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Un journalisme d’immersion limité et contraint : étude de la pratique des correspondants français en Chine / A limited and constrained immersion journalism : a study of the practice of French correspondents in ChinaSun, Jiangeng 11 December 2015 (has links)
Dans un contexte de « mondialisation », les échanges entre cultures différentes favorisent une meilleure compréhension mutuelle entre les peuples du monde. Les correspondants de presse étrangers constituent des acteurs clés dans ce processus de médiation culturelle transnationale. Leur travail journalistique permet en effet à un public national de mieux connaître la culture dans laquelle ces correspondants sont immergés. Et par là contribuer à la compréhension culturelle entre le pays d’origine des correspondants et leur pays d’accueil. Notre recherche s’intéresse aux pratiques journalistiques des correspondants de presse français en Chine. Cet exemple permet de mettre en lumière des logiques de travail et des dispositifs de contrôle qui contraignent, directement ou indirectement, le travail de production de l’information. Nourries de nos enquêtes de terrain et d’approches théoriques, nos analyses permettent de montrer que les journalistes français présents en Chine constituent un microcosme social, à la fois relativement fermé sur lui-même et isolé de la société chinoise. Il s’agit le plus souvent de journalistes professionnels à la fois très diplômés et très expérimentés. Toutefois, en Chine, ils ne peuvent jamais exercer un « journalisme d’immersion » malgré leur présence sur place sur des durées relativement longues. Leur faible maîtrise du chinois opérationnel empêche une bonne partie des journalistes français de communiquer directement avec des Chinois. Ensuite, les conditions de réalisation de reportages subissent souvent des contraintes liées à la politique chinoise de régulation des journalistes étrangers en Chine. Enfin, leur accès aux sources d’information pèse également de manière décisive sur la production de l’information sur place. / In a context of globalisation, cultural exchanges foster and increase a mutual understanding between peoples and cultures, all around the world. Foreign correspondents are key players in the transnational process of cultural mediation. Indeed, their journalistic work helps a national audience to achieve a better understanding of the culture in which these correspondents are immersed, and thereby contributes to cultural understanding between their home country and the host country. Our research focuses on the journalistic practices of French correspondents in China, and highlights the logics of work and the control devices that influence, directly or indirectly, the production of information and, generally speaking, the journalistic practice of foreign correspondents. Based on our field studies and theoretical approaches, our analysis aims at demonstrating that French journalists in China constitute a social microcosm, relatively closed on itself and isolated from the Chinese society. They are often professionals both highly qualified and very experienced. However, they can never really have recourse to the method of "immersion journalism" despite long periods of presence in China. Lots of French journalists cannot directly communicate with the Chinese population, because of their insufficient knowledge of the everyday language. Then their working conditions often face constraints of the Chinese's regulation policy towards foreign journalists. Finally, their limited access to information sources also has a major impact on the process of information production in China.
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L'influence limitée de la communication militaire française sur le récit médiatique de la guerre en Afghanistan (2001-2013) / The limited influence of French Army public relations on Afghanistan War media narratives (2001-2013)Mielcarek, Romain 01 February 2018 (has links)
L’Afghanistan a été au début du XXIème siècle l’opération majeure des armées françaises. C’est aussi une période tout au long de laquelle la stratégie de communication de cette institution se développe. La communication militaire, partagée entre un volet opérationnel sur le théâtre, un volet institutionnel au sein des armées et un volet politique au cabinet du ministre, s’est avérée un exemple original en matière de relations publiques. Nourris d’éthique et d’une forte conviction, les communicants ont opté pour une pratique plus tournée vers l’ouverture d’un dialogue avec les journalistes plutôt que vers la quête de résultats. En résulte une satisfaction relative du travail accompli dans ces deux groupes, sans que l’un ou l’autre n’ait dû renoncer à remplir sa propre mission. Le récit médiatique est relativement équilibré, même s’il est de plus en plus négatif au fil des années qui passent. Mais il contient également toute la symbolique valorisante de soldats dévoués et persévérants, soucieux de remplir leur mission. / In the early XXIst century, Afghanistan was the major operation for french armed forces. All along that period, communication strategy of that institution has evolved, to face the standards of time and requirements of a professionalizing force. Military press relations, shared between communication about operations on the field, institutionnal communication inside the armies and a political communication in the minister’s office, has been an original example of public relations. Fostered by ethic and a strong conviction, press officers have opted for an open dialogue with journalists rather than for a search of outcomes. The result is a relative satisfaction of work done in those two groups, without any obligation for both of them to renounce to its own objective. Ensue a media narrative relatively balanced, even if it goes more and more negative over the years. Journalists reach that way their information duty by disclosing dysfunctions of this operation. But it also contains every positive symbols about devoted and persistents soldiers, concerned with fulfilling their mission.
