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Le ministre des Affaires étrangères. Naissance et évolution d'un représentant de l'ÉtatPierry, Laëtitia 20 June 2011 (has links) (PDF)
L'évolution historique de la fonction ministérielle montre que c'est dans la distanciation progressive du régime politique français d'avec la conception personnalisée de la souveraineté de l'État que résident les conditions principales de son autonomie. Mais, c'est précisément parce qu'il a toujours été un instrument du Pouvoir exécutif suprême et rarement un membre à part entière de celui-ci que la doctrine juridique française le définit exceptionnellement comme un organe de décision. Or, à la faveur de la mondialisation des échanges étatiques, le droit international positif vient inopinément trancher ce débat interne en ouvrant le champ de la représentation étatique, traditionnellement réservé aux organes exécutifs suprêmes des États, au ministre des Affaires étrangères. Au regard de la pratique diplomatique internationale, le rôle du chef du Quai d'Orsay serait alors l'objet d'une double appréciation. Selon qu'on l'envisage sous l'angle du droit constitutionnel français ou du droit international, son statut et ses fonctions seront définis tantôt restrictivement, tantôt extensivement. Cette fluctuation inscrit le ministre des Affaires étrangères dans un cadre d'action où coexistent des sources juridiques aussi riches qu'évanescentes: les usages propres à l'action diplomatique française se disputent, ainsi, à ceux découlant des nécessités de la vie internationale. Ce faisant, le flou normatif qui baigne la fonction du ministre français des Affaires étrangères lui garantit une souplesse stratégique dans ses relations avec l'étranger, mais il constitue également sa principale faiblesse face au Pouvoir politique national. En effet, indépendamment de la forme du régime, l'amplitude du rôle ministériel est demeuré en tous temps tributaire des rapports de force qui se nouent au niveau de la direction de l'État. Le rang subalterne que le ministre des Affaires étrangères occupe au sein du Pouvoir exécutif est, donc, un héritage monarchique auquel la France est constitutionnellement attachée. Pour autant, la pratique républicaine, telle qu'elle est éclairée par le droit international positif actuel, tend à transcender le rôle instrumental du ministre en lui concédant, dans le silence de la Constitution, le statut de représentant politique de l'État à part entière
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Environmental Management Accounting Development : Institutionalization, Adoption and Practice / Le développement du contrôle de gestion environnemental : Institutionnalisation, adoption et pratiquesGibassier, Delphine 09 January 2014 (has links)
Cette thèse explore la notion d’innovations en contrôle de gestion environnemental et vise à explorer la façon dont elles sont créées, si elles sont adoptées ou non dans les entreprises et les conséquences de l’adoption, et enfin comment elles sont pratiquées. Les méthodes de recherche combinent l’observation participante, les entretiens semi-directifs et des données secondaires. Cette thèse est composée de trois articles qui explorent ensemble les différentes facettes de l’innovation en contrôle de gestion. Le premier article aborde la question de comment les innovations sont créées et leur processus d’institutionnalisation. L’accent est mis sur les acteurs et leurs stratégies, le qui et le comment du processus d’institutionnalisation. Grâce à une étude de cas approfondie d’une organisation, le deuxième article révèle le processus de non-adoption d’une méthodologie de comptabilité carbone. Le troisième article analyse les pratiques entourant une innovation en contrôle de gestion dans une multinationale. Dans l’ensemble cette thèse fait trois principales contributions théoriques sur le travail institutionnel spécifique développé par les élites, le rôle de la légitimité interne dans la légitimité organisationnelle, et sur les processus de co-émergence de nouvelles pratiques. Cette recherche sur les innovations en contrôle de gestion environnemental contribue également à mieux comprendre comment le développement durable peut aussi être atteint à travers la comptabilité dans les organisations. / This dissertation explores the notion of environmental management accounting innovation and aims to explore how they are created, if they are adopted or not into companies and the consequences thereof, and finally how they are practiced. Research methods combine participant observation, semi-structured interviews and secondary data. This dissertation is composed of three articles that together explore the different facets of management accounting