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La liberté humaine chez Thomas d'AquinGoglin, Jean-Marc 14 January 2011 (has links) (PDF)
Il est acquis que la théorie de la liberté humaine de Thomas d'Aquin n'est pas déterministe. Dans chacune de ses œuvres, celui-ci accorde à l'homme de pouvoir se porter sur des contraires. Sans contestation possible, Thomas modifie sa conception de la liberté de l'homme tout au long de son enseignement. Dans le commentaire sur les Sentences, il accorde la primauté au libre arbitre : il lui accorde d'être un jugement libre de toute contrainte et de toute nécessité. À partir du De Veritate, l'Aquinate accorde la primauté à la voluntas, faculté appétitive et motrice de l'âme. Sans minimiser l'importance de l'arbitre, il en fait un acte, à savoir le choix de la volonté. Dans aucune œuvre, Thomas ne fait de la volonté un paradigme. Il n'en propose pas moins une définition aboutie. Il distingue la polysémie de la notion de potentia et accorde à la voluntas d'être à la fois une puissance et un acte ; précisément, il accorde à la volonté de vouloir naturellement mais librement et de choisir librement. Dans le De Malo et la Prima Secundae Pars, il théorise avec précision la différence entre la liberté de spécification et la liberté d'exercice En définitive, l'Aquinate définit la liberté comme l'apanage de la volonté. Il lui accorde d'être à la fois une faculté volontaire et désirante, d'avoir la maîtrise de ses actes et d'être libre de toute nécessité : la volonté peut vouloir ou ne pas vouloir. Mais il ne fait pas du choix un acte indifférent. Les innovations majeures thomasiennes portent sur l'intérêt croissant accordé à la métaphysique et à l'éthique. Dans la Summa theologiae, le dominicain enracine la liberté éthique dans une liberté psychologique et s'insère dans une métaphysique de l'agir qui permet la réalisation de l'être. La liberté se comprend à la fois comme potentiel à réaliser, comme pouvoir et comme acte dans le cheminement du retour à Dieu. Thomas accorde donc à l'homme d'être libre de devenir libre.
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La liberté d'expression dans le réseau mondial de communication : propositions pour une théorie générale du droit d'accès à l'espace public privatisé / Freedom of Expression in the international communication network : proposals for a general theory of the right of access to privatised public spacesDocquir, Pierre-François 09 January 2009 (has links)
1. La présente thèse de doctorat démontre la nécessité de la consécration jurisprudentielle ou législative d’un droit subjectif d’accès à l’espace public privatisé. Cette expression désigne l’appropriation privée des infrastructures de communication qui permettent l’échange et la discussion des informations et des idées sans lesquels la démocratie serait impossible. L’étude montre que le droit fondamental à la liberté d’expression, instrument juridique de la circulation des informations et des opinions, constitue le cadre légal d’une théorie générale du droit d’accès à l’espace public privatisé : il contient en germe le principe d’une prérogative individuelle d’utiliser les moyens de communication de masse pour contribuer aux débats d’intérêt public et permet d’en préciser les modalités concrètes.
2. Avant d’exposer le plan et la méthode de la démonstration, j’aimerais évoquer l’intuition qui a été à l’origine de ce travail. Des mouvements de contestation de l’omniprésence de la publicité commerciale dans l’espace public organisent parfois des opérations de barbouillage des affiches publicitaires. En octobre 2003, des militants ont mené une véritable campagne contre les immenses placards présents dans les stations du métro parisien. Le débat que voulaient porter ces activistes possède un caractère sérieux et concerne une dimension importante du vivre ensemble. Pour une partie de l’opinion, dont les militants antipub forment la minorité agissante , la surconsommation, l’envahissement de la publicité commerciale et les thèmes liés (surconsommation, domination de la pensée marchande) constituent des enjeux politiques majeurs. Cependant, le moyen d’expression choisi par les « antipub » se heurtait à des règles de droit. En avril 2004, le tribunal de grande instance de Paris a condamné neuf d’entre eux à payer à la Régie autonome des transports parisiens (RATP) des dommages-intérêt allant de 400 à 2000 € . Mais à défaut d’avoir les moyens financiers pour louer des espaces publicitaires où afficher leurs convictions, de quelle autre possibilité disposaient-ils pour faire émerger leurs opinions dans un espace public (l’objet même de leur message) où, à part des panneaux de circulation routière, on ne trouve guère d’autre forme de communication que la publicité commerciale ? Intuitivement, il me semblait que leur revendication avait, en ce qui concerne le mode d’expression choisi, sa part de justesse. Pour animer et nourrir un débat d’intérêt général avec efficacité, ces militants devaient, me semble-t-il, avoir le droit d’utiliser l’espace public.