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Conflits sur un navire de croisière : étude descriptiveCharette, Martin 04 1900 (has links)
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La littérature illustrée pour enfants à l’époque de la Première Guerre mondiale : origines et évolution de la culture de guerre enfantine allemande / Illustrated children’s literature before and during World War I : origin and evolution of German children’s “war culture” / Illustrierte Kinderliteratur in der Zeit des Ersten Weltkrieges : Ursprung und Entwicklung der deutschen "Kriegskultur" für KinderZunino-Lecoq, Bérénice 12 December 2014 (has links)
Dans une perspective d’histoire culturelle, cette thèse, fondée sur une approche iconologique, se propose de montrer, à partir de l’exemple de la littérature illustrée, que la culture de guerre enfantine allemande n’apparut pas ex nihilo en 1914. Elle avait ses racines dans la culture mémorielle d’avant-guerre. Issu de la peinture historique, un imaginaire héroïque en constituait les fondements. 1914 provoqua une intensification de la culture de guerre. Alors que les éditeurs commercialisèrent des livres patriotiques au moment où la guerre de position était déjà en place, ces ouvrages continuèrent à véhiculer l’image d’une guerre de mouvement. À mesure que les hostilités duraient, des dessins kitsch aux motifs enfantins et des caricatures de l’ennemi permirent de justifier le conflit, stylisé en une guerre défensive. Ces strates ludiques de la culture de guerre enfantine, qui provenaient de l’iconographie politique pour adultes, favorisèrent un élargissement du lectorat, auparavant scolaire, aux jeunes enfants. Les auto-images apologétiques l’emportaient toutefois sur la ridiculisation de l’ennemi. Conjointement aux caricatures, elles renforçaient la communauté nationale et traitaient des liens entre le front et l’arrière, qui devinrent une préoccupation croissante des familles, séparées durablement. Face aux difficultés matérielles, les livres, au ton moralisateur et performatif, cherchèrent à mobiliser matériellement les enfants à l’arrière. Dans ce contexte, des albums furent vendus au profit d’associations patriotiques. D’après les tirages, la littérature patriotique, probablement adressée aux enfants issus des milieux bourgeois, connut un certain succès. / In a cultural history perspective based on the methods of the “visual turn” this thesis deals with the illustrated children’s literature before and during the First World War and shows that the German children’s “war culture” did not appear ex nihilo in 1914. It had its origins in the memorial culture of pre-war time, which glorified the warfare. It relied on a heroic fantasy that came from historical paintings and used emotional reflexes. 1914 provoked an intensification and development of the “war culture”. While publishers put patriotic books on the market when the war of attrition took place, these books continued to convey familiar and reassuring images of a war of movement. As hostilities lasted, kitsch drawings with children’s characters and caricatures of the enemy used to justify the conflict, stylized in a defensive war. These fun strata of the children’s “war culture”, which came from the political iconography for adults, created an expansion of readership: children from the age of three up were concerned as well as school children. However, apologetic self-images were more important than the hatred and jeer of the enemy. Together with caricatures, they reinforced the national community and dealt with the bonds between the soldiers and the home front, which became a growing concern for permanently separated families. Because of deprivations, the books became sanctimonious and aimed at mobilizing children in the home front. In this context, albums were sold to raise funds for patriotic associations. According to the number of books printed, this patriotic literature, probably targeting children from both the middle and upper classes, were a success.
