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La politique de la Turquie dans les Balkans depuis 1990. Relations bilatérales, politique régionale et influences extérieuresGangloff, Sylvie 23 February 2000 (has links) (PDF)
Les Balkans occupent une place particulière dans l'histoire de la Turquie. L'Empire ottoman a longtemps dominé cet espace et les problèmes rencontrés par cet Empire au XIXe siècle y trouvaient en grande partie leurs origines. Comment la Turquie a-t-elle donc pu appréhender cette région où elle a laissé de nombreuses traces et des souvenirs qui pèsent négativement sur son image ? Y joue-t-elle ce rôle primordial qu'on lui prête souvent ? Depuis 1991, les Balkans se sont plutôt illustrés par une certaine instabilité, par un complexe jeu d'antagonismes locaux qui malheureusement a pu connaître des dénouements assez sanglants. Cette instabilité a largement pesé sur les formes d'intervention de la Turquie dans la région. Elle a ainsi pu bénéficier de l'isolement de certains pays ou, au contraire, se trouver marginalisée dans cette recomposition des amitiés/inimitiés régionales. Dans l'ensemble, la Turquie a plutôt réussi son retour dans les Balkans. Sa politique fut relativement prudente, et bien souvent menée, de concert avec son allié américain. D'autre part, si les facteurs d'ordre religieux et ethnique (la fraternité musulmane ou turque) ont pu faire l'objet d'une instrumentalisation dans le discours électoral de certains partis ou personnalités politiques turcs, ils n'ont aucunement pris le dessus sur les priorités d'ordre politique. Enfin, l'analyse de la politique de la Turquie dans la région ne peut se limiter au cadre turco-balkanique stricto sensu. C'est, non seulement les politiques des puissances occidentales qu'il faut prendre en compte mais également les politiques dans une vaste zone couvrant grosso modo le pourtour de la Mer Noire et plus largement ce que l'on appelle aujourd'hui l'Eurasie. Le jeu de la Russie, la question des pipelines acheminant les énergies du Bassin caspien vers l'Europe, les réseaux de transport, en gestation ou encore la création d'une zone de coopération économique de la Mer Noire génèrent d'intenses interactions politiques croisées dans cet espace et ont de nombreuses répercussions sur la diplomatie balkanique de la Turquie.
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Historical Consciousness and the Construction of Inter-Group Relations: The Case of Francophone and Anglophone History School Teachers in QuebecZanazanian, Boghos 08 1900 (has links)
Cette thèse s’intéresse aux effets de la conscience historique sur les négociations de l’ethnicité et la structuration des frontières intergroupes chez les enseignants d’histoire nationale au Québec. L’ambiguïté de dominance ethnique entre Francophones et Anglophones contextualise la façon dont les enseignants de ces groupes historicisent les significations du passé pour se connaître et s’orienter « ethniquement. » Selon leurs constructions des réalités intergroupes, ils peuvent promouvoir la compréhension intergroupe ou préserver une coexistence rigide.
Le premier article théorise comment les capacités à historiciser le passé, ou à générer des formes de vie morales pour une orientation temporelle, soutiennent la construction de l’ethnicité. En développant un répertoire des tendances de conscience historique parallèles et égales afin de comprendre les fluctuations dans le maintien des frontières ethniques, l’article souligne l’importance de la volonté à reconnaître l’agentivité morale et historique des humains à rendre les frontières plus perméables.
Le deuxième article discute d’une étude sur les attitudes intergroupes et les traitements mutuels entre des enseignants d’histoire Francophones et Anglophones. Alors que la plupart des répondants francophones sont indifférents aux réalités sociales et expériences historiques des Anglo-québécois, tous les répondants anglophones en sont conscients et enseignent celles des Franco-québécois. Cette divergence implique une dissemblance dans la manière dont les relations intergroupes passées sont historicisées. La non-reconnaissance de l’agentivité morale et historique des Anglo-québécois peut expliquer l’indifférence des répondants francophones.