innovations. The first article tackles the question of how innovations get created and on their path to institutionalization. The focus is on the actors and their strategies, the who and how of the institutionalization process. Through an in-depth case study of one organization, the second article uncovers the process of the non-adoption of a carbon accounting methodology. The third article analyses the practices surrounding and accounting innovation in a multinational.Overall, this dissertation makes three main theoretical contributions on the specific institutional work developed by elite, the role of internal legitimacy in organizational legitimacy, and on the processes of co-emergence of new practices. This research on EMA innovations also contributes to further understanding how sustainable development can be pursued through accounting in organizations
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Waves of change : traditional religion among the Urak Lawoi, sea nomads of Ko Lanta, ThailandNilsson, Erik January 2010 (has links)
<p>This essay is the result of a field study in Ko Lanta in Thailand, during October-December 2009. The purpose of the study was to document the traditional religion of Urak Lawoi and to analyze in what way their life and beliefs have changed during the last 20 years.</p><p>Urak Lawoi is the name of one of the sea nomadic ethnic groups who lives along the shores of Myanmar, Thailand and Malaysia. They are spread on many of the islands in the Andaman Sea archipelago and Ko Lanta is the main settlement. Ural Lawoi is regarded as the indigenous people of the island and they live there as a minority with Muslims and Thai-Chinese.</p><p>The traditional religion of Urak Lawoi is built upon the animistic belief of their ancestors. The religious leader and link between the spirit world and the humans is the To Maw. The family bonds are strong in the Urak Lawoi community and the elders play an important role in life and after death, when they can keep on watching out for their offspring. For the living it is important to do the rituals and ceremonies in the right way to obtain good luck and avoid bad luck.</p><p>In the last 20 years Ko Lanta has experienced a tremendous process of change caused by the increasing tourism. The conditions of the Urak Lawoi and their way of life have dramatically changed. The modern society with money economy, new technical solutions and a rationalized large-scale fishing has rapidly changed their way of life. The tsunami catastrophe, and the following attention from help organizations and missionary activities, has escalated the process. The traditional religion and culture of the Urak Lawoi is still present on the island but it is declining and changing under the influence of the constant pressure from other interests.</p>
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Waves of change : traditional religion among the Urak Lawoi, sea nomads of Ko Lanta, ThailandNilsson, Erik January 2010 (has links)
This essay is the result of a field study in Ko Lanta in Thailand, during October-December 2009. The purpose of the study was to document the traditional religion of Urak Lawoi and to analyze in what way their life and beliefs have changed during the last 20 years. Urak Lawoi is the name of one of the sea nomadic ethnic groups who lives along the shores of Myanmar, Thailand and Malaysia. They are spread on many of the islands in the Andaman Sea archipelago and Ko Lanta is the main settlement. Ural Lawoi is regarded as the indigenous people of the island and they live there as a minority with Muslims and Thai-Chinese. The traditional religion of Urak Lawoi is built upon the animistic belief of their ancestors. The religious leader and link between the spirit world and the humans is the To Maw. The family bonds are strong in the Urak Lawoi community and the elders play an important role in life and after death, when they can keep on watching out for their offspring. For the living it is important to do the rituals and ceremonies in the right way to obtain good luck and avoid bad luck. In the last 20 years Ko Lanta has experienced a tremendous process of change caused by the increasing tourism. The conditions of the Urak Lawoi and their way of life have dramatically changed. The modern society with money economy, new technical solutions and a rationalized large-scale fishing has rapidly changed their way of life. The tsunami catastrophe, and the following attention from help organizations and missionary activities, has escalated the process. The traditional religion and culture of the Urak Lawoi is still present on the island but it is declining and changing under the influence of the constant pressure from other interests.