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La communication politique en Albanie 1991-2009 : l'arrivée de l'image / Political Communication in Albania (1991-2009) : The use of imageÇili, Henri 07 March 2012 (has links)
Ce travail de doctorat sur la communication politique dans l’Albanie postcommuniste vise à étudier la place, le rôle, les effets de l’industrie de l’image et de la communication politique basée sur l’image pendant les campagnes électorales au niveau national et local durant la période de la transition politique en Albanie. Au centre des analyses effectuées, nous avons établi des thèmes, importants et cruciaux comme le rôle, la fonction et la place des images dans le cadre de la communication politique et électorale, l’évolution et la transformation de ce rôle jusqu’au point où elle a réussi à se placer au centre des stratégies de persuasion et de propagande des partis politiques et des autres acteurs politiques du pays. L’image dans le contexte de cette thèse est considéré comme un ensemble significatif de formes, de couleurs, de mouvements, qui représentent des objets réels ou imaginaires, des signes spatiaux souvent associés à des bandes sonores et des textes, articulés sur des supports variés : affiches électorales, spots publicitaires électoraux et structuration des apparitions télévisées des acteurs politiques locaux, et la « scénographie –type » des évènements organisés dans le cadre des campagnes électorales. Toujours en fonction des besoins de cette étude, nous allons appeler cet aspect de la communication politique : « communication par l’image», et par ce terme que nous emprunterons tout au long de cette thèse, nous entendrons : Communication à travers les affiches électorales, la publicité électorale ainsi que la structuration scénographique de l’apparition des acteurs politiques locaux devant les médias en période de campagne électorale. L’utilisation de l’image dans la communication politique en Albanie représente une caractéristique locale importante. Il s’agit d’une tendance qui suit les dynamiques communicationnelles en Occident. Par un comportement de mimétisme, les acteurs politiques locaux ont trouvé intéressant, efficace et rentable d’appliquer en Albanie le modèle occidental de la communication politique sous tous ses aspects et surtout en ce qui concerne la logique interne des processus qui constituent la communication politique, les infrastructures qui rendent possible la communication politique, les principes des rapports des acteurs qui produisent la communication politique dans le triangle politique -médias - images, et jusqu’à l’introduction dans le pays des modèles de communication politique au travers des compagnies occidentales, surtout américaines, qui sont consultées par les principaux partis politiques localement situés ou qui restent derrière eux dans le processus de réalisation des stratégies politiques réalisées au cours des élections.Le processus de l’adoption des instruments, techniques et des modèles qui viennent de l’Occident a été réalisé dans le contexte albanais avec une rapidité surprenante pour s’achever en l’espace d’une seule décennie. La question qui se pose ici, ce serait : Quels sont les effets de la communication à travers les images sur l’intégralité du processus politique local ? Il s’agit, en effet, d’une communication politique qui s’éloigne toujours plus d’une tradition locale fondée sur la communication politique directe, interpersonnelle, face à face, orale et fondée sur un réseau organisationnel partisan. Bref, il faudrait bien évidemment étudier les avantages de la communication par l’image par rapport à la communication politique verbale et celle organisationnelle – partisane. Cette thèse a pour objectif de décrire et d’analyser la façon dont s’est développé ce processus dans le temps, quelle était la logique interne de cette transformation, comment la société albanaise est passée d’une communication politique fondée sur la parole écrite ou sur des moyens oraux de l’expression, vers une communication orientée vers un univers d’images ou vers le virtuel. / This doctoral thesis on political communication in post-communist Albania, aims to study the national and local election campaigns carried out during the political transition in Albania after 1991. This is done so to highlight the communication through images. The analysis thus centres on the role, evolution, transformation and the use of images to enable political and electoral communication. We use images in this thesis to mean: electoral posters, electoral campaign adverts, as well as the construction of the TV appearances of the local political actors, which we will call a “typical stage”. In this thesis when interpreting this aspect of political communication we will use “image communication” to mean: communication through electoral posters, electoral campaign adverts as a set up stage for the local political leaders to play in front of the media during the election campaigns. The use of images in political communication in Albania represents a distinguished local feature, which in turn shows also the integration to what happened in Western Europe. This can be seen as a full reflection of the western political communication regarding: the internal rationale process of creating political communication, the infrastructure enabling political communication, the principles of the actors that produce political communication in the politics-media-image industry triangle as well as the importing of these models through the western companies. The latter are mostly American and they consult and stand behind the most important political parties during the political election campaigns It is worth noting that within a decade most of the western models, instruments and technical features were fully adapted in Albania. Therefore the enquiry that arises concerns the implication of extensively using image communication. The recent political communication is distancing even more to the local tradition of direct personal and oral political communication highlighting the advantage of image communication to political communication. 318 The objective of this thesis is to describe and analyse the development of this process over time, the internal rationale of this transformation and how political communication moved away from oral and direct communication to the more universal and virtual images. As regards to time, this thesis focuses on the use of virtual images during the political communication course accompanying national election campaign from 1991, the first free elections held in Albania, to 2009, the last national elections in the country. In this thesis we also include the last local elections for the Tirana Municipality starting in year 2000 to 2007. These elections are the embryo of the above mentioned phenomena that were in turn quickly adopted at the national level and thus changing the political communication landscape. The political candidate Edi Rama has constantly won these elections from year 2000 thus representing what we earlier called image communication, as he was the first to embrace and use the power of image. He modelled a new type of politician who would enter politics after working in the media. His approach was copied extensively and his success is evident as in 2005 he became the leader of the socialist party, one of the biggest parties in the country, without being a career politician neither in the country’s political scene nor within the party.
