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Conquête des esprits et commerce des armes : la diplomatie militaire française au Brésil (1945-1974)Nabuco de Araujo, Rodrigo 12 December 2011 (has links) (PDF)
Les relations internationales du Brésil sont marquées par l'omniprésence états-unienne. Nous proposons ici de déconstruire en partie cette perspective, à l'appui d'archives inédites issues des ministères français des Affaires étrangères et de la Défense. Durant les années 50, 60 et 70, la France a envoyé ses plus grands spécialistes du renseignement au Brésil. Issus d'horizons politiques très différents, ces hommes ont assuré le transfert des doctrines coloniales de l'armée française vers l'armée brésilienne mais ils ont aussi créé des débouchés pour les industries françaises reconstituées dans l'après la Seconde Guerre mondiale. En moins de vingt ans, l'armée française a entièrement remodelé la perception que les militaires brésiliens avaient de leur rôle. La technologie exportée n'était pas uniquement matérielle ; politique, elle a permis la construction d'un nouvel édifice militaire, fondé sur le principe de la guerre anti-subversive, sur l'action des services de renseignement et sur l'hégémonie des groupes industriels liés à l'armement. En ce sens, la France a largement contribué à ce que l'armée brésilienne atteigne son autonomie stratégique. Pourtant, sa technologie n'a pas apporté que des résultats positifs. Bien au contraire, à l'instar des guerres menées par l'armée française dans les colonies, la guerre anti-subversive au Brésil a refondu la société brésilienne.
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Conquête des esprits et commerce des armes : la diplomatie militaire française au Brésil (1945-1974) / Conquering minds and trading arms : French military diplomacy in Brazil (1945-1974)Nabuco de Araujo, Rodrigo 12 December 2011 (has links)
Les relations internationales du Brésil sont marquées par l’omniprésence états-unienne. Nous proposons ici de déconstruire en partie cette perspective, à l’appui d’archives inédites issues des ministères français des Affaires étrangères et de la Défense. Durant les années 50, 60 et 70, la France a envoyé ses plus grands spécialistes du renseignement au Brésil. Issus d’horizons politiques très différents, ces hommes ont assuré le transfert des doctrines coloniales de l’armée française vers l’armée brésilienne mais ils ont aussi créé des débouchés pour les industries françaises reconstituées dans l’après la Seconde Guerre mondiale. En moins de vingt ans, l’armée française a entièrement remodelé la perception que les militaires brésiliens avaient de leur rôle. La technologie exportée n’était pas uniquement matérielle ; politique, elle a permis la construction d’un nouvel édifice militaire, fondé sur le principe de la guerre anti-subversive, sur l’action des services de renseignement et sur l’hégémonie des groupes industriels liés à l’armement. En ce sens, la France a largement contribué à ce que l’armée brésilienne atteigne son autonomie stratégique. Pourtant, sa technologie n’a pas apporté que des résultats positifs. Bien au contraire, à l’instar des guerres menées par l’armée française dans les colonies, la guerre anti-subversive au Brésil a refondu la société brésilienne. / Brazil's international relations are characterized by the overwhelming presence of the United States of America, both in terms of specialized bibliography and in the writings of the political actors involved. In this thesis we propose to put this established perspective into question, with the help of archives we found in the libraries of the French Department of Foreign Affairs and the Department of Defense which had never been studied previously. In the 1950s, 60s and 70s, France sent their best experts in information to Brazil. They came from very different political backgrounds; their mission was to pass on the colonial doctrines of the French Army to the Brazilian officers. They also created new outlets for the recently reformed French industries which had suffered great losses in the War. Within less than twenty years, the French Army has thoroughly reshaped the perception Brazilian officers entertained of their own role. The exported technology was not only of a material nature : it was also a political technology which paved the way for a new military edifice, based on the principle of the anti-subversive war, on the action of the information services and on the leading role given to the industrial groups linked with the armament sector. Thus, France can be said to have greatly contributed to the process leading to the strategic autonomy of the Brazilian Army. And yet, France's imported technologies did not only bring about positive results. On the contrary, as in the wars led by France in the colonies, the anti-subversive war in Brazil has deeply restructured the former Brazilian society.
