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Concilier identité de gauche et intégration économique européenne : étude comparée du PS et du SPD face au défi du marché commun entre la conférence de la Haye (1969) et l'Acte unique (1986) / Trying to reconcile left identity and European economic integration : a comparative study of French Socialist Party and German Social-Democratic Party facing the challenges of the Common Market between The Hague Summit (1969) and the Single European Act (1986)Barrière, Anne-Lise 13 June 2014 (has links)
La construction européenne fut entre la conférence de La Haye en 1969 et la signature de l’Acte unique européen en 1986, une entreprise d’intégration des sociétés européennes principalement économique, notamment fondée sur la libre circulation des marchandises, des hommes mais aussi des services et des capitaux. Ce projet de marché unique transnational fut un défi inouï lancé aux Etats et aux partis politiques qui organisent l’expression politique au sein de chaque nation. Deux partis, profondément enracinés par leur identité socialiste et démocratique dans la vie de leur nation et également mus par l’idéal européen, le parti social-démocrate d’Allemagne (SPD) et le Parti socialiste français (PS), furent, par l’action de leurs dirigeants au pouvoir, étroitement associés à la réalisation du projet européen.Ces partis furent-ils des acteurs qui imprimèrent la marque du socialisme démocratique à la construction européenne ou l’accompagnèrent-ils sans en corriger les traits originaux ? Ont-ils façonné le modèle économique de l’intégration européenne ou s’est-il imposé à eux ? Partant, cette expérience européenne les conduisit-elle à préserver ou à modifier leur identité ? Notre recherche nous conduit ainsi à étudier la rencontre entre deux utopies, l’utopie européenne et l’utopie du socialisme démocratique et à mesurer l’extrême difficulté pour ces deux partis de créer un modèle qui fasse converger ces deux caractéristiques du PS et du SPD et leur permette de rester des forces politiques d’avenir, riches de propositions partagées à l’échelle européenne. / Between the conference of The Hague (1965) and the signing of the Single European Act (1986), the European Construction was foremost an economic endeavour aiming at integrating the European societies and based on the free movement of goods, people, services and money. The creation of the common market was an extraordinary challenge for the nation states and for the political parties which are responsible for the expression of the political life of their nation. Two parties, the French socialist party (PS) and the social-democratic party of Germany (SPD), both deeply rooted in the political life of their own nation, with a socialist and democratic identity, but also moved by European ideals, were greatly involved in the realisation of the European project, mainly through the action of their leaders when these were exercising their national responsibilities and ruling their nation.Thus the questioning: did these parties leave the mark of democratic socialism on the European construction or did they only accompany it without correcting the original features? Did they participate in the definition of the European economic model or not? And in turn, did the European construction lead them to preserve or to modify their identity?Our inquiry leads us to study how two utopian ideas, the path towards democratic socialism and the path towards European unity, interfere. The extreme difficulty for both parties to create a convergence between these two paths could prevent them from remaining political strengths with great future at national and European scale.
