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“Ta forme veille et mes yeux sont ouverts” : crise de fondements du poème et poétique de la contingence chez Mallarmé, Valéry et Reverdy / “Ta forme veille et mes yeux sont ouverts” : poem's foundations crisis and contingency poetics in Mallarmé, Valéry and ReverdyMonginot, Benoît 14 December 2012 (has links)
Cette thèse essaie d’établir dans un premier temps que Mallarmé, Valéry et Reverdy accomplissent exemplairement la critique théorique des fondations romantiques (à la fois ontologiques et rhétoriques) de la littérature ; que cette critique conduit à une crise de légitimité, qui, sans donner lieu à une rupture violente avec la tradition (à la différence de ce qu’implique par exemple l'ethos dominant des avant-gardes), témoigne cependant d’une lucidité sans concession. On montre alors que cette lucidité s'inscrit dans l'écriture même des poèmes selon une poétique a-théologique et par le réinvestissement de formes (l’allégorie, l’écriture moraliste) susceptibles d'indiquer, contre la considération idolâtre d’une autonomie sans autre de l’œuvre, une transitivité rhétorique et non résolutoire de celle-ci. On explique ainsi que l'écroulement de la métaphysique romantique ouvre la voie, chez ces auteurs, à une reconnaissance de la discursivité de l'œuvre, à sa considération tout à la fois poétique et rhétorique. De cela on conclut à l’éviction d’un paradigme esthétique de la poésie et de ses implications indissociablement politiques et communicationnelles, au profit d’une reconnaissance des contingences rhétorique et factuelle du discours littéraire, celles-ci définissant, sans dogmatisme, une inquiétude humaniste. / This thesis first aims at establishing that Mallarmé, Valéry and Reverdy build up a strong theoretical criticism of Literature’s romantic foundations (which are both ontological and rhetorical); it also points out that this criticism leads to a legitimacy crisis. This crisis, though it does not express itself through a violent break from tradition (unlike the main ethos of the avant-garde), bears witness to an uncompromising sense of lucidity. We then demonstrate that this lucidity shapes the very writing of the poems through a-theological poetics and by reinvesting traditional forms (such as allegory or moralist writing) which can convey, though in a problematic way, a certain rhetorical transitivity. We thus throw light on the fact that the wrecking of romantic metaphysics makes these authors acknowledge the discursive nature of the poem, its poetical and rhetorical aspects. We finally conclude on the overcoming of both the aesthetic paradigm of literature and its political and communicational implications to the benefit of an acknowledgement of factual and rhetorical contingencies of the literary discourse. This defines, without any dogmatism, a humanistic disquiet.
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Dire de ne pas dire : du silence éloquent à l'énonciation tragique des déclarations d'amour chez Racine / To Say or Not To Say : the Eloquence of Silence and the Tragic Enunciation of Love Declarations in Racine’s TheaterTamas, Jennifer 29 October 2012 (has links)
Nous formons l’hypothèse que Racine met en scène une lutte contre l’indicible. Dans chaque pièce, il s’agit de révéler quelque chose d’inacceptable et d’impossible à dire. Comment dire ce qu’on ne peut pas dire ? Et surtout, comment ne pas provoquer l’effroi de celui qui écoute ? Le silence, qu’il représente une pure absence de mots ou un bruissement de voix permettant de ne pas répondre, se trouve ainsi au coeur de l’échange dialogique. La déclaration d’amour relève de cet indicible et suscite une tension permanente entre « dire » et « taire ». Cette étude s’articule donc autour du paradoxe suivant : parler est impossible, mais la réticence à dire, une fois surmontée, produit l’irrémédiable. La déclaration d’amour est l’emblème de ce procédé. Elle représente l’énoncé tragique par excellence, puisqu’elle engendre la fatalité. Révéler l’amour, c’est condamner l’autre. L’oracle fatal s’exprime par la bouche des personnages amoureux. Racine donne ainsi naissance à un nouveau théâtre de l’amour dans lequel la déclaration correspond à une crise existentielle. Le personnage racinien affirme son être-au-monde par l’expression de son amour qui fait violence à l’autre. / I argue that Racine represents the fight against the unspoken. Each play reveals something that is unacceptable and impossible to articulate. How does one state all that cannot be stated? Above all, how to avoid stirring the terror of the listener? Silence, whether it represents a pure absence of words or a murmuring of voices that inhibit an answer, finds itself at the core of the discursive exchange. The declaration of love emerges from the unsaid and brings about a permanent tension between « the spoken word » and « silence. » This study is based on the following paradox: speech is impossible, but the reticence to speak, once overcome, induces an irreversible process. The declaration of love is the symbol of this process. Its utterance represents the ultimate tragic enunciation as it engenders Fate. To show one’s love is to condemn the other.The fatal oracle expresses itself through the words of characters in love.Racine inaugurates a new theater of love in which the declaration corresponds to a deep existential crisis. The Racinian character asserts his subjectivity by expressing his love, though it violates the other.
