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Le sujet de la folie contemporaine : de la croyance mythique au sacre de l'hyper techni-cité dans le discours post-traditionnel / The subject of contemporary madness : From mythic belief to the coronation of technique in post-traditional discourse, from mythic belief to the coronation of technique in post- traditional discourseIacono, Carole-Anne 01 December 2018 (has links)
Ce travail se propose d’interroger le sujet pris sous le joug des discours de la post-modernité, à partir de ce que nous repérons comme la désacralisation de la croyance mythique. Ce remodelage symbolique fait basculer le lien social vers une société de la technique, une techni-cité, gouvernée par de nouvelles puissances économiques GAFAtisantes. Le sujet contemporain s’assujetti ainsi aux injonctions a-surmoïques d’un Père 2.0 qui le pousse toujours davantage dans la dégringolade subjective d’une jouissance absolue et massifère. Cette nouvelle organisation sociale fait alors éclore de nouvelles représentations de la folie. C’est ce qui nous pousse à réinterroger cette notion qui éclaire l’ensemble de notre propos. La clinique contemporaine témoigne de quelques formes de résistances du sujet. Celui-ci, ayant besoin de renouveler son rapport à l’Autre, se tourne vers de nouvelles formes de spiritualités qu’il prélève dans d’autres cultures. Il espère à partir de la mise en pratiques de ces traditions pouvoir extraire un savoir sur sa propre condition. Ce faisant, il technicise ces croyances importées qui aussitôt arrachées à leur socle symbolique virent à l’imaginaire et s’assignent à la logique capitaliste. Les nouvelles pratiques qui en émergent relèvent alors d’une post-traditionnalité qui offre un compromis au sujet cherchant à se renouveler subjectivement.La post-modernité ne connaissant aucune frontière, nous mettrons ces questions en jeu dans d’autres sociétés, notamment en Amazonie, au Sénégal et au Vanuatu. Nous constaterons que la folie demeure intimement liée au désordre social et que la contamination du discours économico-techno-scientifique contemporains produit des effets au-delà de la culture occidentale. / This research proposes to question the subject taken under the yoke of the discourses of the post-modernity, from what we see as the desecration of mythic belief. This symbolic remodeling shifts the social link towards a society of technology, a “techni-cité”, governed by new « GAFA » economic powers. The contemporary subject is thus subject to the a-parametric injunctions of a Father 2.0 which pushes him ever further into the subjective tumble of an absolute and massive enjoyment and « massifere ». This new social organization then gives rise to new representations of madness. This is what drives us to re-examine this notion that sheds light on our whole subject. This new social organization then gives rise to new representations of madness. This is what drives us to re-examine this notion that sheds light on our whole subject.The contemporary clinic shows some forms of resistance of the subject. The latter, needing to renew his relationship with the Other, turns to new forms of spirituality that he takes from other cultures .He hopes from the putting into practice of these traditions to be able to extract knowledge about his own condition. In doing so he technicizes these imported beliefs, which are immediately torn from their symbolic base, turn to the imaginary and take up capitalist logic. The new practices that emerge from it are part of a post-traditionalism that offers a compromise to the subject that seeks to renew itself subjectively.Since post-modernity knows no boundaries, we will put these issues at stake in other societies, particularly in the Amazon, Senegal and Vanuatu. We will find that madness is closely linked to social disorder and that the contamination of contemporary economic-techno-scientific discourses produces effects beyond occidental culture.
