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Les cultes des lacs en Gaule et dans le monde romain (IIe s. av. – Ve s. ap. J.-C.). Apports des sources archéologiques et textuelles / The cults of lakes in Gaul and in the Roman world (2nd century BCE – 5th century CE). Archaeological and textual evidenceNieloud-Muller, Sébastien 07 December 2019 (has links)
Tout comme les grottes-sanctuaires, les bois sacrés et d’autres sanctuaires naturels, les lacs sacrés s’intègrent dans les paysages religieux des provinces romaines. Depuis la Renaissance, les sources textuelles faisant référence à la sacralité des lacs ont largement retenu l’attention contribuant à nourrir tout un imaginaire autour de ce thème. Ce travail, fondé sur les sources documentaires existantes, principalement archéologiques et historiques, vise à analyser et définir les rapports entre les lacs et le religieux dans le monde romain en distinguant ce qui relève de la réalité ou du fantasme. Avant tout centrée sur les provinces des Gaules de la fin du IIe s. av. J.-C. au Ve s. ap. J.-C., cette recherche est étendue à l’ensemble du monde romain dans une perspective comparative. Après avoir défini le lac et décrit ses caractéristiques morphologiques, l’analyse et le croisement des données permettent d’approfondir la connaissance des lieux de culte lacustres et des représentations qui s’y rattachent. Ces étendues d’eau, souvent présentes dans des contextes topographiques accidentés, ont été regardées comme sacrées en raison de caractéristiques spécifiques qui étaient considérées comme la marque de la présence du divin (profondeur, couleur, circularité/centralité, îles flottantes, variations de niveau). Ces croyances ont conditionné la fréquentation de ces lacs, ainsi que l’ensemble des aménagements et des pratiques rituelles dont ils ont été le cadre. Réceptacles de nombreux éléments matériels, c’est à partir de ces derniers reliefs que l’archéologue est en mesure d’identifier ces sanctuaires lacustres. / Like cave-sanctuary, holy woods and other natural shrines, sacred lakes were part of the sacred landscapes of the Roman provinces. Since the Renaissance, textual sources referring to the sacrality of lakes have widely attracted attention, fuelling a whole imaginary. This work, based on archaeological and historical sources, aims to analyse and define the relationship between lakes and the religious in the Roman world by distinguishing between reality and fantasy. Mainly centred on the provinces of Gaul between the end of the second century BCE and the fifth century CE, this research extends to the whole Roman world in a comparative perspective. After defining the lake and describing its morphological characteristics, the analysis and cross-analysis of data allow to deepen our knowledge about these lacustrine shrines and the representations attached to them. These bodies of water, often found in uneven terrain, were regarded as sacred due to specific characteristics construed as the sign of a divine presence (depth, colour, circularity/centrality, floating islands, level changing). These beliefs conditioned attendance at the lakes, as well as installations and ritual practices. Such lacustrine shrines left numerous artefacts, that now allow the archaeologist to identify them.
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Évolution du territoire et lieux de culte en Gaule Cisalpine occidentale et dans les vallées alpines : le rôle des sancturaires dans l'organisation d'une région romaine (IIe siècle av. J.-C. - IIIe siècle ap. J.-C.) / Cult places and territorial evolution in western Cisalpine Gaul and the alpine valleys : the role of sanctuaries in the organization of a Roman region (2nd century B.C. - 3rd century A.D.)Pestel, Anne-Lise 04 December 2018 (has links)
Les lieux de culte antiques constituent des observatoires privilégiés des évolutions que connaissent les communautés. Ils sont le lieu où s'établit de manière privilégiée la communication entre la communauté et ses dieux. Ils font souvent l'objet d'un investissement financier et symbolique important et contribuent à exprimer l'identité de la communauté qui s'y rassemble. Ce travail de thèse s'intéresse au rôle joué par les lieux de culte de la Transpadane occidentale et centrale, dans l'organisation du territoire des peuples puis des cités de la plaine padane et des vallées alpines. L'intégration de la région dans l'Italie romaine fut très progressive et fut l'objet de plusieurs expérimentations administratives. Après avoir été alliés à Rome par la signature de traités, les habitants de la région reçurent en 89 av. J-C. le droit latin et furent organisés sous forme de colonies. Puis, en 49 av. J-C., Je droit romain leur fut concédé. Sous Auguste, les vallées alpines conquises furent rattachées à l'Italie selon le régime de l'« adtributio ». Ces changements de statut modifièrent en profondeur l'organisation politique et territoriale des peuples intégrés. En s'appuyant sur un recensement des lieux de culte connus par la documentation littéraire, épigraphique et archéologique, ce travail cherche d'une part à expliquer leurs évolutions - leur mise en place, leur abandon et leurs transformations - dans le contexte de la conquête et de la mise en place du cadre administratif romain, et d'autre part à montrer comment, à travers une telle étude, on peut écrire l'histoire des territoires et des communautés de la plaine du Pô et des vallées alpines. / The study of ancient cult places affords remarkable insights into the evolutions that shape the communities using and managing them. Since these are the places where the community and its gods