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La "FOUTERIE" versus les émois grandiloquents : étude de l'évolution du langage libertin à travers Le sopha de Crébillon fils et La philosophie dans le boudoir de SadeLavoie, Liette January 2007 (has links) (PDF)
Le libertinage, en plus d'être associé à une esthétique littéraire circonscrite à quelques décennies, a été un art de vivre, une étape cruciale dans le processus d'émancipation de l'Homme. Ce sont les libertins qui, à partir du XVIIe siècle, ont posé un regard critique sur tout ce qui se présentait comme une entrave à la liberté, sur les tyrannies religieuses, politiques, intellectuelles ou morales. Les pulsions physiques ayant subi de graves oppressions pendant l'Ancien Régime, il était inévitable que la sexualité devienne un enjeu majeur, voire le symbole même de l'affirmation de soi. Les romans libertins, qui remportent un franc succès malgré les interdits dont ils sont frappés, sont toutefois bien davantage qu'une présentation de scènes de débauche. Ils mettent en place des stratégies stylistiques et rhétoriques qui visent à dire la sexualité et, ultimement, à influencer les mentalités. Cette langue libertine se révèle être feutrée ou audacieuse, flamboyante, hypocrite ou irrévérencieuse selon les périodes qu'elle traverse. En effet, des débuts de l'époque libertine à sa chute irrémédiable au tournant du siècle, en passant par son apogée vers les années 1730, cette langue subit des métamorphoses foudroyantes que nous avons choisi d'analyser à partir de deux romans représentant les moments-clés. Rédigé en 1739 dans une langue fleurie et grandiloquente, Le Sopha de Crébillon fils incarne l'esprit de la période dorée du libertinage alors que La Philosophie dans le boudoir de Sade, paru en 1795, est plutôt saturé de mots interdits et d'idées scandaleuses qui laissent entrevoir l'émergence de l'écriture moderne. Les écarts entre ces oeuvres, tant en ce qui concerne le sujet et le style que le contact avec le lecteur, nous permettront de cerner les objectifs recherchés par les deux auteurs. Se détachant d'une part graduellement des anciens modes de pensée, ces écrivains manifestent un attachement marqué pour certaines réflexions du XVIIIe siècle. Nous nous intéresserons donc, dans un premier temps, aux emprunts faits aux discours philosophiques, techniques rhétoriques et lieux communs de la conversation mondaine afin de déterminer si leur entreprise de séduction se base davantage sur l'art de plaire ou sur celui de persuader. Nous poursuivrons par l'analyse des traits stylistiques qui les distinguent de la norme langagière de leur époque. Notre démarche procèdera de l'analyse minutieuse des marques textuelles comme le lexique et les figures afin de cerner le style de chacun. Si les écarts de Crébillon manifestent une tendance à camoufler les critiques sociales derrière l'ambiguïté et l'ironie, ceux de Sade visent à détruire les normes langagières par un excès de crudité. Nous verrons enfin si ces deux ouvrages licencieux s'inscrivent dans le genre pornographique. De plus en plus modernes d'autre part, les auteurs des Lumières commencent à réaliser l'importance du lectorat et à développer des techniques de communication. Nous nous intéresserons dans un troisième chapitre à la structure dialogique qui implique le lecteur dans Le Sopha, aux stratégies de répétition qui visent à anéantir sa sensibilité dans La Philosophie dans le boudoir, ainsi qu'à la présence commune de personnages-lecteurs qui ont pour objectif d'indiquer le mode de lecture à adopter. Nous constaterons enfin que cette conception de la littérature comme outil pour critiquer, imposer son individualité et influencer le public évolue rapidement vers la Modernité. Bref, il s'agit de voir comment ces deux écrivains ont participé à la transformation de la langue libertine en langue moderne. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Libertin, Liberté, Langue, Lumières, Dix-huitième siècle, Crébillon, Sade.
