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Le dialogue comme compétence éthiquePatenaude, Johane 13 January 2022 (has links)
L'éthique professionnelle dans la société actuelle a la particularité de traverser d'un même souffle trois problématiques distinctes: celle du professionnalisme, celle de la théorisation éthique et celle de la formation en éthique. De leur point de rencontre émerge le dialogue comme base d'un modèle d'éducation morale s'adressant particulièrement aux professionnels. À la lumière des conditions du dialogue selon Francis Jacques, le dialogue se conçoit comme activité discursive régulée de manière à constituer une assise privilégiée à partir de quoi on puisse préciser les conditions de production de sens éthique. Envisager le développement de la compétence éthique dans l'optique d'une rationalité communicationnelle, c'est supposer que le dialogue devra être, d'une certaine façon, l'objet même à apprendre. C'est en vertu du caractère fondamentalement éthique du dialogue que ce dernier a une fonction d'éduquer moralement. Telle est la thèse défendue: s'habiliter à dialoguer, c'est du coup se doter de compétences morales
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Éthique et logique au XIIIe siècle : problèmes logico-épistémologiques dans les premiers commentaires artiens (1230-1250) sur l'Éthique à Nicomaque : étude doctrinale, édition critique et traduction française sélectives de l'anonyme Lectura Abrincensis in Ethicam Veterem (ca. 1230-1240)Cervera Novo, Violeta 12 December 2024 (has links)
"Thèse en cotutelle" / Au début du XIIIe siècle, les maîtres ès arts de l'Université de Paris donnent des cours sur l'Éthique à Nicomaque d'Aristote, récemment incorporée au corpus scolaire dans la traduction latine de Burgundio de Pise. Cette première réception de l'Éthique (fondée sur une version incomplète comportant uniquement les trois premiers livres) a été l'objet de diverses discussions. Faut-il voir dans les premières tentatives d'interprétations des artiens une lecture naïve, fort influencée par la théologie, qui « mésinterprète » le texte en le rendant compatible avec la vision chrétienne ? Ou est-il possible de trouver dans ces premiers commentaires une interprétation de l'Éthique qui peut être appelée philosophique au sens propre, et qui est capable de reconnaître les problèmes posés par le texte aussi bien qu'un lecteur d'aujourd'hui ? Ce travail essaie de mettre en relief la valeur proprement philosophique de ces premiers cours artiens sur l'Éthique à travers l'étude approfondie de l'un de ces premiers commentaires : la Lectura Abrincensis in Ethicam Veterem (ca. 1230-1240), texte anonyme qui est ici, pour la première fois, l'objet d'une édition critique sélective (accompagnée d'une traduction française). L'étude propose aussi de comparer la Lectura Abrincensis avec d'autres textes artiens de la période 1230-1250 : le Commentaire de Paris (anonyme, ca. 1235-1240), l'Expositio super Ethica Nova et Vetere de Robert Kilwardby (ca. 1245) et la Lectura cum questionibus in Ethicam Novam et Veterem de l'anonyme communément appelé Pseudo-Peckham (1240-1244). Cette étude comparative se développe autour d'un thème bien précis : les problèmes logico-épistémologiques qui découlent des considérations méthodologiques faites par Aristote lui-même dans ÉN II, 2 (1103b25-30), ÉN I, 1 (1094b11-21), et ÉN II, 2 (1103b34-1104a8). Reconnaissant que l'Éthique a une double finalité, l'une pratique (devenir bons) l'autre théorique (connaître ce qu'est la vertu), les maîtres essayeront de trouver la meilleure manière d'articuler ces deux dimensions sans nuire au caractère proprement scientifique de l'Éthique.
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De la démocratie en entrepriseLevac, Julien 17 April 2018 (has links)
Comment une société se croyant démocratique peut-elle continuer à engendrer des entreprises antidémocratiques? Nous soutenons que le processus démocratique doit être mis en oeuvre à l'intérieur des entreprises dans le but de distribuer de manière juste les influences au sein de celle-ci. Cette démocratisation de l'entreprise permettrait d'atteindre un nouveau palier pour ce processus de prise de décision. Ainsi, la moralisation de l'entreprise, qui était jusqu'à maintenant sous la seule emprise du profit, lui permettrait de s'intégrer à la société en tant que participante à celle-ci. Cette nouvelle méthode de prise de décision engendre donc une démocratisation des communautés qui sont souvent liées à une seule entreprise. Pour créer ce changement au sein de la société, le modèle coopératif, et en particulier le modèle de la coopérative de solidarité, semble être l'outil idéal pour que les citoyens prennent en main leur destinée.