Le dernier article présente une étude sur la conscience historique des enseignants d’histoire francophone à l’égard des Anglo-québécois. En mettant le répertoire de conscience historique développé à l’épreuve, l’étude se concentre sur la manière dont les répondants historicisent le changement temporel dans leurs négociations de l’ethnicité et leurs structurations des frontières. Tandis que leurs opinions sur l’« histoire » et leurs historicisations des contextes différents les amènent à renforcer des différences ethnoculturelles et à ne pas reconnaître l’agentivité morale et historique de l’Autre, presque la moitié des répondants démontre une ouverture à apprendre et transmettre les réalités et expériences anglo-québécoises. La dépendance sur les visions historiques préétablies pour construire les réalités intergroupes souligne néanmoins l’exclusion de ce dernier groupe dans le développement d’une identité nationale. / This three-article thesis looks at the effects of historical consciousness on the negotiation of ethnicity and the structuring of group boundaries among national history teachers in Quebec. The province’s ambiguous ethnic dominance between Francophones and Anglophones sets the stage for revealing how teachers from Quebec’s parallel history classrooms historicize meanings of the past for ethno-cultural awareness and agency. Depending on how inter-group realities are constructed, these educators can either promote inter-group comprehension or preserve rigid co-existence.
The first article theorizes how social actors’ differing capacities to historicize the past, or to generate moral life patterns for temporal orientation, underlie their negotiations of ethnicity and agency toward the “significant Other.” By developing a repertory of parallel and equal tendencies of historical consciousness for grasping fluctuations in ethnic boundary maintenance, the article moreover argues how social actors’ willingness to recognize human moral and historical agency is central to group boundary porosity.
The second article discusses the findings of an exploratory study conducted on inter-group attitudes and mutual in-class treatments between Francophone and Anglophone educators in Montreal national history classrooms. Whereas most Francophone respondents are indifferent to Anglo-Québécois social realities and historical experiences, all Anglophone ones know and transmit those of the Franco-Québécois to their students. Mirroring each group’s sociological status, this divergence implies a dissimilarity in how past inter-group relations are historicized. Possible non-recognition of Anglo-Québécois moral and historical agency moreover explains the prevalent indifference among Francophone respondents.
The last article touches upon an in-depth study conducted on Francophone national history teachers’ historical consciousness of the Anglo-Québécois. By testing my aforementioned repertory, the study analyzed how respondents historicize temporal change when negotiating ethnicity and structuring group boundaries. While their views on “history” and their historicizing of different thematic contexts overwhelmingly lead respondents to reinforce ethno-cultural differences and to not recognize human moral and historical agency, half of them nonetheless demonstrate openness to learning about and transmitting Anglo-Québécois social realities and historical experiences. Despite such willingness, reliance on pre-established historical visions for constructing inter-group realities nevertheless highlights the exclusion of the latter when respondents set out to develop a national identity among students.
