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Histoire, Révolution et esthétique : le temps et ses représentations dans le Tableau de Paris et le Nouveau Paris de Louis Sébastien Mercier / History, Revolution and Aesthetics : time and its Representations in Louis Sébastien Mercier’s Tableau de Paris and Nouveau Paris

Boucher, Geneviève 29 January 2010 (has links)
Cette thèse porte sur les représentations du temps historique dans deux œuvres panoramiques de Louis Sébastien Mercier (1740-1814), soit le Tableau de Paris, publié entre 1781 et 1788, et le Nouveau Paris, publié en 1798. Ces deux œuvres partagent une visée commune (faire le portrait physique et moral de Paris et écrire l’histoire du temps présent), mais, comme elles sont séparées par la Révolution française, elles présentent deux univers distincts. Il s’agit d’une part, d’étudier le foisonnement des représentations du temps chez Mercier et, d’autre part, de faire voir comment elles se modifient sous l’impact de la Révolution, qui oblige les contemporains à réévaluer leur place dans l’histoire. L’imaginaire temporel est abordé dans ses configurations variées et dans ses apories : l’œuvre panoramique de Mercier met en scène une série de tensions entre le passé – qui est tantôt rejeté, tantôt appelé – et le futur – qui apparaît soit comme l’horizon du progrès, soit comme le tournant de l’apocalypse. C’est toutefois le présent qui agit comme point focal de l’imaginaire temporel merciérien : il est le prisme à travers lequel l’auteur aborde les autres entités. Dans son désir de capter l’extrême contemporanéité, Mercier complexifie le rapport entre le monde ambiant et l’écriture qui tente de le fixer. Pris dans la tourmente révolutionnaire, il cherche à percer l’opacité des événements et fournit dans le Nouveau Paris l’une des premières histoires de la Révolution. Au moment où le présent acquiert dans son œuvre un statut d’objet historique, il devient également un objet esthétique : l’histoire présente, dans sa grandeur chaotique, remplace la nature comme source de sublime. / This dissertation analyzes the representations of historical time in two of Louis Sébastien Mercier’s panoramic works, that is the Tableau de Paris, published between 1781 and 1788, and le Nouveau Paris, published in 1798. These two works share a common goal (drawing the capital’s moral and physical portrait and writing the history of present time), but, since they are separated by the French Revolution, they offer two distinct universes. The aim of this dissertation is to study the representations of time in Mercier’s work and to evaluate how they change after the 1789 Revolution, a major event that greatly modifies the way contemporaries conceive their place in history. Temporal imagination is analyzed through its multiple configurations and aporias : Mercier’s panoramic work operates a constant tension between the past, that is sometimes rejected, sometimes glorified, and the future, conceived either as the horizon of a stable and positive evolution or as the turning point of Apocalypse. Nonetheless, it is the present that plays the main part in the author’s temporal imagination and that gives intelligibility to the other entities. In his desire to capture extreme contemporaneousness, Mercier makes more complex the relationship between writing and the ever changing reality it tries to fix. Caught in the revolutionary storm, he seeks to go beyond the events’ opacity and produces in le Nouveau Paris one of the first history of the Revolution. As it acquires an historical status, present history also becomes an aesthetical object : in its chaotic greatness, it replaces nature as a source of sublime.
