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L’accord de collaboration Opinagow : une enquête sur les enjeux de sa mise en œuvreGauthier, Mathieu January 2017 (has links)
La Nation crie de Wemindji (NCW) est une communauté autochtone située à l’est de la Baie-James, qui a ratifié en 2011, l’accord de collaboration Opinagow (ACO) avec la compagnie minière canadienne Goldcorp (GC). Cette recherche ethnographique s’est intéressée aux représentations des membres de la NCW quant aux défis de mise en œuvre de l’ACO. Pour ce faire, nous avons jumelé l’analyse des rapports de pouvoir selon l’Économie politique internationale (ÉPI) au concept de la multiplicité des mondes de l’Ontologie politique.
Les résultats de cette étude suggèrent que l’ACO aurait permis d’intégrer la NCW dans les discussions entourant l’implantation du projet de la mine Éléonore sans pour autant rééquilibrer la nature de la relation de pouvoir asymétrique qui, généralement, caractérise la relation communauté-entreprise dans le secteur minier. Puisque le pouvoir décisionnel semble reposer essentiellement entre les mains du promoteur du projet minier, la signature d’une entente n’impliquerait pas forcément le respect des engagements corporatifs tels que perçus par les membres de la NCW. En revanche, certains enjeux liés à l’interprétation de l’accord, au respect de l’accord et des rapports au territoire cris, au manque de réciprocité ou à différentes perceptions de la temporalité ont tendance à créer des tensions entre les principaux acteurs de la relation communauté-entreprise à l’étude.
Ce savoir localement pertinent a pour but d’épauler la NCW dans la défense de ses intérêts dans le contexte de l’élaboration de leur relation avec Goldcorp ainsi que de contribuer à la littérature portant sur les perspectives autochtones quant à l’amélioration des politiques et des standards du secteur minier mondialisé.
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L’évolution des relations Québec-Autochtones 1960–2022 : l’institutionnalisation d’une politiquePâquet, Vincent 12 1900 (has links)
Les relations entre l’État québécois et les peuples autochtones sont marquées à la fois d’avancées, mais aussi de tensions et de contradictions. Peu d’études se sont intéressées à l’évolution de la politique québécoise à l’égard des Premiers Peuples et aux facteurs derrière celle-ci. Ce mémoire vise à mieux comprendre et à expliquer l’évolution des relations Québec-Autochtones de 1960 à 2022. L’évolution est d’abord caractérisée par de longues périodes d’inertie où les politiques changent peu, ponctuées par des épisodes de changements rapides induits par des moments de crise ou d’instabilité. De 1973 à 2005, les relations se consolident sur le plan juridique, puis politique et ensuite économique. Il est alors possible de parler d’une institutionnalisation basée sur la reconnaissance du statut et des droits des peuples autochtones. Cette dernière est toutefois circonscrite à l’intérieur des lois du Québec et ne pourrait porter atteinte à l’intégrité territoriale de la province. À partir du milieu des années 2000, les relations entrent dans une période de stabilité où elles évoluent de manière incrémentale par sédimentation. Une fois les relations institutionnalisées, nous assistons à l’émergence d’un phénomène de dépendance au sentier : les modalités, les principes et les structures se stabilisent, mais les domaines d’intervention étatiques s’accroissent entre 2006–2022. Cette période est caractérisée par une fragmentation des relations conduisant vers une décentralisation grandissante ainsi qu’un virage administratif dans les dynamiques relationnelles avec les nations autochtones durant cette dernière période. Ce mémoire démontre que l’évolution des relations s’explique par l’interaction de trois facteurs : l’activisme politique et juridique des Autochtones, l’évolution du cadre constitutionnel canadien et la présence structurante du nationalisme québécois. / The relationship between the Quebec state and Indigenous peoples is marked by both progress as
well as tensions and contradictions. Few studies have delved into the evolution of Quebec’s policies
towards First Peoples and the factors underlying this evolution. This thesis aims to better
understand and explain the evolution of Quebec-Indigenous relations from 1960–2022. The
evolution is first characterized by long periods of inertia, where policies change little, punctuated
by episodes of rapid change induced by moments of crisis or instability. From 1973–2005, relations
consolidate legally, then politically, and subsequently economically. It becomes possible to speak
of institutionalization based on the recognition of the status and rights of Indigenous peoples.
However, this recognition is confined within Quebec’s laws and cannot compromise the province’s
territorial integrity. Starting from the mid-2000s, relations enter a period of stability where they
evolve not in reaction to external events, but rather incrementally through sedimentation. Once the
relations are institutionalized, a path dependency phenomenon emerges: modalities, principles, and
structures stabilize, but areas of state intervention expand between 2006–2022. This period is
characterized by increasing decentralization and what we term an administrative shift in the
relational dynamics with Indigenous nations. Ultimately, this thesis demonstrates that the evolution
of Quebec-Indigenous relations is explained by the interaction of three factors: Indigenous political
and legal activism, the evolution of the Canadian constitutional framework, and the shaping
presence of nationalism.