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Discours, action et temps chez Protagoras d'AbdèreDivenosa, Marisa 28 January 2012 (has links)
Héritier des présocratiques et des conceptions homériques sur la valeur du discours, Protagoras place l'homme au centre d'un monde en devenir constant, dans lequel la connaissance du kairos guide la production discursive comme l'action.La reconstruction de la pensée de Protagoras d'Abdère requiert d'abord de le situer dans son contexte historique pour dégager les tensions qui existent parmi les intellectuels de l'époque au sujet des trois éléments qui permettent cette reconstruction : le discours (logos), l'action (pragma, chrèma, praxis), le temps (chronos, kairos).Les aspects gnoséologiques et ontologiques sont soulignés dans la doctrine de l'homo mensura. La position de Protagoras relativement à la valeur du logos insiste sur l'importance des éléments relatifs à chaque situation pour la détermination de ce qui est prédiqué au moment de sa prédication. L'aspect éthique est, à son tour, déterminé par cette réalité humaine. Si une axiologie est possible elle doit nécessairement dériver de l'expérience (askesis) de l'homme et être adéquate aux besoins et aux objectifs de la société dans laquelle il se trouve.Deux facteurs déterminent principalement l'homme : la réalité sociale en perpétuel devenir et l'expérience particulière des individus soumise elle aussi au devenir en sorte que selon Protagoras l'homme se construit constamment dans une double dimension temporelle, diachronique et synchronique.L'influence des positions du sophiste sur les philosophes (Platon et Aristote) comme sur les orateurs (Isocrate) postérieurs à Protagoras confirme la reconstruction de la pensée de l'Abdéritain. / The legacy of the presocratic and homeric thinking is present in Protagoras' conception of language. He places man in the center of a world constantly changing, in which knowledge of kairos is a guide for discursive production, as well as for action. The reconstruction of the thinking or Protagoras of Abdera requires to place it in its historical context to understund the tensions among the intellectuals of his time. This reconstruction will be done in three axis: speech (logos), action (pragma, praxis), time (chronos, kairos). The epistemological and ontological aspects are emphasized in the doctrine of man-mesure. Protagoras' position on the value of logos stresses the importance of situational factors to determine what is properly predicated. Man is also determined by two other variables: the social reality in constant evolution and the specific experience of individual subjects. Protagoras thinks that man builts this reality in a double temporal dimension: diachronic and synchronic. We can confirm our conclusions in the thought of later philosophers (Plato and Aristotle) and orators (Isocrates).