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SOS-Racisme, histoire d'une mobilisation "apolitique". Contribution à une analyse des transformations des représentations politiques après 1981Juhem, Philippe 09 December 1998 (has links) (PDF)
L'émergence d'organisations militantes ou de mouvements politiques nouveaux présente toujours un caractère d'étrangeté et de contingence : pourquoi certains mouvements suscitent-ils un engagement particulièrement fort et rencontrent-ils des soutiens multiples alors que d'autres éprouvent des difficultés à faire parler d'eux et à élargir leur audience au-delà du cercle initial de leurs fondateurs ? Cette thèse portant sur SOS-Racisme – mouvement antiraciste français fondé en 1984 – a donc pour origine une interrogation sur le succès en politique. Pourquoi un groupe de militants syndicaux étudiants relativement marginaux réunis autour de Julien Dray a-t-il souhaité fonder une nouvelle organisation antiraciste, domaine dont ils ignoraient tout ? Comment ont-ils pu rencontrer un succès aussi rapide et quelles ont été les causes de leur déclin relatif ? Comment en outre expliquer que cette mobilisation ait revêtu la forme, discréditée quelques années auparavant, d'un mouvement « apolitique » ? Cette thèse s'efforce de répondre à ces questions en cherchant à lier une interrogation sur les caractéristiques et les motivations des entrepreneurs politiques et un effort pour comprendre les conditions objectives du succès de leur entreprise.<br /> <br />Ce travail s'est d'abord intéressé aux conditions de la fondation de SOS. Il s'agissait de comprendre comment d'anciens militants étudiants d'extrême gauche qui se situaient alors à l'aile gauche du PS avaient pu envisager de constituer une organisation se présentant comme « apolitique ». Il s'agissait aussi d'expliquer pourquoi les fondateurs de SOS avaient choisi de constituer leur nouvelle association à ce moment précis alors qu'ils appartenaient déjà à plusieurs organisations partisanes (PS, MJS, Unef-Id). Mené à partir d'entretiens biographiques avec les membres fondateurs (environ une vingtaine, complétés par une cinquantaine d'entretiens de cadres et de militants de l'association), ce travail tend à montrer que les raisons qui ont déterminé la création de SOS provenaient davantage de la position minoritaire qu'occupaient ses fondateurs au sein des organisations dans lesquelles ils militaient et des chances de reclassement qui étaient alors les leurs au sein du PS, que d'une stratégie antiraciste qu'ils auraient poursuivie. La fondation de la nouvelle association répond donc notamment aux contraintes militantes et professionnelles propres à ses futurs dirigeants. Elle a constitué un moyen déterminant de l'accumulation des ressources politiques de ses fondateurs, ressources qui seront ultérieurement reconverties au sein du PS dans la construction d'un nouveau courant, celui de la Nouvelle Ecole Socialiste (NES).<br />Pourtant, l'analyse des logiques particulières ayant conduit à la formation d'une nouvelle organisation antiraciste ne nous renseignait pas sur les causes de son succès.Ce travail s'attache donc à comprendre les raisons pour lesquelles certaines rédactions avaient initialement consacré autant d'articles et de reportages à une association dont les effectifs et la capacité d'action étaient alors aussi faibles. Il s'agissait de déterminer si la forme adoptée initialement par SOS-Racisme et en particulier l'effort de neutralisation politique mené par sa direction, mais aussi la mise en scène de la spontanéité et de la jeunesse de ses militants, avait pu constituer un élément favorisant l'intérêt surprenant que les journalistes lui ont rapidement manifesté. La constitution d'une base de données des articles ayant été publiés sur l'association dans la presse nationale et la réalisation d'une trentaine d'entretiens auprès des journalistes ayant écrit sur SOS, a permis de déterminer les logiques de la fluctuation des jugements journalistiques portés sur SOS. C'est l'adaptation de la forme adoptée par la nouvelle organisation aux besoins nouveaux de la presse qui va être à l'origine de son succès. En effet, une association antiraciste « apolitique » permet alors à la presse associée à la gauche (Libération, le Matin de Paris, le Nouvel