3. Pour explorer et vérifier cette intuition, il était nécessaire de procéder à une analyse de la notion d’espace public en démocratie. La pensée de J. HABERMAS offre le cadre le plus fécond et le plus convaincant pour comprendre la relation entre le projet politique moderne et l’existence d’une société civile qui débat des affaires de la cité. Sur les pas de ce grand penseur, le premier chapitre de la thèse s’attache à montrer que l’espace public, enceinte de discussion du politique par la société civile, est le principe premier de la démocratisation du monde. Ce travail de philosophie politique démontre que le projet d’une société démocratique réclame d’être en permanence irrigué par les débats qui se mènent au sein de la sphère publique.
4. Il fallait ensuite, et c’est l’objet du second chapitre, prolonger cet acquis théorique par une enquête visant à identifier les structures qui, concrètement, permettent la discussion des questions politiques. Cette étape révèle que l’espace public comporte deux dimensions : l’espace public géographique (les rues, les places, les parcs publics) d’une part, l’espace public médiatique de l’autre. La caractéristique majeure de ce dernier réside dans l’existence d’un réseau mondial de communication interactif et ouvert à l’expression individuelle : c’est dans ce contexte contemporain qu’il fallait identifier les différents acteurs de la mise en débat des affaires de la cité. L’analyse a conduit au constat de l’appropriation privée de la plus grande partie des structures d’information et de discussion.
5. La première partie de la thèse se conclut ainsi par le constat que l’espace public est privatisé. Elle a puisé dans les ressources de la philosophie et de la sociologie afin d’identifier un chantier du droit, c’est-à-dire un thème où la pratique interpelle vivement l’ordre juridique et commande une analyse à nouveaux frais des réponses apportées par le droit.
6. La logique de la démonstration imposait d’en consacrer la deuxième partie à une étude approfondie du droit de la liberté d’expression. En effet, cette liberté fondamentale forme l’instrument juridique de la circulation des informations et des idées : elle garantit l’existence et le fonctionnement d’une structure de discussion des affaires publiques.
7. La liberté d’expression est un droit que ses utilisations extrêmement variées ont rendu complexe. Dans la mesure où sa proclamation textuelle dans le marbre d’une Constitution ou d’un traité international demeure insuffisante à permettre à elle seule une analyse du droit de parler librement, le recours à une analyse philosophique s’est imposé. Celle-ci révèle que la résolution d’un cas en matière de liberté d’expression se traduit inévitablement par ce qu’on peut appeler une distribution de coûts et d’avantages. Cet arbitrage qui produit des victimes et des vainqueurs exige d’être justifié. Les trois théories classiques que sont la recherche de la vérité, le service de la démocratie et l’autonomie individuelle apparaissent comme les trois registres d’argumentation qui permettent d’analyser et résoudre un problème de liberté d’expression. Le premier chapitre de la seconde partie montre la nécessité de penser ensemble ces trois registres dans le cadre d’une théorie écologique de la liberté d’expression : celle-ci désigne une analyse contextuelle des problèmes (la circulation d’un message doit être étudiée en relation avec l’environnement où il produit ses effets) et un principe de précaution (contre toute menace d’un appauvrissement de l’écosystème de la communication humaine, ce principe réclame un niveau élevé de protection des discours et messages les plus variés).
8. Le second chapitre de la deuxième partie consiste alors en une étude de droit comparé de la liberté d’expression. Les systèmes juridiques du droit de la Convention européenne des droits de l’homme et du droit constitutionnel américain ont été retenus parce qu’ils s’offrent mutuellement, dans le cadre d’un dialogue décalé, une figure de l’altérité au sein du monde occidental . Confrontées à des problèmes similaires, les deux hautes juridictions que sont la Cour européenne des droits de l’homme et la Cour suprême des Etats-Unis d’Amérique ne les résolvent pas toujours de manière identique. Le réseau mondial de communication force pourtant leur confrontation. Il était dès lors pertinent de procéder à une analyse plus globale que les oppositions que l’on pointe généralement de façon isolée.