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La SFIO et le MRP, partis réformistes de la IVe République (1944-1958) : acculturations républicaines / The SFIO and the MRP, reformist parties of the IVth French Republic (1944-1958) : republican acculturationsClavel, Isabelle 23 November 2015 (has links)
Un cycle réformiste et républicain est initié après les expériences de la guerre et de la Résistance. Le programme coordonné dès 1944 par le Conseil national de la Résistance (CNR) apparaît ici comme une réponse à la carence de démocratie politique créée par le gouvernement de Vichy et l’occupation allemande. Le moment de la reconstruction ne pourra se contenter d’être un simple retour à la situation d’avant-guerre. Les nationalisations, la mise en place d’une sécurité sociale, la liberté syndicale sont les jalons de ce programme réformiste auquel le MRP et la SFIO adhèrent pleinement. A partir de 1944, ils deviennent deux composantes majeures du paysage politique français et sont les pivots de tous les gouvernements de la IVe République jusqu’en 1951. Malgré des cultures politiques très différentes, ils collaborent à la refondation des institutions républicaines et posent le cadre de ce qui sera l’État providence. Les difficultés du « compromis républicain » n’en sont pas moins réelles. Elles se lisent entre autre au sein des commissions parlementaires, possibles lieux de réformes. Majorité gouvernementale fragile et instabilité ministérielle chronique paralysent le pouvoir. Les guerres de décolonisation condamnent finalement le régime en 1958. Dans cet intervalle relativement long, la SFIO et le MRP ont poursuivi et réalisé un programme ambitieux de réformes. Ils se sont aussi affrontés sur le terrain de la laïcité et de l’école. In fine, leurs actions communes, leurs accords, leurs divergences profondes et leurs contradictions interrogent sur la manière dont la IVe république a participé à la transformation du modèle républicain. / The experience of war and Resistance has initiated a “reformist” and republican cycle. The National Council of Resistance (CNR) has coordinated in 1944 a program as an answer to the lack of political democracy, which resulted of the government of Vichy and the German occupation. Going back to the pre-war situation would not be enough to rebuild. The MRP and the SFIO plainly joined the “reformist” program, based on nationalizations, the creation of a welfare insurance and trade union freedom. From 1944 to 1951, they both became a major part of the French political landscape, backbone of all major governments of the IVth Republic. Setting aside their entirely different political cultures, they worked together for a renewal of the republican institutions, making the welfare state a future reality. Thus, it still has been difficult to set this « republican agreement » on track. The study of the parliamentary committee as a place of reformism easily acknowledge that statement. Moreover, weak government majority, added to a chronical instability of the ministries, seemed to paralyse the decision making process. Eventually, in 1958, the wars of decolonization put an end to it. During this period, ambitious reforms were conceived and applied, leaded by the MRP and the SFIO together. They nonetheless had to face each other about subjects of dissension, such as secularism and school. As a consequence, the question of how the IVth Republic of France changed its republican model can be asked, given the joint actions, contradictions, agreements and disagreements of those two parties.
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Le Parti social-démocrate allemand et la justice sociale dans les années 1980. Une identité social-démocrate à l'épreuve de l'unification (1989-1990) / The Social Democratic Party of Germany and the social justice in the 80's. A Social Democratic identity to the test of the unification (1989-1990)Bouiller, Sophie 02 February 2018 (has links)
Cette thèse propose une analyse des notions de justice sociale et d'État-providence au prisme de la politique sociale du SPD dans les années 1980. À la fois parti d'opposition au Bundestag à Bonn et parti au pouvoir dans certains Länder en RFA, le SPD se trouvait dans une position ambiguë, propre au fédéralisme allemand. Afin de peser sur les réformes sociales initiées par le ministre du Travail Norbert Blüm (CDU) pour résoudre la crise de l'État-providence, les sociaux-démocrates adoptèrent une stratégie alternant opposition et coopération avec le gouvernement Kohl. Dans le même temps, ils engagèrent un travail de refondation programmatique en vue de reconquérir le pouvoir en 1990. Aux divisions générationnelles communément admises par la recherche se substitua une fracture entre une « aile sociale » adepte d'une politique traditionnelle et une « aile réformatrice » sensible aux valeurs post-matérialistes et « écosocialistes ». Du fait de son immédiateté, le processus d'unification de l'Allemagne (1989-1990) constitua un révélateur permettant de juger, à l'épreuve des faits, la validité des programmes et des discours sociaux-démocrates. Malgré les propositions concrètes de Rudolf Dreßler pour améliorer l'union sociale entre la RFA et la RDA, le SPD ne parvint ni à se faire entendre sur la question de l'unité allemande ni à imposer sa volonté de refonder l'État-providence. Les réserves d'Oskar Lafontaine sur l'emballement des coûts économiques et sociaux contribuèrent à entretenir la confusion concernant la position du SPD sur l'unité allemande. / This doctoral thesis analyses the concepts of social justice and the welfare state in light of the social policies of the Social Democratic Party of Germany (SPD) in the 1980s. Both in the opposition in the Bundestag in Bonn and in office in some West German Länders, the SPD found itself in an ambiguous position, peculiar to German federalism. The Social Democrats took on a strategy based alternatively on opposition and cooperation with Helmut Kohl’s