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Engagement, révolte et conscience collective du devenir intellectuel au processus d'autodésignation : parcours de deux écrivains révolutionnaires (Claude Gauvreau et Hubert Aquin)

Veilleux, Audrey January 2009 (has links)
Dans le domaine des études littéraires, la question de l'engagement de l'écrivain a été abordée amplement pour décrire les événements littéraires, historiques, culturels et politiques de la Révolution tranquille au Québec, marquée notamment par la réapparition de la figure de l'intellectuel. Néanmoins, qu'est-ce qui pousse ce dernier à vouloir s'engager socialement et artistiquement ? Existe-il une corrélation entre cet engagement et le régime autoritaire duplessiste et clérical de la Grande noirceur ? Est-ce que cet intellectuel engagé aurait pu être mû par un vent de révolte ? Le présent mémoire tente de répondre à toutes ces questions. Partant de l'hypothèse que les écrivains-intellectuels, par leur engagement, ont contribué à l'avènement de la Révolution tranquille, ce mémoire propose de retracer, en se penchant sur diverses manifestations d'écrivains engagés, un comportement, sorte de morphologie du devenir intellectuel , voire révolutionnaire, qui pourrait s'avérer typique à toute révolution. En d'autres mots, ce mémoire tente d'exposer qu'à la suite d'une phase importante d'autoritarisme, un individu prend - ou peut prendre - petit à petit conscience de l'oppression qu'il subit et, dans le but d'y mettre fin, choisit de devenir"agissant". Dans un premier temps, un examen historique des notions françaises et québécoises de la naissance de l'intellectuel et de l'engagement est proposé ainsi qu'une étude des manifestations de l'engagement de ces intellectuels dans la société québécoise des années 1950-1959. Puis, les étapes, ou épreuves, qui jalonnent toute prise de conscience liée à la révolte et à la résistance sont circonscrites. L'écrivain-intellectuel se présente ici comme la figure de proue de ce mémoire. Dans un second temps, deux études de cas permettent de concrétiser ces notions au sein même de la vie et de l'oeuvre de Claude Gauvreau et d'Hubert Aquin, collaborateurs de l'avènement de la Révolution tranquille et de l'autodétermination du peuple québécois.
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La méthode d'exploration du monde dans les récits de voyage d'Eugène Cloutier (1967--1974)

Roy, Marjorie January 2008 (has links)
La présente étude s'intéresse à l'oeuvre intégrale d'Eugène Cloutier qui traite de ses voyages; elle comprend treize récits: Le Canada sans passeport: regard libre sur un pays en guète de sa réalité; Journées japonaises: récit; Eugène Cloutier en Tunisie; [...]En Suède; [...]En Californie; [...]En Roumanie; [...]À Cuba; [...]Au Chili; [...]En Pays basques; [...]En Yougoslavie; [...]En Allemagne de l'Ouest; [...]En Turquie; [...]Au Japon Moderne . L'intention à l'origine de ce projet de mémoire est celle de retracer et d'expliquer la structure qui se dégage des récits de Cloutier, dans le but de comprendre la démarche d'un écrivain voyageur qui a osé soutenir, à une époque où la montée du nationalisme québécois influençait la littérature à promouvoir sa cause, un discours original proposant une manière différente de concevoir sa société. Déjà, au tournant des années 1960-1970, Cloutier entrevoit que la coexistence de cultures variées entraînera des changements sur le plan de notre perception de l'Autre et, par le fait même, de notre propre identité. Il affirme notamment qu'une race nouvelle est née, celle qui s'intéresse aux autres cultures, qui voyage et qui apprend différentes langues. En faisant dévier la valeur sémantique du concept de race, Cloutier veut montrer que l'Autre n'est plus celui qui appartient à une autre nationalité, mais plutôt celui qui n'adhère pas à l'idée de globalisation des cultures. Il ressort des récits de Cloutier l'intention de découvrir la culture de l'Autre dans un esprit d'universalité qui vient remettre en question les discours ethnocentriques. Ainsi, nous pourrions dire que l'écrivain voyageur est un partisan de la mondialisation avant la lettre: sa définition de la «nouvelle race» correspond à celle que nous associons aujourd'hui au concept de «citoyen du monde».
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Subjectivité et biographie : les enjeux de l'interprétation d'une vie d'écrivain dans l'oeuvre de Daniel Oster

