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Om ingenting : Att skriva det oskrivbara genom Maurice Blanchot / Thesis on Nothing : The Writing of the Unwritable Through Maurice Blanchot

Sedell, Néa January 2021 (has links)
In this thesis I attempt to outline the unwritable foundation of the writing of Maurice Blanchot (1907–2003), through the notion of the disaster. By tracing the writing of the unwritable in L’Écriture du désastre [1980] I argue for the need to return to the late work of Blanchot which has often been left aside, due to its inability to coincide with a fixed position within a theoretical field. This mobility, which situates Blanchot in the gap between philosophy and literature, is traced through an approaching reading that intends to examine how the unwritable unfolds as an understanding that differs from the established narrative of the absolute negativity which is deemed to determine Blanchot’s thinking. Rather my reading emphasizes on the affirmative aspects of writing that emerge in the literary composition of the disaster, through Blanchot’s attempt to write the event that has always already happened and thus exists on the outside of writing. By examining the manner in which this unwritability overlap with the non-diachronic dimensions of the fragmentary writing of Blanchot, I suggest that his notion of writing is constituted by that which cannot be written. This, in turn, eventuates in an affirmation of the very withdrawal which makes writing unwritable. Through Roland Barthes’ idea of the pleasure of the text this affirmative aspect is further demonstrated in order to realize a greater understanding of the relation between writing and the other, philosophy and literature.
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Le testament de Cassandre ; suivi de L’épreuve initiatrice, esthétique du sublime dans À travers un verger de Philippe Jaccottet et Les Amandiers de Thierry Hentsch

Roy, Nancy 09 1900 (has links)
Dans ce mémoire, tant dans la partie création que recherche, je m’emploie à penser l’expérience du sublime. Je dis « expérience » parce que le sublime n’est ni un contenu ni une forme. C’est le fait pour le sujet d’éprouver et d’épouser ses propres limites, à savoir celles du corps et de l’entendement. Confronté aux bornes de son imagination, il découvre sa vocation métaphysique et aspire à ce qui le dépasse. En un mot, il y va d’une expérience paradoxale, car ce qui vulnérabilise renforce à la fois. J’aborde dans ma nouvelle, Le testament de Cassandre, cette épreuve du sublime par laquelle la souffrance se fait offrande. Le personnage éponyme en fait l’expérience dans sa portée la plus tragique. Renonçant à s’affranchir de la mort au nom de ce qui la rattache aux siens, Cassandre préfèrera le néant avec eux à l’éternité seule. S’il n’y a pas de lieu à proprement parler du sublime, il y a des espaces où il est susceptible de surgir, d’éclore. Le fragment, écriture de la dissémination et de l’organicité, en est un. À l’instar du sublime, il s’offre comme une force à l’œuvre plutôt qu’une forme donnée. De là la pertinence de les étudier ensemble, dans des œuvres où ils se rencontrent, et selon une approche esthétique, domaine par excellence du sensible. C’est dans cette perspective que mon essai, L’épreuve initiatrice, esthétique du sublime dans À travers un verger de Philippe Jaccottet et Les Amandiers de Thierry Hentsch, se penche sur les récits fragmentaires de Jaccottet et de Hentsch qui, en butte à l’inconcevable, avouent leur désœuvrement, mais accusent le coup, se ramassent et s’y exposent, encore. / My goal in the following work, as much in the research component as the creative component, is to think the « experience » of the sublime. I say « experience » because the sublime is neither form nor content. It is the subjective act of grasping and surpassing our own limits as they manifest in the mind and body, specifically with regards to the faculty of understanding. Confronted with the frontiers of our imagination, we come to know our metaphysical calling and we seek to transcend it. This experience is paradoxical in the sense that it renders us vulnerable, while also strengthening and reinforcing us. In my short story Le testament de Cassandre, I explore the challenge of coming to grips with the sublime. As the titular character traverses great suffering – the sublime’s tragic gift – she must choose between freedom from death or a lifetime with those she loves. Faced with this cruel choice, Cassandre prefers the cold embrace of nothingness to an eternity alone. The sublime has no single domain, although there are spaces where it is more likely to emerge or to bloom. Writing in fragments (fragmentary writing) – a style that is at once organic and diffuse – is one of those spaces. Like the sublime, writing in fragments resists form while transmitting force and power. Hence the pertinence of studying this style and the sublime together in works where they are both present. It is from this perspective that my essay The Initiating Test: The Aesthetic of the Sublime in À travers un verger by Philippe Jaccottet and Les Amandiers by Thierry Hentsch, examines the fragmentary accounts of Jaccottet and Hentsch who, in the face of the unthinkable, admit to their own lassitude while simultaneously blaming their circumstances, only to gather themselves anew to be exposed once again.
