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L'escouade des Bow Street Runners sous Sir John Fielding (Londres, 1748-1780)Richard, Sébastien 02 1900 (has links) (PDF)
L'objectif de ce mémoire est de présenter les membres et les pratiques de l'escouade de Sir John Fielding, ce que l'on allait plus tard appeler les Bow Street Runners, et de tenter d'en savoir plus sur leur réputation, leur intégrité et leur professionnalisme. Ces individus ont fait partie, dans la deuxième moitié du 18e siècle londonien, de l'escouade sur laquelle le premier corps de police professionnel, les bobbies, fut modelé. De plus, cette recherche s'intéressera aux critiques d'un auteur de l'époque sur l'entreprise de Fielding, ses réalisations et ses hommes. Cette étude veut aussi jeter un regard sur les différentes techniques employées par les hommes de Fielding dans le cadre de leur travail. Cette recherche est principalement basée sur les archives judiciaires du Old Bailey durant les années où Sir John Fielding exerçait la fonction de magistrat à Bow Street. Nous avons également utilisé certains articles de journaux de l'époque, mais surtout une série d'articles parus dans le Oxford Magazine, une publication indépendante, imprimée et distribuée à Londres entre 1768 et 1772. L'étude de ces documents nous permet d'identifier les individus ayant travaillé pour Fielding à titre de runner et de mieux comprendre le fonctionnement de cette escouade spéciale. Nous pouvons ainsi mieux comprendre comment les acteurs de la justice de l'époque jouaient leur rôle pour appréhender les suspects, de quelle façon leurs témoignages sont devenus plus importants en cour et comment ils témoignaient devant celle-ci. Bien que cette recherche ait identifiée de façon formelle plusieurs individus ayant travaillé à Bow Street durant la magistrature de Fielding, elle ne fournit que des réponses partielles et sur un groupe restreint d'individus, quant à la réputation de ceux-ci et le style de vie qu'ils entretenaient avant de se joindre à l'escouade de Bow-Street.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : John Fielding, Old Bailey, Police, Justice, 18e siècle, Oxford Magazine.
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"Le Travailleur" et les intellectuels de la survivance franco-américaine face au déclin des communautés francophones de la Nouvelle-Angleterre (1945-1978)Patenaude, Alexandre January 2016 (has links)
Ce mémoire propose une analyse de la réaction des intellectuels faisant la promotion de la survivance intégrale du fait français en Nouvelle-Angleterre face à l'assimilation progressive des communautés franco-américaines, entre 1945 et 1978. Principal organe dédié à cette cause après la Deuxième Guerre mondiale, le contenu du journal Le Travailleur montre bien l'évolution de la perception des élites intellectuelles face à la progression du processus d'anglicisation du groupe. Du ton virulent et accusateur utilisé à la fin des années 1940 pour dénoncer les responsables de la situation qu’ils déplorent, les artisans du journal s'ouvrent progressivement aux débats et véhiculent au milieu des années 1950 des idées normalement défendues par les promoteurs d'une plus grande intégration à la société américaine. S’ils restent muets quant aux phénomènes structuraux qui affectent l'ensemble de la population américaine à mesure qu'avancent les Trente Glorieuses, les solutions mises de l’avant par les intellectuels de la survivance, centrées sur l’unité, l’identification d’un idéal à atteindre et la valorisation du passé par la commémoration, n’auront que bien peu d’impact face aux grandes tendances alors en cours. Autrement, après y avoir accordé bien peu d’attention depuis sa création en 1931, Le Travailleur dirige son regard vers un Québec en pleine effervescence au cours des années 1960, sans toutefois tirer profit du contexte favorable aux revendications des minorités culturelles américaines au cours des mêmes années. Une nouvelle élite, en marge des promoteurs traditionnels de la survivance, prendra la relève au cours des années 1970 dans l'espoir de générer une renaissance culturelle franco-américaine chez une population de laquelle Le Travailleur se sera montré, au final, complètement déconnecté.