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Le père jésuite François Garasse : un écrivain engagé du premier dix-septième siècle / Father Garasse (1585-1631) : a committed writer in the first 17th centuryMenand, Julie 26 November 2016 (has links)
Le Père Jésuite François Garasse reste un écrivain du premier XVIIe siècle assez connu et peu étudié en dépit de son abondante production polémique, publiée entre 1614 et 1626. Son œuvre est réputée illisible, par les valeurs qu’elle défend et la violence qu’elle déploie, par sa longueur et son manque de consistance, par son style même, enfin. Cependant, les travaux sur le libertinage ont conduit à s’intéresser à la figure du libertin telle qu’il la dessine dans sa Doctrine curieuse. De telles études invitent à reconsidérer le Père Garasse, qui apparaît comme le jésuite polémiste le plus lu et le plus connu entre 1617 et 1626, et comme un prédicateur à succès. L’ensemble de son œuvre, cependant, ne fait encore à ce jour l’objet d’aucune étude spécifique. Le Père Garasse, qui participe à l’ensemble des querelles de son temps, est étudié ponctuellement, de façon fragmentaire, et n’est que très peu analysé en tant que tel. Ce projet se propose d’inverser les perspectives, en s’intéressant au Père Garasse, non pas sous l’angle du libertinage ou du jansénisme naissant, mais sous l’angle qui est le sien, celui de la Réforme catholique et de ses combats, celui de la Compagnie de Jésus et de ses intérêts. Il s’agit d’envisager son œuvre polémique dans son ensemble et pour elle-même, d’un point de vue double, philosophique, théologique et moral d’une part, littéraire d’autre part ; il s’agit de s’attacher à établir s’il existe une pensée du Père Garasse, et à déterminer les formes par lesquelles elle s’énonce. Son œuvre, essentiellement polémique, est également à étudier dans le rapport qu’elle tisse avec les autres œuvres de son temps, qu’il s’agisse de rapports d’opposition, ou de filiation. Ce projet vise donc à mettre en perspective l’œuvre du Père Garasse, à la replacer dans le contexte de son époque, polémique et rhétorique, pour mieux en dégager la spécificité littéraire et philosophique. / Father François Garasse remains a jesuit writer of the first seventeenth century quite known and little studied, despite its abundant controversy production, published between 1614 and 1626.His work is deemed illegible, by the values it defends and the violence it deploys, by its length and lack of consistency, by its style, finally. However, works on libertinism led to interest in the figure of the libertine as he draws it in his Doctrine curieuse . Such studies invite to reconsider Father Garasse, which appears as the jesuit polemicist most read and most famous between 1617 and 1626, and as a successful preacher. His work, however, has not been studied yet in a whole. Father Garasse, who participates in all the quarrels of his time, is the subject to intermittent, piecemeal analysis. This project aims to reverse perspectives, focusing father Garasse, not in terms of libertinism or nascent Jansenism, but from his angle : Catholic Reformation and its fighting, Society of Jesus and its interests. His polemical work will be considered as a whole and for herself, in a double point of view, philosophical, theological and moral on one hand, and literary on the other hand ; the aim is to establish if there is a thought of Father Garasse, and to identify the ways in which it is stated. The link between his work, essentially polemical, and other works of his time will also be considered, whether adversarial or affiliation. This project aims to put into perspective the work of Father Garasse, to replace it in the polemic and rhetoric context of his time, in order to better identify his literary and philosophical aspect.