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TRANSHUMANCES, suivi de I ended up being my own trout (jeux de fragments avec Éric Plamondon)

Roy-Boucher, Rosalie 08 1900 (has links)
Ce mémoire en recherche-création s’intéresse à la quête identitaire, et / ou au désir de tracer son propre chemin en réinterprétant les événements du passé. Le roman TRANSHUMANCES raconte le pèlerinage d’Alice sur la via Podiensis, qui relie la commune du Puy-en-Velay en France, à Santiago de Compostela en Espagne. Elle marche. Elle marche pour oublier, pour enterrer ses morts, pour avancer, ailleurs. Elle marche et fait de nombreuses rencontres. Par la conversation et la contemplation, elle tente d’apaiser les maux qui la rongent. Elle marche et apprivoise ce chemin mythique, mystique, cette route qui mène le croyant à la rencontre de Dieu et qui pousse l’impie à la rencontre de lui-même. Alice fait la connaissance de John. Ils se racontent des blagues et des secrets, partagent repas et larmes, deviennent frères d’ampoules et rentrent à la maison, changés. L’essai I ended up being my own trout (jeux de fragments avec Éric Plamondon) explore quant à lui à l’écriture fragmentaire, en s’intéressant particulièrement aux effets qu’opèrent les fragments sur la lecture. Éric Plamondon, avec sa trilogie 1984, utilise la forme fragmentaire afin de jouer avec le lecteur : il le fait douter de ses certitudes et le guide vers une vision manipulée de l’Histoire. Le lecteur est alors confronté à la pluralité des interprétations et doit s’imposer comme auteur de sa propre lecture. / This M.A thesis combines research and creative writing to focus on the tension between searching for and creating one’s identity, both acts which can only be achieved through the (re)interpretation of the past. The novel TRANSHUMANCES tells the story of Alice’s pilgrimage on the via Podiensis, which connects Puy-en-Velay, France, to Santiago de Compostela, Spain. There, she walks. She walks to forget, to bury her dead, to move forward, to be elsewhere. Through conversation and contemplation she tries to fight her gnawing anxiety. She walks to harness the power of the mythical and mystical road: the road that leads the believer to a meeting with God, the godless to a meeting with himself. Alice meets John. They exchange jokes and secrets, share meals and tears, become blister brothers and return home, changed. The essay I ended up being my own trout (jeux de fragments avec Éric Plamondon) explores fragmentary writing, with particular attention to the effects of the fragment on the act of reading. Éric Plamondon, with his trilogy 1984, playfully uses the fragmentary form to encourage the reader to doubt his certainties and to guide him towards a manipulated version of history. The reader is thus confronted with a plurality of interpretations and must acknowledge his position as the author of his own reading.