communicate and since that function distinguishes cult places from other parts of the territory, they often are the objects of important investments, both financial and symbolic. They, in turn, become an expression of the identity of the community that gathers there. Cult places are distinct from other space-structuring elements because they manifest, within a certain region, the presence of a given group and help to define this group's territory. This dissertation studies the role of Cisalpine cult places - of Western and Central Transpadana to be exact- in the territorial organization of the peoples then cities, of the plain of Padania and the alpine valleys. The chosen period begins with the start of the Roman domination in the region, at the beginning of the 2nd century B.C., and ends in the 3rd century A.D., when the epigraphic evidences become scarce. The length of this period answers the need for a dyachronic study of the relationships between territory and cult places. The integration of the region in Roman Italy was indeed a slow one and was marked by several administrative experiments. The region's inhabitants first signed treaties of alliance with Rome. They received Latin Rights in 89 B.C. and were reorganized into colonies, before receiving Roman Rights, in 49 B.C.. The alpine valleys were conquered under Augustus and incorporated within Italy as adtributi. These changes in status implied a deep political and territorial reorganisation for the locals. Based on an inventory and study of the cult places known from literary, epigraphic and archaeological evidences, this dissertation aims, on the one hand, to explain their evolution - creation, abandon and transformations- within the context of the Roman conquest and imposition of the Roman administrative structure, and, on the other hand, to show how, through such a study, one can write the story of the territories and communities of Padania and the alpine valleys.
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Violence dans les contiones : symptôme du conflit identitaire de la fin de la République romaineMarcoux, Louis 04 1900 (has links)
Ce mémoire vise à mettre en lumière les raisons pour lesquelles de nombreux épisodes de comportement collectif violents se sont produits dans les contiones au cours du dernier siècle de la République romaine (133-44 av. notre ère). Pour y parvenir, nous avons fait appel à un cadre d’analyse spécialisé dans la compréhension des conflits intergroupes et utilisé depuis peu par les historiens : la psychologie sociale. Nous avons particulièrement employé la théorie de l’identité sociale parce qu’elle est considérée comme étant la plus complète pour expliquer les comportements intergroupes à l’échelle d’une société autant qu’à celle d’une foule. Il se trouve que l’apparition de la violence dans les contiones s’explique à la fois par des raisons liées au contexte politique, social et économique de la société romaine des deux premiers siècles av. notre ère que par des facteurs propres à ce type d’assemblée. En s’inspirant d’études récentes, notre analyse a commencé par montrer que le contexte politique et économique de Rome a provoqué des divisions entre les groupes qui la constituaient. En considérant cette fragmentation, nous avons pu reconnaître la présence de facteurs favorisant les conflits intergroupes à l’échelle macro. Nous avons ensuite étudié séparément les deux traits distinctifs des contiones (un public s’assemblait et un orateur discourait) afin de déterminer en quoi ils ont contribué à ce que des débordements violents surviennent. Notre analyse nous a permis d’avancer que les contiones étaient l’un des rares contextes dans lesquels les individus rassemblés classaient leurs pairs en fonction de leur appartenance à un groupe politique et où un orateur pouvait influencer les dynamiques qui se développaient entre ces groupes. Étant donné la situation troublée dans laquelle la société romaine se trouvait, les contiones constituaient un environnement propice à l’éclatement de conflits intergroupes. / This master’s thesis aims to shed light on why many episodes of violent collective behavior occurred in the contiones during the last century of the Roman Republic (133-44 BC). To get there, we have drawn on an analytical framework specialized in the understanding of intergroup conflict and recently used by historians: social psychology. We mainly used the Social Identity Theory because it is considered the most comprehensive in explaining intergroup behavior at both the societal and crowd levels. It turns out that the appearance of violence in the contiones can be explained both by reasons related to the political, social and economic context of Roman society in the first two centuries BC and by factors specific to this type of assembly. Drawing on recent studies, our analysis began by showing that the political and economic context of Rome caused divisions between the groups that constituted it. By considering this fragmentation, we were able to recognize the presence of factors that encouraged intergroup conflicts on a macro scale. We then looked separately at the two distinctive features of contiones (an audience assembled and a speaker discoursed) to determine how they contributed to violent outbursts. Our analysis suggested that contiones were one of the few contexts in which assembled individuals categorized their peers according to their political group membership and where a speaker could influence the dynamics that developed between these groups. Given the troubled state of Roman society, the contiones provided a fertile environment for intergroup conflict.
