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L’influence du système scolaire français sur le système scolaire iranien de l’inauguration de l’école Dar ol-Fonoun jusqu’à la fin de l’époque des Qâdjârs (1851-1925)Koochakzadeh, Leila 08 1900 (has links)
La présente thèse de recherche concerne l’évolution du système éducatif iranien à l’époque des Qâdjârs, et étudie notamment le rôle qu’y ont eu la France et les acteurs français. Il s’agit de mettre en, exergue l’influence du système éducatif français sur celui de l’Iran, sans pour autant être une comparaison de ces deux systèmes. Ce travail est une recherche historique, qui prend pour but d’étudier le processus de formation d’une structure scolaire moderne en Iran de 1851 à 1925.
En prenant contact avec l’Occident, l’Iran du début du XIXème siècle cherche à combler son retard par rapport aux pays européens industrialisés, en leur empruntant savoirs, technologies et méthodes. La mise en place d’un système éducatif radicalement différent de la structure préexistante des écoles coraniques, dites maktab, participe de ce mouvement et est vue par les élites progressistes comme une condition sine qua non à la modernisation du pays. Le modèle éducatif français leur apparait comme étant le meilleur à suivre, et avec lui se diffusent dans le pays la langue et la culture française.
Dans cette thèse de doctorat, nous entendons d’abord analyser l’arrière-plan sociopolitique à la mise en place d’un nouveau système scolaire, via la fondation d’écoles modernes, en Iran. Nous tâchons ensuite d’étudier les modalités de mise en œuvre de ce système par les acteurs aussi bien étatiques que privés, tant français qu’iraniens. / The present work concerns the evolution of the educational system in Iran during the Qâdjâr dynasty and the role the French state and French actors played in this evolution. It seeks to highlight the influence of the French educational system on that of Iran, while at the same time avoiding a comparison between the two systems. This is a work of historical research, that aims to study the process of the creation of a modern educational system in Iran between 1851 and 1925.
In seeking out the West, early 19th century Iran looked to make up for its tardiness in relation to industrialised European nations by borrowing their knowledge, technology and methods. Putting in place an educational system radically different from the preexisting system based on Quranic schools, called maktab, was a part of this movement and was seen by the progressive elite as a necessary condition for the modernisation of the country. The French educational model seemed to them to be the best one to follow, and with it French language and culture spread throughout the country.
In this doctoral thesis, I intend first to analyse the socio-political backdrop of the installation of this new educational system via the creation of modern schools in Iran. I will then look at the modalities of the implementation of the system by both state and private actors, both Iranian and French.
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La formation d'une nouvelle élite iranienne en France : les étudiants iraniens envoyés en France sous Reza Shah Pahlavi [1921-1941] / The formation of a new elite and the sending of Iranian students abraod under Reza Shah Pahlavi [1921-1941]Delfani, Mahmoud 15 December 2009 (has links)
La première moitié du 19ème siècle, a constitué le point de départ de la mise en place de la modernisation d’Iran. Aucun domaine n’a pu échapper au défi lancé par la modernisation et la formation d’une nouvelle élite iranienne à travers l’envoi d’étudiants iraniens en Europe a contribué au projet de modernisation du pays. En considérant les jeunes iraniens instruits en Europe comme autant de figures emblématiques de mutation de la société iranienne dans le processus de la modernisation, ces derniers ont été considérés comme une élite moderne. Les évolutions sociopolitiques et économiques de la société iranienne, au début du 20ème siècle, mettent en lumière l’existence d’une dynamique de renouvellement et d’un changement élitaire. Les étudiants en tant qu’acteurs principaux du processus de modernisation de l’Iran constituent un nouveau courant de pensée, une nouvelle manière d’envisager la société par l’émergence de courants politiques et de nouvelles littératures. Dans ce registre la formation de la nouvelle élite en Iran à l’époque Pahlavi est passé par la formation d’enseignants instruits en Europe chargés de former la nouvelle élite nationale à l’intérieur du pays. Autrement dit ces étudiants ont été envoyés en Europe pour devenir formateurs, instituteurs et professeurs au sein des établissements d’enseignement iraniens à leur retour en Iran. En dressant le tableau de la vie quotidienne et les difficultés que ces étudiants ont rencontré, nous avons essayé de mettre en cause les idées reçues sur l’élite moderne et le rôle de l’élite et des intellectuels dans le projet de la modernisation ; sujet resté pendant longtemps entre mythe et réalité historique. / The first half of the 19th century was the starting point of the implementation of iranian modernization. No area has escaped the challenge posed by modernization and the formation of a new elite through the formation of Iranian students in Europe which has contributed to the modernization of Iran. Considering Iran's educated youth in Europe like so many emblematic figures of Iranian society’s transformation in the process of modernization, they have been regarded as a modern elite. The socio-political and economic developments of the Iranian society in the beginning of 20th century highlight the existence of a dynamic renewal and change of elite status. Students as major actors in the process of Iran’s modernization form a new school of thought, a new way of considering the society by the emergence of new political trend and literatures. In this context the formation of new elite in Iran in the Pahlavi era has gone through the training of teachers educated in Europe responsible for training the new national elite within the country. These students were sent to Europe to become at their return to Iran, trainers, teachers and professors in Iranian institutions. In drawing the picture of daily life and the difficulties that these students met, we tried to blame received ideas on the modern elite and its role in the project of modernization; a subject remained for a long time between myth and historical reality.
