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Les textes astronomiques latins : un univers de mots : enquête épistémologique, logique et rhétorique / Latins astronomical texts : a universe in words : an epistemologial, logical and rhetorical inquiryPoliquin, Émilie-Jade 11 December 2014 (has links)
Dans cette thèse, nous avons étudié un corpus de dix textes latins abordant des questions astronomiques telles que la forme de l’univers et de la Terre, la description des constellations ou le mouvement des astres et des planètes, à savoir les Aratea de Cicéron, le livre IX du De architectura de Vitruve, le De astronomia d’Hygin, les Astronomica de Manilius, les Arati phaenomena de Germanicus, le livre II de la Naturalis historia de Pline, une large portion du Timaeus a Calcidio translatus commentarioque instructus de Calcidius, les Aratea d’Aviénus, certains chapitres des Commentarii in Somnium Scipionis de Macrobe et, enfin, le livre VIII du De Nuptiis Mercurii et Philologiae de Martianus Capella. Cette recherche avait pour objectif d’une part de comprendre ce qu’était le savoir astronomique pour les auteurs de ces textes et d’autre part de voir quels étaient les moyens à leur disposition pour transmettre cette connaissance. Pour ce faire, nous avons jeté un regard double sur notre corpus : alors que notre plan a été essentiellement guidé par une enquête épistémologique abordant les grands thèmes de l’astronomie antique – autrement dit, le contenu –, notre analyse a été quant à elle davantage concentrée sur la forme, tant logique que rhétorique, de ces exposés. Nos analyses nous ont permis de mieux comprendre l’aspect didactique de toutes ces œuvres, aussi diverses soient-elles quant à leur genre, en repérant un certain nombre de procédés littéraires qui leur étaient communs, parmi lesquels nous trouvons la mise en scène de l’homme qui observe les phénomènes célestes, la mise en scène de l’homme qui raisonne et la mise en scène du ciel lui-même. / In our thesis, we study a corpus of ten Latin texts discussing astronomical topics such as the shape of the universe, the constellation descriptions and planet movements : the Aratea by Cicero, the ninth book of the De architectura by Vitruvius, the De astronomia by Hyginus, the Astronomica by Manilius, the Arati phaenomena by Germanicus, the second book of the Naturalis historia by Pliny, a large part of the Timaeus a Calcidio translatus commentarioque instructus by Calcidius, the Aratea by Avienus, some chapters of the Commentarii in Somnium Scipionis by Macrobius and, finally, the eighth book of the De Nuptiis Mercurii et Philologiae by Martianus Capella. The major aims of this research were first to understand what was astronomical knowledge for the authors of these texts and, secondly, to see what were the means at their disposal to convey that knowledge. To achieve this, we did a dual study of our corpus : as our plan was essentially guided by an epistemological inquiry addressing the major themes of ancient astronomy - in other words, content, our analysis was in turn more focused on the form, both logical rhetorical, of these presentations. Our analyses allowed us to better understand the didacticism or educational aspect of all these works, as diverse as they were, by identifying a number of common literary devices, among which we find the staging of the man observing celestial phenomena, the staging of the man who reasons and the staging of the sky itself.