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Antonio Pietrangeli, critique et création (1940-1965). : pensées du réalisme cinématographique / Antonio Pietrangeli, film criticism and Filmmaking (1940-1965). : conceptions of cinematographic realism.Hallé, Esther 03 November 2017 (has links)
Antonio Pietrangeli (1919-1968) est une figure incontournable du paysage cinématographique italien, en tant que critique tout au long des années 1940, puis comme réalisateur à partir de 1953. Formé par les débats critiques qui ont accompagné l’élaboration du néoréalisme, il place son premier film (Le Soleil dans les yeux, 1953) sous les auspices d’une saison néoréaliste finissante, ensuite réélaborée à travers un réalisme conçu sous les termes de la perte et de l’inachèvement, dont on trouve un écho dans son attention à la condition féminine. La présente étude propose une première monographie en langue française sur l’œuvre de Pietrangeli, conduite d’après l’ambition d’établir un dialogue entre son œuvre critique et filmique. L’hypothèse d’une pensée pietrangelienne du réalisme cinématographique, en mettant au jour des modalités de pensée spécifiques à la critique et la création, permet d’établir un dialogue dans lequel la question réaliste apparaît comme un outil conceptuel, qui éclaire la contribution de Pietrangeli à l’élaboration d’une modernité cinématographique. Les trois premiers chapitres retracent un « combat réaliste » qui s’inscrit pleinement dans l’historiographie du néoréalisme italien et se caractérise par sa spécificité morale. Elle annonce une transition épistémologique d’après laquelle la pensée du cinéma s’éloigne d’une tradition idéaliste au profit de perspectives existentielles, incarnées dans une filmographie où le réel, devenu objet de doute, dessine une phénoménologie sceptique que nous aborderons dans les quatrième et cinquième chapitres. / Antonio Pietrangeli (1919-1968) has been a prominent figure in Italian cinema, as a critic throughout the 1940’s and as a director from 1953. As an actor in the critical debates during the elaboration of neorealism, Pietrangeli places his first film (Empty Eyes, 1953) under the auspices of a neorealist ending season. This style will evolve afterwards towards a realism conceived under the concepts of loss and incompleteness, which is particularly visible in the light of his concern to the condition of women. The present study proposes the first french-language monography about the work of Pietrangeli, with the ambition to establish a dialogue between his critical and filmic work. The hypothesis of a Pietrangelian conception of cinematographic realism, by revealing specific relations between critics and creation, established a dialogue where the realistic question appears as a conceptual tool, which enlightens Pietrangeli's contribution to the elaboration of a cinematic modernism. The first three chapters trace back a "realistic struggle", which is fully part of Italian neorealism’s historiography, and is characterized by its moral specificity. It announces an epistemological transition, meaning that the conception of cinema moves away from an idealistic tradition in favor of existential perspectives, embodied in a filmography where reality, becoming questionable, indicates a skeptical phenomenology, which constitutes the core of the fourth and fifth chapters.
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Origines et originalité américaines dans l'oeuvre de Mariane Moore / American origins and originality in the work of Marianne MooreClavier, Aurore 29 November 2014 (has links)
Figure moderniste à la fois centrale et marginale, radicale et anachronique, locale, cosmopolite et idiosyncratique, Marianne Moore (1887-1972) semble depuis ses débuts résister à la catégorisation. Son œuvre en vers et en prose permet ainsi de remettre en question les notions d’origines et d’originalité constamment invoquées dans les débats culturels sur l’Amérique, des années 1900 aux décennies suivant la seconde guerre mondiale. Tandis que, face à la hantise de la répétition, du retard, et de la dérivation, certains auteurs et critiques cherchent à recouvrer un fondement plus ou moins mythifiée, en passant ou non par l’Europe, elle tend à substituer à l’origine fixe les figures plurielles de l’amorce et du (re)commencement. Pour autant, son travail n’est aucunement voué aux idéaux de nouveauté