government, in order to influence the welfare reforms introduced by the Labour Minister Norbert Blüm (Christian Democratic Union, CDU). The SPD simultaneously started to overhaul its political platform with a view to taking back power in 1990. The generational conflicts, which have been widely established by researchers, gave way to a new divide between a “social wing” advocating a traditional policy and a “reforming wing” drawn towards post-materialist and “eco-socialist” values. By virtue of its immediacy, the German unification process (1989-1990) proved to be a litmus test, which allowed the efficiency of the SDP’s agenda and rhetoric to be evaluated. In spite of Rudolf Dreßler’s concrete propositions to improve the social union between East and West Germany, the SDP failed both to share its views on German unification and to impose its determination to overhaul the welfare state. Oskar Lafontaine’s reservations about the economic and social costs spiralling out of control contributed to a blurring of the lines on the SDP’s position on German unification.This doctoral thesis analyses the concepts of social justice and the welfare state in light of the social policies of the Social Democratic Party of Germany (SPD) in the 1980s. Both in the opposition in the Bundestag in Bonn and in office in some West German Länders, the SPD found itself in an ambiguous position, peculiar to German federalism. The Social Democrats took on a strategy based alternatively on opposition and cooperation with Helmut Kohl’s government, in order to influence the welfare reforms introduced by the Labour Minister Norbert Blüm (Christian Democratic Union, CDU). The SPD simultaneously started to overhaul its political platform with a view to taking back power in 1990. The generational conflicts, which have been widely established by researchers, gave way to a new divide between a “social wing” advocating a traditional policy and a “reforming wing” drawn towards post-materialist and “eco-socialist” values. By virtue of its immediacy, the German unification process (1989-1990) proved to be a litmus test, which allowed the efficiency of the SDP’s agenda and rhetoric to be evaluated. In spite of Rudolf Dreßler’s concrete propositions to improve the social union between East and West Germany, the SDP failed both to share its views on German unification and to impose its determination to overhaul the welfare state. Oskar Lafontaine’s reservations about the economic and social costs spiralling out of control contributed to a blurring of the lines on the SDP’s position on German unification.
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L'entrepreneuriat politique des présidents des Etats-Unis sur les réformes de l'assurance maladie : une histoire politique du Patient Protection and Affordable Care Act (2010) / The political entrepreneurship of US presidents on health care reform : a political history of the Patient Protection and Affordable Care Act (2010)Fauquert, Élisabeth 27 October 2017 (has links)
Cette thèse inscrite dans la tradition intellectuelle de l’American Political Development analyse les liens dialectiques entre l’entrepreneuriat des présidents des États-Unis sur la question de l’assurance maladie, l’essor du système de santé américain contemporain et son produit le plus récent, le Patient Protection and Affordable Care Act (2010). Il s’agit d’analyser les influences réciproques entre un exécutif qui subit de très fortes contraintes institutionnelles dans ce champ précis des politiques publiques et un système de santé dont les fondements et les contours sont en perpétuelle mutation. Les réformes de santé, de par leur nature transversale et polémique, leur complexité mais aussi leur poids dans l'économie américaine, agissent directement sur les équilibres de la gouvernance publique. Elles doivent être considérées comme un laboratoire et un accélérateur d’innovations pour la présidence, dans un système politique où sa sphère d’action est limitée, tant par les freins et des contre-pouvoirs que par l’influence d’autres entrepreneurs politiques dotés d’une légitimité d’action égale voir supérieure à se saisir de la question épineuse de la santé. L’adoption du PPACA, sa promulgation par un président démocrate après un siècle de rendez-vous manqués avec les réformes ambitieuses de l’assurance maladie, ainsi que sa mise en œuvre compliquée, offrent un cas d’étude de premier plan sur les évolutions de l'exécutif étasunien et sur la normalisation d’un entrepreneuriat présidentiel hétérodoxe. / This dissertation which falls within the intellectual tradition of American Political Development explores the dialectical links between the entrepreneurship of US presidents on health care reform, the development of the American health care system and its latest product, the Patient Protection and Affordable Care Act (PPACA), which was signed into law in 2010. This work analyses the mutual forces of influence at work between a deeply constrained executive in this particular field of public policy and a health care system whose foundations and contours are in constant mutation. Given its controversial nature, its complexity and its weight in the US economy, health care reform directly affects the dynamics of public governance. Health care reform must therefore be considered as a laboratory and an accelerator of innovations for the presidency, in a political system in which its sphere of action is limited, as much by checks and balances as by the influence of other entrepreneurs who enjoy equivalent if not greater legitimacy than the executive branch to take action on the thorny issue of health care. The passage of the PPACA, the fact that it was signed into law by a democratic president after a century of failed attempts at ambitious reform as well as its arduous implementation, are a picture perfect case study on the evolutions of the presidential institution and on the routinization of heterodox presidential entrepreneurship.
