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Épistémologie du mécanisme et sélection naturelle

Paradis, Nicolas 08 1900 (has links)
Le présent mémoire a pour objet de vérifier si (et comment) la sélection naturelle peut être comprise comme mécanisme de l’évolution. En effet, la notion de mécanisme en philosophie des sciences doit encore beaucoup aux développements de l’épistémologie de la physique au cours du 20ième siècle. Or, il n’est pas évident que ces développements soient adéquats au domaine biologique. De plus, même si un intérêt renouvelé pour la notion de mécanisme en biologie a entrainé une abondante littérature épistémologique portant sur la notion de mécanisme, il n’est pas clair que les conceptions offertes sont en mesure de rendre compte de la sélection naturelle. Peter Machamer, Lindley Darden, Carl Craver, Stuart Glennan, James Woodward et William Bechtel -entre autres- ont tous contribué à une analyse des mécanismes en tant qu’alternative à une approche nomologique qui a dominé le 20ième siècle. Il reste à déterminer quelle caractérisation du mécanisme réussit à s’accommoder de la sélection naturelle à la lumière de sa nature probabiliste. / This thesis considers whether natural selection can (and should) be understood as an evolutionary mechanism. Indeed, in the philosophy of science, the very notion of what it means for something to be a mechanism is still much indebted to 20th century advances within the epistemology of physics. However, it is far from certain that these advances adequately capture the nature of biological mechanisms. Moreover, even with a renewed interest for the notion of biological mechanism, interest which has spawned a copious literature focused on the epistemology of mechanism, it’s unclear that the conceptions offered are able to account for natural selection. Peter Machamer, Lindley Darden, Carl Craver, Stuart Glennan, James Woodward and William Bechtel (to name a few), have all contributed to an analysis of mechanisms as an alternative to the nomological account which has dominated much of the 20th century. It remains to be seen if (and how) one of these representations of mechanism can account for the probabilistic nature of natural selection.
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Nietzsche et le problème de Socrate

Diotte, Etienne 10 1900 (has links)
Ce mémoire a pour but d’élucider l’analyse et l’évaluation nietzschéennes du sens et de la portée de la figure de Socrate dans les cultures antique et moderne. Pour ce faire, nous nous pencherons d’abord sur la question de l’identité de Socrate, ce qui permettra d’introduire une distinction centrale à l’analyse de Nietzsche, soit celle entre la doctrine et la personnalité du célèbre Athénien. En effet, Nietzsche isole la personnalité de Socrate, qu’il circonscrit à partir des notions d’instinct, de pulsion et d’affect, de sa doctrine, qu’il appelle le socratisme et qu’il définit à partir de l’équation socratique raison = vertu = bonheur. Ensuite, nous développerons les trois éléments sur lesquels il s’appuie pour expliquer que Socrate ait pu séduire les Grecs, soit le fait qu’il fut un grand érotique, qu’il introduisit une nouvelle forme de joute à Athènes et qu’il apparut comme étant un médecin pour ses contemporains. Cette question des raisons permettant d’expliquer que Socrate ait pu séduire les Grecs est déterminante pour Nietzsche, puisque c’est de là qu’il est amené à se demander qui est ce Socrate et quel a été son véritable impact sur la culture, soit les deux questions qui sont au cœur de ce qu’il appelle « le problème de Socrate ». Enfin, nous nous pencherons sur le diagnostic que le philosophe allemand pose sur le célèbre Athénien ainsi que sur son évaluation de l’impact du socratisme sur les cultures antique et moderne, après quoi nous présenterons l’inversion des valeurs que Nietzsche tente d’opérer dans sa propre culture. Nous verrons alors qu’il cherche entre autres par cette inversion des valeurs à nous libérer du socratisme, car il est d’avis que cette doctrine dévalorise toute forme d’agir puisant ses motifs dans ce qui relève de l’inconscient et survalorise une morale luttant contre les pulsions dominantes en nous. / The purpose of this thesis is to investigate Nietzsche’s analysis and assessment of the meaning and the impact of Socrates’ character on the classical and modern culture. To that effect, I will emphasize the question of Socrates’ identity, in order to introduce the crucial issue in Nietzsche’s analysis, namely the distinction between Socrates’ doctrine and his character. Nietzsche isolated Socrates’ character – which he defined through the categories of instinct, drive, and affect – from his doctrine, which he labelled socratism and defined through the Socratic equation reason = virtue = happiness. This thesis explores the three core elements Nietzsche used to explain how Socrates was able to seduce the Greeks: not only was Socrates a very erotic figure, he also introduced a new form of debate to Athens, and was considered an eminent physician by his contemporaries. Socrates’ appeal to the Greek is of fundamental importance to Nietzsche, since it prompted him to question Socrates’ inherent character, and his true impact on Athenian culture. It thus forms the crux of what he called “the problem of Socrates.” Nietzsche’s understanding of socratism as well as its impact on classical and modern culture allows him to revaluate all values within his own culture. To that effect, I reveal Nietzsche’s critiques of socratism – in particular, his belief that society needed to be liberated from socratism, since it denies all agency to individuals. Given that it was strongly motivated by the unconscious, socratism, according to Nietzsche, overemphasizes a certain morality in the struggle against our dominant impulses.