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Les nouveaux accords de défense franco-africains et la politique de sécurité de la France / The New Franco-African defense agreements and French Security PolicyHouenou, Seminakpon Arnaud 10 October 2014 (has links)
Initiée dans les années 1960 avec les indépendances des territoires de l’ancien empire français, la coopération de défense a permis à la France ancienne puissance coloniale de continuer à maintenir son influence en Afrique tout en participant à la construction d’armées nationales africaines autonomes. Malheureusement, certains choix politiques et militaires de la France, les risques d’instrumentalisation d’un engagement strictement bilatéral, ont révélé l’archaïsme des relations France-Afrique et engendré la crise de la coopération. Devenue inadaptée en raison des bouleversements du champ politique international intervenus dans les années 1990 caractérisé par la fin de la bipolarisation, la coopération de défense France-Afrique a souffert de la compétition internationale, de l’adhésion de l’Afrique à la mondialisation et à de nouvelles solidarités internationales, et de la menace terroriste.En souscrivant à l’approche réaliste de sécurité, en considérant la théorie politico-sociologique constructiviste de l’intérêt national défendue par Alexander Wendt d’une part, et le concept de complexe régional de sécurité de Barry Buzan d’autre, cette étude se propose de montrer comment la France met en oeuvre une nouvelle politique de sécurité et de défense sur la base de nouveaux accords de défense en Afrique, continent le plus proche de l’Europe dans un contexte de rupture stratégique avérée et de menace contre la sécurité. Après avoir défini celle-ci dans un contexte régional global, cette étude démontre les stratégies de la France et des puissances internationales dans la gestion des conflits et la prévention des crises en Afrique dans un partenariat qui soit à la fois transparent et efficace. / Established in the 1960s with the independence of territories of the former French empire, the defense cooperation allowed the old French, colonial power to continue to maintain its influence in Africa, while at the same time establishing autonomous national African armies. Unfortunately some of the political and military choices made by France and the instrumentalization risks of a strictly bilateral involvement, have revealed the archaism of French – African relations, and have generated a crisis in cooperation. Having become inadequate due to changes in the international political arena that occurred in the 1990s characterized by the end of bipolarity, the French defense cooperation African has suffered from international competition from the commitment of African States to the effective exercise of their sovereignty as well as their full involvement in globalization and in new areas of solidarity and international cooperation, and from terrorist threats.In subscribing to the realist security approach, and considering the political-sociological constructivist theory of national interest defended by Alexander Wendt on the one hand, and on the other hand the regional security complex concept by Barry Buzan, this study proposes to show how France has put in place a new security policy based on new defense agreements in Africa, the continent closest to Europe in a context of proven strategic breakdown and security threats. Defined in a global regional context, this study demonstrates the strategy of France for security in Africa in a partnership that should be both transparent and efficient.
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Le Fil d'Ariane : La France et la Défense européenne dans l'après-guerre froide [1991-2001] / Ariadne’s thread : France and European Defence in the post-Cold War era 1991-2001De Rougé, Guillaume Louis 24 June 2010 (has links)
Cette étude consiste en une analyse historique et stratégique de la politique de la France à l’égard de la défense européenne dans l’après-Guerre froide, du Traité de Maastricht à la Déclaration « d’opérationnalité » de la Politique Européenne de Sécurité et de Défense, couvrant la période la plus récente dans un bref épilogue. Reposant sur des sources primaires, incluant des archives présidentielles et des témoignages oraux, cette étude vise à contribuer à la connaissance de la politique étrangère et de défense française ainsi qu’à la genèse et à la première phase de mise en oeuvre de la défense européenne. Cette étude porte un regard nouveau sur les motivations et les stratégies adoptées par la France dans le cadre des enjeux de sécurité euro-atlantiques sur une période cruciale qui commence à faire l’objet de recherches historiques approfondies. / This study consists in a historical and strategic analysis of French policy with regard to European defence in the post-Cold War era, from the Maastricht Treaty until the 2001 Laeken Declaration of ESDP « operationality », covering the most recent period in a brief coda. Relying on first-hand sources, including presidential archives and oral history, this study aims at contributing to the knowledge of French foreign and defence policy as well as European defence’s genesis and early implementation process. This study sheds new light on France’s motives and strategies in the realm of Euro-Atlantic security in a crucial period which only begins to be the subject of deeper historical research.