Dalpé, Mariane 03 1900 (has links) (PDF)
Les dernières décennies ont été marquées par un regain d'intérêt pour les écritures biographiques. Celles-ci tendent toutefois désormais à délaisser le cadre canonique traditionnel pour se déployer plus librement : les formes s'en trouvent donc transformées, tout comme la place que s'accorde le biographe, dont la subjectivité investit désormais le texte. C'est ainsi que Daniel Oster, dans ses deux ouvrages consacrés au poète symboliste Stéphane Mallarmé, dresse un portrait éminemment personnel du biographé tout en proposant une réflexion sans concessions sur le biographique. Dans ce mémoire, il s'agit dans un premier temps de mettre en lumière, tant dans les biographies traditionnelles que dans les écrits contemporains plus hétérodoxes, les principaux points d'ancrage par lesquels on peut déceler la subjectivité du biographe. Que ce soit par les interventions directes de l'auteur, par les choix qu'il fait dans la hiérarchisation et dans l'analyse des faits, ou encore par l'usage de la fiction, le biographe laisse toujours entrevoir une part de sa subjectivité. Un second chapitre est consacré à l'étude de Stéphane (1991), une fiction biographique racontant des tribulations imaginaires de Mallarmé. L'analyse de ce récit ouvertement fictionnel donne lieu à une investigation de la notion de vérité telle qu'elle est perçue par l'auteur, pour qui le vrai se doit de transcender la simple factualité. La réflexion se porte enfin sur La Gloire (1997), ouvrage où l'auteur, qui se met lui-même en scène en tant que biographe, propose une remise en question radicale du genre biographique. Ce chapitre tend à montrer que, selon Oster, c'est en éliminant la distinction vie-œuvre et en renonçant à tout idéal d'objectivité que le biographe peut espérer atteindre cette grande vérité intime qui est à son avis la seule qui compte réellement. Cette réflexion permet en somme de montrer qu'une implication subjective de l'auteur aussi affirmée que l'est celle d'Oster permet d'élargir le spectre des préoccupations abordées dans l'œuvre. De cette manière, à travers une réévaluation profonde des présupposés du biographique ainsi que du concept même de vérité, le biographe sort de l'ombre de son grand modèle pour produire une œuvre à part entière. ______________________________________________________________________________
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Les récits de voyage de Jacques Hébert l'ambiguïté d'une écriture au Canada français d'après-guerre

Bolduc, Marie-Line January 2009 (has links)
Jacques Hébert a été journaliste, éditeur, instigateur de programmes pour la jeunesse, sénateur, mais il est également l'auteur de plusieurs récits de voyage, fruits de ses nombreux voyages autour du monde. Hébert voyage à partir de la fin des années 1940, alors que la période d'après-guerre entraîne son lot de changements. En effet, les mentalités des Canadiens français se transforment et évoluent en ce sens où l'ouverture sur le monde devient une valeur de plus en plus prisée. On s'intéresse davantage à ce qui se passe ailleurs dans le monde et on manifeste même le désir de s'y rendre afin de constater la différence. La perception du monde et la relation que les Canadiens français entretiennent avec lui sont revues et modifiées, mais perdurent également les valeurs traditionnelles canadiennes-françaises. Dans les récits de voyage de Jacques Hébert, la pensée conservatrice côtoie la pensée avant-gardiste, ce qui laisse croire à la présence d'une certaine forme d'ambiguïté dans le propos de l'auteur. C'est à travers le rapport à l'espace, le rapport à l'Autre et le rapport à soi que ce mémoire met en lumière l'ambivalence dont Hébert semble faire preuve.
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Léon Bloy, l'invention de l'écrivain catholique moderne (1884-1903)