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La dimension mélodique dans la musique instrumentale après 1945 : résistances, ruptures et résurgencesKippelen, Étienne 21 November 2012 (has links)
Qu'est-ce que la mélodie ? Si cette question délicate a animé de nombreux débats esthétiques du XVIIe siècle au début du XXe siècle, peu de spécialistes se sont aujourd'hui risqués à une étude de la mélodie, appliquée au répertoire contemporain. Parfois considérée comme illégitime, voire archaïque après 1945, la mélodie n'a pourtant que provisoirement disparu de l'espace musical et non sans laisser quelques scories riches de sens. Ce travail tente justement d'éclairer les enjeux et les différentes mutations de la mélodie, synthétisées à travers trois directions poursuivies par les compositeurs : premièrement, les résistances, illustrant la promotion d'un mélos généreux et prépondérant, qu'il soit ou non marqué par le néoclassicisme ; deuxièmement, les ruptures, nourries par le pointillisme sériel, puis par la dissolution du degré dans la masse sonore et par la recherche d'une fusion entre harmonie et timbre, d'où la mélodie ne subsiste que par bribes éparses ; troisièmement, les résurgences, caractérisées après 1960 par un dépassement de la modernité radicale et de ses prescriptions anti-mélodiques, allant parfois jusqu'à la citation ou recherchant une forme de communication nouvelle, pouvant être en lien avec l'expression du sacré. / What is melody? Despite the fact that this subtle question was largely debated upon from 17th to early 20th century from an aesthetic viewpoint, few specialists nowadays dare to study melody in contemporary repertoire. Sometimes regarded as illegitimate or even archaic after 1945, melody has only temporarily vanished from the musical scene, leaving some meaningful residues. This study aims at highlighting what is at stake in the diverse mutations of melody along three directions followed by composers : firstly, resistances exemplifying the promotion of a generous melos, whether it be marked by neoclassicism or not ; secondly, breaks nourished by punctual music, and then by the dissolution of degree in the sound mass and by the quest for a fusion between harmony and timbre, from which melody only survives through scattered fragments ; thirdly, resurgences characterized, after 1960, by an overcoming of radical modernity and its anti-melodic prescriptions, and sometimes taking the form of a quotation or looking for a new way of communication, which can be related to the expression of the sacred.