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Les contes en vers au XVIIIème siècle / The 18th century verse talesTomas, Stéphanie 07 December 2011 (has links)
Cette thèse se propose d’étudier les contes en vers au XVIIIème siècle, production foisonnante et féconde mais qui n’a jamais fait l’objet d’une analyse d’ensemble. Véritable phénomène de mode, comme le conte de fées qui le précède, le conte en vers est pratiqué par les auteurs reconnus, à l’image de Voltaire, comme par les plumes de second ordre, tel Grécourt, l’auteur le plus prolifique du temps. Genre marginal non codifié par les théoriciens et décrié par les tenants de l’orthodoxie littéraire, le récit versifié, qui relève de la poésie fugitive, se présente comme une émanation directe de l’art de la conversation si prisé à l’époque qu’il impose des thèmes aux écrivains et modèle la poétique des textes. Oscillant entre divertissement mondain et genre littéraire à part entière, témoignant de la crise de la poésie au siècle des Lumières, le conte en vers incarne la recherche d’une nouvelle voie poétique empreinte d’humilité, de légèreté et de simplicité et récusant la gravité et le sublime. Notre travail, qui se limite aux textes imprimés, adopte successivement trois perspectives : sociologique, historique et générique. Poésie de société, création collective et sérielle, le conte manifeste le goût du persiflage et du badinage propre à l’époque. L’approche diachronique vise quant à elle à éclairer les temps forts de la vogue du conte de 1715 à la Révolution mais aussi à dégager une continuité transhistorique en déterminant les sources ainsi que la postérité du genre. Le conte est enfin envisagé dans son rapport aux autres genres qu’il se plaît à imiter et à détourner. Libertin par sa philosophie, le conte l’est surtout par son écriture allusive et subversive. / This thesis means to study the 18th century verse tale, a rich and diverse work which has never been the subject of an overall analysis. A real fashion phenomenon, just like the fairy tale that preceded it, the verse tale was practiced by well-known authors (Voltaire) as well as second rate writers such as Grécourt, the most prolific. The narrative put into verse was a minor genre with no code which was disparaged by the supporters of literary orthodoxy. It falls within the province of transient poetry and comes straight from the art of conversation, which was so highly prized at the time that it imposed themes on writers and shaped the poetics of the texts. Between refined entertainment and fully-fledged literary genre, the verse tale, which underlines the crisis poetry was going through at the Age of the Enlightenment, embodies the search for a new poetic way marked by humility, lightness and simplicity and objecting to solemnity and the sublime. Our work, which is limited to printed texts, adopts three different angles: successively, the sociological, historical and generic angles. Tales, which are society poems and collective and serial works, are an indication of the taste for mockery and banter characteristic of this time. As for the diachronic approach, it aims at throwing light on the peaks of the vogue for tales from 1715 to the Revolution but also at bringing out a transhistoric continuity by establishing the origins as well as the posterity of the genre. Tales are also viewed in connection with the other genres it delights in imitating and twisting. They are libertine because of their philosophy but above all because of their allusive and subversive writing.
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Casanova, instituteur de morale ? : science des moeurs et fiction de soi dans l'Histoire de ma vie / Casanova, moral's teacher ? : science of manners and social behaviours and fiction of self in Story of my lifeDenieul, Séverine 20 October 2017 (has links)
Cette thèse se propose d'étudier l'interaction existant entre connaissance de soi, des autres et du monde dans l'Histoire de ma vie de Casanova. Souvent considérée comme un immense « tableau de mœurs » de la société du dix-huitième siècle, on a pourtant peu évalué ses dimensions historiques, sociologiques et philosophiques. Or, elle constitue une étape intéressante dans l'histoire littéraire, tout en occupant une place à part : en effet, le Vénitien n'est ni un moraliste au sens classique du terme, ni un théoricien des mœurs comme Voltaire. Son œuvre parvient pourtant peut-être mieux que ces deux modèles à rendre compte de la complexité du réel, et ce grâce à une « science des mœurs » (telle qu'elle a par exemple été théorisée par Charles Duclos dans ses Considérations sur les mœurs de ce siècle) qu'il expérimente non seulement sur lui-même, mais aussi sur autrui. Casanova entretient néanmoins l'ambiguïté sur ses intentions : faut-il prendre au sérieux cet « instituteur de morale » qui prétend livrer à ses lecteurs un « miroir magique » pour qu'ils puissent s'y mirer et, éventuellement, se corriger ? Il convient d'examiner comment se crée cet ethos de l'instituteur dans les écrits philosophiques critiques de Casanova (l'Essai de critique sur les sciences, sur les mœurs et sur les arts, notamment) et dans quelle mesure cette construction de soi peut s'appliquer à l'Histoire de ma vie. Ceci nous amène à un troisième niveau d'analyse : celui qui met en jeu les interactions entre les fictions de soi (et, au premier chef, les modèles romanesques) auxquelles Casanova fait appel pour rendre compte de la réalité dans ses Mémoires et la théorisation qu'il fait de sa propre expérience. / This thesis surveys the connexion between three formes of knowledge: of self, of others and of the world in Casanova's Histoire de ma vie. Often regarded as a great “picture of manners” of 18th century society, its historical, sociological and philosophical dimensions have been slightly appraised, though. Nevertheless, his autobiographical work stands as an remarkable moment in the history of litterature, and in the same time merits a place of his own, for the Venitian is neither a moralist in the classical sense of the word, nor a theorist of manners such as Voltaire. However, he is maybe more gifted than these two models to give account of the complexity of real, thanks to a “science of manners” (as it had been theorized, for instance, by Charles Duclos in his Considérations sur les moeurs de ce siècle) that he implements not only in himself, but also in his fellow men. Nevertheless, Casanova remains unclear about his intentions: should we take seriously this “moral teacher” who wishes to offer his readers a “magical mirror” so they would gaze at -and eventually even correct- themselves? It is worth considering how this ethos of the teacher arises in the philosophical writings of Casanova (most of all, the Essai de critique sur les sciences, sur les moeurs et sur les arts) and in what degree this construction of self can be applied to Histoire de ma vie. This leads us to a third level of analysis: the connexion existing between the fictions of self used by Casanova (first of all, models out of novels) to give account of reality in his Mémoires and his theorisation of his own life.
