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SCIENCE, TELEVISION ET RATIONALITE, Analyse du discours télévisuel à propos du cerveauBabou, Igor 13 December 1999 (has links) (PDF)
Le discours télévisuel à propos de science est l'un des dispositifs qui participent à la circulation sociale des connaissances. Cette thèse apporte sa contribution à ce champ de recherche en articulant la sémiotique de Ch. S. Peirce, son extension à l'analyse de discours et une réflexion sur les processus de vulgarisation. La thématique du cerveau, favorisant l'observation des représentations de la rationalité, permet d'apporter un nouvel éclairage sur les modes de fonctionnement du discours télévisuel à propos de science. Cette recherche ne s'inscrit en effet ni dans le paradigme de la traduction (la vulgarisation comme médiation culturelle), ni dans celui de la trahison (la vulgarisation comme entreprise de gestion de l'opinion par la technostructure). Elle pose par contre le discours télévisuel à propos de science comme une production culturelle liée à des logiques institutionnelles, mais aussi à un ensemble de représentations sociales. À partir d'un corpus d'émissions illustrant vingt ans de télévision, on a pu mettre à l'épreuve les deux principales hypothèses de cette recherche : • Une logique sociale de légitimation opère entre les institutions scientifiques et télévisuelles : le discours télévisuel à propos de science garde les traces d'une confrontation au cours de laquelle chacun de ces acteurs tente d'y inscrire son identité. Cette confrontation est un facteur d'évolution du discours. • Une matrice culturelle joue un rôle structurant sur le discours télévisuel à propos de science : il s'agit du champ des représentations de la rationalité. Cette matrice est un facteur de stabilisation du discours. On trouve ainsi des correspondances entre des fonctionnements institutionnels et la mise en forme des savoirs. Le discours télévisuel à propos de science est aussi une reformulation des discours sur la rationalité. L'apport de la recherche a donc consisté à faire apparaître une double dynamique sociale et textuelle.
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Les écrits sur l’art d’André Breton : 1920-1944 / The writings on the arts of André Breton : 1920-1944Shindô, Hisano 12 October 2013 (has links)
La présente étude a pour objet d’examiner les écrits d’André Breton sur l’art et d’éclairer l’importance des recherches opérées sur l’image dans les principales questions abordées par l’écrivain entre les premières années de sa carrière et la fin de la seconde guerre mondiale. Si le surréalisme a commencé comme un mouvement littéraire, il va de soi que les arts plastiques n’ont pas tardé à y occuper une place essentielle. De toute évidence, les succès du surréalisme en matière d’art plastique sont encouragés par la passion vive et constante de Breton lui-même en ce domaine. Les œuvres d’art ont souvent été pour Breton autant d’occasions d’écriture. Une part de ces textes est généralement considérée comme relevant de la critique d’art. Cependant les réflexions de l’écrivain sur l’art ne se limitent pas au genre critique. Certains essais et les récits autobiographiques rendent compte d’événements étonnants suscités par les œuvres d’art. La question artistique peut en outre prendre la place principale dans les textes argumentatifs et théoriques.Les écrits de Breton peuvent être situés dans la grande filiation de la modernité poétique, de Baudelaire à des contemporains comme Jacques Dupin ou Bernard Noël. Ces textes mettent en jeu le rapprochement et la concurrence entre poésie et peinture. Le propos de l’écrivain ne vise pourtant pas à accorder la supériorité à l’expression verbale plutôt qu’à la représentation visuelle ou vice-versa, mais à faire remarquer l’entrelacement du langage et de l’image. Breton s’efforce en outre de mettre à profit l’entrecroisement hiérographique de l’écriture et de l’image. Loin de chercher à dégager une conception cohérente de l’écrivain concernant les arts plastiques, notre analyse s’efforce de montrer comment les images visuelles ont au contraire pour objet de déstabiliser l’écriture de Breton et de la remettre en cause. Dans la première partie, nous nous pencherons sur les réflexions de Breton sur l’art au cours des années 1920, dont le développement traverse les frontières génériques des textes. Dans la partie suivante, nous