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Lumière de la vie / L'image dans l'oeuvre poétique et théorique de Friedrich Hölderlin.

Layet, Clément 22 February 2013 (has links)
Le divin peut-il être à la fois mort et vivant ? Résonnant pour nous à partir de Nietzsche et de Heidegger, cette question traverse l’œuvre, d’abord poétique mais aussi pleinement philosophique, de Friedrich Hölderlin (1770-1843). Dès la querelle du panthéisme qui anime le débat intellectuel germanique au cours des années 1780, le dieu de la métaphysique identifié avec le dieu chrétien semble perdre son effectivité. Mais le divin n’est pas seulement pour Hölderlin un contenu dogmatique ou conceptuel : il désigne avant tout le lien qui s’établit avec la nature lorsque l’homme réfléchit le sentiment que celle-ci produit en lui-même. Dès lors, même s’il semble exposé à la mort en tant que Créateur transcendant du monde, Dieu ne cesse pas de pouvoir être approché comme la source vive de toute apparition. Il ne se manifeste toutefois comme tel qu’à condition de s’effacer comme antériorité et de donner lieu aux choses singulières, en une rupture de toute union prétendument originelle. Or, dire que le principe doit nier sa propre primauté, c’est dire que l’un tend à se séparer de soi pour accéder à sa propre unité, et qu’il doit nécessairement produire une image de lui-même. En défendant cette thèse héritière d’Héraclite et du néoplatonisme, Hölderlin s’oppose aux philosophes idéalistes subjectifs, qui identifient alors le principe de toute réalité avec le Moi, et il s’expose du même coup à l’objection d’être incohérent et exalté. Mais l’effet produit par ses poèmes, par son roman et par sa tragédie fait s’évanouir tout soupçon de Schwärmerei. La poésie hölderlinienne est réellement image de Dieu. L’étude de la méditation et de la mise en œuvre progressive d’une telle effectivité exige de distinguer trois périodes dans le développement de sa pensée. Entre 1785 et 1795, Hölderlin s’efforce de parvenir, après avoir lu Kant, Schiller, Fichte et Schelling, à une compréhension à la fois non subjective et non dogmatique de l’être. Entre 1795 et 1802, en nommant le principe à la fois « beauté » à partir de Platon et « un se différenciant en lui-même » à partir d’Héraclite, il conceptualise les moyens de traduire poétiquement la profusion de la vie divine. Entre 1802 et 1843, comme si la mort de Susette Gontard, l’isolement et la folie affrontés sur le plan biographique rejoignaient, sur les plans théorique et poétique, la méditation de Pindare, de Sophocle et de la figure du Christ, Hölderlin montre la dépendance de l’infini à l’égard de la finitude. Ainsi son œuvre entière donne-t-elle à voir, en sa tension interne entre le poème et la philosophie, la vie divine harmoniquement opposée. / Can the divinity be at once dead and alive? Resonating for us since the time of Nietzsche and Heidegger, this question runs all through the works of Hölderlin, in the first place poetic, but also, in the fullest sense, philosophic. From the time of the controversy over pantheism among German intellectuals in the 1780s the identification of the god of metaphysics with the Christian god seems to have lost its effectiveness. But the divinity for Hölderlin was not only a written dogma or concept ; it denotes above all the link established with nature when man reflects the feelings it arouses in him. From then on, god, even if he seems exposed to death as the transcendent creator of the world, continues to be approachable as the deepest source of all apparitions. However, god only manifests himself in this way if he effaces himself as anteriority, and breaking all union supposedly original, makes way for singular things. Now, to say that the principle denies its own primacy is to say that the one tends to separate from itself in order to reach its own unity, and that it must necessarily produce an image of itself. In defending this proposition, Hölderlin set himself in opposition to the subjective idealist philosophers, who identified the principle of all reality with the "I", and he exposed himself at the same time to the objection that he was incoherent and fanatical. But the effect produced by his poems, novel and tragedy dispels all suspicion of Schwärmerei. Hölderlin’s poetry really is the image of god. A study of his meditation and the progressive implementation of such a level of effectiveness makes it necessary to distinguish three periods in the evolution of his thought. Between 1785 and 1795, after having read Kant, Schiller, Fichte and Schelling, Hölderlin tried to achieve an understanding both non-subjective and non-dogmatic of Being. Between 1795 and 1802 he conceptualised the means of conveying through poetry the profusion of divine life, naming the principle both "beauty", after Plato, and "one differentiating in itself", after Heraclitus. Between 1802 and 1843, as if the death of Susette Gontard, isolation and madness confronted at a biographical level had conjoined, at a theoretic and poetic level, the meditation on Pindar, Sophocles and the face of Christ, Hölderlin showed the dependence of the infinite with regard to the finite. Thus, the whole body of his work, in its internal tension between poem and philosophy, reveals divine life in harmonic opposition.
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La pensée fossile mythe et poésie : d’Aristote a Vico / The fossil though myth and Poetry : from Aristotle to Vico