et d’originalité artistiques. L’Amérique qu’elle décrit laisse affleurer les survivances de temps plus anciens, observées au filtre de multiples intermédiaires, visuels, scripturaires, et culturels. Le statut de l’auteur s’en trouve par là-même subverti, le créateur cédant le pas au lecteur, au critique, à l’artisan ou encore au bricoleur. Dès lors, la tradition n’est plus un modèle à refonder ou à exclure, mais le lieu d’aménagements continuels, où le mimétisme se révèle créatif et les importations étrangères une source d’expériences et d’adaptations, laissant toute place aux singularités irréductibles. L’enjeu de ce travail est d’étudier ces différents déplacements, ainsi que les redéfinitions qu’ils permettent autour de l’Amérique et de sa littérature. / As a modernist, Marianne Moore (1887-1972) appears both central and marginal, radical and anachronistic, local, cosmopolitan and idiosyncratic, and she seems to have resisted categorization ever since her first texts. Her verse and prose works therefore enable us to question the notions of origins and originality which constituted the heart of the cultural debates about America, from the 1900s to the decades following the Second World War. While, faced with the anxiety of repetition, belatedness and derivation, some authors and critics sought to recover a more or less mythical foundation, through Europe or not, she tended to replace the idea of a fixed origin with multiple beginnings and new starts. Yet, her work was not dedicated to the ideals of artistic novelty and originality. The America she described let the surviving forms of older times surface, and it was observed through a multiplicity of visual, scriptural or cultural intermediaries. The author’s status was thus questioned, giving way to more humble characters— the reader, the critic, the craftsman or the bricoleur. Tradition was no longer a model to be recovered or excluded, but the stage for continuous accommodation, through which mimicry could become creative and foreign imports could inspire experiments and adaptations, without erasing radical singularities. The purpose of this work is to study these various displacements, as well as the redefinitions of America and its literature they allowed.
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La réappropriation du conte par Félix Leclerc, Roch Carrier et Jacques FerronMaheu, Stéphanie 03 1900 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal. / Ce mémoire tentera de démontrer comment Félix Leclerc, Roch Carrier et Jacques Ferron reprennent la fome plutôt ancienne du conte. Nous essayerons de souligner les moyens par lesquels les principales caractéristiques du conte oral sont récupérées et de voir comment, malgré cette oralité, les contes de ces auteurs sont ancrés dans la modernité. Le premier chapitre portera sur le recueil de contes Adagio de Félix Leclerc. Nous verrons, par une étude descriptive, que ces contes sont de facture traditionnelle même s'ils sont parmi les premiers à introduire le joual dans la littérature écrite. Dans le second chapitre, nous traiterons des contes de Roch Carrier, Les enfants du bonhomme dans la lune, qui sont généralement racontés du point de vue d'un enfant, ce qui amène un ton particulier à leurs propos. Ils présentent une certaine ouverture, une plus grande modernité que les contes d' Adagio. Finalement, le troisième chapitre montrera que les Contes de Jacques Ferron présentent une culture populaire plus universelle évoquée par une langue des plus originales d'où le merveilleux surgit. Enfin, malgré le style tout à fait différent de ces auteurs, ils usent de méthodes semblables pour réintroduire la forme du conte dans la littérature moderne: les marques de culture populaire et les éléments d'oralité inscrivent ces trois auteurs dans la tradition littéraire québécoise.
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Entre histoire et vérité : Paul Ricœur et Michel Foucault : généalogie du sujet, herméneutique du soi et anthropologieBourgoin-Castonguay, Simon 20 April 2018 (has links)