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Regard sur l'approche holistique d'intervention appliquée aux jeunes autochtones fréquentant le Centre Walgwan : le point de vue des membres du personnelBoudreau, Mélanie 02 February 2024 (has links)
Plusieurs chercheurs issus de la communauté scientifique s'entendent sur le fait que les problèmes de toxicomanie chez les jeunes autochtones représentent un problème d'envergure dans les collectivités autochtones du Québec (Thomas et col., 2006 ; Commission de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador/CSSSPNQL, 2013). Afin de répondre à cet enjeu, certaines collectivités autochtones ont mis en place des programmes de traitement de la consommation utilisant l'approche holistique d'intervention, considérée plus adaptée à leurs cultures. Malgré le développement de ces programmes culturellement sécuritaires, les travaux de recherche sur la manière dont se déploie l'approche holistique d'intervention restent très limités (CSSSPNQL, 2013 ; Clifford et col., 2017). La présente étude vient combler ce vide et vise à rendre compte, du point de vue des membres du personnel du Centre Walgwan, de la manière dont se déploie l'approche holistique d'intervention auprès de jeunes autochtones aux prises avec des problèmes de toxicomanie. Plus spécifiquement, il s'agit : 1) d'explorer le contexte dans lequel s'exerce l'approche holistique d'intervention ; 2) d'appréhender les fondements et les valeurs sur lesquels prennent appuie l'approche holistique d'intervention ; 3) d'identifier les principaux défis à l'application de l'approche holistique auprès des jeunes autochtones ; et enfin, 4) de comprendre les effets perçus de l'approche holistique auprès des jeunes autochtones aux prises avec des problèmes de toxicomanie. L'analyse thématique de 11 entretiens semidirigés et de comptes rendus d'observations in situ réalisés lors d'un séjour de deux semaines au Centre Walgwan révèle que l'approche holistique d'intervention repose sur différents fondements dont : le symbolisme, l'animisme et le "Two-Eyes Seeing", ainsi que plusieurs valeurs telle que : l'importance de la famille, l'entraide et le respect des savoirs traditionnels. L'étude met également en lumière le fait que bien que l'approche holistique d'intervention permette d'adapter les outils à l'individu et qu'elle soit flexible, il n'en demeure pas moins que les membres du personnel du Centre Walgwan font face à certains défis en lien avec les conditions de vie des familles et la conception différenciée des outils d'intervention culturelle. / Several researchers from the scientific community agree that substance abuse among Indigenous youth is a significant problem in Indigenous communities in Quebec (Thomas et al., 2006; First Nations of Quebec and Labrador Health and Social Services Commission/CSSSPNQL, 2013). In order to address this issue, some Indigenous communities have implemented substance use treatment programs using the holistic approach to intervention, which is considered more culturally appropriate. Despite the development of these culturally safe programs, research on how the holistic intervention approach is deployed remains very limited (CSSSPNQL, 2013 ; Clifford et al., 2017). This study fills this gap and aims to report, from the perspective of Walgwan Center staff members, on how the holistic intervention approach is deployed with Indigenous youth struggling with substance abuse problems. Specifically, it will : 1) to explore the context in which the holistic intervention approach is practiced ; 2) to understand the foundations and values on which the holistic intervention approach is based ; 3) to identify the main challenges to the application of the holistic approach with Indigenous youth ; and finally, 4) to understand the perceived effects of the holistic approach with Indigenous youth struggling with substance abuse problems. The thematic analysis of 11 semi-structured interviews and in situ observation reports conducted during a two-week stay at the Walgwan Centre reveals that the holistic intervention approach is based on various foundations such as: symbolism, animism and "Two-Eyes Seeing", as well as several values such as: the importance of the family, mutual aid and respect for traditional knowledge. The study also highlights the fact that although the holistic intervention approach allows for the adaptation of tools to the individual and is flexible, the Walgwan Center staff members face certain challenges related to the living conditions of the families and the differentiated design of cultural intervention tools.
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Les Hmong et le tourisme ethnique à Sa Pa : entre modernité et micro-résistancesGarnier, Antoine 16 May 2019 (has links)
Depuis 1986, le Vietnam a connu un Renouveau économique (Đổi mới en Vietnamien), dont les conséquences politiques sont nombreuses. Cette ouverture au marché néo-libéral, inspirée par les mesures prises en Chine quelques années plus tôt, n’empêche toutefois pas le Parti Communiste Vietnamien, véritable tête du pays, de continuer à exercer sa gouvernementalité de manière autoritaire et socialiste. La République Socialiste du Vietnam est donc un État hybride, que les allégeances néolibérales poussent vers une modernisation aux accents occidentaux. Dans cette course au développement, le Vietnam fait face à un défi singulier : il doit composer avec un total de cinquante-quatre ethnies reconnues officiellement sur le territoire. Or, le pouvoir vietnamien sous tous ses aspects porte les couleurs de la majorité, les Kinh ou Viet. Afin d’apporter la modernité aux « petits frères » que sont les nationalités minoritaires, l’État Kinh organise l’ethnicité selon un principe général de préservation culturelle sélective. Les nationalités minoritaires peuvent alors arborer leurs identités singulières, tant qu’elles se présentent sous des aspects bénins et essentiellement esthétiques, dépourvues de tout danger pour les enjeux étatiques visant une modernité et une identité nationale unie. Ce mémoire tire ses racines d’une enquête ethnographique effectuée aux étés 2016 et 2017, auprès des représentants d’une de ces nationalités minoritaires : les Hmong vivant dans le district de Sa Pa, au Nord du Vietnam. Afin d’ancrer la recherche dans un cadre