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L'édification d'une gendarmerie nationale au Gabon, 1945-1969 / The construction of a national gendarmerie in Gabon, 1945-1969Mvou Kounta, Sidina Noël 11 June 2019 (has links)
La Gendarmerie nationale gabonaise est une des plus anciennes institutions militaires du Gabon moderne. Elle est chargée d'assurer la défense de l'intégrité du territoire national, le maintien de l'ordre public et la sécurité des personnes et des institutions. L'étude historique de cette force militaire montre que sa construction est indissociable de celle de l'État. Elle est non seulement le témoin sûr de l'évolution de cet État depuis 1945, mais elle participe également par son rôle à sa fabrication. Les deux institutions sont des legs de la colonisation française. La gendarmerie gabonaise est aussi une œuvre de la coopération militaire franco-gabonaise. Sa création officielle remonte au 30 décembre1960, quatre mois après l'accession du Gabon à l'indépendance. L'héritage de la gendarmerie de l'Afrique équatoriale française, qui sert de base à sa mise sur pied, est composé des unités territoriales et mobiles (brigades, postes, pelotons), des hommes, des règlements ainsi que des équipements et des infrastructures. La France intervient dans le cadre de la coopération militaire pour son organisation, l’encadrement et la formation des hommes, puis l'aide matérielle et financière. Mais, loin d'être évidente, l'édification de la Gendarmerie nationale gabonaise s'est effectuée dans des conditions marquées par les ambiguïtés de la politique française mêlant stratégies d'influence et actions de progrès. À cela s'ajoute, la complexité des rapports des autorités politiques gabonaises avec les premières élites militaires. Ces faits, qui altèrent quelque peu sa constitution et ses liens avec l'État, n'empêchent pas au Gabon d'organiser une gendarmerie selon le modèle français et de l'employer comme outil de la construction de l’État. / The National Gendarmerie of Gabon is one of the oldest military institutions in modern Gabon. It is responsible for the defense of national territory integrity, for maintaining public order and for the security of persons and institutions. The historical study of this military force shows that its construction is inseparable from that of the state. It is not only the sure testimony of the path of this state since 1945, but also participates by its role for the construction and formation of the Gabon state. Both institutions are legacies of French colonization. The Gendarmerie Gabon is also a product of military cooperation between France and Gabon. Its official creation dates back to December 30, 1960, four months after the independence of Gabon. The legacy of the gendarmerie of the French Equatorial Africa (L’Afrique Équatoriale Française), that serves as the basis for its establishment, is composed of territorial and mobil units (brigades, posts, platoons), men, different legal tools, as well as technical equipment and infrastructure. The French Republic intervenes in the context of military cooperation for its organization, supervision and training of its human resources. This is also followed by material and financial aid. Nevertheless, far from being obvious, the construction of the Gabonese National Gendarmerie was carried out under conditions marked by the ambiguities of French politics, merging strategies of influence in the national politics with some progressive actions. Furthermore, it is important to add that the construction of the Gabonese Gendarmerie was accompanied with the complexity of the relations between the Gabonese political authorities and the military elites. These facts, which slightly alter its constitution and links with the Gabonese state, do not prevent Gabon from organizing a gendarmerie according to the French model and using it as tool for the construction of the state.