Tableau d'honneur de la Faculté des études supérieures et postdorales, 2014-2015 / Cette thèse cherche, par le biais des concepts d’histoire et de vérité, à placer en position de dialogue deux des plus grands philosophes français contemporains : Paul Ricœur et Michel Foucault. L’hypothèse avancée est que l’histoire du concept de subjectivité oscille entre la volonté de savoir et le désir de comprendre. Ces deux postures, irréductibles l’une à l’autre, inaugurent les deux méthodes à l’étude : une généalogie du sujet relevant d’une historicisation de la volonté de vérité (Foucault) et une herméneutique du soi érigée dans le besoin d’interpréter notre finitude (Ricœur). Alors que Ricœur élabore une anthropologie philosophique voulant prendre en charge la capacité interprétative de l’homme, Foucault développe pour sa part une critique de notre « âge anthropologique de la raison » (la modernité). Mais en dépit de cet écart apparent, tant l’herméneutique que la généalogie demeurent fondées dans une pensée de la finitude. Celle-ci motive une critique de la philosophie de l’histoire ainsi qu’une critique de son corollaire, la philosophie de la conscience : Foucault et Ricœur proposent ainsi deux images inversées d’une même problématisation historique du rapport à soi. Il s’agit en bref de poser la question de la subjectivité en évitant de la réduire à la « volonté de savoir » caractérisant les sciences humaines. La compréhension du rapport à soi passe avant tout par la reconnaissance, qui est ici tenue pour le fondement anthropologique de la subjectivation. Une analyse comparative des pratiques de véridiction (aveu, promesse, parrêsia) sert à cet effet de terrain commun sur le plan de l’éthique. Mais cette comparaison ne cherche pas la réconciliation. Il s’agit plutôt de relever, chaque fois, une tache aveugle rendant ces deux pensées complémentaires dans ce qui les oppose : faire jouer la distance, tel pourrait être le leitmotiv de cette recherche. Mots-clés : Michel Foucault ; Paul Ricœur ; histoire ; vérité ; herméneutique ; généalogie ; anthropologie philosophique ; épistémologie ; ontologie ; critique ; modernité ; structuralisme ; objectivation ; interprétation ; compréhension ; soi ; sujet ; subjectivité ; subjectivation ; pouvoir ; éthique ; reconnaissance ; capacité ; véridiction ; attestation ; aveu ; confession ; parrêsia ; promesse ; souci. / Through a philosophical analysis of the concepts of history and truth, this dissertation aims at creating a dialogue between the works of two of the most important contemporary French philosophers: Paul Ricœur and Michel Foucault. Our main hypothesis is that through its history, the concept of subjectivity fluctuates between the will to know and the desire of understanding. These two positions, irreducible to one another, reveal the two methods under study: a genealogy of the subject ensuing from a historicization of the will of truth (Foucault) and a hermeneutics of the self based on a universal need for interpreting our finitude (Ricœur). Whereas Ricœur develops a philosophical anthropology focusing on the interpretive capacity of man, Foucault, for his part, criticizes our ‘anthropological age of the reason’ (i.e. modernity). Despite this apparent gap, however, both hermeneutics and genealogy prove to be based on a philosophy of finitude. The latter motivates a critical analysis of both the philosophy of history and its corollary, the philosophy of consciousness: Foucault and Ricœur thus offer opposite views of a common historical problematizing of subjectivity. In short, the purpose of this work is to investigate the notion of subjectivity without restraining it to the will to know which characterizes the humanities. We argue that the comprehension of the self depends above all on acknowledgment, which is considered here to be the actual anthropological foundation of ‘subjectivation’. To this end, a comparative analysis of different ‘veridiction’ practices (confession, promise, parrhesia) acts as a common ground in terms of ethics. However, this comparison does not aim at reconciliation. The idea is rather to reveal a blind spot by which it becomes possible to grasp the complementary aspects of these thoughts through what actually separates them: therefore, this thesis could be considered as a playful use of the distance. Key-words : Michel Foucault ; Paul Ricœur ; history ; truth ; hermeneutics ; genealogy ; philosophical anthropology ; epistemology ; ontology ; critic ; modernity ; structuralism ; objectivation ; interpretation ; comprehension ; self ; subject ; subjectivity ; subjectivation ; power ; ethics ; acknowledgement ; capacity ; veridiction ; testimony ; confession ; parrhesia ; promise ; care.