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Building Blocks : Children's Literature and the Formation of a Nation, 1750-1825Koay, Elvina 12 1900 (has links)
«Building Blocks: Children’s Literature and the Formation of a Nation, 1750-1825» examine la façon dont la littérature pour enfants imprègne les jeunes lecteurs avec un sens de nationalisme et d'identité nationale à travers la compréhension des espaces et des relations spatiales. La thèse étudie les œuvres d’enfants par Thomas Day, Sarah Fielding, Mary Wollstonecraft, Richard Lovell et Maria Edgeworth, Charles et Mary Lamb, Sarah Trimmer, Lucy Peacock, Priscilla Wakefield, John Aikin, et Anna Laetitia Barbauld. Les différents sujets thématiques reflètent la façon dont les frontières entre les dimensions extérieures et intérieures, entre le monde physique et le domaine psychologique, sont floues. En s'appuyant sur les travaux de penseurs éducatifs, John Locke et Jean-Jacques Rousseau, les écritures pour les enfants soulignent l'importance des expériences sensorielles qui informent l’évolution interne des individus. En retour, la projection de l'imagination et l'investissement des sentiments aident à former la manière dont les gens interagissent avec le monde matériel et les uns envers les autres afin de former une nation. En utilisant une approche Foucaldienne, cette thèse montre comment la discipline est inculquée chez les enfants et les transforme en sujets réglementés. Grâce à des confessions et des discours, les enfants souscrivent à la notion de surveillance et de transparence tandis que l'appréciation de l'opinion publique encourage la pratique de la maîtrise de soi. Les enfants deviennent non seulement des ébauches, sensibles à des impressions, mais des corps d'écriture lisibles. Les valeurs et les normes de la société sont internalisées pendant que les enfants deviennent une partie intégrale du système qu'ils adoptent. L'importance de la visibilité est également soulignée dans la popularité du système de Linné qui met l'accent sur l'observation et la catégorisation. L'histoire naturelle dans la littérature enfantine renforce la structure hiérarchique de la société, ce qui souligne la nécessité de respecter les limites de classes et de jouer des rôles individuels pour le bien-être de la collectivité. Les connotations religieuses dans l'histoire naturelle peuvent sembler justifier l'inégalité des classes, mais elles diffusent aussi des messages de charité, de bienveillance et d'empathie, offrant une alternative ou une forme d’identité nationale «féminine» qui est en contraste avec le militarisme et le nationalisme patricien. La seconde moitié de la thèse examine comment la théorie des « communautés imaginées » de Benedict Anderson devient une possibilité à travers le développement du goût national et une compréhension de l'interconnexion entre les individus. Le personnage du barde pointe à la centralité de l'esprit communautaire dans l'identité nationale. Parallèlement à la commercialisation croissante de produits culturels et nationaux durant cette période, on retrouve l’augmentation de l’attachement affectif envers les objets et la nécessité de découvrir l'authentique dans la pratique de la réflexion critique. La propriété est redéfinie à travers la question des «vrais» droits de propriété et devient partagée dans l'imaginaire commun. Des cartes disséquées enseignent aux enfants comment visualiser des espaces et des frontières et conceptualisent la place de l’individu dans la société. Les enfants apprennent que des actions disparates effectuées dans la sphère domestique ont des répercussions plus importantes dans le domaine public de la nation. / “Building Blocks: Children’s Literature and the Formation of a Nation, 1750-1825” examines how children’s literature imbues young readers with a sense of nationalism and national identity through the understanding of spaces and spatial relationships. The thesis studies various children’s works by Thomas Day, Sarah Fielding, Mary Wollstonecraft, Richard Lovell and Maria Edgeworth, Charles and Mary Lamb, Sarah Trimmer, Lucy Peacock, Priscilla Wakefield, John Aikin, and Anna Laetitia Barbauld. The various thematic subjects utilised reflect how boundaries between the exterior and interior dimensions, between the physical world and the psychological realm, are blurred. Drawing from the works of educational thinkers, John Locke and Jean-Jacques Rousseau, writings for children highlight the importance of sensory experiences, which inform the internal developments of individuals. In return, the projection of imagination and the investment of feelings help shape the way people interact with the material world and with one another to form a nation. Using a Foucauldian approach, this thesis shows how discipline is instilled in children, turning them into regulated subjects. Through confessions and discourse, children subscribe to the notion of surveillance and transparency while an appreciation of public opinion further encourages the practice of self-control. Children become not only blank slates, susceptible to impressions, but readable bodies of writing. The values and norms of society are internalised, as children become part of the system that they adopt. The significance of visibility is also underscored in the popularity of the Linnaean system, which emphasises close observation and categorisation. Natural history in children’s literature reinforces the hierarchical structure of society, underscoring the need to respect class boundaries and perform individual roles for the wellbeing of the collective. The religious connotations in natural history may seem to justify class inequality; however, they also disseminate messages of charity, benevolence, and empathy, offering an alternative or “feminine” form of national identity that stands in contrast with militarism and patricianism. The second half of the thesis looks at how Benedict Anderson’s “imagined communities” becomes a possibility through the development of national taste and an understanding of the interconnection between individuals. The figure of the bard points to the centrality of communal spirit in national identity. Alongside the growing commercialisation of cultural and national products in the period were increasing emotional attachments to objects and the necessity in discovering the authentic in the practise of critical reflection. Property is redefined in the question of “true” ownership and becomes shared in the communal imagination. Dissected maps teach children how to visualise spaces and boundaries and conceptualise one’s place within society. Children learn that disparate actions performed in the domestic sphere have larger implications in the public realm of the nation.