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Egon Bahr, l'Ostpolitik et la place de l'Allemagne dans un nouvel ordre européen, 1945-1975Juneau, Jean-François 04 1900 (has links)
Cette thèse porte sur les conceptions d’Egon Bahr dans le domaine de la politique à l’Est (Ostpolitik) de la République fédérale d’Allemagne (RFA) entre 1945 et 1975. L’analyse se concentre sur le lien entre l’Ostpolitik et l’idée que Bahr se fait de la place et du rôle de l’Allemagne en Europe. Plus précisément, cette étude veut cerner les buts poursuivis par Bahr dans le cadre de la politique orientale. La première partie traite du développement conceptuel de l’Ostpolitik (1945-1969), tandis que la seconde examine sa mise en application entre l’élection de Willy Brandt comme chancelier de la RFA et la conclusion des accords d’Helsinki (1969-1975). Les principales sources utilisées sont les écrits de Bahr ainsi que des documents inédits se trouvant dans divers centres d’archives non seulement en Allemagne, mais aussi aux États-Unis, en France et en Grande-Bretagne.
Pour Bahr, l’Ostpolitik ne saurait se résumer à l’élimination des obstacles qui gênent la diplomatie ouest-allemande durant la guerre froide. Bahr poursuit plutôt un projet nationaliste ambitieux dans le contexte des relations avec le bloc soviétique : créer les conditions d’une redéfinition de la place de l’Allemagne en Europe. Pour lui, l’Ostpolitik constitue un instrument idéal pour faire de l’Allemagne la puissance prépondérante dans un nouvel ordre de paix européen. Trois éléments complémentaires participent à l’accomplissement de cette vision : 1) la consolidation de la paix et de la sécurité continentales; 2) la réunification allemande et 3) l’émancipation de la politique étrangère (ouest-)allemande.
Cette thèse éclaire la pensée politique de Bahr et contribue à une meilleure compréhension de la signification de l’Ostpolitik dans le contexte plus large de la politique étrangère de la RFA. Les conceptions de Bahr sont uniques dans l’Allemagne de la guerre froide parce qu’elles sont centrées sur les notions de puissance, d’intérêt national et de « normalité ». En même temps, Bahr comprend que la coopération doit toujours rester l’instrument diplomatique privilégié des Allemands vu leur position géographique centrale. À travers le prisme des conceptions de son « architecte », l’Ostpolitik apparaît comme un véritable effort de réconciliation entre la paix en Europe et l’affirmation de l’influence allemande sur la scène internationale. / This thesis deals with Egon Bahr’s understanding of the Federal Republic of Germany’s (FRG) Eastern policy (Ostpolitik) between 1945 and 1975. The analysis is centered on the link between Ostpolitik and Bahr’s conception of Germany’s position and role in the European system. More precisely, this study aims at finding out which goals Bahr pursued in the context of Bonn’s Eastern policy. The first part of the thesis deals with the conceptual development of Ostpolitik (1945-1969). The second part takes a look at its implementation for the period between Willy Brandt’s election as West German Chancellor and the conclusion of the Helsinki Final Act (1969-1975). This thesis relies primarily on Bahr’s writings, including a vast number of unpublished sources, located mostly in German archives, but also in American, French and British archives.