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L'institution de juge au Maroc : vers une conciliation entre tradition et modernité (1874-1974)Zehiri, Mohammed 19 April 2018 (has links)
Cette thèse vise à analyser les réformes qu’ont traversé le système judiciaire et l’institution de juge au Maroc à travers l’analyse des dahirs (ordonnance royale) et à travers quatre moments clés de son histoire : la phase précoloniale de la justice traditionnelle de 1894 à 1912, la phase coloniale de l’imposition de la justice française de 1912 à 1956, la phase transitoire qui tient compte des premiers temps de l’indépendance de 1956 à 1964 et enfin, le moment qui porte sur deux réformes fondamentales - la loi 1965 et la loi 1974. Cette institution, que certains pourraient croire immobile, stable, a subi dans les faits plusieurs transformations relatives à la nature, à la nomination, au choix et à la fonction de juge. L’analyse des données recueillies révèle une marginalisation de la justice traditionnelle shra’ au profit d’un modèle judiciaire importé et imposé dès le début du Protectorat par la France qui veut faire entrer le Maroc et son système judiciaire dans un processus de modernisation. Par la suite, avec l’indépendance et l’adoption de la loi de 1965, il s’agit de montrer que le système judiciaire expérimente une période transitoire dans la mesure où s’opèrent à la fois une sorte de conciliation entre tradition et modernité, mais aussi une progressive réappropriation de la justice en œuvrant en faveur de son unification, de son arabisation et de sa marocanisation sous la pression des nationalistes. Il n’en demeure pas moins que cette réappropriation n’est pas totale pour des raisons d’ordre structurel et technique et ne signifie pas une rupture complète avec l’ordre judicaire imposé par la France. Enfin, l’étude de la loi de 1974 révèle à la fois une nouvelle structuration du système judiciaire qui tend vers sa modernisation, une reconnaissance de la fonction du juge mais aussi une volonté de perpétuer la dualité du système judiciaire entre zones urbaines et zones rurales pour répondre à un certain conservatisme social. Ce dernier point conduit à rendre compte d’une certaine ambivalence entre tradition et modernité qui a marqué, de façon constante, toute l’évolution de la justice au Maroc.
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The sources of secularity : the making of Charles Taylor's theory of secularizationKlopp, Richard 13 April 2018 (has links)
Tableau d’honneur de la Faculté des études supérieures et postdoctorales, 2008-2009 / Les universitaires de partout dans le monde s'intéressent de plus en plus aux phénomènes religieux contemporains. Même si le concept même de ± religion¿ est sujet à débat, plusieurs travaux académiques se sont arrêtés à la relation entre la religion et la modernité telle que comprise au travers de la théorie de la sécularisation. Le philosophe canadien Charles Taylor a démontré un vif intérêt pour cette question et a étudié en profondeur toutes les différentes facettes du concept académique de la sécularisation. Tout au long de sa carrière, il s'est penché sur ce sujet, processus qui a culminé en 2007 avec la parution de A Secular Age paru chez Harvard University Press. Alors que les études en sciences humaines sur la sécularisation ont eu tendance à adopter, d'une part, la perspective de la fin des religions et, de l'autre, le modèle d'économies religieuses, Taylor, de son côté, a patiemment construit un modèle phénoménologique sophistiqué afin de mieux comprendre le rôle de la religion en Occident et internationalement. Le but de ma thèse est de présenter les éléments majeurs de la philosophie de Charles Taylor pour dévoiler l'importance de sa critique soutenue de l'épistémologie moderne dans sa théorie de la sécularisation. Les lecteurs / lectrices de Taylor sont en train de découvrir ses idées sur le séculier grâce à son nouveau livre, mais ce proj et se base sur la relecture de son oeuvre élaborée au fil des 50 dernières années, afin de situer sa théorie de la sécularisation dans le contexte de sa pensée philosophique jusqu'à la parution de A Secular Age.