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La gestion commune de l'eau dans le droit romain : l'exemple de l'Afrique romaine et de l'Hispanie (1er siècle avant - Ve siècle après J.-C.)Ronin, Marguerite 23 April 2018 (has links)
Ce travail porte sur la gestion de l’eau dans les communautés urbaines et rurales des provinces romaines d’Afrique et d’Hispanie, régions caractérisées par une importante sécheresse estivale et des précipitations hivernales irrégulières. La période retenue (Ier siècle avant-Ve siècle après J.-C) permet de s’intéresser aux structures politiques, institutionnelles et juridiques romaines, à travers les compilations de droit de la fin de l’Antiquité tardive, mais aussi des sources littéraires et épigraphiques. L’éclairage spécifique qu’offrent les sources juridiques sur les institutions locales permet de détailler comment l’eau est administrée à l’échelle de la cité et des communautés rurales, mais aussi les liens que ces dernières entretiennent avec les autorités provinciales et centrales. Cette étude porte tout d’abord sur les différentes règles administratives, institutionnelles et juridiques déterminant le partage de responsabilités élaboré par les communautés provinciales, tant en ville qu’en campagne, pour se prémunir des risques de pénurie et d’inondation. On analyse, dans un second temps, les fondements politiques de la maîtrise commune des ressources hydriques. La notion de consensus se révèle alors déterminante pour comprendre les raisons qui poussent les membres de différentes communautés étudiées à collaborer, mais également à surmonter les épisodes de crise et de conflits. L’ensemble de ces questionnements s’inscrit enfin dans une réflexion plus générale sur les interactions institutionnelles entre centre et périphérie, autour de l’administration d’une ressource naturelle partagée, recherchée et nécessaire à tous, et sur l’autonomie des communautés locales. Mots-clefs : droit romain – gestion de l’eau – institutions provinciales – rapports centre/périphérie – irrigation – Espagne romaine – Afrique romaine / This study is about the water management in rural and urban communities of the roman provinces of Africa and Spain. Those regions can be described as dry to semi-arid in summer, when very irregular and unpredictable rain is typical in winter. During the period between first century BC and fifth century AD, those provinces remain under institutional, administrative and judicial authority of Rome. A particular attention will be focused on the local institutions, in cities as well as in the countryside, through Roman law. It will allow describing how those institutions manage to take the water administration in charge, and how they handle it in their relationship with provincial and central roman authorities. Roman law sheds a specific light on local institutions from the city and from rural communities. It allows describing how is water managed at this level and through the relationships between centre and periphery. This study deals with the various rules settling how is responsibility shared amongst those communities’ institutions, their main purpose being protecting from flood or water shortage. In a second time will be analyzed on what is based such a collective management, which can be defined as a consensus. This notion is relevant as it allows our understanding of collaboration, and of overcoming conflicts and crises. All those questions have to be understood as part of a more general understanding about institutional relationships between roman provinces and imperial government, and about local self-government. Key words: Roman law – water management – provincial institutions – centre and periphery – irrigation – Roman Spain – Roman Africa
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Les petites bronzes des divinités majeures de la Syrie romaine. Inventaire systématique et étude iconographique.Ghraoui, Nada 28 June 2006 (has links)
Les petits bronzes des divinités majeures de la Syrie romaine. Inventaire systématique et étude iconographique
L’étude des petits bronzes des divinités de la Syrie romaine et l’élaboration d’un catalogue les regroupant s’occupe de 381 statuettes qui représentaient, à mon avis, les huit divinités majeures honorées par les Syriens entre le Ier et le IV siècles de notre ère: Aphrodite/Vénus, Tychè/Fortuna, Eros, Zeus/Jupiter, Apollon, Héraclès, Dionysos/Bacchus et Adonis ; le choix des divinités fut basé sur la quantité des figurines retrouvées les représentant, prouvant ainsi leurs dominations religieuse et artistique dans la vie des anciens Syriens qui adoptèrent les divinités greco-romaines proches d’eux, nécessaires à leurs cultes, dieux qui avaient tissé des liens profonds avec les divinités locales agraires et astrales des triades syro-phéniciennes et arabes et qui symbolisaient les forces de l’univers, de la fécondité naturelle humaine et animale, de l’abondance, de la pluie, de la végétation et du renouveau de la Nature ; ces dieux les aidaient à affronter la mort et leurs apportaient le salut dans une période de guerre et d’instabilité en rappelant que « l’assimilation des divers aspects du dieu oriental à un dieu grec était un des trait du culte syrien de l’époque ». L’association des dieux grecs aux divinités syriennes fut établie donc selon le concept religieux syrien de la famille sacrée, les dyades et les triades divines liées au culte des divinités agraires. Ces divinités gréco-romaines avaient trouvé leurs homologues dans les panthéons syro-phéniciens, des fois dans le panthéon arabe, divinités qui se sont prêtées mutuellement les attributs et les aspects. Aphrodite/Vénus et Tychè/Fortuna incarnaient le rôle de la déesse-mère syrienne Astarté / Atargatis ; Zeus/Jupiter et Jupiter Héliopolitain représentaient le dieu-père Baalshamim/Hadad/Bêl; Héraclès étant l’incarnation de Melqart roi/héros légendaire et parèdre de la grande déess ;, Dionysos/ Bacchus et Adonis représentaient les dieux-fils des différentes triades ; Apollon fut choisi pour son association millénaire aux dieux phéniciens de Chypre combattants et guérisseurs comme Reshef, il fut l’hypostase et l’émanation du dieu suprême de Hiérapolis et de Héliopolis/Baalbeck dans son rôle de dieu du soleil et Eros qui n’avait point un homologue dans les triades syriennes fut choisi comme étant le compagnon et le fils bébé de la grande déesse.