Fortier, Michaël January 2015 (has links)
Entre la fin du XIXe siècle et la Deuxième Guerre mondiale, le monde des lettres françaises est marqué par de nombreuses vagues de conversions qui attestent de la surprenante vitalité du catholicisme à l’âge de la sécularisation des sociétés. Plusieurs de ces écrivains catholiques nous sont bien connus aujourd’hui : Huysmans, Claudel, Péguy, Bernanos, Mauriac. Le présent mémoire est une enquête sur les origines de ce renouveau. À partir du cas du pamphlétaire, romancier, essayiste et diariste Léon Bloy, nous tentons de cerner les enjeux de l’émergence d’une position d’« écrivain catholique moderne » dans un champ littéraire symboliquement dominé par les principes de l’art pour l’art et les valeurs de l’esthétique pure. Comment concilier le programme de la modernité littéraire avec les exigences du catholicisme ? Par quel(s) moyen(s) sortir de l’esthétique pour privilégier une lecture spirituelle des œuvres, quand elles sont produites dans un champ surtout préoccupé d’art pur ? Comment déjouer les préjugés d’un milieu valorisant l’indépendance de l’artiste en investissant une image d’auteur catholique soucieux de son orthodoxie ? Telles sont quelques-unes des questions que nous abordons ici selon trois axes : socio-institutionnel, médiatique et théorique. Nous étudions d’abord la trajectoire de Léon Bloy, qui lutte avec un appareil institutionnel structuré par les valeurs de l’esthétique pure pour faire reconnaître sa position dans sa spécificité originale. Puis, comme une position nouvelle doit aussi se donner à voir comme telle, nous nous intéressons aux stratégies de visibilité mises en place par Bloy afin d’introduire dans l’imaginaire médiatique une figure d’écrivain catholique moderne. Enfin, nous abordons la réflexion théorique de l’écrivain pour assister à l’émergence d’une conception de la littérature catholique de la modernité construite à la lumière d’un double refus : refus de la littérature catholique telle qu’elle en vient à s’imaginer à l’époque, refus de l’art pur sous toutes ses formes. Notre étude entend restituer la figure de l’écrivain catholique moderne dans le contexte de sa difficile émergence. Nous verrons que, loin d’aller de soi, elle est le fruit de nombreuses luttes contre les principales orientations du champ littéraire fin de siècle et même contre l’Église qui cherche à exercer un contrôle sur la production intellectuelle de l’époque.
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Écrire le divin : Georges Bataille face aux textes mystiques

Breton, Mahité January 2004 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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L'auteur déplacé dans la fiction : configurations, dynamiques et enjeux des représentations fictionnelles de l'auteur dans la littérature contemporaine

Pluvinet, Charline 06 November 2009 (has links) (PDF)
L'auteur est dans une position paradoxale à l'époque contemporaine : il a perdu son autorité prestigieuse, contestée par la critique littéraire, tandis qu'il occupe toujours une fonction de premier plan dans la diffusion des oeuvres. Je me propose dans ce travail d'accompagner les réflexions contemporaines qui s'efforcent de considérer sous un angle nouveau et critique la figure auctoriale en explorant un phénomène littéraire contemporain remarquable : la transformation de l'auteur en personnage de fiction. Ces apparitions d'un auteur fictionnel sont à la fois très fréquentes et très diverses. Mon corpus d'étude traverse les sous-genres narratifs que présentent les littératures européennes et américaines, tels l'autofiction, le roman biographique, la fiction d'auteur, la « biofiction », le roman de l'écrivain ou encore le roman de la biographie, pour citer des catégories génériques élaborées par la critique littéraire, mais également l'hétéronymie (invention mystifiante d'un auteur fictionnel). Or ces sous-genres sont généralement dissociés et analysés indépendamment dans les recherches actuelles alors que leur confrontation met en évidence au contraire les enjeux d'un procédé d'autoreprésentation auctoriale de grande ampleur. Mon projet de recherche se fonde en effet sur l'hypothèse que les écrivains contemporains négocient dans la fiction une nouvelle forme d'existence de l'auteur afin de mieux observer et de mettre à l'épreuve cette notion labile qui doit pourtant les définir. Se forme dans le récit une image complexe de l'auteur fictionnel, qui s'affiche en se dérobant et se dévoile en se masquant, à même de nous éclairer en retour sur la réalité de l'auteur.
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"Pour rester malade plus longtemps qu'il ne convient" : la folie comme condition d'écriture dans L'Homme-Jasmin, Impressions d'une malade mentale, d'Unica Zürn