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L'évolution des valeurs de soin humain : une analyse dialectique de la proposition d'humanisation de Watson à la lumière d'une perspective nietzschéenneKrol, Pawel 20 April 2018 (has links)
La pratique du soin infirmier d’aujourd’hui hérite d’une longue et complexe évolution de valeurs. Outre les valeurs traditionnellement humaines de soigner, la pratique infirmière d’aujourd’hui intègre aussi des valeurs qui façonnent notre monde moderne. Ainsi, nous retraçons d’abord l’évolution de quelques-unes des valeurs traditionnelles rattachées au soin humain conservées dans les pratiques infirmières. Puis, nous montrons que certaines valeurs traditionnelles de soin humain sont progressivement supprimées au profit de valeurs qui émanent des idéologies modernes. En effet, il apparaît que plusieurs valeurs néolibérales, technocrates et bureaucrates s’enracinent à même les fondements de la pratique infirmière et entrainent ainsi des problèmes inquiétants de déshumanisation et d’instrumentalisation des services sanitaires. Face à ce constat inquiétant, et parmi l'éventail de solutions proposées, certains auteurs promeuvent l’humanisation des systèmes sanitaires à l’aide de la théorie du soin humain – TSHW de Jean Watson (1979 - 2013). Cette théorie propose de pallier à l’instrumentalisation par deux propositions : l’adoption d’une pensée métaphysique transcendantale de même qu’un humanisme altruiste. Or, plusieurs critiques interrogent la cohérence théorique de ces propositions, voire la légitimité même de cette théorie pour faire face à l’instrumentalisation. Considérant tous ces faits, nous avons analysé ces deux propositions afin de clarifier les débats, de contribuer à son développement éventuel, mais surtout pour tester ces affirmations et proposer d’éventuelles voies de solution. Cependant, la mise à l’épreuve dialectique des deux propositions (opposant les discours de la TSHW à plusieurs concepts nietzschéens) montre des écueils de cohérence et de pertinence importants conduisant à la réfutation du projet d’humanisation inscrit à même cette théorie. Plus spécifiquement, nous montrons que la TSHW peut paradoxalement contribuer à perpétuer le dualisme et le nihilisme conduisant à la conversion inéluctable aux discours et valeurs instrumentales au lieu de freiner leurs envahissements de la pensée et de la pratique infirmière. Enfin, nous recommandons une voie alternative à l’instrumentalisation – dans une éthique de la Vie - qui découle de la synthèse de nos dialectiques et qui favorise un retour-à, et un respect de la nature même de l’être humain. Mots clé : Humanisme, métaphysique, soin humain, Jean Watson, Friedrich Nietzsche, nihilisme, ressentiment. / Nursing today is heir to values that have developed over many years. In addition to the values of human care, present-day nursing embraces values that shape our modern world. This dialectical study first traces the evolution of a number of the traditional values associated with human care that nursing has retained. It goes on to show how some of the values of human care have been cast aside in favour of modern—neoliberal, technocratic and bureaucratic—values which have in turn given rise to disturbing problems of instrumentalization. Watson’s theory of caring proposes two ways to remedy such instrumentalization: espousing a transcendental, metaphysical mode of thought and adopting an altruistic humanism. However, many critics have questioned the theoretical consistency and very legitimacy of the theory as a means of dealing with instrumentalization. This study analyzes Watson’s proposals, using a Nietzschean dialectic approach to test them and to suggest possible solutions. Significant problems in terms of both consistency and relevance are brought to light, tending to refute Watson’s notions. More particularly, our findings suggest that the application of Watson’s theory may paradoxically perpetuate dualism and nihilism and, rather than curb their invasive impact, lead inevitably to a conversion to instrumental values. In conclusion, we suggest an alternative, ethics-of-life approach based on the synthesis of our dialectics that would foster a return to, and respect for, humanity’s essential nature. Keywords : Humanism, metaphysics, human care, Jean Watson, Friedrich Nietzsche, nihilism, Ressentiment.