-L’Introduction propose un aperçu global de la Syrie antique et de sa population avant et pendant l’occupation romaine, le rôle des statuettes dans la vie religieuse et sociale, le problème de la datation des figurines, l’histoire des collections syriennes et des collectionneurs.
-Les Figurines sont réparties en huit chapitres séparés ; chaque chapitre comprend l’étude de l’une des huit divinités gréco-romaines en soulignant son rôle dans les mythologies grecques et romaines, son image iconographique et typologique liée à ses prototypes grecs, son rôle joué en Syrie qui nous est connu d’après les textes anciens, les dédicaces, les évidences archéologiques et les monnaies, son association aux divinités indigènes, les images résultant de cette fusion et enfin un inventaire illustré comprenant les différentes statuettes retrouvées en terre syrienne liées à cette divinité, disposées selon un classement typologique attesté par les savants, chacune des figurines étant accompagnée d’un descriptif suivi d’un petit commentaire si nécessaire.
-Le Résumé rappelle les différentes étapes de la recherche en soulignant l’effet du syncrétisme religieux reflété sur les figurines et son importance en Syrie romaine durant cette époque.
N.B. Il me faut signaler l’absurdité et les lacunes des ouvrages traitant des mythes syro-phéniciens ainsi que les interprétations des noms divins syriens de la part des auteurs occidentaux ; ceci nécessite une ré-interprétation modernisée de ces mythes puisque les multitudes noms accordés à ces divinités représentaient en fait les adjectifs et les épithètes que les anciens Syriens attribuaient à une même et unique divinité suprême. La classification des Aphrodites et des Erotes qui manquent d’illustrations m’avait posé des difficultés.
Les statuettes de bronze retrouvées en Syrie étaient destinées à une clientèle riche et aisée, imprégnée par la culture gréco-romaine de l’époque. Ces Syriens hellénisés, qui constituaient la classe dirigeante, commerçante, éduquée, ouverte aux différentes civilisations et religions, pouvaient s’offrir des petits bronzes coûteux et parés de bijoux, une classe qui était souvent liée, par ses convictions religieuses et par les rituels cultuels, aux traditions de ses ancêtres.
Cette catégorie de Syriens avait bien embrassé le culte des divinités grecques et romaines sauf que, dans le choix fait lors de la commande ou de l’achat d’une figurine du panthéon gréco-romain, elle essayait de signaler la présence de leur divinité syrienne qui lui était associée soit dans l’iconographie, soit dans le rajout d’un symbolisme.