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"L'Italiano". Un foglio letterario nella Parigi della Monarchia di Luglio. / « L’Italiano ». Une gazette littéraire dans le Paris de la Monarchie de Juillet. / «L’Italiano». A Literary Magazine in the July Monarchy Paris.Gabbani, Ilaria 15 December 2015 (has links)
Ce travail se propose de reconstruire une page peu connue de l'histoire de la diaspora de l'époque du Risorgimento, écrite autour d'un journal littéraire publié à Paris entre les mois de mai et octobre 1836, «L’Italiano. Foglio letterario».Conçu en Suisse par Mazzini et certains de ses compagnons d'exil, «L’Italiano» vit le jour grâce à la collaboration d'un groupe d'exilés italiens résidant dans la capitale française.Par rapport à l'idée d'origine née au sein de la Jeune Italie, le journal dut se confronter à des intellectuels aux parcours culturels et politiques divers qui collaborèrent pour « inaugurer une nationalité, soit-elle littéraire ».Contrairement à son prédécesseur parisien, «L'Exilé» (1832-1834), qui avait l'ambition d'offrir au public italien et français une histoire de la littérature italienne, «L'Italiano» proposait un programme de « critique éducatrice » en s'adressant principalement aux intellectuels de la péninsule.Outre le partage d'une conception éthique et civique de la littérature, le socle culturel sur lequel reposait le journal se fondait sur l'adhésion à une philosophie spiritualiste qui, tout en se revendiquant exclusivement italienne, était alimentée par la rencontre avec certains penseurs français de la Restauration, comme Pierre Leroux et Philippe Buchez.Le programme littéraire du journal s'appuyait sur le théâtre dramatique et sur le mélodrame, considérés comme des dispositifs de mobilisation politique aptes à transposer l'idée de nation sur un plan émotif et symbolique mais aussi à toucher les classes populaires sans avoir recours à la médiation de la parole écrite. / The research aims at reconstructing a neglected episode in the cultural life of the Italian exiles in the Age of the Risorgimento and is centered on a literary magazine published in Paris, from May to October 1836: «L'Italiano. Foglio letterario».«L'Italiano» was envisaged by Mazzini in Switzerland, together with his companions ofexile, and was eventually published with the aid of a group of Italian refugees in Paris. The journal was originally conceived within the context of the «Giovine Italia», but had to face up to a number of intellectuals whose cultural and political background was extremely various and whose intent was to cooperate in order to «principiare una nazionalità, sia pure letteraria».While «L’Exilé» (1832-1834) – the nearest antecedent of this magazine – aspired to provide an history of Italian literature for the Italian and French readers, «L'Italiano» presented rather a program of «critica educatrice» and it was especially addressed to the Italian intellectuals.The circle which arised around the journal was cemented not only by an ethic and engaged conception of literature, but also by a spiritualist philosophy: even if the proponents defended the Italian character of this philosophy, it was developed through a continuous exchange with French Philosophers of the Age of Reaction, such as Pierre Leroux and Philippe Buchez.The journal's proposal was centered on dramatic theatre and melodrama, insofar as theywere considered as instruments for political mobilization, apt to set on an emotional and symbolic dimension the idea of nation, as well as to affect the working-class, without the need for written words. / Questo lavoro si propone di ricostruire una pagina poco nota della diaspora risorgimentale, sorta attorno a un giornale letterario che si pubblicò a Parigi tra il maggio e l'ottobre del 1836, «L’Italiano. Foglio letterario». Concepito in Svizzera da Mazzini e da alcuni suoi compagni d’esilio, «L’Italiano» vide finalmente la luce grazie alla collaborazione di un