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Caractérisation physico-chimique et analyse technologique des pigments Middle Stone Age de la grotte du Porc-Épic (Dire Dawa, Éthiopie) / Physicochemical and technological analysis of Middle Stone Age pigments from Porc-Epic Cave, Dire Dawa, Ethiopia / Caracterización físico-química y análisis tecnológico de los pigmentos del Middle Stone Age de la cueva de Porc-Epic (Dire Dawa, Etiopía)Rosso, Daniela eugenia 28 September 2017 (has links)
L’utilisation de l’ocre, interprétée comme la preuve d’une cognition complexe et dans certains cas d’un comportement symbolique, est l’un des traits culturels les plus controversés en contexte paléolithique. Les analyses systématiques de ses différentes phases de traitement sont rares, particulièrement en Afrique de l’Est, malgré l’importance de cette région pour l’étude de l’origine de l’homme moderne. Le but de cette thèse est de reconstruire la chaîne opératoire du traitement de l’ocre à la grotte du Porc-Épic (Dire Dawa, Éthiopie), site clef de la Corne de l’Afrique, afin de déterminer sa fonction et son rôle au sein de populations MSA. Nos résultats montrent que cette collection d’ocre est la plus abondante connue jusqu’à présent dans un site paléolithique, avec 40 kg d’ocre (n = 4213 pièces), 21 outils de traitement et deux galets ocrés trouvés dans des niveaux de ca. 40 ka cal BP. L’analyse de la distribution spatiale a permis de déterminer que la séquence n’a pas été perturbée significativement. Nous avons identifié des zones d’accumulation d’ocre interprétées comme des aires consacrées au traitement de ce matériel. L’analyse technologique a permis d’identifier une grande variété de traces d’utilisation. A travers une analyse par μ-Raman, MEB-EDS et DRX nous avons démontré que les meules et broyeurs ont été utilisés pour traiter différentes types d’ocre. La variété de matières premières et des techniques de traitement indiquent une production de poudres de différentes couleurs et textures, adaptées à des fonctions diverses. Une continuité dans le traitement de l’ocre a été mise en évidence le long de la séquence et interprétée comme le reflet d’une adaptation culturelle transmise au cours du temps. Des analyses rugosimétriques ont montré que l’ocre était traitée pour produire des quantités réduites de poudre. Cela, ainsi que la présence d’un galet possiblement utilisé comme tampon, semblent indiquer une utilisation de l’ocre pour des activités symboliques. Une analyse ethnoarchéologique de l’ocre chez les Hamar (Éthiopie) nous a permis d’évaluer la complexité du traitement de ce matériel et de souligner sa fonction à la fois utilitaire et symbolique. / Ochre is one of the most controversial features found at Palaeolithic sites. It is often interpreted as proof of behavioural complexity and, in some cases, as a marker of symbolically mediated behaviour. Detailed reconstructions of ochre processing techniques are rare, particularly in East Africa, despite the fact that it is one of the most significant areas for the study of the emergence of Homo sapiens. The aim of this thesis is to conduct a detailed reconstruction of the ochre chaîne opératoire at Porc-Epic Cave (Dire Dawa, Ethiopia), key site for the East African Middle Stone Age (MSA). Our approach permits the function of ochre and its significance for late MSA groups to be explored. Our results show that this site has yielded the largest known MSA ochre collection, comprising 40 kg of ochre (n = 4213 pieces), 21 ochre processing tools and two ochre stained artefacts from levels dated to ca. 40 ka cal BP. The analysis of the spatial distribution suggests that no major post-depositional reworking occurred at the site and allowed us to identify ochre accumulations, interpreted as areas devoted to ochre processing. Different types of modification marks were identified. SEM-EDS, μ-Raman and XRD analyses conducted on ochre residues from the processing tools suggest that these tools were used to process different types of ochre.The variety of raw materials and processing techniques indicates that ochre powder of different coarseness and shades was used for a variety of functions. Our results identify patterns of continuity in ochre acquisition, treatment and use, interpreted as the expression of a cohesive cultural adaptation, consistently transmitted through time. Rugosimetric analyses show that ochre was probably processed to produce small amounts of ochre powder. Additionally, a pebble possibly used as a stamp was identified. This seems to suggest a use of ochre for symbolic activities. An ethnoarchaeological analysis of ochre use among the Hamar, Ethiopia, allowed us to evaluate the complexity of the ochre chaîne opératoire and to highlight its use in both functional and symbolic activities.