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La musique à l'ère de McCarthy : diplomatie, propagande et résistance musicale de 1950 à 1960Villemaire, Alexandre 12 1900 (has links)
Ce mémoire aborde la récupération de la musique à des fins politiques en interrogeant le rapport ambigu entre propagande et diplomatie musicale pendant la Guerre froide. Centrée principalement sur la production musicale aux États-Unis dans les années 1950, l’étude s’attarde aux stratégies adoptées, autant par des musiciens jazz que classique, pour critiquer et dénoncer les politiques discriminatoires d’une chasse aux sorcières communistes lancée par le sénateur républicain Joseph R. McCarthy (1908-1957). Elle montre également comment les dirigeants des États-Unis ont cherché à encenser les valeurs américaines en promouvant internationalement le jazz comme symbole démocratique, en particulier contre l’Union soviétique.
Les deux premiers chapitres servent à camper le décor : le premier chapitre brosse par une mise en contexte un portrait politique et historique de la Guerre froide – en partant du postulat que celle-ci trouve ses racines dans la Révolution d’octobre 1917 –, et introduit le contexte sociopolitique des années 1950 en mettant l’emphase sur l’importante influence qu’a eue le maccarthysme, conception politique anticommuniste du sénateur McCarthy, sur la vie américaine. Le deuxième chapitre, également de mise en contexte, établit les différences entre les politiques culturelles américaines et soviétiques. Ce chapitre présente le Cultural Presentations program, le programme d’échanges culturels subventionné par le département d’État, de même que les relations culturelles officielles entre les États-Unis et l’URSS de 1958 à 1985.
Les deux derniers chapitres présentent des études de cas afin d’illustrer l’impact sociopolitique sur la vie et la production musicales des années 1950. Le troisième chapitre analyse la présence du jazz au sein du Cultural Presentations program et retrace le parcours de quatre grands musiciens jazz ayant pris part au programme pour faire rayonner le jazz à l’international, tout en soulignant l’ironie d’utiliser des Afro-Américains comme représentants de la démocratie d’une Amérique ségrégée. Le quatrième chapitre traite spécifiquement du genre lyrique américain et des critiques du maccarthysme inscrites dans certaines œuvres de ce répertoire. Une attention particulière est portée à l’opérette Candide de Leonard Bernstein (1918-1990), en raison de l’engagement politique notoire du compositeur et du propos explicitement politique de l’œuvre. Cette recherche vise, en somme, à faire un état des lieux de la récupération politique de la musique en mettant en relation deux visions différentes de son utilisation aux États-Unis / This thesis addresses the subject of the political employment of music by questioning the ambiguous relationship between propaganda and musical diplomacy during the Cold War. Focusing mainly on the musical production in the United States in the 1950s, this study examines the strategies adopted by both jazz and classical musicians to criticize and denounce the discriminatory policies of this communist witch-hunt embodied by Republican Senator Joseph R. McCarthy (1908-1957). It also shows how U.S. leaders have sought to promote American values by internationally promoting jazz as a democratic symbol, particularly against the Soviet Union.
The first two chapters serve to set the stage: the first chapter provides a contextualized political and historical portrait of the Cold War – starting from the premise that it is rooted in the October 1917 Revolution –, and introduces the socio-political context of the 1950s by emphasizing the important influence that McCarthyism, the anti-communist political conception of Senator McCarthy had on American life. The second chapter, also contextualizing, establishes the differences between American and Soviet cultural policies. This chapter introduces the Cultural Presentations program, the cultural exchange program funded by the Department of State, as well as the official cultural relations between the United States and the USSR from 1958 to 1985.