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La Cité du rire : la dérision et le politique à Athènes à l'époque classique / The City of laughter : derision and politics in Athens during the Classical periodAllard, Jean-Noël 03 October 2015 (has links)
A l'époque classique, la dérision, entendu comme tout message - délivré par le geste, le dessin, la musique et surtout la parole dont le dessein est de susciter le rire en prenant pour cible quelque chose ou quelqu'un, débordait de toute part l'espace civique athénien. Les lois qui encadraient l'usage de la parole, et donc de la dérision, étaient d'ailleurs assez lâches. Pourtant, pour les esprits du temps, la dérision constituait une offense et pouvait par conséquent semer la haine et la discorde et fragiliser l'équilibre social. La parrhèsia, cette liberté de tout dire que la démocratie athénienne valorisait, n'explique pas seule cette situation paradoxale. Il convient surtout d'invoquer l'importance politique capitale de la dérision. En premier lieu, elle était l'une des modalités principe des affrontements politiques de faible intensité qui flanquaient ce régime de dissensus qu'était la démocratie. En outre, la dérision était un outil critique dont le poète comique se servait pour mettre en exergue les dérèglements et les errements du régime démocratique devant un parterre de citoyens. Elle leur apprenait alors à mieux «habiter» cette démocratie. Dans le même temps la dérision était employée pour rabaisser, sur le plan symbolique, les membres de l'élite confortant en creux la légitimité du peuple être le détenteur du pouvoir. La dérision participait enfin à ce «tissage» de la communauté par lequel les Anciens se représentaient le politique : non seulement elle disposait d'un pouvoir normatif que sa réfraction au sein des institutions civiques décuplait, mais elle était également un moyen de réduire les tensions sociales en les laissant s'exprimer sous une forme temporaire et/ou atténuée. / In classical times, derision, understood as any message-delivered through gesture, through painting, music, and especially through the spoken word- where the purpose was to bring about laughter, taking as its target something or someone, was all over in the Athenian public space. The laws that governed the usage of language, and thus of derision, were at the time quite lax. Even still, for the temperament of the period, derision constituted an offense and could as a consequence fuel the fire of hate and discord, therefore weakening the social balance. Parrhesia, the concept of freedom of speech, that liberty that all of democratic Athens valued, did not by itself explain this paradoxal situation. It served more than anything to invoke the great political importance of derision. To begin with, it was one of the first lines of defense for political confrontations of weak intensity that flanked the regime of dissention that was the democratic politeia. On the other hand, derision was a critical tool, that the comic poet used to pinpoint the dysfunctions and errors of the democracy before an audience of citizens. It taught the people to better partake of their role in that democracy. At the same time, derision was used to belittle, on a symbolic level, the members of the elite and shallowly comfort the legitimacy of the people in their power. Finally, derision participated in the "fabric" of the community: not only as a normative power, with its refraction at the core of civic institutions increased, but equally as a method of reducing social tensions by letting citizens express themselves in an ephemeral and/or muted way.
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Ironie et poésie. Théorie et pratique de l'écriture oblique dans l'oeuvre de Francis Ponge / Irony and Poetry. Theory and Practice of Oblique Writing in Francis Ponge’s WorkJendari, Aziz 10 December 2011 (has links)
Cette étude porte sur le rôle important dévolu à l’écriture oblique dans l’œuvre de Francis Ponge, à travers les notions d’ironie et d’humour. En s'appuyant à la fois sur les nombreuses déclarations de l’auteur concernant l'importance de ces notions dans son œuvre et sur les recherches les plus actuelles qui tentent de cerner ces catégories complexes et embarrassantes, on définit l'ironie non comme simple figure d'inversion mais comme fait rhétorique englobant une multitude de pratiques discursives. Plus précisément, on l'envisage comme un phénomène polyphonique et intertextuel dont la spécificité réside d'une part dans sa dimension critique et, d'autre part, dans son ambiguïté énonciative. L’humour est quant à lui envisagé comme jeu contestataire inscrit dans l’ordre de la langue. Dès lors, ironie et humour peuvent être considérés comme deux formes, différentes et complémentaires, de métadiscours critique qui couvrent tout le champ de la poétique pongienne : rhétorique, esthétique et éthique. La première partie s’attache à dégager les conditions et la constitution d’une posture ironique à partir des textes antérieurs à la poétique du parti pris, souvent négligés par la critique mais qui se révèlent essentiels en ce qu’ils problématisent les enjeux et les intuitions de la poétique pongienne. La deuxième partie est consacrée aux stratégies discursives à l’œuvre dans les textes, envisagées aussi bien en termes de figures et procédés que comme dispositifs textuels d’ensemble, lesquels ouvrent la voie vers