L’art grec était donc dominant dans la plastique des figurines des divinités représentées et trouvées en Syrie ; elles étaient liées à des types iconographiques grecs connus par les artisans syriens, connaissance prouvée aussi dans la création de figurines dites « de types hybrides » qui combinaient des attitudes liées à un ou plusieurs types iconographiques connus ; la présence de figurines de types inconnus de l’art grec prouve un individualisme et une grande liberté de la part des artisans syriens. Concernant l’apport syrien dans l’illustration des figurines, il dénote d’une grande connaissance des anciennes traditions artistiques et cultuelles archaïques syriennes, prouvée par un symbolisme typiquement syrien qu’on retrouve sur les statuettes et sur les bases des figurines marquant ainsi une continuité artistique traditionnelle accompagnant une continuité religieuse datant de l’époque protohistorique et qui était pratiquée dès le IIIe Millénaire dans l’art des cités-états syriennes d’Ebla, de Mari, d’Ugarit, de Byblos, d’Alep, d’Amrit, de Sidon, de Beyrouth et de Tyr ; cette connaissance se traduisait dans l’application de fines couches d’or ou d’argent sur la surface des bronzes, l’utilisation de diverses incrustations d’argent ou de pierres précieuses, la création de « pièces détachées » coulées séparément comme les bras, les poignets, la chevelure et les bijoux que les artistes appliquaient ultérieurement aux figurines, le rajout de différents bijoux et de tiares énormes à motifs de palmettes, le style du visage oriental arrondi rehaussé d’un léger sourire, les formes lourdes et épaisses des hanches rappelant la déesse archaïque syrienne de la fertilité, l’utilisation de la coiffure isiaque sur la tête des déesses rappelant le lien Astarté/Hathor/Isis. Les bases des figurines qui symbolisaient toujours le sacré étaient une élaboration contemporaine syrienne liée à l’époque gréco-romaine: travaillées avec soins, elle prirent des formes carrées, hexagonales, rectangulaires ou semi-rondes, étaient munies parfois de marches d’escaliers désignant la cella du temple de la déesse et il faudrait noter que les motifs granulés ou chevronnés dans leurs décorations étaient connus dans l’art de la ville millénaire d’Ebla.
Plusieurs textes d’auteurs anciens avaient mentionné une perpétuité dans les rites et les cultes millénaires archaïques des Syriens anciens pratiqués en Syrie romaine, prouvée par la consécration des rites et des divinités syriennes au IIIe siècle de notre ère bien après l’établissement du Christianisme comme le prouvent la trouvaille de 3 statuettes à l’iconographie grecque, figurant Aphrodite, Zeus et Adonis trouvés ensemble lors d’une fouille à Sidon, prouvant la consécration de la triade agraire divine d’Astarté, du dieu suprême et du dieu -fils ainsi que les nombreuses figurines liées à Zeus/Jupiter Héliopolitain et à la Vénus Héliopolitaine dont l’iconographie fut liée à celle des dieux archaïques orientaux.
Les représentations de la déesse Aphrodite /Vénus qui fut associée, dès son entrée en Syrie, aux grandes déesses locales de la fertilité, représentait aux yeux des Syriens, la déesse-mère, Astarté ou Atargatis, dont le culte dominait toutes les autres divinités, prouvé par le grand nombre de petits bronzes trouvés à son effigie, constituant la majeure partie du catalogue, dont le nombre est égal, jusqu’à présent, à 256 répliques. Son rôle s’étendait sur tous les domaines de la vie et de la mort chez les humains, incluant les domaines privés, publics, religieux, sociaux et surtout économiques, octroyant la fertilité et l’abondance ou la sécheresse et la misère, la paix ou la guerre.
Les statuettes concernant Aphrodite sont toutes plus ou moins fidèles aux prototypes grecs qu’elles représentaient, la présence de la déesse syrienne est constatée par les formes grasses et lourdes du corps comme le montrent les nos. 82, 97, 108,109 ou dans le port de grandes stéphanés/tiares comme le montrent les nos 59, 243, 245, 246, 256, ou dans la présence d‘un temple posé sur des bases munies de pattes de lion, l’animal lié à la déesse, comme le montrent les nos 21, 39, 59, 68, 73, 77, 99, 106, 117, 204, 206, ou dans le port des différents bijoux sur les nos 31, 91, 99, 129, 144, 166, 186, 200, 237, 251.
Dix types iconographiques grecs classiques et hellénistiques étaient liés aux représentations des figurines liées à la déesse Aphrodite :
La déesse nue était représentée sur 196 figurines, suivi de 33 Aphrodite à torse nu, les jambes drapées et 27 Aphrodite portant des tuniques moulantes et une draperie entourant les jambes.
Le type nu des divinités syriennes de la fertilité avait récolté 4 statuettes
Le type pudique de la déesse cachant sa nudité avec les variantes était très apprécié ; il fut représenté sur 58 statuettes dont 45 nues, 6 mi-drapées, 7 vêtues
Le type anadyomène essorant les cheveux avec les variantes est représenté sur 45 statuettes dont 40 nues et 5 mi-vêtues.