Observateur) de maintenir un positionnement idéologique d'allure progressiste tout en adoptant des stratégies de prise de distance avec leur ancien engagement militant et notamment en rompant avec les pratiques de soutien au gouvernement alors réputées être à l'origine de la baisse des tirages que connaît la presse de gauche. Au contraire, lorsque l'image publique de SOS-Racisme sera de façon croissante associée au PS, à travers la figure de son fondateur Julien Dray, l'appui des journalistes envers SOS s'affaiblira avant que sa mise en cause ne devienne profitable. Le déclin relatif de SOS aura pour origine un retournement de l'attitude de la presse de gauche à son égard lorsque le soutien à l'association ne servira plus les intérêts professionnels des rédactions.<br />Mais pour rendre compte des conditions structurelles d'émergence d'une entreprise de mobilisation «apolitique» sur la question du racisme, il nous restait à expliquer comment cette mise en forme particulière, difficilement envisageable en 1979 ou en 1980 lorsque l'ensemble des organisations antiracistes s'opposait à la politique d'aide au retour des immigrés du gouvernement de Raymond Barre, devient en 1985 la condition même du succès de la nouvelle association. Il fallait comprendre par quels processus politiques et sociaux, l'accession de la gauche au gouvernement en 1981 avait pu transformer la nature et le contenu de l'offre politique des partis de gauche mais aussi entraîner la « neutralisation » des lignes rédactionnelles des journaux qui en étaient proches et le rétrécissement de l'éventail des thématiques politiques disponibles pour les acteurs sociaux. La baisse de la popularité de tout ce qui apparaît lié au gouvernement et à la gauche va ainsi contraindre les fondateurs de SOS-Racisme à mettre en œuvre une mise en forme « apolitique » de leur nouvelle organisation. <br />Ce travail entend donc être une contribution à l'analyse des mouvements sociaux et politiques mais aussi à celle du fonctionnement de la presse. Plus généralement, et au-delà du cas historique étudié, cette étude permet de comprendre les relations qui, au tournant des années 80, unissent différents acteurs de la sphère publique : acteurs politiques, journalistes, experts économiques, intellectuels, etc. En montrant comment les transformations de l'offre politique de la gauche avaient pu modifier « l'ambiance » idéologique de la décennie quatre-vingt – c'est-à-dire la fréquence objective d'utilisation des thématiques politiques en raison de leur inégal rendement social – ce travail représente une contribution à l'analyse des conditions de structuration du débat public en France.
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Migration, media flows and the Shan nation in ThailandAmporn Jirattikorn 27 September 2012 (has links)
This dissertation examines the cross-border flows of media texts, migration and the construction of ethnic identity in the receiving state. It focuses on the recent wave of Shan ethnic nationals from Burma who migrate to seek work in Thailand and their relationships with Shan media -- primarily in the forms of audio cassettes, video CDs, and movies -- that follow these mobile people. My purpose in linking mass media and migration is to understand how displacement shapes the social construction of identity and how Shan ethnic media plays a significant role in shaping identity in a situation of displacement. Based on eighteen months of ethnographic work with the Shan migrant community in Chiang Mai, Thailand, this dissertation argues on two grounds. First, while Shan media shows the ability to cross the borders, and hence disturbs the boundaries of the state, transnational flows are also shaped by the politics and practices of a nation-state. The diversification of Shan media that now include a variety of local, national and transnational as well as commercial and community media illustrates ways in which mass media can offer both a technology of state control as well as parallel spaces for alternative transnational practice. Second, I argue for the need to pay attention to diversity within a migrant population, in particular the presence of various groups of migrants at the same point of time. In trying to understand how different social and material conditions and the history of migration shape the ways people ascribe to ethnic and national identity, this study draws on four different categories of Shan migrants -- the new arrivals, the long-term residents, the ethno-nationalists, and the exile prisoners. Each of these points to different ways of engagement with this media and the different meanings the individuals in each category ascribe to the notion of Shan nation and to what it means to be Shan. / text