The last two chapters focus on case studies to illustrate the socio-political impact on music life and productions in the 1950s. The third chapter discusses the presence of jazz in the Cultural Presentations program and traces the journey of four great jazz musicians who took part in the program to promote jazz internationally, while highlighting the irony of using African Americans as representatives of democracy in a segregated America. The fourth chapter deals specifically with the American operatic genre and the criticisms of McCarthyism in some works of this repertoire. Particular attention is paid to Leonard Bernstein’s (1918-1990) operetta Candide, due to the composer’s notorious political commitment and the explicitly political purpose of the work.
This research aims to take stock of the political usage of music by linking two different visions of its use in the United States.
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Une fenêtre ouverte sur l’URSS : le Spoutnik Digest durant la Guerre froide (1968-1988)Beauchamp, David 02 1900 (has links)
La chute de l’URSS en 1991 a permis un renouvellement de l’historiographie occidentale sur l’histoire de ce pays durant la Guerre froide : avec l’accès à de nouvelles archives, les dimensions sociales et culturelles sont désormais prisées et la production culturelle soviétique est examinée avec un regard plus apaisé. À partir de 1967, un magazine à grand tirage soviétique fait son apparition dans plusieurs villes occidentales : le Spoutnik Digest. Son titre évoque à la fois le satellite soviétique, qui a fasciné la planète dix ans plus tôt, et le Reader’s Digest, le magazine américain agrégateur de contenu le plus vendu et le plus lu dans le monde à l’époque. La revue mensuelle, quoique similaire à son homologue américain au premier regard, contient des textes exclusivement issus d’Union soviétique et de ses journaux officiels. Comme le Reader’s Digest, le Spoutnik Digest est un objet de propagande, mais la revue offre un regard différent sur l’URSS durant la Guerre froide et sur les tensions mondiales de l’époque : dans le Spoutnik Digest, l’URSS est un pays pacifique, culturellement riche et où il fait bon vivre, la revue priorisant la valorisation du monde communiste plutôt que la critique du capitalisme et des États-Unis en particulier. En ce sens, le Spoutnik Digest se distingue clairement du Reader’s Digest, dont l’anticommunisme est agressif et omniprésent.
Ce mémoire étudie le Spoutnik Digest en tant qu’objet historique et culturel entre les années 1968 et 1988. L’analyse de sa forme et de son contenu porte sur les origines de cette revue, son lectorat cible et les thèmes les plus couverts, révélant au final le message soviétique de paix et de bonne volonté politique que le magazine tentait de transmettre dans le monde durant la Guerre froide. / The fall of the Soviet Union in 1991 allowed the Cold War historiography to renew itself: social and cultural dimensions are acknowledged and the outlook on the cultural material emanating from USSR can be analyzed with more scientific objectivity and an appeased perspective. In 1967, a new magazine appeared in many Western cities: the Sputnik Digest. Its name referred both to the Soviet satellite that fascinated the world ten years earlier and the Reader’s Digest, the famous American magazine specialized in content aggregating, the most read and sold internationally at the time. The Sputnik Digest, published on a monthly basis, even though looking similar to its American counterpart at first sight, contained texts directly extracted from official Soviet newspapers in USSR. Without doubt a propaganda tool, like its American counterpart, the magazine however offered a fresh insight of the USSR during the Cold War: from the Sputnik Digest point of view, the Soviet Union was a peaceful country, culturally rich and a great place to live in. The magazine prioritized the valorisation of the USSR as opposed to criticizing the capitalist Western powers and the United States. From that standpoint it radically diverged from the aggressive ideological tone of the Reader’s Digest.
This master’s thesis, through this new perspective, will study the Sputnik Digest as a historical and cultural object between the years 1968 and 1988. By looking both at its format and content, it will examine the origins of this monthly journal, its targeted readership and the most covered themes, revealing the message of Soviet peace and goodwill that the magazine tried to spread worldwide during the Cold War.