théorique pertinent, je tire mes réflexions des concepts de micro-résistance et d’infrapolitique développés par James Scott, et repris par Jean Michaud dans ses travaux sur les Hmong de Sa Pa. Grâce à ces notions, j’entends ici analyser comment certains discours produits par des Hmong participant au tourisme dans le district de Sa Pa peuvent être interprétés comme des exemples de micro-résistance, permettant éventuellement aux participant-es à la recherche de se construire une place dans ce contexte mouvementé, entre modernité et résistance. / Since 1986, Vietnam has undergone an economic renovation (Đổi mới in Vietnamese), resulting in many political consequences. This opening to the neo-liberal market economy, inspired by decisions made in China a few years sooner, does not yet stop the Vietnamese Communist Party, as the true head of the country, from governing in an authoritarian and socialist manner. The Socialist Republic of Vietnam is thus a hybrid state, pushed towards a modernization process with Western afternotes, thanks to its neo-liberal allegiances. In this race for development, Vietnam faces a singular challenge : it must deal with a total of fifty-four official ethnicities living inside its borders. Yet, Vietnamese power is, in all its aspects, essentially related to the ethnic majority, namely the Kinh, or Viet. In order to bring modernity to the minority nationalities, considered as “little brothers”, the Kinh state then organizes ethnicity around a grand principle of selective cultural preservation. Minority nationalities can thus show their singular identities, provided they do so in a benign and essentially esthetic fashion, deprived of any potential danger for the state goals aiming at unified national identity and modernity. This thesis is based on an ethnographic investigation conducted throughout the summers of 2016 and 2017, among the people of one of these minority nationalities : the Hmong living in the Sa Pa district, in the North of Vietnam. In order to give this research a pertinent theoretical anchor, I draw my analysis from concepts such as micro-resistance and infrapolitics, devised by James Scott and utilized by Jean Michaud in his many works regarding the Hmong living in Sa Pa. Thanks to these notions, I analyse how certain transcripts produced by Hmong taking part in touristic activities in the Sa Pa district can be interpreted as examples of micro-resistance, enabling them to shape a singular place for their community in this rapidly evolving context, pulled between modernity and resistance.
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Forward Motion: Cultural Memory and Continuity in Mi'gmaq LiteratureMetallic, Blair Alicia January 2015 (has links)
Abstract : The Mi’gmaq colonial experience is not unique among North American Native peoples, but being among the earliest in Canada to be colonized by Europeans, who arrived largely from the East, our people have had to contend with over 500 years of colonization and assimilation. The goal of this research is to explore the cultural practices of continuity and cultural memory as applied in selected examples of Mi’gmaq stories/literature, past and present. As a Mi’gmaq woman, having spent most of my life in the First Nations community of Listuguj in Quebec, I felt the need to focus my research on Mi’gmaq culture and stories. I believe our culture is rich and interesting in its history, language, and literature; I wish to showcase this in my thesis. By providing an overview of the still emergent literature of the Mi’gmaq Nation in its various forms (storytelling, novel, memoir, autobiography, poetry), I intend to illustrate that the Mi’gmaq people as well as their culture and language have been and still are continuously evolving. The stories presented in this thesis assure cultural continuity by creating and keeping a collective memory in the form of narratives that can be read, expressed, and interpreted many times over. My own understanding of cultural continuity stems from the Mi’gmaq sense of culture which is made up of three aspects: traditions, consciousness or identity, and language. I identify “continuity” as the forward-motion study of culture and the consistent existence of Mi’gmaq values, knowledge, and stories and how they have continuously evolved. Mi’gmaq culture is in a constant state of renewal while it still upholds a sense of influence from our collective past. Jan Assmann’s theorization of the concept of cultural memory is a way society ensures cultural continuity by transmitting its collective knowledge through generations. In accordance with Assmann’s notion of cultural memories as stores of knowledge from which members of a community construct their collective and individual identities, my idea of “cultural memory” is deeply related to narrative memory in the sense that story (in its many forms) inevitably preserves, defines, and transmits memories as well as teachings of Mi’gmaq culture and beliefs. Through the (re)interpretation of past stories and the formation of new ones, Mi’gmaq literature constitutes a means of defining our cultural identity for ourselves and for others. The forward motion of cultural continuity in my study does not idealise a pre-colonial past nor does it encourage leaving our shared history behind, but rather I wish to demonstrate that Mi’gmaq literature re-members and shapes our cultural past as it relates to our ever-evolving present to assist us on our journey towards the future. The goal of my thesis is to show that examples of Mi’gmaq traditional and modern literature and stories depict a Mi’gmaq culture and identity that is not stunted in the past, but rather syncretises cultural memories and visions for the future. The four chapters in this paper reflect the past, present, and future of Mi’gmaq stories, though not in a strictly linear manner. By means of applied reading of selected texts and exploring the significance of the past in the present and its relationship towards the future, I intend to represent a mixture of linear and cyclical concepts of time. Chapter One will begin in the past with a discussion of the cultural practice and functions of traditional Mi’gmaq storytelling and pre-colonial worldview. This chapter illustrates how Mi’gmaq history and traditional stories are interrelated as stores