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De l'Eurocorps à une armée européenne ?<br />Pour une sociologie historique de la politique européenne de sécurité et de défense (1991-2007)Deschaux-Beaume, Delphine 05 December 2008 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur la construction, la pratique et les usages de la Politique Européenne de Sécurité et de Défense depuis les années 1990. Elle étudie en premier lieu la genèse de la politique européenne de défense en prenant en compte tant les facteurs conjoncturels comme fenêtre d'opportunité politique (la fin de la guerre froide, conflits balkaniques, réforme de l'OTAN) que structurels, en l'occurrence le cadre de socialisation de la coopération militaire franco-allemande. La thèse démontre le rôle d'entrepreneurs politiques joués par Mitterrand et Kohl, relayés ensuite par les services diplomatiques européens. Dans un second temps, la thèse analyse la construction de la politique européenne de défense comme une configuration sociale spécifique au sein de la construction européenne. Cette configuration nouvelle, dotée d'organes propres et régie par l'intergouvernementalisme, interfère avec les configurations nationales de politique étrangère et de défense structurées sur le temps long, en modifiant les jeux d'interdépendance entre les capitales et Bruxelles, et entre les différents groupes d'acteurs concernés (en l'occurrence avant tout les militaires, et les diplomates et acteurs civils de la Défense). De plus, la configuration PESD est largement affectée par le poids de la socialisation tant nationale que professionnelle et organisationnelle des acteurs, qui influence leurs pratiques et leurs représentations de cette politique. Ce nouvel espace social fait l'objet d'un investissement différencié par les principaux acteurs qui la font fonctionner. Enfin, le poids des représentations nationales de sécurité joue à un niveau macro comme un obstacle pour la PESD, ce qui soulève dès lors des enjeux de légitimation pour elle. Finalement, la PESD ne vise pas à construire une armée européenne, mais remplit des fonctions latentes de substitut politique et symbolique au moins aussi importantes, si ce n'est plus, que ses fonctions manifestes de réactivité aux crises. La PESD contribue ainsi à construire politiquement le rôle d'acteur international de l'UE en matière de sécurité.
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The great asymmetry : America's closest allies in times of warVon Hlatky Udvarhelyi, Stéfanie 03 1900 (has links)
Cette thèse étudie la dynamique entre les États-Unis et ses alliés privilégiés lorsque
la coopération militaire est en jeu. Nous y proposons que les attentes de l’allié principal déterminent le niveau de coopération des autres pays mais que deux variables intermédiaires - la cohésion du gouvernement et la capacité militaire de l’allié - en déterminent l’exécution. Cette analyse porte aussi sur les stratégies utilisées par les états secondaires pour accroître leur pouvoir dans cette relation asymétrique : initier des négociations bilatérales dans le but d’obtenir des concessions stratégiques, faire valoir leur
point de vue par le biais d’organisations internationales ou, encore, évoquer des principes d’ordre éthique et moral. Même si les alliés secondaires peuvent rarement influencer l’allié dominant, ils ont néanmoins la capacité d’agir de façon autonome et de résister aux pressions du plus fort. L’argument de la thèse repose sur trois propositions : dans une alliance asymétrique,
les pays ne partagent pas nécessairement la même perception des menaces au niveau
international; en cas de désaccord, le résultat des négociations entre alliés ne favorise pas toujours le partenaire dominant ; au moment de la prise de décision en matière de politique étrangère, l’allié secondaire doit protéger sa réputation en tant qu’allié fiable face à l’allié
dominant, mais il doit en peser l’impact politique au niveau national. L’analyse théorique de ces alliances asymétrique s’inspire du réalisme néoclassique
ce qui nous permet de mieux comprendre la relation entre les variables systémiques et
étatiques. L’apport de cette recherche se situe au niveau de l’étude théorique des alliances militaires et de la prise de décision en politique étrangère et de défense. La recherche porte sur le comportement des alliés secondaires qui doivent réagir aux décisions prises par les
États-Unis en temps de menace, en étudiant l’interaction entre variables étatiques et
contraintes systémiques. Afin de préciser le lien causal entre la perception des menaces, les attentes de l’alliance et les contraintes du pays secondaire nous avons appliqué une méthode comparative en étudiant trois cas : La Grande Bretagne, le Canada, et l’Australie, et la réponse de chacun à l’appel de participer à la guerre en Afghanistan et en Iraq de 2001 à 2003. L’étude cible la prise de décision devant le choix de participer ou de ne pas participer
dans une mobilisation conjointe avec les États-Unis. Le processus décisionnel est observé du point de vue de l’allié secondaire et nous permet de mesurer les facteurs explicatifs qui ont motivé la décision en vue d’une coopération militaire. / This dissertation focuses on military cooperation between the United States and its
special allies. It argues that alliance expectations determine the level of military
cooperation, while two intervening variables - the level of government cohesion and