constaterons qu’une place plus importante est accordée dans les années 1930 aux recherches sur les représentations visuelles, qui concernent alors directement les préoccupations principales de l’écrivain : le problème porte sur le désir inconscient, sa révélation et sa réalisation. Tandis que les tableaux sont susceptibles de mettre en place un nœud entre réalité et rêverie, l’ « objet surréaliste » consiste à déplacer sans cesse la frontière de ceux-ci. La dernière partie sera consacrée à l’apport des représentations visuelles dans la conception du « mythe surréaliste », qui occupe la place principale dans les préoccupations du groupe aux cours des années 1940. Le recours aux produits de l’imaginaire collectif n’empêche pas de profiter du caractère polyphonique des images pour en révéler le caractère mystificateur. En suivant ainsi l’évolution des recherches de Breton sur l’art plastique dans l’ordre chronologique, nos analyses voudront montrer que l’activité de Breton autour de l’art visuel entretenaient un rapport étroit avec l’écriture. L’intérêt conjoint pour les arts plastiques et pour la poésie n’aboutit pas à proclamer la suprématie de l’une sur les autres, encore moins à prétendre à la fusion des deux domaines. Inséparable de l’écriture, mais toujours en dehors ou plutôt en marge de celle-ci, les représentations visuelles ont pour effet de remettre les écrits en question en perturbant la lecture. Or, un tel décalage suppose incontestablement la participation du lecteur-spectateur qui, dans son embarras devant cette double incohérence, est convié à se mêler au jeu des textes et des images. L’écrivain s’efforce ainsi d’inviter le lecteur-spectateur à l’intérieur des champs surréalistes, en lui proposant de vivre la même expérience que lui. / The purpose of this study is to examine the writings of Andre Breton on the arts between the first years of his career and the end of The Second World War. If Surrealism began as a movement of literature, it goes without saying that arts have occupied an essential place in this group. Obviously, the success of the surrealism in the field of art is encouraged by the passion of Breton in this area. The art works inspired Breton to write many texts. A part of these texts is generally regarded as “art critic”. However the reflections of the writer on the art is not confined to this genre. Some essays and autobiographical stories tell episodes created by the art works. In addition, the artistic question may take the main place in the argumentative and theoretical texts.The writings of Breton may be located in the filiation of the modern poetry, from Baudelaire to contemporary poets as Jacques Dupin or Bernard Noël. These texts discuss the competitive relation between poetry and painting. The texts of Breton don’t try to give the superiority to the verbal expression rather than to the visual representation or vice versa, but to point out the interlacing of language and image. Far from seeking to find a coherent concept of the writer concerning the field of art, our analysis tries to show how the visual images have influence on the writing of Breton. In the first part, we will focus on the reflections of Breton on the art in the 1920s, the development of which crossed the borders of genres of texts. In the next part, we will find that a more important place is given in the 1930s to research on the visual representations, which then relate directly the main concerns of the writer : unconscious desire, its revelation and realization. The last part will be devoted to the contribution of visual representations in the “myth of Surrealism”, which occupied the important place in the concerns of the group during the 1940s. Following the evolution of Breton’s reflections on the plastic art in chronological order, our analysis will show that the activity of Breton around the visual art had a close relationship with his writing. The interest both for the plastic arts and for the poetry does not lead to proclaim the supremacy of one over the other, still less to pretend to the fusion of the two areas. Inseparable from the writing, but always outside or rather at the margin of the wrigting, the visual representations have the effect of putting the writings in question. However, such a discrepancy between texts and images implies the participation of the reader-spectator who, is invited to magnetic field of the Surrealism.