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Transporter dit-elle : l'écriture de Marguerite Duras dans les traductions slovaques / Transport, she said : Marguerite Duras’s writing in slovak translations

Visnovska, Anna 09 December 2013 (has links)
La présente étude se donne pour but d’analyser l’écriture moderne – palimpseste et hybride – de Marguerite Duras et ses modifications qualitatives dans les traductions slovaques. Le titre de la thèse rend compte des deux lignes de notre réflexion : interprétative (interrogative) de l’original et critique (évaluative) de la traduction. La première partie propose une ouverture théorique à la réflexion sur la traduction littéraire en confrontant les écoles slovaque et française. Nous esquissons les problèmes généraux de l’art de la traduction ainsi que de la réception des textes littéraires. Dans la deuxième partie, nous proposons une lecture interprétative de l’œuvre de Duras. Nous réfléchissons sur le processus de la réception de l’œuvre dans la complexité de ses rapports à des textes antécédents de Duras. Notre lecture est centrée sur les particularités littéraires – stylistiques, esthétiques et narratologiques – qui risquent de se perdre dans la traduction. Dès le premier roman, l’imaginaire de Duras engendre des thèmes, des motifs et des modes d’écriture privilégiés dont le traducteur, dans la perspective d’une lecture empathique, est invité à saisir les constantes et les métamorphoses. De plus, le lecteur-traducteur devrait pénétrer avec Duras dans les sensations de ses narrateurs et de ses personnages. Dans la troisième partie, nous étudions des divergences concrètes entre les traductions slovaques et le texte de départ. Les failles des traductions slovaques tiennent essentiellement à leur négligence des figures de manque. Nous concluons que dans la réécriture slovaque, l’oralité programmée par Duras s’efface : l’émotion palpable dans l’original se dissout dans la cohérence retrouvée du discours. La traduction slovaque restitue l’écriture fragmentaire, mais ne laisse plus sentir l’origine des silences propres à l’écrivaine : l’impuissance à dire ou, au contraire, l’urgence de dire. / The present study aims to analyse Marguerite Duras’s writing and its qualitative modifications in slovak translations. This modern (palimpsest and hybrid) writing offers itself to the translator a strategy for the conceptual preparing before writing of the translation. Methodically, we proceed following all the steps in the translator’s work before final writing of his translation. The title of the dissertation anticipates two main exploring perspectives on Duras’s writing : interpretative analysis (investigation) of the original and critical (evaluative) reading of the translation. We focus on the reading process of the work in its complex relationship to earlier Duras’s texts. The first part offers a theoretical opening reflection on translation of literary works as well as the comparing of the Slovak and French schools. We analyse the general problems of the art of translation and reading of literary texts. The second part questions the stylistic, aesthetic and narratological aspects of Duras’s writing which may be lost in the translation. The imagination of the author creates topics, motifs and preferred writing strategies which the translator, in the perspective of an empathic reading, is supposed to capture in all their variations. In the reading process, the translator as a reader is invited to enter with Duras into the sensations of her narrators and characters. In the third part, we study the actual differences between slovak translations and the original text. At the end of our study, we found out that in the Slovak rewriting, the oral style fades seriously: the emotion which is palpable in the original dissolves in the established coherence of discourse. Slovak translations restore the fragmentary writing, but they don’t allow to feel and understand the reasons of writer’s silence and empty spaces: her powerlessness to say or, on the contrary, her urgent need to say.
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La question du bonheur dans l'oeuvre de Christian Bobin / Question of happiness in Christian Bobin works

Ahmadi, Masoumeh 07 September 2012 (has links)
Cette thèse cherche à connaître le bonheur tel que Bobin conçoit et projette dans son œuvre. Pour ce but, l’approche bachelardienne nous a servi à définir dans l’œuvre de Bobin un élément symbolique pour le bonheur : la flamme. Pour traiter la question du temps et sa complexité, très liée à notre question principale, les réflexions de Bachelard, de Bergson et de la physique moderne sur le temps sont prises en référence ainsi que la « logique du contradictoire » (de Lupasco). Les images plus attachées à l’intellect sont analysées suivant les travaux d’Henry Corbin et définies comme « images-corps-réalités ». Elles témoignent d’un regard mystique chez Bobin. Une tendance vers la géopoétique pour acquérir l’Unité du monde s’ajoute aussi à ce regard. Et une langue d’« anima/animus » et un processus de la production du sens, « hélice du sens », interviennent pour traduire l’intransmissible en fragments. Cela rend l’écriture de Bobin « fragmentaire », ce que nous avons désigné comme un nouveau genre : « poésie-prose » mystique. / This thesis looks at happiness as perceived and shown in Christian Bobin's works. For this purpose, we used the approach of Bachelard to define Bobin’s symbolic element of happiness: the flame. To deal with the problem of time and its complexity, involved in our main problem, we applied theories of Bachelard, Bergson and those of modern physics, as well as the “logic of the contradictory” (of Lupasco). The images associated with intellect are analyzed based on Henry Corbin's works and are defined as “image- body-reality”. They testify of a mysticism which tends to “geopoetic” and the Unity of the universe. A language of “anima / animus” and a process of production of meaning, “the helix of sense” intervene to translate the Intransmissible in fragments. It makes the writing of Bobin fragmentary which we underlined as a new genre: mystic “poetry-prose”.