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Quel sens faut-il donner à l’universalité de l’herméneutique chez Gadamer? : sa légitimité face aux critiques de Jürgen Habermas

Caron Mailhot, Marc-André 08 1900 (has links)
La distance historique qui nous sépare de la publication de Vérité et méthode permet une meilleure intelligence de l’aspect universel de l’herméneutique de Hans-Georg Gadamer qui a suscité tant de débats immédiatement après la parution de son ouvrage. L’herméneute a en effet pu, dans plusieurs textes qu’il a écrits au cours des dernières décennies, préciser sa conception et mieux attester cette universalité, notamment en l’associant à l’universalité de la rhétorique elle-même. Un nouveau regard porté sur les divers débats suscités par cette prétention de l’universalité de l’herméneutique permet aussi de s’en faire une idée plus claire et limpide. Le présent mémoire se penche sur le sens à donner à l’universalité de l’herméneutique en tenant compte des sections décisives de Vérité et méthode qui y sont consacrées, des écrits plus tardifs de Gadamer sur la question et de la littérature secondaire afin de voir si cette prétention à l’universalité peut être défendue face aux critiques formulées par Jürgen Habermas. Nous soutiendrons dans ce mémoire que c’est le cas, mais aussi que la critique de Habermas a aidé Gadamer à mieux formuler et faire comprendre l’universalité de l’herméneutique. C’est précisément en tenant compte de l’apport de ceux qui pensent autrement que s’atteste l’universalité de l’herméneutique. / The historical distance that separates us from the publication of Truth and Method allows a better understanding of the universal aspect of hermeneutics defended by Hans-Georg Gadamer and which sparked so much debate immediately after the publication of his book. The hermeneut has indeed had the opportunity, in several texts he has written over the past decades, to specify his conception and better establish this universality, particularly by associating it with the universality of rhetoric itself. A survey of the various debates surrounding this universality claim of hermeneutics also helps to get a better picture of what is at stake. This essay looks at the meaning of universality of hermeneutics by considering the decisive sections of Truth and Method devoted to it, the later writings of Gadamer on the issue and the secondary literature to see if this claim to universality can be upheld against the criticism raised by Jürgen Habermas. We will argue in this paper that this is the case, but also that Habermas's criticism has helped Gadamer to better formulate and defend the universality of hermeneutics. It is precisely by taking into account the contribution of those who think differently that this universality of hermeneutics is demonstrated.
