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Citer la révolte : la reprise québécoise du discours de la décolonisation francophonePoulin, Mathieu 08 1900 (has links)
Ayant recours aux théories de l’intertextualité et de la citation telles que développées par Genette, Compagnon et Morawski, ce mémoire met en relation deux corpus distincts mais complémentaires : les principaux essais d’Hubert Aquin, de Gaston Miron et des collaborateurs de la revue Parti pris sont analysés comme réécriture des textes (ou réélaboration des idées) d’Aimé Césaire, de Frantz Fanon et d’Albert Memmi, figures dominantes du discours de la décolonisation francophone.
L’approche adoptée vise à mettre en lumière les bases sur lesquelles les intellectuels québécois tâchèrent de justifier leur réutilisation du discours de la décolonisation. Elle permet aussi d’observer dans quelle mesure ce discours orienta la réflexion entourant la redéfinition du nationalisme au Québec, en plus de faciliter sa diffusion. Articulé autour de trois grands axes – l’identité culturelle, les conflits linguistiques ainsi que le rôle de la littérature et de l’écrivain dans le combat pour l’émancipation nationale –, ce mémoire démontre que l'établissement d'un tel partenariat symbolique a été d'un grand apport quant à l'appartenance du Québec à la francophonie. / Refering to the theories of Genette, Compagnon and Morawski's on quotation and intertextuality, this thesis compares two distinct, yet complementary, body of works: the major essays written by Hubert Aquin, Gaston Miron and the young intellectuals who collaborated to Parti Pris are analyzed as rewriting (or rethinking) of the works of Aimé Césaire, Frantz Fanon and Albert Memmi, figureheads of the francophone decolonization movement. The main objective of this study is to investigate the bases on which Québécois intellectuals attempted to justify their recuperation of the discourse of decolonization, and how this discourse shaped their reflection towards redefining Québec nationalism, as well as promoting its diffusion. Articulated around three principal axes – cultural identity, language conflicts and the role of literature and the writer in the struggle for national emancipation –, this thesis shows that the creation of such a symbolic partnership has enabled Québec to join the community of francophone nations.
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Migrants et sédentaires subalternes Bamiléké dans la résistance face à la domination française au Cameroun, des années 1940 aux années 1950Tatsitsa, Jacob 02 May 2022 (has links)
Au cours de la Première Guerre mondiale, une coalition d'un corps expéditionnaire militaire franco-britannique se partage le protectorat allemand d'Afrique centrale : l'actuel Cameroun. Des années 1920 aux années 1950, la domination franco-britannique aggrave les injustices liées à l'organisation hiérarchisée de la société Bamiléké. Lesdites injustices favorisent la naissance du syndicalisme suivi de celle du nationalisme. Les nationalistes réclament l'unification et l'indépendance du Cameroun britannique et du Cameroun français. L'historiographie de ce processus de décolonisation s'est surtout penchée sur le rôle et le sort des élites pro-françaises et des leadeurs du comité directeur du parti nationaliste.
L'objectif de cette thèse est de connecter l'histoire de cette élite et celle des subalternes Bamiléké, particulièrement oubliés, en démontrant que certains jouèrent des rôles déterminants dans la création, l'implantation et l'animation des syndicats et du parti nationaliste, tout comme dans le sabotage des activités desdites organisations. Par l'approche de l'« histoire d'en bas », nous explorons les cas d'injustices, de résistances passives ou d'accommodements des subalternes des sociétés hiérarchisées Bamiléké sous ladite domination. Nous revisitons l'accommodement des indicateurs de police et des agents provocateurs. Cette approche a pour but d'élucider la transition de la résistance passive à l'insurrection en juin 1956 afin de mieux comprendre l'éruption de violence dans la région Bamiléké lors de la décolonisation.
-- During the First World War, a Coalition of a Franco-British military expeditionary forces shared the German protectorate in Central Africa: Present-day Cameroon. From the 1920s to the 1950s, Franco-British domination increased the injustices associated with the already hierarchical organization of Bamileke society. These injustices led to the emergence of unions, followed by nationalism. The nationalists demanded the unification and independence of British and French Cameroon. This decolonization process historiography has focused on the role and fate of the pro-French elites (chiefs, notables, and colonial intermediaries) and the leaders of the nationalist party's steering committee.