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Transmettre l'histoire pour former les citoyens : écriture et réécriture des livres d'histoire pour la jeunesse dans l'espace germanophone et en France (1760-1800) / Conveying Public Spirit Though History : Study of the Circulation of Historical Texts for the Young People in the German-speaking Area and France (1760-1800)

Pujo, Pauline 28 November 2015 (has links)
Au fil des bouleversements politiques qui marquent l'espace germanophone et la France entre 1760 et 1800, la transmission du savoir historique voit ses missions, ses contenus et ses modalités profondément transformés. Répertoire d'exemples préparant les futurs souverains à l'exercice du pouvoir, l'enseignement de l'histoire s'insère dans le cadre d'États-nations qui réforment leurs systèmes éducatifs et intègrent une part grandissante de leur population dans la sphère politique. De fortes relations intertextuelles se tissent alors entre les livres d'histoire pour la jeunesse allemande et française – réécritures, traductions, compilations, synthèses, extensions, reprises de textes anciens ou étrangers re-contextualisés dans de nouvelles situations pédagogiques et politiques, qui contribuent à inventer le citoyen/Staatsbürger moderne. Deux formes de représentation sont examinées : les recueils d'histoires exemplaires, et à travers eux les recompositions des rapports entre morale et politique, et les tableaux synoptiques, outils pédagogiques qui mettent en lien les modèles politiques avec des modes d'ordonnancement des faits. Entre émancipation et discipline, ces deux formes induisent différents usages pédagogiques et modes de lecture par l'éducateur et par l'élève. Ces pratiques du texte peuvent à leur tour être modifiées selon les fonctions attribuées à la transmission de l'histoire voulues par le contexte politique : formation de futurs fonctionnaires, éveil de l'enthousiasme chez le citoyen-soldat ou encore complément à la lecture de la presse pour le jeune adulte – fonctions qui impliquent des définitions plus ou moins inclusives de la citoyenneté. / In a time of political upheaval in the Germanies and France, the transmission of historical knowledge underwent a profound transformation that affected its aims, its contents as well as its methods. In earlier periods, history was a collection of examples written as a guide for future sovereigns in order to compensate for their lack of experience. Between 1760 and 1800, an increasing proportion of the population was integrated into the political sphere, especially through gradual reforms in education in the emerging nation states. German and French authors copied, rewrote, synthesized, compiled and expanded upon one another's handbooks or children's books. They also reused and updated older teaching material, thus helping to redefine citizenship. Two forms of historical representation are analyzed: firstly, collections of exemplary stories – and through them the changing relationships between morality and politics. Secondly, such educational tools as timelines and more elaborated forms of historical overviews highlight the links between political models and the presentation of historical facts. Between emancipation and discipline, both forms induced different uses and reading modes from educator and pupil respectively. These uses could be modified according to the functions assigned to the transmission of history in the various political contexts: the training of future officials, the awakening of patriotic enthusiasm in the citizen-soldier or the introduction to a critical reading of the press for young adults – functions that implied a wide range of inclusive or exclusive definitions of citizenship.
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Mgr François Gaspard de Jouffroy-Gonsans, évêque zélé des Lumières face à la Révolution (1721-1799) / François Gaspard de Jouffroy-Gonsans, a zealous bishop of the Enlightenment against the Revolution (1721-1799)

Brilland, Xavier 26 September 2013 (has links)
Mgr François-Gaspard de Jouffroy-Gonsans appartient au corps épiscopal français engagé dans cette époque de transition que constitue la seconde moitié du XVIIIème siècle. Cette thèse vise à appréhender l’individualité de ce prélat à partir de sa pratique épiscopale, mais aussi sous l’angle de son engagement social, politique et religieux, et de sa personnalité tantôt vantée, tantôt décriée. Le parcours ecclésiastique atypique de ce cadet de noblesse provinciale est retracé en étudiant les réseaux qui ont porté sa carrière. Nommé en 1774 sur le siège de Gap puis transféré sur le siège plus prestigieux du Mans dès 1778, Mgr de Jouffroy-Gonsans apparaît comme un laboureur et un administrateur de diocèse. Soucieux de l’amélioration de la pratique des fidèles et de la réforme du clergé dont il a la charge, il demeure très attaché à l’unité décisionnelle et gallicane du corps épiscopal français. Son action diocésaine se révèle être le fruit d’une adaptation de l’ecclésiologie tridentine aux idées des Lumières. Elu aux Etats généraux de 1789, et député siégeant à la droite de l’Assemblée constituante, il s’engage dans une première contre-révolution se limitant au domaine religieux. En exil à partir de 1792, il poursuit son administration diocésaine et organise un système missionnaire permettant de poursuivre une réforme du clergé et de maintenir dans le Maine le culte catholique durant la période révolutionnaire. / François-Gaspard de Jouffroy-Gonsans belongs to the French episcopal body involved in the second half of the eighteenth century, a time of transition. The objective of this thesis is to understand the individuality of this prelate from the angle of his Episcopal practice, but also of his social, political and religious commitment, and the way his personality was sometimes praised, sometimes criticized. The atypical ecclesiastical career of this young provincial nobleman is traced when studying the networks which supported his career. After being appointed in 1774 to the seat of Gap and then transferred to the more prestigious seat of Le Mans in 1778, Bishop Jouffroy-Gonsans appears as a farmer and a director of the diocese. As he is anxious to improve the practice of the faithful and the reformation of the clergy which he is responsible of, he is still very attached to the intelligence unit and Gallican French episcopate. His diocesan action proves to be the result of an adaptation of the Tridentine ecclesiology ideas of the Enlightenment. After being elected to the General Estates in 1789, and as a deputy member sitting on the right-side of the Constituent Assembly, he gets involved in a first counter-revolution against the religious field. Exiled in 1792, he carries on his mission in the diocesan administration and organizes a missionary system to keep on reforming the clergy and maintaining Catholic worship in Maine during the revolutionary period.