of cultural memory and knowledge. Chapters Two and Three explore differing patterns present in contemporary Mi’gmaq literary representations. Chapter Two explores the issues of Native cultural authenticity as well as the myths of the “Imaginary Indian” (Daniel Francis) and the “timeless condition” (Anne-Christine Hornborg), which posit Native culture and peoples as relics of the past with no future. Namely by analyzing two historical novels with Mi’gmaq characters that are written by non-Mi’gmaq authors, The Deserter (2010) by Paul Almond and Cibou (2008) by Susan Young de Biagi, this chapter presents the importance of questioning and analyzing what we as Mi’gmaq people read about our own culture. Chapter Three depicts Mi’gmaq self-representation in the form of non-fiction residential school Survivor narratives, specifically Out of the Depths by Isabelle Knockwood and Song of Rita Joe by Rita Joe. Both authors write about the past in order to encourage individual and collective healing, following residential school experience, with a hopeful vision for the future. Having both survived the assimilatory and abusive system of the Shubenacadie Residential School in Nova Scotia, Knockwood and Joe depict personal, and sometimes contrasting, views of the residential school legacy. Deena Rymhs’ parallel analysis of residential schools as prisons, how residential schooling caused a significant rupture in cultural continuity by enacting spatial and ideological diaspora as defined by Neal McLeod, as well as Aboriginal resilience and healing are key theorizations in this chapter. Finally, Chapter Four looks at the discourse of the past in the present in examples of Mi’gmaq contemporary literature. The notions of belonging and identity construction are significant in Mi’gmaq literature. In the colonial past (and to an extent still today), Native peoples have not been in control of their own cultural identities. In order to contextualize the current issues surrounding Mi’gmaq/Native identity that are reflected within the narratives in this chapter, Indian Status as a legal identity conferred on Native peoples and its implications on personal and cultural identity as well as community belonging are explored. Keeping in mind the negotiations of both ascribed and self-ascribed cultural identities, Stones and Switches by Lorne Simon, My Mi’kmaq Mother by Julie Pellissier-Lush, two books for children by Michael James Isaac, as well as selected poetry by Shirley Kiju Kawi, will be analysed with a view to recognizing a modern hybrid Mi’gmaq identity. On the whole, Mi’gmaq people (and those who wish to learn more about Native and Mi’gmaq people) can always find useful and relevant information in our collective past. Mi’gmaq storytelling and literature, in their multitude of forms, represent viable stores of cultural memories that link both past and present traditions, values, and realities as our culture moves into the future. / Résumé : Ce travail de recherche vise à explorer les pratiques de continuité et de mémoires culturels en utilisant une variété d'exemples provenant de la littérature Mi'gmaq du passée et du temps présent. L'expérience colonial du peuple des Premières Nations Mi'gmaq n'est pas unique en ce qui concerne les Autochtones d'Amérique du nord mais ils ont cependant été parmi les premières Nations autochtones à être colonisés au Canada par les Européens, qui sont arrivés de l’est, et ont donc eu à vivre avec les effets de plus de 500 ans de colonisation et d'assimilation. En tant que jeune femme Mi’gmaq, ayant vécue la majeure partie de ma vie dans la communauté des Premières Nations de Listuguj, Québec, j’ai senti le besoin de centrer mes recherches sur la culture et les histoires Mi’gmaq. Dans ce mémoire, je souhaite mettre en valeur la richesse de l’histoire, la langue et la littérature de mon peuple. En donnant un aperçu de la littérature encore émergente de la Nation Mi’gmaq sous ses différentes formes (les contes, les romans, les mémoires et biographies, la poésie, etc.), ce projet a pour but d’illustrer que la culture et le peuple Mi’gmaq sont en évolution constante. Les histoires présentées au cours des chapitres suivants s’inscrivent dans une tradition de continuité culturelle car elles créent et entretiennent une mémoire collective sous la forme de récits qui peuvent être lus, exprimés et interprétés à de nombreuses reprises. Nous définissons le terme "continuité" comme étant l'étude de la culture et de l'existence persistante des valeurs, des connaissances et des histoires Mi'gmaq ainsi que la façon dont ces éléments ont évolués au cours de leur existence. Deux aspects importants de la continuité culturelle sont la littérature et la langue. Dans ma conception de continuité, je m’informe de la définition Mi’gmaq du concept de la culture qui comprend trois aspects : les traditions, l’identité et la conscience, et la langue. J’identifie la notion de continuité comme étant un mouvement vers l’avant dans l’étude de la culture et de la survie des valeurs, de la connaissance et des histoires Mi’gmaq en relation avec leur évolution dans le temps. Effectivement, la culture Mi’gmaq est en constant état de renouvellement. Sa littérature reflète cette réalité en contribuant à préserver et à rétablir les traditions et les valeurs du passé tout en détenant une vision directrice et encourageante pour l’avenir de notre culture, de notre identité collective. Les exemples de littérature traditionnelle et moderne Mi’gmaq tracent alors une ligne de continuité dans le temps qui avance vers le futur avec l’information culturelle du passé. La culture Mi’gmaq est en état de renouvellement continuel tout en conservant ses racines dans notre passé collectif. La théorisation du concept de mémoire culturelle par Jan Assmann est une façon pour la société d'assurer une continuité culturelle en transmettant son savoir collectif à travers les générations. Conformément à la notion de mémoires culturelles d'Assmann en tant que réserves de connaissances à partir desquels les membres d'une communauté construisent leurs identités collectives et individuelles, notre interprétation du terme "mémoire culturelle" est profondément liée à la mémoire narrative, parce qu'une histoire dans toutes ses formes va préserver, définir et transmettre inévitablement les souvenirs, l'histoire, les