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Les Topoi d’Aristote, Rhétorique II 23 : enquête sur les origines de la notion de lieu rhétorique / 'Topos' as an argumentative pattern, from the beginnings to Aristotle'RhetoricRambourg, Camille 26 November 2011 (has links)
Cette étude essaie d’expliquer les difficultés d’interprétation que posent tant la notion de topos au sein de la Rhétorique que la liste de vingt-huit lieux d’enthymème de Rhét. II 23 au moyen de l’hypothèse suivante : Aristote tenterait de concevoir un équivalent proprement rhétorique du topos dialectique. Dans la liste, le modèle dialectique serait envisagé de façon à recouvrir non seulement des stratégies des Topiques adaptées aux conditions particulières de la rhétorique, mais aussi des éléments issus de la tradition empirico-sophistique, l’ensemble ayant pour horizon la pratique oratoire.La première partie vise à mettre en évidence les influences théoriques qui ont présidé à la conception du topos et à la constitution de la liste de Rhét. II 23 : d’une part les technai de la tradition empirico-sophistique, de l’autre le modèle de l’invention dialectique. La deuxième partie tente de rendre un contexte à chacune des formes d’argument de Rhét. II 23 pour dé-terminer dans quelle mesure la prise en compte de la pratique oratoire — au sens large, comprenant les discours des historiens, la tragédie et la comédie — a joué un rôle dans la sélection et dans la description des lieux / This study attempts to account for the difficulties raised by the notion of topos in Aristotle’s Rhetoric and the list of the twenty-eight topoi of enthymeme in Rhet. II 23. Its main hypothe-sis is that Aristotle tries to frame the concept of a truly rhetorical topos. In his list, he rethinks the theoretical model of dialectical invention in such a manner as to include elements adapted from his own Topics as well as elements from the tradition of the rhetorical technai –the ulti-mate end being oratorical practice.The first part tries to highlight the theoretical influences for the concept of topos and the list in Rhet. II 23: the traditional rhetorical technai on the one hand, and the model of dialectical invention on the other. In the second part, each individual topos is analysed in its literary con-text, in order to determine the rôle of oratorical practice – understood in a wide sense, includ-ing history, tragedy and comedy – for the selection and the description of the topoi in Rhet. II 23
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Une forme d’écriture entre rhétorique, savoirs optique ou perspectif, et religion : la similitude visuelle (1600-1666) / A form of writing between rhetorics, the science of optics and perspective, and religion : “la similitude visuelle” (visual simile)Libral, Florent 18 November 2011 (has links)
La similitude visuelle peut être définie, dans le cadre de l’écriture religieuse – rhétorique et poétique – en France de 1600 à 1666, comme une forme de comparaison développée en parallèle, qui met en relation les phénomènes de la lumière et de la vision d’une part, et un propos religieux de l’autre. Elle ne cesse, depuis la fin des années 1610, de perfectionner ses composantes scientifique et rhétorique, en même temps qu’elle s’adapte à l’évolution des sensibilités théologiques, et atteste ainsi d’une remarquable écoute de la société. Pourtant, elle se raréfie jusque dans les années 1660. L’objet de ce travail est donc de chercher à comprendre comment une figure, fondant son propos sur une donnée scientifique actualisée avec énergie et constance, a pu connaître un déclin aussi soudain. Malgré ses refondations successives sur un savoir optique de plus en plus rigoureux, la similitude visuelle meurt à petit feu, car le postulat d’une ressemblance entre les réalités matérielles et spirituelles, sur lequel elle repose, est doublement en contradiction avec son temps. En effet, la similitude postule que la science peut servir à la religion alors que les deux domaines s’éloignent, et suppose que le monde est empli de signes du divin, alors que la théologie elle-même, sous l’effet de tendances augustiniennes profondes, renonce à cette idée. Ceci lui impose au fil de ses rénovations de se dissocier progressivement de son objectif premier, la connaissance de Dieu, au profit de la connaissance de l’homme ; dans le même temps, l’évolution artistique tend à bannir l’érudition, désormais ressentie comme pédante. C’est ainsi que progressivement, elle devient un outil de moraliste religieux, prélude à la sécularisation et à la disparition de la figure. / The “similitude visuelle” (“visual simile”) is a form of comparison – written as a parallel – important in religious prose and poetry in France between 1600 and 1666. This comparison creates a link between physical phenomenons of light and vision on one side, and a religious matter on the other side. This figure keeps improving its scientific and religious components, and at the same time follows the evolution of Science, Rhetorics and main theological currents, which means the “similitude visuelle” is open to its society. However, the “similitude visuelle” gets scarce until the 1660 decade. This work aims at understanding why a figure which is able to renew its scientific foundations has to face such a decline. In reality, the “similitude visuelle” is dying because the mere idea of a likeness between material and spiritual realities is in contradiction with the evolution of Seventeenth Century Culture. As a matter of fact, authors who use this form believe that the science of Optics can be useful to religion, whereas the two domains are getting loose; the “similitude visuelle” assumes that the world is full of signs of the divinity, whereas theology, under a strong Augustinian current, is giving up this idea. Gradually, similitude must leave its first aim, which was God’s knowledge, in order to become a tool for religious moralists, which is the first step towards the secularisation and the death of this figure.