According to Bahr, Ostpolitik was not limited to the elimination of West Germany’s burdens in foreign policy during the Cold War. In fact, he pursued an ambitious, nationalistic project in the context of relations with the Soviet bloc. Bahr sought to create the necessary conditions for Germany to redefine its place in Europe. With Ostpolitik as his diplomatic instrument, his ultimate goal was to see Germany become the central power in a new European peace order. Three interrelated objectives formed the core of this vision: 1) the consolidation of peace and security on the continent; 2) German reunification and 3) the emancipation of (West) German foreign policy.
This thesis sheds new light on Bahr’s political thought and contributes to a better understanding of Ostpolitik’s significance in the larger context of West German foreign policy. Bahr’s conceptions were unique in Cold War Germany because they were based on notions of power, the national interest and “normality”. At the same time, Bahr understood that Germans, because of their central geographic position, always had to rely on cooperation as the prime instrument of all their diplomatic initiatives. Through its “architect”, Ostpolitik appears as an effort at reconciliation between a peaceful Europe and the unhindered affirmation of German influence in world affairs.
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Rebelle devant les extrêmes : Paul Levi, une biographie politiqueCyr, Frédéric 10 1900 (has links)
Cette thèse de doctorat est une biographie politique de Paul Levi, militant marxiste qui a fait carrière en Allemagne durant la période de l’entre-deux-guerres. Dès 1914, Levi incarne un courant radical à l’intérieur du Parti social-démocrate d’Allemagne (SPD). Il dénonce, entre autres, aux côtés de Rosa Luxemburg l’appui du parti à l’effort militaire national. Levi s’inspire également de Lénine qu’il rencontre pour la première fois en Suisse en 1916-1917. Lorsqu’il prend les commandes du Parti communiste d’Allemagne (KPD) en 1919, Levi dirige celui-ci d’une main de fer, selon le concept du « centralisme démocratique ». Il fait également tout en son pouvoir pour faire éclater la révolution ouvrière en Allemagne afin d’installer une dictature du prolétariat qui exclurait toutes les classes non ouvrières du pouvoir. En ce sens, Levi imagine un État socialiste semblable à celui fondé par Lénine en Russie en 1917. Contrairement à l’historiographie traditionnelle, notre thèse montre conséquemment que Levi n’était guère un « socialiste démocrate ». Il était plutôt un militant marxiste qui, par son radicalisme, a contribué à diviser le mouvement ouvrier allemand ce qui, en revanche, a fragilisé la république de Weimar.
Cette thèse fait également ressortir le caractère résolument rebelle de Paul Levi. Partout où il passe, Levi dénonce les politiques bourgeoises des partis non-ouvriers, mais aussi celles de la majorité des organisations dont il fait partie, c’est-à-dire les partis ouvriers de la république de Weimar et le Reichstag. Son tempérament impulsif fait de lui un homme politique isolé qui, d’ailleurs, se fait de nombreux ennemis. En 1921, à titre d’exemple, il se brouille avec d’importants bolcheviques, ce qui met fin à sa carrière au sein du KPD. Les communistes voient désormais en lui un ennemi de la classe ouvrière et mènent contre lui de nombreuses campagnes diffamatoires. Levi, de son côté, dénonce ouvertement la terreur stalinienne qui, selon lui, est en train de contaminer le mouvement communiste européen. Notre travail montre également que Levi, cette fois en tant qu’avocat juif, lutte corps et âme contre les nazis. En 1926, dans le cadre d’une commission d’enquête publique du Reichstag chargée de faire la lumière sur des meurtres politiques commis en Bavière, il tente par tous les moyens d’inculper certains criminels nazis. Levi est conséquemment la cible de la presse antisémite allemande. Il refuse toutefois de céder à l’intimidation et choisit plutôt de poursuivre en justice quelques-uns des plus importants membres du Parti nazi, dont Alfred Rosenberg et Hitler lui-même, en plus de forcer de nombreux autres nazis à comparaître devant la commission d’enquête du Reichstag. Bref, si ce travail se veut critique envers la pensée révolutionnaire de Levi, il souligne aussi l’intégrité politique de cet homme dont les convictions sont demeurées inébranlables face aux dérives criminelles des extrêmes idéologiques de son époque. / This Ph.D. thesis is a political biography of Paul Levi, a German Marxist of the interwar period. Already in 1914, Levi embodied a radical faction within the Social Democratic Party of Germany (SPD). Alongside Rosa Luxemburg, the leader of this same left wing, he is contesting, above all, the party’s participation in the national war effort. But Levi is also inspired by Lenin, who he met in Switzerland in 1916-1917. In fact, when taking over the leadership of the German Communist Party (KPD) in March 1919, Levi ruled with an iron fist according to the theory of “democratic centralism”. As Lenin has done in Russia in October 1917, Levi also did everything in his power to promote a workers’ revolution in Germany in order to set in power a dictatorship of the proletariat, which would exclude all other social classes from sitting in the government. Consequently, in opposition to traditional historiography, this thesis shows that Levi was not a “democratic Socialist” of the Luxemburg school, but rather a Marxist whose political thought resembled that of the Bolsheviks. In fact, his action contributed to further weaken an already frail Weimar Republic and all its democratic institutions.