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Le motif du cœur dans l'emblématique anglaise de dévotion au XVIIe siècle / The motif of the heart in English devotional emblems in the 17th centuryJehl, Emilie 08 December 2018 (has links)
Ce travail met en regard les recueils emblématiques de Henry Hawkins (The Devout Hart, 1633), Christopher Harvey (The School of the Heart, 1647) et John Hall (Emblems with Elegant Figures, 1648). Il confronte ainsi des auteurs de confessions différentes dans l’Angleterre de Charles Ier, où la question religieuse continue d’alimenter des conflits et des tensions. Pourtant, ces emblémistes s’intéressent à un motif commun, celui du cœur, envisagé comme une métonymie de l’homme dans son rapport à la transcendance. En replaçant ce discours cordial dans le contexte historique, culturel et idéologique dans lequel il émerge, notre travail tente de montrer les convergences d’auteurs aux intérêts a priori discordants. Surtout, il s’intéresse à la façon dont textes et gravures dialoguent dans ces recueils pour articuler un discours affectif puissant, capable d’emporter l’empathie et l’adhésion du lecteur/spectateur. Le livre d’emblèmes devient ainsi le support d’un exercice méditatif à travers lequel le dévot peut espérer retrouver le chemin de son âme et, peut-être, la ramener à Dieu. / This thesis brings together three emblem books : Henry Hawkins’ The Devout Hart (1633), Christopher Harvey’s The School of the Heart (1647) and John Hall’s Emblems with Elegant Figures (1648). By doing so, it confronts three writers who display denominational differences in King Charles I’s England, where the issue of religion still fuels intense debates and conflicts. Yet those emblematists share an interest in the motif of the heart, which they use as a metonymy for man in his relationship to transcendence. By replacing the discourse of the heart in the historical, cultural and ideological context in which it has emerged, this thesis attempts to show how three authors with presumably conflicting views end up converging. Moreover, it shows how engravings and texts interact to articulate a powerful affective discourse, which can engage both the reader/spectator’s sympathy and adherence. The emblem book thus works as the support of a meditative exercise through which the devout can hope to find again the way to his soul and bring it back to God.
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Les interactions entre le texte et l’image dans le « Livre de dialogue » en France et en Allemagne de 1980 à 2004 / The interactions between text and image in the "Livre de dialogue" in France and Germany from 1980 to 2004Hagemann, Anja 08 July 2010 (has links)
Cette thèse a pour objet d’étudier les interactions entre le texte et l’image dans le Livre de dialogue, crée en commun par un poète et un peintre, en France et Allemagne de 1980 à 2004. Il ne s’agit pas ici de s’intéresser au « Livre illustré » qui sous-entend que l’image sert seulement d’illustration au texte, mais au« Livre de dialogue » où deux modes d’expression sont mis en présence en un rapport d’égalité ; dialogue qui provoque des interactions complexes. La problématique réside dans l’existence de deux systèmes sémiotiques différents, tels la poésie et la peinture avec, l’un et l’autre, ses unités distinctes, son fonctionnement syntagmatique et paradigmatique propre et sa manière particulière de créer de la signification. Les procédés examinés portent sur les différentes apparitions, les conséquences et les limites de cette rencontre. Une étude détaillée aborde en premier lieu les procédés s’attachant à la représentation de l’objet - poétique ou pictural – oscillant entre figuratif et abstrait. Ensuite, sont explorées les interactions entre texte et image à partir des notions de l’espace, du fragment, du corps et du processus créatif. En conclusion, il s’agit non pas de transposer le modèle stylistique sur la peinture ou inversement, mais de dégager des points d’intersection entre sémiotique, intermédiatique, esthétique et histoire de l’art. / This thesis investigates the interactions between text and image in the artist book (Livre de dialogue), composed jointly by a poet and a painter, in France and Germany from 1980 to 2004. In contrast to the « illustrated book», where the image is subordinated to the text, I explore in this special type of book the encounter between two means of expression sharing equal importance, a dialogue that yields complex interactions between visual and verbal signs. The existence of two different semiotic systems such as poetry and painting bears interesting questions, as each possesses its specific units, its own syntagmatic and paradigmatic structure and its specific way to create significance. The analysis focuses on the different forms, the consequences and the limits of this encounter. The first part consists of an examination of the figurative processes that are linked to the representation of the poetic or pictorial object in a general way. Following this examination, a more detailed analysis investigates the interactions between text and image based on the concepts of space, fragment, body and the creative process. Thus, the aim is not to transpose the stylistic system to painting or vice versa, but to explore points of intersection between semiotic, intermedia, aesthetic and history of art.