Le type de la Vénus d’Arles tenant le miroir et la pomme avec les variantes est représenté sur 28 statuettes dont 19 nues et 9 mi-vêtues
Le type se parant « Psélioumenè », mettant un collier ou un bandeau, parut sur 27 statuettes nues
Le type Cnidien cachant d’une main le sexe avec des variantes parut sur 22 statuettes nues
Le type accroupi parut sur 1 statuette nue
Le type menançant avec la sandale et ses variantes est rapporté sur 16 statuettes nues
Le type déliant la sandale est représenté sur 11 statuettes nues
Le type mettant le ceste parut sur 3 aphrodites nues
Pour les représentations de Tychès/Fortuna, la déesse des villes syriennes, elle s’associait à la grande déesse Astarté dans la maîtrise des villes et de ses habitants, dans la maîtrise de la destinée humaine, devient la parèdre du dieu-père et du dieu fils dans certaines cités; la déesse gréco-syrienne aux traits orientaux paraît sur les nos 25, 27 et 26 comme étant la déesse des villes portuaires de Tyr et de Césarée et sous les traits de la Vénus Héliopolitaine.
Concernant, Eros, il était le dieu-fils préféré de la déesse, figuré sous son aspect enfantin accompagnant la grande déesse sur plusieurs dizaines de représentations dont les nos 59, 68,69, 70,71,72, 73, 86, 91. Il figurait seul dans plusieurs attitudes libres, sans prototype défini selon le plaisir de l’artisan comme le montrent les nos 23, 27, 37,39 .
Zeus/Jupiter, en reprenant en Syrie le contrôle du monde cosmique, astral et humain sous les Séleucides et les empereurs romains, s’identifia sans peine aux grands dieux suprêmes et cosmiques, les Baals syro-phéniciens Hadad, Baalshamim ou Bêl, pour devenir Jupiter Héliopolitain, le dieu astral et cosmique qui, en reprenant son aspect archaïque ancestral, conquit le monde gréco-romain. Le dieu-père syro-phénicien fut à certain moment dépassé par la déesse astrale, qui régnait seule sur tout le monde humain sauf que son rôle avait pris un nouvel essor à l’époque romaine devenant le maître suprême du monde cosmique et humain, le grand régulateur du monde comme le fut Zeus/Jupiter héliopolitain. Les figurations de Jupiter Héliopolitain sont syriennes à cent pour cent, sans aucune influence grecque comme le montrent les nos 6 ,7, 8, 9 10, 11, 12 et 13
Apollon dieu archer et dieu oraculaire, associé aux dieux guerriers syro-phéniciens locaux de Chypre Nergal et Reshef dès la colonisation de l’île par les Phéniciens au IX-VIIIe siècle av.J.C., devient sous l’empire romain, le dieu du soleil, vénéré en Syrie, devenant ainsi l’hypostase des grands Baals syro-phéniciens Baalshamim et Hadad et figurait sous un aspect engainé auprès des dieux Hiérapolitains et Hélopolitains. Les figurines le représentant étaient travaillées selon le concept et le style grec comme le montre la figurine d’Isriyé, portant le no 1
Héraclès, dont les diverses légendes et mythes le rapprochaient de Melqart de Tyr, le dieu-fils et le parèdre d’Astarté, fut honoré en Syrie pour sa force physique et son héroïsme incarnant le dieu mourant et renaissant, le dieu qui procurait la victoire et le salut contre la mort ; il figurait sur les statuettes selon les types iconographiques classiques sans aucune influence syrienne sauf pour le no 1 qui rappelle les figurations des dieux sémitiques, brandissant de la main droite la massue levée près de la tête.
Dionysos figuraient sous les traits grecs, selon les types classiques déjà connus, ces représentations étaient peu nombreuses bien qu’il était un des grands dieux de l’histoire des religions .
Les représentations d’Adonis n’étant pas liées à un type iconographique connu du dieu, il me semble que le type fut élaboré à Sidon selon des critères syriens comme la présence d’un phallus sur la base qui rappelle son rôle de dieu de la fertilité et de la semence, la chevelure frisée et le visage rond de la figurine no 1 rappelant son origine orientale, le modèle du manteau porté en biais sur le torse ne se trouvant sur aucun des documents iconographiques connus.
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Étude archéologique et architecturale de la zone de l’hippodrome de Tyr / Architectural and archaeological study of the hippodrome site of TyreKahwagi-Janho, Hany 11 September 2010 (has links)
Cette thèse a pour objet l’étude du secteur de l’hippodrome romain du site archéologique d’el-Bass à Tyr (Liban sud). Six monuments et structures archéologiques sont concernés : la route antique, l’arc monumental, l’aqueduc, l’hippodrome et les deux bains de factions qui lui sont associés. Une description détaillée du site et de son cadre archéologique, géographique et historique sera suivie d’une étude approfondie de chacun des monuments. Cette étude couvrira leurs divers aspects archéologiques, architecturaux, typologiques ainsi que les divers remaniements qu’ils subirent. L’ensemble sera accompagné de plusieurs approches comparatives avec des monuments contemporains similaires. Cette étude sera complétée par une analyse urbaine du site, qui traitera de la disposition des monuments les uns par rapport aux autres ainsi que par une étude chronologique qui présentera les diverses phases de son évolution, son développement et son abandon. / This thesis has for object the survey of the sector of the Roman hippodrome of the archaeological site of el-Bass in Tyre (South Lebanon). Six monuments and archaeological structures are concerned: the ancient road, the monumental arch, the aqueduct, the hippodrome and the two faction baths that are associated to it. A detailed description of the site and its archaeological, geographical and historic setting will be followed by a deepened survey of each of the monuments. This survey will cover their various archaeological, architectural, typological aspects as well as the various overhauls that they underwent. The whole will be accompanied by several comparative approaches with similar contemporary monuments. This survey will be completed by an urban analysis of the site, which will be about the disposition of the monuments as well as by a chronological survey that will present the various phases of its evolution, its development and its abandonment.