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Le Paradoxe de l'action furtive. / The paradox of furtive actionsLapalu, Sophie 27 January 2017 (has links)
Au cours du XXème siècle jusqu’à aujourd’hui, des artistes d’horizons divers ont revendiqué comme oeuvres des gestes banals, effectués dans l’espace public. Réalisées au sein de la foule des grandes villes, aucune de ces actions n’a pourtant eu lieu en présence d’un spectateur. En raison de leur indiscernabilité artistique lors de leur effectuation, nous les nommons des « actions furtives ». Considérant que l’adjectif furtif qualifie ce qui cherche « à échapper au regard, à passer inaperçu », comment ces actions deviennent-elles oeuvres ? Notre travail s’attache à étudier ce paradoxe à travers notamment l’oeuvre de Vito Acconci, Adrian Piper, Jiří Kovanda ou Francis Alÿs. Nous cherchons à saisir l’élan qui a mené ces artistes à quitter les lieux traditionnellement consacrés à l’art pour embrasser la foule des grandes villes et faisons l’hypothèse d’une « attitude de la modernité » ; l’artiste s’engage activement dans le monde et son élaboration. Nous étudions ensuite la façon dont l’action furtive devient oeuvre et la structure qui se dessine, entre dissimulation et révélation. Les publications permettent à l’action furtive de faire oeuvre et fonctionnent comme des « écrans » qui désignent l’acte passé et le cachent à la fois, orientant la perception du spectateur à rebours. Enfin nous analysons la réception de l’action furtive devenue oeuvre, dont le délai instaure une relation dialogique et contribue à transformer le public. L’oeuvre affirme ainsi sa valeur d’exemplarité et invite le spectateur à agir. / Throughout the XXth century and still today, artists of diverse horizons have claimed for ordinary acts done out in public spaces the status of artworks. Created amidst big city crowd, none of these acts, however, took place in the presence of a spectator. Due to artistic indiscernibility during their effectuation, we name them “furtive actions”. Considering the adjective “furtive” to qualify which seeks to “to escape the look, to go unnoticed”, how might such actions become artworks? Our task is to study this paradox, notably through the works of Vito Acconci, Adrian Piper, Jiří Kovanda or Francis Alÿs.We aim to apprehend the energy that led these artists to leave the sites traditionally dedicated to art in order to embrace the metropolitan crowds. We propose as hypothesis an “attitude of the modern”; the artist engages actively within the world and its elaboration. We then study the way furtive action becomes art work and the structure that takes shape, between dissimulation and revelation. These publications enable the furtive action to become art and to function as “screens” that indicate the past act and at the same time conceal it, orienting in reverse the perception by the spectator. Finally, we analyze reception of the furtive action become art work, wherein the time-lapse sets up a dialogic relationship and contributes to a transformation of the public. The art work thus asserts its value of exemplarity and invites the spectator toward action.
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Il était une fois la ville : les réécritures des contes de Perrault dans l’espace urbain / Once upon a town : Rewriting Perrault’s fairy tales in the urban spaceBrière-Haquet, Alice 10 December 2016 (has links)
Il était une fois les réécritures de contes, une production particulièrement vivante dans le monde de l’édition aujourd’hui. L’actualisation y est fréquente : petits chaperons rouges et chats bottés se promènent aujourd’hui dans les rues de la ville où ils rencontrent des loups en voiture ou des ogres de l’industrie. La parodie a bien sûr une fonction ludique, mais pas seulement, car en croisant le conte et la ville, ce sont deux univers de références qui se font face et qui se jaugent : les schémas hérités des contes classiques sont revus et corrigés au nom de nouvelles valeurs tandis que le pays des merveilles interroge celui de la réalité, avec son béton, sa circulation et sa logique toute capitaliste, si bien que c’est la ville qui sort finalement révélée de ce passage en féérie. Mais le phénomène est surtout à replacer dans l’histoire du genre. Grâce aux récents travaux de chercheurs re-contextualisant l’émergence du conte de fées sur la scène européenne, l’on s’aperçoit qu’il ne s’agit pas d’une pratique propre à l’époque contemporaine, mais au contraire de ce qui pourrait bien apparaître comme un trait du genre. Perrault déjà, par la scénographie de la vieille conteuse, offrait à son public de citadins des récits pseudo-naïfs l’invitant à dépasser l’illusion d’une parole décrochée pour trouver la « Morale trés-sensée ». Ainsi, par leur caractère polyphonique, les contes entrent moins dans une logique de transmission que de dialogue entre les générations, et pourraient pour cela être considérés comme les mythes de la modernité. / Once upon a time there were rewritten fairy tales, a very dynamic product in today’s publishing world. Updated fairy tales are the most common type: many Little Red Riding Hoods or Pusses in Boots are now walking through cities, meeting wolves who drive cars or ogres running industrial empires. Though parodies may be amusing, fun is not their only function. Intercrossing the urban imaginary with the fairy-tale means putting two referential universes face to face, each one gauging the other: traditional plots, inherited from classic tales, are twisted and corrected to fit new ideologies, and meanwhile the wonderland judges reality, with its concrete, its traffic, and its capitalist logic, so that in the end, it is the city which is reborn of the fairy tale experience. But the phenomenon should be replaced within the history of the genre. Thanks to recent academic studies, we can re-contextualize the emergence of the fairy tale in the European literary stage, and we have to note that updating fairy tales is not a contemporary practice, but could indeed be a generic characteristic. Perrault, already, by the scenography of the old maid telling tales to young kids, offered his urban public falsely naive stories, inviting them to look above the illusion of fiction, in order to find the “Morale trés-sensée”, the very wise moral. Therefore, because of their intrinsically polyphonic nature, fairy tales exist less within a logic of transmission than within a logic of conversation between generations, and for that they should be considered myths of modernity.