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Ariane, vision parlante ? : l’ekphrasis illusionniste chez Catulle et les épigrammatistes hellénistiques / Ariadne, a speaking vision? : illusionist ekphraseis in Catullus and Hellenistic epigramsIff-Noël, Flora 04 July 2019 (has links)
Catulle, dans le poème 64, invente une ekphrasis d’un nouveau genre : au lieu de décrire une œuvre d’art dans sa matérialité pour la mettre sous les yeux des lecteurs selon la tradition rhétorique, il fait parler son personnage principal, Ariane. En quoi la figure d’Ariane a-t-elle permis à Catulle d’entériner une évolution de l’ekphrasis entamée par la littérature hellénistique, à savoir la focalisation non sur la matérialité de l’objet, mais sur son sens, une réflexion sur les liens entre vision et diction ? Il convient d’éclairer ce poème majeur de la littérature latine en le réintégrant, d’une part, aux multiples représentations figurées d’Ariane dans l’Antiquité et, d’autre part, à la lignée des ekphraseis précédentes, concept entendu au sens de « texte consacré à une œuvre d’art » pour inclure descriptions mais aussi narrations ou courts dialogues comme ceux des épigrammes ecphrastiques. En particulier, la prise de parole de l’objet d’art se révèle un topos épigrammatique hellénistique qui nécessite une étude systématique. Ce motif, baptisé topos de l’illusionnisme de l’art, mesure la qualité d’une œuvre d’art à sa capacité à sembler sur le point de parler, se mouvoir ou prendre vie. La typologie de ce topos met en évidence l’évolution de l’esthétique et de la relation entre poésie et arts figurés. Le poème 64 de Catulle se révèle alors reprendre ce topos – comme de nombreux textes après lui – pour constituer une surenchère illusionniste dans l’ekphrasis où l’œuvre d’art prend vie. La poétique de Catulle trouve un éclairage nouveau qui permet de mieux tracer la réception de l’esthétique alexandrine à Rome et l’influence de Catulle sur les poètes latins postérieurs. / This interdisciplinary dissertation uses text and image studies, intertextuality and metapoetics to analyze the relationships between vision and diction in ekphraseis understood as texts devoted to works of art, and particularly in Catullus’s canonical poem 64. Poem 64 has puzzled many critics by its “disobedient ekphrasis” of a coverlet: not only does it scarcely describe its subject, but it turns into a long monologue by Ariadne, the main figure woven into the coverlet. I argue that, far from disregarding the coverlet, Catullus elaborates on a topos of Hellenistic ekphrastic epigrams that measures an artwork’s value by its illusionist capacity to “seem about to speak” and “come to life”. My extensive classification of the epigrammatic variants of this topos reveals its presence in Catullus through specific keywords. Ariadne’s representation on the coverlet is so lifelike that it starts to speak. Instead of following the critical tradition which considers Ariadne’s speech as another instance of epic or tragic monologue, I analyze it as a major Catullan innovation, in dialogue with the aesthetic debates of his day. Bringing together Hellenistic and Roman figurative arts and literatures sheds a new light on Catullan poetics and, more generally, on the reception of Alexandrian aesthetics in Rome and on Catullus’s influence on posterior Latin poets.