military capabilities - determine its implementation. This study also shows how secondary states deploy strategies to overcome power asymmetries through bilateral concessions, international organizations and by appealing to principle. The focus of the research is on special allies, as they have the most to gain or lose by going along with American plans. My contention is that secondary allies can rarely influence the dominant ally decisively, but they can act autonomously and resist to pressures exerted by the stronger alliance partner. The argument builds on three central claims. First, power asymmetries between allies translate into different assessments of international threats. Second, when disagreements over threats arise, the outcome of intra-alliance bargaining is not necessarily dictated by the preferences of the stronger power. Third, secondary states, as opposed to the dominant partner, face unique constraints when facing major foreign policy decisions, i.e. they face a trade-off between establishing a credible reputation as an alliance partner in a politically feasible way while minimizing domestic audience costs.
To examine the theoretical puzzle presented by asymmetric military cooperation, I introduce a causal explanation that builds on neoclassical realism, to zone in on the
interaction between systemic and domestic variables. My research makes a contribution to alliance theory and foreign policy decision-making by studying how special allies respond to American decisions in times of threat and how systemic constraints are channeled through state-level variables. To investigate the causal link between threat perception, alliance expectations and domestic constraints, this study relies on the method of structured focused comparison with three detailed case studies. The focus is on the initial decision made by special allies regarding whether or not to participle in joint mobilization with the United States. The decision-making process is presented from the perspective of secondary allied states and measures the explanatory factors that motivated the decision on military cooperation. The case studies are the UK, Canada and Australia’s response to the war in Afghanistan and the war in Iraq during the period of 2001 to 2003.
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The great asymmetry : America's closest allies in times of warVon Hlatky Udvarhelyi, Stéfanie 03 1900 (has links)
Cette thèse étudie la dynamique entre les États-Unis et ses alliés privilégiés lorsque
la coopération militaire est en jeu. Nous y proposons que les attentes de l’allié principal déterminent le niveau de coopération des autres pays mais que deux variables intermédiaires - la cohésion du gouvernement et la capacité militaire de l’allié - en déterminent l’exécution. Cette analyse porte aussi sur les stratégies utilisées par les états secondaires pour accroître leur pouvoir dans cette relation asymétrique : initier des négociations bilatérales dans le but d’obtenir des concessions stratégiques, faire valoir leur
point de vue par le biais d’organisations internationales ou, encore, évoquer des principes d’ordre éthique et moral. Même si les alliés secondaires peuvent rarement influencer l’allié dominant, ils ont néanmoins la capacité d’agir de façon autonome et de résister aux pressions du plus fort. L’argument de la thèse repose sur trois propositions : dans une alliance asymétrique,
les pays ne partagent pas nécessairement la même perception des menaces au niveau
international; en cas de désaccord, le résultat des négociations entre alliés ne favorise pas toujours le partenaire dominant ; au moment de la prise de décision en matière de politique étrangère, l’allié secondaire doit protéger sa réputation en tant qu’allié fiable face à l’allié
dominant, mais il doit en peser l’impact politique au niveau national. L’analyse théorique de ces alliances asymétrique s’inspire du réalisme néoclassique
ce qui nous permet de mieux comprendre la relation entre les variables systémiques et
étatiques. L’apport de cette recherche se situe au niveau de l’étude théorique des alliances militaires et de la prise de décision en politique étrangère et de défense. La recherche porte sur le comportement des alliés secondaires qui doivent réagir aux décisions prises par les
États-Unis en temps de menace, en étudiant l’interaction entre variables étatiques et
contraintes systémiques. Afin de préciser le lien causal entre la perception des menaces, les attentes de l’alliance et les contraintes du pays secondaire nous avons appliqué une méthode comparative en étudiant trois cas : La Grande Bretagne, le Canada, et l’Australie, et la réponse de chacun à l’appel de participer à la guerre en Afghanistan et en Iraq de 2001 à 2003. L’étude cible la prise de décision devant le choix de participer ou de ne pas participer
dans une mobilisation conjointe avec les États-Unis. Le processus décisionnel est observé du point de vue de l’allié secondaire et nous permet de mesurer les facteurs explicatifs qui ont motivé la décision en vue d’une coopération militaire. / This dissertation focuses on military cooperation between the United States and its
special allies. It argues that alliance expectations determine the level of military
cooperation, while two intervening variables - the level of government cohesion and