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L'image de Galilée dans le développement de la philosophie des sciences en France entre 1850 et 1950 : l'exemple de Paul Tannery, de Pierre Duhem et d'Alexandre Koyré / Non communiqué

Gueye, Khalifa 21 June 2010 (has links)
Le mérite et la gloire de Galilée sont largement reconnus par ses commentateurs. La grande majorité des historiens lui octroie la paternité de la science moderne. Mais les lieux communs s’arrêtent à ces considérations. Tout se passe comme si le physicien florentin refusait tout enfermement méthodologique préférant prendre la couleur idéologique de ses exégètes. Il constitue un sujet de premier ordre en philosophie des sciences. Le développement de cette dernière, conçue comme discipline à part entière au début du XXe Siècle, s’est accompagnée en France d’une réflexion accrue sur lascience moderne et la philosophie qui la sous-tend. La glorification rationaliste des Lumières et du positivisme avait fait de Galilée le héros qui a permis de mettre la mécanique classique en lieu et place de l’ancienne physique aristotélicienne. Il était considéré par Comte comme l’inventeur de la Science. Au début du XXe S., le temps des révisions était venu. L’empirisme des Lumières et les faits généraux d’Auguste Comte laissent place à une conception aprioriste de la physique moderne défendue par Paul Tannery. La philosophie des sciences en France telle que nous la connaissons estnée avec les travaux de Tannery et de Gaston Milhaud. Si l’image de Galilée dans la pensée de Tannery est très proche de la perception d’Alexandre Koyré de la science moderne, Pierre Duhem, lui, se met en désaccord avec ses deux compatriotes en défendant l’idée d’une continuité entre la science médiévale et la science classique. / Galileo’s merit and fame are largely acknowledged by his commentators. The majority of philosophers refer to him as the father of modern science. But commonplaces stop with these considerations. Everything takes place as if the Florentine physicist refused any methodological imprisonment and did not mind taking the ideological color of his interpreters. His work constitutes a first-rate subject in philosophy of science. The development of the latter as a full-fledged discipline at the beginning of the 20th Century was accompanied in France with an intense reflection on modern science and the philosophy which underlies it. The rationalistic glorification of the Enlightenment and positivism had made Galileo the hero who allowed classical mechanics to replace astrological physics. He was considered by Comte to be the creator of Science. At the beginning of 20th Century it was time for a reevaluation. The empiricism of the Enlightenment and the general facts of Auguste Comte yielded to an aprioristic comprehension of modern physics defended by Paul Tannery. Philosophy of science as it is practiced today in France was shaped by the endeavours of Tannery and Gaston Milhaud. If the image of Galileo in Tannery closely resembles that found in Alexandre Koyré, Pierre Duhem, who defended the idea of a continuity between Medieval Science and Classic Science, stands apart.