The objective of this thesis is to connect the history of this elite with the history of the African subalterns, notably the Bamileke, who have so far been at the historiographical margins of histories of Cameroon's decolonization, by demonstrating how some of them played determining roles in the creation, implementation and animation of the trade unions and the nationalist party, as well as in the sabotage of these organizations' activities. Using a "history from below" approach, I explore cases of injustice, passive resistance, or accommodation of the subalterns within Bamileke hierarchical societies under French domination. I revisit Police informant and agent provocateur collaboration. I adopt this method to elucidate the transition from passive resistance to insurrection in June 1956 to better understand the eruption of violence in the Bamileke region during decolonization.
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Nationalisme et socialisme dans la pensée de Raoul Roy, 1935-1965Lapointe, Mathieu January 2002 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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Décoloniser l’interdépendance : pistes éthiques pour une révolution environnementaleLapointe, Gabrielle 04 1900 (has links)
Ce mémoire s’intéresse à la crise environnementale, prenant place de manière globale et exponentielle dans le monde. L’objectif est de chercher, à travers ses causes historiques, quelles peuvent être les solutions possibles. Le travail débute par l’exposition d’un lien de causalité entre crise environnementale et colonisation occidentale. Nous verrons aussi que les deux phénomènes sont empreints d’une épistémologie patriarcale ayant déréglé le rapport humain à la nature. Plutôt que de prôner l’interdépendance, les humains en sont venus à favoriser la séparation et la domination des entités les unes sur les autres, endommageant ainsi les écosystèmes. Dans un deuxième temps, nous proposerons une piste de solution à ce problème : la pensée éthique d’Emmanuel Lévinas. Si ce penseur prêche un retour du souci de l’altérité, son éthique demeure néanmoins porteuse de limites occidentales la rendant ineffective dans le cadre d’une révolution environnementale. Finalement, des solutions seront plutôt recherchées du côté de penseurs décoloniaux, autochtones et écoféministes. Ceux-ci ont en commun de proposer un renversement épistémique des schèmes de pensée dominants, afin de modifier le rapport éthique à l’environnement. Une ouverture à l’existence de pluralités culturelles et la mise en place de coopérations à travers la différence sont des stratégies politiques revendiquées par ces penseurs pour résoudre la crise écologique. / This thesis is about the environmental crisis, taking place in the world in a global and exponential way. The objective is to understand the historical causes of this crisis, so we can create some possible solutions. The work begins by demonstrating a causal link between the environmental crisis and Western colonialism. We argue that both phenomena are rooted in a patriarchal epistemology which modified the human connection with nature. Rather than promoting interdependence, humans acted towards separation and domination of some entities over the others, which leaded to the destruction and depletion of ecosystems. Secondly, we propose a possible solution to the problem: the ethical philosophy of Emmanuel Levinas. Levinas argues in favour of caring for otherness, though his ethics is limited by some Western traditions, making it ineffective for an environmental revolution. This thesis concludes with solutions from decolonial, native, and ecofeminist thinkers. These philosophies share a vision in which dominant schemes should go through subversive epistemic changes, so we can modify the ethical link to the environment. Acknowledging the existence of cultural pluralities and cooperating through differences are political strategies claimed by these ideologies to resolve the ecological crisis.
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L'ontologie du pouvoir politique postcolonial au Cameroun unanisme dialectique et divorce métaphysique (critique philosophique de l'histoire d'une monocratieBalla-Oyié E., Isidore 23 February 2022 (has links)
Ordonnée autour d'une seule et même entité thématique : celle d'élucider« l'ontologie du pouvoir politique», cette thèse est principalement axée sur une critique radicale de l'histoire politique du Cameroun. Critique constituée en un ensemble tripartite, qui se développe de la manière suivante : premièrement, un exposé de quelques jalons et présupposés philosophiques; il comprend trois chapitres : les repères ontologiques et anthropologiques, puis l'être vrai du pouvoir politique. Deuxièmement, une phénoménologie temporelle du pouvoir politique postcolonial élucidée par ses manifestations caractéristiques et étayée d'un bout à l'autre par un support visuel judicieux. On doit y noter deux volets principaux : la parturition du Cameroun : genèse du concept nominatif du «Kamerun», naissance et description du Cameroun en tant que tel; et la recherche phénoménologique du sens de l'État du Cameroun. Cette partie vise surtout à révéler ce qu'est l'ontologie de ce pouvoir. Troisièmement, enfin, l'ordre critique aux niveaux collectif et individuel. Il comprend, entre autres, l'élaboration d'une critique de l'essence et celle du fondement du pouvoir politique postcolonial. Une approche qui vise à ouvrir des perspectives politiques susceptibles d'améliorer la réalité existentielle du peuple camerounais.