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L'ironie dans l'oeuvre de Thomas de Quincey / Irony in Thomas De Quincey's worksLochot, Céline 28 November 2014 (has links)
L’œuvre de De Quincey s’inscrit à la croisée de trois concepts presque indéfinissables : autobiographie, romantisme, et une dimension trop souvent négligée, l’ironie. Qu’elle soit rhétorique, tragique ou « romantique », l’ironie exprime parfaitement les multiples contradictions du mangeur d’opium : outil rhétorique de confrontation et d’autodérision, individualiste et communautaire, sociable et provocatrice, l’ironie est à la fois l’instrument d’une rédemption et l’expression d’un profond malaise, une façon de se mettre en avant comme de s’effacer totalement. Entre Romantisme et Victorianisme, De Quincey interroge les limites de son identité et de son statut d’intellectuel, et reste réticent à exploiter le potentiel subversif de la parodie : l’ironie semble alors s’effacer derrière ses protestations nostalgiques et autocritiques. Pourtant elle sous-tend pour une bonne part la vitalité et la diversité de l’écriture des essais, dont elle manifeste une modernité largement sous-estimée, tant par les critiques que par De Quincey lui-même. L’ironie permet finalement d’esquisser une unité qui recentre les Confessions au cœur de la diversité de l’œuvre, plutôt qu’à la marge d’un ensemble hétéroclite au statut incertain. / Studying the works of De Quincey necessarily leads to three concepts almost impossible to define: autobiography, Romanticism, and all-too neglected irony. Whether rhetorical, tragic or “romantic”, irony expresses perfectly the many contradictions of the opium-eater. As the rhetorical tool of conflict and self-derision, claiming both individualistic and community values, sociable and provoking, irony is the way to redemption as much as the expression of deep unease, a way of pushing himself forward, or of withdrawing into the background. Caught between Romanticism and Victorianism, De Quincey questions the limits of his own identity and his status as an intellectual, and exploits reluctantly the potential subversion of parody, so that irony seems to yield to nostalgia and self-derogatory laments. And yet it can be said to underlie the vitality and diversity of the essays, whose modernity has been greatly underestimated by the critics and by De Quincey himself, as well. Finally, irony allows us to re-evaluate the Confessions as the centre of a unified, though diverse, set of writing, rather than as one of many, rather ill-assorted essays of unequal value.