Monette, Annie January 2008 (has links) (PDF)
Le présent mémoire s'intéresse à la problématique écriture-folie dans L'Homme-Jasmin, de l'auteure et artiste allemande Unica Zürn. Ce texte, sous-titré Impressions d'une malade mentale, consiste en le compte rendu de la réelle expérience de la folie de l'auteure. En prenant appui sur les liens établis dans le texte entre ces deux sphères, nous voulons démontrer en quoi, et surtout de quelle façon, la maladie mentale non seulement alimente, mais aussi conditionne et oriente l'écriture. Notre premier chapitre se consacre aux représentations de l'enfermement et de la folie. Deux constats principaux sont dégagés de cette réflexion. D'abord, l'enfermement constitue essentiellement une forme négative de l'expérience de la folie: le fonctionnement de la vie asilaire, les traitements qu'on y dispense, les gestes et les attitudes des médecins el infirmières sont ressentis comme des attaques, des agressions. Ensuite, nous constatons qu'en dehors des murs de l'asile, la folie apparaît sous un tout autre jour: elle est considérée comme un don, un privilège, une occasion unique de réaliser l'improbable et l'impensable. Le second chapitre s'attarde à l'imaginaire et l'onirique, plus particulièrement au fantasme, aux rêves et aux hallucinations. L'imaginaire fantasmatique est abordé par le biais du personnage de l' Homme-Jasmin. Ce dernier, fantasme tout droit sorti de l'enfance, se transforme, des années plus tard, en la figure centrale de la folie de Zürn. Les rêves et les hallucinations seront considérés sous l'angle de leur mise en récit. L'analyse des récits de rêves et des épisodes hallucinatoires permettra de déterminer la position de l'auteure relativement à ces deux expériences oniriques. Le tout dernier chapitre s'attache de façon plus particulière aux rapports entre écriture et folie. Nous réfléchirons sur cette problématique en abordant tout d'abord la question des signes. Puis, nous nous attarderons aux anagrammes présentées dans L 'Homme-Jasmin. Notre étude des anagrammes, qui clôt le mémoire, établit une ultime corrélation entre folie et écriture, en démontrant que la folie est tout entière comprise dans et par le jeu de langage. Ce dernier, espace libérateur, répond à l'enfermement subi par l'auteure. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Folie, Enfermement, Écriture, Onirique, Anagrammes.
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Construction identitaire dans Self, de Yann Martel : entre l'homme, la femme et l'écrivain