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La preuve ontologique de l'existence de Dieu chez Descartes

Laperle, Erik 08 1900 (has links)
Ce projet de mémoire de maîtrise portera sur Descartes et la preuve dite "ontologique" de l'existence de Dieu. La présentation qui sera faite de cette preuve, de ses tenants et de ses aboutissants, tiendra compte: premièrement, du rôle et du statut de celle-ci dans l'ordre des raisons métaphysiques; deuxièmement, des relations entre la preuve "ontologique" et la preuve dite "par les effets"; et troisièmement, des différentes oeuvres de Descartes dans lesquelles il est question de l'argument ontologique. Ainsi, cette analyse permettra de noter les différences relatives qu'il pourrait y avoir chez Descartes quant au fond ou à la forme de cet argument. Nous évoquerons notamment la position différente qu'occupe cette preuve dans deux écrits, soient les Méditations métaphysiques (1641) et les Principes de la philosophie (1644). Ce genre d'analyse nous permettra de nous pencher sur le débat initié par Martial Guéroult et Henri Gouhier concernant la place de la preuve "ontologique" de l'existence de Dieu au sein de l'ordre des raisons métaphysiques ainsi que ses relations avec la preuve "par les effets". La postérité de ce débat sera également considérée. Aussi, nous serons à même de poser la question à savoir s'il y a une évolution de la preuve "ontologique" de l'existence de Dieu au fil des oeuvres dans la pensée de Descartes. En résumé, dans ce mémoire, nous aborderons deux problématiques: la question de l'autonomie ou de la non autonomie de la preuve "ontologique" par rapport à la preuve "par les effets", et le questionnement quant à la possibilité d'une évolution de la place et de la nature de la preuve dite "ontologique" de l'existence de Dieu dans les écrits de Descartes. / This master thesis project will focus on Descartes and the "ontological" proof of the existence of God. The presentation will be made of this proof, its ins and outs. It will take into account: first, the role and status of the latter in the order of metaphysical reasons; second, the relationship between the "ontological" proof and the "through the effects" proof; and third, the various writings of Descartes in which it is question of the ontological argument. Thus, this analysis will note the differences there might be in Descartes thought regarding the substance or form of this argument. We will discuss on the different position this proof occupied in two writings: the Meditations (1641) and the Principles of Philosophy (1644). This type of analysis will allow us to focus on the debate initiated by Martial Guéroult and Henri Gouhier concerning the place of the "ontological" proof of the existence of God in the order of metaphysical reasons as well as its relations with the "through the effects" proof. The posterity of this debate will also be considered. Also, we will be able to ask the question whether there is an evolution of the "ontological" proof of the existence of God in the thought of Descartes over his writings. In summary, in this thesis, we address two issues: the question of autonomy or non-autonomy of the "ontological" proof in relation with the "through the effects" proof; and the question about the possibility of an evolution of the place and nature of the "ontological" proof of the existence of God in the writings of Descartes.
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Le concept de justice et la quête du bonheur chez Thrasymaque de Chalcédoine

Mekhael, Thomas 08 1900 (has links)
Thrasymaque de Chalcédoine, un sophiste de renom dans l'Athènes du Ve siècle av. J.C. est présenté comme l'interlocuteur principal de Socrate dans le livre I de la République. Il y est surtout question de la justice et des implications qui en découlent, Socrate et Thrasymaque ne s'entendant évidemment pas sur la nature de la justice. Thrasymaque, poussé par le questionnement constant de Socrate, en vient à formuler différentes thèses sur la justice, notamment : «Je soutiens, moi, que le juste n'est rien d'autre que l'intérêt du plus fort» (Rép. 338c) et «la justice et le juste constituent en réalité le bien d'un autre.» (Rép. 343c) Parallèlement, il oppose au philosophe une vision de la justice difficile à accepter, mais aussi difficile à réfuter : celui qui commet l'injustice est plus heureux que celui qui agit en fonction de la justice. Ainsi, pour Thrasymaque, l'injuste est meilleur que le juste et est plus heureux, car l'injustice est plus profitable pour soi-même. Selon cette vision, qu'est-ce donc que la justice, et en quoi n'est-elle pas profitable pour soi-même? L'objectif de ce mémoire sera de faire ressortir positivement la conception de la justice de Thrasymaque, car c'est avec elle qu'entre en conflit la recherche du bonheur. En effet, si la justice est la représentation des intérêts du dirigeant, comme l'avance le sophiste, alors être juste n'est rien d'autre qu'agir en fonction des intérêts d'autrui et non de soi-même. Cependant, dans une Cité où les individus sont sous la gouverne de la loi, il n'est pas si simple d'agir toujours selon ses propres intérêts lorsque ceux-ci sont contraires à la justice. C'est pourquoi il sera également pertinent de