une esthétique de l'ironie. Enfin, la troisième partie est consacrée au projet politique et moral qui sous-tend l’œuvre de Ponge et tente de cerner l’ironie et l’humour comme manifestations de la position éthique de l’auteur. / This study deals with the important role played by oblique writing in Francis Ponge’s work through the notions of irony and humour. Relying both on the author’s numerous statements on the importance of such notions in his work and on the latest research attempting to define these complex, embarrassing categories, irony is not defined as a mere figure of inversion but as a rhetorical fact encompassing a multitude of discursive practices. It is more precisely regarded as a polyphonic, inter-textual phenomenon whose specificity lies, on the one hand, in its critical dimension, and on the other hand, in its enunciative ambiguity. As for humour, it is considered as a contesting game inscribed in the language order. Consequently, irony and humour can be regarded as two different, complementary forms of critical meta-speech covering the whole field of Pongian poetics, whether it is rhetorical, aesthetic or ethical. The first part endeavours to unearth the conditions and constitution of an ironical posture from texts prior to the poetics of bias, often neglected by critics but which turn out to be essential inasmuch as they give an insight into the problematic of Pongian poetics’ stakes and intuitions. The second part is dedicated to the discursive strategies implemented in the texts. Such strategies are considered as much in terms of figures or instruments as overall textual devices, which open up the way to an aesthetics of irony. Finally the third part deals with the political and moral project underlying Ponge’s work and attempts to define irony and humour as demonstrations of the author’s ethical position.
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Les valeurs dans l'argumentation : structures axiologiques et dimension axiologique des disputes / Values in argument : axiological frameworks and axiological dimension of disputesGuérrini, Jean-Claude 01 July 2015 (has links)
Cette thèse cherche à articuler l'argumentation rhétorique aux avancées de la sémantique et de la pragmatique sur le point précis des valeurs. Se situant dans le sillage du Traité de l’argumentation, La Nouvelle rhétorique (1958) de Chaïm Perelman et Lucie Olbrechts-Tyteca, elle se propose d’en réactiver et d’en approfondir les orientations proprement axiologiques à l’aide d’outils linguistiques et sémiotiques qui se trouvent aujourd’hui à la disposition des chercheurs. Elle met au jour, à partir de matériaux verbaux divers (énoncés isolés, textes, corpus), les structures axiologiques du discours argumentatif : axes de la valorisation, relief axiologique, organisation contrastive des énoncés et des textes, tension entre les pôles de la montée en généralité. S’appuyant sur la linguistique de l’énonciation et l’étude des modalités, elle souligne le lien étroit qui unit l’exercice ordinaire du jugement et les conflits de valeurs de grande ampleur, qu’ils s’expriment à travers l’usage de maîtres-mots, le maniement de couples polémiques ou le jeu d’isotopies rivales. L’enquête sur les maîtres-mots et sur leur insertion dans le discours aboutit à un répertoire indicatif. Un corpus portant sur la dispute opposant, en France, partisans et adversaires de la corrida dans la période 2004-2014, est examiné selon une approche interactionnelle et intertextuelle qui conduit à la construction de l’interdiscours dans lequel se situent les énoncés en concurrence. La relation entre émotions et valeurs, négligée par les refondateurs de la rhétorique, se trouve réévaluée. L’enquête topique qu’ils avaient ébauchée donne lieu à des propositions nouvelles mettant l’accent sur le caractère nécessairement tensif des énoncés argumentatifs. / This doctoral dissertation tries to link rhetorical argumentation together with semantics and pragmatics about the specific issue of values. In the wake of Chaïm Perelman and Lucie Olbrechts-Tyteca’s Traité de l’Argumentation. La Nouvelle Rhétorique (1958), this dissertation intends to reactivate and deepen its properly axiological propositions thanks to linguistic and semiotic advances now available.From various verbal data, Part I shows the axiological framework of speech : the valorization registers, the axiological focus, the diferential and contrastive organization of statements and texts, the tension between universal, general and particular values. Relying on the study of utterance production and modalities, Part II underlines the close relation between the ordinary use of judgement and the conflicts of values which express themselves through the use of master words or polemical pairs. The inquiry about master words as they are inserted in discourse results in a list of items, which is obviously highly debatable. A corpus dealing with the dispute about the practice of corrida in France (2004-2014) is examined through an interactional and intertextual approach (Part III), leading to the building of the interdiscourse according to which each pro and con is supposed to take a stand. The links beetween emotions and values, which were neglected by the Traité’s authors, is reconsidered. The topic inquiry, which was sketched, is started again, with an emphasis on the tension lying in the argumentative statements.