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L’Histoire de France en jeu dans le théâtre des Lumières et de la Révolution (1765-1806) / French History through the theatre of the Enlightenment and the French Revolution (1765-1806)

Julian, Thibaut 26 November 2016 (has links)
Le second dix-huitième siècle est marqué par une profonde reconfiguration du cadre politique qui se traduit par un essor concomitant de la critique publique et du patriotisme. Le théâtre participe au mouvement. Dans le sillage de Voltaire, des auteurs très divers s’emparent de l’Histoire de France, renouvelant les genres théâtraux et le rapport au spectacle. Aux pièces épiques ou sentimentales du « genre troubadour » s’ajoutent bientôt les anecdotes biographiques consacrées aux Grands Hommes, puis les « apothéoses dramatiques » et les « faits historiques » contemporains de la Révolution. Cet ensemble hétéroclite de pièces jouées sur des théâtres officiels, en société ou seulement diffusées par écrit, constitue ce que nous appelons le théâtre national des Lumières et de la Révolution. À travers l’étude des textes et de leur réception, nous analysons comment la représentation de l’Histoire de France participe aux transformations des mentalités, selon un effet de miroir passé-présent plus ou moins explicite. Aux enjeux esthétiques et dramaturgiques emblématiques de cette période charnière entre classicisme et romantisme, le théâtre national mêle des enjeux politiques et mémoriels : plus qu’un divertissement moral, il est conçu comme un dispositif civique. Il construit un patrimoine historique collectif avec des mythes et des légendes, mais les intentions idéologiques divergentes des auteurs et la participation active des publics en font un lieu de dissensus. Le théâtre national médiatise également les tensions de la société et recherche des émotions qui oscillent entre l’admiration, l’attendrissement, la déploration indignée et l’horreur face aux blessures du passé. / The second half of the eighteenth-century is characterized by a thorough transformation of the political world, a change which reflected the simultaneous development of public criticism and patriotism. Theatre plays a key role in this process. Following Voltaire, a variety of playwrights use French history for their plots, and in so doing they update genres and audience expectations. Alongside epic or sentimental plays of the troubadour genre, bio-dramas of “Great Men” soon appeared, followed by dramatic apotheoses and the Revolution’s “faits historiques”. This varied corpus of plays – performed ¬ or not, on official or private stages – constitutes what we may call the national drama of the Enlightenment and the French Revolution.By studying these texts and their reception, I analyse how the theatrical representation of French history and its ability to act as a mirror between the past and the present contribute to the contemporary changes in thought. National drama not only showcases the esthetical and dramaturgic debates of this turning point between classicism and romanticism, but it additionally implicates issues of politics and memory: it is more than simple moral entertainment, it has civic value. These productions create a collective historical heritage with its own myths and legends, but the playwrights’ contradictory ideological intentions and the audiences’ active participation also make this theatre a site of dissent. National drama also expresses contemporary social strains and seeks to evoke specific emotions such as admiration, empathy, outrage and horror in the face of the past’s wounds.
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Reform and Its Limits : the Bélisaire Affair and the Politics of Religious Toleration in Enlightenment France / Réformes et limites : l’affaire Bélisaire et la question de la tolérance religieuse dans la France des Lumières

Yarbrough, Alexander 10 November 2017 (has links)
En 1767 Jean-François Marmontel publia Bélisaire, conte philosophique recelant une plaidoirie pour la tolérance civile en matière de religion et un christianisme miséricordieux aux accents déistes. Livre à succès, Bélisaire n’eut pas que des admirateurs : son soutien pour la tolérance et sa nouvelle vision du salut lui valurent une opposition vive de l’Église, surtout de la faculté de théologie de Paris qui projeta d’en faire une Censure. Or celle-ci déplut au gouvernement, qui très vite s’en mêla. L’historiographie n’ignore pas l’affaire : ses spécialistes, John Renwick et Robert Granderoute ont publié respectivement deux articles et une préface à son sujet. Mais, malgré la qualité de ces travaux, de larges pans de l’affaire restent inconnus. Grâce à des sources neuves, il ressort : (1) que l’avocat général du Parlement de Paris, Jean-Omer Joly de Fleury, profita de l’affaire pour écrire lui-même une nouvelle théologie de la tolérance compatible avec le Catholicisme et (2) que le gouvernement censura la Censure, réécrivant son 4e article qui louait trop vivement l’intolérance civile, qui était certes la politique du roi, mais qu’il se réservait le droit de modifier. Cette étude lève ainsi le voile sur le travail de magistrats et ministres qui cherchaient à défendre l’Église, soutien de la monarchie, tout en la modernisant. Elle montre aussi les paradoxes des réformes manquées : la théologie de la tolérance, pourtant riche, ne servit jamais à modifier la loi. Cette affaire mobilisa de grands commis de l’État, dynamiques et dévoués, mais la monarchie peina à appliquer leurs idées. Ainsi n’opéra-t-elle pas de nouvelle synthèse religieuse, comme elle avait