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Langues, culture et représentation du pouvoir : Jean duc de Bedford, régent du royaume de France (1422-1435)Cormier, David 08 1900 (has links)
À partir de 1422 l’Anglais Jean de Lancastre (1389-1435), duc de Bedford, fut le régent du royaume français de son jeune neveu Henri VI. Le traité de Troyes (1420) prévoyant une présence anglaise pérenne en France, le régent dut mettre en place une structure de domination sociale consentie plutôt qu’entretenue par la coercition. C’est dans cette optique que le duc de Bedford instaura une politique culturelle et linguistique, fortement inspirée de celle des grands Valois, lui permettant de cultiver l’assentiment à son régime et de légitimer sa propre autorité. Cette politique est l’objet principal de notre recherche.
Nous proposons en un premier temps d’analyser dans le détail les éléments constitutifs de la politique culturelle du régent Bedford, dont les somptueuses résidences, les riches manuscrits et le généreux patronage étaient autant de manifestations de la puissance anglaise en France. Ces dernières lui permettaient de s’insérer dans une société courtoise continentale, notamment auprès de son beau-frère et plus important allié, Philippe de Bourgogne. Parallèlement sa politique lui permettait aussi, notamment à travers l’imitation des rois de France, le déploiement de ce qu’on pourrait appeler des éléments de propagande. L’analyse de ces divers éléments révèle cependant qu’ils étaient peut-être moins destinés à convaincre les gouvernés qu’à consolider les convictions des gouvernants.
Nous consacrons ensuite un chapitre dédié à l’exercice du pouvoir par l’écriture. Nous y analysons la production d’actes du duc de Bedford, autant en France qu’en Angleterre, sous le prisme de sa conformité ou de sa divergence d’avec les normes françaises. Le respect des traditions diplomatiques locales et de la langue des actes constituait, en soi, une affirmation des principes du traité de Troyes et un symbole de la continuité du pouvoir entre Valois et Lancastre. Parallèlement, la présence de certains éléments typiquement anglais dans l’administration militaire de la France de Bedford trahit une intégration imparfaite des pratiques locales. Nous y soulignons également l’importance du rôle des secrétaires français dans la coordination avec le royaume anglais d’Henri VI, certains se trouvant même à en intégrer l’appareil étatique. Si au final l’administration anglaise s’avère avoir été peu encline à l’adoption de pratiques étrangères, elle fut le théâtre d’importants changements linguistiques qui n’étaient pas étrangers à l’expérience de la France lancastrienne.
En troisième lieu, nous soulignons la contribution d’autres figures importantes de la vie culturelle en France anglo-bourguignonne. La participation de personnages comme Richard Beauchamp et John Talbot à la vie de cour instaurée par le régent témoigne de l’intégration, par les Anglais en séjour sur le continent, de nombreux éléments de culture française. Une telle activité culturelle persista d’ailleurs longtemps après la mort de Jean de Lancastre. Le patronage, la circulation des idées, des artistes et, surtout, l’intériorisation du récit lancastrien en France y résulta en une certaine acculturation des élites, entraînant subséquemment une transformation de la culture anglaise outre-Manche. Cette appropriation culturelle participa à la pérennité de la langue et de la littérature française dans l’Angleterre du XVe siècle, tout en contribuant paradoxalement à la promotion d’une identité proprement anglaise. / From 1422 the Englishman John of Lancaster (1389-1435), duke of Bedford, was regent of his young nephew’s French kingdom. Because the treaty of Troyes (1420) provided for a long-lasting English presence in France, the regent had to put in place a social domination structure based on consent rather than coercion. In this context, the duke of Bedford devised a cultural and language policy inspired by the attitudes of the most prominent members of the Valois family. It allowed him to bolster support for his regime and legitimize his power. This policy is the main object of our research.
We first propose to examine each element of Bedford’s cultural policy. His magnificent households, precious manuscripts and generous patronage were outward symbols of the might and stability of English rule in France. These possessions also allowed their owner to present himself as a legitimate member of continental courtly society. As such, they were a mean to strengthen the bond with his most important ally, his brother-in-law Philip, duke of Burgundy. At the same time the regent depicted himself, and by extension Henry VI, as the legitimate ruler of France by actively imitating past French kings. Some of his cultural enterprises can be conceived as propaganda. However under careful scrutiny these representations of power appear to have been intended not only for the conquered, but also for the conquerors themselves.