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Rôle et évolution du rôle logistique des lixae dans les armées romainesHoule, Simon 12 1900 (has links)
Cette recherche a pour but d’éclaircir le rôle logistique des lixae dans les armées romaines et l’évolution de celui-ci entre la fin de la période républicaine et de l’Empire tardif. Bien que ceux-ci soient souvent associés aux vivandiers et aux valets d’armée, leur présence dans les armées ne se limite pas à ces deux rôles. Aussi, il sera d’abord question du contexte civil dans les armées romaines en rapport avec les lixae. L’étymologie et l’historiographie des lixae seront ensuite traitées avant d’entreprendre la description et l’analyse de leurs différents rôles d’après les sources anciennes. La dernière partie de cette recherche sera consacrée aux différents rôles des lixae dans les armées romaines et à leur évolution à travers le temps. L’hypothèse avancée dans la recherche est celle d’une spécialisation du rôle marchand des lixae dans les armées entre la période républicaine et la période du haut empire et de l’empire tardif. Enfin, l’ensemble des sources anciennes mentionnant les lixae est regroupé dans deux catalogues en annexe de la recherche. / This research aims to clarify the lixae’s logistic role in the Roman armies and it evolution between the end of the Republican period and the Late Empire. Although the lixae are often associated with sutlers and camp-followers, their presence in the armies is not limited to these two roles. This research will first define the civilian context in the Roman armies in relation with the lixae. The etymology and historiography of the lixae will then be treated prior to the description and analysis of their different roles according to ancient sources. The last part of this research will focus on the changing role of lixae in the Roman armies. The hypothesis advanced in this research is that the merchant role of lixae in the armies becomes more specialized over time. Finally, all the ancient sources mentioning lixae are grouped in two catalogs in the appendix of this research.
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Mondes nilotique et libyque : Strabon, Géographie, XVII / Nilotic and Libyan Worlds : Strabo’s Geography, XVIILaudenbach, Benoît 14 January 2012 (has links)
La thèse consiste en une édition critique, à partir des manuscrits médiévaux, du livre XVII de la Géographie de Strabon, une description des pays traversés par le Nil (Égypte et Éthiopie) et de la Libye rédigée au tournant de notre ère. Elle est accompagnée d’une traduction en français et d’un commentaire. L’introduction revient d’abord sur la tradition textuelle du livre pour asseoir le choix des manuscrits retenus. Puis, l’auteur replace le livre XVII en général, et l’Égypte en particulier, dans le cadre de la vie et de l’œuvre de Strabon, et tente d’en dégager les aspects méthodologiques, stylistiques et rhétoriques, en particulier la rhétorique de l’éloge de Rome et d’Auguste, principe structurant de l’ensemble de la Géographie. Le commentaire explicite les choix éditoriaux pour l’établissement du texte grec, et met en lumière le texte de Strabon en le confrontant aux autres données dont nous disposons sur les espaces et la période considérés (géographiques, historiques, littéraires, papyrologiques, épigraphiques, archéologiques, botaniques, zoologiques). / The dissertation consists in a critical edition, from the medieval manuscripts, of Strabo’s Geography book XVII, a description of the countries crossed by the Nile (Egypt and Ethiopia) and Libya written at the turn of our era. It comes with a French translation and a commentary. The introduction reconsiders first the textual tradition of the book to establish the choice of the manuscripts. Then, the author replaces the book XVII in general, and Egypt in particular, within the framework of Strabo’s life and work, and attempts to identify the methodological, stylistic and rhetorical issues of the text, in particular the rhetoric of the praise of Rome and August, structuring principle of the whole Geography. The commentary explains the editorial decisions for establishing the Greek text, and highlights Strabo’s text by confronting it with our other data about the considered spaces and time (geographical, historical, literary, papyrological, epigraphical, archaeological, botanical, zoological).