Archambault, Joannie 12 1900 (has links) (PDF)
Le premier roman de Yann Martel, Self, offre le récit d'un personnage dont les chocs traumatiques rencontrés au cours de sa vie l'entraînent dans deux métamorphoses importantes, le faisant ainsi passer d'homme à femme, puis de femme à homme. Ces transformations ont notamment pour conséquence de l'entraîner dans un long apprentissage au cours duquel il tente de résoudre le conflit identitaire qui l'anime et qui met en opposition l'être d'une chose et la fonction qui la représente, reprenant en cela le concept d'être et de fonction de Heidegger. Le mémoire se donne pour objectif de retracer les différentes ramifications entourant cette quête identitaire du personnage, dont les principaux axes sont l'identité sexuée et l'identité d'écrivain. L'identité sexuelle du personnage sera analysée plus particulièrement dans une optique amoureuse. C'est effectivement à travers ses différentes relations qu'il en vient à compléter son apprentissage et à acquérir un nouveau savoir nécessaire à la poursuite de ses objectifs, notamment pour pouvoir assumer sa fonction d'écrivain. Les théories sur le genre de Judith Butler nous permettront d'appuyer notre réflexion sur la construction d'une identité genrée dans le texte. Le deuxième paradigme du conflit s'incarne dans l'identité d'écrivain que s'évertue à construire le personnage. Celle-ci sera mise en parallèle avec l'identité genrée, qui constituera tantôt favorable, tantôt défavorable à sa condition. L'analyse de la forme du texte, qui subit des métamorphoses au même titre que le personnage, nous permettra d'émettre une conclusion éclairée sur la résolution du conflit. L'expérimentation par le corps permet au personnage de mieux approfondir le conflit qui l'anime en cherchant à savoir lequel, de l'être ou de la fonction, domine dans l'identité du sujet. Plus précisément, entre la femme et l'écrivain, lequel a le dessus dans l'expression de son identité? L'issue de l'analyse révélera une mise en échec de l'écrivain, qui ne peut survivre au destin tragique qui guette la femme constamment rattrapée par son sexe. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Yann Martel, Self, métamorphose, apprentissage, identité, conflit identitaire, écrivain, gender.
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La construction d'une identité collective : la formation littéraire dans les mémoires des écrivains américains et canadiens à Paris dans les années 1920