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Rhétorique du silence dans l'univers dramatique, poétique et cinématographique d'Harold Pinter / The rhetoric of silence in Harold Pinter's plays, poems and screenplaysMbaye, Samba 08 April 2015 (has links)
Aborder la rhétorique du silence chez Pinter revient à examiner à la fois ce qui se passe sur scène, dans le texte poétique, et à jeter un regard sur les différents média dont son théâtre se sert pour aborder des thèmes liés à la guerre, à la menace, à l'existence, à la philosophie et à la métaphysique. Il y est aussi question de voir le rapport de cette modalité du langage à l'outil linguistique. L'ontologie du silence à permis de comprendre, qu'il s'agisse dans la communication ou dans la représentation, que cette réalité ne peut être compréhensible qu'à l'ombre de l'élément verbal. Le silence peut être perçu comme ce qui se dérobe à toute tentative de mise à mots. Pour nous imprégner du contenu de ce que Pinter cherche à nous faire parvenir, nous devons considérer ce sous-territoire verbal constitués de non-dits, d'allusions, de sous-entendus, mais également des espaces de l’indétermination. Et comme le langage n'est pas toujours téléologiquement motivé par l'expressivité, son caractère ambivalent, elliptique, fragmentaire, minimaliste et ésotérique constitue un défi pour le public. Cependant, l'étude étiologique (causes) du silence montre que tout ne peut s'expliquer par les limites, les failles et les impossibilités du langage et par le refus de l'engagement du locuteur ou de son capital cognitif et épistémologique. Le temps représente un obstacle majeur dans les efforts de l'homme d'expliquer des événements, faits antérieurs. S'il est difficile de parler précisément et objectivement du passé et du futur, nommer ou désigner ce qui se passe sous les yeux semble l'être également. En plus de la labilité et de l'oubli, la complexité des choses à dire peut aussi signifier l'arrêt définitif ou temporaire de tout discours. Avant l'échéance eschatologique, le silence n'est absolument pas un vide, un néant, même si des pesanteurs d'ordre encratique, idéologique et social rendent compte de la contrainte à laquelle sur tout sujet parlant est appelé à faire face. LE silence qui traverse le théâtre de Pinter est différent de cette absence de parole qu'impose la mort. Il n'est donc pas néontique, parce qu'il se justifie, d'une part, par une option artistique, et d'autre part, par le désir de nous rappeler qui nous sommes. Ce sont nos mots et nos silences qui font de nous ce que nous sommes dans ou sans interaction subjective : une entité sonore et une autre silencieuse. Tout être langagier est fait de ce qui s'énonce clairement et de ce qui ne cesse de s'échapper à toute expression verbale.Le choix porté sur l'adaptation cinématographique des pièces de Pinter obéit à l'effort de montrer que, quand les mots n'arrivent plus à dire, il faut se tourner vers des données sémiologiques, sémiotiques et somatico-gestuelles. Le genre poétique est un autre moyen par lequel les voix du silence nous parviennent à travers les allusions, les images et les symboles. Dans l’œuvre artistique de Pinter, le silence n'a pas qu'une signification mais aussi un rôle, une nature et des limites. Le silence n'est pas exclusivement dans le tacite ou le caché : il se trouve également dans ce qui se montre ou ce qui s'entend. Ce théâtre rappelle qu'à l'image du langage, le silence est une forme d'expression qui exige du spectateur une profonde attention pour comprendre le message qu'il entend lui faire passer. Par ailleurs, la protologie du silence révèle que d'autres arts de la scène tels que le praxis orchésale et la pratique musicale doivent leur existence à la réalité silencieuse. Vu que le silence sous-tend les moyens d'expression et de communication humaines, cela révèle du bon sens de lui reconnaître comme forme vivante. Le silence est à la fois une force centrifuge et centripète, car tout part de lui et retourne à son sein. Il est à l'origine de toute chose, et il survivra toute existence. / The main purpose of this research is not only to try to grasp the meaning of the unsaid and the hidden in the artistic work of Harold Pinter, but first and