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Écrire « sans conséquence » ? Stratégies d’écriture et ambiguïtés de la figure d’auteur dans l’œuvre de Casanova (1752-1798) / “A man of no consequence” : writing strategies and ambiguities of the auctorial figure in Casanova’s work (between 1752 and 1798)Brin, Raphaëlle 13 March 2019 (has links)
L’invention du mythe casanovien se fonde sur l’occultation de l’écrivain : elle entre en contradiction avec une ambition poursuivie pendant plusieurs décennies par le Vénitien, à la faveur d’une œuvre polygraphique. Dans un siècle où la condition des « gens de lettres » subit des transformations cruciales, Casanova échappe pour l’essentiel aux instances de légitimation. L’échec de la reconnaissance n’est pas étranger aux contradictions dont il investit la figure de l’écrivain. Cette étude interroge plus spécifiquement son rapport à la notion d’auteur, envisagée sous les deux pôles de l’auctorialité et de l’autorité. Entre « refus des conséquences » et « inconséquence », l’auteur s’élabore sous sa plume comme une instance labile et fuyante. Nous nous sommes intéressée aux logiques permettant de rendre compte de cette instabilité. Les habitudes de lecteur de Casanova comme ses pratiques d’écriture révèlent en outre un écrivain travaillé par une conception stratégique de la littérature. Nous avons cherché à explorer ces stratégies d’écriture et à en mesurer les effets dans le corpus philosophique et autobiographique. À sa manière, depuis la marge, Casanova est un miroir des paradoxes et des ambiguïtés de son temps : son œuvre offre un point de vue singulier sur l’évolution des sensibilités et des esthétiques, ainsi que sur les bouleversements qui affectent, au cours du siècle, le statut des écrivains, leurs relations avec les autorités ou avec le public. / The invention of the Casanovian myth is based on the writer's occultation. It contradicts an ambition pursued for several decades by the Venetian. In a time when the condition of the “man of letters” is undergoing crucial transformations, Casanova’s successive attempts to achieve recognition in various literary genres were not successful. This study more specifically questions his relationship with the notion of author, considered under the two poles of auctoriality and authority. Between the "refusal of consequences" and "inconsistency", the author appears, in Casanova’s works, as a labile and evasive instance. The instability of his positions is linked to tactical constraints and epistemological biases, but also to a playful and theatrical conception of existence. Casanova's reading habits and writing practices reveal a writer haunted by a strategic conception of literature. The study focuses on these writing strategies, both in the philosophical and autobiographical works, and aims to understand their effects. Long marginalized, Casanova's work offers nevertheless a unique perspective on the evolution of sensibilities and aesthetics over the century, as well as on the upheavals that affect the status of writers, their relationship with the authorities or with the "public".