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L'authenticité et la véracité des témoins selon le chroniqueur hennuyer Jean FroissardCampeau, Francis January 2003 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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I'll force thee yield to my desire. Représenter l’Espagnol en Angleterre dans la seconde moitié du XVIe siècle / I'll force thee yield to my desire. Representing the Spaniard in England during the second half of the XVIth centuryGarcia, Mélodie 04 November 2017 (has links)
Les relations entre l'Angleterre et l'Espagne constituent un aspect important de l'histoire de la seconde moitié du XVIe siècle européen. Poursuivant des buts concurrents sur les plans religieux et politique, ces deux puissances ne cessent de s'opposer et de s'éviter. Les représentations de l'Espagnol qui sont diffusées en Angleterre par les pamphlets, les gravures, les textes littéraires et les pièces de théâtre, semblent dans un premier temps refléter ces affrontements et nous font parvenir l'image d'un Espagnol violent et menteur, hérétique et cruel, conforme en tous points à ce qu'il est attendu du « natural enemy » qu'évoquait encore Cromwell en 1656, un siècle plus tard. Toutefois, si l'Angleterre et l'Espagne s'affrontent et se contournent, elles ne cessent également de se rencontrer tout au long de cette période : l’ennemi héréditaire est également un partenaire et un modèle privilégiés, tant sur le plan des alliances dynastiques que des relations commerciales et culturelles. Marie épouse Philippe II d’Espagne, Bartholomew Yong traduit La Diana de Montemayor, l'orange de Séville gagne les tables élisabéthaines et la langue castillane est admirée tandis que les manuels de navigation sont traduits avec empressement et révérence. / The relations existing between England and Spain are an important feature in the history of the second half of the XVIth century in Europe. Pursuing competing aims on political and religious levels, those two powers are engaged in constant confrontation, or prefer avoiding contact altogether. The images of the Spaniards that are circulated in England at the time, through pamphlets, engravings, literary texts and plays, seem at first to reflect this opposition as they offer a picture of the Spaniard characterized by violence and deception : he is cruel and heretical, just as may be expected of the “natural enemy” Cromwell referred to, a century later, in 1657. However, although the two countries do oppose each other, they have more in common than England cares to admit. The hereditary enemy is also a privileged partner the country turns to, both for marital alliances, trade, and cultural material. Mary weds Philip II of Spain, Bartholomew Young translates Montemayor’s La Diana, oranges from Seville are served to English tables and the Castillan tongue is admired while Spanish seafaring books are translated with urge and deference.
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L'échec du règne de Jacques II en Angleterre (1688) et en Irlande (1690) : analyse d'une personnalité mise en contexte / The failure of King James II's reign in England (1688) and in Ireland (1690) : the analysis of a personality in contextLobry Bellamy, Stéphanie 19 December 2013 (has links)
Ce travail de recherche explore le rôle de la personnalité de Jacques II dans son insuccès en tant que roi en Angleterre en 1688 et en Irlande en 1690. Il a pour objectif de montrer que son échec dans les deux pays n'est pas uniquement le résultat de situations religieuse, politique et économique très complexes qui sont déstabilisées à l'arrivée d'un roi catholique sur le trône, mais aussi le résultat d'une personnalité inapte aux fonctions royales. Dans un premier temps, nous avons analysé le contexte religieux, politique et économique dans lequel s'inscrit le début du règne de Jacques II en 1685. Notre objectif était de comprendre la nature des enjeux et des tensions dans les deux pays avant son arrivée au pouvoir pour déterminer à quel point sa gouvernance était vouée, ou non, à un échec. Malgré l'existence de nombreux facteurs indéniablement défavorables, la présence d'éléments tout aussi importants permettant de stabiliser et même de renforcer son autorité et ses soutiens en début de règne nous a montré que les raisons de l'échec de Jacques II doivent aussi trouver des réponses dans la psychologie du personnage. Par conséquent, nous avons entrepris une analyse psychologique de Jacques II pour définir ses traits les plus caractéristiques et comprendre si ces derniers le rendaient apte à assumer la fonction royale. Nous avons découvert que l'échec du règne de Jacques II est en grande partie celui d'un homme qui, non seulement n'était pas fait pour être roi mais, de surcroît, était enfermé dans des principes personnels très rigides qui plaçaient ses décisions presque systématiquement en décalage avec les attentes de ses alliés principaux en Angleterre et en Irlande. / This dissertation explores the role of James II's personality in his failures as King of England in 1688 and of Ireland in 1690. Its mains objective is to show that his setbacks in these two countries do not only originate from very complex religious, political and economic situations which became destabilized when a catholic King ascended the throne, but were also the result of a personality lacking leadership qualities. First of all, we studied the religious, political and economic contex in which James II became King in 1685. Our goal was to understand the issues and tensions at stake in the two countries before James II's enthronement to determine to what extent his governance had been doomed to failure or not. Despite many adverse situations, the presence of equally important elements to stabilize and even strengthen his authority and his supports at the beginning of his reign showed us that the reasons for the failure of King James II were also likely to be related to his psychology. Consequently we undertook a psychological analysis of James II in order to find out more about his most characteristic features and understand if they were compatible with his royal office. We found that the failure of King James II's reign was that of a man who was not only poorly adequate for kindship, but who, in addition, was stuck in personal values which made him make decisions which were most frequently at odds with the demands of his key allies in England and Ireland.