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La statuaire morale de Platon / Plato’s Moral StatuaryBouvier, Julien 13 December 2011 (has links)
La statuaire morale de Platon est l'activité "modelant par la parole" (République, IX, 588 b 10) de "multiples statues de l'excellence" (Banquet, 222 a 3-4) et consistant aussi à "se façonner soi-même" (République, VI, 500 d 6) d'après elles. Elle implique donc un double cheminement: l'un va des images contenues dans les Dialogues, aux valeurs qu'elles désignent, tandis que l'autre conduit à envisager l'éthique platonicienne comme une forme particulière d'art de l'existence. Sur ce second point, la thèse soutenue se situe ainsi dans l'optique de la pensée de Michel Foucault. Sur le premier point en revanche, elle a consisté à interroger le statut du langage platonicien, la nature des procédés rhétoriques mis en œuvre, ainsi que celle des figures utilisées. Ce double examen permet d'affirmer que la définition de l'éthique platonicienne comme statuaire morale n'est pas une simple métaphore: c'est une image, mais qu'il faut situer parmi les multiples images forgées par Platon. Elle se révèle alors apte à orienter la lecture et la compréhension des Dialogues. / Plato's moral statuary is the act that "moulds in words" (Republic, IX, 588 b 10) "many statues of excellence" (Symposium, 222 a 3-4) and consists of "modeling oneself" (Republic, VI, 500 d 6) on these images. Thus the statuary implies a process that is twofold: on the one hand there is a progress from the images contained in the dialogues to the values they refer to, while, on the other hand, it leads to a conception of platonic ethics as a particular art of living. This second approach follows Michel Foucault's analysis, whereas the first approach stems from an examination of the status of platonic language, a study of the rhetoric used in the dialogues as well as the figures of speech that are resorted to. This twofold approach enables to conclude that defining platonic ethics as ethical statuary is not merely a metaphor; it is an image that must be identified amidst the numerous images created by Plato, so as to provide a key to the reading and understanding of the Dialogues.