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L'expérience de la modernité dans Shaba deux, Les carnets de Mère Marie-Gertrude de V. Y. MudimbeTesla, Chloé 18 April 2018 (has links)
Le présent travail réévalue la conception baudelairienne de la modernité à partir du roman Shaba deux, de V.Y. Mudimbe. Il dresse d'abord le portrait de l'écrivain. Coupé tôt de ses parents, Mudimbe est pris en charge par les bénédictins où il passe son temps à prier et à lire. Il devient moine au Rwanda, quitte les ordres, va continuer ses études à l'Université Lovanium à Léopoldville. Puis, il s'envole en Belgique où il termine un doctorat en Philologie romane. À son retour au Congo, Valentin Mudimbe assume des fonctions importantes au sein de l'Université de Lubumbashi, et il crée les Éditions du Mont noir, pour promouvoir les lettres congolaises. Il y publie son premier recueil de poèmes, Déchirures. Intellectuel total, Mudimbe s'engage également dans le roman et l'essai. Le second chapitre analyse Shaba deux en relation avec la modernité. Celle-ci peut se comprendre comme une expérience de la singularité de l'écrivain, tantôt cédant la prééminence aux mots, tantôt déréglant le sens. La modernité, pour Baudelaire, est cette irréductibilité de l'objet d'art à la fois à la beauté absolue et à la représentation contingente du monde. En fait, Shaba deux se caractérise essentiellement par l'hybridation générique qui fait coexister, à l'intérieur du roman, les genres : les carnets - qui donnent le sous-titre au roman -, le journal - que tient Marie-Gertrude au jour le jour durant un mois -, la chronique - de la guerre civile qui file le roman du début à la fin -, et l'autobiographie. Ensuite, le roman use constamment de la citation. Ce mélange discursif permet à Mudimbe de dire les doutes et hésitations de la narratrice face au monde et à l'ordre, mais aussi de traduire les horreurs de la guerre qui secouent le pays. L'éclatement de la guerre entraine la désagrégation de la congrégation des Franciscaines de Kolwezi ; les religieuses européennes sont rapatriées pour leur sécurité, alors que les autres sont abandonnées à elles-mêmes. Tiraillée entre la contemplation et l'action, c'est-à-dire entre Marie et Marthe, Marie-Gertrude assume, sans aucune préparation, la responsabilité du couvent. A travers le style sobre, fait de masques, de transfigurations et de dissolution, Mudimbe dit, à sa manière, le drame de la condition humaine.
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Entre modernité et tradition : le cas du yoga du Cachemire à MontréalRaina, Mariette R. 12 1900 (has links)
Le yoga est une pratique ancestrale qui a connu une effervescence phénoménale ces quarante dernières années. S’insérant dans un monde en changement où l’individu et son rapport à son environnement ne sont plus perçus de la même manière, le yoga est une pratique qui véhicule un concept flexible et malléable, ajustable à une société occidentale en changement. Le Québec, et plus spécifiquement Montréal où s'est effectuée notre ethnographie, porte une histoire religieuse encore fortement présente où l’on découvre une effervescence de nouvelles pratiques depuis la Révolution tranquille des années soixante. C’est dans ce cadre que nous avons découvert le yoga cachemirien qui se base sur la tradition du sivaïsme tantrique non-duel du Cachemire. Cette pratique est encore peu connue dans le monde du yoga, bien qu’elle soit déjà bien installée comme objet d’étude dans les milieux académiques (Inde, France, Angleterre, Italie, États-Unis et Canada). Ce yoga se dit « traditionnel » à cause de son orientation non-duelle qui fait écho à l’enseignement délivré dans les tantras de cette tradition. Par ailleurs, cette pratique, majoritairement basée sur le senti et l’exploration tactile, ne porte pas les caractéristiques des yogas type ashtanga, Iyengar ou hatha, disponibles sur le marché.