croyances et les enseignements de la culture Mi'gmaq. Par la réinterprétation des textes traditionnels du passé et la création de nouvelles histoires contemporaines, la littérature Mi’gmaq constitue un moyen de définir notre identité culturelle autant pour nous-mêmes que pour les autres. La proposition d’un mouvement vers l’avant, vers l’avenir au cœur de notre recherche n'a pas comme but d'idéaliser le passé précolonial ni d'encourager l'abandon de notre histoire partagée, mais de démontrer que la littérature Mi'gmaq commémore et forge notre passé par sa relation avec notre présent en constante évolution pour nous assister dans notre voyage à travers le temps, vers un futur. L’objectif de ce projet est de démontrer que des exemples de littérature Mi’gmaq (traditionnel et contemporain) mettent en valeur une culture et une identité Mi’gmaq qui n’est pas éclipsé par les ombres de son passé, mais au contraire, s’informe et s’inspire des mémoires culturelles de son passé afin de mieux s’épanouir de manière créative au temps présent et d’assurer sa continuité dans le futur. Les personnes Mi'gmaq, leur culture et leur langue ont été et sont encore en évolution continuelle. Ces quatre chapitres reflètent le passé, le présent et le futur des histoires Mi'gmaq mais pas nécessairement de façon strictement linéaire. En faisant lecture critique d'une sélection de textes et en explorant la signification du passé pour le présent et sa relation envers le futur, nous avons l'intention de représenter une combinaison d'éléments relatifs aux concepts du temps, d'un point de vue à la fois cyclique et linéaire. Chapitre Un débute dans le passé en étudiant la fonction des histoires traditionnelles Mi'gmaq et la vision précoloniale de celles-ci. Le premier chapitre illustre comment les rapports historiques et les contes traditionnels sont étroitement liés en ce qui concerne leur valeur en mémoire et en connaissance culturelle. Certains aspects de la mythologie/cosmologie traditionnelle Mi’gmaq y ont expliqué à travers deux exemples de contes précoloniaux. De plus, la perspective Mi’gmaq dans certains rapports historiques coloniaux sont explorer. Ensuite, dans les Chapitres Deux et Trois, les diverses représentations littéraires actuelles des histoires Mi'gmaq sont explorées. Le deuxième chapitre examine les grandes questions de l’authenticité culturelle ainsi que les mythes de l’Indien rêvé (Imaginary Indian de Daniel Francis) et de la condition intemporelle (« timeless condition » de Anne-Christine Hornborg) qui positionnent les cultures et les peuples amérindiens comme des vestiges du passé sans avenir. Notamment avec l’analyse de deux romans historiques à propos de personnages Mi’gmaq au 17e siècle écrits par des auteurs non-Mi’gmaq : The Deserter (2010) de Paul Almond (traduit en français en 2013 sous le titre Le déserteur) et Cibou (2008) de Susan Young de Biagi, ce chapitre présente l’importance de questionner et analyser ce que nous lisons à propos de notre propre culture. Les deux romans sont le fruit d'une recherche historique détaillé sur l'histoire Mi’gmaq à l'époque de (ou un peu avant) la colonisation. Cependant, la représentation des personnages Mi’gmaq ne va pas au delà du champ d'application limité du passé colonial et perpétue les exemples de stéréotypes qui se retrouvent souvent dans la littérature populaire et romantique à propos de la culture amérindienne d'aujourd'hui. Le troisième chapitre reflète l’autoreprésentation littéraire Mi’gmaq sous la forme de récit documentaire de survivants de pensionnats indiens, particulièrement Out of the Depths de Isabelle Knockwood et Song of Rita Joe de Rita Joe. Ayant survécues au système d’assimilation et d’abus du pensionnat indien de Shubenacadie au Nouvelle-Écosse (le seul pensionnat pour enfants autochtones de ce genre à être établi dans les provinces maritimes du Canada), Knockwood et Joe écrivent leur passé (et donnent voix à plusieurs autres survivants et survivantes) dans leurs récits afin de favoriser le processus de guérison et de réconciliation au niveau individuel et collectif en encourageant la voie à un avenir plus prometteur. Par la lecture de ces récits de vie, ce chapitre découvre les blessures physiques et psychologiques infligées aux cultures amérindiennes par le système des pensionnats. L'analyse parallèle de Deena Rymhs sur les pensionnats autochtones en tant que prisons, comment la vie dans les pensionnats autochtones a causé une rupture significative dans la continuité culturelle en promulguant une diaspora idéologique et spatiale comme définie par Neal McLeod ainsi que la résilience et la guérison autochtone sont des éléments clés de la théorisation de ce chapitre. Finalement, dans le quatrième chapitre, nous explorons les thèmes du passé reliés au présent par des exemples de la littérature Mi'gmaq contemporaine. Les notions d'appartenance et de construction d'identité sont significatives dans la littérature Mi’gmaq. Durant la période colonial (et dans une certaine mesure, encore aujourd'hui), les Autochtones n'ont pas été en contrôle de leur identité culturelle. Afin de mettre en contexte les problèmes actuels affectant les Mi’gmaq/Autochtones et qui se reflètent dans les histoires qui se retrouvent dans ce chapitre, le statut d'indien en tant qu'identité légale accordée aux Amérindiens et ses implications sur l'identité personnelle et culturelle ainsi que l'appartenance à la communauté amérindienne sont explorées. En gardant à l'esprit les négociations entre l'identité culturelle accordée et l'identité culturelle choisie, le roman Stones and Switches de Lorne Simon, la mémoire My Mi’kmaq Mother de Julie Pellissier-Lush, les deux livres pour enfants écrits par Michael James Isaac ainsi que des sélections de la poésie par Shirley Kiju Kawi seront analysée dans le but d'y reconnaitre l'hybridité de la nouvelle identité Mi'gmaq moderne. Dans l'ensemble, les Mi’gmaq, et les gens voulant apprendre à connaitre davantage les Autochtones et les Mi’gmaq, peuvent trouver de l'information pertinente dans notre passé collectif. Les histoires et la littérature Mi'gmaq, dans ses multiples formes, représentent des réserves de connaissances viables qui relient les traditions, les valeurs et les réalités du passé et du présent au fur et à mesure que notre culture progresse vers l'avenir.