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Les évolutions de la liturgie en Angleterre sous le règne d’Henri VIII (1534-1547) / Liturgical developments in England under Henri VIII (1534-1547)De Mezerac-Zanetti, Aude 18 November 2011 (has links)
En 1534, le Parlement vota l’Acte de Suprématie qui achevait la rupture de l’Angleterre avec Rome et consacrait le roi comme chef de l’Église d’Angleterre. Si la reformes religieuses du roi et leur réception par les Anglais ont fait l’objet de multiples travaux, les conséquences du schisme et de la suprématie royale sur la prière publique n’ont pas été étudiées. Pourtant, le régime exigea aussitôt que toute référence aux titres et à l’autorité du pape soit supprimée de la liturgie et la prière publique fut activement employée pour promouvoir la suprématie royale. L’analyse des livres liturgiques en usage pendant la période permet de mesurer le degré de soumission du clergé anglais et révèle, en outre, que de nombreux prêtres se sont appliqués à adapter les textes liturgiques aux réformes henriciennes. Ainsi la suprématie royale, loin de n’être qu’un concept politique ou une solution institutionnelle apparaît comme une véritable doctrine religieuse. Mettre l’accent sur la liturgie permet de se situer au cœur d’une problématique essentielle du siècle de la Réforme : que faut-il faire pour être sauvé ? Les confessions de foi publiées à partir de 1536 avancent de nouvelles perspectives sur le sens des sacramentaux : leur dimension perfomative est niée au profit d’une interprétation symbolique. La mise en doute de l’efficacité de la parole liturgique s’étend aux sacrements qui deviennent le sujet de vifs débats au sein du clergé et du peuple. Les expérimentations liturgiques conduites dans les paroisses et la contestation du statut de la liturgie comme dépôt de la foi et moyen d’accès au salut contribuent à expliquer comment la Réforme s’implanta en Angleterre. / By passing the Act of Supremacy in 1534, Parliament enshrined the break with Rome and theroyal supremacy into the law of the land. The religious reforms which ensued and their impact on the English have already been examined, but the liturgical consequences of the schism and the king’s headship of the Church have not. Yet, the regime immediately required that the liturgy be rid of all mention of the pope and his authority while harnessing public prayer to promote the royal supremacy. Studying the liturgical books in use in the period affords the historian unprecedented access to the religious practices and beliefs in English parishes. Many priests had adapted the liturgy to the royal supremacy which this thesis argues had become a functional dogma of the Henrician church. The European Reformation movement of the mid-16th century is itself deeply concerned with the place of liturgical rituals in Christian life. Under Henry, the meaning and efficacy of the sacramentals was challenged. The liturgy of these ceremonies was no longer considered as a trustworthy deposit of the faith, and sacramental practice, which was no longer thought of as an essential means of s! alvation, became a battle ground between evangelicals and conservatives. The numerous liturgical experiments, both statebacked and initiated locally, in conjunction with the challenge to the traditionnal understanding of the liturgy, contribute to our understanding of how England gradually became a Protestant nation.