s'attarder aux caractéristiques et aux vertus qu'un individu doit posséder, selon Thrasymaque, pour être heureux. Nous essaierons donc de dégager de la pensée de Thrasymaque un modèle de vie à suivre : le κρείττων. En dernière analyse, nous mettrons en relief la position de Thrasymaque avec la critique platonicienne. Pour Socrate, la position voulant que l'injustice soit profitable est difficile, car il lui faudra montrer que c'est en fait la justice qui apporte le bonheur, en tant qu'elle est une vertu de l'âme. / Thrasymachus of Chalcedon, a renowned sophist in the Athens of the fifth century BC, is presented as the main interlocutor of Socrates in Book I of the Republic. As it is mainly a debate on the question of justice and its implications, Socrates and Thrasymachus are obviously not agreeing on the nature of justice. Thrasymachus, driven by the constant questioning of Socrates, comes to formulate different theories about justice, including: "I support that justice is nothing else than the interest of the stronger" (Rép. 338c) and "justice and just are actually another's good." (Rép. 343c) Meanwhile, he opposes the philosopher a vision of justice difficult to accept, but also hard to refute: one who commits injustice is happier than he who acts according to justice Thus, for Thrasymachus, injustice is better than justice and is happier because injustice is more profitable for yourself. According to this view, what is justice, and why is it not profitable for ourselves? The objective of this thesis is to highlight the positive conception of Thrasymachus about justice, because it is in conflict with the pursuit of happiness. Indeed, if justice represent the interests of the ruler, as argued by the sophist, then being just is nothing else that acting according to the interests of others and not yourself. However, in a city where people are under the guidance of the law, it is not always so easy to act according to its own interests when they are contrary to justice. That is why it is also relevant to dwell on the characteristics and qualities an individual must possess, according to Thrasymachus, to be happy. We will try to identify in Thrasymachus' ideas about justice a life model to follow: the κρείττων. Ultimately, we will highlight the position of Thrasymachus with Plato's critique. For Socrates, the position that injustice is profitable is difficult because he will have to show that this is actually justice that brings happiness, as it is a virtue of the soul.
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La justice scolaire

Liu, Robert 01 1900 (has links)
Ce mémoire a pour but d’explorer la littérature sur le sujet de la justice scolaire. L’étude sera divisée sous trois axes. Il sera question d’abord de l’accessibilité à l’éducation. Il y a au moins quatre grands principes au libéralisme : (1) les individus sont libres et égaux ; (2) les individus ont tous droit à des chances égales de mener à terme leur projet de vie ; (3) les individus sont détenteurs d’un ensemble de droits garantis par la société ; (4) l’État adopte une posture de neutralité. Partant de ces valeurs, nous établissons des liens avec la nécessité d’une accessibilité à l’éducation. En second lieu, ce mémoire étudiera trois modèles d’école : l’école parentale, l’école étatique, et l’école orientée vers l’autonomie. Nous argumenterons, avec Harry Brighouse, à l’effet que l’éducation orientée vers l’autonomie constitue l’objectif qui respecte le plus les valeurs du libéralisme, dont l’impératif de neutralité, et les intérêts des jeunes. Dans la dernière partie de cette étude, nous étudierons trois conceptions de l’égalité : égalité des ressources (Jean-Fabien Spitz), égalité des opportunités (Richard Arneson) de bien-être et le suffisantisme (Debra Satz). Afin de juger de leurs qualités respectives, nous tenterons de les appliquer au système éducatif afin d’en faire ressortir les forces et les faiblesses. / This report’s goal is to explore the literature on the subject of school justice. This study will be separated into three axes. It will be question at first of the accessibility to education. There are at least four major principles in liberalism: (1) the individuals are free and equal; (2) the individuals should all have equal chances to lead their life plan; (3) the individuals are holders of a set of guaranteed rights by the society; (4) the State adopts a posture of neutrality. From these values, we can establish links with the necessity of an accessibility to the education. Secondly, this report will study three models of school: the parental school, the state school, and the school that aims to facilitate autonomy. We shall argue, with Harry Brighouse, that the education directed to the autonomy represents the objective which respects most the values of the liberalism, among which the imperative of neutrality, and the interests of the young people. In the last part of this study, we shall study three conceptions of equality: equality of resources (Jean-Fabien Spitz), equality of opportunities for welfare (Richard Arneson) and adequacy (Debra Satz). To judge their respective qualities, we shall try to apply them to the educational system in order to highlight the strengths and the weaknesses of each.