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Échos sadiens dans la littérature contemporaine : énoncé d’une nouvelle économie politique / Sadean echoes in contemporary literature : statement of a new political economySteiner, Liza 28 June 2016 (has links)
Ce travail interroge les points de convergence existant entre l’œuvre du Marquis de Sade et celle d’un corpus d’écrivains contemporains : Tony Duvert, Catherine Millet, Aldo Busi, Elfriede Jelinek, James Graham Ballard, Bret Easton Ellis, Don DeLillo et Nelly Arcan. En effet, l’hypothèse surgie de la scène sadienne alliant sexualité et économie trouve un écho dans la littérature contemporaine. Mais la structure sociale, libérale et individualiste, qui s’y trouve décrite, engage des protocoles de lecture différents. De la posture élitaire de libertins sadiens mettant en danger les fondements de la société, au nivellement démocratique impliquant un nouveau conformisme, se joue une mutation des rapports intersubjectifs. En nous livrant des personnages soumis à la tyrannie du consumérisme, les auteurs de ce corpus redéfinissent l’économie des passions et de la jouissance. De la numération des partenaires à une production sexuelle devenue production économique, notre corpus fait valoir le désir comme un analyseur social des nouveaux rapports de violence. Si les stratégies narratives de nos auteurs varient, les gestes d’écriture concourent tous à déjouer ce nouvel Éros mortifère. / This work studies the ground shared by the work of the Marquis de Sade and a corpus of works by contemporary writers : Tony Duvert, Catherine Millet, Aldo Busi, Elfriede Jelinek, James Graham Ballard, Bret Easton Ellis, Don DeLillo and Nelly Arcan. Sade’s hypothesis of a combination of sexuality and economy finds echoes in contemporary literature. But the social, liberal and individualistic structure which such literature describes entails different reading protocols. From the elitist posture of Sadian libertines, which endangers the society’s foundations, to democratic leveling, which involves a new conformism, we can see a mutation of the intersubjective relations in progress. The authors of this corpus redefine the economy of passion and the economy of enjoyment by presenting us with characters subjected to the tyranny of consumerism. From the enumeration of sexual partners to a sexual production turned into economic production, our corpus highlights desire as a mode of analysis of new violence within society. The authors in our corpus may not use the same narrative strategies, but their respective ways of writing all contribute to defeating this deadly new Eros.
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Don Juan en France au XXe siècle : réécritures d'un mythe.Gournay, Aurélia 01 July 2013 (has links) (PDF)
Né en 1630, sous la plume du moine espagnol Tirso de Molina, le personnage de Don Juan n'a cessé d'inspirer les auteurs, au point de devenir un véritable mythe littéraire. On ne saurait, désormais, l'évoquer sans mentionner quelques œuvres majeures, telles que le Dom Juan de Molière ou le Don Giovanni de Mozart. S'il est difficile de trouver, au 20ème siècle, des réécritures du scénario mythique susceptibles de rivaliser avec ces illustres noms, il est indéniable que ce dernier demeure productif. La France offre, à elle seule, des preuves de cette vitalité. En effet, l'histoire de Don Juan continue à inspirer les auteurs. Elle semble même avoir conquis de nouveaux genres littéraires : longtemps cantonné au théâtre, c'est, pourtant, dans le genre romanesque que le héros mythique trouve actuellement ses traitements les plus originaux.Mais ces réécritures littéraires sont enrichies, au 20ème siècle, par deux apports fondamentaux. La critique, tout d'abord, qui multiplie les angles d'approche sur le mythe et entretient, à son tour, un dialogue fertile avec les œuvres de fiction. Cette dimension réflexive renouvelle considérablement le regard porté sur la fable donjuanesque. Le cinéma, ensuite, qui, en s'emparant du mythe, en propose de nouvelles lectures. Cependant, cette productivité ne doit pas occulter un constat : pour s'adapter à notre époque, le canevas mythique a souffert de nombreuses modifications. Ces dernières sont-elles la preuve de la plasticité du mythe et la garantie de sa survie ou, au contraire, des étapes pouvant aboutir à sa déconstruction ? Il importera de se demander, en définitive, si Don Juan ne risque pas d'être victime de la fascination qu'il inspire.