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La gestion de la diversité religieuse et culturelle au sein du système éducatif anglais. L'apport du New Labour / The Management of Religious and Cultural Diversity within the English Educational System. New Labour’s ContributionLe Barzic, Catherine 10 December 2012 (has links)
L’arrivée au pouvoir du New Labour, en 1997, laissait présager un changement radical d’orientation à bien des égards. La gestion de la diversité religieuse et culturelle, en raison de l’attachement profond de Tony Blair au multiculturalisme, était certainement l’un des domaines sur lesquels celui-ci était le plus attendu. Notre recherche s’intéresse à cet aspect de sa gouvernance en se concentrant plus particulièrement sur le système éducatif anglais, et sur la façon dont ont été gérées les pratiques culturelles et religieuses des élèves musulmans, hindous, sikhs, juifs et chrétiens. Nous étudions l’apport du New Labour en considérant la situation dont il hérita – fruit de la spécificité du système éducatif britannique, de sa rencontre avec l’islam, le judaïsme, l’hindouisme et le sikhisme, et de la marginalisation des membres affiliés à ces religions par le gouvernement de Margaret Thatcher. Nous soulignons plus particulièrement les contradictions et les paradoxes de la gouvernance de Tony Blair. Si l’intégration des élèves non chrétiens fut au cœur de son discours politique et programmatique, elle demeura néanmoins essentiellement emblématique. Le système éducatif se trouva au centre de politiques intégrationnistes, qui le firent évoluer, et firent évoluer le modèle multiculturaliste britannique, dans une direction opposée à celle que l’on attendait. Au lieu d’obtenir des aménagements plus conséquents autour de leurs pratiques culturelles et religieuses, les élèves non chrétiens furent contraints à une adaptation croissante qui entraîna une détérioration de leur situation sur un certain nombre de points. / The election of New Labour, in 1997, suggested a radical change in many areas. The management of religious and cultural diversity, due to Tony Blair’s profound attachment to multiculturalism, was certainly a field in which expectations were particularly high. Our research deals with this aspect of his governance focusing on the English educational system, and on the management of cultural and religious practices, as far as Muslim, Hindu, Sikh, Jewish and Christian pupils are concerned. We study New Labour’s contribution, considering the situation they inherited, a consequence of the specificity of the British educational system, of its encounter with Islam, Judaism, Hinduism, and Sikhism, and of the marginalisation of these religions cultural and religious practices by Margaret Thatcher’s government. We emphasize more particularly the contradictions and paradoxes of Tony Blair’s government policies. The integration of non-Christian pupils was indeed at the heart of their political and programmatic discourses. It remained however mainly emblematic. The educational system found itself at the centre of integrationist policies, which caused it to evolve, as well as British multiculturalism, in an unexpected way. Instead of getting a more favourable answer to the claims surrounding their cultural and religious practices, non-Christian pupils were increasingly compelled to adapt, causing their situation to worsen on a certain number of aspects.
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Le débat sur la prostitution à Londres, 1749-1802 / The debate on prostitution in London, 1749-1802Bernos, Marlène 06 October 2011 (has links)
Le dix-huitième siècle est une période propice à l’essor du débat sur la prostitution à Londres.Parce que la politique répressive des autorités se révèle défaillante dans son combat en la matière, un grand débat se fait jour dès le milieu du siècle, dans l’espoir de trouver des recours plus adaptés à l’ampleur du phénomène. Cette thèse est consacrée à l’analyse chronologique de ce débat qui adopte, au fil de son évolution, une dynamique complexe. Créé à Londres en 1758, le Magdalen Hospital devient la première maison de charité pour prostituées repenties en Angleterre. Il est la concrétisation d’une vigoureuse croisade humanitaire menée par des réformateurs philanthropes, afin de porter secours aux nombreuses filles publiques de la ville. Soutenue par le discours sentimental, une politique de »victimisation » à l’égard de la prostituée est mise en place, avec des répercussions majeures sur son image : celle-ci a subi le « crime » de séduction, et c’est par nécessité économique,non par choix, qu’elle se prostitue. À partir des années 1780, on constate néanmoins un tournant sensible dans le débat. Le discours philanthropique semble s’essouffler et présage le retour d’une pensée plus radicale : celle qui rappelle le crime de la prostitution. Dans un contexte social agité, ce commerce est devenu un « mal national » auquel il faut s’attaquer avec plus de fermeté. Par-dessus tout, ce sont deux discours habituellement opposés, celui delà charité et celui de la répression, qui, au tournant du siècle, collaborent peu à peu afin de combattre le « fléau ». / The eighteenth century witnessed an intensifying debate on prostitution in London. Asrepressive state policies became a less effective counter to the burgeoning sex trade, agrowing debate starting in the middle of the century sought a more coherent response. Thisthesis offers a chronological analysis of the debate, which took on a complex dynamic overthe course of its development. Founded in London in 1758, the Magdalen Hospital becamethe first charity house in England for repentant prostitutes. It represented the concretization ofa vigorous humanitarian crusade spurred on by philanthropist reformers hoping to help thecity’s many « streetwalkers ». A new policy, rooted in sentimentalist discourse, whichmaintained the « victimization » of the prostitute, had major repercussions on her image: theprostitute was seen to have been subjected to the crime of « seduction », and it was financialnecessity, not choice, which had led her to prostitution. The 1780s, however, brought about anoticeable shift in the debate. As the philanthropic discourse ran out of steam, it presaged thereturn of a more radical line of thought, which evoked the « crime » of prostitution. At a timeof social turbulence, prostitution increasingly became seen as a « national evil », which neededto be attacked with greater firmness. Above all, it was these two normally opposed lines ofthought – that of charity and that of repression – which, at the turn of the century, tentativelyworked together to put an end to the « scourge » of prostitution.