military capabilities - determine its implementation. This study also shows how secondary states deploy strategies to overcome power asymmetries through bilateral concessions, international organizations and by appealing to principle. The focus of the research is on special allies, as they have the most to gain or lose by going along with American plans. My contention is that secondary allies can rarely influence the dominant ally decisively, but they can act autonomously and resist to pressures exerted by the stronger alliance partner. The argument builds on three central claims. First, power asymmetries between allies translate into different assessments of international threats. Second, when disagreements over threats arise, the outcome of intra-alliance bargaining is not necessarily dictated by the preferences of the stronger power. Third, secondary states, as opposed to the dominant partner, face unique constraints when facing major foreign policy decisions, i.e. they face a trade-off between establishing a credible reputation as an alliance partner in a politically feasible way while minimizing domestic audience costs.
To examine the theoretical puzzle presented by asymmetric military cooperation, I introduce a causal explanation that builds on neoclassical realism, to zone in on the
interaction between systemic and domestic variables. My research makes a contribution to alliance theory and foreign policy decision-making by studying how special allies respond to American decisions in times of threat and how systemic constraints are channeled through state-level variables. To investigate the causal link between threat perception, alliance expectations and domestic constraints, this study relies on the method of structured focused comparison with three detailed case studies. The focus is on the initial decision made by special allies regarding whether or not to participle in joint mobilization with the United States. The decision-making process is presented from the perspective of secondary allied states and measures the explanatory factors that motivated the decision on military cooperation. The case studies are the UK, Canada and Australia’s response to the war in Afghanistan and the war in Iraq during the period of 2001 to 2003.
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Dimension militaire de la présence chinoise en Afrique noire : contribution à l’étude de l’outil militaire dans la politique étrangère des Etats / Military dimension of Chinese presence in Africa : a contribution to the study of the military machine in the States' foreign policiesBouzanda, Diassonama Kiesse 13 February 2012 (has links)
La première décennie du XXIème siècle a été particulièrement marquée par le renforcement de la présence de la République populaire de Chine (RPC) en Afrique. En effet, Pékin est devenu un important partenaire du continent dans différents domaines de coopération (économique, commercial, militaire, culturel…). C’est ainsi que l’objet de cette recherche porte essentiellement sur la dimension militaire de la présence chinoise. Celle-ci reste encore peu étudiée contrairement à celle des Etats-Unis, de la France et de l’URSS autrefois. L’étude qui convoque la pensée stratégique chinoise et les théories de relations internationales, tente de cerner les enjeux, les contours et les évolutions de la dimension militaire chinoise dans un contexte de bouleversements et de rivalités stratégiques (1960-2010). Aussi, l’étude s’intéresse aux différents choix stratégiques opérés. Cet effort de compréhension ne porte pas que sur la seule Chine, l’Afrique y est aussi pleinement prise en compte. La réflexion se prolonge avec l’analyse décisionnelle de la politique étrangère de défense, grâce notamment à une approche que nous avons qualifiée d’hybride, une combinaison du modèle rationnel et de l’approche bureaucratique de la décision. Ainsi, dans le cas chinois et africain, la décision en politique étrangère n’est pas le seul fait du Président, bien qu’il en soit un acteur prééminent. De nombreux acteurs participent à son élaboration; ceux-ci disposent de réelles capacités de l’infléchir dans un sens ou dans l’autre. / The reinforcement of China presence in Africa particularly constitutes a remarkable event during the first decade of the twenty-first century. As the matter of fact, China has become an important partner in various domains of cooperation such as trade, military, culture…This is hereby the reason why this study is essentially based on the military dimension of China presence. This aspect is barely analyzed in comparison with those of the USA, France, and the USSR in the past. The study deals with the Chinese strategic Policy and the theories of international relations. It intends to decipher what is at stake, the ins and outs of the Chinese military Policy in a context where upheavals and strategic conflicts are pregnant (1960-2010). Moreover, the study will analyze different strategic choices that have been taken so far. This effort of analysis will not only concern China, but Africa will be fully taken into account as well. The reflection will stretch onto the analysis of decisions inherent to the foreign Policy, notably thanks to an approach that can be qualified as a ‘hybrid approach’, that is, a combination of a rational pattern and the bureaucratic approach of decision. Then, in the Chinese and African cases, the decision in foreign policy is not only the prerogative of the president, although he allegedly seems to be a pre-eminent actor. A lot of actors partake in the foreign Policy elaboration; these ones have real capacities to curb it either way.