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La représentation du paysage dans la poésie et les arts visuels chinois et occidentaux / The Representation of Landscape in Occidental and Chinese Poetry and Visual ArtsFan, Jiani 04 November 2016 (has links)
Cette thèse consiste en une recherche sur la représentation du paysage dans les arts poétique et visuel, à partir d’un éclairage réciproque entre cultures occidentale (principalement française et antique) et chinoise. Notre recherche est inspirée par la définition canonique du paysage: le paysage est une portion de l'espace terrestre, représentée ou observée à l'horizontale comme à la verticale par un observateur. En conséquence, pour les chercheurs de la littérature moderne, c’est le surgissement de la notion de « sujet » qui engendre la notion du paysage dans son sens étymologique. En revanche, dans la poésie chinoise ancienne dont la syntaxe est nominale, l’être, comme prédicat dominant qui structure la vision du sujet vis-à-vis du paysage, est souvent absent. Le langage chinois reflète une perspective non-anthropocentrique du paysage en Chine ancienne. Une deuxième étude significative conduit à la révision de la conception canonique du paysage: Celle de l’art visuel et poétique ancien, qui permet d’écrire une préhistoire du paysage (les éléments naturels) et de proposer une théorie de l’émergence du paysage dans l’Antiquité. Cette tentative proposant la naissance du paysage dans l’Antiquité se distingue dès lors de celle qui la fait naître à la Renaissance. Je m’efforce d’esquiver « le grand récit » proclamant une vérité universellement valable, pour préconiser « les petits récits » qui précisent « les représentations localisées du domaine restreint ». J’ai choisi un certain nombre de thèmes fondamentaux concernant le paysage - le sublime, la Stimmung, les ruines et le vide -, que j’interroge sur des problématiques comme celle du lien entre sujet et objet, la conscience de l’histoire et le lieu de mémoire, etc. / This dissertation focuses on the representation of landscape in poetry and visual arts, with the reciprocal illumination of Western (mainly French and Antiquity) and Chinese culture. This research is inspired by the canonical definition of landscape that the landscape is a portion of space represented or observed horizontally or vertically by an observer. Accordingly, for researchers of modern literature, the emergence of the concept of "subject" generates the notion of landscape in the etymological sense. However, in ancient China, “be” as a predicate is often absent in poetry, especially in the nominal syntax. The Chinese language reflects a non-anthropocentric perspective of landscape, about which Stimmung and Qingjing (the emotion-landscape) deconstruct the notion of landscape structured by the “subject“. The Approach to the revision of the canonical landscape concept is to introduce the ancient visual art and poetry so as to write a prehistory as well as a history of landscape (natural elements) and to propose about the emergence of the landscape in Antiquity, even if I can not find a term corresponding exactly to the modern landscape. This attempt, proposing the birth of the landscape in ancient times, is different from the well-known claim that the landscape was born in the Renaissance. In this research, I try to dodge the "grand narrative" proclaiming a universally valid truth, but to advocate "small stories" that specify "localized representations of the restricted area." Thus, I chose four fundamental themes such as sublime, Stimmung, ruins and vide, so as to discuss the relationship between subject and object, consciousness of history and place of memory, etc.