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Le saint et l’écrivain : variations de l’hagiographie dans la littérature non confessionnelle au XXe siècle (Blaise Cendrars, Joseph Delteil, André Gide, Christian Bobin, Sylvie Germain, Claude Louis-Combet) / The Saint and the Writer : variations in Hagiography in Non-Confessional Literature of the Twentieth Century (Blaise Cendrars, Joseph Delteil, André Gide, Christian Bobin, Sylvie Germain, Claude Louis-Combet)Bonord, Aude 20 November 2009 (has links)
Cette étude explore un paradoxe littéraire et culturel : la réécriture de vies de saints chrétiens, historiques ou imaginaires, par des auteurs non confessionnels du XXe siècle (André Gide, Blaise Cendrars, Joseph Delteil, Christian Bobin, Sylvie Germain, Claude Louis-Combet). Quelles variations firent-ils subir au genre hagiographique et à la figure du saint par rapport à la tradition médiévale, représentée au premier chef par La Légende dorée, mais aussi par rapport à la tradition catholique, religieuse et littéraire, représentée par leurs confrères contemporains ? Pour des auteurs empreints de modernité ou vivant à l’heure de la « postmodernité », que signifie ce ressourcement inattendu ?Situé à la croisée de l’anthropologie, de l’histoire littéraire, de l’histoire de la spiritualité et des idées, notre travail analyse tout d’abord les bases d’une hagiographie non confessionnelle, de l’itinéraire spirituel des auteurs à la définition de leur statut atypique, de l’image du saint qu’ils façonnent à l’élaboration d’un modèle de sainteté. La seconde partie évoque les métamorphoses du genre, du jeu subversif au glissement vers la fiction de l’intime et la littérature d’idées. Nous montrons, enfin, comment l’hagiographie cristallise une réflexion sur le statut de l’écrivain, la fonction de la littérature, les pouvoirs du langage et la conception de la langue littéraire. / The purpose of this work is to explore a literary and cultural paradox : the re-writings of lives of Christian saints, both historical and fictional, by non-confessional authors of the twentieth century (André Gide, Blaise Cendrars, Joseph Delteil, Christian Bobin, Sylvie Germain, Claude Louis-Combet). What variations did they bring to the hagiographical genre and to the figure of the saint compared to the mediaeval tradition, as exemplified by the Légende Dorée, and to Catholic tradition, both religious and literary, represented by fellow authors of the same period ? Furthermore, what is the meaning of this unexpected return to the origins on the part of authors marked by the modern world or living in a post-modern context ?At the crossroads of anthropology, literary history, history of Religions and Ideas, this work aims first of all at exploring the basis of non-confessional hagiography, from the spiritual quest of the author to the definition of their atypical status, from the depiction of the saint to the definition of a model of sainthood. In the second part, we will probe the metamorphoses of the genre, how the subversive play shifts towards the fiction of intimacy and the literature of ideas. Finally, we will try to demonstrate how hagiography combines reflections on the status of the writer, the function of literature, the powers of language and the conception of a literary language.
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La critique de la subjectivité et de ses figures chez T.W. Adorno. Une construction moderne / The critique of subjectivity and its figures by T. W. Adorno. A modern constructionGayraud, Agnès Marie 03 December 2010 (has links)
Cette thèse expose selon une double méthode génétique et architectonique la critique adornienne de la subjectivité et de ses figures depuis les textes de critique esthétique du philosophe rédigés au milieu des années vingt jusqu’à la Dialectique négative. Les figures dont la critique thématise la réification implacable à l’âge du capitalisme avancé sont à la fois les diverses incarnations de la subjectivité (du sujet philosophique à l’individu social) et ses produits (les œuvres d’art et la culture, le système idéaliste et la société). Nous montrons que leur critique, articulée selon des régimes divers (philosophique, esthétique et sociologique) s’élabore chez le philosophe comme une véritable construction. Bâtie en vue de résister à un idéalisme irréfléchi et désuet, menaçant l’art, la philosophie et l’individu même de liquidation, cette construction fait de l’immanence subjective – extrapolée à terme à l’échelle de la société tout entière – son lieu problématique initial dont elle ne brise le cercle oppressif qu’à partir de l’exigence d’une expression de la souffrance conférant à terme à la construction sa dynamique opératoire. Sans esthétisation aucune de la pensée adornienne mais par une attention soutenue à sa présentation, ce travail vise à donner aux modèles respectifs de la critique qu’elle élabore – critique esthétique, Théorie critique et négativité – leur unité fonctionnelle propre qui ne se dissout nullement dans le fragmentaire pas plus qu’elle ne se laisse rassembler en un procès idéaliste renversé, mais présente la forme d’une construction modulaire, en mouvement, par laquelle la subjectivité se réfrène et se libère, opposant à sa propre loi la résistance matérielle du monde. / This thesis proceeds both genetically and architectonically to present Adorno’s critique of subjectivity and its figures. It relies upon a wide array of Adornian texts, ranging from the mid 1920s to the late 1960s. Adorno’s critique highlights the inescapable reification of subjectivity’s figures, which he understands as both incarnations of subjectivity (from the philosophical subject to the social individual) and products of subjectivity (works of art and culture, the idealist system and society itself). We defend that their critique, borrowing to aesthetic, sociological, and philosophical approaches, is elaborated by the philosopher as a very construction. This “construction” is built to resist an obsolete, unreflective idealism, which, in his view, threatens the arts, philosophy, and the individual with liquidation; it proceeds from subjective immanence as the problematic core of idealism, which oppressive circle it can only break through in following the demand for the expression of suffering, which gives it its critical dynamic. Through close attention to Adorno’s exposition, this work aims at restoring the functional unity of his critical models (aesthetic critique, critical theory, and negativity), which neither dissolve into fragments nor can be brought together in an inverted idealist process; it rather presents Adorno’s construction as a whole of dynamic, modular units, by means of which subjectivity both refrains and frees itself, by confronting its own laws to the material reality of the world.