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De Landscape à Ashes to Ashes : spectralité et dépendance dans les pièces de Harold Pinter / From Landscape to Ashes to Ashes : spectrality and dependence in Harold Pinter's playsArniac, Adeline 17 November 2017 (has links)
Le présent travail s’intéresse à une sélection de pièces de Harold Pinter comprises entre Landscape (1968) et Ashes to Ashes (1996) et généralement regroupées par la critique sous le terme « pièces de la mémoire ». Si ces œuvres sont souvent évoquées en raison de leur préoccupation pour le passé et de leur qualité intime et méditative, une approche sous l’angle de la spectralité révèle en quoi elles dépassent une présentation du souvenir afin de mettre en lumière l’impact du passé sur le présent et, de manière plus générale, l’impact des vies sur d’autres vies. Grâce aux diverses manifestations spectrales, l’image du personnage pinterien solitaire et fonctionnant de manière autonome laisse place à une conception du sujet prenant en compte les rapports de dépendance et d’interdépendance le reliant à autrui.Dans une exploration de la dépendance par son négatif, une première partie examine les formes de ruptures instaurées par la spectralité, observant en quoi les fantômes s’inscrivent à première vue comme radicalement autres, à la frontière entre le visible et l’invisible, le passé et le présent, le représentable et l’irreprésentable. Toutefois, une seconde partie analyse en quoi la spectralité ne peut en fait se comprendre que comme profondément liée : ce qui paraissait étranger se révèle familier, l’absence se lit comme deuil et les obstacles à la représentation fonctionnent comme indices de la nature orectique du sujet. Une troisième partie analyse la vulnérabilité révélée au-delà de cette dépendance essentielle : en soulignant la passivité du corps et les échecs de la connaissance, la spectralité ne cesse de mettre en relief les limites du sujet. Pourtant, cette vulnérabilité n’est pas perçue comme paralysante mais au contraire comme le fondement possible d’une éthique dans laquelle le sujet prendrait en charge une responsabilité envers l’autre auquel il est inévitablement lié. / This study focuses on a selection of Harold Pinter’s plays, from Landscape (1968) to Ashes to Ashes (1996), commonly referred to by critics as “memory plays”. Their emphasis on the past and their meditative dimension is often commented on, but tackling these plays through the notion of spectrality reveals how they go beyond a representation of memory to highlight the impact of the past on the present as well as the impact of lives on other lives. The image of the solitary and independent Pinterian character gives way to the vision of a subject taking into account his/her dependence and interdependence and the links uniting him/her to others.The first part explores dependence through its opposite, rupture, looking at how ghosts may seem radically other, in between the visible and the invisible, past and present, representation and the failure of representation. Nevertheless, the second part suggests that spectrality can actually only be understood as necessarily linked: what seemed foreign is revealed as familiar, absence is perceived as loss and the obstacles to representation become clues hinting at the orectic nature of the individual. The third part focuses on the vulnerability revealed beneath dependence: by highlighting the limits of embodiment as well as of rational knowledge, spectrality repeatedly emphasizes the limitations of the subject. However, this vulnerability lays the foundation for an ethics in which the subject would accept to bear responsibility for the other to whom s/he is inevitably related.