9. Pour mener à bien l’exercice de comparaison, il fallait disposer d’une méthode permettant la confrontation des solutions produites dans deux systèmes juridiques différents. Le travail s’est organisé autour d’une grille d’analyse qui peut être appliquée à tout litige en matière de liberté d’expression indépendamment de son système d’origine. Quatre variables ont été utilisées, qui sont présentes dans tout différend en ce domaine : l’auteur (1) d’un message (2) diffusé par un canal (3) et faisant l’objet d’une réaction (4). Les variations de ces quatre facteurs permettent d’expliquer, dans les deux systèmes juridiques, le niveau de protection de la liberté d’expression. Ils offraient ainsi un support efficace à la comparaison. L’analyse de droit comparé révèle qu’une ambition transversale réunit, en dépit de certaines divergences, les droits américain et européen de la liberté d’expression : une société démocratique requiert un débat public vigoureux, ce qui explique qu’un message qualifié de contribution à une controverse d’intérêt général mérite le plus haut degré de protection.
10. Il est alors devenu possible, puisque l’on connaissait le contexte de la démocratie contemporaine et le fonctionnement de la liberté d’expression, de consacrer la troisième partie de la thèse à l’étude du droit d’accès à l’espace public privatisé.
11. Le premier chapitre décrit une théorie générale du droit d’accès en rapportant les enseignements puisés dans l’étude du droit de la liberté d’expression au contexte contemporain d’une sphère publique dont les structures sont aux mains d’acteurs privés. L’analyse démontre qu’il est nécessaire que toute personne qui entend contribuer à un débat d’intérêt général dispose d’un droit individuel d’accès à l’espace public privatisé, lorsqu’il n’existe pas d’autre canal de communication également efficace. Elle montre également que ce droit d’accès à la propriété d’autrui est à la source d’un important surcroît de démocratie sans représenter un coût excessif pour les propriétaires des espaces publics privatisés. L’étude montre enfin que le droit constitutionnel américain pourrait accueillir une intervention législative consacrant une prérogative individuelle de participation aux débats publics, tandis que le droit européen de la liberté d’expression n’est pas loin d’avoir effectivement consacré le droit d’accès à l’espace public privatisé, présent en creux et disponible pour une mobilisation efficace à l’occasion d’un procès.
12. Dans le second chapitre de la troisième partie, mouvement final de la thèse, il fallait, pour mener à son terme une analyse qui s’est donné une visée pragmatique, déduire de la théorie générale les formes concrètes d’un droit d’accès aux différents espaces publics privatisés. Puisqu’Internet offre un support technologique idéal à la mise en pratique du droit d’accès à l’espace public privatisé, le travail devait s’inscrire dans la perspective d’une utilisation effective du potentiel de démocratisation du réseau mondial de communication. Il prend la forme de deux propositions destinées à nourrir la pratique du droit. Cherchant à sécuriser juridiquement les meilleures pratiques des acteurs du web, la première proposition décrit les modalités d’exercice du droit d’accès aux espaces publics privatisés. La seconde proposition prend acte de ce que le droit d’accès contraint des acteurs de la société de l’information à héberger des contenus sur lesquels ils n’exercent pas de maîtrise éditoriale : dans la prolongation des mécanismes légaux existants, elle précise les conditions procédurales d’une exonération, au profit des propriétaires des espaces publics privatisés, de la responsabilité liée aux contenus produits par les titulaires du droit d’accès.
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La rhétorique et sa critique. A la rencontre du discours et de la liberté.Nicolas, Loïc 13 May 2011 (has links)
L’objet de cette thèse est d’engager une discussion concernant l’épistémologie de la discipline rhétorique et de formuler des propositions visant à la refonder. En partie spéculative, la réflexion que je mène à partir des travaux de Chaïm Perelman notamment, rattache cette antique discipline à la « raison pratique ». Une raison agissante qui donne l’occasion d’assumer et d’affronter l’indétermination du monde – sans pour autant faire de cette indétermination un chaos, ni en prendre ombrage pour sombrer dans le relativisme. Dans cette perspective, la rhétorique se trouve conçue comme un dispositif propre à accompagner les hommes dans le difficile exercice d’une liberté citoyenne. Une liberté au sens fort, ancrée dans la pratique du politique, telle que l’entendaient les Anciens.