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La danse des fantômes à la cour Suprême du Canada: les droits autochtones pendant le premier quart de siècle de l'article 35 de la loi constitutionnelle, 1982 / Ghost dancing at the Supreme Court of Canada: indigenous rights during the first quarter century of s.35.of Canada's constitution act, 1982Woo (née Slykhuis), Grace Li Xiu 07 1900 (has links)
Titre de la page de titre additionnel: Ghost dancing at the Supreme Court of Canada : indigenous rights during the First quarter century of s.35.of Canada's Constitution Act, 1982. / Certains supposent que la Loi constitutionnelle de 1982, donc la section 35(1) reconnait les droits existants des peuples autochtones, a complété la décolonisation du Canada. Par contre, malgré le passage d'un quart de siècle, plusieurs Autochtones estiment que la Cour suprême continue à nier l'existence de leurs droits. Cette étude examine cette problématique en formulant des définitions juridiques du « colonialisme » et du « post colonialisme ». Vu le remplacement de l'idéal de «la loi» comme «commande », promu par le juriste anglais John Austin au dernier siècle, par l'idéal du consensus populaire et démocratique, nous avons vécu une changement important dans le droit euro-canadien. Mais, selon la théorie des paradigmes de Thomas Kuhn, la continuation des anciennes habitudes est une partie normale du processus de changement, qui n'est jamais complète sans l'émergence de nouveaux modèles et procédures. Pour déterminer la situation de la Cour suprême du Canada par rapport au processus de décolonisation, la Partie I de cette étude examine le fonctionnement paradigmatique autant que le phénomène colonial, la décolonisation en droit international et le postcolonialisme pour identifier les indicateurs du paradigme colonial autant que le paradigme postcolonial. La Partie II adapte ce cadre analytique aux raisonnements de la Cour suprême du Canada concernant les droits autochtones protégés par l’article 35 (1) de la Loi constitutionnelle de 1982. Cette double analyse coloniale/postcoloniale démontre la persistance des anciennes habitudes malgré la reconnaissance des idéaux postcoloniaux par la Cour. Les juges sont conscients des limites institutionnelles qui restreignent leur capacité de protéger les droits autochtones, mais plusieurs concepts qui structurent leur raisonnement perpétuent la dynamique coloniale. Une réflexion approfondie des juges, des praticiens et des peuples autochtones sur les problèmes qui découlent des changements paradigmatiques doit faciliter la tolérance mutuelle qui est un préalable aux ententes qui sont nécessaires selon les idéaux égalitaires qui sont partages par tous. / Many people believe that Canada became fully decolonized in 1982 with the "patriation" instituted by the Constitution Act, 1982, whose s.35 (1) explicitly recognized and affirmed "existing Aboriginal and treaty rights". Yet, a quarter century later, Indigenous critics continue to complain that their rights are being denied by the Supreme Court of Canada. This study has approached such questions by drawing on international law to establish legal definitions for "colonialism" and "postcolonialism". In this optic, it becomes clear that there has been a significant change in Euro-Canadian norms during the past century. Colonial concepts, like the English jurist John Austin's definition of "law" as "command" have been superseded by the ideal of informed, popular consent, yet modes of conduct that are consistent with the colonial paradigm persist. According to Kuhn's theory of scientific revolutions this is predictable because changes from one paradigm to another are normally characterized by intensified assertions of the impugned orthodoxy and no change is complete until new models and procedures have emerged to replace established habits. In order to determine where the Supreme Court of Canada actually stands in relation to the decolonization process, Part I of this study examines the nature of paradigmatic function, including the metaphoric construction of language. It then reviews the colonial phenomenon, the emergence of decolonization in international law and postcolonialism to define the colonial and postcolonial paradigms in terms of specific indicia that can be used to classify institutional performance. Part II adapts this analytical framework to the specific circumstances of judicial decision making and applies it to the reasoning of over 60 Supreme Court of Canada cases concerned with section 35 (1) of the Constitution Act, 1982. This dual colonial/postcolonial analysis makes it possible to identify some of the ways in which colonial metaphors and modes of thought have persisted during the past quarter century despite the Court's firm commitment to postcolonial ideals. Though the judges themselves are aware of some of the institutional limitations that constrict their ability to validate Indigenous rights, many of the concepts that structure their reasoning induce them to perpetuate the colonial paradigm. Further reflection on the structure of our rational processes and on the problems predictably associated with paradigm change might make it easier for judges, practitioners and Indigenous peoples to develop the agreements that are necessary to implement the egalitarian ideals ascribed to by all.