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L'"Essai filmé" comme forme de la modernité cinématographique, 1953-1997 / The "Essay film" as a form of modernity in cinema, 1953-1997Pourvali, Bamchade 03 December 2014 (has links)
La modernité cinématographique désigne une remise en cause de la représentation classique au moment de la Seconde Guerre mondiale qui se manifeste par un retour au documentaire. Celui-ci se traduit de deux manières : au sein du cinéma hollywoodien, comme en témoignent la fin du Dictateur de Charlie Chaplin et le début de Citizen Kane d’Orson Welles; et dans l’Europe de l’après-guerre avec le néo-réalisme italien. Dans ce contexte, la critique cinématographique définit l’essai comme une des finalités du cinéma moderne alliant ontologie et langage comme en témoignent les textes d’Alexandre Astruc, André Bazin ou Jacques Rivette. Au milieu des années 1950, le cinéma moderne propose une épure de ces formes cinématographiques avec, d’une part, Nuit et Brouillard d’Alain Resnais, film emblématique de « l’école française du court métrage » et, d’autre part, Voyage en Italie de Roberto Rossellini, affirmation d’un « néo-réalisme plus pur », selon les termes de son auteur. En 1963, deux films français sont à la fois les héritiers du cinéma classique américain et le point de départ d’une réflexion plus approfondie sur l’essai cinématographique, il s’agit de La Jetée de Chris Marker et du Mépris de Jean-Luc Godard. C’est à travers l’étude comparée du parcours de ces deux cinéastes que nous nous proposons de définir l’essai cinématographique comme une forme liée à l’histoire d’un art à un moment particulier. C’est ainsi que l’essai qui connaît ses premières grandes réussites dans les années 1960 se développera dans les années 1990 autour du centenaire du cinéma. De nouveaux enjeux associés à la modernité cinématographique se dessinent alors entre le Nord et le Sud, l’Est et l’Ouest, dans ce passage d’un siècle à l’autre du cinéma. / In the field of cinematic studies, modernity refers to the attempts to challenge classical modes of representations at the time of the Second World War, which take the form of a return to the documentary. This process takes two expressions: one runs through Hollywood productions, for instance the opening scene of Chaplin’s Great Dictator and the conclusion of Orson Welles’ Citizen Kane; the other is apparent in post-war Europe with Italian neorealism. In this context, film criticism defines the essay as one of the objects of modern cinema, joining ontology to language, as described in the works of Alexandre Astruc, André Bazin or Jacques Rivette. In the middle of the 1950s, modern cinema offers striking examples of these cinematographic forms with, on the one hand Alain Resnais’ Night and Fog, a film which is typical of “the French school of short films”, and on the other hand Roberto Rossellini’s Journey to Italy, which its author has described as the expression of “a refine form of neorealism”. In 1963, two French films are at once heirs to the tradition of classic American cinema and the start of a deeper reflection on the cinematographic essay, Chris Marker’s The Jetty and Jean-Luc Godard’s Contempt. By comparing the evolution of both these directors we will attempt to define the cinematographic essay as form closely linked to a certain moment in the history of cinema. Thus the essay, after producing its first major works in the 1960s will develop during the 1990s around the time of the hundredth anniversary of cinema. New stakes arise at that time to define cinematographic modernity between North and South, East and West, as cinema enters a new century.
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