Graziani, Françoise 20 November 2010 (has links)
Le vieux différend entre le philosophe et le poète, entre logos et mythos, peut être converti en accord à condition de changer de point de vue. Alors que Platon n’a voulu voir dans leurs différences qu’une source de discorde et de division, Aristote en a tiré une poétique et une rhétorique, les poètes de la Renaissance une philosophie poétique et Vico une anthropologie du langage et une archéologie de la pensée. Ce qui est pour les modernes une « pensée sauvage » a longtemps été considéré par les anciens comme une sagesse archaïque, qui s’exprimait par figures et « traduisait en langue des dieux » les voix de la nature.On se propose ici de réévaluer les notions de pensée poétique et de pensée mythique en adoptantle point de vue des poètes de la Renaissance et de l’âge baroque, qui identifièrent l’une et l’autre à la pensée ingénieuse productrice de métaphores, de figures et de fictions. Mais il faut remonter aux sources antiques pour pouvoir rendre compte de l’active polysémie des anciennes méthodes d’interprétation des mythes qui, loin de séparer les points de vue de la physique, de la morale et de la théologie, les associaient en une « science poétique » qui faisait la synthèse de tous les savoirs du monde, et qui est désormais une science fossile. / The old dispute between the Philosopher and the Poet, which leads to the dichotomy betweenLogos and Mythos, can be turned into a settlement as long as one changes one’s viewpoint. WhilePlato only considered their difference as a source of discord and division, Aristotle drew from it aPoetic and a Rhetoric, the Renaissance poets a Poetical Philosophy, and Vico a language’sAnthropology and an Archeology of the Thought. What is considered by the Moderns to be a « wildthinking » was seen by the Ancients as an archaic wisdom, expressed through figures and« translating the voices of nature into the language of gods ».The purpose here is to reassess the concepts of Poetic and Mythic thought by adopting theviewpoint of the poets of the Renaissance and the Baroque era. Those cleary identified these twospecific thinkings with the wit’s power to produce metaphors, figures and fictions. In order to achievethis research, it is important to revisit the antic sources, so as to enlight the effective polysemysupporting the ancient ways used to interpret myths. Far from categorising the stance of the physics,the morals and the theology, the Ancients used to gather them into a comprehensive « poeticscience » : it reunited the synthesis of all knowledge but has become a fossilised science
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Gilles Deleuze : musique, philosophie et devenir / Gilles Deleuze : music, philosophy and becoming