Je m’efforce tout d’abord de montrer que, dès l’origine, la rhétorique a représenté une compétence nouvelle, mais aussi une occasion unique de dire, d’habiter et de séculariser le monde. Ma démarche consiste donc à réfléchir l’émergence de la rhétorique dans la Grèce ancienne. À ce titre, j’analyse la fonction politique, sociale, symbolique, attribuée à la parole dans cette Cité démocratique dont elle a accompagné l’invention. Parole qui s’est vue accorder une place inégalée : comme support et comme condition de l’action citoyenne. Pourtant, force est de constater que, malgré ce succès, la rhétorique a très vite été dénoncée comme un art de tromper, de mentir, de dissimuler ses lacunes. Des générations de philosophes, d’hommes d’Église ou de scientifiques se sont attachés à démonter son fonctionnement, sa dynamique, à décrier son enseignement et, finalement, à souhaiter son évincement. C’est pourquoi, je m’intéresse aux critiques qui ont été adressées à la parole rhétorique depuis l’Antiquité jusqu’au XIXe siècle. Par là, j’entends donner une vision nouvelle de cette antique « fonction » du langage, par-delà la synthèse de ses caricatures.
En outre, mon propos s’attache à mettre en lumière les lieux communs sur lesquels se fonde notre relation au discours. Dans une optique qui va d’Aristote à Perelman, je défends l’idée selon laquelle la rhétorique ne constitue pas (comme on pourrait le penser) une méthode pour apprendre à vivre ensemble dans la paix des mots, mais, avant tout, une façon de pratiquer la critique avec et contre l’autre : l’adversaire. Et ceci afin de prendre des décisions dans le monde contingent des affaires humaines. Or, c’est justement au titre de sa fonction agonistique que la rhétorique a perdu sa place et son sens dans nos démocraties. Face à cela, l’enjeu de mon travail est de mettre en évidence, après Perelman, l’existence d’une raison tout à la fois une et plurielle. En effet, la multiplicité des voies possibles, leur antagonisme, n’est pas le signe d’une raison anarchique et inconséquente, le signe d’une raison hantée par la déraison. Il s’agit, au contraire, d’une chance offerte à la raison de se mettre à l’épreuve et de risquer la liberté. Du reste, perdre cette dimension agonistique, la dénoncer, la condamner comme irrationnelle, ainsi que le font les théories normatives de l’argumentation, revient à manifester la coupure entre le langage et les ressources critiques de la rhétoriques qui permettent de faire de nos prises de parole un moyen et une ressource de l’émancipation.
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Tensions et expression dans les films américains de Milos FormanEvrard, Marceline 29 October 2012 (has links) (PDF)
Le cinéma américain de Milos Forman suscite un regard multiple. Eternellement passionné par les histoires de conflit, le cinéaste affirme la nécessité d'un cadre hostile pour étudier les passions humaines. Cette tension, aussi thématique qu'esthétique, lui permet de montrer les moindres mécanismes d'oppression au sein d'histoires européennes ou américaines, leçon d'anatomie révélant les plus infimes forces magnétiques de la prise de pouvoir. Elle se double d'une invitation à la redécouverte de l'individualité, par les jeux d'identification avec des personnages attrayants mais réalistes, par la simulation de la naissance de la liberté individuelle dans des mondes primitifs ou régressifs, accentuant la nécessité du rêve pour faire éclater tous les bâillons collectifs. Ce n'est qu'au sein de ces rappels des dimensions humaines que Forman peut appeler à une certaine mesure dans une démarche fondamentalement réaliste. L'importance de la tempérance ne peut être comprise à sa juste valeur que par rapport à l'étude des répressions : se détachant nettement des modérations bienséantes des sociétés, Forman rappelle la nécessité de la responsabilité dans l'entente communautaire. Cet équilibre problématique trouve un écho dans son approche de l'étude du réel, puisque la vérité humaine n'est saisissable qu'au travers de multiples jeux de tensions. Le rapport au monde repose sur la réception d'images, et l'observation reste un geste à la fois intime et interactif. Son cinéma n'est donc pas tant l'étude de l'Amérique qu'une façon de travailler le mouvement perpétuel des images, influencé par une nation marquante dans l'Histoire du cinéma qui continue de se définir par le protéiforme.