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Formes et fonctions du paysage dans l'épopée hellénistique et tardive / The forms and functions of the landscape in hellenistic and late epicAndré, Laury Nuria 08 December 2012 (has links)
Notre travail se propose d'analyser les formes et les fonctions que peut revêtir le paysage dans un corpus de textes épiques posthomériques. Les Argonautiques d'Apollonios de Rhodes et leur réécriture tardive anonyme, les Argonautiques Orphiques, les Posthomériques de Quintus de Smyrne, la Prise d'Ilion de Triphiodore et les Dionysiaques de Nonnos de Panopolis nous offrent un champ d’investigation fructueux pour analyser les représentations littéraires du paysage de manière transhistorique. Nos textes opèrent une première transformation du paysage épique archaïque qui est d'abord l'image du monde avec laquelle il se confond (adéquation posée entre bouclier, île et monde) en détachant de cette équation le paysage pour lui conférer une plus grande autonomie. Le monde devient une mosaïque de paysages autonomes qui gagnent en épaisseur du fait qu'ils se chargent d'une dimension identitaire. La polymorphie du paysage donne alors sa texture mouvante au monde des Grecs : c'est la dimension plastique et artiste que le texte de poésie épique emprunte pour mettre en mots ces images du monde qui révèle les formes du paysage épique. Une diversité de schèmes paysagers émergent et ouvre l'intertexte littéraire à l'hétérogénéité des formes artistiques. De cette fusion de processus et de formes naît une singularité bien antique de perception et de traduction du paysage : la merveille. Paysage et merveille s'entremêlent étroitement au point de se substituer l'un à l'autre : c'est là une définition possible du paysage antique à partir de la période hellénistique. Mais le paysage ainsi identifié et construit appartient aussi au monde dont il contribue à imager la forme. Il est clairement localisé d'un point de vue géographique : image vivante d'une partie du monde il lui offre son identité par ses caractéristiques topiques singulières. Il est une forme d'identification régionale et confine au vernaculaire. Le paysage devient un instrument de promotion intellectuelle et culturelle. Entre diversité formelle et singularité locale, le paysage voyage entre fiction et réel : ses modalités de construction empruntent au littéraire et à l'artistique et s'étendent ensuite grandeur nature. Le genre épique, marqué par l'intertextualité innovante, fait du paysage l'image même du processus de transposition et d'adaptation. Manifestation de l'exercice d'une subjectivité antique singulière puis collective, instrument de mesure du travail de l'imaginaire à l’œuvre dans les processus complexes de réception littéraire et culturelle, le paysage antique entre transmission et invention, s'ouvre à l'expérience quotidienne et sociale. Son existence antique est effective. / The undertaking of this work is to analyze the forms and functions that the landscape can take in a corpus of posthomeric epic texts. The Argonautica of Apollonius of Rhodes and its late anonymous rewriting The Orphic Argonautica, the Posthomerica of Quintus Smyrnaeus, the Ilioupersis of Triphiodorus, and The Dionysiaca of Nonnus Panopolitanus provide us with a fruitful field of investigation for the analysis of the literary representations of the landscape as transhistorical. Firstly, our texts operate one transformation of the archaic epic landscape that is first the image of the world with which it merges (the conformity placed between shield, island, and world) by separating the landscape from this equation and giving it greater autonomy. The world is a mosaic of autonomous landscapes that gain texture as they take on a dimension of identity. The polymorphism of the landscape then gives its moving texture to the world of the ancient Greeks : the plastic and artist dimension is borrowed by the Epic text to put into words the images of the world, which reveal epic landforms. A variety of landscape patterns emerges and opens the literary intertext to the heterogeneity of artistic forms. From this fusion of process and forms, a singularity arises, a singularity particularly antique of the perception and the translation of the landscape : wonder. Landscape and wonder mingle so narrowly as to substitute one for the other : this is a possible definition of the ancient landscape from the Hellenistic period. But the landscape as thus identified and constructed also belongs to the world the image of which it contributes to form. It is clearly localized in a geographical perspective : the landscape becomes a vivid picture of the world and the former offers the latter its identity by its unique topical characteristics. It is a form of regional identification and it is sometimes confined to the vernacular. The landscape becomes an instrument for intellectual and cultural promotion. Between formal diversity and local singularity, the landscape travels between fiction and reality : its construction methods borrow from the literary and artistic and then extend to nature. The epic genre, characterised by innovative intertextuality, makes the landscape the image of the process of transposition and adaptation. As a manifestation of the exercise of a singular and then a collective ancient subjectivity, the landscape is an instrument for measuring the unfolding of the imagination at work in the complex process of literary reception and cultural transmission ; the ancient landscape between transmission and invention, opens itself up to the everyday and social experience. Its ancient existence is effective.
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