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Être, c’est pour savoir. Approche syntaxique de la poésie de Guillevic / Être, c’est pour savoir. Syntaxic approach of Guilevic’s poetry

Jarnouën de Villartay, Rozenn 24 January 2012 (has links)
Les poèmes de Guillevic constituent des tentatives sans cesse réitérées de dire l’ineffable du monde, de le nommer et d’apprivoiser un monde vécu comme une menace. Ces poèmes présentent donc l’actualisation des verbes être et avoir dans des énoncés définitoires, des tours présentatifs et des structures clivées, à une très haute fréquence. Par ailleurs, ces énoncés s’écartent régulièrement de la norme syntaxique. Cette thèse se propose de fonder un travail d’analyse stylistique à partir de l’étude syntaxique et sémantique des verbes être et avoir en prenant pour unité d’analyse le texte – c’est-à-dire en considérant ces verbes comme ne prenant tout leur sens que dans leurs rapports avec l’ensemble du poème où ils s’insèrent – pour mettre en évidence le désir qu’a le poète de lutter contre l’instabilité et la fragilité d’un univers, sans cesse sous la menace d’un délitement, en lui donnant substance. Nous montrerons également que la poétique guillevicienne est une poétique du fragment : se caractérisant par ses lacunes, ses trouées, cette écriture est apte à dire un univers en miettes, sous le signe de la déchirure et de l’isolement. Mais elle est plus précisément le lieu d’une tension entre fragmentation et cohésion : l’écriture chez le poète est fondamentalement poiein et a une fonction réparatrice : il s’agit de retisser des liens entre les hommes et le monde et d’apprendre à vivre ensemble. Poésie à dimension éthique, elle s’efforce de définir un nouvel ordre, en abolissant les hiérarchies dans et par le langage : les constituants du réel et mots dans la phrase ont tous une même importance. Enfin, définir êtres et choses permet au poète de construire un projet ontologique : d’une part, être, c’est mener une inlassable enquête pour comprendre (au propre comme au figuré) le monde, d’autre part, la réalité étant maîtrisée, être, c’est vivre dans la plénitude de l’instant. / Guillevic’s poems are endlessly-repeated attempts to tell the ineffable in the world, to name it and to tame reality which is felt as a threat. These poems very often include the verbs "être" and "avoir" in definitional phrases, in turns of phrases which indicate something exists, in cleft sentences. Let it be noted that these sentences quite regularly break with commonly accepted grammatical rules. In this thesis, we intend to make a stylistic analysis which will rely on the syntactic and semantic study of the verbs "être" and "avoir". This study will use the text as a unit for analysis which implies that we consider that these verbs are meaningful only in so far as they connect with the whole poem they are part of. Our purpose is to bring to light the poet’s desire of giving substance to a world which is under constant threat of crumbling down, and fighting against its instability and frailty. We’ll also show that Guillevic’s poetics is a poetics of fragments. This writing features gaps, loopholes, elliptic phrases, and is well-suited to tell about a world which is falling apart, a lonely and fractured world. But it is more precisely the seat of a tension between splitting up and cohesion : for the poet, writing is fundamentally "poiein " and has got a repairing function. It consists in weaving again bonds between human beings and the world and in learning to live together. This poetics with an ethical dimension tries to define a new order, abolishing hierarchies in and through language : all the constituents of reality and the words in the sentence share the same importance. At last, defining living beings and things allows the poet to build an ontological project : on the one hand, being is leading an unremitting investigation to understand the world, on the other hand, and so far as reality is under control, being is living in the fulfilment of the instant.