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Romam veni. L’humanisme à la fin du Grand Schisme, d’Innocent VII au concile de Constance (1404-1417) / Romam veni. Humanism at the Papal Curia at the end of the Great Schism, from Innocent VII to Council of Constance (1404-1417)Revest, Clémence 16 June 2012 (has links)
La présente thèse de doctorat consiste en une enquête globale sur le développement de l’humanisme dans le contexte du retour de la cour pontificale en Italie, au moment d’une crise majeure, le Grand Schisme d’Occident. Notre travail se propose, avant toute chose, de nouer les fils de deux histoires généralement conçues comme distinctes et d’en éclairer les interactions. Il s’agit, d’une part, de l’émergence, au tournant du XVe siècle, d’une génération d’intellectuels que l’on considère comme les représentants d’un humanisme arrivé à pleine maturité après un siècle et demi de gestation et, d’autre part, de la réinstallation du pouvoir pontifical à Rome, une entreprise politique dont la première phase fut marquée par une longue et fort complexe lutte pour l’unité et la stabilité. Le propos est organisé en trois parties accompagnées d’une série d’annexes complémentaires (tableaux prosopographiques, typologies des corpus rhétoriques et diplomatiques, éditions de documents d’archives et de pièces littéraires). Y sont successivement étudiées la constitution d’un milieu savant, son insertion dans l’histoire et le fonctionnement de la curie au cours des pontificats d’Innocent VII, Grégoire XII, Alexandre V et Jean XXIII ainsi que durant les conciles de Pise et de Constance, et la composition d’un modèle rhétorique complet mis au service de la propagande pontificale. Les dynamiques socio-institutionnelles et les principes idéologiques et éthiques qui furent à l’origine d’une collaboration féconde entre humanisme et papauté sont particulièrement mis en valeur, de même que les voies de création d’une mémoire et d’une éloquence communes. / This dissertation consists of a comprehensive appraisal of the development of humanism in the context of the return of the pontifical court in Italy at the time of a major crisis, the Great Western Schism. Our work primarily aims at linking two stories, generally conceived as distinct, and enlightening interactions between them. These are, firstly, the emergence of a generation of intellectuals that are considered to be representatives of a humanism that reached its full maturity after a century and a half of gestation and, secondly, the re-establishment of the pontifical power in Rome, a political enterprise whose first phase was characterized by a long and very complex struggle for unity and stability. This thesis is as follows : it examines firstly the construction of a scholarly network, secondly its relationship to historical and institutionnal contexts, namely the operation of the curia during the pontificates of Innocent VII, Gregory XII, Alexander V and John XXIII and the councils of Pisa and Constance. Finallyit it investigates the elaboration of a complete rhetorical model that served the papal propaganda. The socio-institutional dynamics and the ideological and ethical principles that served as the basis of a fruitful collaboration between humanism and papacy are highlighted, as well as ways of creating a memory and a common eloquence. This dissertation includes a series of additional annexes (prosopographical tables, typologies of rhetorical and diplomatic corpus, and editions of archival and literary documents).
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Le motif du cœur dans l'emblématique anglaise de dévotion au XVIIe siècle / The motif of the heart in English devotional emblems in the 17th centuryJehl, Emilie 08 December 2018 (has links)
Ce travail met en regard les recueils emblématiques de Henry Hawkins (The Devout Hart, 1633), Christopher Harvey (The School of the Heart, 1647) et John Hall (Emblems with Elegant Figures, 1648). Il confronte ainsi des auteurs de confessions différentes dans l’Angleterre de Charles Ier, où la question religieuse continue d’alimenter des conflits et des tensions. Pourtant, ces emblémistes s’intéressent à un motif commun, celui du cœur, envisagé comme une métonymie de l’homme dans son rapport à la transcendance. En replaçant ce discours cordial dans le contexte historique, culturel et idéologique dans lequel il émerge, notre travail tente de montrer les convergences d’auteurs aux intérêts a priori discordants. Surtout, il s’intéresse à la façon dont textes et gravures dialoguent dans ces recueils pour articuler un discours affectif puissant, capable d’emporter l’empathie et l’adhésion du lecteur/spectateur. Le livre d’emblèmes devient ainsi le support d’un exercice méditatif à travers lequel le dévot peut espérer retrouver le chemin de son âme et, peut-être, la ramener à Dieu. / This thesis brings together three emblem books : Henry Hawkins’ The Devout Hart (1633), Christopher Harvey’s The School of the Heart (1647) and John Hall’s Emblems with Elegant Figures (1648). By doing so, it confronts three writers who display denominational differences in King Charles I’s England, where the issue of religion still fuels intense debates and conflicts. Yet those emblematists share an interest in the motif of the heart, which they use as a metonymy for man in his relationship to transcendence. By replacing the discourse of the heart in the historical, cultural and ideological context in which it has emerged, this thesis attempts to show how three authors with presumably conflicting views end up converging. Moreover, it shows how engravings and texts interact to articulate a powerful affective discourse, which can engage both the reader/spectator’s sympathy and adherence. The emblem book thus works as the support of a meditative exercise through which the devout can hope to find again the way to his soul and bring it back to God.