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Procéduralisme épistémique et légitimité démocratique : une défense de l'égalité politique

Cantin, Jean-François 04 1900 (has links)
Ce mémoire explore la relation qui lie démocratie et légitimité politique, dans une perspective épistémique. La démocratie, dans son acception la plus générale, confère à chacun la possibilité de faire valoir les intérêts qu'il estime être les siens et ceux de sa communauté, en particulier à l’occasion d’un scrutin. Cette procédure décisionnelle qu’est le vote consacre ainsi en quelque sorte la liberté et l’égalité dont profitent chacun des citoyens, et confère une certaine légitimité au processus décisionnel. Cela dit, si le vote n’est pas encadré par des considérations épistémiques, rien ne garantit que le résultat politique qui en découlera sera souhaitable tant pour les individus que pour la collectivité: il est tout à fait permis d’imaginer que des politiques discriminatoires, économiquement néfastes ou simplement inefficaces voient ainsi le jour, et prennent effet au détriment de tous. En réponse à ce problème, différentes théories démocratiques ont vu le jour et se sont succédé, afin de tenter de lier davantage le processus démocratique à l’atteinte d’objectifs politiques bénéfiques pour la collectivité. Au nombre d’entre elles, la démocratie délibérative a proposé de substituer la seule confrontation d’intérêts de la démocratie agrégative par une recherche collective du bien commun, canalisée autour de procédures délibératives appelées à légitimer sur des bases plus solides l’exercice démocratique. À sa suite, la démocratie épistémique s’est inspirée des instances délibératives en mettant davantage l’accent sur la qualité des résultats obtenus que sur les procédures elles-mêmes. Au final, un même dilemme hante chaque fois les différentes théories : est-il préférable de construire les instances décisionnelles en se concentrant prioritairement sur les critères procéduraux eux-mêmes, au risque de voir de mauvaises décisions filtrer malgré tout au travers du processus sans pouvoir rien y faire, ou devons-nous avoir d’entrée de jeu une conception plus substantielle de ce qui constitue une bonne décision, au risque cette fois de sacrifier la liberté de choix qui est supposé caractériser un régime démocratique? La thèse que nous défendrons dans ce mémoire est que le concept d’égalité politique peut servir à dénouer ce dilemme, en prenant aussi bien la forme d’un critère procédural que celle d’un objectif politique préétabli. L’égalité politique devient en ce sens une source normative forte de légitimité politique. En nous appuyant sur le procéduralisme épistémique de David Estlund, nous espérons avoir démontré au terme de ce mémoire que l’atteinte d’une égalité politique substantielle par le moyen de procédures égalitaires n’est pas une tautologie hermétique, mais plutôt un mécanisme réflexif améliorant tantôt la robustesse des procédures décisionnelles, tantôt l’atteinte d’une égalité tangible dans les rapports entre citoyens. / This study explores the relationship between democracy and political legitimacy in an epistemic perspective. Democracy, in its most general sense, gives everyone the possibility to defend its interests, especially during an election. This decision-making process that is the vote devotes somehow freedom and equality enjoyed by all citizens, and confers legitimacy in decision making. That beeing said, if the vote is not framed by epistemic considerations, there is no guarantee that the political outcome will be desirable for the community: it is quite possible to imagine that discriminatory, economically harmful or ineffective policies may emerge from such decision-making process, and take effect at the expense of all. In order to adress this problem, various democratic theories have emerged and have succeeded in an attempt to further link the democratic process to achieve political objectives beneficial to the community. In many of them, deliberative democracy has proposed to substitute the sole confrontation of interests of the aggregative democracy by a collective search for the common good, channeled around deliberative procedures referred to legitimize on more solid foundations democratic exercise. In the same vein, epistemic democracy was inspired by the deliberative bodies by putting more emphasis on the quality of the results than on the procedures themselves. Ultimately, the same dilemma haunts every time the different theories: is it better to build decision-making bodies, focusing primarily on procedural criteria themselves, at the risk of bad decisions managing their way through the process, or must we have from the outset a more substantial conception of what constitutes a good decision, this time at the risk of sacrificing the freedom of choice that is supposed to characterize a democratic regime? The thesis we will defend is that the concept of political equality can be used to resolve this dilemma, taken as well as a procedural criterion than as a pre-established political objective. Political equality is in this sense a strong normative source of political legitimacy. In the end, we hope to have shown that the achievement of substantial political equality by means of egalitarian procedures is not an hermetic tautology, but rather a reflexive mechanism improving the robustness of the decision-making procedures while achieving substantive equality in the relations between citizens.