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Les lieux de la critique de théâtre en France : enjeux esthétiques et convictions politiques : 1964-1981 / Loci of theatre critique in France : aesthetic issues and political convictions : 1964-1981Valette, Léa 04 November 2014 (has links)
Ce travail étudie les liens qui relient la critique dramatique à une forme d’engagement politique dont certaines revues généralistes ont été porteuses du milieu des années 1960 au début des années 1980, à partir d’un corpus d’articles parus dans Les Temps modernes, Esprit et La Quinzaine Littéraire, dont la plupart sont respectivement signés par Renée Saurel, Alfred Simon et Gilles Sandier. La politisation de cette critique se manifeste dans laconception qu’elle professe du rôle du théâtre dans la société, dans les critères qu’elle applique à l’analyse des spectacles, dans sa participation aux débats des milieux artistiques et intellectuels, mais aussi dans l’acte même de l’écriture. La critique théâtrale pratiquée dans ces revues tend à se distinguer à la fois de la chronique journalistique et ducommentaire savant. Si sa périodicité lui permet de suivre l’actualité de la scène française (et surtout celle du théâtre public parisien), elle entend rompre avec le modèle traditionnel du compte-Rendu journalistique effectué sur un mode impressioniste. Elle tente d’expliciter ses critères de jugement en les rapportant aux problèmes théoriques soulevés par le marxisme, le brechtisme ou encore le structuralisme. Pour ce faire, elle s’ouvre à de nouveaux domaines de controverse comme celui des politiques culturelles. Bien qu’elle reconnaisse un certain degré d’autonomie aux questions esthétiques, elle considère l’écriture et la mise en scène au prisme de l’efficacité politique, en vue de promouvoir un théâtre véritablement populaire. Support matériel et instance symbolique, la revue constitue un lieu propice pour une critique alliant la revendication politique à l’exigence de savoir. / This research project aims to analyse the links between drama critique and political commitment, manifest in a number of reviews from the mid-1960s to the early 1980s. This investigation focuses on a corpus of articles published in Les Temps Modernes, Esprit and La Quinzaine Littéraire, most often signed by, respectively, Renée Saurel, AlfredSimon, and Gilles Sandier. This critique’s politicisation is most evident in four main areas, namely: its conception of the social function of theatre; in the selected criteria used to analyse performances; in its active involvment in the artistic and intellectual debates of the time; as well as in the very act of critical writing. The particular form of theatre critique emerging from these reviews tends to differ both from the journalistic column and from the scholarly commentary. These reviews’ publishing frequency allows this form of critique toremain topical in regards to contemporary french (and particularly public parisian) theatre; however, these texts also seek to break away from the traditional model of the theatre review and its impressionist mode. This critical movement attempts to explicate its criteria of appraisal by basing itself on the theoretical issues raised by Marxism, brechtism and/or structuralism. In so doing, it opens up its focus to include new controversial areas, such as debates on cultural policies. Despite aknowledging some form of autonomy to aesthetic issues, this critique analyses writing and mise-En-Scène through the lens of political efficiency, as a means to develop a genuine popular theatre. These reviews, considered here both as materialised spaces for intellectual debate and as objects of symbolic authority, become fertile loci in which to foster a new form of critique aiming to combine the development of theoretical frameworks with political commitment.