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Les enjeux de la démocratisation au Bénin : le regard de la presse privée béninoiseAdélakoun, Corinne January 2008 (has links) (PDF)
Ce mémoire porte sur les enjeux de la consolidation démocratique du Bénin tels que décrits par la presse privée. Le Bénin a été la scène de bouleversements politiques importants à partir de 1991, date à laquelle le régime marxiste a fait place à la démocratie et à ses corollaires, le multipartisme, le respect des libertés fondamentales et la liberté de presse. De nouveaux acteurs ont émergé sur les scènes politique et sociale béninoises: c'est le cas de la presse privée béninoise. Cette presse participe à la création d'un nouvel espace public et à une reconfiguration du flux de communication entre les dirigeants et les citoyens. Par ailleurs, le discours de la presse privée béninoise est aussi le reflet des préoccupations et des intérêts d'une élite trop longtemps exclue du pouvoir. Dès lors, les questions qui sous-tendent notre démarche sont les suivantes: à l'heure où le processus de transition démocratique semble réussi, quels sont les enjeux reliés à la consolidation de la démocratie au Bénin présenté par la presse privée béninoise? Qu'est ce qui se dit sur ces enjeux? Les réponses à ses questions ont permis de vérifier les hypothèses qui s'articulent comme suit: 1) à l'heure où le processus de consolidation démocratique semble bien établi, les enjeux auxquels font face le gouvernement et les populations tels que relatés par la presse privée, sont reliés à la moralisation de la vie publique, au clientélisme, aux rivalités électorales et aux contraintes économiques; 2) en 2004, les réflexions de la presse privée sur la démocratie au Bénin sont significativement différentes de celles exprimées à l'époque de la transition. Afin de vérifier ces hypothèses et de répondre aux questions de recherche, nous avons recours à une analyse méthodique du contenu de quatre quotidiens béninois. Les résultats de notre analyse ont démontré que la corruption, la présence d'une classe hostile au changement ainsi que la pauvreté demeurent pour cette presse des enjeux majeurs et sont des obstacles à la consolidation de la démocratie béninoise. Également, on découvre que le discours de la presse privée béninoise sur la démocratie à l'époque de la transition démocratique, s'interroge davantage sur la viabilité du nouveau régime politique relativement aux obstacles d'ordre culturel et économique. Devant la détérioration des conditions de vie de la population, cette presse se questionne sur les acquis réels de la démocratie. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Bénin, Démocratie, Médias, Presse privée.
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Une interprétation du thème foucaldien du souci de soiOuellet, Chrystian January 2009 (has links) (PDF)
Il s'agit dans ce mémoire de proposer une interprétation du thème du souci de soi chez Michel Foucault. Tout en étant soucieux d'inscrire cette interprétation foucaldienne du souci à l'intérieur du projet plus général qui l'anime -c'est-à-dire une « ontologie du présent », un travail sur les limites contingentes qui façonnent notre expérience -, nous voulons avant tout montrer que le souci, tel que Foucault le comprend des Anciens, implique pour lui une pleine maîtrise de soi-même sur soi-même, qui doit être comprise comme une pure irréductibilité à tout ce qui est extérieur à soi: irréductibilité à un autre transcendant (une loi ou réalité divine extérieure à l'individu); détermination du soi par le soi comme sujet de son existence et non comme objet d'une existence supérieure; indépendance à l'égard de l'autre concret (autrui). En somme, nous avançons que la maîtrise et l'indépendance radicales du sujet se trouvent affirmées autant à travers la forme particulière que prend le soi, qu'au travers le souci que le sujet doit se prodiguer à lui-même. Nous voulons également montrer, dans la même perspective, que cette irréductibilité radicale n'est paradoxalement pas à comprendre en termes d'autonomie ou d'auto-détermination, au sens moderne des termes. Foucault est très conscient du rapport essentiel qui lie l'homme et le Dieu dans toute l'expérience antique de la subjectivité. Cependant, nous pensons qu'il arrive à se représenter le lien stoïcien de l'individu au Dieu de telle manière que la pleine souveraineté de cet individu ne s'en trouve nullement atteinte. Finalement, nous voulons montrer que pour Foucault, cette maîtrise de soi-même par soi-même et sur soi-même ne se manifeste réellement que dans la période hellénistique et romaine, et plus particulièrement à travers la philosophie stoïcienne. L'esthétique ou l'éthique de la maîtrise de soi par soi ne traverse pas pour lui -en tout cas, pas dans sa forme pleinement réalisée -toute la philosophie païenne. Avant comme après les Stoïciens, l'éthique des philosophes se concrétise, à différents degrés et de différentes manières, sous la forme d'une domination d'un autre (ontologique ou concret). ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Michel Foucault, Souci de soi, Connaissance de soi, Stoïcisme, Liberté.