gruppo di esuli italiani residenti nella capitale francese. Rispetto all’idea originaria, sorta in seno alla Giovine Italia, il giornale dovette confrontarsi con intellettuali dai percorsi culturali e politici assai diversi tra loro, che si trovarono a cooperare per «principiare una nazionalità, sia pure letteraria».Diversamente dal suo precedente parigino, «L'Exilé» (1832-1834), che ambiva a offrire al pubblico italiano e francese una storia della letteratura italiana, «L'Italiano» proponeva, invece, un programma di «critica educatrice» rivolto principalmente agli intellettuali della penisola. Oltre alla condivisione di una concezione etica e civile della letteratura, il sodalizio culturale sorto attorno al giornale si fondava sull’adesione a una filosofia di stampo spiritualista che, pur rivendicando un’origine tutta italiana, si alimentava grazie al confronto con alcuni pensatori francesi della Restaurazione, come Pierre Leroux e Philippe Buchez.La proposta letteraria del giornale poggiava sul teatro drammatico e sul melodramma, in cui riconosceva dei dispositivi di mobilitazione politica che, oltre a proiettare l’idea di nazione su un piano emotivo e simbolico, potevano raggiungere le classi popolari senza la mediazione della parola scritta.
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La construction de la nationalité luxembourgeoise: une histoire sous influence française, belge et allemande, 1839-1940 / construction of the Luxembourgish nationality, 1839-1940Scuto, Denis J-P.M. 17 June 2009 (has links)
La thèse analyse l'évolution de la législation de la nationalité du Grand-Duché de Luxembourg du Code civil des Français (1803) à la loi toute récente de 2008, avec une étude détaillée de la période qui va de l'indépendance du pays (1839) au début de la Seconde guerre mondiale (1940). L'étude dégage l'influence importante de la législation des pays voisins sur cette évolution.L'histoire de l'Etat-nation, des migrations et de la politique migratoire est également abordée. <p>The dissertation analyzes the evolution of the nationality legislation of the Grand Duchy of Luxembourg from the French Code civil (1803) till the most recent law of 2008. / Doctorat en Histoire, art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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La construcción de una memoria nacional en la narrativa histórica colombiana (1844-1905)Zabala Sandoval, Oscar Yesid 11 1900 (has links)
L'étude examine comment la narration historique colombienne du XIXe siècle s'insère dans les différents débats qui ont eu lieu dans le processus complexe de construction du pays en tant qu'État moderne. Elle part de l'idée que la production d'identités nationales comporte des éléments sociaux, politiques et culturels, raison pour laquelle il est fondamental de considérer la place de cette production dans les débats concernant : 1) les rapports entre l’Église catholique, l’État et la tradition chrétienne; 2) la place de l’héritage hispanique dans la culture nationale et du sujet autochtone dans la société; et 3) l’histoire récente de la République émergente. Nous partons de l’idée que divers projets de nation ont été proposés par les intellectuels en fonction de leurs intérêts idéologiques pluriels, voire même de leurs préoccupations existentielles. La rencontre entre les différentes perspectives sur la construction d’une nation moderne a créé des conflits politiques, sociaux et culturels qui se sont soldés par des confrontations fratricides. Or, le caractère conflictuel du contexte de construction de la nation a été reproduit par les intellectuels dans les récits historiques. Dans ce travail, nous adoptons une perspective sociocritique et explorons la façon dont les contradictions historiques d’un processus colonial ont produit des sujets problématiques; sujets qui ont essayé de résoudre, dans la production discursive historique, ces mêmes contradictions dont ils étaient issus.