This study also shows that Levi’s outstanding career was in large part the result of his rebellious character. Throughout his life, Levi consistently denounced the bourgeois politics of the non-workers’ parties, but he also systematically went against the majority within the political organizations in which he took part: the workers’ parties and the Reichstag. His impulsive nature set him apart as a solitary politician. In fact, Levi had many enemies. In 1921, he ran afoul of major Bolshevik leaders, which caused him to lose the leadership of the KPD. The Communists subsequently saw him as an enemy of the working class, slandering him in the press and in the Reichstag. Levi denounced, for his part, the Stalinist terror and made a mockery of the KPD, which had become, according to him, no more than a Soviet puppet. But this thesis also reveals that Levi, as a Jewish lawyer, led a major political campaign against the Nazis. In 1926, for example, as he served on a Reichstag public commission investigating Bavarian political assassinations, he tried by all possible means to charge important Nazis with murder. The Nazi press replied with a vicious anti-Semitic press campaign against him. Levi, however, refused to kneel before such intimidation and rather chose to sue important Nazi leaders, such as Alfred Rosenberg and Hitler himself before the court, in addition to summoning many others before the above-mentioned Reichstag commission. In the end, despite the fact that this study very critically evaluates Levi’s ideology, it praises his political integrity, which remained unshakable though faced with adversity and the criminal drift of the political extremes of the interwar period.
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Les coalitions politiques et l'orientation du changement économique et politique aux États-Unis : la Grande Dépression et la Grande Récession comparéesLaperrière, Éric 07 1900 (has links)
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Journalisme et influence politique pendant la révolution de 1848 : l’exemple de la Nouvelle gazette rhénane / Journalism and political power during the revolution in 1848 : based on the studies of die Neue Rheinische ZeitungMattes, Gudrun 02 March 2015 (has links)
Notre travail a comme objectif d’étudier la fonction de la Nouvelle gazette rhénane pendant la révolution de 1848 en Allemagne. A partir d’un corpus constitué des numéros du journal, y compris les éditions spéciales et les suppléments, notre étude analyse la conception du journal voulue par ses fondateurs, sa réalisation journalistique ainsi que l’évolution de sa ligne politique. Comme outil d’analyse nous nous appuyons sur la notion de l’espace public, notamment de l’espace public bourgeois, conçue par Jürgen Habermas en 1961, mais aussi sur les notions d’un espace public plébéien et d’un espace public prolétarien que la recherche a développées entre-temps. Après avoir étudié l’état de l’espace public en Allemagne, l’évolution du mouvement ouvrier avant et au début de la révolution et les prémices de la Nouvelle gazette rhénane, nous développons l’hypothèse que le journal fut un projet indépendant, explicitement conçu pour l’espace public bourgeois, en parallèle avec le projet de la Ligue des communistes qui, elle, a été créée à l’attention du mouvement ouvrier et pour l’espace public prolétarien naissant. La conception de la Nouvelle gazette rhénane puise ses sources dans les analyses de ses fondateurs, notamment de son rédacteur en chef Karl Marx, notamment en ce qui concerne la situation en Allemagne et en Europe. Suivant ces analyses, le journal a l’exigence de peser sur le cours de la révolution. L’idée de départ est de faire pression sur les parties progressistes de la bourgeoisie. En conséquence sa stratégie est de s’insérer dans le mouvement démocrate afin de pousser les démocrates vers une politique de confrontation avec la monarchie absolue. En s’adaptant au début de son existence aux critères de l’espace public bourgeois, la Nouvelle gazette rhénane correspond aux critères d’excellence de son époque : son travail rédactionnel, son organisation, sa production matérielle et sa distribution sont à la pointe du journalisme politique. Notre étude statistique des articles concernant l’Allemagne et l’étranger montre qu’il s’agit d’un journal prussien qui bénéficie d’un réseau dense de correspondants dans les régions et les Etats d’Allemagne ainsi qu’en Europe. Un accent particulier est porté sur les informations venant des