foresmost to show that language can neither have a meaning nor be made out if we do not consider what is lying underneath or if we disregard any reading between the lines. Even if it's obvious that the stage is more often than not under the yoke of words, the gist of any play is to be looked for in silence. In Pinter's dramatic world, silence can be understood as what cannot be said, what is not thoroughly said, what is not clearly expressed, what is not yet said, what will never be said. It can be due to many reasons, a silence may be observed under duress, as it may be made purposefully. The body language is more than important, for what is displayed through it can urge any shrewd spectator to muse upon what is beyond his eyes. Since words and images are not often reliable, the work of any spectator is to ponder over what is shown or said to him. And like any tool of communication, silence requires a text and a context to yield the substance emnodied in it. Any attempt to sever the language of words from that of silence is doomed to failure. Silence per se is the realm of silent words. Before being uttered, any word was first kept in silence. All discourses stem from silence, and whilst some can reach the listener, others need a particular attention, whence our interest in Pinter's early poems. The silence we'redealing with is not a void. It's pregnant with meaning and cannot be avoided as long as we're able to speak or we're potential locutors.
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Mode narratif, mode dramatique : l’adaptation théâtrale de fiction narrative au XVIIe siècle en France / Narrative mode and dramatic mode : a study of theatrical adaptation of works of fiction in France during the seventeenth centuryBarbillon, Chrystelle 30 January 2012 (has links)
Souvent décriée comme production d’une littérature de seconde main, constamment pratiquée par le théâtre contemporain, l’adaptation, mal définie, négligée par la critique, est rarement théorisée par ceux qui la pratiquent. À partir d’un corpus composé d’une trentaine d’œuvres narratives, allant de L’Astrée d’Honoré d’Urfé (1607-1625) au Dom Carlos de Saint-Réal (1672), et de près de quatre-vingts adaptations, cette étude analyse l’adaptation théâtrale de fiction narrative comme une pratique d’écriture unifiée, que reprend et amende chaque dramaturge. Définissant rigoureusement l’adaptation, ce travail construit, par l’étude des textes et une contextualisation théorique circonstanciée, des outils d’analyse qui identifient et évitent les apories des théories de l’adaptation. Cette grille de lecture rhétorique permet alors de suivre dans ses principaux procédés le geste d’écriture adaptatif, de la sélection de la matière romanesque à la composition puis l’écriture de la pièce de théâtre, jusqu’à son actualisation sur scène : se définit ainsi une poétique de l’adaptation transmodale, qui perturbe le fonctionnement des parties de la rhétorique et met en jeu les potentialités du medium dramatique. Cette pratique, qui confirme ou infirme les genres dramatiques, dans une dynamique tantôt topique, tantôt créatrice, comporte ainsi des enjeux esthétiques. Lieu de circulation et d’invention des formes littéraires, d’un jeu intertextuel complexe dont le miroitement est démultiplié par une réception à plusieurs niveaux, l’adaptation théâtrale exhibe sa littérarité, et mérite une place dans le paysage littéraire français du XVIIe siècle, dont elle restaure l’épaisseur et la richesse. / Often dismissed as the production of second-hand literature, though constantly used by modern stage directors and playwrights, adaptation has frequently been neglected by critics; barely theorised by those who practice it, it has been approached with an approximate definition. Through the study of thirty novels and short stories − ranging from Honoré d'Urfé's L’Astrée (1607-1625) to Saint-Réal’s Dom Carlos (1672) − and the study of some eighty theatrical adaptations, this work analyses the theatrical adaptation of narrative fictions as a coherent writing practice, which each and every play embodies in a different way. Starting with a clear definition of what theatrical adaptation means, then proceeding with a careful reading of the works