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Cultiver le doute : les contradictions polyphoniques de narrateurs non fiables dans «Asiles de fous» de Régis Jauffret, suivi de «Fractures multiples»

Lesieur, Catherine 08 1900 (has links)
Le présent mémoire de maîtrise contient un roman dans lequel on trouve des adresses courriel fictives. Elles correspondent à des personnages imaginaires, et non à des personnes réelles. Comme dans toute oeuvre de fiction, toute ressemblance avec des personnes réelles est fortuite ou l'effet du hasard. Je vous confirme donc que ce mémoire ne contient aucun véritable renseignement personnel ou confidentiel. Il s'agit de la version du mémoire telle qu'elle a été acceptée par les membres du jury d'évaluation. / Cultiver le doute est l’idée centrale autour de laquelle s’articulent tous les éléments de ce projet de recherche création, où j’ai voulu approfondir et mettre en œuvre différents procédés susceptibles de produire une narration empreinte d’incertitude qui laisse libre cours à une variété d’interprétations. Le volet essai, Les contradictions polyphoniques de narrateurs non fiables dans « Asiles de fous » de Régis Jauffret, se concentre sur ce roman représentatif d’une certaine littérature française contemporaine dite « déconcertante ». Asiles de fous constitue un objet d’étude particulièrement intéressant pour aborder la problématique d’un espace interprétatif en tension. La dissonance des voix inhérente à sa forme polyphonique ainsi que la « non-fiabilité » de chacun de ses quatre narrateurs complexifient la lecture, au point où il est littéralement impossible de trouver ancrage dans ce récit hypothétique où tout semble orchestré pour dérouter le lecteur. Fractures multiples, second volet de ce mémoire, est un roman porté par sept voix qui explore l’insoutenable complexité de l’être. Il retrace différentes périodes de l’existence de Jean-Philippe Dumoulin en disséquant ses liens affectifs troubles et ambigus avec sa famille, ses amours et ses amis. Jadis enfant modèle aspirant à une carrière de violoniste de concert, Jean-Philippe adulte s’est plutôt fait connaître comme une sorte de vagabond libertin, tristement célèbre pour ses variations de tempérament et ses épisodes dépressifs fulgurants. Maintenant quadragénaire, il s’est retranché dans une existence quasi ascétique, tout absorbé par ses études doctorales en philosophie psychopathologique. Une rencontre fortuite sera le catalyseur d’une réaction en chaîne qui va l’inciter à renouer des liens jadis significatifs qu’il avait choisi de rompre dans l’espoir de s’extraire de l’enclos de ses conflits psychiques. À l’image d’une courtepointe composée d’étoffes soigneusement choisies pour témoigner de toutes les époques d’une vie, la trame narrative de Fractures multiples se présente comme un amalgame de 37 récits courts qui confèrent à chaque personnage son ton, son motif et sa couleur. Une grande part de l’action est véhiculée sous forme de dialogues nourris par les notions de la polyphonie linguistique, où des voix divergentes s’expriment, s’affrontent, se font écho et s’emboîtent. Il en résulte un jeu de perceptions animé par une quête de vérité toujours fugace, chacun ajustant sa focale pour refléter une réalité confortant sa vision du monde. / To cast doubt is the main idea around which revolve all the elements of this research-creation project. My intent was to deepen and experiment with literary principles likely to produce a narrative filled with uncertainty that gives free rein to a variety of interpretations. The theorical part of this project, Les contradictions polyphoniques de narrateurs non fiables dans “Asiles de fous” de Régis Jauffret, is an essay focusing on the novel Asiles de fous by Régis Jauffret, which can be seen as emblematic of a type of modern French literature dubbed “disconcerting”. Asiles de fous constitutes a particularly interesting object of study to approach the problem of an interpretative space in tension. The dissonance of the voices inherent in its polyphonic form, as well as the “unreliability” of each of its four narrators, complicate the reading process to the point where it is impossible to