Durling, Eric 09 1900 (has links) (PDF)
La présente thèse porte sur le thème de la formation littéraire d'un groupe d'écrivains américains et canadiens qui s'installent à Paris dans les années 1920 dans le but de vivre des expériences littéraires formatrices. Le corpus est formé de mémoires de leurs séjours parisiens. Je cherche à montrer, dans une perspective postcoloniale, ce qui motive ces Nord-Américains à chercher en France une initiation à une vie littéraire qui leur est impossible dans leur pays d'origine. La réalisation de cette communauté parisienne est également examinée sous cet angle postcolonial mais les notions d'identité et d'altérité qui y résident sont aussi soumises à la pensée de Gilles Deleuze et de Félix Guatarri, à travers les concepts de la déterritorialisation, du devenir et de la ligne de fuite. Différence et identité sont aussi parmi les préoccupations des auteurs du corpus lorsqu'ils partagent leurs réflexions sur l'état de leur langue, leur littérature et leur écriture à l'époque de leurs expériences parisiennes. Une analyse de ces délibérations s'appuie sur une théorie postcoloniale avec l'apport de Deleuze et Guatarri mais démontre également l'intérêt du choix, de la part de nos auteurs, du genre des mémoires dans la transmission de leur histoire. Dans la première partie, « L'émergence d'une identité collective », je me suis employé à montrer la motivation qui pousse les auteurs du corpus, ainsi que des dizaines de milliers de personnes en provenance du continent américain, à quitter leur pays d'origine pour s'installer à Paris. Certes, la force des monnaies américaines et canadiennes face au franc français pendant la décennie qui suit la Première Guerre mondiale est un facteur non négligeable du phénomène, mais le rôle que joue la capitale française, ne serait-ce que dans l'imaginaire de ces expatriés, en tant que capitale internationale des arts et lettres, semble davantage déterminant dans leur choix de faire partie d'une communauté littéraire dans cette ville. Paris représente, à leurs yeux, l'antithèse de la culture dominante petite-bourgeoise. Il est aussi démontré que le passé colonial britannique des États-Unis et du Canada étouffe les jeunes générations et qu'il empêche les aspirants écrivains parmi eux à trouver leur voix/e. La deuxième partie, « Lieu et communauté à Paris », porte sur l'appropriation par nos auteurs des lieux géographiques et des espaces sociaux. Dans le premier chapitre, il est question d'une géographie de la ville que construisent les expatriés. Ils s'associent, en tant que communauté littéraire, principalement au quartier Montparnasse, lui-même assimilé dans leur imaginaire au Quartier Latin, lieu géographique traditionnel des artistes de la rive gauche parisienne. Mais la présence sur la rive droite de la Seine des institutions, banques, services postaux et autres, qui desservent particulièrement les membres de cette communauté expatriée, signifie inévitablement l'annexion de cette partie de la ville au territoire initial de la rive gauche. De la même manière, des localités extra-parisiennes sont rattachées, par les membres de la communauté littéraire, à leur étendue géographique, en tant qu'espaces de création qui complètent les lieux de stimulation qu'ils découvrent à Paris même. J'étudie ensuite, dans le deuxième chapitre de cette partie, l'appropriation, de la part de nos auteurs, d'espaces sociaux parisiens. Puisqu'ils cultivent peu les contacts avec leurs homologues français, la formation de leur communauté littéraire se vit surtout à travers leurs relations aux gens de lettres anglophones déjà établis dans la ville, tels James Joyce et Ezra Pound, ainsi qu'à leurs semblables fraîchement débarqués dans la capitale française. Leurs récits prennent souvent des allures, donc, de portraits de l'artiste, s'apparentant alors au roman d'apprentissage. Ces portraits se construisent à partir de l'élément narratif primordial des mémoires - l'anecdote - et de composantes rhétoriques - métonymies et synecdoques. J'examine les images de cette société qui sont construites à partir de ces figures par lesquelles chacun des auteurs cherche à se représenter à travers un ensemble. La troisième partie, « Identité et différence », s'intéresse à l'identification de nos auteurs à leur littérature nationale ainsi qu'à l'identité collective qu'ils se construisent et qui s'effectue à travers la rédaction de leurs mémoires. Je m'interroge, dans le premier chapitre de cette partie, sur la manière dont l'expérience parisienne modifie le regard que portent ces jeunes écrivains sur le caractère et la qualité des lettres que produit leur pays. Paris leur offre un laboratoire pour se développer et contribuer à leur littérature nationale. Les maisons d'édition et des revues littéraires de langue anglaise de cette ville font paraître des écrits expérimentaux et encouragent l'exploration d'une langue et d'une écriture nord-américaine autres que celles qui ont cours au Canada et aux États-Unis à cette époque. Mais ces organes littéraires soulèvent peu d'intérêt commercial et même s'ils permettent à certains de se faire connaître pour ensuite être sollicités par un éditeur américain, la fin de l'aventure parisienne est vue par nos auteurs, dans leurs récits, comme un revers de leur rêve littéraire. Enfin, dans le deuxième chapitre de cette partie, je cherche à démontrer le lien entre le genre des mémoires et la fabrication d'une identité collective. À partir de l'analyse d'un article de Marcus Billson, une des seules véritables études du genre, j'appliquerai les trois positions rhétoriques du mémorialiste – le témoin, le participant et l'historien – à chacun des récits du corpus. Ce genre se distingue notamment de celui de l'autobiographie puisque ce dernier s'intéresse principalement au développement du sujet individuel tandis que l'auteur des mémoires s'identifie à sa société en se préoccupant du rôle social qu'il a joué dans sa vie. Le choix de ce genre semble alors s'imposer à nos auteurs qui désirent représenter leur formation littéraire dans le contexte d'une société particulière - celle d'une communauté littéraire parisienne - qui se définit par son opposition à sa culture d'origine mais qui, paradoxalement, constitue un des chapitres les plus riches de son histoire littéraire. ______________________________________________________________________________

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