and a detailed review of contemporary theories, we build tools to analyse this corpus and avoid the aporias adaptation theories have usually been confronted with. This reading of adaptation, based on rhetorics, enables us to follow the process of adaptative writing step by step through its various techniques − from the selection of material within the novel to the designing and actual writing of the play to its final staging. Thus we define the poetics of a transmodal adaptation, which reinvents the working of rhetorical categories and questions the potentiality of drama as a semiotic medium. Adaptation therefore challenges literary genres − sometimes confirming their topoï, sometimes creating new forms − and thus tackles aesthetics-related issues. Theatrical adaptation appears as a field of literary experimentation and formal innovation, within which intertextual references reverberate and multiply in various levels of reading. Exhibiting its second-hand nature and therefore its literary quality, theatrical adaptation rightly deserves to be read as a major contribution to the French seventeenth-century dramatic literature, to which it gives back its density and richness.
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William law, exégète et polémiste / William Law, exegete and polemicistBourgès, Nicolas 28 September 2012 (has links)
Cette thèse propose un examen de l’œuvre de William Law (1686-1761) à travers une étude de discours menée selon une approche à la fois polémique et exégétique. Après une première partie consacrée à une typologie du discours de Law, qui cherche à analyser l’articulation entre polémique et exégèse grâce à un recensement des outils rhétoriques récurrents et l’utilisation de sources christocentriques, les deux parties suivantes s’attachent à démontrer que deux séries de notions animent ses textes : le rétablissement de valeurs morales d’une part, la mystique et l’herméneutique biblique d’autre part. Il soumet la société britannique du dix-huitième siècle à une observation très critique, en dénonçant successivement les partisans de la Glorieuse Révolution au détriment de la fidélité à la dynastie Stuart, le matérialisme et une production théâtrale promotrice de mœurs décadentes. Du point de vue religieux, il use de toutes les ressources de la rhétorique polémique afin de faire le procès du déisme et de démontrer les erreurs de ses adversaires en les confrontant à la vérité de l’Évangile. Ce faisant, il appelle ses lecteurs à une réforme spirituelle qui les engage sur la voie mystique de la régénération, pour atteindre l’union avec Dieu. Law met la polémique au centre d’un dispositif argumentatif qui lui permet d’agir comme un guide pour la compréhension, l’interprétation et la mise en pratique du message néotestamentaire. / This doctoral dissertation offers an assessment of the works of William Law (1686-1761) through a discursive study that hinges on a twofold method, both polemical and exegetical. After a first part devoted to a typology of Law’s discourse, which strives to analyze the link between exegesis and polemics thanks to an inventory of his most frequently used rhetorical tools as well as the use of christocentric sources, the two parts that follow endeavour to demonstrate that his texts come alive with two sets of notions – the restoration of moral values on the one hand, mysticism and biblical hermeneutics on the other. Eighteenth-century British society is subject to a very critical scrutiny, through the successive denunciation of supporters of the Glorious Revolution at the expense of fidelity to the Stuart dynasty, materialism, and a theatrical repertoire that promotes decadent mores. As far as religion is concerned he uses the full potential of polemical rhetoric to criticize deism and display the errors of his opponents by confronting them with the truth of Scripture. In doing so he calls upon his readers to lead a spiritual reformation that will take them up the mystical path to regeneration, before reaching union with God. Law places polemics at the core of an argumentative structure which enables him to act as a guide for his readers to understand, interpret and put into practice the message contained in the New Testament.