pu le faire par le passé, suivant l’analyse de Dale Van Kley. / In 1767 Jean-François Marmontel published Bélisaire, philosophical tale that included a plea for civil tolerance in religion and a merciful Christianity with Deistic elements. A successful book, Bélisaire did not only have admirers: its support for tolerance and its new vision of salvation earned it a lively opposition from the Church, especially the Faculty of Theology of Paris, which planned a Censure. Yet the Censure displeased the government which immediately became involved. Known to historians, the affair’s specialists, John Renwick and Robert Granderoute have published two articles and a preface, respectively. Yet despite their quality, central elements of the affair remain unknown. New sources show: (1) that the avocat general od the Parlement of Paris, Jean-Omer Joly de Fleury, took advantage of the affair to compose a new theology of tolerance, reconciled with Catholicism and (2) that the government censored the Censure, re-writing its 4th article which praised too enthusiastically civil intolerance, certainly the king’s policy, but which he wanted to retain the right to modify. This study therefore shows the inner workings of magistrates and ministers who sought to defend the Church, a base for the monarchy, while also modernizing it. It also shows the paradoxes of failed reforms: the theology of tolerance, quite rich, never served to modify the law. This affair mobilized high-ranking ministers, dynamic and devoted, yet the monarchy struggled to enact their ideas. It never instituted a new religious synthesis, like it had done in the past, following the analysis of Dale Van Kley.
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L’Opéra-comique en Russie dans le dernier tiers du XVIIIe siècle : présence et influence du modèle français / The comic opera in Russia in the last third of the XVIIIth century : the presence and influence of the French model

Kim, Svetlana 29 September 2018 (has links)
À la fin du XVIIIe siècle, dans la vie musicale en Russie on constate un phénomène intéressant : l’essor du genre de l’opéra-comique français. En effet, pendant le dernier quart du XVIIIe siècle, ce genre est très présent sur certaines scènes–du théâtre populaire jusqu’au théâtre impérial. Ainsi, d’après différentes sources, entre 1764 et 1800 de nombreuses œuvres de compositeurs français, notamment celles de Duni, Dalayrac, Monsigny, Dezède, Philidor et Grétry y connaissent le succès. Pour quelle raison ce nouveau genre devient-il tellement populaire en Russie à cette époque ? Quellesprémisses socio-culturelles suscitent l’intérêt du public d’un pays profondément féodal pour les idées des Lumières ; idées qui aboutissent à la représentation réaliste de sentiments forts, voire des souffrances du peuple dans le nouveau genre ?La présence constante des œuvres françaises sur les scènes de Russie prédétermine l’émergence des premiers opéras-comiques russes. Bien qu’ils n’échappent pas à l’influence de l’opera buffa italien, joué abondamment sur les scènes russes, ces premiers opéras-comiques nationaux mettent en évidence des traits spécifiquement français, empruntés par certains compositeurs russes. Sans oublier pour autant l’influence italienne, il paraît important d’étudier le rôle déterminant de l’opéra-comique français, pris comme modèle par des compositeurs tels Pachkevitch, Fomine et Sokolovsky. Il s’agitdonc de se demander : comment ces compositeurs utilisent le modèle français et l’adaptent aux conditions et à la mentalité de leur pays ? Dans cette perspective, outre l’observation des conditions historiques et socio-culturelles présidant à l’apparition du nouveau genre en Russie au XVIIIe siècle, on procèdera à une comparaison des plus remarquables des opéras-comiques russes avec leurs prédécesseurs français, aux niveaux formel, musical et poétique. / In the late 18th century there was an interesting phenomenon in the musical life in Russia : the rise of the genre of the French comic opera. Indeed, during the last quarter of the 18th century this kind of opera invaded theatrical scenes–from the popular theatre to the imperial court. Thus, according to different sources, between 1764 and 1800, approximately 100 opéras-comiques written by French composers, notably those by Duni, Grétry, Dalayrac, Monsigny, Dezède, Philidor were successfully represented there. Why did this new genre become so popular in Russia at this time? What sociocultural premises aroused the public interest of a deeply feudal country for Enlightenment ideas; ideas that led to the realistic representation of strong feelings, even sufferings of the third estate?The constant presence of French works on Russian stages predetermined the emergence of the first Russian comic operas. Although they did not escape the Italian opera buffa influence, played extensively on Russian stages, these first national comic operas highlighted specific French features, borrowed by some Russian composers. Without forgetting the Italian influence, it seems important to us to study the determining role of the French comic opera, taken as a model by composers such as Pashkevich, Fomin and Sokolovsky. So, it will be asked : how did these composers use the Frenchmodel and adapt it to the conditions and mentality of their country? In addition to the historical and socio-cultural conditions observing, who governed the new opera genre emergence in the eighteenth century Russia, we will compare the most remarkable Russian comic operas with their French predecessors at the formal, musical and poetic levels.