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L'ordre et la sécurité publics dans la construction de l'Etat au CamerounBelomo Essono, Pélagie Chantal 06 February 2007 (has links) (PDF)
L'ordre et la sécurité constituent le fondement de l'ordre politique au Cameroun. La création, l'« instauration » et la « restauration » de l'ordre représentent la mission essentielle de cet Etat. Dès lors, cette thèse vise à comprendre comment ces deux concepts construisent l'Etat du Cameroun et comment leur décomposition le déconstruit tout en le construisant. Ainsi, ce processus de fabrication de l'ordre sécuritaire et partant de l'Etat s'opère à trois niveaux. Primo, il se bâtit à partir de la collision et de la collusion entre l'endogène et l'exogène. D'une part, l'histoire coloniale (et du pacte colonial qui s'ensuit) structure sa constitution. Dans cette perspective, la coopération militaire France-Cameroun (grâce aux schèmes, aux cadres cognitifs en termes de doctrine et de formation militaires, aux dispositifs sécuritaires français) constitue le socle de la défense et de la sécurité de ce pays. D'autre part, la sécurité du Cameroun se construit au gré de l'ordre international; « la guerre contre le terrorisme », des jeux, des enjeux stratégiques et géostratégiques des puissances à l'œuvre dans le golfe de Guinée, le bassin du Congo, ainsi que de la sécurité nationale et intérieure de ces puissances. Enfin, sur le plan régional, les guerres qui travaillent l'Afrique médiane influencent et agissent sur les modes d'actions sécuritaires du Cameroun. En effet, la formulation, la formalisation de la politique étrangère et la pensée militaire de cet Etat sont fortement imprégnées par la « conflictogénie » qui modèle l'Afrique centrale. Secundo, les mécanismes de fabrication du « dedans » tentent de traduire les modalités de fabrication « endogéinisées » (c'est-à-dire récupérées et intégrées dans le corpus, la pratique sécuritaires internes) et endogènes de la sécurité. La production de l'ordre sécuritaire est un processus dont les forces de sécurité et politiques, dans leurs interactions ou leur déploiement, et les politiques publiques qui en découlent présentent une constance historique qui est le rapport de force, la domination et l'antagonisme dont la finalité est la perpétuation du système autoritaire, la préservation, la reproduction et la pérennisation du pouvoir des gouvernants. Tertio, l'action publique sécuritaire donne à voir une multitude d'acteurs en l'occurrence privés nationaux, étrangers, sociaux et étatiques impliqués dans le marché de la sécurité, dont les actions aboutissent à des mécanismes de sharing, de straddling et de privatisation sécuritaires. Dans ce cadre, loin de présenter une incapacité de l'Etat du Cameroun à gérer sa fonction ontologique et régalienne qu'est la sécurité, il s'agit plutôt d'un nouveau management, d'une reconfiguration de celui-ci et d'une nouvelle « gouvernementalité ».
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