Raby, John 30 January 2015 (has links)
D’après Deleuze, écrire sur la musique constituerait un « sommet » de la pensée, l’idée d’une « supériorité » du musical sur les autres formes d’art étant, par là même, affirmée. La relation entre musique et philosophie n’est pas, dans sa pensée, de l’ordre du commentaire mais du devenir. Autrement dit, la musique n’est pas un simple objet d’analyse puisqu’elle influence en retour le style de conceptualisation du philosophe. C’est pourquoi ce problème s’articule selon deux perspectives qui s’échangent sans se concilier tout à fait : un devenir-musical de la philosophie, un devenirconceptuelde la musique. On pense par exemple au concept décisif de ritournelle qui désigne à la fois une « petite musique » etl’éternel retour.Le devenir-musical de la philosophie correspond à une dimension « artiste » de la pensée, le style d’écriture devenant un enjeu majeur. Deleuze partage avec les romanciers la création d’une langue étrangère dans la langue courante – création qui tend vers une « musicalisation » du langage. Si l’écrivain invente une « petite musique » par une mise en variation continue de la langue, le devenir musical de la philosophie implique une variation continue du concept, notamment parl’usage de la métaphore. Le texte philosophique refuse alors toute approche interprétative pour intensifer la part affective du texte. Un tel devenir n’est pas sans produire une forme d’ambiguïté puisqu’il finit par rendre indiscernable poésie et philosophie. Comment assumer la part musicale de la pensée deleuzienne dans le champ de la philosophie ? Le devenir-conceptuel de la musique correspond à un aspect plus traditionnel de la pensée deleuzienne puisque la musique y est soumise à l’appareillage ontologique du philosophe. En toute logique, l’idéal esthétique vers lequel tend tout agencement musical s’avère être la variation continue. Reprenant à son compte les dualités bergsoniennes, Deleuze assimile lemusical au domaine de l’intensif et du différentiel contre ce qui touche à la représentation. Sur la question fondalementaledu temps musical, Deleuze s’inspire de Wagner Proust, Bergson et Boulez pour développer une métaphysique de la musique autour de deux notions : le passé pur comme Mémoire cosmique et la réminiscence comme moyen esthétique d’y accéder. Du fait de la nature idéaliste de cette conception, Deleuze s’oppose à l’esthétique nietzschéenne pour renouer avec le romantisme / According to Gilles Deleuze, writing about music would be a summit of thought, the idea of superiority of the music is even asserted. Deleuze doesn’t think the relationship between music and philosophy as a comment but as a becoming. Music is not just a subject of analysis since in turn influences the style of conceptualization of the philosopher. The musical question thus revolves around two perspectives : a becoming-music of philosophy, a becoming-conceptual of music. For example,the concept of refrain refers to both a "little song" and the eternal return of Nietzsche.Becoming-music of philosophy is an artistic dimension of thought, so the writing style became a major issue. Deleuze shares with writers the creation of a foreign language in everyday language - which tends to create a « musicalisation » of words. As the writer invents a word music with a continuously variable setting of the language, the music of philosophy implies a continuous variation of the concept, including the use of metaphor. The philosophical text then refuses any interpretative approach to concentrate the affective part of the text. Such becoming is not without producing a form of ambiguity since it ultimately makes indistinguishable poetry and philosophy. How to take music fot the deleuzian concept in the field of philosophy?The same continuous variation is seen under high aesthetic ideal within the becomingconceptual of music. This second perspective corresponds to a more traditional aspect of Deleuze's thought since music is subjected to the ontological apparatus of the philosopher. Inspired by Wagner, Proust, Bergson and Boulez, Deleuze develops a metaphysic ofmusic based on two notions : the pure past and reminiscence. Because of such an idealistic conception of music aspect, Deleuze opposes Nietzsche's aesthetics to revive the romantism
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LA CRITIQUE DE LA SUBJECTIVITE<br />DANS L'ŒUVRE DE ROGER MUNIER

Hoet, Sébastien 16 December 2006 (has links) (PDF)
Ce travail, première monographie consacrée à Roger Munier et à l'ensemble de son œuvre, se propose de penser conjointement poésie et philosophie autour de la question des processus de désubjec
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Mallarmé : les plis et déplis du hasard à la recherche de l’infini : poésie, philosophie et politique / Mallarmé : folding and unfolding chance in search of infinite : Poetry, philosophy and politics