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Penser la sollicitude : les Écrits politiques d'Olympe de Gouges ou les Lumières en héritage (1788-1791)

Sinquin, Claire 24 April 2018 (has links)
Le Siècle des Lumières a produit un grand nombre de bouleversements, non seulement dans le domaine politique, mais aussi les domaines économiques et sociaux. C’est dans ce contexte qu’Olympe de Gouges marque l’histoire. Par le biais de lettres, brochures, articles ou encore affiches placardées, Olympe de Gouges a cherché à influencer non seulement les institutions mais aussi l’opinion publique. En commençant par la dramaturgie, elle s’engage aux côtés des abolitionnistes de l’esclavage et lutte pour l’évolution des mœurs. Elle se consacre ensuite à ses écrits pamphlétaires dans lesquels elle plaide pour la cause des plus démunis et pour le partage des richesses. Son avant-gardisme tient encore dans le fait qu’elle remet en question la place et le rôle des femmes dans la vie de la cité. Aujourd’hui, sa posture humaniste résonne d’une contemporanéité aiguë, alors que ne cessent de se multiplier les exemples d’un capitalisme qui accroît le fossé entre les nantis et les démunis. Dès lors, l’engagement d’Olympe de Gouges apparaît comme un support idéel envisageable de la composition archéologique de la pensée des communs. Ce courant philosophique et politique actuel prône en effet l’organisation concertée de l’usage des ressources, de sorte que la responsabilisation des individus, co-acteurs de leur présent et de leur devenir, assure l’équité et la pérennité de cet usage. Au cœur du mouvement des communs réside le souci du vivre-ensemble, ce qui implique une refonte des institutions et des modes de vie. En ce sens, la posture d’Olympe de Gouges préfigure l’éthique du care (le prendre soin, le souci de l’autre) et, de fait, la prise en compte des spécificités de chacun, le respect d’autrui et des genres, implicitement inclus dans le mouvement des communs. Malmenée par l’historiographie, Olympe de Gouges est peu mentionnée dans les ouvrages consacrés à l’histoire de la République des Lettres. Par conséquent, notre travail se situe dans une démarche d’actualité de manière à ce que la postérité de ses idées progressistes contribue à imaginer et à bâtir la société à venir. -- Mots-clés : Olympe de Gouges, Siècle des Lumières, éthique du care, philosophie des communs, abolition de l’esclavage, monarchie constitutionnelle, presse, théâtre, féminisme. / The Age of Enlightenment has produced a great deal of upheaval, not only in the political sphere, but also in the economic and social spheres. It is in this context that Olympe de Gouges marks the history. By means of letters, pamphlets, articles or placarded posters, Olympe de Gouges sought to influence not only the institutions but also the public opinion. Beginning with dramaturgy, she engages herself with the abolitionists of slavery and struggle for the evolution of morals. Then, she devoted herself to her lampooned writings in which she pleaded for the cause of the most bereft persons and for the sharing of wealth. Its avant-gardism is still due to the fact that it questions the place and the role of women in the city life. Today, its humanist posture echoes with an acute contemporaneity, while the examples of a capitalism which increases the gap between the haves and others multiply. Henceforth, the commitment of Olympe de Gouges appears as an ideal support for the archaeological composition of the thinking of commons. This philosophical and political current advocates the concerted organization of the use of resources, so that the responsibility of individuals, co-actors of their present and their future, ensures the fairness and durability of this use. At the heart of the movement of commons lies the concern for living together, which implies an overhaul of institutions and ways of life. In this sense, the Olympe de Gouges ‘posture prefigures the ethics of care (caring, care for the other) and, in fact, taking into account the specificities of each one, respect for others and genders, implicitly included in the movement of the thinking of commons. Criticized by historiography, Olympe de Gouges is little mentioned in the Republic of Letters ‘history. Consequently, our work is based on a topical approach so that the posterity of its progressive ideas helps to imagine and build the society to come. Key-words: Olympe de Gouges, Age of Enlightenment, ethic of care, commons ‘philosophy, abolition of slavery, constitutional monarchy, press, theater, feminism.