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Nietzsche, la pulsion, l’histoire

Soderstrom, Lukas 09 1900 (has links)
Cette étude vise à comprendre le rôle de l’histoire dans la philosophie de Nietzsche et à faire ressortir son lien étroit avec l’articulation du corps vivant comme fil conducteur philosophique. Notre objectif principal est de montrer comment cette philosophie aphoristique a su maintenir les préoccupations historiographiques de jeunesse en permutant leur sens à l’aune de la pulsionnalité interprétative du corps. Prenant notre départ des considérations critiques écrites lors de son professorat à Bâle, nous démontrons que le sens historique se manifeste alors comme une sensibilité historique déterminée par une saisie intuitive, mais existentiellement difficile, du passé. Nous procédons ensuite à décrire comment le renouveau philosophique de sa période intermédiaire peut être vu comme une réduction pathologique de l’histoire de la métaphysique qui emprunte ses éléments critiques au scepticisme de Michel de Montaigne, à l’évolutionnisme naissant et au développement du néo-kantisme. Cette réduction, qui ramène l’expression des valeurs morales et métaphysiques au corps vécu (Leib). Par sa déconstruction de la subjectivité au profit d’une réalité pulsionnelle primordiale, mais irréductible, nous démontrons ensuite comment Nietzsche a su réinterpréter l’hérédité biologique comme une mémoire physiologique incorporée dont l’expression première est la reconduction de la notion d’espèce à celle de type. Enfin, par un retour à la sensibilité historique et notre analyse du phénomène historique en tant que tel, nous proposons de comprendre l’articulation ultime de la philosophie nietzschéenne comme une philosophie historique qui ne cherche pas à comprendre ou à expliquer le devenir, mais en opérer la synthèse par le truchement de « l’instant décisif ». / This study aims to understand the role played by history in Friedrich Nietzsche’s philosophy and its underappreciated relation to the introduction of the body (Leib) as its philosophical red-thread. Our main goal is to show how his philosophy was able to preserve the historiographical interests on his early period by transforming history’s importance in accordance with the body’s constitutive forces. Starting with his critical discussion of history during his professorship in Basel, we demonstrate how he understood the historical sense as a form of historical sensibility determined by an intuitive yet existentially demanding grasp of the past. We then describe the philosophical renewal of his middle period as a reduction of the history of metaphysics to pathological states that owes much to Michel de Montaigne’s skepticism, nascent evolutionary biology and the burgeoning neo-Kantian movement. By bringing moral and metaphysical values to determinate bodily states, Nietzsche introduces the body as philosophically significant. By a careful reading of contemporary science and its influence on Nietzsche’s thinking, we show how the deconstruction of human subjectivity into its primordial physiological existence culminates in a reinterpretation of biological heredity as a form of incarnate memory, which reduces the concept of biological species to that of morphological types. Finally, we return to our initial discussion of our historical sensibility in order to demonstrate how Nietzsche’s philosophy is through and through historical and seeks not to understand Becoming but to decisively synthesise and decide our historical destiny.
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La nécessité d'une multiplicité de concepts de gène en biologie

Larouche Maltais, Pier-Yves 09 1900 (has links)
Le concept de gène est central en biologie. Certains ont avancé (Ruse (1971, 1976)) que la génétique classique pouvait être réduite à la génétique moléculaire. Dans le même ordre d'idée, Richard Dawkins, dans The Extended Phenotype, offre une double définition de son concept de gène qui présuppose qu'il soit possible d'opérer cette réduction. Nous comptons montrer que la génétique moléculaire et la génétique des populations ont chacune leurs problématiques propres en reconstituant l'histoire de la génétique depuis Darwin. Ensuite, nous expliciterons la position de Dawkins et soulignerons les contradictions auxquelles il parvient en raison de cette réduction infondée. À la suite de quoi, nous nous attarderons aux nouvelles découvertes moléculaires qui montrent qu'il n'est pas possible d'opérer la réduction d'un des concepts à l'autre. Nous terminerons en soulignant que la thèse génocentriste de Dawkins n'est pas mise en péril par l'abandon de la réduction, mais qu'il est nécessaire de tempérer ces prétentions. La conclusion globale de ce mémoire est qu'il est possible d'admettre le concept de Dawkins, mais pas la manière dont il l'utilise. Le concept est bon, il n'est tout simplement pas dans le bon cadre théorique. / The concept of gene is of great importance in biology. Some philosophers asserted (Ruse (1971, 1976)) that classical genetics can be reduce to molecular genetics. Similarly, in The Extended Phenotype, the definition of the gene Richard Dawkins is giving presupposes such a reduction. By reconstituting the history of genetics since Darwin, we will show that population genetics and molecular genetics are interested in problems of their own. Then, we will explain Dawkins' position and stress contradictions which follow from that illegitimate reduction. Afterward, we'll show that new molecular researches refute the possibility of reducing the concept of population genetics to a concept of molecular genetics. One of our conclusion is that the gene's eye view has not to be dropped out. It is only necessary to temper these claims. The most important conclusion of this memoire is that the concept Dawkins is using is legitimate, but not the way he is using it. The concept does not fit in Dawkins' conceptual framework.