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Poetry as a Theoretical Framework for Resurgence : Indigenous Knowledge in the Verse of Fontaine, Bordeleau and BaconTruemner-Caron, Simone-Hélène 08 1900 (has links)
Dans le sillage de l'héritage des pensionnats, les théoriciens critiques autochtones rejettent le modèle de réconciliation proposé par la commission de vérité et réconciliation du Canada parce qu'elle perpétue le programme colonial. L’alternative proposée par ces théoriciens est la résurgence, ou l'utilisation des paradigmes autochtones dans le développement de politique. La résurgence jaillit d’une célébration des cultures et des traditions autochtones. Cette thèse établit la présence de résurgence dans la poésie de trois poètes autochtones québécoises de trois générations: Joséphine Bacon, Virginia Pasamapéo Bordeleau et Natasha Kanapé Fontaine. Le premier chapitre est composé d'une analyse documentaire qui focalise sur deux éléments: 1) mon droit en tant que critique « non autochtone » à analyser la littérature autochtone, et 2) le rejet de la réconciliation et la promotion de la résurgence par les principaux théoriciens critiques autochtones au Canada. Le deuxième chapitre établit l'oralité comme un aspect clé de la résurgence, et sa présence dans la poésie des trois auteurs. Le troisième chapitre établit la présence de la terre et des histoires dans la poésie, comme preuve supplémentaire de la présence de résurgence. Employant l'analyse de la remédiation, de la décolonisation de langue, et de divers autres facteurs explorés tout au long de cette thèse, il est confirmé que Bacon, Bordeleau et Fontaine intègrent la résurgence dans leurs travaux, ce qui inspire les lecteurs de toutes cultures à prendre des mesures sur les questions environnementales et autochtones. / In the wake of the devastating residential school legacy, Indigenous critical theorists are rejecting the model of reconciliation proposed by the Truth and Reconciliation Commission because it perpetuates colonial agendas. Their alternative to reconciliation is resurgence, or the use of Indigenous schools of thought in policy development. Resurgence springs from a celebration of Indigenous cultures and traditions. This thesis establishes the presence of resurgence in the poetry of three Indigenous female québecois poets of three generations: Joséphine Bacon, Virginia Pasamapéo Bordeleau, and Natasha Kanapé Fontaine. The first chapter is comprised of a literature review focusing on two subjects: 1) my right as a non-Native critic to analyze Indigenous literature, and 2) the rejection of reconciliation in favour of resurgence by leading Indigenous critical theorists in Canada. The second chapter identifies orality as a key aspect of resurgence, and its presence in the poetry of the three authors. The third chapter maps the poets’ work in connection to land-based knowledge and stories, as further proof of the presence of resurgence. Through the analysis of remediation, decolonizing language and various other factors explored throughout this thesis, it is confirmed that Bacon, Bordeleau and Fontaine all incorporate resurgence into their work, thus inspiring readers of all cultures to take action on environmental and Indigenous issues.