We devote a second chapter to the exercise of power through writing. We analyze the duke’s production of written documents, both sides of the Channel, in light of its compliance to or defiance of French diplomatic tradition. In itself, the adoption of local practices and language was both respectful of the spirit of the treaty of Troyes and a convenient way to conceal the dynastic rift between Valois and Lancaster. On the other hand, the continued use of typical English documents in Bedford’s organization of the military reveals the limited extent of his acculturation. We also consider the important role of the French secretaries in the coordination between the two kingdoms, which in theory were supposed to be kept separate. Some of them were so involved in English affairs that they moved to England to serve Henry VI. In the end however the English bureaucracy remained mostly unaffected by extraneous innovations. Nonetheless, the very significant linguistic shift it underwent was contemporary, and linked, to the demise of Lancastrian France.
The last chapter examines the contribution of other important figures of the anglo-burgundian cultural environment. The continental activity of magnates like Richard Beauchamp and soldiers like John Talbot exemplifies the relative vitality of courtly life in Lancastrian France and highlights the adoption of some elements of French culture by the English there. The subsequent patronage, circulation of texts and artists and, ultimately, the internalization of the Lancastrian French narrative, led to the transformation of English culture. This cultural appropriation contributed to the perpetuation of French language and literature in fifteenth-century England. Paradoxically, it also reinforced a properly English identity.
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Débuts, établissement et apogée des méthodes électorales à l'américaine sous l'Union nationale de Maurice DuplessisCantin, Andréanne 24 April 2018 (has links)
Les méthodes électorales à l'américaine ont transformé la façon de faire campagne en temps d'élection et sont maintenant répandues partout en Occident. Les conseillers en image et le recours aux firmes publicitaires font aujourd'hui partie de la donne électorale. Nées aux États-Unis dans la première moitié du XXe siècle, ces méthodes sont les prémisses du marketing électoral actuel. Longtemps avons-nous cru que ce phénomène est apparu dans les années 1960 au Québec, avec l'élection de Jean Lesage. Pourtant, près de quinze ans auparavant, un Premier ministre s'entoure d'une équipe pour mieux gagner ses élections. Maurice Duplessis a recours aux services de Joseph-Damase Bégin, ministre unioniste et ancien vendeur d'automobiles, qui se démarque par ses victoires dans son comté. Bégin s'allie à son tour les talents de Paul Bouchard qui devient directeur de la propagande de l'organisation électorale de l'Union nationale en 1946. Au fil des années, leur organisation grandit et permet à Duplessis de remporter parmi les plus grandes majorités parlementaires de l'histoire du Québec. Comment Bégin, Bouchard et leurs collègues y parviennent-ils? En personnalisant les campagnes de l'Union nationale, en recourant aux médias de masse et aux techniques publicitaires réputées performantes, en effectuant des analyses pré-électorales et surtout, en utilisant un budget faramineux. Voilà la recette du succès unioniste, inspiré des méthodes américaines.
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Raymond Poincaré et la question d'Alsace-Lorraine dans la Grande Guerre (1914-1919)Champagne, Éric 13 April 2018 (has links)
À l'automne 1914, la Première Guerre mondiale éclate. Pour la France et l'Allemagne, il s'agit de la deuxième guerre en moins d'un demi-siècle. Au terme du premier conflit en 1870, la Prusse victorieuse avait annexé l'Alsace- Lorraine. De ces événements est né en France le mythe des provinces perdues, et s'est développé en parallèle le culte de la Revanche. Raymond Poincaré, porté au pouvoir en 1913, sera donc le président de la République qui vena la Revanche se matérialiser en 1918 avec le retour de l'Alsace-Lorraine à la France. À quelle occasion, de quelle façon, dans quel contexte et dans quel but évoque-t-il le mythe dans ses discours de 1914 à 1919 ? Depuis la fin de la Grande Guerre, un débat fait rage en France à savoir si Poincaré a ou non souhaité une guerre de revanche. L'analyse des allusions au mythe alsacien-Lorraine dans ses discours, qui, à travers ce mémoire, nous est ici proposée, nous aidera à mieux comprendre comment Poincaré a participé à une telle guerre, notamment en utilisant la question de l'Alsace- Lorraine à des fins politiques dans le but de promouvoir son nationalisme haineux et revanchard.
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