L’exploration de ces hypothèses est faite en quatre temps. D’abord, nous partons des rapports entre les discours historique et littéraire de l’époque pour comprendre la nature hybride de la production étudiée. Cette réflexion nous permet d’observer les fonctions didactique, identitaire et critique que les intellectuels ont attribué au récit historique. En somme, nous analysons en premier lieu comment la littérature de type historique répond à des dynamiques et normes esthétiques produites par le croisement des sphères littéraire et sociopolitique. Les trois dernières parties de cette thèse consistent en une revue des débats de société susmentionnés depuis la production de récits historiques. La deuxième partie examine comment la narration historique est insérée dans les débats sur la religion catholique dans le pays. À travers la narration historique et en affirmant le christianisme comme symbole de civilisation, les intellectuels ont débattu de la place de l'Église catholique dans la structure sociale. Le troisième chapitre analyse les positions sur le passé hispanique et le passé indigène. Malgré la découverte de positions marquées en faveur et contre la tradition hispanique, les oeuvres reproduisent les contradictions historiques dans les deux. Tandis que les premiers devaient considérer le bain de sang et le pillage de la Conquête, les seconds devaient affronter le poids de la tradition hispanique dans le processus de civilisation. En ce qui concerne le passé indigène, l'instrumentalisation discursive du passé pour favoriser les intérêts présents de chaque
groupe est considérée. Le quatrième chapitre se concentre sur les oeuvres qui analysent le présent républicain, y compris la transition connue sous le nom d'Indépendance. Bien que cela soit reconnu comme un geste héroïque, l'accent est mis sur le chaos du présent du pays. Les intellectuels avaient tendance à se positionner de manière critique face à un présent instable, soulignant l'impossibilité de développer une véritable république, selon les idéaux du mouvement d'indépendance.
Il faut préciser toutefois que notre intention n’est pas de reconstituer les débats à travers les ouvrages, mais bien de comprendre les enjeux soulevés par les intellectuels à partir du discours historique et esthétique. Les oeuvres étudiées expriment autant les contradictions historiques elles-mêmes que la position des intellectuels par rapport à celles-ci. Nous proposons un axe de recherche centré sur l’analyse des récits historiques. En effet, ces derniers demeurent en grande partie inconnus, ce qui pose un frein à la compréhension complète des processus sociaux, historiques et littéraires de la Colombie. / The study investigates how 19th-century Colombian historical narrative is embedded in the various debates that took place in the complex process of constructing the country as a modern state. It starts from the idea that the production of national identities involves social, political, and cultural elements, which is why it is essential to consider the place of this production in debates concerning: 1) the relationship between the Catholic Church, the State, and Christian tradition; 2) the Hispanic legacy’s place in national culture and the Indigenous subject’s position in society; and 3) the recent history of the emerging Republic. This thesis starts with the idea that there were different nation-building projects proposed by intellectuals based on their various ideological interests or even existential concerns. The convergence of these different perspectives on the construction of a modern nation led to political, social, and cultural conflicts that resulted in fratricidal confrontations. The polemical nature of the historical context was reproduced by intellectuals in historical narrative. From a sociocritical perspective, this study examines how the historical contradictions of the colonial process produced problematic subjects who tried to resolve these contradictions within historical discursive production.
The exploration of these hypotheses is conducted in four parts. We first analyze the relationship between the historical and literary discourses of the time to understand the hybrid nature of the examined works. This reflection allows us to observe the didactic, identity-building, and critical functions that intellectuals attributed to historical narrative. In summary, we investigate how historical narrative responds to dynamics and aesthetic norms that arise from the intersection of the literary and sociopolitical spheres. The last three parts of this thesis review the aforementioned debates based on the production of historical narrative. The second part reviews the way historical narrative is inserted into debates about the Catholic religion in the country. Through historical narrative and affirming Christianity as a symbol of civilization, intellectuals debated the place of the Catholic Church in the social structure. The third chapter analyzes the positions on the Hispanic past and the indigenous past. Despite finding marked positions in favor and against the Hispanic tradition, the works reproduce historical contradictions in both. While the former had to consider the bloodshed and looting of the Conquest, the latter had to face the weight of the Hispanic tradition in the civilizing process. Regarding the indigenous past, the discursive instrumentalization of the past to favor the interests in the present of each group is considered. The fourth chapter focuses on works that analyze the republican present, including the transition known as Independence. Although this is recognized as a heroic act, emphasis is placed on the chaos of the country's present. Intellectuals tended to position themselves critically in front of an unstable present, pointing out the impossibility of developing a true republic, according to the ideals of the independence movement.