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Analyse du regard de trois quotidiens français sur l'Algérie postcoloniale : 1962-1971Chabalier, Jaurès 01 1900 (has links)
L’empire colonial français se désagrège à partir des années 1950. Après la perte des colonies fondées au Maroc et en Indochine, la France doit faire face à la sécession de sa plus importante colonie, l’Algérie. La population française accepte difficilement cette sécession puisqu’il ne s’agit pas uniquement de la chute de l’empire colonial mais aussi de la destruction d’idéaux qui lui étaient chers. Plus que la peur de ne plus être un empire colonial, les Français redoutent la perte de leur statut de puissance mondiale et de leur vision de pays possédant une mission civilisatrice. Pour comprendre l’évolution de la perception de l’Algérie en France après la décolonisation algérienne à travers plusieurs courants de pensée, ce mémoire se penche sur les éditoriaux publiés dans trois journaux français (Le Figaro, L’Humanité et Le Monde) entre 1962 et 1971 qui traitent d’événements qui se sont déroulés en Algérie. Il se penche plus particulièrement sur le terrorisme de l’OAS au moment de l’indépendance algérienne, le conflit au sein du Front de Libération Nationale (FLN) pour décider qui détiendra le pouvoir, le conflit avec le Front des Forces Socialistes (FFS), la guerre avec le Maroc, le coup d’état de Boumedienne et la nationalisation du pétrole algérien. / The collapse of the French colonial empire begins in the 1950s. After losing its colonies in Morocco and Indochina, France was faced with the secession of its most important colony, Algeria. The French had difficulty accepting the separation as it not only represented the fall of the colonial empire, but the destruction of cherished dreams. More than fearing losing their status as a colonial power, the French fear they will also lose their world great power status and their vision of being a country with a mission civilisatrice. To understand the evolution in the perception the French had of Algeria after the Algerian decolonization through various schools of thought, this thesis looks at editorials published in three French newspapers (Le Figaro, L’Humanité and Le Monde) between 1962 and 1971, which covered events taking place in Algeria. More specifically, this thesis examines OAS terrorist action in the period between the Évian Accords and the Algerian referendum, the conflict within the National Liberation Front (FLN) to decide who would be in power, the conflict with the Socialist Forces Front (SFF), the war with Morocco, the Boumedienne coup d’état and the nationalization of Algerian oil.
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La responsabilité internationale de l'Etat pour fait colonial / The international responsibility of of State for colonial factAlhmri, Abdalbast 08 July 2013 (has links)
La colonisation peut-elle être considérée comme un acte illicite du point de vue du droit international ? La réponse à cette question est différente selon la temporalité retenue. La colonisation a été par le passé justifiée par des considérations humaines et même humanistes. Puis, le fait colonial, qui avait été longtemps exalté, est devenu illicite,à partir de multiples résolutions dont celle de l'Assemblée Générale des Nations Unies 1514(1960). Parlez des problèmes d’attribution..... La réparation des dommages résultant de la colonisation relève de la compétence des tribunaux internationaux. Cette réparation peut prendre la forme de l'indemnisation, de la restitution, de la satisfaction et de la mise en œuvre de la responsabilité. / Colonization may not be considered an illicit act from the standpoint of international law? The answer to this question is different depending on the temporal restraint. Colonization has been in the past, justified by human considerations and even humanists. Subsequently colonized territories, facing the evolution of international law on the one hand and various recommendations from other people, have acquired a certain autonomy, which has been recognized by international law. Thus, the settlement which had long been exalted became illegal, and many resolutions have been taken in this direction. We can cite for example the resolution of the UN General Assembly 1514 (1960). As compensation for damage resulting from the settlement under the juridiction of international tribunals. Such compensation may take the form of compensation, restitution and satisfaction and the implementation of the responsibility?