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La production de données numériques devrait-elle être considérée comme du travail : enjeux d'éthique sociale et économique de la rémunération des internautesCharbonneau, Sandrine 02 February 2024 (has links)
Nous produisons une grande quantité de données numériques lors de l’utilisation de toute plateforme, bien ou service connecté. Ces données incluent souvent des renseignements personnels, des informations sur nos déplacements, nos occupations et nos préférences. Or, l’ensemble de nos clics, historiques de navigation, de recherche et d’achats se retrouvent aux mains d’une minorité d’entreprises dominant le monde du numérique. Nous acceptons souvent tacitement les « termes et conditions d’utilisation » qui permettent à ces entreprises de collecter, d’utiliser et de vendre nos données, en échange d’un accès à des services souvent « gratuits ». Cette masse d’informations, fréquemment combinées à des algorithmes d’intelligence artificielle, permet la création d’une grande quantité de richesses. Cependant, cette richesse, dont profite surtout un petit nombre d’acteurs, ne semble pas être distribuée équitablement. Nos propres données, générées par nos activités et interactions en ligne, servent en fait à alimenter les systèmes de multinationales, qui trouvent des stratagèmes pour éviter de payer leur part d’impôts. Devant cette nouvelle dynamique numérique, où les lois peinent à suivre les marchés, comment repenser la gestion des données dans une perspective d’éthique sociale et économique ? Nous analyserons une idée provenant de l’informaticien Jaron Lanier, qui consiste à considérer la production de données comme du travail (ou data as labor). Les utilisateurs et utilisatrices seraient ainsi considérés comme les principaux maîtres et bénéficiaires de leurs données, ayant la possibilité de récolter une partie des fruits de leur contribution aux plateformes connectées. Cette approche est porteuse de bénéfices, tant sur le plan de l’autonomie et de la dignité des internautes que sur le plan de la justice sociale et de l’efficacité économique. Toutefois, ce concept comporte ses limites. La rémunération des internautes pour leurs données pourrait avoir des effets invasifs sur leur vie privée et créer plus d’injustices qu’elle n’en règle. / We produce a large amount of digital data when using any connected platform, good or service. Those data may include our personal information, as well as information about our movements, occupations and preferences. However, all of our clicks, browsing, search and purchase histories are in the hands of a minority of digitally dominant companies. We often tacitly accept the "terms and conditions of use" that allow these companies to collect, use and sell our data in exchange for access to services that are generally "free". This mass of information, often combined with artificial intelligence algorithms, enables the creation of a great deal of wealth. However, this wealth does not seem to be redistributed equitably, being monopolized by a small number of actors. Our own data, generated by our online activities and interactions, are used to feed the systems of multinational corporations that find schemes to avoid paying their fair share of taxes. In the face of this new digital dynamic, where laws are struggling to keep pace with markets,how can we rethink data management from a social and economic ethical perspective? We will analyze an idea from computer scientist Jaron Lanier, which consists in considering data production as labor (or data as labor). Users would thus be considered as the main masters and beneficiaries of their data, with the possibility of reaping part of the fruits of their contribution to the connected platforms. This approach brings benefits, both in terms of the autonomy and dignity of Internet users and in terms of social justice and economic efficiency. However, this concept has its limitations. Remunerating Internet users for their data could have invasive effects on their privacy and create more injustices than they are willing to accept.
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De l'affect à l'effet : le rôle des émotions dans le maintien des normesGrégoire, Jean-François 17 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2010-2011 / L'analyse de notre rapport à la normativité nécessite que nous répondions non seulement à la question de ce que nous nous devons les uns les autres, question centrale de la morale, mais également à celle de savoir comment nous arrivons à saisir, en commun et dans une multiplicité de contextes, ce que nous nous devons effectivement les uns aux autres. Dans ce mémoire, je chercherai à démontrer que c'est grâce aux affects que les individus arrivent à saisir en commun les enjeux et les obligations qui pèsent sur eux dans une grande variété de contextes. Je poursuivrai un objectif double. D'abord, je souhaite développer une version originale de la thèse épistémique émotiviste, largement inspirée de celle de Jesse Prinz, selon laquelle la disposition à ressentir des émotions est nécessaire pour formuler des jugements moraux. Ensuite, je souhaite offrir une présentation des principales émotions morales discutées dans la littérature philosophique.