Notre exploration ethnographique s’est donc portée sur le vécu des membres de ce groupe et sur la pratique et le discours de l’enseignant. Les membres, majoritairement d’origine québécoise, appréhendent cette approche et cette sotériologie avec un vécu religieux culturel spécifiquement identifiable, que ce soit au niveau du corps, des idées ou de la formulation qu’ils en font. L’enseignant, quant à lui, présente la pratique comme l’application directe et vécue de la doctrine délivrée dans les tantras de la tradition du sivaïsme cachemirien. La pratique du yoga cachemirien se veut donc traditionnelle tout en s’acculturant au contexte contemporain dans lequel l’enseignement se délivre. Il est alors pertinent de comprendre la dynamique qui se génère dans ce processus de transposition traditionnelle au sein d’un contexte contemporain. C’est donc ce processus de construction/ transformation que nous allons tenter d’expliquer; celui-ci semble s’établir entre continuité traditionnelle et rupture d’éléments redéfinis et réinventés. Nous verrons que dans cette dynamique, observée tant dans le discours que la pratique, les limites ne sont pas aussi hermétiques qu'il n'y paraît : les concepts d’identité culturelle et de temporalité s’entrechoquent, se construisent les unes sur les autres dans un mouvement incessant et vivant. / The ancient practice of Yoga has seen a phenomenal revival in the last forty years. It has become integrated into a world in which the individual and their relationship with their environment are no longer perceived the same way; yoga conveys malleable concepts, custom-fitting to the ever-changing Western landscape. The province of Quebec, and more specifically the city of Montreal which is the site of my ethnography, has a rich religious past and present where one finds an effervescence of new spiritualities that have developed since the Quiet Revolution of the 1960s. In this setting, I discovered a form of yoga originating from the northwestern Indian region of Kashmir and which is founded on the traditions of “non-dualistic tantric kashmir sivaism”. This form of yoga is not yet well known, despite having been studied by academics in India, France, England, Italy, United States, and Canada. It is referred to as “traditional” owing to its non-dualistic orientation of its teachings, based on the tantras. Kashmirian yoga, which is fundamentally based on the senses and tactile exploration, does not exhibit the same characteristics as other mainstream yogas such as ashtanga, Iyengar, or hatha.
Our ethnographic exploration focuses on the members of this group and the practice and discourse of its teacher. The members, predominantly of French-Canadian origin, grasp this approach and its soteriology with a uniquely identifiable cultural-religious background, whether it be at the level of the body, ideas, or an amalgamation they envision. The teacher presents the practice as the direct application of the doctrines expressed in the traditional sciptures, the tantras, of Kashmirian Saiva tradition. The practice of Kashmirian yoga therefore seeks to remain traditional while nonetheless being acculturated within the contemporary context in which it is taught. It is therefore crucial to comprehend the dynamics inherent in this process of transposition of tradition within a contemporary context. It is therefore this process of construction and transformation that we will attempt to explain; the latter seemingly established between traditional continuity and the breach of redefined and reinvented elements. We will see that within this dynamic, observed as frequently in its discourse as in its practice, the limits are not as hermetic as they may appear, rather the concepts of cultural identity and temporality clash, building up one on top the other in a incessant and living movement.
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Le mariage africain, entre tradition et modernité : étude socio-anthropologique du couple et du mariage dans la culture gabonaiseBounang Mfoungué, Cornelia 04 May 2012 (has links) (PDF)
Au Gabon, le mariage est une institution qui permet l'union de deux personnes et de deux familles. Sur le plan juridique, seul le mariage civil a une valeur légale. Mais le mariage traditionnel encore appelé mariage coutumier reste une étape importante durant laquelle se déroule la cérémonie de la dot. Cette étude traite de la manière dont les gabonais se représentent le couple et le mariage. Notre approche théorique et nos champs d'investigation portent sur l'évolution socio-culturelle de cette institution et sur la relation que les jeunes gabonais établissent entre la culture, leurs comportements et leurs actions sociales. L'intérêt ici est de comprendre les influences qu'exerce le modèle de vie occidental en matière de moeurs et de style de vie par le biais de l'urbanisation, de la scolarisation et des médias. Notre problématique qui se décline en plusieurs questions a pour principal objectif de décrire le modèle de couple et le type de mariage auxquels aspirent ces jeunes. Le travail de terrain réalisé au Gabon et en France nous a permis d'établir une typologie des conduites et des discours recueillis. Les principaux thèmes abordés sont : la polygamie, la dot, le choix du partenaire, le couple mixte, le sida, l'homosexualité et les rapports de séduction. Avec leurs mots, ils posent un regard sur la culture gabonaise et française et nous livrent un discours partagé entre tradition et modernité. Ce travail permet donc une nouvelle approche des rapports de couple et du mariage dans une société gabonaise en plein évolution.
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