pays européens. Ce fait s’explique par la conception européenne que le journal a de la révolution de 1848.La particularité du journal est à notre sens qu’il a accompagné toutes les modifications de l’espace public pendant la révolution. Sa politique se caractérise par la défense de la révolution et en premier lieu la défense de la liberté de la presse. Confronté à un morcellement et une destruction partielle de l’espace public bourgeois, sa ligne politique évolue d’une critique de la politique des parlements de Francfort et de Berlin vers une ligne de plus en plus insurrectionnelle. Notamment pendant les crises de septembre et de novembre, son influence sur les démocrates est notable sans qu’elle puisse s’imposer entièrement. En réaction à un bilan négatif de la politique du mouvement démocrate, ses rédacteurs quittent leurs fonctions dirigeantes au sein du mouvement au printemps 1849 pour intégrer la fraternité ouvrière (Allgemeine Deutsche Arbeiterverbrüderung) de Leipzig. Cette décision correspond à une orientation vers l’espace public prolétarien ; le processus de cette réorientation est cependant interrompu par la fin de la révolution et ne pourra pas se concrétiser. / Our work has the objective of studying the function of die Neue Rheinische Zeitung during the German revolution in 1848. Our work is based on a corpus that consists of all the numbers of the journal that comprise of special editions and supplements. Our study analyses the conception of the newspaper as imagined by its founders, its journalistic creation as well as the evolution of its political direction. The basis of our analysis is the notion of public sphere, notably the bourgeois public sphere conceived by Jürgen Habermas in 1961 but also the notions of the plebeian public sphere and the proletarian public sphere. These notions had been developped by the research in the meantime.After having studied the situation of the public sphere in Germany and the evolution of the labour movement that already existed at the start of the revolution and the beginnings of die Neue Rheinische Zeitung, we developped the hypothesis that the journal was an independent project conceived for the bourgeois public sphere in parallel with the project of the Communist League, which was created for the attention of the labour movement and the emerging proletarian public sphere. The conception of the Neue Rheinische Zeitung takes its inspiration from his founders, namely chief contributor Karl Marx and his analyses about the situation in Germany and in Europe. According to his analysis, the newspaper had an impact on the course of the revolution. The first idea behind it is to put the progressive parties under pressure. Consequently, his strategy is to enter the democratic movement in order to push its members towards a political confrontation with the monarchy. At the start of its existence, it adapted itself to the criteria of the bourgeois public sphere and therefore matched the criteria and the political standards of journalism at that time in terms of writing skills, organization, production and distribution. Our statistics of the articles dealing with Germany and other foreign countries show that it is about a Prussian newspaper, which benefited from a wide network of correspondents in the regions and states in Germany as well as Europe. Information coming from European countries is extremely important, certainly because of the European conception which the journal developed of the revolution in 1848. A particular feature of the journal is that it followed all the changes of the public sphere during the revolution. Its politics was characterized by the defence of the revolution ad in the first instance of the Freedom of the Press. Confronted by a splitting up and a partial destruction of the bourgeois public sphere, the political movement started moving from a critic of the Parliaments in Frankfurt and Berlin into a more and more insurrectional direction against the government. During the crises of September and November 1848, its influence on the democrats is notable without being completely imposing. In reaction to the negative results of the democratic political movement, the contributors started quitting the leadership in Rhineland in spring 1849 to integrate die Allgemeine Deutsche Arbeiterverbrüderung of Leipzig. The decision corresponded to a changing direction towards the proletarian public sphere whose progress had been interrupted by the end of the revolution and could not be realized.