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L’école française au Vietnam de 1945 à 1975 : de la mission civilisatrice à la diplomatie culturelle / The French schools in Vietnam from 1945 to 1975 : from the civilizing mission to cultural diplomacyNguyễn, Thụy Phương 20 September 2013 (has links)
Ce travail de recherche historique retrace l’évolution de l’école française au Vietnam de 1945 à 1975, en s’appuyant à la fois sur les archives et sur les témoignages d’anciens élèves et professeurs. Dans l’Indochine coloniale, sous couvert de la « mission civilisatrice », les Français instaurent un système éducatif destiné à produire des subalternes, leur crainte étant de créer des « déclassés » menaçants pour l’ordre colonial. Pourtant, en dépit des résistances officielles, les élites vietnamiennes font entrer leurs enfants dans les lycées français réservés en principe aux Européens, s’appropriant en partie ces établissements.Après la Seconde Guerre mondiale, le Vietnam s’engage dans la voie de l’indépendance, obligeant les Français à repenser leur doctrine scolaire, qui, après avoir cru un moment que la France resterait « l’éducatrice de l’Indochine », se résolvent à un rôle d’accompagnement via la création d’une mission culturelle. Il n’est plus question de limiter l’accès des Vietnamiens aux lycées français mais au contraire de leur ouvrir les portes pour leur proposer un enseignement de haut niveau. La défaite française de Ði?n Biên Ph? en 1954, qui voit la France se désengager du Vietnam, accélère la mutation de l’ancien système éducatif colonial. En passant sous la tutelle des Affaires étrangères, l’enseignement français au Vietnam devient un instrument de la diplomatie culturelle. Les Français espèrent qu’une présence culturelle assurée notamment par leurs prestigieux lycées leur garantira une influence déterminante. Au Nord, dans la République Démocratique du Vietnam pro-soviétique, le Lycée Albert-Sarraut devient la seule école occidentale à fonctionner dans un État du bloc communiste, et permet aux Français de conserver en pleine Guerre froide un lien privilégié avec un pays considéré en Occident comme un ennemi. Cette expérience unique s’achève en 1965 faute d’entente entre Français et Nord-Vietnamiens sur la nature du lycée. Au Sud, dans la République du Vietnam nationaliste et pro-américaine, la situation reste plus longtemps favorable aux Français. Les élites vietnamiennes se pressent aux portes des lycées français, gages d’un enseignement de qualité et d’un meilleur avenir pour leurs enfants dans un pays en guerre. Pour les Français, cette attirance pour leurs écoles et pour la culture française leur permet de contrer l’influence grandissante des États-Unis, qui investissent lourdement dans la réforme de l’État sud-vietnamien et notamment dans celle du système éducatif. Cependant, les gouvernements sud-vietnamiens, pour des raisons politiques, décrètent à la fin des années 1960 la nationalisation progressive de ces écoles. Après la réunification en avril 1975, tous les établissements français sont rendus au Vietnam. Telle qu’il est raconté par l’histoire « officielle » des archives, le parcours du système d’enseignement français au Vietnam se termine donc par un échec. Au Nord comme au Sud, les satisfactions qu’en retirent les dirigeants français sont minimales. Les élites vietnamiennes ne se sont pas ralliées aux positions françaises. Culturellement, la francophonie au Vietnam régresse dès les années 1950.En revanche, pour la centaine d’anciens élèves que nous avons interrogés sur cette période de leur vie, le système d’enseignement français est décrit comme un véritable succès, en dépit de parcours familiaux et scolaires particulièrement tourmentés. Leur perception de l’école française est unanimement positive. Ils ont étudié au sein de ces établissements dans une ambiance pacifique, studieuse et égalitaire.... / This historical research traces the evolution of the French schools in Vietnam from 1945 to 1975, drawing from archives and interviews with former students and teachers. In colonial Indochina, under the guise of the "civilizing mission", the French established an educational system designed to produce only subordinates, as they feared that a better education would create individuals likely to threaten the colonial order. Yet, in spite of the resistance of colonial authorities, Vietnamese elites always managed to send their children to the local French schools that were, in principle, open only to Europeans.After World War II, Vietnam embarked on the path of independence, forcing the French to rethink their educational policy in a country that was no longer a colony. After believing for a while that France would remain "the educator of Indochina", the French accepted to play a supporting role in Vietnamese education through the creation of a cultural mission. There was no longer question of limiting access to French schools: rather, those schools opened their doors wide to Vietnamese students to offer them a high-quality education. The French defeat of Ði?n Bien Phu in 1954, which resulted in France’s political withdrawal from Vietnam, accelerated the transformation of the former colonial education system. Passing under the tutelage of Foreign Affairs, the French schools in Vietnam became an instrument of cultural diplomacy. The French hoped that