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La christologie chez Dietrich Bonhoeffer. Perspectives théologiques pour une éthique de l'engagement chrétienDoreus, Mercidieu 06 March 2024 (has links)
Ce mémoire s’intéresse à la figure de Dietrich Bonhoeffer à la fois comme modèle de l’engagement citoyen et également comme théologien luthérien allemand du XXe siècle qui a porté de façon singulière cette question éthique en contribuant à la penser théologiquement. Porté par sa christologie, Dietrich Bonhoeffer appelle le chrétien à l’action et à la responsabilité citoyenne, à savoir prendre part à la réalité du monde et s’y engager. D’où notre question : « Comment la pensée du Christ ou la christologie chez Bonhoeffer parvient elle à façonner sa pensée de l’engagement ? ». En réponse à cette interrogation, notre recherche met tout d’abord l’accent sur l’engagement personnel de Bonhoeffer dans son cheminement de vie comme chrétien professant la foi en Jésus-Christ, ainsi que sur l’unité entre son engagement et sa pensée. Ensuite, sous un angle plus spécifique, cette recherche traite la pensée christologique et éthique de Bonhoeffer, de manière à dessiner les contours de sa spiritualité de l’engagement. Au lieu d’envisager Dieu et le monde comme des instances en opposition ou en tension, ce travail appréhende ces réalités comme étant unies en Jésus Christ. Car, conformément à la théologie bonhoefferienne, en Jésus-Christ, Dieu se révèle comme « centre », « milieu », « responsable » et « effectivité » du monde. En s’appuyant sur la théologie de Bonhoeffer, ce mémoire propose un autre regard sur la relation du Christ et du chrétien avec le monde, et il invite à envisager, à sa suite, pour le chrétien évangélique d’aujourd’hui, une spiritualité de l’engagement. / This Master's thesis focuses on the figure of Dietrich Bonhoeffer as a model of civic engagement and more particularly as the 20th century German Lutheran theologian who singularly took up this ethical question, and helped to think it theologically. Carried by his Christology, Dietrich Bonhoeffer calls the Christian to civic responsibility, to take part in the world and to engage in it. Hence our question: "How does Christology of Bonhoeffer succeed in shaping his idea of commitment? ". To this end, the research first highlights Bonhoeffer's personal commitment in his life journey as a Christian professing faith in Jesus Christ, as well as the unity between his commitment and his thought. Then, it takes a more detailed look at Bonhoeffer's Christology and in order to present the outlines of his spirituality of commitment. Instead of considering God and the world as in opposition, this study conceives these realities as being united and reconciled in Jesus Christ. As Bonhoeffer acknowledges, Christ is the "center", the "middle" and the "effectiveness" of the world. By relying on Bonhoeffer's theology, this thesis offers a perspective on the relationship of Christ and the Christian with the world, and it invites evangelical Christian readers to consider his spirituality of engagement as inspiration for today.