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La traduction des titres de presse économique : analyse et reproduction stylistique et rhétorique / The translation of headlines in the economic press : stylistic and rhetorical analysis and reproductionFleyfel, Mimi 01 February 2017 (has links)
Nous proposons dans cette recherche de mener un travail explorateur sur la problématique de la traduction des titres dans la presse économique destinée à la vulgarisation. De ce fait, notre but est d’aboutir à des observations empiriques et proposer une approche de traduction adaptée à ces énoncés.Nous avons exploré, dans la première partie, les fondements théoriques et pratiques en traductologie et examiné les différents éléments en œuvre dans l’activité traductionnelle. Nous avons également proposé une approche de traduction adaptée aux titres de presse et à la leur spécificité linguistique et stylistique. Ce procédé appelle à une exploration analytique de la textuelle de départ aux niveaux de la linguistique et de la stylistique afin d’établir une équivalence qui puisse configurer la formation structurale et préserver sa portée, d’une part, et transmettre ses effets rhétoriques, d’autre part. Cette approche nous permet de décider de la démarche suivie pour aboutir à l’équivalence recherchée, d’où la pratique d’une traduction bijective, injective, surjective, ou libre. Dans la partie empirique, nous avons analysé deux corpus en nous basant sur les types de traduction proposés. Le premier a été prélevé afin de juger du degré d’adéquation de chaque traduction en matière de pertinence sémantique et de fonctionnalité du parcours suivi. Le deuxième a été prélevé en raison des particularités stylistiques des titres sélectionnés afin d’établir des équivalences illustratives du modèle configuratif transmissionnel proposé.La conclusion porte sur des constatations formulées sur les procédés suivis dans les corpus choisis et sur le modèle configuratif transmissionnel proposé. / This research aims at exploring problematic issues relating to the translation of headlines in popular, economic magazines. Hence, it means to derive relevant empirical observations and propose a translation theory adapted to the headlines in question.With that objective in mind, we have allotted the initial part of our research to the theoretical and practical approaches encountered in translation studies and examined the various elements at work during the translation process. We have also proposed a model of translation adapted to headlines and their linguistic and stylistic characteristics. This approach calls for an analytical exploration of the source text at the linguistic and stylistic levels in order to establish an equivalence that reflects its structural formation and preserves its impact, on the one hand, and conveys its rhetorical effects, on the other. Such an approach is also decisive in establishing the process to follow to deliver the equivalence being sought through three types of translation: bijective, injective, surjective, or free. In the empirical part of our study, we have analyzed two selected bodies based on the types of translation proposed. The analysis of the first body was meant to evaluate the degree of adequacy of each rendition in terms of semantic relevancy and functionality. The analysis of the second body, which is made up of headlines selected for their stylistic peculiarities, was meant to establish illustrative equivalences of the configurative transmissional model we have proposed.In the concluding part of our research, we have formulated observations of all the processes studied in the selected bodies and in the proposed model.
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La Weltanschauung thomasienne : une tentative de réévaluation / Aquinas’ Weltanschauung : A ReappraisalLaporte, Pierre-Aymeric 30 January 2015 (has links)
Extraite du milieu naturel dans lequel elle se déploie, la pensée de Thomas d’Aquin a été souvent déformée. Persuadé que le Réel –et, en particulier le Réel par excellence qu’est Dieu– n’est qu’imparfaitement embrassé par l’esprit humain, l’Aquinate multiplie les perspectives et les types de discours. La dialectique et la rhétorique s’adjoignent au discours proprement scientifique pour en combler les lacunes et tenter une impossible, sinon difficile synthèse entre les quatre sources auxquelles s’alimente sa pensée, à savoir: le muthos de la foi, le logos la philosophia perennis et les perceptions du sens commun. Confronté à la complexité du Réel et à des objets de foi qui s’écartent des normes du logos, l’utilisation de ce triplex modus dicurrendi s’avère une nécessité spéculative pour accumuler le plus possible de certitudes sur des objets qui se dérobent pour partie à la saisie d’un esprit fini. Rien d’étonnant à ce que l’Ousia, l’Unitas, la Forma et le schème néoplatonicien monè-proodos-epistrophè occupent une place tout aussi importante dans la synthèse thomasienne que la notion-clé d’Esse. / The thought of Thomas Aquinas is often misinterpreted. Its complexity, especially the plurality of modes of discourse, is neglected by the commentators. This plurality permits to resolve, although imperfectly, the tensions between the muthos of faith, the logos, the philosophy and the common sense. Thomas also uses a plurality of key concepts in the domain of metaphysics. Thus, he describes better the complexity of the Real. Ousia, Forma, Unitas and Neoplatonic’s scheme monè-proodos-epistrophè are structural notions as important as Esse in the Aquinas’ synthesis. The scientific discourse doesn’t exclude the others, but imperfect, modalities that are dialectic and rhetoric. It’s a requirement of the science itself. For Reality comprehends under its extension the particulars and paradoxical objects of faith.