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Usages de l'épistolaire dans la littérature française du XVIIIe siècle (Crébillon fils, Rétif de la Bretonne, Laclos)Pinon, Elsa 08 1900 (has links)
La scène littéraire du XVIIIe est marquée par la profusion des romans épistolaires et libertins, qui connaissent un succès parallèle. Par l'imposition d’une structure communicationnelle propre à la lettre, le roman épistolaire trouve la voie de l'introspection et de la subjectivité et prend progressivement certaines libertés quant à l'expression de la passion : si La Nouvelle Héloïse de Rousseau et les romans anglais tels que la Clarissa de Richardson contribuent à accroître la popularité du roman par lettres, la quantité de romans épistolaires qui délaissent le thème de l’amour « pur » au profit de la peinture des exploits libertins témoigne de l’engouement du public pour ce genre nouveau. Selon nous, le roman épistolaire libertin relève d’une association particulièrement probante qui fait de la lettre le support privilégié du récit des anti-héros libertins. La recherche d’authenticité en littérature fait de la lettre un moyen d’expression privilégié, tandis que les conséquences d’une société en pleine mutation occupent une place particulière dans les récits libertins. Nous postulons une adéquation spécifique entre les deux genres : la subjectivité de la lettre permet au libertin de s’exprimer sans filtre narratif, tandis que le principe libertin de l’intrusion d’un tiers (dans les aventures amoureuses ou, comme ici, dans la correspondance) permet au lecteur de prendre connaissance de l’ensemble des lettres. Notre étude portera sur trois romans qui associent de différentes façon la parole du libertin à l’épistolaire : Les Heureux Orphelins de Crébillon, Le Paysan et la Paysanne pervertis de Rétif de la Bretonne et Les Liaisons dangereuses, de Laclos. / The eighteen-century literary scene is marked by the success of both epistolary and libertine novels. Through the imposition of a communicational structure specific to letters, the epistolary novel deals with introspection and subjectivity, and takes some liberties with the expression of passion: if La Nouvelle Héloïse by Rousseau and English novels such as Clarissa by Richardson contribute to the popularity of the epistolary novels, the aforementioned novels forgo the theme of “pure” love in order to describe the exploits of libertine characters. This major shift provokes the interest of the public towards this new genre. We think that letters are used as the favoured medium for the libertine’s narrative because of the successful combination of epistolary and libertine novels. The search for authenticity in literature makes letters the most pertinent means of expression, while the consequences of a changing society occupy a particular place in libertine novels. We suggest a specific compatibility between the two genres: the subjectivity that is inherent in letters allows the libertine character to express himself without any apparent narrative filter, and the libertine’s principle of intrusion allows the reader to access all the letters. The novels in our study (Les Heureux Orphelins by Crébillon, Le Paysan et la Paysanne pervertis by Rétif de la Bretonne et Les Liaisons dangereuses by Laclos) each associate the libertine’s speech and epistolarity in a different way.
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Don Juan en France au XXe siècle : réécritures d'un mythe. / Don juan in france in the 20th century : rewritings of a myth.Gournay, Aurélia 01 July 2013 (has links)
Né en 1630, sous la plume du moine espagnol Tirso de Molina, le personnage de Don Juan n’a cessé d’inspirer les auteurs, au point de devenir un véritable mythe littéraire. On ne saurait, désormais, l’évoquer sans mentionner quelques œuvres majeures, telles que le Dom Juan de Molière ou le Don Giovanni de Mozart. S’il est difficile de trouver, au 20ème siècle, des réécritures du scénario mythique susceptibles de rivaliser avec ces illustres noms, il est indéniable que ce dernier demeure productif. La France offre, à elle seule, des preuves de cette vitalité. En effet, l’histoire de Don Juan continue à inspirer les auteurs. Elle semble même avoir conquis de nouveaux genres littéraires : longtemps cantonné au théâtre, c’est, pourtant, dans le genre romanesque que le héros mythique trouve actuellement ses traitements les plus originaux.Mais ces réécritures littéraires sont enrichies, au 20ème siècle, par deux apports fondamentaux. La critique, tout d’abord, qui multiplie les angles d’approche sur le mythe et entretient, à son tour, un dialogue fertile avec les œuvres de fiction. Cette dimension réflexive renouvelle considérablement le regard porté sur la fable donjuanesque. Le cinéma, ensuite, qui, en s’emparant du mythe, en propose de nouvelles lectures. Cependant, cette productivité ne doit pas occulter un constat : pour s’adapter à notre époque, le canevas mythique a souffert de nombreuses modifications. Ces dernières sont-elles la preuve de la plasticité du mythe et la garantie de sa survie ou, au contraire, des étapes pouvant aboutir à sa déconstruction ? Il importera de se demander, en définitive, si Don Juan ne risque pas d’être victime de la fascination qu’il inspire. / Born in 1630 from the Spanish monk Tirso de Molina’s quill, the character of Don Juan has never stopped inspiring writers to the point of becoming a true literary myth. Nowadays, one could not evoke it without mentioning a few masterpieces such as Dom Juan by Molière or the opera Don Giovanni by Mozart. Even if it is hard to find in the 20th century, rewritings of the mythical scenario that can vie with these illustrious names, it is however undeniable that it remains very productive. France itself gives numerous proves to this vitality. Indeed, the story of Don Juan keeps on inspiring authors. It even seems to conquer new literary genres: confined for a long time to theatre only, it is however in the domain of fiction that the mythical hero experiences nowadays his most original uses.But these literary rewritings are completed and enriched in the 20th century by two essential contributions. Firstly reviews have multiplied the different views on the myth and have maintained fertile conversations with fictional works. The birth in the literary world of this reflexive dimension considerably transforms the vision shared on this Don Juan fable. Secondly, the cinema embraces the myth and offers new reading propositions. However this productivity should not overshadow this fact: the myth has been adapted to our times. It has undergone many transformations. Are they the proof of the myth’s plasticity and the warrant of its survival or, on the contrary, are they steps that might lead to its destruction? At the end of the day, will Don Juan risk to be the victim of the fascination it inspires?