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La délectationLanglois, J. 09 March 2019 (has links)
Montréal Trigonix inc. 2018
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John Dewey, l'éthique et les valeurs : entre savoir et savoir-faireLinteau, Richard 13 December 2024 (has links)
Protocole d'entente entre l'Université Laval et l'Université de Sherbrooke. / D’emblée, cette thèse s’est donnée une orientation générale soucieuse de penser ensemble les dimensions théorique et pratique de l’éthique. Dans cette perspective, le pragmatisme de John Dewey s’est vite imposé comme cadre conceptuel permettant de lui fournir des assises épistémologiques rigoureuses tout en ouvrant la voie au développement d’outils pratiques visant la résolution de problèmes concrets. Ainsi, savoir et savoir-faire pourraient se nourrir mutuellement. S’inscrivant dans la foulée de la théorie de l’évolution de Darwin, la philosophie de Dewey adopte un naturalisme rejetant tout dualisme opposant le corps et la pensée. L’expérience humaine est abordée dans sa continuité avec l’environnement naturel et social qui est le sien. Langage, idées et théories peuvent dès lors être conçus comme autant d’instruments contribuant à améliorer notre adaptation aux changements constants de cet environnement. Produites dans l’expérience et validées par elle, si précieuses soient-elles, nos connaissances générales seraient d’une utilité limitée sans les ressources cognitives d’une être capable de raisonner dans des contextes chaque fois uniques. Sur le plan éthique, une éducation se limitant à l’apprentissage de grands principes moraux ne suffira donc pas à orienter adéquatement la conduite humaine. Son rôle étant d’habiliter à trouver les solutions les mieux adaptées à des problèmes spécifiques, l’éducation morale doit d’abord viser le développement d’habiletés intellectuelles contribuant à l’autonomie de chacun et de chacune. Une approche réflexive de l’éthique s’impose donc selon Dewey, mais cela sans toutefois renier l’importance des normes et des habitudes, incluant les dispositions morales. Pour lui, le travail de reconstruction ou d’amélioration de la théorie éthique doit s’abreuver à plusieurs sources. D’abord des connaissances que nous pouvons dégager à même notre propre vie morale. Ensuite, des théories éthiques dont nous disposons déjà pour jeter un éclairage utile sur nos pratiques. Enfin, de toutes les disciplines susceptibles de contribuer à une meilleure compréhension de la conduite humaine. En développant une conception naturaliste de la logique accompagnée d’une théorie de l’enquête fournissant les grandes étapes d’une méthode de résolution de problèmes, Dewey nous offre la possibilité de rapprocher le savoir du général du savoir-faire du singulier. Sur le plan épistémologique, cette thèse débouche sur une conception probabiliste de l’éthique. Sans prétendre à quelque certitude, la pensée réfléchie contribue à augmenter la probabilité que l’agent moral contrôle son action de manière à produire de meilleurs résultats qu’en s’en remettant exclusivement à ses impulsions, à ses désirs, à ses habitudes ou aux normes en vigueur. Sur le plan pratique, elle mène à l’hypothèse que l’explicitation des valeurs en tension dans une situation problématique contribue à augmenter la qualité d’une délibération et de la décision qui en résultera. Cela s’accompagne aussi de la nécessité de proportionner la délibération à l’importance des enjeux identifiés à même le processus d’enquête. John Dewey a produit une théorie de la valuation qu’il disait inachevée et qui devait selon lui être « développée et perfectionnée » par un usage approprié encore inexistant. Cette thèse défend l’idée que l’explicitation des valeurs pourrait bien être cet usage approprié permettant de mieux résoudre nos problèmes éthiques pratiques. Nous pensons donc qu’elle peut contribuer, comme le souhaitait Dewey, au « développement d’une théorie de valuation comme instrument efficace ». C’est ainsi que nous aurons atteint notre objectif d’un enrichissent mutuel de la théorie et de la pratique de l’éthique. / The general approach at the start of this thesis was to merge the theoretical and practical aspects of ethics. From this perspective, John Dewey’s pragmatism rapidly became the conceptual framework on which to base solid and rigorous epistemological foundations leading to the development of practical tools to resolve concrete problems. Knowledge and know-how could therefore benefit from true synergy. Along the same lines as Darwin’s Theory of Evolution, Dewey’s philosophy adopts a naturalistic posture rejecting any dualism opposing mind and body. The human experience is considered in its continuity within its natural and social environment. Language, ideas and theories can therefore be viewed as many instruments contributing to improving our adaptation to constant changes in this environment. Broad knowledge is gained, built and validated by experience. But however valuable this knowledge may be, it would be of limited usefulness without the cognitive resources of the human capacity to reason in ever unique situations. From an ethical point of view, education limited to the learning of major moral founding principles would then be insufficient to adequately guide human conduct. Moral education with its role of providing means to better resolve specific problems, must first aim to fully develop intellectual abilities to enable individual autonomy. Therefore, from Dewey’s point of view, a reflexive approach to ethics is necessary without however denying the importance of norms and habits, including moral disposition. Dewey views the reconstruction or the improvement of the theory of ethics to be fuelled by different sources: from the knowledge we gain from leading our own moral life, from existing ethical theories we can draw from to help us shed light on our own practices and finally, from all disciplines that may contribute to a better understanding of human conduct. In developing a naturalistic concept on logic supported by an inquiry theory outlining the global steps of a problem-solving methodology, Dewey provides the opportunity to close the distance between broad knowledge and specific know-how. From an epistemological point of view, this thesis launches a probabilistic concept of ethics. Without claiming to any certainties, reflective thought contributes to increasing the probability that moral agent can control their actions for better results rather than base them only on impulse, desire, habit or standard conventions. From a practical point of view, this leads us to hypothesize that the explicitation of conflictual values within a problem situation contributes to increasing the quality of deliberation and, from there, to increasing the probability that the decision resulting from it will yield better results. This also entails that the deliberation be proportionate to the importance of issues identified within the inquiry process itself. John Dewey elaborated a theory of valuation which he qualified as incomplete and, according to him, to be “developed and perfected” through an appropriate but still inexistent use. This thesis advances that explicitation of values may be this appropriate use which can help resolve concrete ethical problems. We believe this notion may contribute, as Dewey wished, to the “development of a theory of valuation as an effective instrumentality”, thus achieving our goal of mutual enrichment of both theory and practice of ethics.