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The woman novelist as philosopher : an enquiry into the works of Frances Burney, Ann Radcliffe, and Jane Austen

Morais, Marceline 11 1900 (has links)
Cette thèse porte sur l’œuvre littéraire de trois romancières anglaises du XVIIIe siècle : Frances Burney, Ann Radcliffe et Jane Austen. À travers l’analyse de leurs romans, je démontre comment elles ont utilisé ce genre littéraire relativement nouveau, pour aborder les problèmes philosophiques centraux de cette époque. Afin de soutenir que ces écrivaines ont utilisé le roman pour aborder des problèmes philosophiques, je dois démontrer, dans un premier temps, la capacité des œuvres littératires en général à produire un contenu cognitif et à générer des connaissances. Mon propos me conduit ensuite à démontrer comment elles ont contribué significativement à problématiser et explorer ce que j’appelle « Le problème de la Modernité », soit le sentiment d’aliénation produit à l’époque moderne par la séparation entre le sujet humain, le monde et les autres humains. J’expose alors comment ce sentiment d’aliénation est au cœur des romans de Frances Burney, dont les héroïnes, dépossédées de leur identité sociale, errent sans protection, dans un monde hostile. Je démontre également comment les romans gothiques d’Ann Radcliffe, malgré leurs horreurs, offrent un moyen « esthétique » de faire face à cette aliénation. J’explique finalement comment Jane Austen tente de reconstruire le rapport du sujet humain au monde par l’entremise de l’imagination et de la fiction, d’une part, et de notre engagement moral envers autrui, d’autre part. Enfin, l’analyse de leurs œuvres permet de démontrer comment leurs réflexions au sujet de la précarité du sujet moderne rejoint les préoccupations des philosophes avec lesquels ces romancières sont en discussion. / This dissertation looks at the work of three prominent women novelists of the long eighteenth century: Frances Burney, Ann Radcliffe, and Jane Austen. Through a close analysis of their novels, I demonstrate how mid-eighteenth-century to early nineteenth-century British women authors used the novel, a relatively new literary genre, to engage with some of the central philosophical problems of their time. I explore how novels, being works of fiction, contain certain “truths,” notably forms of knowledge about humans and the world, thus serving as important sources of learning. Since the philosophical problems addressed by philosophers in the eighteenth century were numerous, I narrow their scope significantly, focusing on what I call “the modern predicament,” that is, the sentiment of alienation produced by the separation of the human subject from the world and other humans. I demonstrate how this sentiment of alienation is at the core of Frances Burney’s novels, whose heroines, dispossessed of social identity, wander without much protection in a hostile world. I also demonstrate how Ann Radcliffe’s Gothic novels, in spite of their horrors, provide an aesthetic way of coping with personal alienation and imagining a better state of the world. Finally, I show how Jane Austen’s novels suggest ways of reconciling the subject, others, and the world through the literary imagination and mutual sympathy. Most importantly, I show how these women novelists engage with and revise the ideas of modern philosophers.