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Makarenko, l’écrivain, le combattant et le pédagogue : fiction(s) et pédagogie / Makarenko, a writer, a fighter and a pedagogue : fiction(s) and pedagogyRakovitch, Jean 20 October 2016 (has links)
Classé, en 1988, parmi les quatre pédagogues les plus influents du XXe siècle par l’UNESCO, Anton Makarenko demeure paradoxalement un « illustre inconnu » dans la recherche pédagogique francophone. Là où les études russes et allemandes abondent et, depuis plusieurs décennies déjà, contribuent à remettre en question la figure mythifiée de Makarenko diffusée par la propagande soviétique, la recherche francophone semble s’en être arrêtée au portrait « officiel » du pédagogue et, plus étonnamment encore, à l’image fictionnelle qu’en délivre son chef-d’œuvre : le Poème pédagogique. Partant de ce constat, notre recherche se propose d’examiner, en deux temps — « un pédagogue de fiction ? » et « une fiction de pédagogue ? » — les divers usages de la fiction inhérents à la vie et l’œuvre d’Anton Makarenko. Quand la première partie de notre thèse s’attache à comprendre les enjeux de la constitution, de la propagation et de la réception d’une représentation magnifiée du pédagogue soviétique — tâchant, à son terme, d’en reconstruire une biographie critique —, la seconde, elle, s’intéresse à l’œuvre fictionnelle de Makarenko et s’interroge, en particulier, sur les logiques présidant au choix de la fiction pour son Poème. Si elle prétend en éclairer les raisons contextuelles en présentant une traduction inédite de la correspondance entre le pédagogue et son mentor Maxime Gorki, en procédant à une analyse rhétorique du Poème, elle cherche à préciser les rouages et les effets escomptés de ce choix. Mais à travers la figure paradigmatique d’Anton Makarenko et son œuvre phare, ce que souhaite interroger plus généralement notre recherche c’est la nature des rapports inextricables qui lient fiction et pédagogie. La fiction n’est-elle d’ailleurs pas nécessaire à la pédagogie ? Tour à tour révélation, exaltation, mobilisation, contestation, anticipation, elle est aussi, comme ce qu’elle relate, une édification. / In 1988, due to UNESCO decision Anton Makarenko was recognized as one of the four most influential pedagogues in the 20th century, however he paradoxically remains as a «man of mystery » in french pedagogical research. If russian and german studies abound and help to question, since decades, the mythical figure of Makarenko disseminated by Soviet propaganda, the french research seems to have stopped at the "official" portrait of the pedagogue and, even more surprisingly, at his fictional picture that delivers his masterpiece: The Pedagogical Poem. Based on this previous observation, our research propose to examine in two parts — « a fictional pedagogue? » and « a pedagogue of fiction ? » — the various uses of fiction in the life and the work of Anton Makarenko.The first part of our thesis attempts to understand the issues of the creation, the propagation and the reception of a mythologized representation of the soviet pedagogue and to rebuild a critical biography of Makarenko. The second part focuses on the fictional work of Makarenko and questions particularly the logic behind the choice of the fiction for his Poem. It claims, on one hand, to explain the contextual reasons for this choice with a new translation of correspondence between the pedagogue and his mentor Maxim Gorky. Secondly, it seeks to clarify the arcana and the expected effects of this choice through a rhetorical analysis of the Poem.But behind the paradigmatic figure of Anton Makarenko and his masterpiece, this research tries to question, more generally, the nature of the inextricable links between fiction and pedagogy. In a way, isn’t the fiction necessary to pedagogy ? Revelation, exaltation, mobilization, protest, anticipation, it is also an edification.