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Le rôle social du chercheur en science : exploration des différentes composantes du rôle de chercheur en science à travers l'analyse du discours des chercheurs et du cadre normatifSénéchal, Jean-François 18 April 2018 (has links)
La science est cette entreprise inachevée et inachevable à travers laquelle l'homme tente, par le truchement de l'exploration de la nature, du vivant et de la matière, de se connaître lui-même. De toutes les époques, ce mouvement vers le savoir a été ennobli. La puissance de la technique (technè) s'est depuis intégrée à cette entreprise. Au seul pouvoir de comprendre, se sont ajoutés les pouvoirs d'agir et de faire, et conséquemment de bien ou mal agir et faire. Les visées de cette science désormais technoscience sont des plus ambitieuses: redéfinir l'identité biologique humaine, maîtriser la nature, contrôler les naissances et la reproduction, modifier le rapport de l'humain à la terre et sa façon de se nourrir, améliorer sa qualité de vie et espérer repousser la mort. Plusieurs de ces développements scientifiques récents engendrent toutefois, dans la population, des craintes et peurs dont l'intensité et la mesure semblent proportionnelles à la grandeur des ambitions annoncées. En réponse à ces inquiétudes et critiques, mais surtout de façon à rétablir ce lien de confiance entre la science et la société, des mesures de contrôle de la science ont été mises en place. L'une d'elles consiste à établir un cadre normatif de plus en plus précis au sein duquel le rôle du chercheur et ses balises d'exercice seraient mieux définis. À travers ce processus, une conception du rôle social du chercheur s'est progressivement façonnée. Qu'est-ce qu'un chercheur aujourd'hui? Quel est son rôle? Comment doit-il agir en société? Le cadre normatif de la recherche en science propose une conception de ce rôle, mais cette dernière est-elle adéquate? Se pourrait-il qu'elle soit seulement une réponse à une peur qu'on aurait trop précocement transmutée en interdit? Et surtout, correspond-elle à la compréhension qu'ont les chercheurs en science de leur propre rôle? La question du rôle social du chercheur est complexe et ses composantes sont multiples. D'une part, le chercheur a la tâche de s'engager dans la société. Dans cette visée, il est invité à participer à la construction du bien commun, à respecter les valeurs promues au sein de la collectivité et à se plier aux contraintes que cette dernière tente de lui imposer. Au coeur de cette première dimension du rôle social du chercheur sont promues les valeurs de dignité de la personne humaine, de bienfaisance, de justice et d'équité. D'autre part, le chercheur aurait aussi la curieuse tâche de se dégager de cette même société. Dans cette visée, on l'invite plutôt à se distancier de cette société, à promouvoir une forme d'autonomie dans l'exercice libre de sa profession, et à servir d'autres valeurs comme le savoir, la vérité et la collégialité. L'équilibre dynamique et circonstancié entre ces deux visées puissantes, profondes, et qui entrent parfois en contradiction, définit le plus adéquatement l'exercice prudent du rôle de chercheur et de scientifique en société.
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