Our intention is not to reconstruct the discussion based on the works, but rather to understand the issues put forward by intellectuals through historical and aesthetic discourse. The studied works express both historical contradictions themselves, and the intellectuals' stance in relation to them. We propose a line of study focused on the analysis of historical narrative, as most of it remains unknown, which hinders a comprehensive understanding of Colombian social, historical, and literary processes. / El estudio indaga en cómo la narrativa histórica colombiana del siglo XIX se inserta en los diferentes debates que tuvieron lugar en el complejo proceso de construcción del país como un estado moderno. Se parte de la idea de que la producción de identidades nacionales comporta elementos sociales, políticos y culturales, por lo cual es fundamental considerar el lugar de esta producción en los debates tocantes a 1) la relación entre la Iglesia Católica, el Estado y la tradición cristiana, 2) el lugar del legado hispánico en la cultura nacional y el del sujeto indígena en la sociedad, 3) la historia reciente de la emergente República. Se parte de la idea de que existían distintos proyectos de nación; estos habían sido propuestos por los intelectuales en función de sus diversos intereses ideológicos o incluso de sus preocupaciones existenciales. El encuentro de estas diferentes perspectivas sobre la construcción de una nación moderna creó conflictos políticos, sociales y culturales que resultaron en confrontaciones fratricidas. El carácter conflictivo del contexto histórico fue reproducido por los intelectuales en la narrativa histórica. Desde una perspectiva sociocrítica, se estudia cómo las contradicciones históricas del proceso colonial produjeron sujetos problemáticos que intentaron resolver estas contradicciones en la producción discursiva histórica.
La exploración de estas hipótesis se realiza en cuatro capítulos. En el primero, se parte de las relaciones entre el discurso histórico y el literario de la época para comprender la naturaleza híbrida de esta producción. Esta reflexión permite observar las funciones sobre la búsqueda de los orígenes, las didácticas y las críticas que los intelectuales atribuyeron a la narrativa histórica. En síntesis, se analiza cómo la serie literaria de corte histórico responde a dinámicas y normas estéticas que surgen del cruce de la esfera literaria con la esfera sociopolítica. La segunda parte revisa la inserción de la narrativa histórica en los debates sobre la religión católica en el país. Por medio de la narrativa histórica y afirmando el cristianismo como símbolo de civilización, los intelectuales debatieron sobre el lugar de la Iglesia Católica en la estructura social. El tercer capítulo analiza las posturas sobre el pasado hispánico y el pasado indígena. A pesar de encontrar posiciones a favor y en contra de la tradición hispánica, las obras reproducen las contradicciones históricas de ambas tendencia y mientras la primera debe evaluarel derramamiento de sangre y el saqueo de la Conquista, la segunda no puede obviar el peso de la tradición hispánica en el proceso civilizatorio. En cuanto al pasado indígena, se considera la instrumentalización discursiva del pasado para favorecer los intereses en el presente de cada grupo. El cuarto capítulo se concentra en las obras que analizan el presente republicano, incluyendo la transición conocida como la Independencia. Aunque se reconoce esta como una gesta heroica, se hace hincapié en el caos del presente del país. Los intelectuales tendieron a posicionarse críticamente frente a un presente inestable, señalando la imposibilidad del desarrollo de una verdadera república, según los ideales independentistas.
Las preguntas que han guiado el análisis no han considerado la reconstrucción de la discusión a partir de las obras, sino la comprensión de los problemas propuestos por los intelectuales a partir de los discursos histórico y literario. Las obras históricas expresan tanto las contradicciones históricas como la situación de los intelectuales frente a estas. El trabajo propone una línea de estudio que se concentre en el análisis de la narrativa histórica, puesto que la mayor parte de ella permanece desconocida, lo cual obstaculiza la cabal comprensión de los procesos sociales, históricos y literarios colombianos.
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