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De la social-démocratie au social-libéralisme. Les débats au sein de la social-démocratie européenne : 1990-2010 / From social democracy to social liberalism. Debates within the european social democracy since 1990Bihet, Karine 08 February 2012 (has links)
La thèse vise à appréhender la situation de la social-démocratie européenne et son évolution au cours des deux dernières décennies. Adoptant une approche comparatiste, elle repose sur l’étude du Parti socialiste français, du Parti social-démocrate allemand et du Parti travailliste britannique. En partant du projet de Troisième voie proposé par Tony Blair et les modernisateurs du New Labour, il s’agit de montrer la mutation doctrinale et programmatique de ces partis. Ceux-ci, avec des divergences et des spécificités nationales, ont, dans les programmes adoptés et les politiques gouvernementales menées, convergé vers une même orientation d’ensemble, marquée par un accueil beaucoup plus favorable aux thèses libérales. Cette prise de distance par rapport au modèle traditionnel pour tendre vers un paradigme social-libéral ne signifie pas pour autant l’abandon des valeurs propres à la social-démocratie. Les partis concernés ont essayé de s’adapter au nouveau contexte économique et social tout en préservant les principes et les idéaux sociaux sur lesquels ils se sont construits. Le socle identitaire de cette famille politique demeure ainsi largement préservé. Cette évolution idéologique s’accompagne d’une mutation des organisations partisanes qui l’accomplissent. Celles-ci ont connu à la fois une modification de leur sociologie, électorale et militante(caractérisée par une désaffection des soutiens traditionnels), et une diminution de leur ancrage dans la société liée à la baisse du nombre d’adhérents et à l’éloignement par rapport aux syndicats. Leur place au sein des systèmes partisans nationaux est également remise en cause : dans la recherche du bon positionnement sur l’échiquier politique, la question des alliances avec les autres partis constitue alors un enjeu essentiel. Le mode de fonctionnement de ces organisations a enfin lui aussi connu des modifications significatives. Les réformes internes menées par les dirigeants tendent à valoriser l’adhérent et accroître son rôle ; de nouvelles pratiques militantes, plus individualistes, apparaissent. La fonction et la spécificité de ces partis s’en trouvent diminuées. / The thesis aims to understand the situation of european social democracy and its evolution over the last two decades. Taking a comparative approach, it is based on the study of French Socialist Party, the German Social Democratic Party and the British Labour Party. Beginning from the Third Way project proposed by Tony Blair and New Labour modernizers, the matter is to show the doctrinal and programmatic transformation of these parties. These, with some differences and national characteristics, in the programs and policies undertaken, have converged towards the same overall direction, marked by a much more favorable reception to liberal theories. This distancing from the traditional model to move towards a social-liberal paradigm does not necessary mean the abandonment of values belonging to the Social Democrats. The parties involved have tried to adapt to new economic and social context while preserving the principles and social ideals on which they are built. The base of this political family’s identity remains largely well preserved. The ideological evolution goes with a mutation of partisan organizations who realize it. These have experienced both a change in their sociology, electoral and activist (characterized by a dis like of traditional supporters), and a decrease from their roots in society related to the decline in membership and distance against unions. Their position within the party systems is also questionned : in search of good positioning on the political spectrum, the question of alliances with other parties is then a key issue. The modus operandi of these organizations has finally also experienced significant changes. Internal reforms undertaken by the leaders tend to enhance the member and increase its role and new militant practices, more individualistic, appear. The function and specificity of these parties have diminished.
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