps négligées par l'historiographie, offrent une lunette d'observation originale pour qui désire étudier une société. À travers leurs propos, il est permis de découvrir les traces d'une culture populaire où une multitude d'informations circule dans toutes les classes sociales, démocratisant ainsi l'accès à l'information grâce au caractère oral souvent attaché à la forme brève versifiée. Réfutant l'idée d'opposition entre une culture populaire et une autre réservée aux élites, l'analyse de la poésie d'actualité à Paris au début de la seconde moitié du XVIIIe siècle permet d'affirmer l'existence d'une « culture ordinaire » où tous ont la capacité d'acquérir des bases communes. Parmi celles-ci il est permis, à l'aide d'une analyse sérielle, qualitative et d'une confrontation des propos de la poésie d'actualité et d'une écriture de témoignage, de dégager une importante présence d'informations politiques participant alors à une politisation ordinaire de la société. Les chansons et les bouts rimés circulant dans les années 1750 donnent l'occasion au peuple de s'initier à la politique du royaume et ce processus est stimulé par une culture du divertissement dans laquelle la poésie d'actualité s'inscrit. L'étude comparée des propos des chansons et bouts rimés permet de déceler la présence d'une opinion publique défavorable à la monarchie qui prend racine dans toutes les classes sociales de la population allant jusqu'à témoigner de la désacralisation royale qui s'amorce au tournant des années 1750. De ce fait, l'analyse de la poésie d'actualité nous offre la possibilité de découvrir un médium de communication puissant et qui, grâce à son caractère oral, démocratise l'accès à l'information bien plus que les livres et gazettes qui sont, à l'époque, l'apanage d'un groupe plus restreint de lecteurs. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : chanson, poésie, culture, politique, satire, Paris, XVIIIe siècle

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