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Le cheminement de la parole libertine / The Evolution of libertin speechChampion, Julie 22 November 2010 (has links)
Le libertinage semble avoir toujours été méconnu, caricaturé et considéré comme un mouvement sans envergure philosophique. Cependant, si la notion de libertinage s’est construite sur la vision négative de ses détracteurs, elle a néanmoins des fondements idéologiques, philosophiques et stylistiques solides mais souvent incompris, car les libertins ont toujours refusé toute forme de dogmatisme. Ils ne proposent donc pas un système philosophique mais un mode de pensée dans lequel le lecteur doit pouvoir élaborer sa propre vision du monde ainsi qu’un modèle idéal de vie et de sagesse. Cette continuité a été mise au jour par la critique actuelle chez les libertins du dix-Septième siècle, que l’on nomme « érudits » depuis la thèse de René Pintard en 1943. Cependant, la périodisation scinde le mouvement libertin en deux et nie la possibilité d’une continuité entre les auteurs libertins du dix-Septième siècle et ceux du dix-Huitième siècle considérés comme mineurs. A traves l’étude de quatre œuvres libertines des dix-Septième et dix-Huitième siècles (Les États et Empires de la Lune et du Soleil de Cyrano de Bergerac, Dom Juan de Molière, Thérèse philosophe de Boyer d’Argens et les trois versions de Justine de Sade) et leur confrontation aux textes théoriques et critiques qui définissent les enjeux du libertinage, cette continuité est mise en avant et étudiée dans cinq directions fondamentales : le refus des croyances, la valorisation d’une démarche scientifique, la relativisation des valeurs, l’existence d’une herméneutique matérialiste et la constitution d’un idéal politique, social et philosophique. / It seems that libertinism has always been misread, distorted and regarded as a movement with a limited scale. However, even if the establishment of the notion of libertinism was based on the negative vision spread by its detractors, it was actually a strong ideology, philosophy and style that was often misunderstood because the libertins always denied all kind of dogma. Therefore, they do not propose a philosophical model but a way of thinking in which the reader has to figure one’s own vision of the world as well as an ideal model of life and wisdom. This continuity was revealed by the contemporary criticism of the libertins from the seventeenth century, that we name “Scholars” since the thesis developed by René Pintard in 1943. But the chronology divides the movement in two periods and denies the possibility of a continuity between the libertine authors from the seventeenth century and those from the eighteenth century, regarded as minors authors. Through the study of four libertine pieces from the seventeenth and the eighteenth centuries (Les États et Empires de la Lune et du Soleil by Cyrano de Bergerac, Dom Juan by Molière, Thérèse philosophe by Boyer d’Argens and the three versions of Justine by Sade) and through their comparison with the stakes of libertinism defined by the theoretical texts and criticism, this continuity is highlighted and studied in five fundamental ways : refusal of beliefs, the promotion of a scientific approach, putting common values in perspective, the existence of a materialistic hermeneutics and the constitution of a political, social and philosophical ideal.
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