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Barthélemy Latomus d'Arlon : un dialecticien humaniste (~1497-1570) / Barthélemy Latomus of Arlon : a humanist dialectician (~1497-1570)Delvaux, André 09 June 2016 (has links)
Latiniste disciple d’Érasme et docteur en droit civil, Barthélemy Latomus est une figure emblématique d’une époque marquée par les mouvements transversaux de l’Humanisme et de la Réforme. Sa carrière connut deux périodes asymétriques, comme professeur de rhétorique latine et conseiller juridique d’un archevêque électeur de l’empire. Il enseigna à Trèves, Cologne, Louvain et Paris, où il fut choisi le premier comme lecteur en rhétorique latine au Collège fondé par François Ier. Ses recherches sur les fondamentaux de l’art oratoire, conjuguées à celles de Melanchthon dans le sillage de Rodolphe Agricola et de Georges de Trébizonde, aboutirent à l’avènement d’une rhétorique de type humaniste alliant étroitement logique et éloquence. L’objectif premier est de répondre aux besoins concrets des enseignants et des orateurs responsables. Dans ce but, il mit au point une méthode originale en analysant les discours classiques, surtout de Cicéron, non par intérêt archéologique ni en vue d’une vaine imitation, mais pour acquérir les outils d’un savoir-faire personnel. Dans un grand discours sur les « studia humanitatis » il expose le fond de sa pensée : un humanisme civique, reflet d’une anthropologie qui envisage l’homme en tant que membre actif de la société, où la rhétorique tient une place capitale. À Paris, il est l’un des représentants très prisés de l’humanisme du nord qui avait tant contribué à la réforme des programmes d’études universitaires. Devenu conseiller à Trèves après un voyage en Italie, il est amené à approfondir la théologie en vue du dialogue interreligieux. Dans ses controverses, il relaye la doctrine officielle en la fondant sur l’étude des sources bibliques et patristiques; il prône le débat d’idées face aux disputes stériles. À Paris, Latomus était proche du mouvement évangélique français; il maintint des contacts avec des amis luthériens, tels Jean Sturm et Jean Sleidan, et leur fit des ouvertures hardies concernant la structure hiérarchique de l’Église en vue d’un Concile libre. / A pupil of Erasmus, a Latin scholar, and a doctor of civil law, B. Latomus was an emblematic figure of a period marked by the cross-currents of humanism and reformation. His career spanned two asymmetrical periods: starting out as a professor of Latin literature, he ended up as a legal adviser to the Archbishop-Elector of Trier. He taught at Trier, Cologne, Louvain and Paris, where he was the first appointed lecturer of Latin eloquence at the College founded by François Ier. His research into the foundations underlying the art of oratory, together with those of Melanchthon and following upon those of Agricola and George of Trebizond, led to the development of a specifically humanist rhetoric, combining dialectics with eloquence, whose main goal was to cater to the practical needs of teachers and orators holding a post of responsibility. His analysis of classical speeches, above all by Cicero, was more than a mere archeological interest or an empty striving after imitation: Latomus developed an original method allowing him to forge for himself the tools of a highly personal savoir-faire. The essentials of his thoughts are developed in a great speech devoted to the ‘studia humanitatis’: a civic humanism, which is the reflection of an anthropology seeing man as an active member of society, in which rhetoric played a central role. During his Paris years, Latomus was seen as one of the foremost representatives of that brand of Northern humanism that had contributed so much to the shaping of university curricula. After becoming a counselor in Trier on his return from an iter Italicum, he delved into theology. In his controversies, he sided with the official doctrine by firmly basing it on biblical and patristic sources; he preferred the clash of ideas over sterile disputations. Latomus was close to the French evangelical movement; he kept contact with Lutheran friends such as Sturm and Sleidan, to whom he submitted courageous proposals regarding the hierarchical structures of the church, in the hope of having them discussed at a free council.
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