find an anchor in this hypothetical story where everything seems orchestrated to confuse the reader. Fractures multiples, the creative part of this project, is a novel steered by seven voices that explore the unbearable complexity of being. It recollects various phases in the life of Jean-Philippe Dumoulin by dissecting his troubled and ambiguous emotional ties with his family, his lovers, and his friends. Formerly a model child aspiring to a career as a concert violinist, Jean-Philippe grew up to become a promiscuous freeloader of sorts, infamous for his mood swings and dramatic bouts of depression. Now in his forties, he lives almost secluded, entirely devoted to his doctoral studies in philosophical psychopathology. A chance encounter will be the catalyst for a chain reaction that will spur him to rebuild once significant bonds he had chosen to sever in the hope of extricating himself from the enclosure of his psychic conflicts. In the same way that a quilt is made of fabrics carefully chosen to represent different periods of one’s life, the storyline of Fractures multiples is a collection of 37 short stories which give each character its own poetic imagery and undertone. Much of the action is conveyed through dialogues informed by notions of linguistic polyphony, where divergent voices express themselves, confront or echo each other, and interlock. The result is a game of perceptions driven by an ever-fleeting quest for truth, showing how everybody tends to adjust one’s focus to reflect a reality that comforts one’s views.
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Le sujet infini face au miroir de l’autobiographie onirique. La narration fragmentaire dans Król-duch de Juliusz Słowacki et dans Aurélia de Gérard de Nerval / The infinite subject in the mirror of oneiric autobiography. Fragmentary narrative in Juliusz Słowacki’s Król-Duch and Gérard de Nerval’s Aurélia

Harsany, Katarzyna 31 January 2011 (has links)
Le parallèle entre Król-Duch de Juliusz Słowacki et Aurélia de Gérard de Nerval est une comparaison narratologique des deux œuvres (en dehors de l’étude d'influences réciproques, comme de l’étude de sources). Le rapprochement des deux auteurs (enrichi par l’apparition, en arrière-fond, de Novalis - toujours dans la perspective d'un parallèle) se construit autour du thème de l’écriture de la révélation onirique. Elle laisse apparaître une rupture fondamentale entre le contenu de la révélation – une existence continue du moi - et la forme discontinue et inachevée sous laquelle elle s’exprime. L’autobiographie onirique qui raconte l’expérience indicible d’une « seconde vie » infinie, entrevue en rêve, apparaît ainsi comme un seuil narratif qui s’interpose entre le fragment et la totalité. Dans les trois parties de l’étude comparée, consacrées respectivement aux modèles de composition, aux modalités de l’inachèvement et aux profils narratifs des deux textes, est posée la question de la limite entre les images mentales d’une extrême subjectivité et leur avatar textuel. Le rapport entre l’invisible et sa représentation y apparaît au travers du rapport entre le rêve du moi infini et le récit de ce rêve, qui se construit comme une perpétuelle réincarnation du « je » en tant que sujet. / « Dream is a second life », Gérard de Nerval writes. « I have never been able to cross through those gates of ivory or horn which separate us from the invisible world without a sense of dread ». He sees dream and real life as asunder though parallel compartments, while Juliusz Słowacki sees them a continuum, without precise boundary where one ends and the other begins. But they do agree on one point: poetry and dream are intimately united.Juliusz Słowacki’s Król-Duch and Nerval’s Aurélia have in common to be oneiric biographies, i.e. written from naked truth as revealed in dreams, where « life is free of space and time ». The outcome is well-nigh as disconnected and incoherent as dream itself. Words cannot represent adequately heavens opened. It is somewhat uncanny that, in both cases, the fragments of the « infeasible book » look like an initiation into sacred mysteries.

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