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La solidarité du politique et du poétique chez H. Arendt

Mead, Léa 09 1900 (has links)
Hannah Arendt est surtout connue pour avoir écrit une magistrale enquête historique sur le totalitarisme (Les origines du totalitarisme) et pour avoir défendu une conception exigeante de la politique développée dans un langage réputé pour être très hellénisant. Cette façon de concevoir la politique repose principalement sur le concept d’action qu’Arendt travaille à redéfinir au sein d’un contexte historique et d’une tradition qui témoignent, selon elle, d’un « oubli de l’action ». Ce qu’Arendt reproche au premier chef à la tradition de la philosophie politique est d’avoir confondu, dès ses premiers balbutiements, le faire et l’agir, interprétant ce dernier à l’aune de la fabrication (poiesis) et recouvrant du même souffle la spécificité de l’action (praxis). Sa propre théorie politique travaille ainsi à repenser l’action pour elle-même et à en faire de nouveau le centre de la vie politique. C’est donc notamment en se référant aux expériences politiques pré-philosophiques athéniennes qu’Arendt parvient à illustrer les potentialités que recèle l’action comprise comme spontanéité dévoilante. Or, il nous apparaît que ses efforts achoppent finalement sur le contexte moderne et que ce fait n’échappe probablement pas à Arendt elle-même. L’impasse suscitée par la modernité est ainsi à nos yeux l’occasion de mettre au jour un versant plus proprement poétique de l’œuvre d’Arendt, se dessinant en filigrane de sa théorie politique et qui n’est que très peu abordé au sein de la littérature secondaire francophone. Pour ce faire, nous proposons dans un premier temps d’interroger les efforts d’Arendt pour valoriser l’action politique afin de faire ressortir les ressources de ce concept. Dans un second temps, nous confrontons le concept d’action au contexte moderne tel que le conçoit Arendt pour montrer qu’il existe dans ses écrits un modèle alternatif de rapport au monde et à autrui que celui mis en avant par l’action et que cet autre modèle doit énormément au poétique. / Hannah Arendt is primarily renowned for writing a masterful historical inquiry on totalitarianism (The Origins of Totalitarianism) and for defending a challenging view of politics expressed in, to say the least, a Hellenistic language. This particular take on politics relies primarily on the concept of action, which Arendt strives to redefine within a historical context and a tradition, which together, bear witness to a “forgetfulness of action”. What Arendt criticizes first and foremost in the tradition of political philosophy is the confusion, from the onset, of making with doing (i.e., acting upon, putting into practice), that is to the understanding of the latter through the standards of production (poiesis) which would have covered up the specific quality of action (praxis). Her political theory therefore seeks to rethink action in itself and to conceive it anew as the core of political life. Therefore it is by drawing upon the political experiences of pre-philosophical Athens that Arendt can illustrate the power of action seen as spontaneous disclosure. It seems however that her efforts ultimately face a limit in the modern context. It also appears to us that she is aware of this fact. This impasse brought about by modernity provides an opportunity to shine a light on the purely poetic dimension of Arendt’s work embedded within her political theory, a topic that seems to have been overlooked by most French language literature on Arendt. In order to do so, we seek in the first instance, to examine Arendt’s attempts at underscoring the value of political action in order to bring to light the essential components of this concept. Secondly, we will reflect on the concept of political action within the modern context as Arendt perceives it, in order discover the existence in her writings of an alternate relationship to the world and to others that can be contrasted with that of action. We will show that this other model draws enormously from the poetic realm.

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