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Le ministre des Affaires étrangères : naissance et évolution d’un représentant de l’État / The French Secretary for Foreign Affairs : birth and evolution of a fully-fledged political representative of the StatePierry, Laëtitia 20 June 2011 (has links)
L’évolution historique de la fonction ministérielle montre que c’est dans la distanciation progressive du régime politique français d’avec la conception personnalisée de la souveraineté de l’État que résident les conditions principales de son autonomie. Mais, c’est précisément parce qu’il a toujours été un instrument du Pouvoir exécutif suprême et rarement un membre à part entière de celui-ci que la doctrine juridique française le définit exceptionnellement comme un organe de décision. Or, à la faveur de la mondialisation des échanges étatiques, le droit international positif vient inopinément trancher ce débat interne en ouvrant le champ de la représentation étatique, traditionnellement réservé aux organes exécutifs suprêmes des États, au ministre des Affaires étrangères. Au regard de la pratique diplomatique internationale, le rôle du chef du Quai d’Orsay serait alors l’objet d’une double appréciation. Selon qu’on l’envisage sous l’angle du droit constitutionnel français ou du droit international, son statut et ses fonctions seront définis tantôt restrictivement, tantôt extensivement. Cette fluctuation inscrit le ministre des Affaires étrangères dans un cadre d’action où coexistent des sources juridiques aussi riches qu’évanescentes: les usages propres à l’action diplomatique française se disputent, ainsi, à ceux découlant des nécessités de la vie internationale. Ce faisant, le flou normatif qui baigne la fonction du ministre français des Affaires étrangères lui garantit une souplesse stratégique dans ses relations avec l’étranger, mais il constitue également sa principale faiblesse face au Pouvoir politique national. En effet, indépendamment de la forme du régime, l’amplitude du rôle ministériel est demeuré en tous temps tributaire des rapports de force qui se nouent au niveau de la direction de l’État. Le rang subalterne que le ministre des Affaires étrangères occupe au sein du Pouvoir exécutif est, donc, un héritage monarchique auquel la France est constitutionnellement attachée. Pour autant, la pratique républicaine, telle qu’elle est éclairée par le droit international positif actuel, tend à transcender le rôle instrumental du ministre en lui concédant, dans le silence de la Constitution, le statut de représentant politique de l’État à part entière / The evolution over time of the role of the Foreign Secretary in France shows that the principal conditions of his autonomy lie in the progressive distancing of the French political regime from a personalized conception of State sovereignty. It is precisely because he has always been an instrument of the Supreme executive power without being really a member of it that the French juridical doctrine defines him but in very rare instances as a decision-making entity. In the wake of an increasing globalisation of exchanges between states, international positive law unexpectedly puts an end to his internal debate by widening the field of state representation –hitherto reserved to the supreme executives of states – to the Foreign Office, or the Secretary for Foreign Affairs. In the eyes of international diplomatic practice, the role of the French chief of the “Quai d’Orsay” could then be understood in two ways : whether they are considered in the light of French constitutional law or in that of international public law, his status and his function are defined either restrictively or extensively. This variation places the French Foreign Secretary in a framework of action in which diverse juridical sources coexist in their richness as well as in their evanescent nature : the habitual practices of French diplomacy contend with those that stem from the requirements of international relations. At the same time, the difficulty of pinning down the function of the French Secretary for Foreign Affairs gives him more strategic leeway in his relations with other countries, but is also his main weakness at the level of domestic political power. Indeed, whatever the regime, the scope of a minister’s role has always been dependent on the powers that vie for influence at the head of the state. The secondary role played by the Secretary within the Executive is consequently a legacy of monarchical times with which France still has strong constitutional ties. However, republican practice, seen in the perspective of international positive law, tends to transcend the instrumental role of the Secretary, by giving him, in the absence of Constitutional guidance, the status of a fully-fledged political representative of the State
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Cinéma et vidéo saisis par par le féminisme (France, 1968-1981) / Cinema and Video Captured by Feminism (France, 1968-1981)Fleckinger, Hélène 09 December 2011 (has links)