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Les images dans les Harangues et les Plaidoyers politiques de Démosthène : de la communication politique à la littérature / Medical, natural and warfare imagery in Demosthenes’ political speeches : from political propaganda to literatureFernandez, Matthieu 28 November 2015 (has links)
La thèse analyse, dans les domaines de la nature, de la médecine et de la guerre, en quoi les métaphores et les comparaisons relèvent de la communication politique et participent d’une ambition littéraire. Démosthène emploie ses images de manière très cohérente. Au sein d’un même discours, il articule des images différentes autour d’un même noyau sémantique. Il répète aussi une même image au service d’une même idée d’un discours à l’autre. Démosthène élabore ainsi de véritables slogans métaphoriques destinés à promouvoir ses idées politiques. Certains sont repris par ses amis politiques et combattus par ses adversaires. L’étude des images permet ainsi d’aborder sous une perspective nouvelle les problèmes de la propagande et de la collaboration politique dans l’Athènes du IVème siècle. Au-delà de cette finalité pratique, métaphores et comparaisons demeurent un matériau littéraire qui permet à Démosthène d’enrichir le style de ses discours en multipliant les registres. Elles s’inscrivent dans la tradition homérique ou comique par la reprise de certains motifs, selon que l’orateur souhaite célébrer son action politique ou dénigrer ses adversaires. Ou bien elles les font rivaliser avec les développements les plus récents de la prose d’art, telle que la pratiquent Platon et Isocrate. De ce point de vue, le Sur la couronne tient une place à part : en raison du caractère rétrospectif du discours, qui se livre à un bilan politique, l’ambition littéraire est à son sommet. Mais, là encore, elle n’est pas séparable de la finalité rhétorique et pratique : les images servent à défendre une politique, dans un véritable panégyrique. / This work examines how the imagery which Demosthenes takes from nature, medicine and warfare, is a tool of political propaganda and gives a literary shape to his speeches as well. Demosthenes uses this imagery very coherently. In the same speech, he links different kinds of imagery around the same meaning-core. Furthermore, he repeats the same imagery to mean the same thing in different speeches. Demosthenes thus works out true metaphorical slogans so as to promote his main political ideas. Some are taken up by his political friends and fought off by his enemies. Therefore, by studying imagery we can cast a new light on these two fundamental issues in the Ancient Athens of 4th century B.C. : how did the orators use to organise their political propaganda and how might they have collaborated with each other ? But imagery goes beyond this practical aim. Metaphors and similes are literary material which enables Demosthenes to enrich his speeches’ style through different registers. They give them a Homeric or a comical tone and shape, when Demosthenes uses some patterns again to extol his policies or to disparage his adversaries. With metaphors and similes, Demosthenes is also rivaling with the recent trends of Kunstprosa, as it is practised by Plato and Isocrates. From this point of view, the speech On the crown has a special place : in this speech, because of its retrospective point of view, which asseses his overall policies, Demosthenes brings his literary claims to a climax. Nevertheless, such an ambition cannot be separated from his rhetorical and practical aims : imagery is being used to defend his policies, in a real panegyric.
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