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La pêche en Aquitaine à l'époque romaine : apport de l'étude archéologique et archéo-ichtyologique de quatre sites : Barzan (Charente-Maritime), Bordeaux et Biganos (Gironde), Guéthary (Pyrénées-Atlantiques) / The fishing in Aquitaine in the Roman period : contribution of the archaeological and archaeo-ichthyological study of four sites : Barzan (Charente-Maritime), Bordeaux and Biganos (Gironde), Guéthary (Pyrénées-Atlantiques)Ephrem, Brice 15 December 2012 (has links)
Cette étude archéologique et archéo-ichtyologique a pour but d’aborder une activité rarement décrite par les historiens : la pêche sur le littoral de l’Aquitaine romaine (Ier - IIIe siècle). Le renouvellement des informations, peu nombreuses sur ce sujet, nécessitait une approche archéo-ichtyologique, menée sur quatre sites archéologiques : Barzan (Charente-Maritime), Bordeaux et Biganos (Gironde), et un site de production de sauces et salaisons de poisson à Guéthary (Pyrénées-Atlantiques). Pour la première fois dans cette région, le matériel archéo-ichtyofaunique a été récolté selon des stratégies d’échantillonnage adaptées aux caractéristiques de chaque gisement, afin de disposer de données représentatives des espèces consommées. Ces données ont été confrontées aux sources écrites et figurées antiques et aux travaux plus récents d’époques moderne et contemporaine portant sur la pêche et l’écologie des écosystèmes concernés. Cette méthode comparative a permis d’éclairer des textes antiques quelquefois obscurs et d’émettre des hypothèses sur les techniques de pêche utilisées en fonction des espèces de poisson présentes sur les sites, de leur taille et de leur saison de capture. En fonction de la finalité économique (consommation de poisson frais ou transformation en sauces et salaisons), les spécificités de la pêche et les relations entre les milieux exploités et les techniques utilisées ont été étudiées. L’activité de pêche répondait à une adaptation aux milieux et aux espèces ciblées mais également à des critères économiques et culturels, propres à l’époque romaine. Les échanges entre les agglomérations étudiées ont été abordés afin de réfléchir sur l’approvisionnement de Bordeaux en poissons marins. Dans ce cadre, la portée économique de l’unique établissement à salaisons d’Aquitaine romaine, situé à Guéthary, a été discutée. La part de l’influence romaine dans le développement de cette production a été démontrée par la convergence de multiples données archéologiques et historiques. / The goal of this archaeological and archaeo-ichthyological study is to address an activity rarely described by historians: the fishing on the coast of Aquitaine during the Roman period (1st – 3rd century AD). The renewal of the information, few concerning this subject, required an archaeo-ichthyological study conducted on four archaeological sites: Barzan (Charente-Maritime), Bordeaux and Biganos (Gironde), and the salting installation of Guéthary (Pyrénées-Atlantiques). For the first time in this region, the fish bones remains were collected according to sampling strategies adapted to the characteristics of each archaeological site, in order to obtain representative data of the consumed fish species. These data were compared with ancient written and iconographic sources and with modern and contemporary works concerning the fishing and the ecology of the studied ecosystems. This comparative method allowed to clarify ancient texts, and to suggest hypothesis about the fishing techniques used thanks to the fish species discovered on the sites, their size and their season of capture. According to the economic purpose (fresh fish consumption or fish processing), the fishing specificities but also the connections between the exploited environments and the used techniques were studied. The fishing activity involved an adaptation to ecosystems targeted but also to economic and cultural criteria, specific to the Roman period. The exchanges between the studied sites were discussed in order to think about the supply of marine fishes to Bordeaux. In this context, the economic significance of the unique salting installation of Roman Aquitaine, situated in Guéthary, was discussed. The part of the Roman influence in the development of this production was demonstrated by the convergence of several archaeological and historical data.
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L'amphithéatre d'ArlesZugmeyer, Stéphanie 16 December 2011 (has links)
Cette thèse constitue une étude de l'architecture de l'amphithéâtre antique d'Arles et de ses transformations ultérieures. La première partie traite de l'état actuel du monument et de son évolution aux époques médiévale et moderne, ainsi que des différentes campagnes de restauration des XIXe et XXe siècles. Elle comporte ensuite une description architecturale détaillée du bâtiment et plusieurs hypothèses de restitution des parties disparues. Les étapes de construction et des modes de mise en œuvre du bâtiment sont traités dans une dernière partie. / This study is an analisis of the architecture of the roman amphitheatre of Arles (France) and of its evolution in the medieval and modern times.A detailled description of the architecture and various hypothesis of restitution of the missing part of the buiding, is followed by the study of the construction work and especially the tools used.
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