Drigo Agostinho, Larissa 23 January 2015 (has links)
Pour saisir l’importance et le champ d’action du hasard dans la poésie mallarméenne, nous allons procéder selon une démarche triple, recomposer l’histoire politique, poétique et philosophique qui a rendu possible l’apparition et l’instauration du hasard comme événement, à la fois révolutionnaire, créateur et conceptuel. À partir de Baudelaire, la poésie chante les révolutions échouées, mais pour maintenir vivant le désir d’un monde différent. Le hasard dans ce contexte est d’abord l’irruption imprévisible, fulgurante et éphémère d’un désir qui ne trouve pas un espace propre à l’intérieur de la vie sociale, Pour maintenir vivant et vivace le rêve d’un monde différent, la poésie doit : fournir la preuve que son action, tout en étant restreinte, compte ; faire durer un hasard voué à l’évanouissement, en constituant un espace où il puisse demeurer, se multiplier et ainsi retrouver la consistance qui le fera durer. Faire durer le hasard à l’origine de toute nouveauté, c’est la tâche que Mallarmé attribue à sa poésie. Sur le plan philosophique, cette démarche requiert une critique radicale de la raison et de la représentation. Dans ce contexte, Mallarmé a non seulement annoncé le hasard, mais il a cherché à découvrir la logique de ce qui échappe à la raison en composant une oeuvre capable de rendre réel, visible et intelligible, la puissance imprévisible et inépuisable que le hasard enserre. / The purpose of this work is to comprehend the importance and scope of chance in the poetry of Mallarmé. In order to do that, we will proceed according to a three-pronged approach; recompose the political, poetic and philosophical context that made possible the emergence and establishment of chance as an event both revolutionary, creative and conceptual. Since Baudelaire, poetry sings the failed revolutions, but willing to preserve the desire for a different world. Chance in this context is the unpredictable bursts, lightning and transient of a desire that can not find its place within the social life, to keep alive and vivid the dream of a different world, poetry must: provide evidence that its action, even restricted, counts; make last chance doomed to fade, constituting a space where it can remain, multiply itself and thus find the consistency to remain. Prolonging a contingency that creates novelty is the task that Mallarmé attributes to his poetry. Philosophically, this approach requires a radical critique of reason and representation. In this context, Mallarmé has not only announced chance, but he sought to discover the logic of what escapes from reason composing a work capable of making real, visible and intelligible, the unpredictable and inexhaustible power that chance grips.
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Tel qu'en lui-même enfin l'éternité le change : présence et réception de Mallarmé dans la poésie française après 1945 : autour de Bonnefoy, Deguy, Maulpoix et Meschonnic / Such as into himself at last Eternity changes him : presence and reception of Mallarmé in french poetry after 1945 : around Bonnefoy, Deguy, Maulpoix and Meschonnic

Mourey, Laurent 29 March 2019 (has links)
Si de nombreuses études ont envisagé l’importance décisive de l’œuvre de Mallarmé dans la modernité littéraire, poétique et artistique, plus rares sont celles qui se sont attachées aux lectures que les poètes ont pu donner d’elle. Or, il apparaît que, pour beaucoup de poètes après 1945, écrire n’a pas lieu sans que Mallarmé n’y soit présent, à titre d’objet de réflexion sur la poésie et le langage et, plus largement, comme un interlocuteur avec lequel l’écriture chemine et s’invente. L’étude s’articule principalement autour de quatre œuvres qui posent, avec acuité et parfois même gravité, la question de la poésie : Yves Bonnefoy, Michel Deguy, Jean-Michel Maulpoix, Henri Meschonnic. Il s’agira de faire dialoguer les points de vue et de parcourir les discours poétiques sur et avec Mallarmé. Et notre but est de montrer que l’œuvre de l’auteur d’un « Tombeau d’Edgar Poe » parle aussi bien pour elle-même que pour notre temps. Nous serons pour cela attentif à l’idée selon laquelle une œuvre est elle-même parce qu’elle est vécue à travers l’expérience de ses lecteurs. / While many studies have considered the decisive importance of Mallarme's work in literary, poetic and artistic modernity, those who have attached themselves to the readings that poets have given of it are rarer. But it appears that, for many poets after 1945, writing is not done without Mallarme being present, as an object of reflection on poetry and language and, more broadly, as an interlocutor with which the act of writing makes its own way and invents itself. The study focuses mainly on four works that pose, with acuity and sometimes even gravity and deepness, the question of poetry: Yves Bonnefoy, Michel Deguy, Jean-Michel Maulpoix, Henri Meschonnic. It is about making dialogue the points of view and going through the poetic discourses on and with Mallarme’s work. And our goal is to show that the work of the author of "Tomb of Edgar Poe" speaks as well for itself as for our present. For that, we will be attentive to the idea that a work is itself because it is lived through the experience of its readers.

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