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République Atlantique : double conscience, liminalité et modernité/colonialité à la fin du XVIIIe siècle (1754-1788)

Coursin, Régis 25 February 2021 (has links)
1767. Chartres. Jacques-Pierre Brissot de Warville à treize ans, et il vient d'avoir une révélation. Un de ses camarades de classe avec du talent et des idées lui avait fait rencontrer la modernité. Elle s'appelait Corneille, Racine, Voltaire, Diderot, et surtout Rousseau. La Profession de foi du Vicaire Savoyard lui avait ouvert les yeux sur les préjugés et sur la nature humaine. Brissot était devenu en soi et pour soi un sujet moderne. 1777. Paris. Brissot a abandonné sa carrière d'avocat pour celle d'homme de lettres. Il s'était tourné vers Voltaire et d'Alembert afin d'y trouver un appui, mais en vain. Malgré tous ses écrits et ses efforts, il ne parvenait pas à percer dans la République des lettres qui lui promettait pourtant la liberté, l'égalité, la solidarité, l'indépendance, la vérité et la raison. Dans l'indifférence des plus grands, il vivait sur le seuil, ni entièrement inclus, ni totalement exclu. Le jeune philosophe s'était brûlé les ailes à l'appel des Lumières, et était tombé dans le monde de la bohème littéraire. Pour Brissot, les portes du Parnasse étaient restées fermées. Et pour cause. La République des lettres avait été incorporée dans la société française d'Ancien Régime, et reproduisait en son sein la distinction et le privilège. L'identité de Brissot était aussi fracturée, lacunaire et irrésolue que sa modernité. La République des lettres l'avait intégré en principe, mais exclu en acte, et l'image d'aventurier littéraire qui lui était renvoyée ne correspondait pas à celle du philosophe qu'il se faisait de lui-même. En plus d'avoir été séduit par le discours de la modernité, il en portait la marque, celle de la « double conscience ». Brissot était un sujet excepté, liminal, méplacé socialement et psychiquement. Brissot était étranger à lui-même et à sa propre société. 1784. Brissot sort de la Bastille, et doit faire le deuil de sa carrière de philosophe. Mais le sens de la modernité pour lui n'était pas mort. Il poursuivait sa quête d'identité à travers d'autres milieux. Ceux-ci furent pour lui des milieux du passage, des milieux dans lesquels retrouver du lien et du lieu, résoudre sa double conscience, entreprendre sa « régénération », des milieux dans lesquels la République et lui-même comme sujet moderne ne furent pas un mensonge, mais réellement existants. Sa République se réalisait à travers la franc-maçonnerie, le commerce et l'abolitionnisme. En pratique, son espace était l'Atlantique et la société française d'Ancien Régime, son temps celui du surgissement et du kairos. En principe, c'étaient l'univers et le Progrès. L'histoire de Brissot est celle d'une déprise vis-à-vis de la colonialité monarchique, une tentative de subvertir le méplacement par le déplacement psycho-social et spatial, de poursuivre depuis les marges de la société d'ordres sa quête d'ascension sociale, de fortune, de gloire, d'identité, de bonheur. Mais son salut passait par d'autres altérités. Il y avait le genre humain, les Occidentaux et les autres. Il y avait des semblables, des égaux et des malheureux. Il y avait une autre modernité, et à son revers, une autre colonialité. Dans ce travail, Brissot aura entre autres pour compagnons de route William Edward Burghardt Du Bois, Jacques Lacan, Giorgio Agamben, Norbert Elias, Paul Gilroy, Robert Darnton, Walter Mignolo, et pour le fin mot de l'histoire, Walter Benjamin. / Jacques-Pierre Brissot was born in 1754 in Chartres, France, as a commoner but called himself Jacques-Pierre Brissot de Warville, adding a distinctive particle to his name so he would be recognized as a man of distinction. This decision marked his entry into the Parisian literary circle. He was a cultured man of modest origins attracted by the intellectual movement of the Enlightenment, seduced by modernity and his own ideals. He longed to follow in the footsteps of Voltaire and d'Alembert and become recognized as a man of letters. But society was there to remind him that there was a threshold called “privilege”, which kept him from fulfilling his desire and acquiring the position he craved for. The story of Brissot is that of the double consciousness, generated by the psychological tension of being caught between two social classes, a superior one which rejected him and an inferior one from which he was trying to escape. He felt misplaced, a stranger to himself and within his own society. He could not accept this status. He tried to resolve this by travelling, hoping to gain access to the new identity that the Enlightenment had embedded in him. The psycho-social resolution of his quest took place in the multifaceted Atlantic Republic, taking into account the abolitionist transatlantic movement, the Freemasonsʼ influence and the rise of a new commercial market culture. But this Atlantic Republic was also the time-space of a new ascendancy: an another world tainted by colonialism and its many repercussions, emerging from Brissot's vision on the modern world lying behind his words and gestures.

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