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Le sens du journalisme et de la liberté de presse au Québec : une approche des cultural studiesBédard, Ève January 2009 (has links) (PDF)
L'auteure présente une lecture personnelle de la contribution aux études en communication et en journalisme de James W. Carey, considéré par certains comme étant un des pionniers du courant des Cultural Studies américaines. Présenté sous la forme d'un essai, ce mémoire propose une façon différente de conceptualiser le journalisme dans le contexte québécois. D'abord, l'auteure présente en quoi la version des Cultural Studies de Carey est marquée par le courant du tournant linguistique et comment elle constitue une alternative à la théorie de l'information. Ensuite, elle propose de concevoir le travail journalistique comme étant subjectif et culturel et non généralement véridique et objectif, tel que proposé par le modèle professionnel du journalisme. Enfin, l'auteure aborde la question de l'interprétation de la liberté de presse et du journalisme au Québec et illustre comment ce principe est marqué par la professionnalisation du journalisme, la légitimation de l'autorité du journalisme et le sens juridique de la liberté de presse. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Communication, Cultural Studies, James W. Carey, Journalisme, Tournant linguistique, Liberté de presse.
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Conception du rapport individu/société : distinction fondamentale entre les concepts d'institution et d'organisationNantel, Lyne January 2010 (has links) (PDF)
En reprenant de front la question intrinsèque de la sociologie que constitue l'articulation du rapport de l'individu et de la société, l'objectif de ce mémoire est de comprendre comment celui-ci se déploie dans les approches institutionnelle et organisationnelle de la régulation sociétale. Pour sortir de l'opposition entre l'individualisme et le holisme, nous analyserons d'abord les théories sociologiques qui posent l'articulation de ce rapport sous la forme d'une relation basée sur la réciprocité des deux pôles par opposition aux théories qui fondent son articulation à travers la médiation symbolique. À partir de cette première distinction, nous pourrons conceptualiser l'institution, concept que nous préciserons en procédant à une division entre les niveaux de médiations culturelles et langagières et les médiations politico-institutionnelles. Après avoir posé les fondements théoriques d'une approche institutionnaliste de la société, nous serons alors en mesure d'apprécier les conséquences sur l'articulation individu/société que constitue les approches organisationnelles de la régulation sociétale. Finalement, il s'agit dans ce mémoire d'éclairer la confusion entre l'institution et l'organisation qui persiste à l'heure actuelle dans les théories sociologiques. Pour ce faire, nous entreprendrons de distinguer ces deux conceptions parallèlement à une analyse sur les représentations libérale et républicaine de la liberté. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Rapport individu/société, Régulation et reproduction sociétales, Médiations symboliques, Institutions
sociales, Institutions politiques, Organisations, Idéologie, Liberté libérale, Liberté républicaine.
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Henri-Antoine Mézière et l'Abeille canadienne (1818-1819) : littérature, science ou politique?Plante, Dominique January 2007 (has links) (PDF)
L'Abeille canadienne: journal de littérature et de science est publiée par Mézière entre août 1818 et janvier 1819. L'éditeur revendique le titre de premier journal « purement littéraire » jamais publié au Canada. Né à Montréal en 1771, Mézière s'est fait connaître dans les années 1790 pour ses polémiques républicaines et sa mission politique aux États-Unis comme agent français. C'est à l'atelier de Fleury Mesplet qu'il avait découvert les Lumières et appris les métiers de journaliste et de rédacteur au tournant des années 1790. Dans son prospectus, Mézière promet de se tenir loin dorénavant des débats politiques en présentant un journal de critique scientifique et littéraire. L'Abeille est effectivement reconnue par l'histoire littéraire pour son caractère encyclopédique. Mézière avait décidé de n'admettre rien d'étranger à la littérature, pas même les annonces payantes. Pourtant, il développe surtout le contenu et les formules des journaux d'opinion français qui diffusent les polémiques des ultras et des libéraux. Douze numéros sont parus avant que Mézière ne décide de cesser la publication de son journal faute d'un nombre suffisant d'abonnés. Dans le premier chapitre de ce mémoire d'histoire littéraire, nous brosserons le tableau général de l'Abeille et des conditions d'énonciation canadiennes. Nous observerons de près l'offre de lecture de Mézière et le programme annoncé dans le prospectus. Après avoir analysé le contenu réel du journal, nous constaterons que Mézière ne respecte pas totalement ses engagements, puisqu'il livre surtout du contenu européen tiré de la presse d'opinion. Pour comprendre à quel registre appartient l'essentiel du contenu de l'Abeille, nous observerons dans ce deuxième chapitre les particularités du champ littéraire français. Nous distinguerons les particularités de la liberté d'expression au Canada et en France afin d'expliquer les choix éditoriaux de Mézière mais aussi ceux des éditeurs français et canadiens. Nous analyserons comment, en France, le débat politique et philosophique est diffusé sous le couvert d'énoncés scientifiques pour échapper à la censure.