Mai 1968 en France ouvre la voie à un renouveau du cinéma d'intervention sociale et politique, qui adopte le plus souvent la forme documentaire. Deux ans plus tard, émerge le Mouvement de libération des femmes (MLF), un "nouveau féminisme" qui invite les femmes à lutter contre leur oppression spécifique et pour la libre disposition de leur corps et de leur sexualité. Cette thèse propose d'étudier les rapports qui se nouent entre cinéma, vidéo et féminisme entre 1968 et 1981 en France, sous les angles à la fois historique et esthétique, des pratiques de production/diffusion et des formes filmiques. Comment la caméra a-t-elle été investie pour accompagner et populariser les luttes féministes ? Quel a été l'impact du féminisme dans le champ cinématographique et vidéographique ? Un parcours au cœur d'un corpus filmique riche, protéiforme et méconnu doit permettre de dessiner cette histoire complexe et de montrer que, puissant instrument de contre-pouvoir et d'agitation directe, la caméra s'impose aussi aux femmes comme un moyen d'expression et de créativité privilégié dans leur quête d'identité individuelle et collective. La première partie revient sur l'irruption de la "question des femmes" à l'intérieur du cinéma militant reconfiguré après mai 1968 : l'ouverture d'un front féministe spécifique au sein d'un cinéma orienté principalement vers la lutte des classes se révèle très limitée et parfois conflictuelle. La seconde partie interroge l'apparition d'une pratique féministe autonome des femmes, qui s'orientent vers une démarche politique d'auto-représentation, dans le champ de la vidéo militante. S'emparer de la caméra répond ici à une exigence politique de prise de parole et de réappropriation de leur corps et de leur sexualité par l'image. Au-delà du noyau dur des films d'intervention, la troisième partie interroge les usages et les politiques féministes du cinéma. Elle soumet en particulier le "cinéma des femmes" à l'épreuve du féminisme, au crible de ses théories et de ses pratiques. / May 1968 in France opens the way to a renewal of a cinema of social and political intervention that most often adopts a documentary form. Two years later, the Women's Liberation Movement a "new feminism" emerges and invites women to fight against their own oppression and for a freedom of choice with matters regarding their body and their sexuality. This thesis proposes to study the relations forged between cinema, video and feminism between 1968 and 1981 in France, both historically and aesthetically, in terms of production/distribution practices and film forms. In what ways has the camera been invested with the task of accompanying and popularizing feminist struggles ? What has the impact of feminism been in the field of cinema and video ? A look at a rich, diverse and little known body of films allows us to trace this complex history and to show that, as a powerful anti¬establishment and direct action instrument, the camera imposes itself as a preferred means of expression and creativity in women's search for an individual and collective identity. The first part addresses the sudden development of the "woman question" in a militant cinema that reconfigures itself after May 1968 : the opening of a specific feminist coalition within a cinema that was mostly oriented towards class struggle reveals itself as very limited and sometimes antagonistic. The second part questions the appearance of an autonomous feminist practice by women that takes a political approach to self-representation in the field of video activism. Here, taking hold of the camera is a response to a political need to speak out and to reappropriate their body and their sexuality through the image. Beyond the hard core of militant films, the third part examines the uses and the feminist politics of cinema. In particular, it puts "women's cinema" to the test in terms of feminism in order to closely examine its theories and practices.
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Chinese Investments and Conflict Resolution—A Case Study of Tasang (Mong Ton/Mai Dong) Dam, MyanmarKu, Yongli January 2016 (has links)
The aim of this research is to bridge the correlation of peace and foreign investments through the lens of North et al.’s (2013) Limited Access Orders (LAOs). The research seeks to engage in the discussion of LAOs by providing a perspective from analyzing Chinese investments under the context of New Silk Road policy with the case of Tasang Dam. Current discussion of LAOs does not involve how foreign investments affect institutional transition in LAOs. Therefore this research is a humble attempt to engage in the existing literature from a different perspective. Tasang Dam is designed to be built in southern Shan State, Myanmar, an area that has encountered continuous armed conflicts. The conflicts between the local armed group SSA-S/RCSS and the Tatmadaw continue even after a ceasefire agreement was signed in 2011. Chinese investors acting under the context of New Silk Road project have tried to involve in creating stability in the area to reduce costs. According to the LAOs logic, if the access to rents is open to armed organizations, there will be motivations for rival parties to avoid violence. In order to redistribute the resources, there should be an institutional transition. In Tasang Dam’s case, the rents created by Chinese investments are not available to SSA-S/RCSS, but with the Chinese investments as the democratization of Myanmar goes on, there are opportunities to alter the story of repeated violence.
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