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Co-construire le tourisme autochtone par la recherche-action participative et les Technologies de l’Information et de la Communication : une nouvelle approche de la gestion des ressources et des territoires / Co- constructing aboriginal tourism through participatory-action research and Information and Communication Technologies : a new approach to managing resources and territoiriesBlangy-Martin, Sylvie 30 September 2010 (has links)
Les Peuples autochtones ont fait l’objet de nombreuses recherches dans le passé. Ils explorent aujourd’hui des nouvelles façons de reconquérir leur langue, leur culture, leur identité et sont en voie de se réapproprier les processus, concepts et outils de recherche. En vue de revisiter la recherche-action participative et de l’adapter au contexte autochtone, nous avons développé des collaborations de recherche avec 13 communautés du Nord Canada (Cri et Inuit) et du Nord Scandinavie (Saami) et organisé 20 ateliers utilisant les techniques de recherche collaborative et outils d’analyse développés par Chevalier et Buckles de l’université de Carleton. Cette approche et la boite à outil que nous avons produite se sont révélées utiles et opportunes. Nous avons pu traiter les préoccupations et les défis auxquels sont confrontés les communautés, développer des collaborations de recherche entre les Cris, les Inuit et les Saami, étudier les processus d’engagement social dans les projets touristiques et explorer de nouvelles méthodologies de recherche autochtone. Au même moment, pendant ces 3 années de bourse de recherche Marie Curie, nous avons exploré les possibilités de recherche collaborative en ligne via le Web 2.0 et les TIC. Nous avons mis en ligne les 200 initiatives de tourisme autochtone publiées dans le Guide « Destinations Indigènes » mise en relation leurs auteurs à travers un site de gestion de contenu SPIP (www.aboriginalecotourism.org) dans lequel nous avons intégré; des cartes Google™ qui permettent de géoréférencer lescommunautés; un questionnaire Internet qui traduit en données quantitatives les informations qualtitatives fournies par les initiatives; et un forum de discussion pour compléter les données produites. / Aboriginal communities have been over researched in the past. They are looking at new ways to regain and recapture their culture, language and identity and are in the procès of taking ownership of research processes, concepts and tools. In an attempt to revisit participatory-action research approach and adapt it to aboriginal contexts, we have developed research collaborations with 13 communities from Northern Canada (Cree and Inuit) and Northern Scandinavia (Saami) and organised 20 workshops using collaborative research techniques and tools developed by Chevalier and Buckles from Carleton University. This approach and the tool kit we produced prove to be useful and timely. We were able to address the concerms and challenges that the communities have to face, develop research collaborations between the Cree, the Inuit and the Saami, study community engagement processes in tourism projects and explore new aboriginal research metholodogies. At the same time and during this 3 year Marie Curie research fellowship, we have been exploring the possibilities of developing collaborative research on line via the web 2.0 and ITC. We uploaded 200 aboriginal tourism initiatives represented in the “Aboriginal Destinations” Guidebook, connected their authors in a Content Management System SPIP (www.aboriginal-ecotourism.org), incorporating a variety of integrated technologies: Google Maps™ to provide the geographic placement of the communities; a webbased survey to produce dynamic statistical data to translate the information provided in the narratives/articles into statistical data; discussion forums to add qualitative comments to the quantitative data.
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À la convergence des savoirs : la transmission des connaissances entre des Atikamekw et des archéologuesLy, Yvonne Thuy-Vy 04 1900 (has links)
Ce mémoire s’intéresse à la relation entre des archéologues et des Atikamekw de la communauté de Wemotaci, située en Haute-Mauricie. Cette relation est abordée sous l’angle de la transmission des savoirs. En effet, archéologues et Amérindiens possèdent des systèmes de connaissances distincts et c’est de la dynamique de rencontre entre ces deux corpus de savoirs dont il est ici question. Contrairement à ce que décrit généralement la littérature, les différences de conceptions à divers niveaux comme le rapport au passé, au territoire ou à l’objet n’empêchent pas une reconnaissance mutuelle des savoirs entre les archéologues et les Atikamekw. Chacun des groupes acquiert et intègre même les connaissances de l’autre selon ses préoccupations et ses besoins. Cette transmission des connaissances ne se limite pas à l’échange entre les archéologues et les Atikamekw, elle a également eu lieu entre les différentes générations amérindiennes. À travers une histoire où se conjuguent colonisation, éducation et sédentarisation, les savoirs des Atikamekw se trouvent au cœur du changement. C’est ainsi que la pratique archéologique peut devenir un moyen pour mettre en valeur des connaissances autochtones en permettant une rencontre intergénérationnelle sur un terrain de fouilles archéologiques. Enfin, dans un contexte où les nations autochtones désirent participer à tout ce qui concerne la protection de leur patrimoine culturel, l’archéologie peut également devenir un outil de réappropriation culturelle. / This thesis concerns the relation between archaeologists and the Atikamekw from the Wemotaci community, located in the Haute Mauricie region. This relation will be studied from the perspective of knowledge transmission. Archaeologists and Native Americans each possess a distinct knowledge and it is the dynamic nature of the encounter between these two knowledge systems that will be discussed here. Different viewpoints on many themes, such as the way the past, territory or the objet are perceived do not, however, impede a mutual recognition between the archaeologists and the Atikamekw. Indeed, each group gains and incorporates the knowledge of the other according to their preoccupations and needs. This transmission of knowledge is not limited to that between archaeologist and Atikamekw; it also occurs between the different Atikamekw generations. Within the history of colonization, education and settlement in sedentary communities, Atikamekw knowledge is changing. Thus, archaeology can become a way to promote Indigenous knowledge by favouring an intergenerational encounter on an archaeological field project. Finally, within a context where First Nations want to become more involved in their cultural heritage, archaeology can also be a means of cultural reappropration.