Dans le dernier chapitre, nous analyserons le discours républicain dans l'Abeille et la façon dont il est orchestré par Mézière. Nous verrons comment il cherche à renouveler l'image du républicanisme et des révolutions par la publication de quelques textes clés. Mézière mise surtout sur la publication d'une version qu'il a légèrement modifiée du texte utopique du Cousin Jacques publié en 1793 : La Constitution de la Lune, rêve politique ou moral. Enfin, nous terminons notre analyse du journal par l'analyse de cette utopie dans laquelle nous examinerons de près les interventions éditoriales de Mézière. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : XIXe siècle, Journal, Abeille canadienne, Henri-Antoine Mézière, Québec, Littérature, Littérature québécoise, Polémique, Politique, Presse d'opinion, Presse française sous la Restauration, Liberté de presse, Critique, républicanisme, Libéralisme, Ultraroyalisme, Utopie.
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Ateliers de misère et liberté d'association : étude des codes de conduite adoptés par les entreprises multinationales du vêtementMilette, Alexis 06 1900 (has links) (PDF)
Ce mémoire vise à pousser la réflexion sur l'impunité des entreprises multinationales en matière de droits humains, et plus spécifiquement, en matière de droit du travail. Par une revue de la littérature juridique, nous démontrons l'impunité des entreprises multinationales autant en droit national qu'en droit international. Nous posons alors un regard sur les mouvements de responsabilité sociale des entreprises, qui se veulent une réponse à l'impunité des entreprises multinationales et une alternative au modèle entrepreunarial prônant, comme seul objectif de l'entreprise, la maximisation des profits des actionnaires. La dernière vague d'initiatives de responsabilité sociale porte sur des formes d'autorégulation «sociale». Les entreprises sont amenées à réglementer elles-mêmes leur comportement en édictant des règles de conduite, unilatéralement ou en collaboration avec d'autres organismes publics ou privés. Le présent travail de recherche se veut une réflexion confrontant les récentes théories de responsabilité sociale, notamment la théorie du dialogue social et la théorie des parties prenantes, à la théorie juridique et économique classique, le libéralisme. Nous démontrons l'évolution et la transformation du débat sur la source légitime des droits humains. Alors que dans les années soixante-dix, le débat opposait les tenants de la réglementation étatique à ceux de la déréglementation, aujourd'hui, les tenants de la déréglementation étatique prônent plutôt l'autorégulation «sociale» des entreprises multinationales. Ce mémoire vise l'analyse d'une forme d'autorégulation sociale des entreprises multinationales par le biais de la comparaison de normes privées adoptées volontairement par les entreprises multinationales. Soixante et un (61) codes de conduite du secteur du textile, de l'habillement, du cuir et de la chaussure ont été retenus pour une analyse, qui porte sur les aspects de la liberté d'association. Bien qu'il semble y avoir, par rapport aux études précédentes, une reconnaissance accrue de la liberté d'association au sein des codes de conduite privés, il n'en demeure pas moins que ce droit n'est reconnu le plus souvent qu'en termes généraux -des aspects essentiels de la liberté syndicale étant absents- et ne jouit pas de mécanismes de suivi ou de sanctions -si tant est qu'il y en ait- satisfaisants.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Code de conduite, liberté syndicale, responsabilité sociale des entreprises, entreprises multinationales, travail.
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