their continuing cultural presence, and particularly their prestigious lycées, would grant them a decisive influence in Vietnamese affairs. In the North, in the pro-Soviet Democratic Republic of Vietnam, the Lycée Albert-Sarraut became the only western school to operate in a communist nation, allowing the French to maintain a special relationship with a country that the West considered as an enemy. This unique experience was terminated in 1965 due to lack of agreement between the French and the North Vietnamese on the nature of the school. In the South, in the nationalist, pro-American Republic of Vietnam, the situation remained favorable to the French. Vietnamese elites rushed the gates of French schools, which promise them a quality education and a better future for their children in a war-torn country. For the French, the attractiveness of their schools and of French culture allowed them to counter the growing influence of the United States, who were then pushing ahead with reform, especially in the Vietnamese educational system. Nevertheless, the South Vietnamese government, for political reasons, decreed in the late 1960s the gradual nationalization of the French school system. After the Reunification of April 1975, all French schools were returned to the Vietnamese state. As told by the "official" history described in the archives, the story of the French educational system in Vietnam ends in failure. In both North and South Vietnam, French efforts in cultural diplomacy in Vietnam came to naught. Not only the Vietnamese elites did not concur with the French political positions, but the prominence of French language and culture actually decreased in Vietnam from the 1950s onwards.However, the hundred or so alumni we have interviewed about this period of their lives have described the French school system as a success....
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La littérature des Coréens du Japon : la construction d’une nouvelle identité littéraire, sa réalisation et sa remise en cause / Literature by Koreans of Japan : construction of new literary identity, its realization and reconsiderationYoshida, Aki 16 November 2018 (has links)
La littérature des Coréens du Japon ou la littérature des Coréens zainichi (zainichi signifie littéralement « étant au Japon ») obtient une large reconnaissance sur la scène littéraire japonaise à partir de la fin des années 1960, mais l’apparition des premiers écrivains zainichi remonte au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, dans une période marquée par la décolonisation de la Corée et plus tard par la guerre de Corée. Le présent travail consiste à mettre en perspective le processus de construction d’un discours littéraire à caractère identitaire et ce jusqu’à sa mise en question, ainsi qu’à examiner les stratégies esthétiques que mettent en œuvre les écrivains afin de se démarquer de la littérature japonaise. Cette recherche porte principalement sur le travail de trois écrivains majeurs de cette littérature : Kim Tal-su 金達寿(1919-1997), Kim Sŏk-pŏm 金石範(1925-) et Yi Yang-ji李良枝(1955-1992) qui représentent respectivement la période de l’émergence de l’écriture zainichi de 1946 jusqu’au début des années 1950, celle de la reconnaissance d’un statut littéraire spécifique au début des années 1970 et celle du renouvellement tant thématique que narratif des années 1980. Si ces auteurs se distinguent dans leur thématique et dans leur style, ils ont en commun d’inventer une nouvelle écriture dans une situation d’exigence – autrement dit diasporique – où représenter chaque vie et chaque voix singulière peut aussitôt prendre une dimension mémorielle aussi bien que politique. Ainsi, l’évolution de la littérature zainichi est-elle aussi celle de la voix narrative qui se forme et se renouvelle dans cette tension permanente entre le subjectif et le collectif. / Zainichi Korean literature (zainichi literally meaning “to be in Japan”) has met widespread recognition on the Japanese literary scene since the late 1960s. But in fact Korean zainichi writers emerged earlier: in the aftermath of WW2, during the decolonization of Korea and the subsequent Korean War. This dissertation focuses on the construction process of a new literary discourse, intricately linked to the question of identity, but also on the criticism it underwent. Furthermore, this work analyzes the aesthetic strategies used by each author to distance theirs works from Japanese literature. This dissertation focuses on the following three authors: Kim Tal-su (1919-1997), Kim Sŏk-pŏm (1925-) and Yi Yang-ji (1955-1992), who respectively represent a period of development of zainichi literature: the emergence of zainichi writers between 1946 to early 1950, the establishment of a new literary category in the early 1970s, and the thematical and narrative renewal in the 1980s.These authors worked on different themes and wrote in distinct styles, and yet their writings were all born within a complex relationship to their community, as a minority and diaspora. As such, they narrate individual histories, which also carry a memorial and political dimension. Thus, the history of zainichi literature is also a history of individual voices, which emerge from and permanently renew the tension between the subjective and the collective.
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