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Glorieuses cérémonies et honnêtes divertissements. Les Londoniens et les spectacles à Londres sous les Tudor (1525-1603) / Glorious ceremonies and honest recreations. Londoners and spectacles in the Tudor age (c.1525-1603)Spina, Olivier 29 June 2011 (has links)
Au XVIe siècle, Londres est soumis à plusieurs mouvements de grande ampleur. La croissance démographique de la ville, fondée sur des flux migratoires de personnes jeunes et parfois pauvres, est sans précédent, de même que le développement économique de la ville. À cela s’ajoute le passage à la réforme, initié par les souverains Tudor à partir des années 1525-1530. Dans un tel contexte, on doit s’interroger sur deux mouvements parallèles qui affectent alors Londres : le nombre et la qualité des cérémonies publiques (entrées royales, spectacles civiques pour l’élection du Lord maire) ne cesse de croître alors que se développe une abondante et inédite offre en spectacles payants (théâtre, combats d’animaux, escrime…). Si un certain nombre de travaux se sont interrogés sur les connexions possibles entre les mutations que connait Londres et la prise d’importance des spectacles publics, peu d’études ont été consacrées à la comparaison des deux types de spectacles d’un point de vue politique, économique, social et culturel.Une telle comparaison révèle l’importance des spectacles dans la fabrique d’une société londonienne animée de grandes mutations. Tout d’abord, les cérémonies sont l’occasion pour les magistrats de Londres d’élaborer un discours théorique sur un gouvernement idéal au service du « bien commun » du corps civique. Mais les magistrats entendent le réaliser pratiquement, en optant pour un mode d’organisation et de financement qui fait participer toutes les institutions et un maximum de Londoniens à un même idéal civique. Ensuite, les spectacles payants, qui se plient à des contraintes économiques, politiques et religieuses, contribuent également à la fabrique sociale du Londres Tudor. La monarchie et les différentes institutions londoniennes considèrent que la fréquentation des spectacles comme un « honnête divertissement », qui contribue au maintien de la paix sociale dans Londres. Une étude précise des acteurs dans ces différents spectacles montre que ce sont les mêmes « spécialistes » du spectacle qui participent aux cérémonies et donnent des représentations payantes dans Londres.Toutefois, dans le dernier tiers du XVIe siècle, ce modus vivendi se fissure. Alors que la situation financière de Londres se dégrade, les cérémonies deviennent un objet de discorde entre institutions et au sein des institutions civiques. Parallèlement, les spectacles publics échappent en partie au contrôle du pouvoir, révélant le manque de coopération entre les différents acteurs institutionnels. La municipalité semble dès lors considérer les spectacles plus comme un danger pour l’ordre public que comme un moyen de l’assurer. / Sixteenth-century London underwent three important transformations. First, a dramatic demographic expansion was due to the arrival of thousands of young migrants, often poor, who settled every year in the city. Second, under the Tudor dynasty, London became the economic center of England, and the number of prosperous Londoners soared. Finally, Henry VIII initiated a process of religious reformation.From 1533, a growing number of expensive ceremonies (royal entries and civic spectacles) were organized by London authorities. In the same way, public representations of drama, bear baiting or fencers prizes are more and more numerous. This thesis would like to investigate the link between the economic, political and religious transformations and the development of a market-economy of spectacles in London.The study of the people involved in the organization of the ceremonies reveals that they are the same than those that give public representations in London and private spectacles at the royal court.Comparing ceremonies and public recreations demonstrates that, from Henri VIII to Elizabeth I, spectacles played a major role in the social integration of migrants in the urban society. On one hand, ceremonies were the occasion for London magistrates to elaborate new civic rhetoric and ideology in which the common wealth was the core value. For civic magistrates and corporations officers, the common wealth was not simply a set of discourses, it had to be achieved through the organization and the funding of the ceremonies. On the other hand, public spectacles which were constrained by economic, religious and political imperatives, contributed to the same civic integration. The Privy Council and the London institutions considered public spectacles as a form of “honest recreation” that should be encouraged. The existence of such cheap spectacles was thought to be useful to maintain the public order in an ever growing metropolis. In the 1580-1590’s, the modus vivendi surrounding spectacles was broken. The dire economic and financial situation of the city created some tensions regarding funding of ceremonies in the London institutions among the members, and between the monarchy and the City. The public spectacles became also a problem, because livery companies and parish vestries refused to collaborate with the civic magistrates. For the City fathers, the public spectacles were becoming a menace more a menace that an asset in the effort to enforce social order.
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