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Entre politique et thérapeutique : usages du rituel de la tente à sudation dans le cadre de la revitalisation culturelle amérindienne au QuébecDesaulniers Turgeon, Sébastien 09 1900 (has links)
Depuis la fin des années 1980, le phénomène de revitalisation culturelle amérindienne observé à l’échelle continentale s’est enraciné au Québec. Ce phénomène panindien, qui se définit entre autres par un mouvement de guérison dit communautaire – c’est- à-dire qui s’organise à l’intérieur-même des communautés (par opposition à ce qui vient de l’extérieur) – est caractérisé par la prise en charge des problèmes sociaux rencontrés par les populations amérindiennes. Par l’analyse du rite de la tente à sudation, une pratique emblématique de la spiritualité panindienne et du mouvement de guérison, ce mémoire explore la dualité des stratégies de relation d’aide qui y sont déployées. Pour ce faire, l’expérience en milieu carcéral et en communauté d’aînés et d’intervenants autochtones a été prise à témoin. L’enquête de terrain révèle ainsi qu’en parallèle avec la fonction de mobilisation sociale et politique associée à la revitalisation culturelle amérindienne, on assiste à une instrumentation du rituel à des fins psychothérapeutiques. Tout en s’inscrivant dans la structure cosmologique commune à plusieurs traditions orales algonquiennes, cet usage particulier de la symbolique du rituel met à jour une vision plus clinique, plus individualisée et plus dépolitisée de la guérison autochtone habituellement revendiqué dans le discours panindien. / Since the end of the 1980’s, the Native cultural revitalization observed in North America has taken hold in Québec. This panindian phenomenon has defined itself through the aboriginal healing movement. In turn, this healing movement has been addressing the numerous social problems encountered by the Native populations both inside and outside of their communities. While connecting these events, this thesis explores, through the study of the sweat lodge ceremony, the duality of the counseling strategies deployed both in the panindian spirituality and the aboriginal healing movement. In this regard, the counseling experience of elders and professionals in prison and in the community reveals that besides the social and political functions usually associated with aboriginal healing, we can observe a psychotherapeutic instrumentation of the sweat lodge ritual. While capturing the cosmological structure of many Algonquian oral traditions, this particular use of the sweat lodge symbolism shows a more clinical, more individualized and more apolitical vision of aboriginal healing than the one that is usually described in the panindian discourse.
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Native Spiritual Appropriation : Words of Power, Relations of Power - Creating Stories & IdentitiesMoller, Franzisca E. 12 1900 (has links)
L'appropriation culturelle possède une diffusion très large et est un phénomène essentiellement intemporel. L'appropriation culturelle est définie comme «the taking- from a culture that is not one’s own- of intellectual property, cultural expressions or artifacts, history and ways of knowledge» (Ziff et Rao 1997: 1). Cela comprend tous les aspects de la spiritualité, les objets sacrés, des valeurs, des histoires et des rites. L'appropriation est étroitement liée aux relations de pouvoir et à la politique. Avec la montée de la popularité du chamanisme et du néo-chamanisme dans la société occidentale, les peuples amérindiens de l'Amérique du Nord (ou d’Australie) expriment leurs inquiétudes et leur désapprobation en ce qui concerne l’appropriation de leurs cérémonies, rituels et croyances sacrées par les Occidentaux. Par le discours contre l'appropriation, les populations autochtones (re)gagnent et (re)créent une identité qui avait été négligée, supprimée et assimilée au cours de la colonisation. Cette création identitaire s’effectue par l'intermédiaire de l'écriture, dans les milieux universitaires, aussi non-académiques, et le partage des pratiques rituelles avec d'autres autochtones (pan amérindianisme). Les auteurs autochtones contestent le statu quo et désirent contribuer à faire avancer le débat concernant l'appropriation spirituelle, les relations de pouvoir et le néo-colonialisme. Les arguments et les opinions concernant l'appropriation spirituelle présentés ici traitent de génocide culturel, d’abus sexuels, de néo-colonialisme, de non-respect et d'inquiétude face aux dangers liés à une mauvaise utilisation des rituels et autres pratiques sacrées. Ce débat est lié au processus de guérison en contexte amérindien (Episkenew 2009). En participant à ce débat sur l'appropriation spirituelle, les peuples autochtones sont activement engagés dans la (re)définition de leur identité. C'est cet engagement actif qui permet à la guérison d’avoir lieu. Ce mémoire aborde quelques-uns des auteurs autochtones contemporains et examine leurs écrits. L'importance de l'histoire et du mot dans la création identitaire est explorée. L’analyse de certains textes portant sur la médecine, la sociologie, la religion et la culture de consommation rend explicite le lien entre identité et politique. / Cultural appropriation is a very wide spread and essentially timeless phenomenon. Cultural appropriation is defined as “the taking- from a culture that is not one’s own- of intellectual property, cultural expressions or artifacts, history and ways of knowledge” (Ziff and Rao 1997: 1). This includes all aspects of spirituality, sacred items, values, stories and rites. Appropriation is closely linked to power relations and politics. With the rise of popularity of shamanism and neo-shamanism in Western society, the Indigenous people of North America (and Australia) are voicing their concerns, disapproval and opinions with regards to Western people appropriating Native ceremonies, rituals and sacred beliefs. Through the discourse of countering appropriation the Indigenous, people are (re)gaining and (re)creating an identity which had been neglected, suppressed and assimilated during the course of colonization. It is through the medium of writing in the academic, as well as non-academic, and the sharing of practices with other Natives (Pan-Indianism) that an identity is created. Native authors are challenging the status quo and engage, contribute and advance the debate of spiritual appropriation, power relations and neo-colonialism. The arguments and opinions with regards to spiritual appropriation presented here range from cultural genocide, sexual abuse, neo-colonialism, and disrespect to concern of improper use that can be dangerous for the user/practitioner. By engaging in the debate Indigenous culture is engaging in the healing process (Episkenew 2009). By participating in the debate of spiritual appropriation the Indigenous people are actively engaging in (re)defining their identity. It is this active engagement that allows healing to take place. The thesis brings together some of the current, Native authors and examines their opinions. The importance of the story and the word as creating identities is explored. By using diverse literature, some texts focusing on medicine, sociology, religion and consumer culture the debate of spiritual appropriation and the link to identity and politics is made more explicit.
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